L’IA révolutionne les modèles économiques et sociaux à travers le monde, offrant des solutions innovantes aux défis complexes. En Afrique, elle suscite de grands espoirs pour accélérer le développement durable, réduire les inégalités et stimuler l’innovation locale.
Le gouvernement congolais voit dans l’intelligence artificielle (IA) un levier stratégique pour accélérer son développement numérique et économique. Lors de la 3ᵉ édition de la Conférence africaine des start-up, tenue à Alger du jeudi 5 au samedi 7 décembre, Léon-Juste Ibombo (photo), ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie Numérique du Congo, a exposé la vision du pays en matière d’IA, axée sur l’innovation et la collaboration régionale et internationale.
Parmi les priorités majeures identifiées, l’amélioration de la recherche en IA occupe une place centrale. Pour répondre à ce défi, le Congo a lancé, en partenariat avec la Commission Économique pour l’Afrique (CEA), le Centre Africain de Recherche en Intelligence Artificielle (CARIA). Situé à Brazzaville, ce centre se veut un catalyseur pour l’innovation et la coopération sud-sud dans des domaines tels que la vision par ordinateur, la robotique ou encore le calcul génétique.
Léon-Juste Ibombo a également mis en avant les initiatives du Congo pour orienter l’utilisation de l’IA vers le développement économique et social. Depuis près de sept ans, le pays récompense l’innovation numérique à travers le Prix Sassou-Nguesso, une initiative complétée par le programme Seeds for the Future, en collaboration avec Huawei, afin de promouvoir les start-up locales. En 2022, une loi spécifique sur la labellisation des start-up a été promulguée pour encourager leur croissance et attirer des investissements dans ce secteur stratégique.
Le Congo entend également jouer un rôle clé dans la formation et le développement des compétences locales en collaborant avec le Cameroun pour créer une université Inter-État sur le numérique. Ce projet stratégique vise à établir un lien solide entre les universités et les industries afin de promouvoir l’innovation et de soutenir les jeunes talents dans des domaines tels que l’IA et la robotique.
Outre la recherche et la formation, le pays ambitionne d’explorer le potentiel transformateur de l’IA dans des secteurs critiques tels que la santé, l’agriculture, les transports et la finance.
Tous ces projets s’inscrivent dans une dynamique continentale, où l’IA est perçue comme une technologie capable de répondre à des défis sociaux et économiques majeurs. Pour le continent, tirer parti de cette technologie constitue une occasion de combler le fossé numérique, de moderniser les économies et de renforcer les capacités locales. À en croire Olumide Balogun, directeur de Google pour l’Afrique de l’Ouest, l’intelligence artificielle pourrait contribuer à hauteur de 1500 milliards de dollars au produit intérieur brut de l’Afrique d’ici 2030.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji