La révolution technologique en cours a affecté tous les secteurs économiques du continent, dont l’informel. Les tech entrepreneurs africains ont décidé de penser à des solutions numériques pour résoudre certains problèmes des acteurs de ce secteur.
Sabi est une plateforme de commerce en ligne business-to-business (B2B) développée par une jeune pousse nigériane du même nom. Elle permet à ses utilisateurs, en l’occurrence les commerçants du secteur informel, d’effectuer des transactions commerciales. La start-up a été fondée en 2020 par Anu Adasolum et Ademola Adesina. Elle a levé 6 millions $ en 2021 pour entre autres soutenir sa croissance.
La solution dispose d’une application mobile accessible sur Android et sur iOS. Il faut donc créer un compte en renseignant des informations telles que le nom, le prénom, l’e-mail, puis créer un mot de passe. Après cette étape, l’utilisateur peut accéder aux nombreux marchands de la place de marché et effectuer aisément ses affaires. Sabi intègre une fonctionnalité qui permet de faire livrer tous ses achats à l’adresse de notre choix.
En ce qui concerne votre entreprise, il est possible de suivre l’évolution des ventes. La start-up propose d’ailleurs de vous fournir des rapports de performances pour qu’en tant qu’entreprise présente sur la plateforme, vous puissiez avoir un œil sur vos affaires. Elle propose même des prêts pour se relancer en cas de problèmes majeurs. « Sabi s'assure que les commerçants ont la possibilité de se développer et d'augmenter leurs revenus grâce à des services tels que des prêts et l'accès aux meilleurs prix des produits sur le marché », indique la plateforme.
Sabi enregistre déjà plus de 10 000 agents à travers l’Afrique, plus de 200 000 marchands et plus de 2 milliards $ de vente. Sur Play Store, le marché électronique des applications Android, l’application Sabi a été téléchargée plus de 10 000 fois. La start-up, également présente au Kenya, espère d’ici quelques années, s’étendre à d’autres pays du continent.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi : Khalta, une plateforme tunisienne d’e-commerce qui met en valeur l’art en béton
La fintech est un secteur en vogue en Afrique. Elle capture la plupart des investissements ce qui encourage les tech entrepreneurs à mettre en place diverses alternatives pour favoriser l’inclusion financière sur le continent.
Fintra est une solution fintech développée par la start-up sénégalaise Orya Technologies. Elle permet aux salariés de toucher une avance sur salaire de façon à boucler le mois de façon plus sereine. La fintech octroie jusqu’à 20% de salaire à un taux d’intérêt de 6% en cas de remboursement dans les quinze jours. Basée à Dakar, elle a été fondée en 2022 par Oumar Diallo.
Fintra vient des mots « fin » et « tranquille » pour signifier fin de mois tranquille. Cette solution a été mise au point à cause de la difficulté financière que connaissent des travailleurs à partir d’un certain moment du mois. A défaut de prendre des prêts bancaires à hauteur de 12%, sans oublier la paperasse importante, ou de recourir à des usuriers, ils peuvent se tourner vers cette solution.
« Fintra permet de gérer, automatiquement, les demandes d’avance sur salaire et de fournir aux employés un système de gestion financière, tout en gardant le contrôle et sans impacter la trésorerie de l’entreprise. La gestion des demandes de prépaiement est automatique », a indiqué Oumar Diallo.
C’est via une application mobile que le processus se mettra en place. Le projet est actuellement en phase pilote, lancée le 15 septembre 2022. Elle va durer deux mois. Selon Oumar Diallo, « la démarche est simple. Après l’enrôlement de l’entreprise, et la création des comptes pour les employés, démarre ensuite le processus de décaissement. A partir du 15 du mois, les salariés peuvent faire leur demande d’avance sur une application et recevoir l’argent en moins d’une heure dans un wallet mobile money de l’employé (OM, Wave, Free Money) ».
Selon les données de la fintech, le Sénégal compte environ 350 milles salariés formels, ce qui représente près de 350 milliards FCFA (520 millions USD). La fintech a également des vues sur l’Afrique de l’Ouest et ses 4 millions de salariés formels. Pour atteindre ses objectifs, Orya Technologies compte sur son principal investisseur la Compagnie Générale sénégalaise d’ingénierie et d’investissement.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi :
Au Gabon, la plateforme CaPay facilite le paiement de masse
Côte d’Ivoire : Djamo, une solution fintech pour les paiements en ligne
Dans le but de permettre aux touristes de vivre des aventures authentiques, des tech entrepreneurs ougandais ont mis en place une solution numérique sur mesure.
Pieme est une solution numérique développée par une start-up ougandaise du même nom. Elle permet à ses utilisateurs, en l’occurrence les citoyens ougandais, de transformer leur maison en restaurant à temps partiel, en maison d’hôtes ou en un lieu d’événements. La start-up a été fondée en 2018 par Joshua Muhindo et John Kainja. L’objectif de la start-up est d’aider les touristes à vivre l’expérience des repas faits maison et à rencontrer les autochtones pour mieux vivre leur aventure.
La solution dispose d’une application mobile accessible sur Android et iOS. Pour accéder aux diverses fonctionnalités, une inscription s’impose. Il faudra fournir les informations comme le nom, le prénom, l’adresse mail, le numéro de téléphone puis créer un mot de passe. Après cette étape, il est possible d’accéder aux messageries pour discuter avec les propriétaires des maisons, recevoir des notifications si éventuellement la situation évolue au niveau d’un bien.
L’application comptabilise déjà plus de 10 000 téléchargements sur Android. Joshua Muhindo explique que la start-up « a été confrontée au coût élevé de la nourriture et de l'hébergement dans les restaurants et hôtels urbains ». Ces prix peuvent justifier l’intérêt grandissant du public pour Pieme. Déjà, plus de 2 000 personnes proposent des logements et des repas aux hôtes via la plateforme. Ce qui a amené la jeune pousse à revoir ses objectifs à la hausse. Elle espère atteindre plus de 20 000 réservations pour le dernier trimestre de l’année.
Déjà présente au Nigeria et au Kenya, la jeune pousse espère s’étendre en Egypte et en Ethiopie l’an prochain. De plus, Joshua Muhindo déclare que Pieme « est également intéressé par les Emirats arabes unis en raison du nombre de touristes et de la fonction sociale de l'application qui permet aux gens de rencontrer les habitants et les communautés locales autour d'un repas ».
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi : Eversend permet aux Ougandais d’effectuer des transactions financières à l’international à moindre coût
Fondée plus tôt dans l’année, la start-up a su séduire des investisseurs de premier plan pour mettre en route son projet. Elle propose une solution révolutionnaire dans le secteur de l’immobilier.
Partment est une solution numérique développée par une jeune pousse égyptienne du même nom. Elle permet à ses utilisateurs d’acheter des résidences secondaires ou une partie de ces résidences à des prix intéressants. La start-up, fondée par Nadim Nagui, Ahmed el Raggal et Chinmaya Das en 2022, a réussi un tour de table d’un montant de 1,5 million $ pour améliorer l’infrastructure de sa plateforme et déployer son produit minimum viable (MVP).
L’objectif de ce déploiement est de recueillir assez de retours utilisateurs pour valider le projet et le produit avant de commencer un développement long et coûteux. « Partment est un nouveau concept en Egypte et nous pensons qu'il va changer la façon dont les gens achètent et utilisent les biens immobiliers sur le marché local et international », a affirmé Nadim Nagui.
Depuis la plateforme, l’utilisateur peut explorer la liste des maisons situées pour la plupart dans des destinations de vacances. Il peut investir dans l’achat d’une des nombreuses maisons. En fonction de la valeur de la maison choisie et du montant investi, l’utilisateur deviendra propriétaire ou copropriétaire. C’est également à hauteur du capital investi qu’il obtiendra un quota transparent et équitable de jours de haute/moyenne/basse saison pour utiliser la maison. Il est également libre de vendre ses « actions » si éventuellement la maison ne lui convenait plus. Autrement dit, Partment « combine un investissement immobilier transparent, accessible et pratique avec la copropriété d'une propriété de vacances ».
La plateforme de la start-up est accessible, mais pour l'utiliser, une inscription s’impose. L’utilisateur renseignera les informations telles que le nom, le prénom, le numéro de téléphone ou encore l’adresse e-mail, puis il créera un mot de passe. Son compte créé, il pourra accéder aux divers biens.
Avec son récent tour de table, la start-up espère conquérir rapidement le pays des pharaons et s’étendre dans la région. « Outre le soutien financier et les conseils d'experts, la confiance qu'ils accordent à notre modèle économique nous aidera à atteindre nos objectifs à court et à long terme et à faire passer notre activité à la vitesse supérieure en Egypte et dans toute la région », a indiqué Nadim Nagui.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi : L’Égyptien Ahmed Ashour préserve les compagnies d’électricité et d’eau des fraudes à la consommation avec Pylon
Grâce aux diverses compétitions organisées sur le continent, les tech entrepreneurs se subliment pour proposer des solutions numériques intéressantes. L’étape sénégalaise du Prix Orange de l’entrepreneur social en Afrique et au Moyen-Orient n’a pas dérogé à la règle.
Doom Yaye est une plateforme numérique développée par une jeune pousse sénégalaise du même nom. Elle permet aux femmes enceintes et aux nouvelles mères de s’informer sur la santé maternelle. La plateforme dispose également d’une boutique en ligne où il est possible de faire des courses pour bébé et pour la nouvelle mère. La start-up, basée à Dakar, a été fondée par Awa Diop.
La solution dispose d’une plateforme web sur laquelle on retrouve tout ce qui se rapporte à la femme enceinte et à la mère. Divers articles de blog sont accessibles sans inscription préalable sur la plateforme. Ces articles traitent de divers sujets et mettent en relief les situations variées que peuvent affronter une femme enceinte, du premier trimestre à la confession de sa valise de maternité. Outre cette période, beaucoup d’informations sont accessibles sur l’enfant et la vie de mère du premier jour jusqu’aux huit ans de l’enfant.
La plateforme dispose d’un commerce en ligne où il est possible d’acheter vêtements, chaussures, livres, jouets, etc. Des articles pour bébé et tout ce dont on a besoin pour concocter une valise de maternité sont disponibles sur la plateforme. En dehors de l’achat, Doom Yaye propose la location de divers objets de puériculture et de loisirs pour enfant tels qu’un trotteur, une baignoire, de la vaisselle ou encore une chaise haute. La durée de location est de 48 heures à 6 mois. La start-up souligne que tous les articles loués sont désinfectés.
Pour effectuer des achats ou des locations, la possession d’un compte s’impose. Il faudra fournir diverses informations et créer un mot de passe pour entériner l’inscription. En 2022, Doom Yaye remporte le prix de la douzième édition du Prix Orange de l’entrepreneur social au Sénégal. La start-up empoche un chèque d’un montant de 5 millions FCFA (7 405 USD) et valide son billet pour participer à la phase finale regroupant 17 pays d’Afrique et du Moyen-Orient.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi : Au Sénégal, Club Tiossane soutient les producteurs locaux en commercialisant leurs produits
La concurrence est rude sur le marché des start-up en Afrique. Les tech entrepreneurs proposent diverses solutions pour simplifier le quotidien des populations dans plusieurs domaines. Au Ghana, cette start-up veut s’imposer dans plusieurs secteurs d’activités.
ShaQ Express est une solution numérique développée par une jeune pousse ghanéenne éponyme. Elle permet aux utilisateurs d’accéder à divers services tels que le commerce en ligne, la commande de nourriture, la livraison au dernier kilomètre, ou encore à une pharmacie en ligne. La start-up a été fondée en 2020 par Anthony Owusu-Ansah.
La solution dispose d’une application mobile accessible sur Android et iOS. Depuis un smartphone, il est possible d’accéder aux divers services disponibles. L’utilisateur a également la possibilité de devenir un vendeur sur la plateforme de commerce en ligne ou un coursier. Pour cela, il faudra s’inscrire et renseigner des informations telles que nom, prénoms, numéro de téléphone, adresse e-mail, etc. Pour un coursier, c’est plutôt rapide et il suffit d’attendre de recevoir une notification, une demande d’un client. Il est libre d’accepter ou de refuser cette course.
En ce qui concerne le commerce en ligne, après la soumission du formulaire, un agent de la start-up vous appellera pour l’activation de votre compte. L’utilisateur recevra ensuite une formation pratique sur les diverses façons de vendre sur l’application, et une fois intégrée, il pourra profiter des visiteurs de la plateforme de commerce en ligne pour effectuer des chiffres intéressants. La commande viendra sous la forme d’une notification, et si le produit est disponible, il accepte celle-ci et prépare le colis qui sera récupéré quelque temps plus tard par un coursier de ShaQ Express. Il se chargera de la livraison au client.
La version Android de l’application mobile a déjà été téléchargée plus de 5000 fois sur le Play Store, le marché des applications sur Android. En 2022, la start-up a été sélectionnée avec 5 autres start-up ghanéennes pour prendre part au programme de l’accélérateur MEST Express, en partenariat avec la fondation MasterCard. Le programme durera 20 semaines et chacune des start-up sélectionnées recevra un chèque d’un montant de 5 000 $.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi : Au Ghana, la solution d'e-learning eCampus démocratise les cours à distance
Dans les grandes villes du monde, la gestion des déchets n’est pas une sinécure. Les villes africaines n’échappent pas à la donne, ce qui a amené les entrepreneurs locaux à mettre en place des solutions technologiques pour lutter contre ce fléau.
Scrapays est une solution numérique développée par une jeune pousse nigériane du même nom. Elle permet aux ménages et aux entreprises de vendre leurs déchets recyclables. La start-up a été fondée en 2020 par Tope Sulaimon, Boluwatife Arewa et Olumide Ogunleye.
La solution aide les ménages et les entreprises à s’inscrire auprès d’agents collecteurs qui dépendent de Scrapays. Ces agents passent dans les ménages et les entreprises ramasser les ordures et les trient de façon à vendre les ordures recyclables à la start-up. L'application aide les différentes parties à se rencontrer afin d’effectuer les transactions. Il est important de souligner que chacune des parties est préalablement inscrite sur l’application en fournissant les informations nécessaires.
Pour impliquer les populations ne disposant pas d’Internet, Scrapays a mis en place un code USSD. Tout le monde peut rejoindre ainsi le creuset mis en place par la start-up en devenant un agent collecteur de déchets ou un participant aux discussions relatives à la gestion des déchets. En ce qui concerne les déchets recyclables, on retrouve diverses matières comme les plastiques, les métaux, l'aluminium, le papier ou encore le carton.
En 2020, la start-up a revendiqué avoir collecté plus de 150 000 kilogrammes de déchets solides. Elle a ainsi généré plus de 60 000 $ à la vente. Avec la mise en place du service qui permet aux particuliers de démarrer, de développer et de faire évoluer leurs mini-entreprises de recyclage, Scrapays espère gagner plus. En 2022, elle a été sélectionnée avec cinq autres start-up pour prendre part au programme de l’accélérateur OceanHub Africa.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi :
Nigeria : Wura ou l’art de mieux gérer les déchets urbains grâce à une application mobile
Le big data est très sollicité dans divers secteurs d’activité. Il permet d’être plus efficace dans certaines situations et de suivre le rythme de la révolution technologique en cours. Appliquées au marketing, les mégadonnées révolutionnent la concurrence dans le secteur de la vente.
Rwazi est une solution numérique développée par une start-up mauricienne du même nom. Elle permet aux entreprises de suivre l’évolution de leurs concurrents grâce à diverses données collectées sur le terrain. La start-up a été fondée en 2018 par Joseph Rutakangwa (photo, à droite) et est déjà présente, en plus de l'île Maurice, en Ouganda, en Zambie et au Rwanda.
C’est grâce à une application mobile que la start-up collecte des informations sur diverses marques dans les marchés et les points de vente. Elle engage des personnes à temps partiel pour effectuer ce travail. Quant aux clients, ils disposent d’un tableau de bord sur l’application, après s’être dûment inscrit, pour suivre en temps réel l’évolution des prix de leurs concurrents.
Selon Joseph Rutakangwa, « les entreprises s'abonnent pour activer le cycle où elles veulent optimiser la distribution. Par exemple, vous êtes Coca-Cola, et vous vous abonnez pour que nous vous fournissons un flux en direct sur la disponibilité, la visibilité et les prix de Coca-Cola par rapport à Pepsi à Lagos, tout au long de l'année. Grâce à cela, vous répertoriez et réapprovisionnez rapidement pour augmenter votre part de marché ».
En plus de suivre diverses données, la start-up propose aux clients des analyses et des prédictions en temps réel ce qui permet d’ajuster ou non sa politique commerciale. Rwazi emploie plus de 20 000 « mappers » dans 50 pays d’Afrique, d’Asie du Sud et de l’Amérique pour effectuer des analyses fiables et pertinentes pour ses clients. Elle travaille également avec plus de 500 entreprises. « Nous donnons aux petites et moyennes entreprises un accès direct aux données psychographiques de leurs clients, ce qui peut les aider à déterminer comment les servir au mieux », a indiqué la jeune pousse.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi :
Kenya : Lisa, un assistant commercial basé sur l’IA et le big data
Selon la Banque mondiale, l’Afrique du Sud est le pays le plus cher pour envoyer des fonds de faible valeur vers les pays voisins. Il est de l’ordre de 18,69% contre 8,9% pour la moyenne mondiale. Cette situation a amené des tech entrepreneurs à mettre en place une solution viable.
Mama Money est une solution fintech développée par une jeune pousse sud-africaine du même nom. Elle permet d’envoyer de l’argent dans plus de 50 pays d’Afrique, d’Asie et d’Europe à des prix compétitifs. La start-up, basée au Cap, a été fondée en 2013 par Mathieu Coquillon et Raphael Grojnowski.
« Nous voulons créer une entreprise qui s'attaque à un problème social, à savoir le coût élevé des transferts d'argent pour les personnes à faibles revenus. En tant qu'entreprise, plutôt que d'être motivée par le profit, notre modèle consiste à minimiser le profit. De plus, si l'ensemble du marché réduit ses coûts de commission, alors nous aurons atteint notre objectif », ont déclaré les fondateurs.
La solution dispose d’une application mobile accessible sur Android et sur iOS. On peut ainsi, depuis un smartphone, effectuer diverses transactions financières. Après téléchargement, il faudra également téléverser votre pièce d’identité. Il peut s’agir du passeport, de la carte d'identité étrangère, de la carte d'identité sud-africaine ou encore d’un document de réfugié ou d'asile. L’inscription se finalise par la prise d’un selfie clair. L’activation du compte peut prendre 24 heures.
Outre l’application, Mama Money dispose également d’un code USSD. Les populations peuvent effectuer leurs transactions même si elles ne possèdent pas de smartphone. La fintech pratique des tarifs avantageux et les diverses opérations financières sont garanties par la South African Reserve Bank.
En Afrique, elle est présente au Botswana, au Cameroun, en République démocratique du Congo, en Éthiopie, au Ghana, au Kenya, au Malawi, au Mozambique, au Nigeria, au Rwanda, au Sénégal, en Somalie, en Tanzanie, en Ouganda, en Zambie et au Zimbabwe. L’application a déjà été téléchargée plus de 500 000 fois sur le Play Store d’Android. En 2019, Mama Money a remporté le premier prix de la meilleure fintech lors de la cérémonie annuelle des Southern Africa Startup Awards à Johannesburg.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi :
Gabon : SingPay, une solution fintech pour les entreprises privées et l’administration publique
Malgré les efforts des autorités publiques et de diverses associations et organisations, l’accès aux soins sur le continent est toujours difficile. Les diverses solutions développées par les start-up s’avèrent des alternatives intéressantes.
Appy Saude est une plateforme numérique développée par une start-up angolaise du même nom. Elle permet à ses utilisateurs d’accéder aux pharmacies et aux établissements de santé en cas de problèmes de santé. L’objectif de la jeune pousse est de connecter les populations aux professionnels de santé, aux médicaments et aux savoir-faire dont ils ont besoin grâce aux outils numériques. La healthtech a été fondée en 2017 par Pedro Beirao.
« Nous essayons d'améliorer l'accessibilité aux services de santé en utilisant les outils numériques dont nous disposons aujourd'hui. Notre vision est de connecter tout le monde à notre service de santé, ce pour quoi travaillent la plupart des ONG et des gouvernements », a indiqué Pedro Beirao (photo, à droite).
La solution dispose d’une application mobile sur Android et sur iOS. Depuis un smartphone embarquant l’un ou l’autre de ces systèmes, il est possible d’accéder à toutes les fonctionnalités d’Appy Saude. Après téléchargement, il faut s’inscrire sur la plateforme en fournissant des informations telles que le nom, le prénom, le mail, puis créer un mot de passe.
L’application se comporte comme un marché de produits pharmaceutiques, des articles de beauté aux divers médicaments pour maladies en passant par les vitamines. On y retrouve également les unités de soins comme les cliniques, les cabinets de soin ou encore des laboratoires. Toutes ces unités sont notées par les internautes qui s'y sont déjà rendus, ils font un retour d’expérience en commentaires. L’utilisateur d’Appy Saude saura exactement à quoi s’attendre en se rendant dans un endroit X plutôt qu’à un endroit Y.
La start-up s’est alliée avec l’opérateur mobile Unitel pour atteindre plus de monde dans la société angolaise. Comme l’explique Pedro Beirao, « En termes d'expansion, nous considérons les opérateurs mobiles comme une partie importante de notre croissance et de la numérisation des services de santé. Ils ont une couverture partout, ils recherchent des solutions que les gens peuvent utiliser pour accéder aux soins de santé ou à d'autres services numériques, et ils peuvent aider à collecter des données sur les pharmacies et les médecins sur notre plateforme ouverte ».
En 2019, Appy Saude a réussi une levée de fonds d’un montant d’un million de dollars pour s’étendre au Rwanda et en Afrique du Sud. En février 2019, Appy Saude a été sélectionnée pour présenter sa solution lors de l’Africa Startup Summit à Kigali. En 2020, elle est lauréate du prix ITU Virtual Digital World SME Awards. En 2022, elle fait partie des trente start-up africaines sélectionnées pour participer au programme panafricain « Investir dans l'innovation (i3) ». Financé par la Fondation Bill et Melinda Gates, chacune des jeunes pousses recevra une enveloppe de 50 000 $. Par ailleurs, la solution a déjà été téléchargée, ne serait-ce que sur le Play Store d’Android, plus de 50 000 fois.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi :
Damu-Sasa, une solution kényane de gestion des services de don de sang
Depuis la pandémie de Covid-19, l’edtech est devenue un secteur intéressant pour les grandes firmes mondiales. Les tech entrepreneurs locaux se sont également positionnés sur le marché pour offrir aux apprenants une éducation de qualité.
Smartprof est une solution numérique développée par une jeune pousse marocaine du même nom. Elle permet de trouver un professeur particulier en moins de 24 heures. La start-up, basée à Casablanca, a été fondée en 2018 par Faiz Mustapha. Elle a déjà reçu plus de 50 000 $ pour entre autres soutenir sa croissance.
C’est depuis un ordinateur ou un smartphone qu’élèves et professeurs peuvent s’inscrire sur la plateforme en renseignant des informations telles que nom, prénom, e-mail ou encore numéro de téléphone. Avant d’opter pour un professeur, l’élève reçoit un cours d’essai gratuit de celui-ci. Si c’est concluant, il peut débuter avec ledit professeur et la plateforme va se charger de suivre sa progression sur toute la période du mentorat. Les cours peuvent se dérouler en ligne ou en présentiel à domicile.
En ce qui concerne les professeurs, ils peuvent directement s’inscrire sur la plateforme et rejoindre la communauté des tuteurs de Smartprof. « Tous nos professeurs sont issus des grandes écoles et universités les plus prestigieuses », indique la plateforme. Avant de postuler, il faudrait avoir un bon curriculum vitae. Il faut signaler que les tuteurs de Smartprof ont la possibilité de gagner jusqu’à 3 200 dirhams (292,7 $) par mois.
La start-up revendique plus de 300 professeurs dans plus de 25 matières et plus 3 000 heures de tutorat réalisées. En 2022, elle figure parmi les lauréats de la 12e édition du Prix Orange de l’entrepreneur social. Smartprof est classé troisième et participera à la phase finale de la compétition au cours de laquelle des start-up de 17 pays d'Afrique et du Moyen-Orient vont se disputer les prix.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi : Au Maroc, l'edtech KoolSkools aide les écoles à se digitaliser
Depuis quelques années, les applications de streaming se multiplient dans le monde. Certaines gloires musicales du continent sont oubliées sur plusieurs plateformes, ce qui a amené des tech entrepreneurs du continent à se lancer également sur ce marché.
Baziks est une solution numérique développée par une start-up congolaise éponyme. Elle permet d’accéder, depuis un smartphone, aux chansons congolaises d’hier et d’aujourd’hui. La start-up, basée à Kinshasa, a été fondée par Baya Ciamala (photo) en 2016. Pour diverses raisons, c’est seulement en 2019 que l’entreprise a été enregistrée ; et elle a véritablement lancé la solution en 2021.
« Baziks, c'est la première application de streaming musical 100% local qui veut combattre la piraterie et promouvoir en même temps l'entrepreneuriat des jeunes, c'est-à-dire que nous allons essayer d'accompagner les artistes pour éduquer la population à arrêter de prendre des copies MP3 dans les coins des rues », a indiqué Baya Ciamala.
L’application est uniquement disponible sur Android. Après téléchargement, vous pouvez y surfer sans pouvoir écouter de la musique. Cette action est consécutive à la souscription à un abonnement ou à l’achat d’un « pass miziki ». Il existe l’abonnement de 0,15 $ qui donne accès au catalogue pour une journée avec de la publicité. Les abonnements hebdomadaire et mensuel valent respectivement 0,75 $ et 2,99 $ et donnent accès à tout le catalogue sans publicité. Il est également possible de personnaliser l’interface, d’obtenir des bonus et aussi des récompenses. Les abonnements se font via Orange Money.
Le pass miziki est une carte qui dispose d’un code caché. Comme l’abonnement, il existe trois catégories de pass : celle de 0,1 $, celle de 0,7 $ et celle de 2,99 $. Il est possible de commander un pass miziki en ligne et de bénéficier d’une livraison électronique ou physique gratuite partout en RDC. Rappelons que le catalogue de la plateforme est 100% musique africaine avec une prédominance des musiques des deux Congo.
Selon les données de Play Store, l’application a déjà été téléchargée par plus d’un millier d’internautes. En 2021, la start-up a remporté le premier prix du Prix Orange de l’entrepreneur social en RDC. Baziks est repartie avec un chèque d’un montant de 6 000 $.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi :
Bénin : DingaStream, un Spotify plus adapté aux réalités africaines
Les tickets en ligne sont de plus en plus utilisés lors des événements d’envergure. En Guinée, un tech entrepreneur a décidé de démocratiser cette technologie en mettant en place une solution digitale.
Billetfacile est une solution numérique développée par une start-up guinéenne du même nom. Elle permet de concocter et de gérer les tickets en ligne pour des événements de façon plus sécurisée. La start-up a été fondée par Asma Mori en 2019.
La solution dispose d’une application mobile accessible sur Android et sur iOS. Il faudra s’inscrire après téléchargement de l’application pour profiter des services disponibles. La possession d’un compte vous permet de créer une organisation et ainsi de créer un événement, gratuit ou payant. C’est après la création de l’événement qu’il est possible de communiquer autour de sa tenue.
La solution permet également de collecter des fonds. Les Organisations non gouvernementales et les associations peuvent donc se tourner vers Billetfacile pour diverses campagnes. Les utilisateurs peuvent soutenir d’autres événements présents sur la plateforme. Ils s’affichent comme un fil d’actualité et vous donnez votre aval ou non en appuyant sur un bouton.
Il est possible d’accéder aux statistiques de votre événement et d'évaluer à quel point il intéresse la communauté. En amont, la solution permet d’utiliser les différents réseaux sociaux pour booster l’intérêt pour votre événement. Après cette étape, vous pouvez passer à la fabrication et à la gestion des billets en ligne.
Billetfacile revendique plus de 275 organisateurs d’événements sur sa plateforme, 307 événements organisés, plus de 476 184 tickets vendus et 21 collectes de fonds effectuées. En 2022, la start-up est sélectionnée parmi les finalistes du Prix Orange de l’entrepreneur social en Guinée. Elle finit à la troisième place, remporte un chèque d’un montant de 20 millions de francs guinéens (2285,7 $) et participera à la phase finale du concours regroupant 17 pays.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi : En Guinée, Magic est spécialisée dans les livraisons au dernier kilomètre
L’edtech est en pleine croissance en Afrique depuis la crise de la Covid-19. Des solutions émergent dans plusieurs pays et proposent des contenus sur-mesure pour les élèves et étudiants du continent.
SmartED Africa est une solution numérique développée par une jeune pousse camerounaise du même nom. Elle permet d’accéder à des cours, des quiz ou encore des épreuves dans diverses matières scolaires. La start-up, basée à Douala, a été fondée par Valérie Patricia Bararunyeretse, Simplice Tankoua et Laba Kagalang.
La solution dispose d’une application mobile disponible uniquement sur Android. Après téléchargement dans le PlayStore, il faut s’inscrire en fournissant nom, e-mail, mot de passe et numéro de téléphone ou passer par votre compte Google ou Facebook. Il faudra ensuite choisir une classe et après cette étape, vous pouvez aisément accéder à tous les contenus disponibles. Il est possible d’accéder aux cours d’autres classes en cliquant sur le menu latéral. Un bouton bleu, en dessous la photo de profil sur lequel est inscrit la classe préalablement choisie, permet de changer de classe.
Les divers contenus sont disponibles en ligne et hors connexion si l’utilisateur prend la peine de les télécharger en amont. La start-up a opté pour cette décision à cause des difficultés d’accès à l’Internet sur le continent. SmartED Africa embarque plus de 500 fiches de cours, plus de 2 500 Quiz et plus de 200 épreuves par classe dans 7 matières. La jeune pousse espère atteindre les 10 000 téléchargements, 9 500 utilisateurs et les 6 500 abonnés à court terme. Pour l’instant, selon les données de PlayStore, un peu plus d’un millier de personnes ont téléchargé la solution.
En ce qui concerne les tarifs, la start-up propose 1 600 FCFA (2,41 $) pour un abonnement mensuel, 3 100 FCFA pour un abonnement trimestriel et 4 600 FCFA pour un abonnement annuel. En 2022, SmartED Africa remporte le prix spécial féminin du Prix Orange de l’entrepreneur social au Cameroun. Un chèque d’un montant de 1 000 000 FCFA et un accompagnement d’une durée de 6 mois ont été offert à la start-up. Elle participera également à la phase finale du concours regroupant 17 pays dans lesquels opèrent le réseau de téléphonie mobile Orange.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi : Au Ghana, la solution d'e-learning eCampus démocratise les cours à distance