Ces dix dernières années, le Cameroun s’est engagé dans l’e-gouvernement. Alors que plusieurs administrations ne montrent aucun progrès véritable dans l’adoption du numérique, d’autres par contre multiplient les investissements pour être à la pointe des exigences d'un monde toujours plus connecté.
Le ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra) du Cameroun a signé, lundi 13 juin, un protocole d’accord avec la Cameroon telecommunications (Camtel), l’opérateur historique. Il vise principalement à assurer à l’administration publique la haute disponibilité de ses services fournis aux usagers en ligne et la sécurisation de ses données.
Le ministre de la Fonction publique, Joseph Le (photo, à gauche), a déclaré que Camtel, à travers ses connexions sécurisées et redondantes à l’Internet, l’interconnexion haut débit par liaison spécialisée en fibre optique ou radio, facilitera, entre autres, aux fonctionnaires la consultation des dossiers en ligne, l’inscription en ligne du public aux concours administratifs, le fonctionnement optimal du système informatique de gestion intégrée des personnels de l'État et de la solde (SIGIPES) en région, la certification des actes de carrière en région.
Pour ce qui est de la sécurisation des données du ministère, la directrice générale de Camtel, Judith Yah Sunday (photo, à droite), a expliqué que cela se fera à travers « l’accès aux services du data center » de l’entreprise télécoms.
La signature du protocole d’accord entre le Minfopra et Camtel était en gestation depuis le 4 mai 2021, date à laquelle le ministre Joseph Le a effectué une visite guidée du centre de données de Zamengoé. C’était à l’invitation de la directrice générale de l’opérateur historique, dans la perspective de la mise en œuvre du nouveau système informatique de gestion intégrée des personnels de l'État et de la solde.
Le Minfopra est l’une des administrations publiques, qui, au cours des cinq dernières années, a accéléré sa transformation numérique pour améliorer les prestations offertes au public. Ses actions sont conformes au Plan stratégique « Cameroun numérique » dont l’un des objectifs est la modernisation de l’administration publique.
Ruben Tchounyabe
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Par le passé, plusieurs acteurs intervenaient dans les projets de numérisation engagés par l’État. Une situation qui a freiné l’avancée de la stratégie nationale de transformation numérique. Aujourd’hui, plus que nécessaire pour le développement, de l’ordre a été mis dans l’action gouvernementale.
Le gouvernement de Madagascar s’est doté d’une unité spéciale dont la mission est la mise en œuvre des politiques de transformation numérique élaborées par l’État. Dénommée Unité de gestion digitale (UGD), le décret qui la crée a été adopté au cours du Conseil des ministres du mercredi 8 juin. L’UGD est un établissement public à caractère industriel et commercial placé sous la tutelle de la présidence de la République et du ministère du Développement numérique, de la Transformation digitale, des Postes et Télécommunications (MNDPT).
Selon Andry Rasoanaivo (photo, à gauche), le secrétaire général du MNDPT, l’UGD sera « le bras armé de l’État dans sa stratégie de digitalisation ». C’est elle qui se chargera de la concrétisation pratique des divers projets numériques en gestation, notamment la numérisation des services publics ; l’interopérabilité des administrations publiques, la mise en œuvre du Projet de gouvernance digitale et de gestion de l’identité malgache (Prodigy), dont l’objectif est de doter chaque Malgache d’un identifiant unique et ainsi créer un registre d’état civil numérique unique accessible par tous les services publics d’ici fin 2022.
2021 a vu Madagascar accorder une attention plus soutenue à la transformation numérique de l’État, de l’administration publique et de la société, au regard de son importance dans la reprise économique post-Covid. Plusieurs partenaires internationaux à l’instar de la Banque mondiale soutiennent financièrement les nouveaux investissements que consacre l’État à la modernisation de l’administration publique, à la lutte contre la corruption, au développement économique, à l’inclusion sociale et financière en s’appuyant sur les technologies de l’information et de la communication.
L’Unité de gestion digitale contribuera à une action stratégique et financière cohérente de l’État dans ses projets de numérisation. Elle favorisera aussi une gestion efficiente des ressources humaines spécialisées sur les différents projets de numérisation publique.
Ruben Tchounyabe
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Depuis 2020, le groupe télécoms Orange a accéléré la réalisation de son ambition de devenir un opérateur numérique et multiservices en Afrique. Il a investi à cet effet dans de nombreuses expertises spécialisées qui contribuent à enrichir progressivement son offre de service.
L’opérateur de téléphonie mobile Orange Côte d’Ivoire lance sa plateforme d’e-santé ce lundi 13 juin dans le pays. Baptisée Orange Santé, le service a été développé en partenariat avec DabaDoc, une start-up marocaine dans laquelle Orange a investi en juin 2021.
La solution numérique permettra la prise de rendez-vous en ligne. D’autres services innovants tels que le paiement des consultations à distance par la diaspora, le dossier médical numérisé ou la téléconsultation s’ajouteront progressivement d’ici 2023.
Orange Santé s’adresse tout particulièrement aux établissements de soins ivoiriens, puisqu’elle leur permet d’être référencés sur la plateforme et de numériser la gestion de leur centre de soins, depuis la prise de rendez-vous en ligne jusqu’à la création du dossier médical digitalisé du patient. La plateforme permet ainsi d’assurer, aux professionnels de santé adhérents, de la visibilité, une meilleure gestion du flux et d'optimiser leur organisation.
Le lancement d’Orange Santé en Côte d’Ivoire s’inscrit dans la stratégie du groupe Orange à devenir un opérateur digital de référence et un acteur clé de l'e-santé en Afrique et au Moyen-Orient. DabaDoc, qui fait ses preuves au Maghreb depuis 8 ans et qui a apporté une réponse à la problématique d’accès limité et inégal à la santé pour les populations africaines, a convaincu Orange de son expertise pour pallier le déficit de médecins qui perdure sur le continent (1 médecin pour 1 000 habitants) et touche plus durement les régions rurales.
Après la Côte d’Ivoire, la plateforme Orange Santé sera lancée dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne d’ici 2023. Le service est déjà disponible au Maroc, en Tunisie et en Algérie depuis plusieurs années.
Muriel Edjo
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Les changements climatiques et les habitudes agricoles traditionnelles sont aujourd’hui des freins à la croissance du rendement agricole au Kenya. Apporter la bonne information aux agriculteurs devient essentiel. Les TIC ont démontré leur importance dans ce sens.
La direction des enquêtes sur les ressources et de la télédétection (DRSRS) du Kenya, agence gouvernementale qui s’occupe de la télédétection, des systèmes d'information géographique (SIG) et de la collecte de données sur l'environnement et les ressources naturelles, a signé un protocole d’accord avec l’Agritech kényane Agrvision le jeudi 9 juin à Nairobi. Ensemble, elles développeront une plateforme spécialisée sur la surveillance des cultures et la prévision des rendements, alimentée par l'imagerie satellitaire et l'intelligence artificielle.
Le directeur adjoint du DRSRS, Charles Situma, a justifié la collaboration avec Agrvision par la nécessité de s’appuyer sur « de bons outils numériques et l'utilisation de technologies avancées de collecte et d'analyse de données qui peuvent aider le secteur agricole et les décideurs du pays à avoir une visibilité totale et à prendre des décisions fondées qui améliorent les programmes de sécurité alimentaire ».
Pour Oscar Mwai, le directeur des opérations d'Agrvision, l'agriculture devrait être non seulement une industrie intelligente, mais aussi une industrie durable. « Nous nous engageons à simplifier la technologie d'agriculture de précision basée sur la télédétection, en la rendant universellement accessible et pratique, en utilisant des modèles et des algorithmes AI/ML de pointe pour analyser les grandes données agricoles qui sont collectées et fournir des informations très précises sur les champs, les cultures et les forêts », a-t-il affirmé.
L’agriculture constitue l'un des plus importants secteurs de l'économie kényane, avec une contribution d'environ 30 % au produit intérieur brut (PIB). Mais ce secteur, qui est également la principale source de subsistance pour la majorité des Kényans, est de plus en plus confronté aux aléas climatiques qui se traduisent entre autres par la hausse des températures, la modification des régimes de précipitations et des événements météorologiques extrêmes. Il y a aussi les mauvaises pratiques agricoles, des intrants de mauvaise qualité et un manque d'accès aux connaissances qui nuisent à l’agriculture.
Charles Situma a souligné « qu’une transformation complète du secteur agricole est nécessaire, et les données joueront un rôle majeur dans l'obtention de connaissances meilleures, plus opportunes et exploitables ».
Ruben Tchounyabe
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Plus de 1,3 million de kilomètres de câbles de télécommunications sous-marins parcourent les océans du monde. Ils seront remplacés ou renforcés progressivement par un plus grand nombre d’ici 2030. L’UIT veut capitaliser sur ces infrastructures pour mieux protéger le climat.
La prochaine génération de câbles sous-marins de fibres optiques surveillera les océans en plus d’assurer les besoins de télécommunications en parallèle. Ces nouvelles infrastructures contribueront à fournir des alertes précoces précises sur les tsunamis et des données pour la science du climat. Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), deux nouvelles normes sont en cours d'élaboration à cet effet.
« Les câbles SMART comprennent des capteurs éprouvés de surveillance de l'environnement et des dangers dans des répéteurs de câble, qui abritent des dispositifs amplifiant les signaux de communication optique à intervalles le long d'un câble sous-marin », explique l’UIT.
« Trois capteurs mesurent la température du fond de l'océan comme indicateur des tendances climatiques ; la pression pour l'élévation du niveau de la mer, les courants océaniques, les tsunamis ; et l'accélération sismique pour la détection des tremblements de terre et les alertes aux tsunamis. Les capteurs doivent être opérationnels à tout moment et toutes les données détectées seront transmises aux stations d'atterrissage du câble à la vitesse de la lumière », précise l’Union.
Les efforts de normalisation que mène l’UIT s'appuient sur les exigences minimales établies par le groupe de travail conjoint sur les systèmes de câbles intelligents, qui a été formé en 2012 avec le soutien de la Commission océanographique intergouvernementale de l'UNESCO (UNESCO-COI) et de l'Organisation météorologique mondiale (OMM). Les nouvelles normes devraient être achevées d’ici 2024.
Le système de câble transatlantique Brésil-Portugal, connu sous le nom d'EllaLink, a été le premier à dédier une fibre d'un câble de télécommunications commercial à la détection environnementale, entre l'île de Madère et le câble principal. Il illustre, d’une autre manière, comment la technologie télécoms peut être mise au service du développement.
Muriel Edjo
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En Afrique, le faible taux de pénétration d’Internet s’explique en partie par la cherté des outils de communications. Alors que l’inclusion numérique reste faible sur le continent, des investisseurs français et malien ont décidé de s’attaquer à cet obstacle.
Danew Talla Electronics, la coentreprise de droit malien formée par la société française Danew et l’entreprise malienne Talla télécom, installera une usine d’assemblage d’ordinateurs et de tablettes électroniques à Bamako au Mali. Le président du groupe, Renaud Amiel, l’a dévoilé le lundi 6 juin à la sortie de l’audience que lui a accordée le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga.
Renaud Amiel a indiqué que cette usine permettra de fournir le marché malien et ouest-africain. Choguel Kokalla Maïga, qui a garanti à ce futur investisseur « l’accompagnement total » du gouvernement, estime que les différents produits réalisés contribueront à terme à réduire la fracture numérique et créer des opportunités d’emplois pour la jeunesse. En Afrique, la cherté des appareils électroniques est l’un des obstacles à l’accès à Internet et au développement du numérique.
Danew Talla Electronics veut proposer des ordinateurs portables et tablettes de type « Notebook » d’une qualité durable avec un coût moyen de 65 000 FCFA (106,3 USD) avec des modèles allant jusqu’à 100 000 FCFA. La capacité de production de l’usine est estimée à 600 000 ordinateurs et tablettes par an.
Le début de la production est annoncé d’ici septembre 2022. L’entreprise compte créer au moins 200 emplois directs, et à terme jusqu’à 1 000 emplois indirects. Le président de Danew Talla Electronics a expliqué que la société, à cet effet, formera 1 000 jeunes Maliens sur une période de deux mois pour la maintenance.
« Nous allons créer un réseau national de réparateurs d’environ 1 000 personnes dotées de tablettes avec tous les logiciels et les outils nécessaires pour la réparation et la maintenance de nos produits », a souligné Renaud Amiel.
Ruben Tchounyabe
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Répondre avec efficacité aux crises sanitaires requiert une action intelligente préalable de la population avant toute intervention des agences publiques. L’Éthiopie qui l’a compris a décidé d’accentuer l'éducation de ses citoyens afin qu’ils prennent les bonnes décisions au moment opportun.
L’Institut éthiopien de la santé publique (EPHI) a officiellement lancé la version numérique multilingue du Centre national de contact d’urgence de santé publique, le 8335, mardi 7 juin. Développée par le ministère de l’Innovation et de la Technologie et la Mastercard Foundation, elle fournit aux populations des informations sanitaires essentielles, notamment sur la Covid-19, la fièvre jaune, le choléra, le ver de Guinée et la toute récente épidémie de variole du singe.
« En plus de fournir des informations sur la santé, cette technologie numérique répond aux questions fréquemment posées grâce à la réponse vocale interactive (IVR). Cela réduit considérablement le temps que prendraient les professionnels de la santé du centre de contact pour répondre aux demandes de renseignements. Le fait que le système reçoive et délivre rapidement des messages permet de fournir des informations de manière plus efficace et plus simple », a déclaré Huria Ali, la ministre d'État chargée de l'Innovation et de la Technologie.
La version numérique du Centre national de contact d'urgence de santé publique fournit également des informations fiables d'alerte précoce, de détection et de surveillance. La plateforme fournit et reçoit des informations de santé publique du portail Covid-19 et du système d'information sanitaire de district 2 (DHIS-2), ainsi que d'autres systèmes de données pertinents. L'Institut éthiopien de santé publique, en collaboration avec le ministère de la Santé et ses partenaires, a indiqué qu’ils continueront à améliorer la plateforme pour garantir des informations d'urgence de santé publique fiables et en temps opportun.
« Grâce à ce nouveau service numérique, le public pourra prendre des décisions plus éclairées concernant sa santé. En outre, les leçons tirées de cette plateforme numérique contribueront davantage à notre travail numérique dans divers portefeuilles. En tirant parti de la puissance de la technologie, nous atteindrons une efficacité et une connectivité accrues dans toute l'Éthiopie », a expliqué Samuel Yalew Adela, le responsable national de Mastercard Foundation.
Ruben Tchounyabe
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Le Rwanda est le troisième producteur africain d’étain derrière la RDC et le Nigeria selon les données de la Banque mondiale datant de 2020. Si le pays produit plusieurs autres minéraux, son secteur minier reste dominé par l’exploitation artisanale et à petite échelle.
Au Rwanda, les mineurs artisanaux pourront désormais être accompagnés dans leurs différentes opérations, y compris leurs échanges sur les marchés mondiaux de métaux, par la plateforme blockchain Minexx.
Cette dernière, basée à Kigali et active également en RDC, a obtenu l’autorisation du gouvernement pour les aider à accéder aux capitaux et vendre leurs produits en accord avec les normes d’approvisionnement responsable de l’OCDE et de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs.
Selon les détails publiés sur son site, Minexx collaborera avec l’Office rwandais des mines, du gaz et du pétrole (RMB) pour déployer une technologie blockchain qui permettra aux mines artisanales et à petite échelle (ASM) d’être plus efficaces. La technologie en question permettra, apprend-on, d’enregistrer et suivre les principales transactions des mines, notamment les paiements des mineurs, la traçabilité des minéraux, la taxation des minéraux, le processus d’exportation, ou encore les actions correctives sur la chaîne d’approvisionnement entre autres.
« Minexx se réjouit de travailler avec le gouvernement rwandais et d’autres parties prenantes pour apporter traçabilité, transparence et confiance au secteur des minéraux grâce à notre technologie blockchain », a commenté le CEO Marcus Scaramanga.
L’octroi d’une licence à Minexx intervient alors que le gouvernement rwandais cherche à mieux contrôler son secteur de l’exploitation minière artisanale. Les ASM au Rwanda, faut-il le rappeler, produisent plusieurs minéraux comme l’étain, le tungstène, le tantale, le niobium ou encore l’or. Le défi est de pouvoir les transporter, traiter, exporter et commercialiser de manière légale alors que le pays est régulièrement accusé de servir de plaque tournante au trafic de « minerai de conflit » dans la région.
Louis-Nino Kansoun
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L’ambition du président Paul Kagame de faire du Rwanda un carrefour technologique en Afrique prend progressivement forme. Le pays qui continue d’accueillir de nouveaux tech investisseurs de renommée internationale sait adapter l’opportunité aux besoins de son économie.
Le groupe technologique allemand Rohde & Schwarz a ouvert un laboratoire de développement de logiciels à Kigali au Rwanda, lundi 6 juin. C’était au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée en présence du président de la République Paul Kagame (photo), en marge de la première journée de la Conférence mondiale sur le développement des télécommunications de l’Union internationale des télécommunications (UIT) qui se tient dans le pays et s’achèvera le 16 juillet.
R&S opens its software development lab in Rwanda as first R&D initiative on the African continent. The team will focus on software development. It has prominent supporters already: President Paul Kagame joined our President and COO, Peter Riedel, for the opening ceremony. pic.twitter.com/Ykzl7LFzyO
— Rohde & Schwarz (@RohdeSchwarz) June 7, 2022
Peter Riedel, président et directeur de l’exploitation de Rohde & Schwarz, a justifié cet investissement en déclarant que « l'Afrique est un énorme marché en croissance et le Rwanda est un pionnier de la numérisation. Rohde & Schwarz s'engage à long terme pour une croissance et une stabilité durables. Nous voulons développer des produits pour le marché mondial avec notre équipe au Rwanda ».
Le laboratoire de logiciels de Rohde & Schwarz à Kigali est à la fois la première filiale de la société basée à Munich en Afrique, ainsi que son tout premier site de recherche et développement sur le continent. L’entreprise allemande, qui était jusqu’alors présente sur le continent à travers des activités commerciales, s’illustre à travers le monde pour ses investissements dans les technologies futures telles que la 6G, la technologie quantique, l'Internet industriel des objets (IIoT), l'intelligence artificielle.
À l’instar de sa filiale de Singapour qui est devenue une plaque tournante asiatique majeure au cours des 25 dernières années, Rohde & Schwarz agrandira en permanence le nouveau laboratoire de Kigali afin d’intégrer au cours des prochaines étapes, des activités dans le domaine de la cybersécurité et de l'assistance d'étudiants et d'ingénieurs locaux.
Ruben Tchounyabe
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Au regard des enjeux de développements inhérents à la transformation numérique, les initiatives internationales de collaboration sont davantage appréciées quand elles touchent plusieurs pays. Elles témoignent de la compréhension des risques d’une marche, en rang dispersé, vers la croissance globale.
L’Alliance Smart Africa, un regroupement de 32 pays africains qui partagent le désir de développer le continent en s’appuyant sur le numérique, et l’Organisation de coopération numérique (DCO) — fondée en 2020 par le Bahrain, Jordanie, Koweït, Nigeria, Oman, Pakistan et l'Arabie saoudite pour favoriser une économie numérique inclusive et globale — ont signé un protocole de coopération le lundi 6 juin à Kigali au Rwanda. Ensemble, ils souhaitent accélérer la transformation numérique de l’Afrique et susciter la prospérité sociale et la croissance économique pour tous.
Partageant le même point de vue quant aux enjeux de cette collaboration, Lacina Koné (photo, à droite), le directeur général de l'Alliance Smart Africa, s’est réjoui de travailler avec « une organisation aux vues similaires » tandis que Deemah Alyahya (photo, à gauche), la secrétaire générale de la DCO, a exprimé sa confiance dans le « pouvoir de la collaboration avec des organisations partageant les mêmes idées pour permettre la prospérité numérique pour tous ».
L'Alliance Smart Africa et la DCO envisagent à travers leur partenariat d’améliorer l’échange de données entre les pays, avec un accent sur l’autonomisation numérique des femmes, des jeunes et des entrepreneurs ;la création d’un environnement commercial favorable à la croissance des entreprises innovantes ; l’échange de connaissances en matière de gouvernance, de développement de stratégies et de financement d’initiatives.
Des actions qui viendront s’ajouter aux mesures prises par chaque pays membre de l'Alliance Smart Africa et de la DCO pour développer la connectivité qui est le socle de la transformation numérique, accélérer la numérisation des divers secteurs indispensables au développement socioéconomique, développer des compétences locales en matière numérique, favoriser l’inclusion numérique afin que personne ne soit laissé derrière d’ici 2030. La coopération entre l'Alliance Smart Africa et la DCO est survenue en marge de la Conférence mondiale sur le développement des télécommunications de l’Union internationale des télécommunications (UIT) qui s’est ouverte le 6 juin, à Kigali au Rwanda, et s’achèvera le 16 juillet.
Selon Lacina Koné, « ce protocole d’accord augmentera beaucoup la coopération Sud-Sud, en particulier avec les pays du Conseil de coopération du Golfe ». Pour Deemah Alyahya, le numérique sera au cœur de la croissance mondiale et il est urgent de s’y préparer maintenant en créant les bonnes plateformes et les bons modèles commerciaux de relance qui soutiendront les nations dans le développement.
Ruben Tchounyabe
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La transformation numérique prend de l’ampleur en Afrique. Au cœur de cette mutation, les start-up dont le rôle croît dans l’amélioration de l’accès des populations à divers services. L’importance qu’elles ont gagnée en 2020 n’a pas échappé aux investisseurs qui leur font désormais une cour assidue.
Les start-up africaines suscitent actuellement un intérêt grandissant de la part des investisseurs locaux et internationaux. Cela s’observe à travers le volume de financement qu’elles ont déjà réussi à mobiliser depuis le début de l’année 2022. Chaque mois, de janvier à mai, un nouveau record de financement a d’ailleurs été enregistré comparé à la même période de l’année dernière selon la plateforme Africa: The Big Deal.
C’est au total 2,7 milliards $ qui ont été capturés par les start-up en Afrique contre un total d’environ 1,2 milliard $ sur la même période en 2021. Soit une croissance de plus de 100 % dans le volume de financement enregistré depuis le début de l’année.
En janvier 2022, 478 millions $ ont été levés par les start-up ; soit 116 % de fonds en plus mobilisés, comparé au même mois en 2021. En février, c’était 629 millions $ ; soit une croissance de 254 % par rapport à février 2021. Mars a enregistré une levée de fonds de 720 millions $, en croissance de 117 %. En avril, les start-up africaines ont enregistré 437 millions $ de fonds mobilisés ; soit une croissance de 131 % tandis que le mois de mai a été témoin d’une croissance de 90 % dans le financement levé par les tech innovateurs africains avec 430 millions $.
Selon The Big Deal, le Kenya est le grand vainqueur de ces cinq premiers mois de l’année 2022. « En avril 2022, les start-up au Kenya ont levé 83 fois le montant qu'elles avaient levé en avril 2021. Le Nigeria et l'Égypte s'en sortent également très bien, bien qu'ils aient enregistré chacun un mois de croissance négative en glissement annuel en 2022 jusqu'à présent (janvier et avril respectivement) », a expliqué The Big Deal.
« La situation en Afrique du Sud — comme nous l'avons noté précédemment — devient cependant légèrement inquiétante : le pays a sous-performé chaque mois depuis le début de l'année. Dans l'état actuel des choses, les start-up en Afrique du Sud ont levé -30 % au cours de la période janvier-mai par rapport à ce qu'elles avaient levé au cours de la même période l'année dernière. Cela se compare à une croissance de +154 % au Nigeria, +212 % en Égypte et +436 % au Kenya », selon The Big Deal.
Muriel Edjo
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En Afrique, la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH/sida contribue à maintenir la maladie hors de contrôle. Au Nigeria où près de 1,9 million de personnes sont séropositives, la technologie a démontré sa capacité à améliorer leur prise en charge.
L'Institut de virologie humaine du Nigeria (IHVN) et la healthtech Vantage Health Technologies ont révélé, jeudi 2 juin, leur collaboration avec succès sur un projet qui a permis de maintenir de nombreux patients séropositifs sous traitement le plus longtemps possible. Les deux partenaires ont réussi ce programme de rétention de patients grâce à l'intelligence artificielle et l'analyse de données qu’offre la plateforme de Vantage Health Technologies. Elle a fourni aux services de santé des informations personnalisées sur les patients séropositifs sous traitement.
Annika Lindorsson Krugel, responsable des solutions de Vantage Health Technologies, a expliqué que « la solution de rétention des patients est un modèle basé sur l'IA qui utilise les données de l'historique des patients pour prédire si les patients manqueront leur prochain rendez-vous à la clinique ». Une liste de ces patients à risque est remise au personnel clinique qui effectue diverses actions pour éviter qu’ils ratent un jour de traitement. Cela va de l’envoi de rappel par SMS, des appels aux visites à domicile pour ceux qui n'ont pas de téléphone. Des entretiens sont organisés pour apporter une aide psychologique à chaque patient à risque avant un rendez-vous à la clinique.
Pour Mercy Omozuafoh, la responsable du programme de soins et de soutien à l'IHVN, « le projet a démontré l'efficacité du suivi proactif des patients vivant avec le VIH (PVVIH) et nous a fait comprendre l'importance des interventions que nous mettons en œuvre ».
Grâce à l'intelligence artificielle, l'IHVN a été en mesure de prédire et d'influencer positivement le comportement des personnes à haut risque liées au VIH/sida. Le modèle prédictif a été déployé auprès d'environ 30 000 patients à l'hôpital général de Kudwa à Bwari dans le territoire de la capitale fédérale ; à l'hôpital spécialisé Dalhatu Araf à Lafia dans l'État de Nasarawa ; et à l'hôpital général d'Ahoada dans l'État de Rivers.
En prélude à la journée mondiale de lutte contre le VIH/Sida 2021, le directeur général de l'Agence nationale de lutte contre le sida (NACA), le Dr Gambo Gumel Aliyu, avait déclaré dans une interview au journal The Guardian que « notre estimation montre qu'entre 1,8 et 1,9 million de Nigérians vivent actuellement avec le VIH/SIDA. Parmi eux, 1,6 million sont déjà sous traitement. Donc, nous en avons 300 000 autres à enregistrer ».
Selon le Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), l’un des enjeux de la lutte contre l'épidémie en Afrique demeure le maintien des personnes séropositives sous traitement durable. Lors du projet, l'Institut de virologie humaine du Nigeria et Vantage Health Technologies ont identifié la stigmatisation, les effets secondaires, les défis logistiques, les obstacles économiques et l'oubli comme les principaux obstacles à l'adhésion au traitement. Les deux partenaires ont également constaté que le soutien des soignants, des pairs et la compréhension de son statut aident les patients à surmonter ces obstacles.
Ruben Tchounyabe
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Dans un souci d'efficacité des services publics, le gouvernement nigérian a fait de la modernisation et de l’automatisation de l’administration publique une priorité. Les ministères et agences publiques se sont approprié cette instruction et multiplient les actions à cet effet depuis 2020.
Le service des douanes du Nigeria a signé, lundi 30 mai, une convention de concession avec le consortium Trade Modernization Project Limited constitué par l’Africa Finance Corporation (AFC) et la firme chinoise Huawei Technologies Limited. Il porte sur la numérisation des opérations de sécurité aux frontières et de collecte des recettes de l’administration douanière. À travers ce projet baptisé « e-customs », le gouvernement projette de gagner 176 milliards $ au cours des 20 ans prochaines années.
Le contrôleur général du service des douanes, Hameed Ali (photo), a affirmé que « nous sommes heureux de dire qu’au Nigeria, nous allons être entièrement électroniques, numérisés et modernisés. Le succès de ce projet mettra le Nigeria sur la carte ». Président de Trade Modernization Project Limited et président du projet, Alhaji Saleh Ahmadu, a assuré le gouvernement que « l’objectif de 176 milliards $ sera atteint, voire dépassé ».
Le projet de numérisation de la douane est financé à hauteur de 3,2 milliards $ par l’Africa Finance Corporation ; Huawei s’occupant de la partie technique. Les autorités nigérianes comptent ainsi s’appuyer sur le numérique pour améliorer l’efficacité opérationnelle et financière de l’administration douanière.
« e-customs » apportera plusieurs avantages, tant pour l’économie nationale que pour le service des douanes. « Pour les douanes nigérianes, cela va changer tout le processus commercial. Cela va donner aux douanes le meilleur parti en termes de fonctionnement des affaires. Cela supprimera tout arbitraire et toute erreur humaine », a expliqué Hameed Ali, qui révèle par ailleurs que le processus réduirait le coût des affaires et augmenterait la productivité du service, grâce à son processus de gestion et de surveillance simple.
Le président de Trade Modernization Project Limited souligne pour sa part les avantages pour l’économie du pays, « en termes de croissance commerciale pour les exportateurs et les entreprises dépendantes des importations ». Il note l’amélioration des chaînes d’approvisionnement mondiales et de l’utilisation des capacités industrielles, ainsi que la création des opportunités d’emploi.
Ruben Tchounyabe
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Après la levée d’un financement de pré-série A en novembre 2021, Appetito rachète et fusionne ses activités avec celles du tunisien Lamma. L’opération créera un nouvel acteur présent dans 3 pays maghrébins tout en explorant des opportunités de développement en Afrique de l’Ouest.
La plateforme égyptienne de livraison d’épiceries et produits ménagers, Appetito, a annoncé ce mercredi 1er juin, le rachat de l’entreprise tunisienne Lamma évoluant dans le secteur de la livraison et la vente en ligne. Le montant déboursé n’a pas été divulgué, mais plusieurs médias avancent une somme comprise entre 10 et 15 millions $.
Les deux entreprises ont décidé de fusionner leurs activités pour créer une entreprise unique qui prendra l’appellation d’Appetito. Cette entité sera présente au Maroc et en Tunisie, deux pays dans lesquels Lamma était présent, mais aussi dans de nouveaux territoires non encore dévoilés, en Afrique de l’Ouest.
« Avoir Lamma à bord nous mettra sur la bonne voie pour devenir le plus grand acteur du e-commerce sur le continent […] Nous pensons que c'est le meilleur moment pour nous développer en Afrique, afin de résoudre les énormes inefficacités de la chaîne d'approvisionnement du commerce de détail », a souligné Shehab Mokhtar, directeur général d'Appetito.
Cette acquisition intervient sept mois après la levée de 2 millions $, sous forme de financement de pré-série A, réalisée par Appetito en novembre dernier. Les capitaux obtenus auprès d’un groupe d’investisseurs, dont la firme américaine de capital-risque Jedar Capital, avaient servi à étendre la présence d’Appetito dans de nouvelles régions en Égypte et à planifier sa croissance régionale.
Suite à la fusion-absorption avec Lamma, dont la finalisation est attendue d’ici le troisième trimestre, la start-up égyptienne de livraison créée en mars 2020 ambitionne de devenir « le plus grand acteur de l'e-épicerie et du e-commerce en Afrique ». À partir des 3 pays maghrébins dans lesquels il opérera (Égypte, Tunisie, Maroc), Appetito s’appuiera sur les synergies entre les deux sociétés fusionnées pour se développer sur de nouveaux marchés africains en commençant par l’Afrique de l’Ouest.
Selon Shehab Mokhtar, son fondateur et directeur général, le marché de l'épicerie au détail en Égypte est évalué à 60 milliards $. Dans ce vaste marché, 2 % des acteurs sont en ligne. Ce qui constitue une énorme opportunité de croissance, selon Shebab.
Au-delà du marché égyptien, le Moyen-Orient et l'Afrique de l’Ouest représentent des marchés fragmentés dans lesquels peu d'entreprises ont réussi à créer des acteurs régionaux dans le domaine du e-commerce, mais à fort potentiel, selon Shebab Mokhtar.
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