Un an après le lancement de ses activités, la plateforme Grey obtient des capitaux supplémentaires qui serviront à étendre ses activités en Afrique de l’Est.
La start-up nigériane Grey, spécialisée dans les services bancaires numériques, a annoncé le lundi 29 août son premier tour de table d’un montant de 2 millions de dollars.
Ces fonds de démarrage permettront à la fintech de se lancer sur de nouveaux marchés et d'étendre sa gamme de produits aux envois de fonds, aux paiements de personne à personne et d'entreprise à entreprise, pour les paiements transfrontaliers africains avec des frais réduits.
Grey raises $2M to simplify cross-border payments across Africa @greyfinance #Africa #PaymentTechnology #Technology #Business #Finance #CrossBorderPayments #SeedFunding
— APO Group English (@APO_source) August 29, 2022
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« Nous voulons faire un travail d'impact pour améliorer la façon dont l'Afrique en tant que continent interagit avec l'argent à travers ses frontières. Je suis ravi que nous ayons acquis une base d'utilisateurs étendue et farouchement fidèle », a indiqué Idorenyin Obong (photo, à gauche), cofondateur de Grey.
Lancée en 2021 sous le nom d'Aboki Africa, la start-up permet à ses utilisateurs de créer gratuitement un compte bancaire étranger en dollars américains, en livres sterling et en euros, d'envoyer de l'argent au Royaume-Uni et en Europe et de recevoir des paiements de plus de 88 pays.
« Nous porterons également à six le nombre total de devises locales prises en charge sur notre application. Cet ajout signifie que les clients de Grey au Nigeria et au Kenya peuvent envoyer de l'argent vers des comptes mobile money en Ouganda », a déclaré la structure.
Sur sa plateforme, Grey revendique environ 100 000 utilisateurs individuels. La société fait savoir que le volume de ses transactions a augmenté de 200 % depuis le début de l'année, ce qui l'a encouragée à créer Grey Business pour compléter cette croissance axée sur les consommateurs et étendre ses services au-delà des transferts de fonds et des paiements de personne à personne.
Notons que le tour de table d'amorçage a été mené par Y Combinator, Soma Capital, Heirloom Fund, True Culture Fund et plusieurs autres investisseurs de renom.
Samira Njoya
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C’est sa deuxième entreprise à succès depuis son entrée dans le monde professionnel en 2008. Au cours des douze dernières années, elle a gagné en expertise, renommée internationale et en distinctions.
Hilda Moraa est une tech entrepreneure kényane. Elle est la fondatrice de la Fintech Pezesha. Lancée officiellement en 2016, la société facilite l’accès des petites et moyennes entreprises (PME) d’Afrique au crédit de roulement à travers sa plateforme numérique qui accueille de nombreuses banques et institutions financières.
La jeune femme, titulaire d’un master en entrepreneuriat obtenu en 2011 à l’université d’agriculture et de technologie Jomo Kenyatta du Kenya et diplômée en technologie de l’information commerciale de l’université de Strathmore, estime qu’en soutenant financièrement les PME, elles gagnent en efficacité.
« En résolvant le problème des petites et moyennes entreprises qui obtiennent un fonds de roulement ainsi qu’une cote de crédit, je pense que nous pouvons doter les propriétaires d’entreprises d’actifs afin qu’ils puissent être compétitifs et commercer à l’échelle nationale », déclarait Hilda Moraa en mars 2022 à la rédaction de Google in Africa.
Figurant parmi les 50 récipiendaires du Black Founder Fund Afrique 2021 de Google, Hilda Moraa fut, dix ans plus tôt, la présidente-directrice générale et la fondatrice de Weza Tele, une entreprise qui fournissait, jusqu’à sa cession en 2016, des solutions de distribution pour le dernier kilomètre.
Auteure du livre A Kenyan Startup Journey en 2015, Hilda Moraa est depuis juin 2022 membre du conseil d’administration de la Konza Technopolis Development Authority, dont la mission est le développement d’une ville intelligente durable et d'un écosystème d’innovation au Kenya.
Le premier contact d'Hilda Moraa avec le monde professionnel remonte à 2008. Elle rejoint alors la société Techbiz comme stagiaire informatique en gestion d’actifs et mise en œuvre de progiciel de gestion intégrée (ERP). Elle devient ensuite coordonnatrice du laboratoire informatique de l’université de Strathmore la même année. L’année suivante, elle est recrutée chez Coca-Cola Kenya comme analyste de base de données et développeuse d’innovations.
En 2011, Hilda Moraa devient stratège en innovation et chercheure principale en TIC chez iHub Nairobi. De 2017 à 2021, elle est membre du conseil d’administration de la Station F, un campus de start-up sis à Paris. En parallèle, en 2020, elle a fait partie du comité consultatif sur les TIC et les innovations Covid-19 du Kenya créé par le ministère des TIC, de l’Innovation et de la Jeunesse.
Boursière de la promotion 2019 de la Obama Foundation Leaders, Hilda Moraa s’est faite remarquer positivement au fil des années par son action en faveur de l’entrepreneuriat. Considérée en 2016 comme l’un des dix 10 meilleurs pionniers de la technologie en Afrique par The Guardian, présente dans le top 40 des femmes de moins de 40 ans à succès dans le domaine de la technologie de Business Daily, membre du top 30 des innovateurs émis par Quartz Africa, Hilda Moraa a reçu de DFS Lab le Prix de la meilleure fintech axée sur les femmes en 2019.
Melchior Koba
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Dans le but d’aider les petites et moyennes entreprises à économiser des ressources, des entrepreneurs kényans ont décidé de mettre en place une solution pour externaliser la gestion de certains départements d’une entreprise.
Workpay est une solution numérique développée par une jeune pousse kényane du même nom. Elle aide les petites et les moyennes entreprises du continent à gérer leur ressource humaine et la paie. La start-up, fondée en 2019 par Jackson Kibigo et Paul Kimani, a déjà levé plus de 2,4 millions $ pour entre autres soutenir sa croissance sur le continent.
Paul Kimani a expliqué que « les investissements ont donné l'opportunité d'adapter leurs outils de gestion des ressources humaines et de traitement de la paie aux petites et moyennes entreprises et de les étendre aux entreprises clientes de toute l'Afrique de l'Est. Nous avons la chance d'avoir le soutien de personnes incroyables dans notre mission de faciliter la gestion et la rémunération des employés des entreprises à travers l'Afrique ».
La solution dispose d’une application accessible sur Android et iOS. Elle permet d’accéder aux divers services web et de suivre en temps réel et depuis son smartphone ses équipes ; sans oublier le suivi précis du temps de travail, l’embauche des meilleurs talents du continent, l’obtention des informations en temps réel sur les dépenses ou encore la gestion des performances.
La start-up propose plusieurs forfaits et s’adapte aux entreprises afin de leur faire profiter du maximum de services disponibles. « Nous pensons que toutes les entreprises ne sont pas identiques. Par conséquent, nos forfaits et nos prix sont différents pour chaque entreprise », indique la plateforme. Avec ce modèle économique, elle revendique travailler avec plus de 500 entreprises dont la licorne nigériane Flutterwave.
Adoni Conrad Quenum
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Le développement de l’économie numérique à travers le monde a également suscité l’apparition de nouvelles activités professionnelles. Dans de nombreux pays, ils ont entraîné de nouveaux défis sur divers aspects, notamment légal, fiscal ou encore déontologique.
Le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l'Économie de la connaissance et des Start-up, Yacine El Mahdi Oualid (photo), a apporté des précisions quant au projet de loi sur l’auto-entrepreneuriat que prépare son département. Jeudi 18 août, sur sa page Facebook, il a expliqué que le texte juridique qui exclut les professions libérales, les activités réglementées ainsi que les artisans sera bientôt présenté au Parlement. Il tentera d’encadrer de nouvelles activités économiques qui ont émergé avec l'émergence de l'économie numérique.
Parmi les métiers numériques dans l’ère du temps que couvrira le nouveau cadre légal figurent entre autres celui des influenceurs web, e-marketistes, développeurs d'applications web et téléphoniques, infographes, etc. Le ministre indique que cette loi apportera plusieurs avantages tels que « l’inscription en ligne, une comptabilité simplifiée, un régime fiscal préférentiel, la couverture sociale, l’ouverture d’un compte bancaire commercial, la possibilité de localiser l’activité sur le lieu de résidence ou dans des espaces de travail partagés ».
Approuvé par le gouvernement lors du Conseil des ministres du mercredi 13 juillet, le projet de loi sur l’auto-entrepreneuriat est né pour restreindre de potentielles dérives suscitées par divers auto-entrepreneurs numériques. Le 9 août 2021, la justice algérienne avait condamné quatre jeunes influenceurs web à six mois de prison pour escroquerie et association de malfaiteurs dans l’affaire Future Gate, une agence fictive d’accompagnement estudiantine dans des universités étrangères à laquelle ils avaient prêté leur influence.
Selon le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l’Economie de la connaissance et des Start-up, la loi sur l'auto-entrepreneuriat encouragera l'esprit d'entreprise, facilitera l'accès des jeunes au marché du travail par le biais du travail indépendant, réduira le nombre de personnes actives sur le marché parallèle, facilitera l'exportation des services numériques, contribuera à l’économie nationale.
Muriel Edjo
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Les commerces de proximité sont très développés en Afrique, mais la gestion au quotidien peut s’avérer difficile pour les propriétaires. Des solutions fintech ont été mises au point pour leur donner un coup de main.
Weebi est une solution fintech développée par une start-up sénégalaise du même nom. Elle se comporte comme une ardoise numérique multilingue et permet aux commerçants de suivre clairement leurs affaires. La solution a été lancée en 2015 par Pierre Gancel, Cheikh Sene et Kande Diaby.
« Nous nous sommes rendu compte qu’il manquait des outils aux commerçants pour gérer en toute transparence et efficacement leur caisse », indique Cheikh Sene. Et Kande Diaby, statisticien et analyste, poursuit : « les échanges marchands se retrouvent vraiment simplifiés grâce à Weebi. Cela permet de gérer la clientèle ainsi que la caisse de façon sécurisée et plus juste. Il n’y a plus de litiges avec le client sur la bonne tenue des comptes ».
La start-up fournit au client un kit composé d’une tablette et d’une imprimante. La tablette embarque l’application, disponible sur Android et iOS, qui fonctionne comme une calculatrice. Chaque client dispose d’une fiche avec la liste de ses achats. S’il paie comptant ou prend un crédit, le commerçant le signale. Il pourra aisément faire ses comptes plus tard.
Weebi donne également la possibilité au client de recharger son compte. Lequel est alors débité au fur à mesure qu’il réalise des achats. Les équipes de la start-up sont souvent déployées sur le terrain pour porter assistance aux commerçants en cas de problèmes. En ce qui concerne les tarifs, il faudra débourser entre 99 900 FCFA (151,4 USD) et 149 000 FCFA pour recevoir la tablette, le socle antivol, l’imprimante et l’application.
Depuis son lancement, Weebi a reçu plusieurs distinctions. Entre autres, on peut citer le prix de l'Innovation numérique en janvier 2017 (Tigo / Reach for Change), le Digital Africa Challenge en 2017 (Agence française de développement / BPIFrance), ou encore le hackathon l'Arbre à palabre en décembre 2017 à Abidjan (Société Générale). Avec ces distinctions, les fondateurs prévoient de se lancer au Burkina Faso, en Guinée, au Gabon, en Angola et en Éthiopie dans les prochaines années.
Adoni Conrad Quenum
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Dans les zones rurales de l’Afrique, les institutions financières sont considérées comme des solutions des plus nantis. De ce fait, de nombreux Africains se tournent vers les alternatives mises en place par les entrepreneurs locaux.
Save est une solution fintech développée par la jeune pousse rwandaise Exuus. Elle permet aux particuliers de souscrire à des cotisations via des associations villageoises d’épargne et de crédit, dans le but de s’autonomiser financièrement. La start-up a été fondée en 2014 par Steve Shema et a levé au total 575 000 $ pour lancer ses activités.
« Le manque d'accès aux services financiers pour les populations pauvres et vulnérables limite leur accès à une gamme de services et d'opportunités et, par conséquent, exacerbe leur vulnérabilité, les bloquant dans des cycles de pauvreté […] Pour briser ce cycle, depuis des décennies, les personnes à faible revenu des zones urbaines et rurales créent des groupes d'épargne », a indiqué Steve Shema.
Grâce à l’application mobile Save, accessible sur Android et iOS, à la plateforme web et à la version avec code USSD, la solution responsabilise les membres des différentes associations villageoises d’épargne et de crédit. Après cotisations, un membre peut demander un crédit dans le but de lancer ou de développer son entreprise. Au sein de chaque groupe d’épargne un comité est préalablement choisi pour traiter les demandes.
Il est possible qu’un utilisateur appartienne à plusieurs groupes d’épargne. Il peut suivre ses épargnes depuis le tableau de bord de l’application. L’envoi ou la réception des fonds entre les portefeuilles de groupe et les particuliers n’est pas tarifé sur Save. La fintech propose une grille tarifaire pour tout type d’utilisateurs. Pour faire partir d’un groupe, il faut fournir sa pièce d’identité et disposer d’un portefeuille mobile money actif.
En février 2019, la jeune pousse a fait partie des dix start-up présentées lors des Africa Startup Summit à Kigali. Son fondateur prévoit d'exporter le modèle dans d’autres pays de l’Afrique de l’Est dans les cinq prochaines années. Pour l’instant Save exploite « le marché de 64 millions dollars » que représente le Rwanda.
Adoni Conrad Quenum
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La fintech américaine poursuit son expansion en Afrique et entend développer son empreinte dans la région depuis la capitale Kinshasa.
Le fournisseur de solutions électroniques de paiement Visa Inc. a ouvert un bureau en République démocratique du Congo (RDC), son premier en Afrique centrale. La délégation de la société Visa, conduite par son président directeur général Alfred Kelly, a rencontré à cet effet le Premier ministre congolais Jean-Michel Sama Lukonde le mercredi 10 août à Kinshasa.
Selon le PDG de Visa, l’ouverture d’un bureau en RDC était plus que nécessaire, car « c’est l’un des pays les plus dynamiques d’Afrique, et nous sommes heureux d’établir une présence locale. En travaillant en étroite collaboration avec des partenaires des secteurs public et privé, nous avons un objectif commun d’élargir l’accès au commerce numérique et de soutenir les objectifs de l’économie de la RDC ».
La présence de Visa en RDC va permettre à la société de tisser des partenariats et d’élargir l’accès du grand public à l’économie numérique en introduisant de nouvelles informations d’identification de paiement, et des solutions pour aider davantage les entreprises à utiliser les paiements numériques. « L’objectif de Visa est d’encourager tout le monde, partout, en étant le meilleur moyen de payer et d’être payé » a ajouté Alfred Kelly.
Lors d’une de ses visites dans le pays, le PDG de Visa avait signé des partenariats avec plusieurs sociétés telles que la Banque centrale de la République démocratique du Congo, des institutions financières, des fintechs, des commerçants et des opérateurs de téléphonie mobile. Dans les prochains mois, Visa devra introduire des identifiants de paiement pour plus de 150 000 clients M-PESA en RDC, mais aussi travailler avec la fintech Infoset pour son inclusion financière.
C’est le huitième bureau africain de Visa, après la Côte d’Ivoire, l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Maroc, le Rwanda, le Kenya et le Nigeria. En 2016 lors de son arrivée à Abidjan, l’entreprise américaine avait évoqué son envie de s’étendre en Afrique francophone à cause de son grand potentiel de croissance. Mais voulait également se rapprocher physiquement de la clientèle qui est impliquée dans la croissance des paiements numériques.
Samira Njoya
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Le secteur des fintech marocaines veut rattraper le retard accusé ces dernières années. L'objectif est d'obtenir une place de choix parmi les géants africains de la fintech.
L’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) a annoncé le lundi 8 août le lancement de son portail « FinTech », une plateforme conçue pour accompagner les acteurs du secteur dans leurs projets et favoriser la transformation numérique dans le secteur des finances.
À travers ce portail « les entreprises marocaines de technologie financière peuvent entrer en contact avec l’AMMC en vue d’un échange d’informations. Ce point de contact permettra à l’ensemble des parties prenantes pouvant être concernées par le secteur de la fintech d’échanger avec l’Autorité sur leurs projets ainsi que sur le cadre légal et réglementaire qui leur est applicable », déclare l’AMMC.
En initiant ce portail, l’AMMC souligne sa volonté de placer les fintech au cœur de son plan stratégique 2021-2023 dans le but de favoriser le développement des nouvelles technologies qui contribuent à la transformation du secteur financier marocain, mais aussi de soutenir l’attractivité du marché des capitaux et ouvrir la voie aux innovations de l’industrie financière.
Les acteurs de l’écosystème concernés par la nouvelle plateforme sont les start-up spécialisées dans le domaine de la finance numérique, les organismes privés ou publics de types incubateurs et accélérateurs, les associations représentatives de la fintech et d'autres associations professionnelles en lien avec le secteur financier.
Cette initiative vient rejoindre d'autres lancées au Maroc en 2022. La Banque centrale du Maroc avait initié, début février, un partenariat avec CDG Invest, la branche d’investissement du groupe Caisse de dépôt et de gestion (CDG), pour promouvoir le développement des fintech au Maroc. En juin, Andrea Bises du collectif des fintech marocaines a également annoncé la création prochaine d'une plateforme d’échanges et de partenariats dans le secteur.
À travers toutes ces initiatives, l’avenir des fintech au Maroc est rassurant. Le collectif des entreprises marocaines du secteur financier veut devenir le visage de la fintech et compte œuvrer pour rattraper le retard du Maroc dans les industries de la fintech en Afrique.
Samira Njoya
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Deux mois après sa dernière levée de fonds, la fintech vient à nouveau de faire un tour de table pour poursuivre son développement et proposer de nouveaux produits et services.
Zeepay a annoncé avoir réussi un tour de financement de série A.5 de 10 millions USD auprès de Symbiotics BV, une société basée aux Pays-Bas (9 millions USD), avec la participation d’un fonds basé à Maurice (1 million USD).
Les fonds mobilisés vont permettre à l’entreprise de garantir son expansion dans certains marchés africains, mais également de renforcer ses offres de services. Selon le fondateur et directeur général, Andrew Takyi-Appiah, cette levée de fonds « était nécessaire et intervient au moment où nous prévoyons de faire passer notre chiffre d'affaires annuel de 1,5 milliard de dollars, vers 2021, à 200 milliards de dollars américains au cours des cinq prochaines années ».
Lancée en 2016, la fintech Zeepay propose des solutions numériques permettant de connecter les actifs numériques — tels que les portefeuilles d'argent mobile, les cartes, les distributeurs automatiques de billets, les comptes bancaires et les jetons numériques — aux opérateurs internationaux de transfert d'argent, aux paiements, aux abonnements, au temps d'antenne international et aux paiements pour les réfugiés.
Zeepay a connu une croissance exponentielle depuis son lancement et réalise actuellement plus de 130 000 transactions par mois. En mars 2020, elle est devenue la première entreprise ghanéenne à se voir délivrer une licence d'émetteur de monnaie électronique (EMI) par la Banque du Ghana.
Présente dans 20 pays africains, la société basée à Accra veut grâce à ce nouveau financement approfondir l'écosystème fintech africain. Pour Godfried Boakye, son directeur financier, l’expansion de Zeepay sur le continent va contribuer « à augmenter le soutien des banques africaines locales comme Ecobank, Fidelity Bank et Absa ».
Samira Njoya
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Les fintech sont les start-up qui attirent le plus de capitaux en Afrique. Ceci est entre autres dû au faible taux de bancarisation sur le continent. Les entrepreneurs de diverses régions développent des solutions pour aider les populations à accéder aux services financiers.
Flouci est une solution fintech développée par la start-up tunisienne Kaoun. Elle permet, depuis un smartphone, d’effectuer des transactions financières en quelques clics. La start-up fondée en 2018 par Anis Kallel, Nebras Jemel et Rostom Bouazizi a lancé sa solution en 2020.
« La stratégie nationale de décashing commence d'abord par fournir de meilleurs outils de paiement, adaptés aux besoins des populations cibles actuellement exclues de ces services et contraintes de travailler dans le secteur informel et de n'utiliser que des espèces […] Nous nous sommes rendu compte que faciliter l'accès aux services financiers avec une offre bancaire 100 % gratuite ouverte à distance et en moins d'une heure peut y contribuer, en plus des fonctionnalités de transfert et de paiement intégrées à Flouci », a indiqué Anis Kallel.
L’application, disponible sur Android, iOS et sur Huawei, permet de créer des comptes bancaires gratuits sans présence physique depuis un smartphone. Il faudra néanmoins suivre quelques étapes avant la création effective des comptes. La première étape consiste, après téléchargement de l’application, à prendre la photo des pièces d’identité nécessaires, puis il faudra effectuer le challenge biométrique de la preuve de vie. Il faudra aussi remplir un formulaire, ensuite le compte sera activé à distance.
L’utilisateur peut commencer à effectuer des transactions financières, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, conformément aux réglementations tunisiennes. Il dispose d’un portefeuille électronique mobile depuis lequel il peut effectuer toutes sortes d'opérations financières. Celles-ci sont sécurisées grâce à la blockchain, la technologie adoptée par la jeune pousse pour garantir un niveau de sécurité décent.
Kaoun ne perçoit pas de frais de tenue de compte, de carte bancaire, pour les paiements marchands ou pour la recharge de solde. C’est uniquement lors des transferts d’argent que la jeune pousse perçoit une commission. Elle dispose d’ailleurs d’une grille tarifaire qui permet à l’utilisateur de connaître exactement le montant qui lui sera retiré. Anis Kallel explique que sa start-up veut « permettre à chaque institution financière d'utiliser leur technologie, et réduire le coût et le temps d'accès aux services financiers essentiels. La technologie le permet, et la réglementation le rendra possible à grande échelle ».
En 2020, Kaoun a été sélectionné pour participer à la cinquième édition du programme d’accélération Launchpad, également connu sous le nom de Google for Startups Accelerator. L’objectif est de « connecter des start-up du monde entier avec le personnel, les réseaux, les méthodologies et les technologies de Google ».
Adoni Conrad Quenum
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