En Afrique du Sud, cette solution mise sur la simplicité numérique pour fluidifier les interactions entre prestataires de services à domicile et clients.
GoodApp est une solution numérique développée par une jeune pousse sud-africaine. Elle permet aux utilisateurs de réserver en quelques clics des services aussi variés que le ménage, la plomberie, le jardinage ou encore l’électricité, tout en offrant aux prestataires une vitrine professionnelle et un accès direct à une clientèle locale. La start-up basée à Johannesburg a été fondée en 2023 et est dirigée par Prakhar Srivastava.
« En Afrique du Sud, des millions de prestataires de services talentueux (électriciens, plombiers, agents d'entretien) n'ont pas accès à une demande régulière, aux paiements numériques et aux plateformes d'emploi officielles. Parallèlement, les propriétaires et les locataires rencontrent de nombreuses difficultés lorsqu'ils cherchent des professionnels fiables et certifiés en qui ils peuvent avoir confiance » indique-t-il.
L’application est accessible sur iOS et sur Android où elle a déjà été téléchargée plus de 5000 fois, selon les données de Play Store. Avec sa plateforme mobile, GoodApp ambitionne de formaliser le marché où elle centralise les offres, affiche les avis clients et garantit un certain niveau de qualité via des processus de contrôle des prestataires.
La jeune pousse est principalement présente dans les villes de Johannesburg et Cape Town. Elle prévoit une première incursion internationale, avec un projet pilote aux États-Unis d’ici la fin de l’année. Dans un contexte où l’économie des petits boulots gagne en importance et où les usages digitaux s’ancrent dans le quotidien, GoodApp illustre une nouvelle vague d’innovation africaine centrée sur l'inclusion économique et l’expérience utilisateur.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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Avec le développement du commerce en ligne en Afrique, les offres logistiques sont devenues indispensables. En Égypte, trois tech entrepreneurs ont mis en place une solution sur mesure pour les petites et moyennes entreprises.
Turuq est une solution numérique développée par une start-up égyptienne et qui fournit aux utilisateurs des services de livraison au dernier kilomètre. La start-up a été fondée en 2023 par Ahmed Atta, Karim Kamal et Ahmed Alaa. « De l'entrepôt à la porte, nous nous occupons de la logistique afin que nos clients puissent se concentrer sur ce qu'ils font le mieux : concevoir et vendre d'excellents produits » explique Ahmed Atta.
La solution ne dispose pas encore d’application mobile, mais cette dernière est en cours de développement selon la jeune pousse et sera disponible dans les prochains mois. En attendant, l’utilisateur peut passer par le navigateur et se rendre sur la plateforme web pour accéder aux services. En combinant automatisation complète, transparence de bout en bout et efficacité opérationnelle, Turuq offre à ses clients un contrôle total sur leur processus de livraison, éliminant les tracas traditionnels associés à la logistique.
Contrairement aux prestataires qui opèrent sans infrastructure technologique, Turuq a développé une plateforme intégrée fournissant des mises à jour en temps réel, une résolution automatisée des problèmes et une visibilité complète pour les marques et les consommateurs finaux. Cette approche digitale élimine les malentendus fréquents entre coursiers et les clients, améliorant ainsi l'expérience.
Turuq a atteint un taux de rétention client de 94% et un taux de livraison réussie de 76% dans des environnements urbains complexes. Avec une structure tarifaire basée sur le paiement par livraison et des services premium optionnels, elle génère des revenus constants tout en réduisant ses coûts par livraison à mesure qu'elle gagne en échelle opérationnelle.
Adoni Conrad Quenum
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La semaine dernière, cette fintech nigériane a réussi un tour de table de 4,2 millions $. Elle veut utiliser les fonds pour accélérer sa croissance en Afrique et développer sa technologie.
Carrot Credit est une solution fintech développée par une jeune pousse nigériane et qui permet aux utilisateurs, entreprises comme particuliers, de contracter des prêts en ligne en utilisant leurs investissements numériques comme garanties. La start-up a été fondée en 2023 par Boluwatife Aiki-Raji.
La solution offre une alternative intéressante à ceux qui possèdent des actifs financiers, mais rencontrent des obstacles pour obtenir des prêts traditionnels. Plutôt que de vendre leurs investissements, ils peuvent emprunter jusqu'à 40% de la valeur de leurs actions (NFT, cryptomonnaies, etc.) ou jusqu'à 70% de leurs actifs à revenu fixe, tels que les obligations d'État.
Carrot sécurise ces prêts en établissant un droit de gage sur les actifs, via des intégrations d’interfaces de programmation (API). Les emprunteurs peuvent conserver la propriété de leurs investissements tout en accédant à des liquidités. Les conditions de remboursement sont flexibles, avec des durées fixes de 3, 6 ou 12 mois, ou des paiements mensuels ajustables.
Les taux d'intérêt sont compétitifs, offrant une alternative attrayante aux options de crédit existantes sur le marché nigérian. Carrot opère selon un modèle business-to-business-to-customer (B2B2C) intégré, s'associant à des plateformes fintech, des courtiers et des gestionnaires de patrimoine numérique à travers l'Afrique. Cette approche élargit l'accès au crédit et intègre ses services dans les routines financières des utilisateurs digitaux avertis.
La fintech revendique avoir accordé plus de 2 millions USD de prêts à plus de 10 000 utilisateurs. Avec son approche novatrice, elle vise à rendre le crédit plus inclusif et adapté aux habitudes d'investissement numériques d'une nouvelle génération de consommateurs africains.
« L'accès au crédit ne devrait pas être limité par la géographie ou l'infrastructure existante. [...] Les Nigérians et les Africains investissent déjà dans des actifs numériques, mais il n'existe pas d'écosystème pour les aider à débloquer des liquidités au moment opportun. Carrot construit ce pont, en aidant les utilisateurs à tirer parti de leurs investissements et à retirer des liquidités lorsqu'ils en ont le plus besoin » a indiqué Boluwatife Aiki-Raji.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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Cette fintech basée au Maroc entend optimiser divers processus clés au sein des institutions financières africaines, afin d’améliorer la qualité des services pour les utilisateurs.
PayTic est une solution fintech B2B développée par une jeune pousse marocaine. Elle permet d’automatiser les processus opérationnels liés aux cartes bancaires, un segment encore largement fragmenté dans de nombreux établissements africains. La start-up basée à Casablanca a été fondée en 2020 par Imad Boumahdi. En avril dernier, elle a réussi un tour de table d’un montant de 4 millions USD.
« Cet investissement significatif est une validation puissante de la mission de PayTic et de l'impact transformateur que nous produisons. [...] Au-delà du capital, ce tour de table apporte une expertise stratégique inestimable, nous permettant d'accélérer notre expansion mondiale et de remodeler l'avenir des opérations de paiement » a indiqué Imad Boumahdi.
La solution ne dispose pas d’application mobile. C’est une plateforme SaaS (Software as a service) qui s’utilise directement via le navigateur Internet. Les banques, émetteurs de cartes ou encore les fintechs peuvent s’en servir pour mieux gérer leurs cartes de débit et de crédit.
Elle se mue en un assistant intelligent pour effectuer des tâches comme le suivi des paiements, la résolution des erreurs, l’analyse des performances ou encore le respect des règles. Elle s’intègre aux systèmes existants et offre à ces diverses institutions une vision temps réel de leurs opérations, tout en réduisant les risques d’erreur humaine.
Dans un contexte où les banques cherchent à gagner en efficacité tout en améliorant l’expérience client, le but de PayTic est d’automatiser ce qui peut l’être pour recentrer les équipes sur les tâches à plus forte valeur. Un objectif qui s’inscrit dans la dynamique plus large de modernisation des services financiers africains, portée par des solutions locales à haute valeur ajoutée.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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Au Burundi, Oky aide les jeunes filles à mieux connaitre leur cycle menstruel
Dans un contexte où les outils edtech africains peinent encore à répondre aux besoins pédagogiques spécifiques des élèves du continent, cette solution se distingue par sa pertinence locale et sa simplicité d’utilisation, même sur des machines peu puissantes.
Equation Explorer est une application interactive visant à rendre l’apprentissage des équations mathématiques plus accessible, ludique et visuel. Elle s’adresse principalement aux élèves du secondaire, aux enseignants, ainsi qu’aux autodidactes curieux de mieux comprendre les fondements de l’algèbre. Equation Explorer a été développée par la jeune pousse kényane ElimuShop, fondée en 2017 par Lilian Nyaranga.
« Nous sommes une entreprise sociale qui se consacre à la création de ressources innovantes basées sur des jeux qui rendent l'apprentissage des mathématiques et des sciences attrayant et amusant pour les enfants. Nos outils interactifs aident les jeunes apprenants à développer leur esprit critique, leur capacité à résoudre des problèmes et leur passion pour les matières STIM [sciences, technologies, ingénierie et mathématiques, Ndlr] » indique la start-up.
La plateforme propose une interface où l’utilisateur peut manipuler, visualiser et résoudre des équations pas à pas, tout en observant l’impact de chaque opération sur les deux membres de l’équation. L’accent est mis sur l’expérimentation et elle fonctionne comme un laboratoire mathématique dans lequel l’élève apprend par l’action. L’outil intègre également un système de feedback immédiat qui corrige et explique les erreurs au fur et à mesure, renforçant ainsi la compréhension des règles d’équivalence et des étapes de résolution.
Cette solution répond à la mission d’ElimuShop qu’est de démocratiser l’accès aux contenus éducatifs numériques de qualité, en mettant l’accent sur l’apprentissage actif et contextualisé. Avec Equation Explorer, la résolution d’équations devient moins abstraite, plus engageante, et surtout plus à la portée de toutes et tous. En 2025, la jeune pousse a été sélectionnée avec onze autres start-up pour faire partie de la 3e cohorte de la Mastercard Foundation EdTech Fellowship.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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Le Ghana s'intéresse à une solution locale pour former un million de codeurs
En offrant un outil numérique accessible et adapté, cette solution contribue à améliorer la santé menstruelle des adolescentes au Burundi et à promouvoir l'égalité des chances en matière d'éducation et de développement personnel.
Oky est une solution d’e-santé développée par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et adaptée au contexte burundais par Santé communauté développement (SaCoDé). Elle vise à briser les tabous autour des règles menstruelles et à offrir aux adolescentes des informations fiables sur leur santé reproductive. Oky a été lancé en mai 2023 à Bujumbura.
« Dans le contexte burundais, la menstruation est entourée de silence, de mythe et de tabou, et fait aussi objet d’une certaine stigmatisation. Ces filles ne sont pas toutes dotées de connaissances sur les changements biologiques, dont le cycle menstruel, les infections liées aux mauvaises pratiques menstruelles, et certaines sont dépourvues des moyens de se procurer les protections hygiéniques dont elles ont besoin » a indiqué Clémentine Irakoze, représentante du ministère de la Santé publique et de la Lutte contre le Sida.
La solution consiste en une application mobile co-construite avec de jeunes filles burundaises, y compris des adolescentes en situation de handicap. Accessible sur iOS et sur Android où elle a été téléchargée plus de 50 000 fois selon Play Store, elle propose un calendrier de suivi des cycles, des conseils personnalisés et des contenus éducatifs en kirundi, adaptés aux réalités culturelles locales.
Avec Oky, les utilisatrices peuvent mieux comprendre leur corps, planifier leurs activités en fonction de leur cycle et réduire l'anxiété liée aux menstruations. L'application favorise également l'autonomisation des filles en leur fournissant des connaissances essentielles pour leur bien-être et leur éducation. L’UNICEF a reçu le soutien de diverses organisations pour développer une application similaire en Tanzanie, au Kenya ou encore en Afrique du Sud.
Adoni Conrad Quenum
Edité : Feriol Bewa
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Au Nigeria, DoktorConnect facilite les consultations médicales en ligne
En Côte d’Ivoire, une jeune pousse a mis en place une solution healthtech particulièrement utile pour aider ses proches à accéder aux soins sanitaires.
IvoireHealth est une solution d’e-santé développée par la start-up ivoirienne Socapharm. Elle permet aux utilisateurs « de se faire servir dans une pharmacie partenaire en médicaments, produits pharmaceutiques, parapharmaceutiques et autres sans débourser de l'espèce ». La start-up basée à Abidjan a été fondée en 2016 par Raymond Bleu Lainé.
La solution dispose d’une application mobile accessible sur Android. L’utilisateur crée un compte et obtient une carte virtuelle valable 24 mois. L’activation de la carte est consécutive à l’entrée d’un code de confirmation reçu par mail ou par SMS. IvoireHealth fonctionne comme « une carte d’épargne santé rechargeable qui vous permettra d’aider à soigner vos proches ou encore à contrôler votre budget médicament mensuel ». Le détenteur de la carte peut en effet y ajouter des bénéficiaires à sa guise.
Avec cette fonctionnalité, il est possible même en étant à l’extérieur du pays d’aider des proches à payer des frais de médicaments. L’outil est rechargeable par carte bancaire ou encore par mobile money. Il peut être utilisé uniquement dans les pharmacies partenaires et l'utilisateur doit juste se munir de sa pièce d'identité et du numéro de sa carte virtuelle. Notons que via l’application, il est aussi possible d’envoyer du crédit à un autre utilisateur.
La solution est présente dans 9 villes et revendique plus 50 pharmacies dans son réseau, ainsi que plus de 700 abonnés satisfaits. En facilitant l'accès aux médicaments et en offrant une gestion simplifiée du budget santé, la carte IvoireHealth contribue à améliorer la prise en charge médicale des populations.
Socapharm, la jeune pousse qui a mis en place cette solution, a été sélectionnée parmi les 45 start-up participant à l’édition 2025 du salon technologique Vivatech qui se tient à Paris, en France.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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Au Mali, Djooli connecte donneurs de sang et patients via son application
La numérisation du marché de la seconde main recèle des opportunités. En Égypte, la jeune pousse Sylndr compte s’y positionner comme un acteur central en misant sur la technologie, la qualité de service et la transparence.
Sylndr est une plateforme de commerce en ligne développée par une jeune pousse égyptienne. Elle permet aux utilisateurs d’acheter, vendre, financer et entretenir des voitures d’occasion depuis ses plateformes web et mobile. La start-up basée au Caire a été fondée en 2022 par Omar El Defrawy.
Elle dispose d’une application mobile accessible sur iOS et sur Android où elle a déjà été téléchargée plus de 50 000 fois, selon Play Store. L’utilisateur crée un compte avec ses informations personnelles et peut accéder aux divers services de Sylndr. Le modèle qu’elle propose vise à instaurer davantage de transparence et de confiance dans un marché encore largement informel et fragmenté. Elle se distingue aussi par sa politique de reprise rapide, sa garantie de six mois sur les véhicules, et des options de paiement échelonné.
Le mardi 20 mai, la jeune pousse a annoncé une levée de fonds d’un montant de 15,7 millions USD. « Cette levée de fonds nous permet de nous développer à l'échelle nationale et d'élargir notre offre de produits, tout en continuant à construire la plateforme de mobilité par excellence en Égypte » a indiqué Omar El Defrawy dans le communiqué publié par la jeune pousse.
« Lorsque nous avons commencé à développer cette activité, il nous est apparu clairement que le marché était bien plus vaste que cela, et que pour créer de la valeur pour les clients, nous devions créer d'autres activités attrayantes qui s'intègrent à ce que nous faisons » poursuit-il.
Dans un contexte où les prix des véhicules neufs ne cessent d’augmenter et où les consommateurs recherchent des alternatives abordables, Sylndr s’impose comme une réponse à la fois pratique et accessible. La jeune pousse travaille avec plus d’un millier de concessionnaires sur tout le territoire et soutient sa croissance en ligne avec ses divers canaux et hors ligne.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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Au Mali, la pénurie de sang reste un défi critique pour le système de santé. Face à cette urgence récurrente, une solution numérique locale tente d’y répondre.
Djooli est une solution d’e-santé développée par une start-up malienne. Elle permet aux utilisateurs de lancer un appel à don en renseignant leur groupe sanguin, la ville, et la structure hospitalière concernée. Les donneurs enregistrés dans la base de données reçoivent alors une notification les invitant à se rendre sur place. La start-up a été fondée par Abdourahamane Boubacar Diarra et Soumaila Abdoulaye Diarra.
La solution dispose d’une application mobile accessible sur iOS et sur Android où elle a déjà été téléchargée plus de 500 fois, d’après Play Store. L’utilisateur crée un compte et devient un « djools », nom donné par la start-up aux donneurs de sang de plateforme. Djooli dispose de toutes les informations indispensables pour le don de sang des « djools », des informations médicales à leur ville de résidence.
Lorsqu’un patient a besoin de sang, il lance un appel via l’application en renseignant le groupe sanguin, la ville et l’hôpital concerné. Les donneurs enregistrés dans la base de données reçoivent alors une notification les invitant à se rendre sur place. Au-delà de la mise en relation, Djooli ambitionne de créer une communauté nationale de solidarité autour du don de sang.
L’application, soutenue par des campagnes de sensibilisation et des partenariats avec des établissements de santé, veut moderniser la chaîne de don de sang grâce au numérique. Elle s’inscrit aussi dans un contexte de numérisation progressive des services de santé en Afrique de l’Ouest.
Alors que les appels à la mobilisation se multiplient pour pallier le déficit chronique de sang au Mali, Djooli montre comment une innovation technologique peut répondre à un besoin de santé publique, en misant sur la proximité, la réactivité et l’engagement citoyen. En 2024, elle a fini deuxième au Prix Orange de l’entrepreneur social d’Afrique et du Moyen-Orient (POESAM). La healthtech malienne est repartie avec une enveloppe de 4 millions FCFA (environ 6850 USD).
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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En Egypte, Shezlong aide à trouver un thérapeute en ligne via ses plateformes
Les barrières de communication limitent souvent l'accès des personnes sourdes aux services essentiels. Au Ghana, trois tech entrepreneurs ont mis en place une innovation technologique pour changer la donne.
DeafCanTalk est une application mobile développée par une jeune pousse ghanéenne. Elle utilise l’IA pour faciliter la communication en temps réel entre les personnes sourdes et entendantes. La start-up a été fondée en 2021 par Ike Agyei Mensah, Bejal Joshi et Victor Wealth-Adankai.
« Dans une salle de classe inclusive, par exemple, la personne sourde a besoin d'un outil d'assistance pour communiquer et prendre des notes lorsqu'elle assiste à des cours magistraux. Nous utilisons l'IA pour convertir les paroles prononcées en un texte enregistré qui est sauvegardé pour la personne sourde, qui peut le consulter plus tard pour prendre des notes appropriées », explique Ike Agyei Mensah.
L’application est uniquement accessible sur Android où elle a été téléchargée plus d’une centaine de fois, selon Play Store. DeafCanTalk embarque plusieurs fonctionnalités comme la prise de notes, les cours de langue des signes, une technologie de communication assistée, un service client dédié « Deaf-Care », des solutions de télémédecine et des programmes d'emploi inclusifs. Toutes ces fonctionnalités contribuent à améliorer l'inclusion sociale des personnes sourdes et celles ayant des troubles de la parole.
« Nous utilisons également l'IA pour générer des codes QR qui relient les personnes sourdes et malentendantes à des interprètes en déplacement, et nous travaillons actuellement sur un modèle de conversion de la parole en langue des signes et de la langue des signes en parole en utilisant l'IA », ajoute Ike Agyei Mensah.
Depuis son lancement, la jeune pousse revendique 10 000 utilisateurs sur le continent. En combinant technologie et engagement social, l'application représente une avancée significative vers une société plus inclusive, où la communication n'est plus un obstacle mais un pont entre les individus.
Adoni Conrad Quenum
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La santé mentale est un sujet tabou dans les sociétés africaines. En Egypte, Ahmed Abu Elhaz a mis en place une solution pour aider en toute confidentialité les patients souffrant de ces pathologies, allant des troubles de l’humeur aux dépendances.
Shezlong est une plateforme e-santé développée par une jeune pousse égyptienne. Elle permet aux utilisateurs de consulter des psychologues certifiés via visioconférence, en toute confidentialité. La start-up, basée au Caire, a été fondée en 2014 par Ahmed Abu Elhaz (photo).
La solution dispose d’une application mobile accessible sur iOS et sur Android où elle a été téléchargée plus de 50 000 fois, selon Play Store. Après la création de son compte, l’utilisateur peut se mettre en relation avec plus de 350 professionnels de la santé mentale parlant plusieurs langues, dont l’arabe, l’anglais ou encore le français. La jeune pousse offre un service adapté aux besoins spécifiques de chacun, qu’il s’agisse d’anxiété, de dépression, de traumatismes ou de coaching personnel.
Shezlong a récemment élargi son offre en lançant un assistant thérapeutique basé sur l’intelligence artificielle (IA), baptisé Sukun. Disponible en arabe et en anglais, cet outil permet aux utilisateurs d’interagir avec un agent conversationnel entraîné pour offrir un soutien psychologique immédiat, tout en les orientant vers une thérapie adaptée lorsque cela s’avère nécessaire.
« Nous pensons que l'élément humain est au cœur du parcours thérapeutique de nos clients. Cette innovation donne à nos thérapeutes des super-pouvoirs pour améliorer l'expérience à la fois des thérapeutes et des clients », a déclaré le professeur Mohamed Elsheikh, directeur médical de Shezlong.
Avec l’appui de l’IA, la healthtech compte répondre à une demande croissante pour des services de santé mentale. Depuis son lancement, elle a réussi plusieurs levées de fonds pour soutenir son expansion en Afrique et au Moyen-Orient.
Adoni Conrad Quenum
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Sheraan Amod connecte patients et prestataires de soins de santé
Au Maroc, une jeune pousse entend réconcilier pouvoir d’achat, responsabilité sociale et optimisation logistique.
Savey est une solution numérique développée par une jeune pousse marocaine. Elle permet de réduire le gaspillage alimentaire en s’attaquant à une source souvent négligée : les invendus des grandes surfaces et de l’industrie agroalimentaire. La start-up, basée à Marrakech, a été lancée en 2021 par Zakaria Ouahi et Malika Hnida.
« Lors de mon dernier travail en tant qu’auditeur, je supervisais les actions de jets de centaines de produits alimentaires encore consommables à la poubelle, représentant un manque à gagner impressionnant, estimé à 2% de la recette journalière. Pourtant, des centaines de milliers de consommateurs marocains peuvent et veulent profiter de ces offres-là », expliquait Zakaria Ouahi à La Vie Eco en 2022.
Grâce à sa plateforme SaaS, un logiciel qu’on utilise via Internet sans avoir besoin de l’installer sur son ordinateur ou son smartphone, Savey permet à des groupes agroalimentaires, distributeurs et commerces de proximité de mettre en ligne leurs produits proches de la date limite de consommation, en surstock ou avec des défauts d’emballage. Ces produits sont ensuite proposés à prix réduits aux consommateurs via une application mobile, transformant ainsi une perte potentielle en une opportunité commerciale.
L'entreprise agit comme un intermédiaire, tout en assurant la traçabilité des produits, la logistique du dernier kilomètre et la sensibilisation à la consommation responsable. Parallèlement, la start-up reverse une partie de ses recettes pour financer des actions sociales, notamment la distribution de repas aux plus démunis.
En 2024, Savey est lauréate du grand Prix international Orange de l’entrepreneur social d'Afrique et du Moyen-Orient (POESAM). Elle a amorcé son déploiement à l’international, avec une implantation à Dijon, en France, et intègre l'incubateur Village by CA et bénéficiant du soutien du Réseau Entreprendre Bourgogne.
Dans un contexte où les géants de l’agroalimentaire cherchent à améliorer leur bilan, Savey s’impose comme un partenaire stratégique, offrant un débouché innovant à leurs surplus tout en répondant à une demande croissante de produits abordables.
Adoni Conrad Quenum
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En combinant technologie de pointe, durabilité et flexibilité, cette jeune pousse propose une solution de stationnement intelligente adaptée aux besoins contemporains des villes et des entreprises.
Parket est une solution numérique développée par une jeune pousse sud-africaine. Elle propose une plateforme tout-en-un qui offre une alternative moderne aux systèmes traditionnels de stationnement en intégrant des technologies telles que la reconnaissance automatique des plaques d'immatriculation ou encore les QR codes. La start-up, basée dans la ville du Cap, a été fondée en 2019 par Joshua Raphael.
La solution dispose d’une application mobile accessible sur iOS et sur Android où elle a déjà été téléchargée plus de 10 000 fois, selon Play Store. Conçue pour les propriétaires de parkings commerciaux, résidentiels et de détail, Parket permet une gestion en temps réel des accès, des paiements et de l'occupation des places.
« Certains clients ont beaucoup d'espaces de stationnement vacants, nous prenons donc une commission sur les revenus générés pour le client. D'autres souhaitent remplacer entièrement leur équipement de stationnement existant par notre solution sans billet, pour laquelle nous proposons une redevance mensuelle, un investissement ou un coût par transaction. [...] Nous sommes assez flexibles pour adapter notre tarification aux besoins de nos clients. Notre chiffre d'affaires augmente de mois en mois », a indiqué Joshua Raphael.
Les utilisateurs peuvent réserver et payer leur stationnement via l'application, tandis que les visiteurs occasionnels peuvent accéder aux parkings grâce à des QR codes envoyés par SMS, sans avoir besoin de télécharger l'application. Cette approche sans contact et sans ticket réduit les coûts opérationnels et améliore l'expérience utilisateur.
En identifiant et en monétisant les places inoccupées, Parket transforme les espaces de stationnement sous-utilisés en sources de revenus supplémentaires pour les propriétaires. Actuellement, elle gère des dizaines de milliers de places de stationnement en Afrique du Sud, avec une présence dans plusieurs provinces. L'entreprise prévoit d'étendre ses opérations à Johannesburg et au KwaZulu-Natal, tout en explorant des partenariats internationaux pour exporter sa solution.
Adoni Conrad Quenum
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Dans une Afrique où l’efficacité logistique et la gestion des stocks posent encore des défis, cette jeune pousse nigériane entend apporter une réponse technologique adaptée.
RetailLoop est une solution d’e-commerce développée par une start-up nigériane. Elle propose une solution tout-en-un destinée aux chaînes de magasins, combinant intelligence artificielle, analyse de données, gestion d’inventaire et automatisation des opérations. La jeune pousse basée à Austin (USA) et Lagos (Nigeria) a été fondée en 2022 par Emeka Ehinze, avec l’ambition de révolutionner la gestion des réseaux de vente en Afrique.
Concrètement, elle permet aux distributeurs de surveiller en temps réel les performances de leurs magasins, de gérer automatiquement les réassortissements et d’optimiser la distribution selon la demande locale. Elle vise ainsi à améliorer la disponibilité des produits tout en réduisant les coûts opérationnels.
La solution ne dispose pas d’application mobile. Il faut directement se rendre sur la plateforme en ligne et se créer un compte pour accéder aux fonctionnalités de RetailLoop. Notons que son modèle SaaS (software-as-a-service) lui permet de cibler aussi bien les grandes enseignes que les opérateurs régionaux en croissance. La solution peut réduire jusqu’à 30% les pertes liées aux ruptures de stock et améliorer la rentabilité des enseignes grâce à des décisions basées sur les données.
Après avoir séduit plusieurs distributeurs au Nigeria, RetailLoop cherche désormais à s’étendre sur d’autres marchés africains. Dans un contexte de transformation numérique rapide en Afrique, elle suit une vague de start-up africaines qui misent sur la technologie pour structurer et professionnaliser le commerce de détail. En s’attaquant à la complexité des opérations multimagasins, la jeune pousse se positionne comme un acteur clé de l’optimisation logistique sur le continent.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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