Dans un contexte marqué par l’essor rapide des technologies de l’information et de la communication, les partenariats régionaux et internationaux jouent un rôle clé pour garantir une croissance inclusive, stimuler l’innovation et renforcer la compétitivité des économies sur la scène mondiale.
La Fédération des Services de Mauritanie et l’Organisation des Professionnels des Technologies de l’Information et de la Communication (OPTIC) du Sénégal ont signé un mémorandum d’entente le lundi 13 janvier, lors de la visite officielle du Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, en Mauritanie. Cet accord vise à renforcer les relations entre les deux pays dans le domaine du numérique et à promouvoir une intégration économique durable.
« Cette convention vise à structurer et à intensifier les partenariats d’affaires et la collaboration entre nos écosystèmes numériques pour accélérer la transformation numérique dans nos pays », a déclaré Mbagnick Diop, le président du Mouvement des Entreprises du Sénégal.
Ce partenariat s’inscrit dans le cadre d’une volonté commune de développer les secteurs privés du numérique en Mauritanie et au Sénégal. Il prévoit la mise en œuvre de plusieurs actions concrètes, notamment par la promotion conjointe d'événements et d'activités phares du secteur numérique, l’organisation de forums et de rencontres B2B entre les secteurs privés du numérique et les autres domaines en quête de numérisation, ainsi que la mise en place d’un cadre d'échange pour harmoniser les positions dans le dialogue public-privé sur des questions cruciales liées au développement du numérique, comme le capital humain, le financement ou la recherche et développement.
Cette coopération devrait permettre d’accélérer la transition numérique des deux pays, tout en favorisant l’émergence de nouvelles opportunités économiques et sociales. Alors que le Sénégal cherche à se positionner comme un hub technologique avec des initiatives stratégiques comme le « New Deal Technologique », la Mauritanie intensifie ses efforts pour moderniser ses infrastructures numériques et son administration.
Cette synergie entre deux nations voisines pourrait inspirer d’autres partenariats en Afrique de l’Ouest et renforcer le rôle de la région dans l’économie numérique africaine, dont la valeur devrait atteindre 180 milliards de dollars d’ici 2025, selon un rapport de Google et de la Société financière internationale (SFI).
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
La Mauritanie opte pour le visa électronique
Numérisation, IA et santé connectée : le pari d’Ousmane Sonko pour le Sénégal
Le gouvernement tunisien considère la numérisation des services comme une solution clé pour simplifier les démarches administratives, réduire les délais de traitement et renforcer la transparence dans ses interactions avec les citoyens.
Le ministre tunisien des Transports, Rachid Amri, a confirmé, le lundi 13 janvier, au micro d’une radio privée, le lancement prochain d’une application nationale de véhicule de transport avec chauffeur (VTC). Le projet en cours d’élaboration vise à proposer un service de transport de qualité, accessible et mieux encadré, répondant aux attentes des citoyens.
Selon le ministre, cette application, entièrement développée localement, garantira la disponibilité des taxis, des prix raisonnables et un service de qualité. Contrairement aux plateformes existantes, les tarifs seront plafonnés à une fois et demie la valeur du compteur traditionnel, afin d’éviter les excès tarifaires qui pèsent sur les citoyens.
Cette annonce s’inscrit dans un contexte de revendications de la part des chauffeurs de taxis individuels, qui demandent une revalorisation de la taxe au compteur, actuellement fixée à 900 millimes, pour la porter à deux dinars (0,62 USD). Cette augmentation, jugée nécessaire, vise à couvrir les charges fixes liées à leur activité, lesquelles ont considérablement augmenté ces dernières années.
Au-delà de la régulation des tarifs et du service, cette application s’inscrit pleinement dans les objectifs du gouvernement tunisien en matière de transformation numérique et de modernisation des services publics. Le pays se distingue déjà en étant leader en Afrique du Nord et troisième sur le continent en matière d’administration électronique, selon le rapport « E-Government Survey 2024 » des Nations unies (UN DESA). Avec un indice de 0,6935 sur 1, la Tunisie surpasse largement la moyenne africaine de 0,4247, illustrant ses avancées dans la numérisation des services.
La nouvelle plateforme qui sera opérationnelle d’ici la fin du premier semestre 2025 promet également de valoriser les compétences locales en matière de développement technologique, tout en créant un cadre équitable pour les chauffeurs et plus accessible pour les usagers. Elle devrait contribuer à améliorer le quotidien des citoyens tout en renforçant l’économie numérique nationale.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
La digitalisation des services publics est un moteur clé de l'efficacité administrative. Avec des solutions technologiques, les gouvernements facilitent l'accès aux services essentiels et réduisent les délais des procédures administratives, améliorant ainsi l'expérience des citoyens.
La Côte d’Ivoire va franchir une nouvelle étape dans la modernisation de ses services publics avec l’ouverture prochaine du premier centre de services digital de proximité pour le transport routier. L'initiative vise à simplifier et accélérer les démarches administratives qui ont cours dans ce secteur.
Le centre, qui sera ouvert cette année 2025, proposera plusieurs services dont un espace de self-service équipé de bornes interactives permettant aux usagers d’effectuer leurs démarches de manière autonome. Un service assisté sera également fourni, avec des agents disponibles pour les accompagner dans les procédures. Enfin, l’accès sera possible 24h/24 et 7j/7, permettant de bénéficier des services à tout moment. Il sera possible d’y obtenir des documents administratifs liés au transport routier, comme la carte grise, le permis de conduire, la carte de transporteur, etc.
Ce nouveau centre s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de dématérialisation des démarches administratives dans le secteur du transport, soutenue par le récent déploiement d’une plateforme numérique accessible via www.eservices.cgi.ci, ainsi que sur les stores mobiles. La plateforme vise à réduire les déplacements des usagers en leur offrant un canal d’échanges direct et efficace avec l’administration des transports.
« Situé dans le Mall Cosmos à Yopougon, le nouveau centre fonctionnera conformément au nouveau manuel des procédures édicté par le ministère des Transports, garantissant ainsi le respect des normes et directives en vigueur » informe Quipux Afrique SA, l’entreprise responsable de la mise en œuvre du projet.
Cette initiative reflète la volonté du gouvernement ivoirien d’offrir des services publics modernes, efficaces et accessibles, tout en renforçant la transparence et la qualité des procédures administratives. Elle constitue également un tournant dans l’utilisation locale des technologies numériques pour répondre aux besoins des citoyens.
Cependant, malgré ses progrès, la Côte d’Ivoire doit encore rattraper un retard en matière de digitalisation des services publics. Selon le rapport des Nations Unies sur le développement numérique des administrations publiques, le pays occupait la 120ᵉ position mondiale en 2022 sur ce segment, avant de reculer au 124ᵉ rang en 2024. Ces chiffres indiquent qu’il reste des efforts à fournir pour améliorer la compétitivité numérique du pays et renforcer l’efficacité de son administration.
Samira Njoya
Edité par : Feriol Bewa
Lire aussi:
La Côte d’Ivoire lance une plateforme pour mieux gérer les incidents environnementaux
La biométrie d’iris s’impose comme une solution innovante pour renforcer l’identification numérique. Exploitant les motifs uniques de l’œil, elle garantit une reconnaissance fiable et sécurisée. Cette technologie répond aux défis d’inclusion et de fiabilité des systèmes d’identification modernes.
La Commission nationale de gestion de l’identité du Nigeria (NIMC) envisage d’ajouter la reconnaissance d’iris à son système d’identification numérique (NIN). Cette technologie biométrique, qui analyse les motifs uniques de l’iris humain pour identifier une personne, vise à améliorer l’inclusivité du système, notamment pour les citoyens ayant des limitations physiques qui rendent l’enregistrement par empreintes digitales difficile.
« Nous explorons l’utilisation de la technologie de reconnaissance de l’iris pour répondre aux besoins spécifiques des personnes handicapées », a déclaré Abisoye Coker-Odusote (photo), directrice générale du NIMC, lors d’une bourse de journalisme sur l’infrastructure publique numérique tenue récemment à Abuja. Elle a précisé que cette innovation s’ajoute aux efforts du NIMC pour moderniser le système d’identification, le rendant accessible à tous et en phase avec les standards technologiques mondiaux.
La biométrie d’iris n’est pas une technologie nouvelle, mais son adoption en Afrique reste limitée. L’Ouganda, par exemple, a récemment annoncé son intention d’intégrer cette modalité dans sa carte d’identité biométrique de nouvelle génération. En Afrique du Sud, cette technologie est utilisée dans certains secteurs comme la sécurité et l’accès aux infrastructures sensibles. Cependant, son intégration dans des systèmes nationaux d’identification reste rare en raison des coûts élevés et des défis techniques associés à sa mise en œuvre à grande échelle.
Au Nigeria, Cette initiative s’inscrit dans un cadre de réformes plus vaste visant à moderniser la gestion de l’identité nationale. Elle coïncide avec une extension de deux ans du soutien financier de la Banque mondiale au programme d’identification numérique du pays, portant l’objectif à 180 millions d’identifiants numériques délivrés. En parallèle, le NIMC travaille avec ses partenaires pour renforcer l’interopérabilité entre les agences gouvernementales, facilitant ainsi l’accès aux services sans multiplier les démarches administratives.
Si cette technologie est mise en œuvre, elle pourrait résoudre certains problèmes persistants liés à l’inclusion. En effet, une évaluation rapide de l’inclusion des personnes handicapées au Nigéria, publiée par la Banque mondiale en 2018, a révélé que de nombreux Nigérians âgés ou handicapés rencontrent des obstacles majeurs pour obtenir leur NIN, les privant de services essentiels comme la téléphonie mobile ou les services bancaires. L’ajout de la reconnaissance d’iris pourrait représenter une avancée significative en réduisant ces barrières, tout en posant un jalon important pour d’autres pays africains qui envisagent d’améliorer leurs systèmes d’identification.
Avec cette initiative, le Nigeria pourrait non seulement résoudre des problèmes d’accessibilité, mais également renforcer son leadership dans l’adoption de technologies de pointe pour la gestion de l’identité en Afrique.
Samira Njoya
Lire aussi: « L’avenir de l’Afrique dépend du numérique » (Lacina Koné)
Dans un monde en constante évolution numérique, les pays africains adoptent des mesures pour moderniser leurs systèmes éducatifs. L’intégration des technologies numériques est devenue essentielle pour répondre aux défis pédagogiques actuels et garantir une éducation plus inclusive et accessible.
Le Gabon a adopté un projet d’ordonnance visant à instituer et réglementer la numérisation des enseignements. Cette décision a été prise lors du Conseil des ministres du dimanche 5 janvier, présidé par le président de la République, le général Brice Clotaire Oligui Nguema. Elle marque une étape décisive dans la transformation du système éducatif national, avec pour objectif d’intégrer les technologies numériques et les plateformes éducatives dans les méthodes d’enseignement et d’apprentissage.
« Le projet d’ordonnance vise à renforcer le cadre juridique et réglementaire encadrant la transformation des méthodes d’enseignement et d’apprentissage grâce à l’intégration des technologies numériques et des plateformes éducatives. Cette réforme s’impose avec d’autant plus d’urgence que la crise sanitaire liée à la COVID-19 a mis en évidence la nécessité de développer des alternatives à l’enseignement en présentiel », précise le communiqué final.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte où le Gabon multiplie les efforts pour moderniser son système éducatif. En décembre dernier, un partenariat interministériel a été lancé pour connecter les écoles à Internet, illustrant la volonté claire du gouvernement de démocratiser l’accès aux outils numériques. La crise sanitaire a également mis en lumière les faiblesses des méthodes éducatives traditionnelles, soulignant l’urgence d’une réforme pour garantir la continuité de l’apprentissage, même en période de crise.
Les retombées attendues de cette décision sont multiples : une meilleure résilience du système éducatif en cas de crise, une réduction des inégalités entre les zones urbaines et rurales, ainsi qu’une modernisation des pratiques pédagogiques. Cette réforme devrait également contribuer à former une main-d’œuvre qualifiée, prête à soutenir la transformation économique du pays.
Samira Njoya
Absent du Startup Ranking mondial en 2020, l’Algérie figure aujourd’hui dans le top 20 des nations avec le plus grand nombre de jeunes tech entrepreneurs. En Afrique, le pays vient en deuxième position juste après le Nigeria.
En Algérie, le gouvernement poursuit son soutien en faveur de l’innovation numérique. Pour l’année 2025, de nouvelles incitations fiscales viennent s’ajouter aux nombreuses déjà mises en œuvre au cours des cinq dernières années. Il s’agit de l’exonération du droit de mutation sur les acquisitions immobilières au profit des start-up ou des incubateurs, pour encourager la création d’activités industrielles ; la prorogation de deux ans des exonérations en matière d’impôt sur le revenu global (IRG) ou d’impôt sur le bénéfice des sociétés accordées aux incubateurs, sous réserve du renouvellement de leur label.
Il est également introduit l’exonération des droits d’enregistrement sur les actes de constitution de sociétés, au profit des détenteurs du label « projets innovants ». Pour promouvoir l’activité de recherche et développement, l’État algérien a introduit dans la loi des finances 2025 un abattement au titre des dépenses engagées dans les activités de recherche et développement réalisées au sein de l’entreprise et celles engagées dans les programmes d’innovation ouverte contractés avec les start-up ou les incubateurs.
« Cet abattement est applicable, pour la détermination du bénéfice imposable, à concurrence de 30 % du montant du bénéfice comptable et dans la limite d’un plafond de 200 000 000 Dinars (1,4 million €). Dans le cas où ces dépenses concernent simultanément la recherche et développement et l’innovation ouverte, le montant de l’abattement ne peut excéder 30 % du montant du bénéfice comptable, ni dépasser le plafond susmentionné », précise la loi de finances 2025.
Depuis 2020, l’Algérie a fait de l’innovation numérique un levier fort de sa stratégie de développement économique. Le gouvernement, conscient de son apport dans la création d’emploi et de richesses, a créé le poste dédié de ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de l’Économie de la connaissance et des start-up. Par la suite, le programme national « Algeria Disrupt » a permis l’avènement d’un cadre réglementaire encourageant pour l’innovation, notamment un volet lié à la labélisation d’entreprise numérique innovante.
L’Algerian Startup Fund, mécanisme public de financement conçu pour être à la fois un fonds d’investissement et de capital-risque destiné à des projets d’innovation à fort potentiel de croissance, a également vu le jour en 2021. L’Algerian Innovation Fund a été créé en 2023, fruit de la collaboration entre l’accélérateur public de start-up Algeria-Venture et le fonds international Small Enterprise Assistance Funds (SEAF).
Dans une allocution prononcée jeudi 19 janvier 2023, lors de la rencontre Gouvernement-Walis, Yacine El Mahdi Oualid, alors ministre de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, avait révélé que l’Algérie enregistrait déjà « plus de 5000 start-up recensées au niveau du ministère, dont 1100 ayant obtenu le label “Start-up” ou celui de “Projet innovant” ». Le nombre d’incubateurs avait « grimpé de 14 à 60 entre 2020 et 2023 à travers tout le territoire national ».
Muriel EDJO
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
L’Algérie prévoit plus de 500 projets numériques d’ici 2026
Développement des TIC : l’Algérie se rapproche de plusieurs pays africains
L’Algérie dote 1 700 écoles primaires supplémentaires de tablettes numériques
L’Algérie a achevé l’élaboration de sa stratégie de transformation numérique
La transformation numérique fait partie des priorités du gouvernement béninois. Pour y parvenir, le pays mise sur l’expertise d’acteurs qualifiés afin d’accélérer cette transition et de bâtir une administration moderne, efficace et inclusive.
Dans le cadre de sa stratégie visant à devenir un leader régional en matière d’innovation numérique, le Bénin cherche, avec le soutien de l’Union européenne, à recruter un expert pour renforcer l’environnement de développement des services publics numériques. Ce recrutement s’inscrit dans l’objectif global du gouvernement de moderniser son administration et d’accélérer la transformation numérique au bénéfice des citoyens.
« Le projet Beninnovation renforce la coopération entre l’administration publique et les entreprises privées locales dans le domaine de la transformation numérique, notamment en ce qui concerne la numérisation des services publics. Jusqu’à présent, les principales réalisations en matière de numérisation des services publics au Bénin ont été accomplies par l’Agence pour l’information et les systèmes numériques (ASIN) avec l’aide de l’Académie estonienne de gouvernement électronique et des services de conseil fournis par Cybernetica, une société estonienne des TIC », précise l’annonce officielle.
Ce projet s’inscrit dans une démarche plus large portée par l’ASIN et soutenue financièrement par l’Union européenne. Il vise à industrialiser les services électroniques et à offrir des services numériques performants à travers une architecture moderne de type Platform-as-a-Service (PaaS). Parmi les principales tâches de l’expert figurent la conception d’un environnement de développement innovant, l’intégration de solutions favorisant l’interopérabilité et la sécurisation des systèmes, ainsi que le renforcement des capacités des parties prenantes, tant publiques que privées. Ces missions seront réalisées sur une période de 470 jours.
Grâce à cette initiative, le gouvernement souhaite combler les manques en expertise technique tout en impliquant davantage les entreprises locales dans la transformation numérique. Cette approche pourra contribuer à renforcer la position du Bénin comme leader de l’innovation numérique en Afrique de l’Ouest.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
Le pays a amorcé, depuis quelques années, une nouvelle ère en intégrant le numérique au cœur de sa stratégie de développement. Les autorités ambitionnent de stimuler l’innovation technologique et de moderniser ses services publics afin de renforcer sa compétitivité au niveau régional.
Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a présenté, le vendredi 27 décembre, sa déclaration de politique générale (DPG) devant l’Assemblée nationale. Ce document, qui repose sur un programme de réformes économiques ambitieuses visant à redresser le pays au cours des cinq prochaines années, place le numérique au cœur de la transformation et de la modernisation du Sénégal.
Parmi les premières initiatives annoncées figurent la numérisation des grands registres de l’État et le lancement d’une phase pilote du projet « Zéro papier », qui vise à simplifier les démarches administratives et à améliorer la qualité des services publics.
Dans sa déclaration, le gouvernement a également mis en avant sa volonté de soutenir le développement d’un écosystème d’acteurs réunissant des chercheurs, start-up et industriels, afin de promouvoir des investissements dans l’intelligence artificielle, le développement de logiciels, la cybersécurité, l’externalisation de services à haute valeur ajoutée et la gestion des données massives. L’objectif est d’offrir des solutions adaptées aux besoins des entreprises, tout en positionnant le Sénégal comme un hub technologique en Afrique de l’Ouest.
La modernisation du système éducatif constitue également une priorité. Le programme prévoit l’introduction de technologies émergentes, telles que l’intelligence artificielle, dans les curricula scolaires, afin de préparer la jeunesse sénégalaise à l’économie numérique de demain. Ces réformes éducatives reflètent une volonté de renforcer le capital humain, pilier essentiel du développement technologique et économique du pays.
Le secteur de la santé bénéficie également de cette dynamique, avec un projet de numérisation intégrale et la mise à l’échelle du dossier patient informatisé. Ces mesures visent à améliorer l’accès aux soins et la gestion des services hospitaliers, tout en renforçant l’efficacité du système de santé national.
Ces réformes s’inscrivent dans le cadre du référentiel Sénégal 2050, qui trace la voie vers une prospérité partagée et une modernisation inclusive. L’annonce prochaine de la stratégie « New Deal Technologique », prévue pour janvier 2025, viendra préciser les contours de cette ambition numérique, illustrant comment le numérique peut devenir un pilier du redressement économique et social du Sénégal.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
Numérique : les grands chantiers du Sénégal à l'horizon 2050
Les autorités algériennes multiplient les actions pour accélérer la transformation numérique du pays. Après une année marquée par de nombreux projets, les perspectives des prochaines années prennent forme.
L’Algérie s’engage à accélérer sa transition numérique avec le lancement de plus de 500 projets pour la période 2025-2026. L’annonce a été faite par Meriem Benmouloud (photo), haut-commissaire à la numérisation, le mardi 24 décembre, lors de la rencontre Gouvernement-walis tenue au Palais des Nations à Alger. Ces initiatives visent principalement à moderniser les services publics, avec 75 % des projets dédiés à cet objectif.
« L’Algérie connaît une transition claire vers la numérisation qui exige la conjugaison de tous les efforts afin d’atteindre la transformation numérique escomptée et de placer, ainsi, l’Algérie en tête des classements mondiaux », a déclaré Mme Benmouloud, ajoutant que ces projets marquent une étape importante pour simplifier l’accès aux services publics et améliorer leur transparence.
Ces projets s’inscrivent dans la stratégie « Algérie Numérique 2030 », en cours d’élaboration. Structurée autour de cinq axes principaux – infrastructures, formation, gouvernance numérique, économie numérique et société numérique – cette stratégie comprend notamment la mise en place d’un Portail national interactif des services numériques et d’une plateforme d’interopérabilité. Ces outils visent à centraliser les démarches administratives, réduire les déplacements inutiles et faciliter l’accès à l’information, notamment pour les populations vivant dans les zones reculées.
Toutefois, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour améliorer l’e-gouvernance. Actuellement, l’Algérie occupe la 116e place sur 193 pays dans le dernier indice de développement de l’e-gouvernement publié par le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies (DAES) pour 2024, avec un score de 0,5956. Bien qu’en légère progression par rapport à 2022 (score de 0,5611), ces initiatives doivent permettre au pays de renforcer sa compétitivité et de se positionner comme un leader régional en matière de transformation numérique.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
L’Algérie a achevé l’élaboration de sa stratégie de transformation numérique
Le marché du commerce électronique au Nigeria se transforme rapidement, soutenu par une jeunesse connectée et une adoption croissante des achats en ligne. L’arrivée d’acteurs internationaux intensifie la concurrence, créant à la fois des défis et des opportunités pour l’économie locale.
Trois semaines après son lancement au Nigeria, Temu, le détaillant en ligne chinois, a atteint le sommet des téléchargements sur Android et Apple Store. Ce succès fulgurant repose sur une campagne de marketing ciblée, combinée à une offre attrayante de produits à bas prix, importés directement de Chine. En adaptant ses services aux besoins locaux, notamment avec des paiements en naira et une livraison à domicile, Temu a su capter l’attention des consommateurs nigérians.
Une offensive stratégique des leaders chinoises
L’arrivée de Temu s’inscrit dans une stratégie plus large des géants chinois du commerce électronique, tels que Shein, Aliexpress et TikTok Shop, qui cherchent à pallier les restrictions croissantes sur les marchés occidentaux. Après son lancement en Afrique du Sud, Temu a choisi le Nigeria comme son deuxième marché en Afrique, consolidant ainsi sa présence sur le continent.
Pour conquérir le Nigeria, Temu a misé sur une stratégie de lancement spectaculaire, soutenue par des investissements publicitaires massifs. En 2023, l’entreprise était le principal annonceur de Meta, avec près de 2 milliards de dollars dépensés en publicités. Cette approche lui a permis non seulement de surpasser des acteurs locaux et internationaux établis, mais aussi d’augmenter les coûts publicitaires pour ses concurrents.
Un modèle qui bouscule l’écosystème local
Le principal atout de Temu réside dans son modèle d’expédition directe depuis les fabricants en Chine. En supprimant les intermédiaires, l’entreprise propose une large gamme de produits à des prix ultra-compétitifs, séduisant ainsi les consommateurs d’un marché où la sensibilité au prix est élevée et la fidélité aux marques faible.
Cependant, ce modèle pose des défis majeurs pour l’économie locale. Les produits importés à bas coût exercent une pression accrue sur les plateformes locales comme Jumia et fragilisent les petites entreprises nigérianes, notamment dans les secteurs de la mode et du design, encore en plein essor.
Réactions et enjeux pour l’avenir
L’arrivée de Temu au Nigeria suscite des avis partagés. Si les consommateurs saluent l’accès à des produits variés et abordables, les analystes s’inquiètent des répercussions à long terme sur les entreprises locales. Certains experts appellent le gouvernement à s’inspirer de pays comme l’Indonésie ou le Viêt Nam, qui ont introduit des taxes et droits de douane pour protéger leurs marchés locaux face aux géants du commerce électronique.
Des mesures telles que l’imposition de conditions aux entreprises étrangères, comme la création d’emplois locaux ou l’installation de centres de production, pourraient permettre de limiter l’impact sur l’économie locale tout en profitant des investissements étrangers.
Un marché à fort potentiel
Le marché nigérian du commerce électronique, estimé à 8,53 milliards de dollars en 2024, devrait atteindre 14,92 milliards de dollars d’ici 2029, avec un taux de croissance annuel composé de 11,82 %, selon l’étude E-commerce in Nigeria Market Size & Share Analysis (2024-2029) de Mordor Intelligence. Cette progression rapide reflète l’adoption croissante des achats en ligne par les Nigérians, soutenue par une population jeune et connectée.
Cependant, pour que cette expansion bénéficie réellement à l’économie locale, un équilibre doit être trouvé entre l’ouverture aux acteurs internationaux et la protection des capacités locales. L’ascension de Temu souligne les transformations rapides du commerce électronique au Nigeria, tout en soulevant des questions cruciales sur la manière de préserver un écosystème économique durable.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
La transformation numérique offre des opportunités uniques pour réduire les inégalités et favoriser l’inclusion sociale. En Côte d’Ivoire, de nouvelles initiatives mettent en lumière le potentiel du numérique pour autonomiser les femmes.
Le ministère ivoirien de la Femme, de la Famille et de l’Enfant (MFFE), ainsi que les sociétés américaines Cybastion et Cisco Tech, ont signé, le mardi 17 décembre, une convention de partenariat tripartite à Abidjan. Cette initiative ambitieuse vise à former 3000 femmes aux compétences numériques d’ici 2025 grâce à la plateforme éducative « Network Academy » (NetAcad) de Cisco.
Signature d’un partenariat historique entre le MFFE avec @Cisco et @cybastion , pour développer les compétences féminines dans les technologies.
— Nasseneba Touré (@Nasseneba_Toure) December 18, 2024
Ensemble, préparons l’avenir numérique des femmes africaines.#𝐌𝐅𝐅𝐄#𝐅𝐞𝐦𝐦𝐞𝐂𝐈𝐕 #𝐍𝐚𝐬𝐬𝐞́𝐓𝐨𝐮𝐫𝐞́ pic.twitter.com/N7CecT0EE3
« Donner aux femmes les moyens de maîtriser la technologie, c’est investir dans l’avenir. C’est semer les graines d’une prospérité durable qui profitera aux générations futures », a déclaré la ministre Nassénéba Touré (photo). Elle a également souligné que ce programme aura des impacts concrets et transformateurs pour les femmes ivoiriennes et pour la société dans son ensemble.
La signature de cette convention s’inscrit dans le cadre des engagements du MFFE visant à réduire le fossé numérique et à autonomiser les femmes grâce aux outils technologiques. Cette démarche intervient après le lancement du programme « DigitFemmes », en partenariat avec Cybastion, pour former 1000 femmes à travers la Côte d’Ivoire.
Depuis sa création en 1997, la plateforme NetAcad a formé plus de 24 millions de personnes dans 191 pays, prouvant son efficacité à ouvrir des perspectives professionnelles dans le numérique. La plateforme offre des formations dans des domaines clés tels que la cybersécurité et l’intelligence artificielle. Son déploiement en Côte d’Ivoire devrait permettre aux femmes ivoiriennes de développer des compétences recherchées sur le marché du travail, renforçant leur leadership et leur autonomie financière tout en stimulant leur contribution à l’économie numérique du pays.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
DigiFemmes s’engage à former 1 000 Ivoiriennes aux compétences numériques
La transformation numérique est devenue un levier essentiel pour accélérer le développement économique. En s’appuyant sur des partenariats stratégiques, les pays ambitionnent de moderniser leurs infrastructures et de créer un écosystème numérique inclusif et durable.
La ministre guinéenne des Postes, Télécommunications et de l’Économie numérique, Rose Pola Pricemou (photo, à gauche), a reçu, le jeudi 12 décembre, une délégation de la Banque islamique de développement (BID). Cette rencontre avait pour objectif d’explorer de nouvelles opportunités de financement dans des secteurs numériques stratégiques tels que l’éducation, l’e-agriculture, la santé numérique, l’inclusion financière via les réseaux postaux, ainsi que le programme « Giga ».
« La ministre a mis un accent particulier sur la vision “Simandou 2040”, portée par le chef de l’État, qui place le numérique au cœur du développement durable et des infrastructures numériques, contribuant ainsi à l’intégration économique, à la transparence dans la gestion des ressources naturelles et à la compétitivité de la Guinée sur les marchés mondiaux », souligne un communiqué du ministère.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des ambitions de transformation numérique de la Guinée, qui cherche à moderniser ses services publics, renforcer ses infrastructures et promouvoir un écosystème numérique inclusif. Le programme Simandou 2040, poursuivant les mêmes objectifs, ambitionne de mobiliser toutes les forces vives du pays, notamment les jeunes, pour faire de la Guinée une nation prospère et équitable d’ici 2040.
Cependant, des défis majeurs subsistent en matière de numérisation des services publics. Selon le rapport des Nations unies intitulé « E-Government Survey 2024: Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development », la Guinée affiche un score de 0,4006 sur 1 à l’indice de développement de l’administration en ligne (EGDI). Ce résultat place le pays au 29e rang en Afrique et au 160e rang mondial, en deçà des moyennes continentale (0,4247) et mondiale (0,6382).
La BID pourrait jouer un rôle déterminant dans cette dynamique en mobilisant des ressources financières et en apportant son expertise technique. Elle pourrait notamment soutenir des initiatives dans divers domaines tels que l’e-agriculture, l’éducation numérique, la santé connectée, l’inclusion financière, ou encore le développement d’infrastructures numériques robustes, favorisant ainsi une transformation durable et inclusive en Guinée.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
La Guinée a multiplié par quatre la capacité du réseau national de fibre optique
Guinée : vers la création d’une académie de coopération numérique avec la Chine
Le pays veut miser sur la coopération internationale pour atteindre ses objectifs en ce qui concerne la technologie spatiale. Il avait déjà signé en juin un accord avec YahClick, filiale du groupe émirati Yahsat spécialisée dans la fourniture de solutions de connectivité Internet par satellite.
Le Nigeria envisage des opportunités de partenariat avec la France dans le domaine de la technologie spatiale. Cette ambition a été au cœur de discussions tenues le mercredi 11 décembre entre Jane Egerton-Idehen (photo, au centre), directrice générale de la société publique de communications par satellite NigComSat, et Marc Fonbaustier (photo, à gauche), ambassadeur de France au Nigeria. Le pays aspire particulièrement à tirer parti de l’expertise française pour progresser dans la réalisation de ses objectifs en matière de satellites.
En effet, le Nigeria ambitionne notamment de se doter de deux nouveaux satellites télécoms d’ici 2025 afin de remplacer le NigComSat 1-R qui arrivera au terme de sa durée de vie de 15 ans en 2026. En octobre dernier, le président Bola Tinubu a approuvé la mise en place de quatre nouveaux satellites de télédétection pour renforcer les capacités du pays.
« […] Le partage d’expertise nous permet d’apprendre des leaders mondiaux, ce qui à son tour accélère l’innovation. Cela compte aussi parce que cela stimule l’économie. La technologie satellitaire a le potentiel massif de transformer des industries comme l’agriculture, l’éducation et la santé. Et enfin, cela compte à cause de son impact global. Les avancées dans la technologie spatiale améliorent la connectivité et la durabilité pour tous », a déclaré Jane Egerton-Idehen, dans un communiqué publié sur sa page Facebook le jeudi 12 décembre.
Le Nigeria est particulièrement intéressé par des entreprises leaders dans l’industrie spatiale comme le groupe Eutelsat et Thales. Ce dernier, à travers Thales Alenia Space, a déjà collaboré avec plusieurs pays africains, dont l’Égypte pour qui il a construit le satellite NileSat-301 qui a été mis en orbite en juin 2022. Il a signé en octobre un protocole d’accord avec la société marocaine Panafsat pour le développement d’un système marocain de communications par satellite. La République démocratique du Congo (RDC) s’est également rapprochée de lui et de son partenaire Monacosat pour un projet d’Internet par satellite.
Si la France dispose de l’expertise nécessaire pour aider le Nigeria à atteindre ses objectifs, il est important de rappeler que la rencontre entre Mme Egerton-Idehen et M. Fonbaustier a été principalement décrite comme « une courtoisie formelle ». Aucun accord officiel n’a pour l’instant été conclu entre les deux parties, ni même annoncé. Il faudra donc attendre des développements ultérieurs avant de s’avancer sur les perspectives de la collaboration.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
Le pays poursuit son évolution vers la modernisation en introduisant des solutions numériques dans ses processus administratifs. Ce développement témoigne de la volonté des autorités de faciliter les démarches et d’optimiser l’accès aux services publics.
Le ministre tchadien des Finances, du Budget, de l’Économie et du Plan, Tahir Hamid Nguilin (photo), a procédé, le mercredi 11 décembre, au lancement officiel de la plateforme électronique de délivrance du visa électronique (e-Visa) au Tchad. Ce système vise à simplifier et à accélérer les démarches des voyageurs étrangers souhaitant se rendre au Tchad.
« Le Tchad est le 26e pays au monde à mettre en place le visa électronique, et nous devons nous en féliciter. Cela témoigne de l’engagement du maréchal Mahamat Idriss Déby Itno [président de la République] pour la digitalisation de nos services publics, une réalité désormais concrète et soutenue par le gouvernement », a déclaré Tahir Hamid Nguilin.
La plateforme « eVisa.td », déjà accessible, permet aux voyageurs de soumettre leur demande de visa, de payer les frais nécessaires et de recevoir leur visa par voie électronique. Le prix de l’e-visa pour un séjour de courte durée à entrées multiples et valable 90 jours est de 100 euros. Il est recommandé de faire la demande au moins sept jours avant la date d’entrée au Tchad.
L’initiative s’inscrit dans une dynamique de modernisation des services publics et de transformation numérique du Tchad. Elle intervient quelques jours seulement après le lancement du Projet d’appui à la transformation numérique (PATN) du Tchad financé par la Banque mondiale à hauteur de 76,45 milliards FCFA (environ 123,2 millions $). Le projet vise entre autres à réduire la fracture numérique, améliorer la connectivité et faciliter l’accès aux services publics numériques.
La mise en place du visa électronique au Tchad représente ainsi un progrès majeur pour la gestion des flux entrants et sortants sur le territoire. En centralisant les données et en utilisant des paiements électroniques, cette initiative permet non seulement de renforcer la sécurité et la transparence, mais aussi de simplifier l’accès aux services administratifs, réduisant ainsi les contraintes géographiques et les longues attentes dans les ambassades.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
Le Tchad veut améliorer les services télécoms et réduire les coûts