D’après les données des Nations unies de 2020 sur la mortalité infantile, le Mali affiche un taux de 91 pour 1000 contre 73 pour l’Afrique subsaharienne. Au delà les efforts des autorités, des solutions d’e-santé émergent pour donner un coup de main aux populations.
Denko Kunafoni est une solution numérique d'e-santé développée par la start-up malienne OSI Tech. Elle permet aux femmes enceintes de suivre leur état de santé pendant la grossesse, de recevoir des conseils, de se rappeler des nombreux rendez-vous chez le médecin et d’en prendre si besoin se fait sentir. La solution a été lancée par Fatoumata Bocoum en 2019.
Denko dispose d’une application mobile disponible sur Android. Depuis leur smartphone, les femmes peuvent ainsi recevoir toutes les informations sur la maternité et recevoir des réponses d’un médecin spécialiste à toutes leurs préoccupations dans l’anonymat. Divers astuces et conseils sont partagés tous les jours pour permettre aux femmes, aux nouvelles mamans et aux femmes enceintes d'améliorer leur hygiène de vie.
En ce qui concerne les bébés, la solution propose aux mamans un suivi de croissance et de développement de la naissance jusqu’à ses 3 ans. Pour profiter de ces services, il faudra s’inscrire en fournissant quelques informations personnelles. Outre le nom, le prénom ou encore l’adresse mail, il est impératif de renseigner le profil en intégrant des informations supplémentaires pour que la solution puisse fournir l’assistance nécessaire pendant et après la grossesse.
Par ailleurs, il faut souligner qu’il est possible de communiquer sur Denko Kunafoni en langues locales. En 2019, la solution de Fatoumata Bocoum a remporté le premier prix du concours Orange de l’Entrepreneur Social pour le Mali.
Adoni Conrad Quenum
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Les entrepreneurs tech du continent élaborent de plus en plus de solutions intéressantes et adaptées aux réalités africaines. Dans le secteur de l’éducation, des Tunisiens proposent une solution pour améliorer les performances des plus jeunes à l’école.
Class Quiz est une solution numérique développée par la start-up tunisienne Envast. Elle aide les jeunes enfants, en l’occurrence ceux du primaire, à acquérir de la connaissance de façon ludique. La start-up a été fondée en 2016 par Sabrine Ibrahim et Achref Douahi dans le but de démocratiser l’éducation de qualité, adaptée et accessible pour tous.
La solution dispose d’une application mobile accessible sur Android et sur Huawei. Elle dispose de contenus tels que des exercices spécifiques conformes aux exigences du programme national tunisien, qui sont préparés par des pédagogues et présentés de façon ludique pour attirer l’attention des élèves. Class Quiz peut ainsi être utilisé pour la révision et l’apprentissage à la maison sous la supervision des parents. Pour s’inscrire, il faudra renseigner quelques informations personnelles.
En ce qui concerne les abonnements, la start-up facture 40 dinars tunisiens (12,5 $) pour un abonnement de trois mois. Envast vise le marché africain de l’éducation qui vaudra d’ici 2024, selon les données de la start-up, 1,8 milliard $. Outre le modèle business-to-customer, Class Quiz a développé un modèle business-to-business.
La start-up crée des contenus pour des Organisations non gouvernementales et des fondations. Par exemple, elle a créé du contenu pour la fondation Orange dans le cadre du projet « Ecole numérique » ou encore pour l’Institut français pour le projet « Yallab ». En 2021, Envast en mettant en avant son produit phare Class Quiz a été finaliste de l’Emerging Mediterranean. Elle a été sélectionnée parmi les 10 finalistes sur plus de 300 candidatures.
Adoni Conrad Quenum
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La signature électronique entre dans un cadre juridique précis au Maroc via les lois 53-05 et 43-20 du code civil. C’est dans ce cadre qu’un entrepreneur franco-marocain a décidé de se lancer dans une nouvelle aventure.
DamaneSign est une solution numérique développée par une start-up marocaine éponyme. Elle permet de numériser les signatures, de les authentifier et de digitaliser les processus de contractualisation. La start-up a été fondée en 2021 par Zouhair Hamdaoui. Sa solution a été bien reçue dans l’écosystème technologique marocain, car elle est apparue quelques mois après l’adoption d’une loi sur la confiance numérique.
Zouhair Hamdaoui explique que « le produit est une solution SaaS (en ligne) qui permet de signer et faire signer des documents en toute sécurité. Nous allons créer des transactions entre l’entreprise et le client et nous jouons le rôle de tiers de confiance. Nous leur permettons de signer différents documents contractuels et gérer les transactions avec plusieurs signataires ou documents ».
La solution permet ainsi aux utilisateurs de signer et faire signer des documents en toute sécurité. Chaque signataire est invité par e-mail à signer grâce à la saisie d’un code SMS. « Un agent prépare le document (contrat, devis, facture…) pour signature électronique sur la plateforme DamaneSign. Le destinataire reçoit par e-mail les documents pour lecture et signature », indique Zouhair Hamdaoui.
Les données sont conservées dans un centre de données dans le royaume chérifien. Les utilisateurs, entreprises ou particuliers, doivent absolument disposer d’un compte sur la plateforme. Si l’inscription est effectuée au nom d’une entreprise, il faudra fournir des informations sur le nombre d’employés, l’email professionnel de celui qui renseigne les données, son poste au sein de l’entreprise, etc.
La start-up propose des packs de signatures à divers prix. Un pack de 25 signatures pour 300 dirhams (28,56 $) et un de 500 signatures pour 3 999 dirhams. Pour rappel, une signature peut inclure plusieurs signataires et documents.
Adoni Conrad Quenum
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Les commerces de proximité sont très développés en Afrique, mais la gestion au quotidien peut s’avérer difficile pour les propriétaires. Des solutions fintech ont été mises au point pour leur donner un coup de main.
Weebi est une solution fintech développée par une start-up sénégalaise du même nom. Elle se comporte comme une ardoise numérique multilingue et permet aux commerçants de suivre clairement leurs affaires. La solution a été lancée en 2015 par Pierre Gancel, Cheikh Sene et Kande Diaby.
« Nous nous sommes rendu compte qu’il manquait des outils aux commerçants pour gérer en toute transparence et efficacement leur caisse », indique Cheikh Sene. Et Kande Diaby, statisticien et analyste, poursuit : « les échanges marchands se retrouvent vraiment simplifiés grâce à Weebi. Cela permet de gérer la clientèle ainsi que la caisse de façon sécurisée et plus juste. Il n’y a plus de litiges avec le client sur la bonne tenue des comptes ».
La start-up fournit au client un kit composé d’une tablette et d’une imprimante. La tablette embarque l’application, disponible sur Android et iOS, qui fonctionne comme une calculatrice. Chaque client dispose d’une fiche avec la liste de ses achats. S’il paie comptant ou prend un crédit, le commerçant le signale. Il pourra aisément faire ses comptes plus tard.
Weebi donne également la possibilité au client de recharger son compte. Lequel est alors débité au fur à mesure qu’il réalise des achats. Les équipes de la start-up sont souvent déployées sur le terrain pour porter assistance aux commerçants en cas de problèmes. En ce qui concerne les tarifs, il faudra débourser entre 99 900 FCFA (151,4 USD) et 149 000 FCFA pour recevoir la tablette, le socle antivol, l’imprimante et l’application.
Depuis son lancement, Weebi a reçu plusieurs distinctions. Entre autres, on peut citer le prix de l'Innovation numérique en janvier 2017 (Tigo / Reach for Change), le Digital Africa Challenge en 2017 (Agence française de développement / BPIFrance), ou encore le hackathon l'Arbre à palabre en décembre 2017 à Abidjan (Société Générale). Avec ces distinctions, les fondateurs prévoient de se lancer au Burkina Faso, en Guinée, au Gabon, en Angola et en Éthiopie dans les prochaines années.
Adoni Conrad Quenum
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Depuis la crise de la Covid-19, le travail à distance est rentré dans les habitudes de nombreuses entreprises. Se tourner vers des employés vivant dans des pays étrangers ne fait plus peur, ce qui est une aubaine pour les chercheurs d’emplois.
Talenteum est une solution développée par une start-up mauricienne du même nom. Elle permet aux entreprises de recruter des talents en ligne dans tous les pays d’Afrique. La jeune pousse a été fondée par Nicolas Goldstein et John Benatouil dans le but d’aider les start-up et les entreprises qui ne disposent pas de services de ressources humaines.
Que l’entreprise soit à la recherche d’un comptable, d’un développeur ou d’un chef de projet, il est possible de retrouver le profil sur Talenteum. La firme mauricienne dispose d’une communauté active, riche en talents africains. Il suffit aux entreprises de souscrire à un abonnement mensuel ou annuel sur la plateforme pour lancer un processus de recrutement.
Les boutons « je cherche un emploi » et « je veux recruter » sont accessibles depuis la home page. Pour recruter, l’entreprise remplit un formulaire où elle suit des instructions. Elle fournira toutes les informations pertinentes sur le profil de l’employé recherché. Talenteum, à son tour, va publier l’annonce et collecter les CV correspondants. Un premier tri est effectué en faisant passer des entretiens aux présélectionnés.
Talenteum a été classée au Palmarès 2019 de MyAfricanStartup.com parmi 100 start-up africaines. En 2020, elle a participé au World Summit for Migration and Development et a fait partie des finalistes et ses fondateurs se sont rendus en Équateur pour présenter leur solution lors du Migration Challenge dirigée par l'OIE (Organisation internationale des employeurs) et Seedstars.
Adoni Conrad Quenum
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Dans les zones rurales de l’Afrique, les institutions financières sont considérées comme des solutions des plus nantis. De ce fait, de nombreux Africains se tournent vers les alternatives mises en place par les entrepreneurs locaux.
Save est une solution fintech développée par la jeune pousse rwandaise Exuus. Elle permet aux particuliers de souscrire à des cotisations via des associations villageoises d’épargne et de crédit, dans le but de s’autonomiser financièrement. La start-up a été fondée en 2014 par Steve Shema et a levé au total 575 000 $ pour lancer ses activités.
« Le manque d'accès aux services financiers pour les populations pauvres et vulnérables limite leur accès à une gamme de services et d'opportunités et, par conséquent, exacerbe leur vulnérabilité, les bloquant dans des cycles de pauvreté […] Pour briser ce cycle, depuis des décennies, les personnes à faible revenu des zones urbaines et rurales créent des groupes d'épargne », a indiqué Steve Shema.
Grâce à l’application mobile Save, accessible sur Android et iOS, à la plateforme web et à la version avec code USSD, la solution responsabilise les membres des différentes associations villageoises d’épargne et de crédit. Après cotisations, un membre peut demander un crédit dans le but de lancer ou de développer son entreprise. Au sein de chaque groupe d’épargne un comité est préalablement choisi pour traiter les demandes.
Il est possible qu’un utilisateur appartienne à plusieurs groupes d’épargne. Il peut suivre ses épargnes depuis le tableau de bord de l’application. L’envoi ou la réception des fonds entre les portefeuilles de groupe et les particuliers n’est pas tarifé sur Save. La fintech propose une grille tarifaire pour tout type d’utilisateurs. Pour faire partir d’un groupe, il faut fournir sa pièce d’identité et disposer d’un portefeuille mobile money actif.
En février 2019, la jeune pousse a fait partie des dix start-up présentées lors des Africa Startup Summit à Kigali. Son fondateur prévoit d'exporter le modèle dans d’autres pays de l’Afrique de l’Est dans les cinq prochaines années. Pour l’instant Save exploite « le marché de 64 millions dollars » que représente le Rwanda.
Adoni Conrad Quenum
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Depuis quelques années, les entreprises recherchent des solutions vertes efficaces pour aider à la préservation de la planète. La numérisation s’avère être une option pour cette jeune pousse camerounaise.
Taaply est une application développée par une jeune pousse camerounaise du même nom. Elle permet de télécharger et de lire les informations sur la carte Taaply grâce à un code QR. La start-up a été lancée au Cameroun en 2020. Son objectif est de fournir des solutions vertes en supprimant l'utilisation du papier tout en numérisant le processus de carte de visite.
« L'Afrique a un taux élevé d'émissions de carbone, avec peu de méthodes pour réduire son empreinte carbone [...] je pense que l'Afrique bénéficiera énormément de la numérisation des cartes de visite, ce qui réduira son empreinte carbone et aidera l'environnement », a déclaré le cofondateur Lekel Asonganyi.
L’application, disponible sur Android et iOS, permet à l’utilisateur de disposer d’un espace privé où il peut charger toutes ses informations personnelles et professionnelles : nom, prénoms, fonction, adresse mail, numéro de téléphone, photos… Il est possible de contrôler les informations, de les mettre à jour en cas d’évolution de la situation de l’utilisateur.
Taaply propose trois types de carte à ses clients : la carte sociale à 29,95 $, la carte pro à 39,95 $ et carte d’entreprise à 64,95 $. La dernière est entièrement personnalisée avec le logo, la couleur et le design de la boite de l’utilisateur. La jeune pousse a affirmé en 2021 disposer de plus de 400 clients et prévoit une expansion dans d’autres pays d’Afrique comme le Tchad, le Togo, le Nigeria ou encore le Kenya.
Adoni Conrad Quenum
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Les fintech sont les start-up qui attirent le plus de capitaux en Afrique. Ceci est entre autres dû au faible taux de bancarisation sur le continent. Les entrepreneurs de diverses régions développent des solutions pour aider les populations à accéder aux services financiers.
Flouci est une solution fintech développée par la start-up tunisienne Kaoun. Elle permet, depuis un smartphone, d’effectuer des transactions financières en quelques clics. La start-up fondée en 2018 par Anis Kallel, Nebras Jemel et Rostom Bouazizi a lancé sa solution en 2020.
« La stratégie nationale de décashing commence d'abord par fournir de meilleurs outils de paiement, adaptés aux besoins des populations cibles actuellement exclues de ces services et contraintes de travailler dans le secteur informel et de n'utiliser que des espèces […] Nous nous sommes rendu compte que faciliter l'accès aux services financiers avec une offre bancaire 100 % gratuite ouverte à distance et en moins d'une heure peut y contribuer, en plus des fonctionnalités de transfert et de paiement intégrées à Flouci », a indiqué Anis Kallel.
L’application, disponible sur Android, iOS et sur Huawei, permet de créer des comptes bancaires gratuits sans présence physique depuis un smartphone. Il faudra néanmoins suivre quelques étapes avant la création effective des comptes. La première étape consiste, après téléchargement de l’application, à prendre la photo des pièces d’identité nécessaires, puis il faudra effectuer le challenge biométrique de la preuve de vie. Il faudra aussi remplir un formulaire, ensuite le compte sera activé à distance.
L’utilisateur peut commencer à effectuer des transactions financières, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, conformément aux réglementations tunisiennes. Il dispose d’un portefeuille électronique mobile depuis lequel il peut effectuer toutes sortes d'opérations financières. Celles-ci sont sécurisées grâce à la blockchain, la technologie adoptée par la jeune pousse pour garantir un niveau de sécurité décent.
Kaoun ne perçoit pas de frais de tenue de compte, de carte bancaire, pour les paiements marchands ou pour la recharge de solde. C’est uniquement lors des transferts d’argent que la jeune pousse perçoit une commission. Elle dispose d’ailleurs d’une grille tarifaire qui permet à l’utilisateur de connaître exactement le montant qui lui sera retiré. Anis Kallel explique que sa start-up veut « permettre à chaque institution financière d'utiliser leur technologie, et réduire le coût et le temps d'accès aux services financiers essentiels. La technologie le permet, et la réglementation le rendra possible à grande échelle ».
En 2020, Kaoun a été sélectionné pour participer à la cinquième édition du programme d’accélération Launchpad, également connu sous le nom de Google for Startups Accelerator. L’objectif est de « connecter des start-up du monde entier avec le personnel, les réseaux, les méthodologies et les technologies de Google ».
Adoni Conrad Quenum
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Depuis la pandémie de la Covid-19, les formations en ligne sont devenues des alternatives sérieuses pour s’instruire. De nombreuses firmes se sont lancées dans le secteur sur le continent pour servir au mieux la population.
Sayna est une plateforme numérique développée par une start-up malgache du même nom. Elle permet d’enseigner les métiers du numérique grâce à un jeu vidéo mobile spécialement conçu à cette fin. La jeune pousse, fondée en 2018 par l'entrepreneure franco-malgache Matina Razafimahefa, a déjà levé plus de 600 000 $ auprès d’institutions comme Orange Ventures pour soutenir sa croissance.
« Notre équipe est aujourd'hui composée de 25 personnes réparties entre la France et Madagascar. C'est aussi un signe d'espoir pour des centaines de milliers de jeunes talents africains qui, jusqu'à présent, n'ont pas eu l'opportunité de devenir professionnels pour profiter de la quatrième révolution industrielle en cours sur le continent », a expliqué Matina Razafimahefa.
C’est grâce à une formation gamifiée s’étalant sur trois à six mois que la jeune pousse forme les jeunes en codage. Le jeu dispose de six niveaux possibles qu’il faut absolument débloquer pour compléter la formation. Après cette étape, Sayna propose aux développeurs la réalisation de diverses tâches pour le compte d’entreprises. Ils sont bien sûr rémunérés pour ces travaux en fonction de leur grade.
La start-up suit l’évolution de tous ses développeurs et effectue des tests chaque trimestre pour faire évoluer ou non les apprenants. Les grades, au nombre de six, varient du niveau charbon au niveau diamant. Les rémunérations pour les tâches évoluent en fonction du niveau. Sayna revendique à ce jour la formation de 450 étudiants et avoir servi plus de 60 entreprises partenaires et clientes. Elle prévoit former environ 8 000 développeurs d’ici 2024 et prévoit de s’étendre en Afrique de l’Ouest.
Adoni Conrad Quenum
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L’île Maurice est l’un des pays qui disposent d’un bon écosystème pour l’émergence des start-up. Des tech entrepreneurs s’y réfugient pour domicilier leur entreprise ou pour lancer des solutions technologiques intéressantes.
Bongéni est une plateforme numérique développée par une start-up mauricienne du même nom. Elle permet aux particuliers et aux entreprises d’accéder à des services de livraison et de déménagement à la demande. La start-up a été fondée en 2019 par Philipp Demidoff.
« Nous avons été positivement surpris par la diversité d'utilisation de la plateforme. Les gens commandent tout : du déjeuner à la livraison de fleurs en passant par le déménagement d'appartements et de meubles […] Ce nouveau type de relations économiques, qui a été rendu possible par l'adoption généralisée des smartphones compatibles GPS, a le potentiel d'améliorer la vie des gens, de contribuer à réduire les disparités dans la répartition des richesses et, en même temps, d'avoir un impact positif sur l'environnement », indique Philipp Demidoff.
Grâce à l’application mobile compatible sur Android et sur iOS, les utilisateurs peuvent aisément accéder aux divers services proposés par la jeune pousse. Que ce soit la livraison en pharmacie, la livraison d’achats, la livraison de meubles, le déménagement d'entrepôt ou encore d’appartement, Bongéni rend tous ces services abordables, prévisibles et flexibles.
La jeune pousse propose également une fonction qui permet d’obtenir le devis avant validation de la course. Il faudrait néanmoins renseigner le type de véhicule, la date et l'heure pour obtenir un devis instantané. Une fonction qui permet de suivre son colis en temps réel est également disponible sur l’application. Pour l’instant, Bongéni ne dispose pas d’un plan d’expansion géographique. Elle se concentre sur le marché mauricien qu’elle juge complexe et espère un tour de table pour soutenir sa croissance sur l'île.
Adoni Conrad Quenum
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La sous-bancarisation est un problème majeur en Afrique subsaharienne. Les populations se tournent vers diverses solutions technologiques pour combler ce vide laissé par les institutions financières traditionnelles.
Djamo est une solution fintech développée par une jeune pousse ivoirienne du même nom. Elle permet d’effectuer des transactions en ligne grâce à une carte bancaire Visa. La fintech, fondée en 2019 par Hassan Bourgi et Régis Bamba, a déjà mobilisé plus de 450 000 $ pour soutenir sa croissance.
« Les services bancaires sont vraiment difficiles d’accès ici, et nous avons vu cela comme une énorme opportunité. Depuis le premier jour, nous voulions concevoir une plate-forme mobile-first qui pourrait percer dans les masses, et notre expérience combinée dans la création de produits de consommation grand public a été très critique pour lancer Djamo », a expliqué Hassan Bourgi.
Pour atteindre ses objectifs, la fintech a mis en place une application mobile accessible depuis les smartphones Android et iOS. Les utilisateurs, après la création de leur compte, peuvent ainsi accéder aisément aux services proposés. Ils peuvent commander une carte bancaire qui, en 48 heures, sera livrée et opérationnelle pour les achats en ligne.
La carte Visa Djamo fonctionne comme une carte prépayée. Il faudrait donc la recharger avant de pouvoir dépenser dans les boutiques en ligne du monde comme Amazon, Alibaba ou encore Rakuten. En cas de problème, de perte ou de vol, l’utilisateur peut bloquer et débloquer sa carte à l'infini et instantanément depuis l'application. Il faut également souligner que la carte Djamo dispose de la technologie 3D Secure pour la protection des paiements en ligne.
En 2021, la fintech revendiquait environ 90 000 utilisateurs enregistrés et traitait plus de 50 000 transactions par mois. En février de la même année, elle a rejoint l’accélérateur californien Y Combinator, devenant ainsi la première jeune pousse ivoirienne à être sélectionnée pour ce programme. Elle a appartenu à la cohorte d’hiver et a entre autres reçu 125 000 $ de financement de démarrage.
Adoni Conrad Quenum
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Le marché africain est la proie des géants mondiaux du transport à la demande. Malgré cette concurrence, les tech entrepreneurs locaux, avec leur connaissance du terrain, proposent des solutions plus adaptées aux réalités du continent.
Mapauto est une solution digitale développée par une jeune pousse sénégalaise. Elle permet de réserver des voitures avec chauffeur pour des courses dans les grandes villes sénégalaises. La solution a été lancée en 2020 par Mapenda Diop, un serial tech entrepreneur sénégalais.
Selon lui, « pour un simple trajet dans Dakar, il est difficile d’avoir un véhicule avec chauffeur respectant les standards internationaux à un tarif compétitif. Pour répondre à cette problématique, j’ai décidé, avec une équipe composée exclusivement de jeunes talents locaux, de développer une solution digitale de réservation de véhicules avec chauffeur ».
C’est ainsi que l'application disponible sur Android et iOS a vu le jour. L’utilisateur lambda peut y naviguer aisément après inscription. La solution propose des services de transport depuis l’aéroport vers les quartiers de la capitale Dakar, de location journalière ou encore de trajet unique. En fonction des besoins du client, il choisit le service qui lui correspond le mieux.
La start-up, grâce au tracking, connaît la position en temps réel de toutes les voitures de la flotte. C’est également grâce à cette fonction que le client connaît le temps d’attente lorsqu’il commande un véhicule, l’identité du chauffeur, le prix de la course après avoir entré les données nécessaires (lieu de départ, destination), etc. Quant à la flotte, elle est la propriété de la start-up avec des véhicules de tout type, allant de la berline Peugeot 508 à la prestigieuse Maserati Levante.
« L’annonce d’arrivée de concurrents étrangers nous conforte dans l’idée que le secteur présente de réel potentiel […] Nous devons saisir les opportunités qu’offre la transformation digitale et les adapter au secteur du transport. En misant sur le tout digital, la simplicité et le côté exclusif de notre service », indique Mapenda Diop. La jeune pousse sénégalaise ambitionne d’étendre ses services dans la sous-région puis à l’échelle continentale. D’ici 2026, elle prévoit la création de plus d’un millier d’emplois.
Adoni Conrad Quenum
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La popularité des réseaux sociaux n’est plus à démontrer. En Afrique comme ailleurs, ces applications sont utilisées par des millions d’internautes à diverses fins. Un groupe d'entrepreneurs a décidé de doter la RD Congo d’un réseau social.
Masolo, qui signifie « dialogue, conversation » en lingala, une des quatre langues les plus parlées de la RDC, est une application de messagerie instantanée développée par la start-up congolaise Etidlabs. Elle permet d’envoyer des messages, des contenus multimédias ou encore d’effectuer des appels audios et vidéos. La start-up est dirigée par l’un des cinq fondateurs, Michel Matalatala.
L’application, disponible sur Android et iOS, est à la base conçue pour les étudiants de l’université de Kinshasa. L’objectif a été de démocratiser les messages instantanés au sein d’une entité universitaire qui ne dispose pas d’une connexion fiable. Ainsi, avec le réseau wifi et cette solution, les étudiants peuvent communiquer sans problème via l’application. D’un autre côté, la start-up a vu en cette solution un business local, c’est-à-dire l’application de messagerie du pays. Avec plus de 100 millions d’habitants, cette idée tient la route.
En plus de coexister avec ses concurrents, Masolo embarque des nouveautés appréciées par le public. « Nous voulons faire de Masolo une plateforme intégrée susceptible d’offrir plusieurs autres fonctionnalités (banque, e-commerce, jeux, infos…) à la fois, de manière à faciliter les activités quotidiennes des Congolais. Par exemple avec les stickers, faits avec une originalité congolaise et africaine », a indiqué Michel Matalatala.
Masolo dispose également d’une fonction « verrou cadenas » qui empêche les correspondants de transférer des messages et de faire des captures d’écran des conversations. Cette fonction, absente des applications de messagerie instantanée utilisées sur le continent, met en avant le caractère révolutionnaire de la jeune pousse congolaise et sa volonté d’offrir des services nouveaux aux consommateurs.
Adoni Conrad Quenum
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Depuis quelques années, la révolution technologique est en marche dans le monde. Les entrepreneurs tech proposent diverses solutions numériques pour faciliter le quotidien des populations.
Onloutou est une plateforme numérique développée par une start-up ivoirienne. Spécialisée dans la location de biens, en particulier de l’électroménager, elle permet de louer sans déposer une caution. La start-up, également présente en Guinée, au Burkina Faso et au Gabon, a été lancée en 2019 par Adams Ousmane Diaby.
La solution dispose d’une application mobile pour les utilisateurs de smartphones Android. Après inscription, l’utilisateur pourra accéder aux divers produits en location sur la plateforme. On y retrouve des niveleuses, des chargeuses, des biens immobiliers, des articles de bricolage, de l'électroménager, etc. Il est également possible de trouver des artisans tels que des carreleurs, des couturiers ou encore des décorateurs pour l’exécution d’un travail.
Les produits de la jeune pousse embarquent une composante technologique qui permet de géolocaliser les divers équipements avec la possibilité de les désactiver à distance. Le client n’aura donc pas la possibilité d’utiliser un produit au-delà du temps initial pour lequel il l’a loué, à moins de payer les coûts supplémentaires. Il faut noter que la start-up facilite l’accès à tous ses services en réduisant la paperasse au strict minimum. La carte d’identité du client est suffisante pour réaliser une transaction.
Onloutou revendique plus d’un millier de clients satisfaits par ses services et plus d’une quinzaine de récompenses. En 2019, elle a participé au Maroc au programme d'Open Innovation du groupe BCP, plus connu sous le nom de Fintech Challenge. Elle a figuré parmi les six lauréats sur plus de 1200 participants venus de plusieurs pays du monde.
Adoni Conrad Quenum
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