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En scellant un partenariat avec Alibaba Cloud, le Sénégal entend ériger les Jeux olympiques de la jeunesse Dakar 2026 en levier d’accélération de sa transformation numérique, alliant souveraineté technologique, innovation locale et formation de talents.

Le gouvernement sénégalais a annoncé, le lundi 28 juillet, la signature d’un protocole d’accord à Hangzhou avec le chinois Alibaba Cloud. L’initiative vise à doter les Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) prévus à Dakar en 2026 d’une infrastructure cloud sécurisée, performante et souveraine, tout en posant les bases d’un écosystème numérique pérenne au Sénégal.

« C’est la première fois que la technologie Cloud de classe mondiale va accompagner un événement olympique en Afrique. À travers notre infrastructure Cloud éprouvée et nos capacités en matière d’intelligence artificielle, notre ambition est de délivrer une expérience digitale efficiente, sécurisée et innovante pour les athlètes, les organisateurs et les spectateurs en général », a affirmé Selina Yuan (photo, au centre), vice-présidente du groupe Alibaba et présidente d'Alibaba Cloud Intelligence International.

Selon les termes de l’accord, un investissement initial de 5 millions USD sera mobilisé pour le déploiement de la solution hybride Apsara Stack d’Alibaba Cloud. Celle-ci permettra l’hébergement local des données dans le respect des normes internationales. Le partenariat prévoit également la formation de 200 ingénieurs cloud, la création d’un centre d’excellence technologique, ainsi que la mise en œuvre de services numériques pour les JOJ, incluant la billetterie, le e-transport et la diffusion en direct. Après l’événement, l’infrastructure devrait évoluer vers un cloud public national destiné à soutenir les services publics et le secteur privé.

Ce partenariat s’inscrit dans la dynamique enclenchée par la visite officielle du Premier ministre Ousmane Sonko en Chine en juin 2025. Il s’intègre pleinement au « New Deal Technologique », la stratégie nationale qui vise à renforcer la souveraineté numérique du Sénégal en misant sur l’innovation, l’infrastructure locale et la formation. L’accord marque aussi une nouvelle étape dans le renforcement des liens technologiques entre Dakar et Pékin.

Avec cette initiative, les autorités sénégalaises ambitionnent non seulement d’ériger les JOJ en tremplin technologique, mais aussi de consolider leur stratégie de souveraineté numérique. La montée en compétence locale, à travers la formation de 1000 jeunes via Alibaba Cloud Academy, et le développement d’une infrastructure solide devraient permettre au Sénégal d’accélérer sa transformation numérique tout en stimulant l’innovation et l’emploi qualifié.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mardi, 29 juillet 2025 06:07 Written by

Le gouvernement nigérian et Google poursuivent leur collaboration dans le cadre de la stratégie nationale pour le numérique. L’intelligence artificielle, la cybersécurité et l’éducation numérique figurent parmi les priorités mises en avant lors d’échanges récents.

L’Agence nationale pour le développement des technologies de l'information (NITDA) et la société technologique Google ont réaffirmé, vendredi 25 juillet, leur volonté commune de faire du Nigeria un acteur de premier plan dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) et de la cybersécurité en Afrique de l’Ouest. La déclaration a été faite à l’issue d’une série de réunions stratégiques tenues à Abuja entre le directeur général de la NITDA, Kashifu Inuwa, et Marcus Jadotte, vice-président des affaires gouvernementales et des politiques publiques (cloud) chez Google.

Les discussions ont porté sur les axes clés de la transformation numérique du pays notamment l'adoption de l’IA dans les services publics, la modernisation du système éducatif à travers des outils numériques, le renforcement de la cybersécurité nationale et la promotion de l’innovation locale. Google a réitéré son soutien aux priorités du gouvernement, notamment dans le déploiement d’infrastructures cloud et la réduction des coûts technologiques pour les institutions publiques.

Ces échanges interviennent alors que Google vient d’annoncer un investissement de 37 millions de dollars pour soutenir le développement de l’IA en Afrique. L’enveloppe servira à financer la recherche, la formation, les infrastructures et le développement de solutions IA adaptées aux besoins du continent. L’entreprise a également récemment inauguré un centre communautaire dédié à l’IA à Accra, au Ghana, marquant ainsi son ambition d’ancrer durablement son action en Afrique subsaharienne.

Le renforcement de la coopération entre le Nigeria et Google autour de l’intelligence artificielle s’inscrit dans un contexte où le pays accélère ses initiatives pour structurer un écosystème numérique robuste. Abuja mise notamment sur son programme « 3MTT » (Three Million Technical Talent) pour former des millions de jeunes aux compétences numériques de demain, y compris en IA. En soutenant ces efforts, Google pourrait non seulement accompagner la montée en compétences locales, mais aussi soutenir l’émergence de solutions locales capables de répondre aux défis économiques et sociaux du pays.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Google annonce un fonds de 37 millions $ pour développer l'IA en Afrique 

Posted On lundi, 28 juillet 2025 11:11 Written by

L’intégration de l’IA comme outil peut aider l’Afrique à transformer ses défis en opportunités. Pour accompagner cette dynamique, Google renforce son engagement sur le continent à travers des initiatives en faveur de la recherche, de la formation et de l’innovation.

Google a récemment annoncé une série de soutiens financiers, techniques et communautaires à l’écosystème africain de l’intelligence artificielle. L’enveloppe globale estimée à 37 millions USD vise à renforcer la recherche, la formation de talents et les infrastructures. Elle inclut des financements antérieurs désormais rassemblés sous une même initiative.

Parmi les actions phares du géant américain, l'inauguration d’un centre communautaire de l’IA à Accra au Ghana. Ce nouvel espace servira de hub collaboratif pour la recherche, l’apprentissage et l’expérimentation autour de l’IA. Il accueillera des ateliers techniques, des événements interdisciplinaires et des échanges entre chercheurs, développeurs, entrepreneurs, étudiants et membres de la société civile.

Sur le volet recherche, Google a réaffirmé son engagement dans le programme « AI: Food Security » doté de 25 millions USD. Celui-ci soutient des projets africains exploitant l’IA pour améliorer la sécurité alimentaire, anticiper les périodes de faim et renforcer la résilience agricole. En parallèle, 3 millions USD seront alloués au Masakhane African Languages AI Hub pour promouvoir des outils open source dans plus de 40 langues africaines.

En matière de formation, 100 000 bourses Google Career Certificate seront proposées à des étudiants ghanéens. Les modules couvriront l’IA, la cybersécurité, l’analyse de données et le développement logiciel. D’autres programmes de formation soutenus par Google.org seront déployés au Ghana, au Kenya, au Nigeria et en Afrique du Sud, en partenariat avec des universités et des ONG locales.

Deux institutions universitaires africaines, à savoir l’Université de Pretoria et le Wits MIND Institute, recevront par ailleurs chacune un financement de 1 million USD pour appuyer les travaux de recherche. Enfin, la firme prévoit de soutenir plus de 100 start-up africaines spécialisées dans l’IA via un fonds catalytique. Ce mécanisme combinera financement philanthropique, capital-risque et appui technique, pour stimuler des innovations adaptées aux besoins locaux.

Ce nouvel engagement de Google survient alors que l’intelligence artificielle gagne en importance dans la transformation numérique de l’Afrique. Selon le cabinet PwC, cette technologie pourrait injecter jusqu’à 1200 milliards USD à l’économie continentale d’ici 2030, soit une hausse de 5,6% de son PIB. Un potentiel qui dépendra néanmoins de la capacité à structurer un écosystème local robuste, inclusif et durable.

Samira Njoya

Edité par : Feriol Bewa

Posted On dimanche, 27 juillet 2025 15:02 Written by

Confrontées à des obstacles structurels tels que le manque de financement, l’accès limité au marché ou le déficit de compétences, de nombreuses PME sud-africaines peinent à se développer dans les TIC. Samsung intensifie son programme d’appui pour mieux répondre à ces enjeux.

L’entreprise sud-coréenne spécialisée dans les produits électroniques Samsung a annoncé, lundi 21 juillet, le lancement prochain d’une nouvelle phase de son programme d’investissement équivalent en titres (EEIP), en partenariat avec le ministère sud-africain du Commerce, de l’Industrie et de la Concurrence (DTIC). Ce programme vise à renforcer le soutien aux PME noires dans le secteur des technologies de l’information et de la communication, avec une attention particulière portée aux start-up émergentes et aux femmes entrepreneures.

« C’est notre façon de contribuer à façonner l’avenir numérique de l’Afrique du Sud en aidant les entrepreneurs de TIC à prospérer, alors que nous approfondissons notre engagement et notre collaboration avec le DTIC [...] Nous comprenons également à quel point l’esprit d’entreprise contribue à la création d’emplois, au développement communautaire, à l’innovation et à la croissance économique », a déclaré Nicky Beukes, directeur du projet EEIP chez Samsung South Africa.

Lancé en 2019, le programme s’inscrit dans le cadre du Plan national de développement (NDP) à l’horizon 2030 et de la politique d’autonomisation économique des Noirs (B-BBEE). Il repose sur un engagement financier de 280 millions de rands (environ 15,9 millions de dollars) et entend atténuer plusieurs freins structurels rencontrés par les petites entreprises, notamment l’accès au capital, le manque de compétences techniques, les difficultés d’intégration au marché et l’exposition aux risques numériques.

Pour cette troisième phase, Samsung élargit les critères d’éligibilité afin d’inclure davantage de start-up en phase de démarrage, tout en renforçant l’implication des femmes dans les filières technologiques. Cette évolution marque une volonté de favoriser un écosystème numérique plus représentatif et de stimuler le potentiel d’innovation au sein des segments encore sous-représentés.

Le dispositif prévoit, entre autres, des sessions de formation intensive, du mentorat, un appui au développement managérial et des subventions ciblées pour accompagner la croissance des entreprises soutenues. Plusieurs PME bénéficiaires ont, ces dernières années, pu se positionner dans les services de réparation ou les centres technologiques. À travers ce programme, Samsung entend contribuer activement à l’émergence d’une économie numérique résiliente et inclusive en Afrique du Sud.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 25 juillet 2025 08:29 Written by

Dans le cadre de sa stratégie numérique, le Maroc ambitionne de former 20 000 talents tech d’ici 2026, et 45 000 à l’horizon 2030. Pour atteindre cet objectif, le royaume multiplie les partenariats, dont le dernier en date avec la société française Onepoint.

Le gouvernement marocain a signé le mardi 22 juillet, un accord de partenariat avec la société française Onepoint spécialisée dans la transformation numérique des entreprises et organisations. L’initiative vise la création d’un centre d’excellence en intelligence artificielle et data dans la région de Casablanca-Settat.

Le protocole d’accord, paraphé par les ministères de la Transition numérique, de l’Industrie et du Commerce, de l’Investissement, ainsi que par l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE), prévoit la création de 500 emplois qualifiés sur quatre ans dans les domaines de l’IA, du big data et des intergiciels (middleware).

Ce partenariat avec Onepoint vise également à renforcer les capacités nationales en matière d’innovation, à moderniser les services publics et à accompagner la transformation numérique des PME industrielles. L’enjeu est de consolider la souveraineté technologique du royaume, en s’appuyant sur un écosystème local de compétences, conformément aux ambitions de la stratégie « Maroc Digital 2030 ».

Ces derniers mois, plusieurs projets structurants ont conforté cette trajectoire. En juin, l’Américain Oracle a annoncé l’ouverture à Casablanca d’un centre de recherche dédié à l’IA et à la cybersécurité, avec la promesse de 1000 emplois qualifiés. D’autres partenariats ont été scellés avec des géants comme Naver, Nokia ou Cisco, confirmant l’attractivité croissante du Maroc auprès des acteurs majeurs du numérique mondial.

Casablanca-Settat, un pôle technologique en construction

Pour le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, cet accord illustre la confiance croissante des leaders technologiques mondiaux envers le Maroc, notamment grâce à ses infrastructures, ses compétences humaines et son environnement d’affaires jugé favorable. Le choix de la région Casablanca-Settat pour abriter le centre vise également à renforcer son attractivité en tant que pôle technologique majeur.

Ce centre d’excellence se veut aussi une opportunité pour les ingénieurs marocains de participer à des projets d'envergure internationale, tout en développant des solutions locales à fort impact pour les citoyens. Du côté de Onepoint, le groupe voit dans ce partenariat une occasion d’ancrer son expertise en Afrique du Nord et d’accompagner la transition numérique du continent.

Samira Njoya

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Posted On mercredi, 23 juillet 2025 10:59 Written by

Confrontée au changement climatique, l’Afrique voit émerger des start-up qui développent des solutions technologiques ancrées localement. De l’agriculture à la gestion urbaine, ces innovations renforcent la résilience du continent.

Sécheresses prolongées, inondations récurrentes, baisse des rendements agricoles… L’Afrique est en première ligne face au changement climatique. Alors que les approches classiques peinent à répondre à l’urgence, la technologie s’invite peu à peu dans les stratégies d’adaptation. Derrière cette dynamique, une ambition : concevoir des outils résilients, localement pertinents, et capables d’anticiper les chocs.

Selon le rapport « State of the Climate in Africa 2023 » de l’Organisation météorologique mondiale (WMO), les pays africains perdent chaque année entre 2 % et 5 % de leur PIB à cause du changement climatique, un coût économique lié aux catastrophes climatiques et à la dégradation des rendements agricoles.

Des innovations enracinées dans les réalités locales

Face à ces bouleversements, une nouvelle génération d’entrepreneurs africains développe des solutions technologiques à la fois accessibles, durables et parfaitement adaptées aux réalités locales. Dans l’agriculture, des initiatives concrètes émergent. Au Kenya, la start-up SunCulture propose un système d’irrigation solaire intelligent qui combine pompes autonomes et données météo locales. Au Nigeria, Zenvus utilise l’intelligence artificielle pour analyser l’humidité des sols et améliorer les pratiques agricoles. L’objectif est de produire davantage avec moins d’eau, sur des terres de plus en plus fragilisées par la variabilité climatique.

Les technologies s’invitent aussi dans les villes. À Accra, des capteurs couplés à des données satellites permettent de cartographier en temps réel les zones à risque d’inondation. Ailleurs, des plateformes africaines testent l’usage de l’IA pour simuler des scénarios climatiques, soutenir les décisions d’aménagement ou déclencher des alertes précoces.

D’autres jeunes pousses, à travers le continent, comme AgriPredict en Zambie, Aerobotics en Afrique du Sud ou encore d.light, développent également des solutions innovantes pour accompagner la résilience climatique.

La climate-tech, nouveau moteur de l’investissement en Afrique

Ce foisonnement d’initiatives locales reflète un tournant plus large. Selon Africa: The Big Deal, une plateforme d'information en ligne qui suit et analyse le financement des start-up en Afrique,la climate-tech est devenue en 2024 le premier secteur de financement du capital-risque en Afrique, dépassant la fintech. Sur les six premiers mois de l’année, les start-up africaines spécialisées dans les technologies climatiques ont levé 325 millions de dollars, soit 45 % des 721 millions investis dans la tech sur le continent, un record historique. À titre de comparaison, la fintech n’a attiré que 158 millions de dollars, soit 22 % du total.

Des freins persistants malgré le potentiel

Malgré cette effervescence, le potentiel reste encore loin d’être pleinement exploité. Les innovations se concentrent majoritairement dans des pôles urbains technologiques comme Nairobi, Lagos ou Le Cap, tandis que les zones rurales, pourtant parmi les plus exposées aux risques climatiques, demeurent à la marge. Les équipements connectés restent onéreux, les données locales souvent fragmentaires, et les financements privés, bien qu’en croissance, demeurent en deçà des besoins. La Banque africaine de développement estime que l’Afrique devra mobiliser 277 milliards USD par an d’ici 2030 pour répondre à ses besoins d’adaptation climatique.

À cela s’ajoute la complexité même du secteur. Comme le souligne Africa: The Big Deal, la Climate Tech englobe un large éventail de cas d'utilisation plutôt qu'un secteur singulier, ce qui nécessite des niveaux supplémentaires de suivi des investissements. 

Pour permettre une montée en puissance efficace, il est essentiel de développer les compétences locales, d’intensifier l’implantation des infrastructures numériques, d’organiser les données climatiques et de les intégrer pleinement dans les stratégies et décisions publiques.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mercredi, 23 juillet 2025 10:16 Written by

La modernisation de l'administration en Algérie fait partie des priorités de la stratégie numérique 2030, en cours de finalisation. Dans ce cadre, les travaux publics amorcent leur transition pour améliorer la gestion, le suivi et l'efficacité des projets d'infrastructure.

Le ministère algérien des Travaux publics et des Infrastructures de base prévoit le lancement prochain d’un portail numérique et d’un système d’information centralisé pour le suivi des projets d’infrastructure à travers le pays. L’annonce a été faite le samedi 19 juillet à Alger par le ministre Lakhdar Rekhroukh (photo), à l’occasion d’une journée d’étude sur l’efficacité des dépenses publiques dans le secteur.

« Ce système constituera un véritable tableau de bord facilitant la prise de décisions instantanées, afin d’améliorer la performance dans la réalisation », a déclaré le ministre. Il a précisé que la plateforme numérique permettra de suivre avec précision chaque étape des projets, aussi bien au niveau central que local, en offrant une vision globale en temps réel sur l’état d’avancement des travaux.

Concrètement, les deux outils numériques permettront de détecter rapidement les retards ou les dépassements de coûts, tout en fournissant des données exploitables aux différents niveaux de décision. Ce système sera accessible aux responsables administratifs, aux ingénieurs de projet, aux organes de contrôle financier, ainsi qu’aux parties prenantes locales, afin d'assurer un pilotage plus efficace et plus transparent des projets.

La démarche s’inscrit dans une stratégie plus large de numérisation de la commande publique, amorcée depuis plusieurs années en Algérie. Elle intervient dans un contexte où le secteur des infrastructures fait face à de multiples défis, notamment des retards chroniques, des hausses imprévues des coûts, et une faible transparence dans le suivi des projets. Ces problèmes freinent la performance des investissements publics et pèsent sur le budget de l’État.

La plateforme développée par la Caisse nationale d’équipement pour le développement (CNED), bras technique du Trésor public, intègre des indicateurs de performance, des outils de reporting automatisés et permet de lier les dépenses aux progrès réels sur le terrain.

En rendant l’information accessible de manière centralisée et instantanée, le système numérique devrait permettre de mieux maîtriser les coûts, respecter les délais et renforcer la transparence dans l’utilisation des fonds publics. Il s’agit également de poser les bases d’une gouvernance plus efficace des investissements et d’améliorer la qualité globale des infrastructures livrées.

Samira Njoya

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Posted On mardi, 22 juillet 2025 06:02 Written by

Face à la prolifération des faux diplômes et aux lenteurs administratives, la RDC mise sur le numérique et la blockchain pour restaurer la confiance dans son système éducatif.

La République démocratique du Congo a officiellement lancé « e-Diplôme », une plateforme numérique destinée à dématérialiser et sécuriser l’émission des diplômes d’État grâce à la technologie blockchain. L’annonce a été faite à l'issue du Conseil des ministres tenu le vendredi 18 juillet à Kinshasa.

« La plateforme e-Diplôme constitue un tournant décisif dans la modernisation du système éducatif congolais. Cette avancée majeure vers la transparence, la modernisation et la souveraineté numérique positionne le système éducatif de la RDC comme un modèle de gouvernance en Afrique centrale », a déclaré le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya Katembwe (photo, à droite).

Accessible via la plateforme www.schoolap.cd, le système introduit une gestion centralisée, numérique et hautement sécurisée des diplômes d’État. Chaque titre académique sera enregistré et authentifié par la technologie blockchain, permettant une vérification immédiate en ligne par les diplômés, les employeurs, les universités ou encore les ambassades. Le dispositif garantit aussi un archivage permanent, à l’abri des pertes de données et de la détérioration physique.

Cette initiative s’inscrit dans un contexte où la fraude aux diplômes reste un défi majeur pour les institutions éducatives congolaises et africaines en général. Elle intervient dans le cadre plus large des réformes engagées par le gouvernement pour moderniser l’administration publique et promouvoir la souveraineté numérique, notamment par la numérisation des services essentiels.

En supprimant la dépendance aux documents papier et aux processus manuels, e-Diplôme devrait permettre de fluidifier les échanges entre les administrations éducatives, les établissements et les recruteurs. Le dispositif devrait réduire les délais de vérification, limiter les erreurs humaines et simplifier les démarches des diplômés. À l’échelle du marché du travail, il devrait également contribuer à restaurer la crédibilité des titres délivrés en RDC et freiner la circulation des faux diplômes, souvent responsables d’un climat de méfiance et d’obstacles à l’insertion professionnelle.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On lundi, 21 juillet 2025 10:45 Written by

Face aux défis de la transformation numérique, les partenariats stratégiques entre pays deviennent essentiels pour partager expertises, technologies et bonnes pratiques. En Afrique, cette coopération permet d’accélérer la modernisation des services publics et le renforcement des capacités.

En marge de la 60ᵉ session du conseil d’administration du Centre africain de formation et de recherche en administration pour le développement (CAFRAD), tenue le mardi 15 juillet à Rabat, le ministre camerounais de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Joseph Lé (photo, à droite), a été reçu en audience par son homologue marocaine, Amal El Fallah Seghrouchni (photo, à gauche), chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration.

Lors de cet entretien, les deux responsables ont convenu de renforcer la coopération entre le Cameroun et le Maroc dans le domaine de la transformation numérique des administrations publiques. Parmi les pistes de collaboration évoquées figure l’organisation future d’assises africaines sur la modernisation de l’administration, en mettant particulièrement l’accent sur l’intelligence artificielle (IA) comme levier de performance, de transparence et d’efficacité dans la gouvernance publique.

Cette rencontre s’inscrit dans la mise en œuvre des réformes administratives engagées au Cameroun. À cet effet, le pays a lancé début 2025 le progiciel AIGLES (Application informatique de gestion logique des effectifs et de la solde), un outil numérique intégré qui permet de centraliser la gestion des carrières et de la solde des agents publics. Ce système, salué pour sa capacité à rationaliser la gestion des ressources humaines dans l’administration, incarne les efforts du gouvernement pour numériser les processus internes.

Le Maroc, qui se positionne comme l’un des pays africains les plus avancés en matière d’intelligence artificielle et de e-gouvernement, pourrait jouer un rôle clé dans l’accompagnement technique du Cameroun, en partageant son expertise dans la dématérialisation des services publics, le développement de systèmes intelligents et la formation des agents de l’État.

Le Cameroun reste en effet confronté à des défis en matière de gouvernance numérique. Selon le rapport 2024 des Nations Unies sur le développement de l’administration en ligne (E-Government Development Index), le pays se classe 155ᵉ sur 193, avec un indice de 0,4294, bien en dessous de la moyenne mondiale, établie à 0,6382. Ce partenariat avec le Maroc pourrait ainsi représenter une opportunité stratégique pour rattraper ce retard et inscrire durablement l’administration camerounaise dans l’ère du numérique intelligent.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 18 juillet 2025 12:28 Written by

Dans un contexte de baisse des investissements à destination des start-up africaines, une initiative portée par Village Capital avec le soutien de ses partenaires entend renforcer les écosystèmes entrepreneuriaux africains en misant sur des solutions locales adaptées aux enjeux sociaux et climatiques.
 Alors que les financements en capital-risque ont reculé de près de 50 % sur le continent africain en 2023, selon les données de Partech Africa, Village Capital, en partenariat avec la Banque néerlandaise de développement entrepreneurial (FMO) et l’Agence néerlandaise pour les entreprises (RVO), a lancé le mardi 15 juillet une initiative visant à renforcer les écosystèmes d’innovation là où les capitaux peinent à affluer.

Baptisée Africa Ecosystem Catalysts Facility (AECF), cette facilité dotée de 4 millions de dollars entend appuyer des start-up locales en phase de démarrage, via un mécanisme original : le financement indirect à travers des organisations de soutien aux entrepreneurs (OEN) implantées localement.

Cinq OEN opérant au Ghana, au Nigeria et en Tanzanie ont été sélectionnées dans le cadre du programme, à savoir Reach for Change, Africa Fintech Foundry, Fate Foundation, Anza Entrepreneurs et Ennovate Ventures. Elles auront pour mission d’accompagner les jeunes pousses développant des solutions à fort impact en matière d’inclusion économique, d’accès à l’emploi, à l’énergie propre ou à des infrastructures résilientes au climat.

« Ce modèle nous permet d’investir sur tous les marchés tout en restant ancrés dans les réalités locales. Pour nous, il ne s’agit pas seulement d’approvisionnement, il s’agit de réaliser des investissements plus intelligents et plus informés en travaillant aux côtés de ceux qui construisent déjà et renforcent leurs communautés entrepreneuriales », a expliqué Nathaly Botero, directrice de l’innovation chez Village Capital.

L’approche intégrée de l’AECF repose sur une collaboration étroite avec les écosystèmes entrepreneuriaux locaux, afin de structurer les financements de manière adaptée et mieux orienter les capitaux vers les secteurs critiques. Il s’agit ainsi de combler le fossé entre les solutions innovantes développées par des start-up africaines et la rareté des fonds disponibles pour assurer leur passage à l’échelle.

Cette stratégie s’inscrit dans une dynamique où les acteurs internationaux privilégient de plus en plus les partenariats locaux pour maximiser l’impact des investissements. En ciblant des solutions spécifiques aux contextes africains et portées par des acteurs enracinés dans le tissu économique local, Village Capital espère catalyser un changement systémique durable.

Samira Njoya

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Posted On jeudi, 17 juillet 2025 12:42 Written by
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