Les fintechs prolifèrent sur le continent dans le but d’aider les populations à accéder au financement. La fintech nigériane Indicina, fondée en 2018, attire de nouveaux investisseurs.
La fintech Indicina a annoncé, lundi 6 juin, la réussite d’un tour de table d’un montant de 3 millions $. L’objectif est de permettre aux entreprises spécialisées dans les crédits d’en offrir à grande échelle à leurs clients. L’opération a été menée par le capital-risqueur Target Global avec la participation d’autres start-up nigérianes comme Kuda, Kippa ou encore Edukoya.
Yvonne Johnson (photo), cofondatrice de la société, explique qu’Indicina veut « que les prêteurs soient mieux informés des décisions concernant le crédit afin qu'ils puissent accéder plus rapidement au marché avec leur produit numérique. Nous n'avons donc jamais eu de modèle commercial incluant notre bilan, avec lequel nous avons toujours travaillé avec les prêteurs ».
La fintech, fondée en 2018 par Carlos del Carpio, Jacob Ayokunle, Yemi Ajao, Yvonne Johnson, est également présente au Kenya. Elle propose des solutions technologiques basées sur l’apprentissage automatique pour aider les populations à être éligibles dans les processus d’octroi de crédit. Les entreprises spécialisées dans les crédits peuvent ainsi utiliser leur interface de programmation pour valider les dossiers des prêts de leurs clients et également offrir des sommes plus importantes.
La fintech revendique plus de 100 clients actifs, plus de 3 milliards de nairas (7,2 millions $) de prêts traités et plus de 700 millions de nairas de prêts décaissés. Depuis son lancement en 2018, Indicina a levé au total 7,2 millions $ pour améliorer sa technologie et attirer des talents.
Adoni Conrad Quenum
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Son parcours professionnel dans le secteur de la data lui a permis de bâtir une plateforme qu’elle veut sécurisée et efficace. Elle fait aussi de l’éducation financière une priorité pour donner à un plus grand nombre d’Africains l’opportunité d’investir dans de nouveaux actifs financiers.
Nelly Chatue-Diop (photo) est une informaticienne et entrepreneure camerounaise spécialisée dans la fintech. Titulaire d’un diplôme d’ingénieure en informatique et télécommunications de CPE Lyon en 2004, elle est la fondatrice et présidente-directrice générale d’Ejara, une plateforme d’investissement mobile basée sur la blockchain en Afrique francophone.
Créé en 2020, le service orienté vers le continent donne aux Africains l’opportunité d’investir à des coûts abordables dans plusieurs actifs, que ce soit des actions fractionnées ou des cryptomonnaies. Ejara offre aussi à ses utilisateurs des possibilités d’épargne par Mobile Money à partir de 100 FCFA (0,16 USD) depuis son smartphone. Des cours d’éducation financière sont aussi proposés par la start-up.
Nelly Chatue-Diop — qui est aussi titulaire d’un master en administration des affaires, finance d’entreprise, marchés financiers et stratégie obtenu en 2007 à HEC Paris, et d’un autre en finance obtenu en 2008 à l’École de commerce de Londres — explique « qu’Ejara est issu d’une vision que j’ai, qui est de permettre à chacun, où qu’il se trouve en Afrique, de pouvoir créer, augmenter et protéger sa richesse et son épargne ».
Avant Ejara, Nelly Chatue-Diop a multiplié les investissements pour se faire une place dans la tech et contribuer au développement de l' Afrique. En 2014, elle a cofondé Booper, une entreprise française qui fournit aux commerçants de détail des solutions technologiques d’optimisation des prix par l’utilisation du big data, de l’intelligence artificielle (IA) et des analyses prédictives. En 2018, elle a cofondé Nzinghaa Lab, un studio camerounais spécialisé dans les projets IA et blockchain. En 2021, elle est également l’un des fondateurs de Sewelo Africa Digital Training, un fournisseur de formation en ligne garantissant aux apprenants une multitude de débouchés professionnels.
Les initiatives entrepreneuriales de Nelly Chatue-Diop ont été ponctuées de passages dans diverses entreprises. Elle a débuté sa carrière professionnelle en 2004 comme ingénieure logiciel chez Accenture avant de rejoindre la banque Credit Suisse en 2007. De 2008 à 2011, elle travaille chez Revenue Management Solutions (RMS), une entreprise d'analyse des modes de consommation. Franprix l’accueille de 2011 à 2015 puis c’est Darty de 2015 à 2017.
De 2017 à 2020, elle occupe le poste de directrice des données chez BetClic Group, la société de pari sportif en ligne. De 2020 à 2021, Nelly Chatue-Diop occupe le poste de présidente du Conseil de Giotto.ai, un projet d’utilisation de l’intelligence artificielle qui implémente des algorithmes inspirés de la topologie afin de répondre aux lacunes actuelles du machine learning pour la rendre plus fiable et intuitive dans des domaines comme la science des matériaux, les neurosciences ou la biologie.
Grâce à ses multiples expériences professionnelles, Nelly Chatue-Diop a été récompensée de plusieurs distinctions. En 2013, elle a été lauréate du prix de la femme engagée dans la grande distribution en France. Elle a été nommée dans le Top 10 des directeurs de la donnée en Europe en 2018. En 2020, elle a fait partie de la liste mondiale des femmes de pouvoir dans la data du CDO Magazine et dans le Top 100 mondial des Visionnaires de la donnée.
Melchior Koba
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Cet ancien cadre du groupe télécoms MTN a été reconnu, il y a quelques jours, par l’organisation internationale de journalisme à but non lucratif axée sur la technologie, Rest of World, comme l’un des 100 leaders mondiaux de la tech.
Dare Okoudjou (photo) est un entrepreneur béninois opérant dans le domaine de la fintech en Afrique. Il est le fondateur et le président-directeur général de MFS Africa, le plus grand centre d'interopérabilité d'argent mobile sur le continent. Il connecte près de 320 millions de portefeuilles mobiles afin d’offrir aux fournisseurs de services financiers une plus grande portée à leurs produits destinés aux populations non bancarisées ou sous bancarisées.
Titulaire d’un master scientifique en ingénierie télécom obtenu en 1999 à Télécom Paris, en France en 1999 et d’un master en administration des affaires à l’Insead Business School de France en 2005, Dare Okoudjou a fondé MFS Africa en 2009 avec l’ambition de faciliter aux Africains les paiements à travers le monde.
Il explique à cet effet que « si vous vous connectez à n’importe quel portefeuille mobile quelque part dans le monde, à commencer par l’Afrique, cela devrait suffire pour effectuer des transactions avec n’importe qui d’autre dans le monde. C’est la grande mission de l’entreprise ».
Pour mener à bien sa vision, le chef d’entreprise a réussi en novembre 2021 à lever 100 millions $ lors d’un tour de table de série C. Le financement mobilisé en fonds propres auprès d’investisseurs tels qu'AfricInvest FIVE, Goodwell Investments, LUN Partners Group, CommerzVentures, Allan Gray Ventures, Endeavor Catalyst, Endeavor Harvest ou encore ShoreCap III, avec un emprunt assuré par Lendable et Norsad, est investi dans l’expansion des activités à de nouveaux territoires en Afrique.
Dare Okoudjou a lancé MFS Africa après trois ans passés chez l’opérateur de téléphonie mobile MTN Group, où il a développé la stratégie de paiement mobile et dirigé sa mise en œuvre dans 21 pays d’Afrique et du Moyen-Orient. Il a débuté sa carrière professionnelle en 1999 chez PricewaterhouseCoopers (PwC) en tant que consultant en télécommunication.
En 2017, Dare Okoudjou a rayonné avec MSF Africa qui a été désignée comme l’une des 10 entreprises les plus innovantes au monde par Fast Company. En 2020, il a été reconnu par le réseau d’entrepreneurs Endeavour comme l’un des entrepreneurs à fort impact dans le monde. En 2021, il a été bénéficiaire de la bourse Legatum du Massachusetts Institute of Technology aux côtés de 12 autres fondateurs africains d’entreprises à fort impact.
Melchior Koba
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A son actif, l’entrepreneur en série cumule une dizaine d’années d’expérience dans divers secteurs d’activités. Sa start-up fait partie du top 15 des fintechs africaines sélectionnées pour prendre part au salon VivaTech.
Cyril Owona (photo) est un entrepreneur camerounais qui travaille dans l’industrie des technologies de l’information et des services. Il est le président-directeur général de Dreamcash, une fintech basée à Yaoundé qu’il a fondée en 2020 avec Fabrice Atangana. Ensemble, ils développent des solutions numériques innovantes qui permettent aux consommateurs de contrôler leurs finances à partir de leurs smartphones.
La société a déjà produit l’application MiQo, un outil financier permettant aux personnes non bancarisées de bénéficier de tous les services offerts par une banque, y compris les microcrédits. Avec MiQo, Cyril est finaliste de l’AfricaTech Awards aux côtés de 44 autres innovateurs africains. Ce concours dédié aux start-up africaines, qui en est à sa première édition, se tiendra à Paris, en marge du salon VivaTech prévu du 15 au 18 juin.
« C’est une belle source de motivation pour une jeune équipe qui, grâce au travail acharné de plusieurs années et à divers sacrifices, se dévoue quotidiennement pour développer des solutions technologiques qui contribuent efficacement à une plus grande inclusion financière dans les marchés émergents », a déclaré Cyril Owona sur sa page LinkedIn.
Le parcours entrepreneurial de Cyril Owona démarre en 2016, au Canada, avec Innovation Services-Conseil International Inc (ISCI). Cette entreprise est un cabinet d’experts-conseils qui propose ses services à des entreprises œuvrant généralement dans le secteur des technologies de l’information. En 2017, il fonde aussi CPAI Inc, une société privée panafricaine basée au Québec et dont l’ambition est de contribuer à la transformation numérique de l’Afrique.
Depuis février 2021, Cyril Owona est le directeur et le cofondateur de Sewelo Africa Digital Training, une start-up de formation en ligne, d’embauche et d’entrepreneuriat basée à Paris.
Avant de se lancer dans l’entrepreneuriat, le directeur général d’Odesia, une entreprise de tourisme qui offre des séjours en villages vacances, des résidences de tourisme, des hôtels et des campings en France, a travaillé dans plusieurs sociétés. Titulaire d’un Master professionnel en gestion des ressources humaines de l’École des sciences et techniques commerciales (ESTC) en France, il a débuté sa carrière professionnelle en 2006 chez Alpha Fund en tant que gestionnaire de projet. Il y est par la suite devenu directeur de succursale. Après Alpha Fund, il a travaillé pendant un an à ANEO, une agence de conseil qui accompagne les entreprises dans leurs transformations organisationnelles et digitales. Il occupait le poste de recruteur TI.
Melchior Koba
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Avec la démocratisation d’Internet et la crise de la Covid-19, la transformation numérique s’est accélérée sur le continent. Les solutions numériques, notamment financières, émergent pour aider les populations dans leur quotidien.
SingPay est une plateforme numérique mise en place par la Société d’incubation numérique du Gabon (SING SA), une entreprise spécialisée dans l’innovation numérique. Elle permet aux autres entreprises de digitaliser leurs paiements et d’améliorer les processus de paiements. L’entreprise, fondée en 2018, est dirigée depuis lors par Yannick Ebibie (photo).
« L’objectif de SingPay est de faciliter l’intégration des moyens de paiement dans les différentes solutions d’un écosystème digital en croissance, en baissant un certain nombre barrière à l’entrée, notamment pour les projets en démarrage et les projets de l’administration publique », peut-on lire sur la plateforme.
La solution permet ainsi aux diverses start-up et entreprises de briser la barrière de l’exclusion financière. Les populations peuvent accéder aux services proposés en ligne même si elles ne disposent pas de cartes bancaires ou des moyens de paiement exclusifs des institutions financières traditionnelles. Des paiements mobiles money peuvent être effectués depuis la plateforme d’une entreprise ou d’une start-up sans le moindre problème.
SingPay ne reçoit aucuns frais pour les projets qui n’ont pas encore atteint 25 millions FCFA (environ 40 000 $) de transactions. Au-delà de ce montant, elle perçoit 2,5 % par transaction ; et si la solution numérique est commandée par l’administration publique, elle perçoit seulement 1,5 %. SingPay réévalue le statut de chaque firme utilisant son interface de programmation chaque année.
La solution a été sélectionnée cette année parmi plus de 300 start-up pour faire partie du Top 45 des start-up pour la première édition des AfricaTech Awards. Elle figure dans la catégorie fintech avec quatorze autres jeunes pousses issues du continent.
Adoni Conrad Quenum
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Son expérience professionnelle d’une quinzaine d’années dans la finance lui a offert l’opportunité de mettre en oeuvre son propre projet innovant. La banque numérique qu’il a lancée en 2019 se porte plutôt bien.
Babs Ogundeyi (photo) est un jeune entrepreneur nigérian, fondateur et président-directeur général de Kuda Bank. Avec Musty Mustafa, il a lancé sa start-up en 2017 sous le nom Kudimoney. En 2019, il a réussi à lui faire obtenir une licence bancaire pour mieux concrétiser son ambition de rendre les services bancaires plus accessibles au plus grand nombre en Afrique.
Aujourd’hui, Kuda Bank, via son application mobile, permet aux Nigérians ordinaires de gérer leurs comptes de dépenses et d'économiser de l'argent sans les frais bancaires traditionnels depuis Internet. Babs Ogundeyi affirme que l’entreprise peut même « offrir des prêts aux clients salariés instantanément tant que leur salaire est avec Kuda ».
Titulaire d’une licence en études commerciales et comptabilité obtenue à l’université Brunel de Londres, Babs Ogundeyi a démarré sa carrière professionnelle en 2002 en se lançant directement dans l’entrepreneuriat. Il a fondé Motor Trader Nigeria, un magazine de petites annonces automobiles qu’il a revendu un an plus tard à une entreprise de presse du pays.
Il rejoint ensuite le cabinet d'audit et d'expertise comptable PricewaterhouseCoopers Nigeria. Il y occupera le poste de directeur des engagements. Il partira en 2010 pour rejoindre la société d’investissement immobilier Redbrick Ltd comme partenaire. Il quittera le secteur privé en 2011 pour rejoindre le public, aux côtés du gouverneur de l’État d’Oyo. Au cours des cinq ans qui suivront, il occupera les fonctions de responsable de levée de capitaux puis de directeur de la banque de l’État.
En 2021, le tech entrepreneur a réussi à lever 55 millions $ pour renforcer sa présence au Nigeria. Il considérait alors le pays comme « un marché important » et affirmait vouloir y consolider l’entreprise – qui a atteint une valorisation de 500 millions $ – avant de penser à une expansion internationale.
Ce tour de table de série B, codirigé par Valar Ventures et Target Global, auquel ont pris part SBI Investment et des investisseurs providentiels, porte l'ensemble des financements mobilisés à 91,6 millions $ depuis 2019.
Melchior Koba
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Au terme de ses études universitaires, Perseus Mlambo a voulu suivre une carrière juridique. Mais le goût de l’entrepreneuriat a pris le dessus et l’a transporté dans l’univers de la technologie financière où il veut contribuer à l’éclosion de solutions financières locales.
Union54 est une société de technologie financière qui offre aux entreprises la possibilité d'émettre des cartes de débit virtuelles et physiques avec leur propre marque sans partenaire bancaire ni prestataire tiers à travers son interface de programmation applicative. C’est le jeune tech entrepreneur zambien Perseus Mlambo (photo) qui l’a fondé avec Alessandra Martini.
Il est le président-directeur général de la start-up qu’il a lancée en 2021 pour faciliter à un plus grand nombre de petites et moyennes entreprises (PME) la possibilité d’offrir aisément à leurs clients des services à valeur ajoutée (cartes de fidélité, cartes de réduction, cartes de crédit, etc.).
En avril 2022, Perseus Mlambo a réussi à lever 12 millions $ pour étendre la zone de couverture de l’entreprise. L’opération financière qui a vu la participation de plusieurs investisseurs tels que Vibe VC, Earl Grey Capital et Packy McCormick’s Not Boring Capital a été dirigée par Tiger Global, une société d’investissement américaine axée sur les industries de l'Internet, des logiciels, de la consommation et des technologies financières.
L’idée derrière Union54 est née à la suite du processus fastidieux qu’il a dû suivre pour émettre des cartes de débit au nom de Zazu, la start-up financière qu’il a fondée en 2015 pour aider les clients à mieux gérer leur argent. À travers Union54, cet ancien membre du Bureau d'éthique du Haut-Commissariat aux réfugiés revendique, à ce jour, l'émission de plus de 500 000 cartes de débit virtuelles, beaucoup de temps et d’argent économisés par de nombreuses entreprises qui leur ont fait confiance.
Titulaire d’un bachelor en droit obtenu à l’École de droit de Nottingham en Angleterre, il estime que créer un autre réseau de cartes de débit est indispensable pour réduire la dépendance de l’Afrique aux solutions étrangères, souvent dépendantes de décisions politiques qui peuvent affecter le commerce sur le continent.
Melchior Koba
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En Afrique, l’accès aux services financiers n’est pas une sinécure. Les populations se tournent vers d’autres solutions pour bénéficier de crédit et satisfaire leurs besoins de financement.
Kwaba est une plateforme numérique mise en place par une start-up nigériane éponyme. Elle permet à certains utilisateurs de faciliter le paiement de leur loyer et à d’autres d’investir dans le secteur immobilier, en fonction de leur moyen. La start-up a été fondée en 2019 par Obinna Molokwu.
« Kwaba aide à combler le fossé entre l'immobilier et la finance. Nous comprenons la réalité économique des locataires nigérians et avons construit notre produit pour refléter cela. Nous visons à améliorer le bien-être financier des locataires à mesure que nous grandissons », explique Obinna Molokwu.
La solution dispose d’une application mobile, disponible uniquement sur Android (la version iOS est en cours de développement). Elle permet d’économiser, d’effectuer des prêts de façon instantanée et aide à effectuer des paiements flexibles pour un bien immobilier, le paiement de la caution si l’utilisateur veut louer un bien, ou celui du prix d’achat d’une maison si l’utilisateur veut devenir propriétaire. Le remboursement s’effectue en versements mensuels.
En ce qui concerne le prêt instantané, Kwaba propose jusqu’à 40 % de la valeur de l’épargne locative en cas de problème. Pour profiter des services, il faut remplir un formulaire et fournir un certain nombre d’informations. Après approbation, les fonds sont versés dans le compte choisi par l’utilisateur.
En 2021, Kwaba a reçu des demandes de paiements de loyer de l’ordre de 115 milliards de Nairas, soit près de 277 millions $. Elle revendique près de 30 000 clients sur la même période. En 2020, Kwaba a été sélectionnée pour la deuxième édition de l'accélérateur LABS by ARM, obtenant 20 000 USD de financement.
Adoni Conrad Quenum
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Le marché du paiement électronique gagne en maturité à travers le continent. En témoigne l’intérêt croissant que de nombreux investisseurs lui accordent. C’est d’ailleurs le segment de l’industrie start-up qui a attiré le plus de financements étrangers et locaux au cours des cinq dernières années.
La fintech nigériane Interswitch qui fournit des services intégrés de paiement et de commerce numérique a obtenu un nouveau financement pour étendre ses services sur le continent. L'investissement de 110 millions $, dévoilé le mercredi 11 mai, a été mobilisé par LeapFrog Investments, Tana Africa Capital et deux anciens actionnaires que sont Helios Investment Partners et TA Associates qui conservent leur majorité au capital d'Interswitch.
Présent au Nigeria, au Kenya, en Ouganda et en Gambie, Interswitch propose une suite de solutions de paiement numérique pour particuliers, pour petites et moyennes entreprises, pour grandes entreprises dans divers secteurs comme la santé, l’e-commerce, les transports. Facilitateur de transactions financières, Interswitch, qui contribue déjà à l’inclusion financière de plusieurs millions de personnes à travers sa solution de carte de paiement Verve et sa plateforme multicanal de paiement numérique Quickteller, souhaite aller plus loin en pénétrant de nouveaux marchés.
Karima Ola, associée et responsable des services financiers en Afrique chez LeapFrog Investments, a soutenu que l’investissement dans Interswitch confirme le formidable talent de la société qui est une pionnière « de l'écosystème des paiements en Afrique, perturbe l'économie monétaire, stimule les paiements numériques et promeut une inclusion financière équitable au Nigeria depuis deux décennies ». Elle a souligné qu’Interswitch « est bien placé pour saisir l'opportunité significative d'un paysage en évolution des paiements numériques en Afrique ».
Le nouveau financement d’Interswitch intervient près de trois ans après le dernier en date de 200 millions $, survenue en novembre 2019, et fournit par Visa contre 20 % de son capital. Avec une valorisation estimée à 1 milliard $, Interswitch (fondée en 2002) est l’une des plus grandes sociétés africaines de paiement électronique et d’infrastructures.
Se réjouissant de la confiance exprimée par les nouveaux investisseurs, Mitchell Elegbe (photo), fondateur et directeur général d’Interswitch, a rappelé que la société « est née de la nécessité de développer des solutions qui répondent aux besoins uniques des clients et commerçants locaux ».
Ruben Tchounyabe
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Le rapport 2021 de Chainalysis sur les cryptomonnaies montre que l’Afrique est la troisième économie de cryptomonnaies à la croissance la plus rapide. Ces actifs continuent de gagner du terrain sur le continent au point que la République centrafricaine a officialisé l’usage du bitcoin comme monnaie sur son territoire.
MARA, une start-up spécialisée dans l’échange de cryptomonnaies basée au Kenya et au Nigeria, a annoncé le mercredi 11 mai la finalisation d’un tour de table d’un montant de 23 millions $. La start-up, fondée en 2021 par Chi Nnadi, Dearg OBartuin, Lucas Llinás Múnera, a pour objectif de lancer officiellement ses activités en juillet. Le projet de la start-up a attiré de nombreux investisseurs de la cryptomonnaie et de la web 3 tels que Coinbase Ventures, Alameda Research (FTX) et Distributed Global.
Selon Chi Nnadi, président-directeur général de la jeune pousse, « ce que nous faisons, c'est que nous créons une infrastructure financière pour que les gens puissent bâtir leur vie. Et donc c'est plus que de pouvoir acheter des cryptos ; il s'agit d'ingénieurs africains créant leurs [propres] projets. Nous voulons être la source d'incubation des talents ; nous voulons leur donner une plateforme, grâce à notre bourse, pour lancer leurs projets ».
C’est grâce à une application mobile, disponible sur Android et sur iOS, que la start-up va essayer de conquérir le continent dès juillet 2022. L’application va permettre d’acheter, de vendre, d’envoyer et de retirer des actifs fiat et crypto. Elle lancera plus tard dans l’année, en octobre, MARA Chain. C’est un framework basé sur une blockchain de couche 1 alimentée par le jeton natif de la start-up avec lequel les développeurs peuvent créer des applications décentralisées.
Outre ces projets pour l’année 2022, la start-up révèle la signature d’un partenariat avec la République centrafricaine, deuxième pays au monde à adopter le bitcoin comme monnaie légale après Salvador aux Amériques. « Nous sommes là pour conseiller le président sur l'amélioration de son infrastructure technologique afin qu'il puisse généraliser l'adoption de la cryptographie », a affirmé Chi Nnadi.
Adoni Conrad Quenum
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