Le gouvernement ambitionne de conduire Djibouti vers une émergence numérique d’ici 2035. Convaincu que la formation des jeunes est la clé de cette transformation, l'exécutif mise sur le développement des compétences technologiques pour atteindre cet objectif ambitieux.
Djibouti est sur le point de lancer une école dédiée au code et à l'informatique, baptisée Djibouti Code Campus (DCC). La signature des statuts officialisant la création de cette école a eu lieu le dimanche 13 octobre, sous le patronage de Mariam Hamadou Ali (photo), ministre de l'Economie numérique et de l'Innovation. Ce projet vise à former la jeunesse djiboutienne aux compétences du futur, en particulier dans le domaine de la programmation et des technologies de pointe.
🌍✨Sous le haut patronage de SE Madame Mariam Hamadou, la cérémonie de signature des statuts de l'association "Djibouti Code Campus" (DCC) a eu lieu aujourd'hui,dimanche 13 octobre 2024. Cette initiative s’inscrit dans la vision «Djibouti Smart Nation»,#DjiboutiCodeCampus pic.twitter.com/Y3kAGxGcxN
— MDENI (@MENIDjib) October 13, 2024
Dans son discours, Mariam Hamadou Ali a mis en lumière l'importance de cette initiative pour l'avenir du pays. « Le développement d’une nation repose avant tout sur son capital humain. En formant des experts dans les technologies de demain, nous donnons à notre jeunesse les moyens de contribuer activement à la prospérité et à la modernisation de Djibouti ».
Le Djibouti Code Campus s’inscrit pleinement dans la vision de la stratégie nationale « Smart Nation », qui vise à transformer Djibouti en un hub numérique en Afrique de l'Est. Inspiré par l'école de programmation Ecole 42, le DCC adopte une approche innovante centrée sur l'apprentissage par projets, l'autonomie et la collaboration. Cette méthode, déjà adoptée dans plusieurs grandes villes à travers le monde, a montré un taux d'insertion professionnelle supérieur à 90 %.
Le projet, soutenu par le secteur privé et des partenaires internationaux, a pour objectif de transformer l’avenir des jeunes Djiboutiens en leur offrant une formation gratuite et accessible, axée sur des compétences très recherchées à l’échelle mondiale, telles que le codage et l’intelligence artificielle. Cette initiative représente une opportunité unique pour réduire la fracture numérique, améliorer l’employabilité des jeunes et encourager l’esprit entrepreneurial. En misant sur ce modèle éducatif innovant, Djibouti prépare sa jeunesse à jouer un rôle essentiel dans l’économie numérique mondiale, tout en favorisant la modernisation et la croissance économique du pays.
Il est important de rappeler que le gouvernement djiboutien vise une émergence numérique d’ici 2035. En 2024, Djibouti a obtenu un score de 61,6 points sur 100 en matière de développement des TIC, selon le rapport « Measuring Digital Development – ICT Development Index 2024 » publié par l’Union internationale des télécommunications (UIT) en juin. Ce classement place Djibouti 17e en Afrique sur 45 pays, avec la Libye en tête (88,1 points). La moyenne du continent se situe à 50,3 points, ce qui positionne Djibouti au-dessus de la moyenne régionale et met en lumière les efforts déployés pour renforcer son secteur numérique.
Samira Njoya
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L'agriculture reste une composante essentielle de l'économie africaine. Ce secteur joue un rôle essentiel dans le maintien des moyens de subsistance, en particulier dans les zones rurales. Il est indispensable pour garantir la sécurité alimentaire et pour la création de richesse.
L'Agence nationale de développement des technologies de l'information (NITDA) et le Fonds national de développement agricole (NADF) collaboreront pour favoriser l’utilisation de technologies de pointe dans le secteur agricole national. A travers divers outils, notamment les véhicules aériens sans pilote (UAV), l'intelligence artificielle (IA), l'Internet des objets (IoT), l'analyse des données et la robotique, les deux partenaires se sont engagés à améliorer la productivité et la durabilité de l'agriculture nigériane.
La signature d’un accord de partenariat à cet effet a été dévoilée le jeudi 10 octobre. Sur sa page X, la NITDA souligne que cette collaboration « est destinée à stimuler l'innovation, conduisant à une efficacité accrue et à des rendements plus élevés, soutenant ainsi les efforts nationaux pour atteindre la sécurité alimentaire ». Au-delà de la sécurité alimentaire, des enjeux économiques existent également.
Selon les données du Bureau nigérian des statistiques, l'agriculture est un pilier majeur de l'économie nigériane. Il représente 1/5 du produit intérieur brut (PIB). Au premier trimestre 2024, le secteur agricole a progressé de 0,18 % (en glissement annuel) en termes réels, soit une augmentation de 1,08 % par rapport à la période correspondante de 2023. Cependant, le secteur a contribué à hauteur de 21,07 % au PIB global en termes réels au premier trimestre 2024, soit une contribution inférieure à celle du premier trimestre 2023 et à celle du quatrième trimestre 2023 qui s'élevaient respectivement à 21,66 % et 26,11 %. Le secteur unique de la production végétale représentait 19,24 % du PIB, estimé à 58 855 142, 27 millions de nairas (36 milliards USD).
Source : Nigeria Bureau of Statistics
Tirer parti des technologies dans l’agriculture nigériane est aussi source de diversification économique. En effet, le développement de l'agriculture intelligente peut réduire la dépendance du pays aux hydrocarbures. De plus, un secteur agricole moderne et innovant peut favoriser l’attrait d'investissements étrangers, renforçant ainsi l'économie nigériane.
Hikmatu Bilali
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Ces dernières années, le numérique a pris une place centrale dans le développement économique et social du Sénégal. Pour les années à venir, le gouvernement entend intensifier ses efforts et tirer pleinement parti des opportunités offertes par ce secteur en plein essor.
Le Sénégal a fait du numérique un pilier essentiel de sa stratégie de développement à long terme. Le lundi 14 octobre à Dakar, le gouvernement a officiellement présenté le document de politique nationale de développement intitulé « Sénégal 2050 », qui trace la voie vers une transformation profonde du pays qui prend en compte les technologies numériques.
« Aujourd'hui, le numérique est le moteur de l'économie mondiale. Notre ambition est de faire du numérique le moteur de l'économie sénégalaise demain, en favorisant une adoption à grande échelle pour améliorer la vie quotidienne, stimuler l'économie et renforcer la gouvernance », a déclaré Victor Ndiaye, PDG du cabinet Performances Group et co-auteur de l'Agenda national de transformation « Sénégal 2050 ».
Au cours des 25 prochaines années, le Sénégal ambitionne de numériser l'ensemble des secteurs de son économie. Parmi les priorités figurent la numérisation du foncier et des biens immobiliers, une initiative visant à renforcer l'équité dans l'accès à la terre et à améliorer la justice fiscale. De plus, un système d'identité numérique fiable sera mis en place pour permettre aux citoyens de se connecter simplement à différents services en ligne.
Le développement d’infrastructures de qualité, telles que des campus dédiés à l'innovation et à la formation, et d'infrastructures numériques robustes figure également au cœur de cette stratégie. Le plan prévoit la création de nouvelles villes intelligentes qui serviront de centres de développement technologique et économique.
Sur le plan du capital humain, le document met l'accent sur la création d'un écosystème dynamique d'activités économiques et de petites et moyennes entreprises (PME) soutenu par trois à quatre secteurs clés de croissance. Ces secteurs seront portés par des champions locaux, dont l'objectif sera de produire des biens à forte valeur ajoutée destinés à l'exportation.
L’éducation et la formation seront également au cœur de cette transformation numérique. Les écoles, universités et centres de formation intégreront l’apprentissage des technologies de pointe dans leurs programmes, afin de préparer chaque Sénégalais à prendre part à cette nouvelle économie numérique.
La mise en œuvre de ces projets sera détaillée dans la stratégie numérique nationale « New Deal technologique » actuellement en cours d’élaboration, qui définira les étapes concrètes pour atteindre ces objectifs ambitieux. L’objectif final est de garantir une transformation numérique inclusive et durable, afin de positionner le Sénégal parmi les économies les plus avancées de la région à l’horizon 2050.
Samira Njoya
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Le gouvernement sénégalais voit l’intelligence artificielle comme une technologie capable de soutenir le développement de tous les secteurs. L’exécutif envisage la construction d’un centre de calcul dédié à l’IA entre autres initiatives.
Le ministère sénégalais de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, en partenariat avec l’Ambassade de France et AI HUB Sénégal, a lancé un fonds d’amorçage de 59 millions de francs CFA (environ 98 222 $) pour soutenir le développement de solutions à base d’intelligence artificielle (IA). L’appel à candidatures dévoilé le samedi 12 octobre est ouvert jusqu’au mardi 15 octobre.
— Ministère Communication - Télécoms et Numérique (@mctngouvsn) October 12, 2024
Dans le cadre de ce projet, des subventions allant de 5000 euro (5466 USD) à 10 000 euros seront octroyées à des entrepreneurs sénégalais dans plusieurs secteurs d’activités. Il s’agit notamment de l’agriculture, l’éducation, l’énergie, l’e-commerce, la finance, la santé, les services aux entreprises, les transports, les services aux entreprises…
Dans le formulaire d’inscription, il est demandé aux entrepreneurs d’expliquer ce en quoi leurs solutions se distinguent de celles déjà présentes sur le marché. « Cela peut inclure des aspects tels que l’utilisation de technologies avancées, une approche nouvelle pour résoudre un problème, une méthode novatrice de production ou de prestation de services, ou encore une valeur ajoutée significative répondant à un besoin non satisfait ».
Cette initiative peut s’inscrire dans le cadre des efforts engagés par le gouvernement sénégalais pour accélérer le développement de l’intelligence artificielle. L’exécutif envisage par exemple la construction d’un centre de calcul dédié à l’IA en partenariat avec la société technologique américaine Meta. Le projet discuté en septembre dernier, en marge de la 79e assemblée générale des Nations unies, cadre avec la nouvelle stratégie de transformation numérique, SN 2034, appelée « New Deal Technologique ». A travers le pilier 4 de la stratégie, le gouvernement s’est donné pour objectif de créer un environnement favorable à l’innovation et à l’entrepreneuriat technologique.
L’intégration des technologies d’IA permet aux petites et moyennes entreprises d’exploiter les données pour prendre des décisions éclairées, améliorer l’efficacité opérationnelle et personnaliser l’expérience client, selon une étude de l’International Journal of Science and Research Archive. Dans le domaine de l’agriculture par exemple, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) estime que « les outils d’IA peuvent fournir des données en temps réel, effectuer des analyses prédictives et exécuter des algorithmes pour optimiser les pratiques agricoles afin d’améliorer les rendements des cultures, de renforcer la qualité des produits, l’accès au marché et au crédit, et de réduire les coûts de production ».
Isaac K. Kassouwi
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A l'instar de nombreux pays africains, l'Algérie s'efforce d'améliorer le niveau de vie et de moderniser ses infrastructures. Le lancement d’un système de paiement instantané s'inscrit dans ces efforts pour une prospérité durable et une inclusion financière renforcée.
L’Algérie se prépare à lancer un système de paiement électronique instantané dans les prochains mois. C’est ce qu’a annoncé Nabil Dahia, vice-directeur général du Centre de pré-compensation interbancaire (CPI), lors de la Conférence internationale sur les paiements numériques organisée la semaine passée par le ministère algérien des Finances et la Banque d’Algérie, en partenariat avec le Fonds monétaire arabe (FMA).
« La Banque d’Algérie se prépare au lancement du projet de système de paiement instantané afin d’atteindre des objectifs stratégiques liés à l’inclusion financière, d’améliorer l’accès aux services de paiement et de réduire les coûts et les risques associés aux transactions », a déclaré Nabil Dahia.
Le futur système permettra d’effectuer des transactions financières en ligne de manière instantanée, permettant aux commerçants de recevoir immédiatement le montant des transactions. A l’heure actuelle, les fonds versés par les clients sont crédités sur le compte du commerçant après un délai pouvant atteindre 72 heures. Cette évolution représente un saut qualitatif dans le secteur des services bancaires, visant à fluidifier les paiements et à faciliter les échanges.
L'initiative s'inscrit dans le cadre des efforts du gouvernement pour promouvoir l’adoption des paiements électroniques et généraliser l’utilisation des services bancaires numériques. Elle vise également à accélérer la numérisation des transactions commerciales et à renforcer l’inclusion financière, en facilitant l’accès de tous les citoyens, y compris les non-bancarisés, aux services de paiement modernes.
Les résultats de ces efforts sont déjà visibles, notamment à travers le dernier rapport de l’Union internationale des télécommunications (UIT) sur le niveau de développement TIC. Ce rapport, publié en juin, attribue à l’Algérie un score de 80,9 sur 100, une nette progression par rapport aux 77,8 points obtenus en 2023. Cette augmentation témoigne des actions concrètes menées par le gouvernement pour moderniser ses infrastructures numériques et améliorer l’accès aux TIC.
Le lancement du système de paiement instantané devrait ainsi renforcer la compétitivité du pays dans l’économie numérique, faciliter les transactions pour les entreprises et les particuliers, et contribuer à la réduction de l’usage de l’argent liquide. En parallèle, il pourrait ouvrir la voie à d'autres innovations dans le secteur bancaire, telles que l'intégration des portefeuilles mobiles et l’expansion des services financiers inclusifs, notamment pour les populations rurales.
Samira Njoya
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Les TIC sont au cœur de la transformation numérique, devenue une priorité majeure pour de nombreux gouvernements africains. Afin de réaliser leurs objectifs plus rapidement, les Etats misent sur des partenariats et collaborations mutuelles.
La Côte d'Ivoire et la Guinée unissent leurs forces pour accélérer leur transformation numérique respective. Le vendredi 11 octobre à Conakry, deux protocoles d'accord ont été signés entre le ministre ivoirien de la Transition numérique et de la Digitalisation, Kalil Konaté (photo, à gauche), et la ministre guinéenne des Postes, Télécommunications et de l'Economie numérique, Rose Pola Pricemou (photo, à droite).
« Cet accord, résultat de négociations approfondies, a pour objectif de renforcer la coopération et de mutualiser les expertises dans plusieurs secteurs stratégiques du numérique, notamment l'interconnexion par fibre optique, la collaboration dans les services postaux et le partage de compétences en matière de télécommunications et de technologies numériques », a déclaré la Guinée dans un communiqué officiel.
Outre l'interconnexion physique des infrastructures, l'accord prévoit le développement de services numériques innovants, le renforcement de la cybersécurité et la promotion de l'inclusion numérique. Des projets pilotes sont prévus dans les domaines de l'agriculture intelligente, de la santé numérique et de l’éducation en ligne.
Cette initiative s'inscrit dans un contexte régional marqué par la volonté d’approfondir l'intégration numérique en Afrique de l'Ouest, avec pour ambition la création d'un marché numérique unique. Elle accompagne les efforts de modernisation des deux pays dans tous les secteurs d'activité, tout en favorisant la construction d'infrastructures de télécommunications performantes et l'amélioration des services numériques.
Cette coopération devrait permettre d’améliorer la qualité et la couverture des services de connectivité dans les deux pays. Selon les dernières données officielles, la Guinée compte 13,4 millions d’abonnés à la téléphonie mobile et 7,7 millions d’abonnés à Internet pour une population d'environ 15 millions d’habitants. En Côte d'Ivoire, le taux de pénétration de la téléphonie mobile s'élève à 172,2 %, tandis que celui d'Internet atteint 93,7 %, selon l’Autorité de régulation des télécommunications (ARTCI).
Samira Njoya
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L'intégration des TIC dans les systèmes éducatifs des pays africains connaît une dynamique croissante marquée par des initiatives novatrices visant à moderniser l'apprentissage. Malgré cette avancée prometteuse, divers défis subsistent, notamment l'accès inégal aux infrastructures numériques.
Le Gabon ambitionne de connecter tous ses établissements scolaires à Internet pour accélérer la modernisation de son système éducatif. Dans ce cadre, le mercredi 9 octobre, la ministre de l’Education nationale, Camelia Ntoutoume Leclercq, et le ministre de l’Economie numérique, le général Bonjean Frédérik Mbanza, ont signé une convention de partenariat.
Selon les ministres concernés, l'initiative vise à déployer des infrastructures numériques dans les lycées et collèges du pays, y compris dans les zones blanches, afin d'améliorer l'accès à l'enseignement numérique pour tous les élèves.
Le partenariat s’inscrit dans la stratégie du gouvernement de transition, qui entend utiliser la numérisation des secteurs, notamment celui de l’éducation, comme moteur de croissance économique et sociale. Il complète les initiatives en cours, comme le projet ambitieux mené avec l'UNICEF, qui vise à connecter 95 % des écoles publiques et confessionnelles du Gabon d'ici 2027. A ce jour, 27 écoles à travers les neuf provinces du pays sont déjà connectées, permettant à 6700 élèves de se familiariser avec l’apprentissage numérique.
En connectant ses écoles à Internet, le Gabon se positionne comme un précurseur en Afrique centrale dans l’intégration du numérique dans l’éducation. Cette démarche permettra non seulement de combler le fossé numérique, mais aussi de préparer les jeunes générations aux défis d’une économie mondiale de plus en plus numérisée. Le pays espère ainsi former une main-d’œuvre qualifiée, capable de contribuer activement à la transformation économique du Gabon à moyen et long terme.
Samira Njoya
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L'exécutif congolais s'est engagé à faire du numérique un catalyseur pour l'intégration, la bonne gouvernance et la croissance économique d'ici 2025. La création d'infrastructures appropriées constitue l'un des piliers essentiels de cette ambition.
Silikin Village, un hub technologique et entrepreneurial situé à Kinshasa, a été officiellement inauguré le jeudi 10 octobre par le président Félix Tshisekedi (photo, au centre). Ce centre — qui a pour objectif de créer un écosystème d’entrepreneuriat numérique comprenant des offres de soutien pour les membres (entrepreneurs) en collaboration avec des partenaires locaux et internationaux — a été initié par Texaf Digital, la filiale digitale de de la holding Texaf.
Lors de la cérémonie d’ouverture, le président Tshisekedi était accompagné de plusieurs personnalités, dont le ministre des Postes, Télécommunications et Numérique, Augustin Kibassa Maliba, ainsi que du représentant de la Banque mondiale, Albert Zeufack.
« Le président Tshisekedi a un rêve : voir émerger des millionnaires congolais. Ce rêve est à portée de main. Nous avons aujourd’hui, dans cet espace, des personnes capables de le réaliser », a déclaré le directeur général de Silikin Village, Gérald Croonenberghs. « Ce que nous inaugurons aujourd’hui marque le début d’une nouvelle ère », a-t-il ajouté.
« Ce hub est le fruit de la rencontre entre trois partenaires en pleine mutation : le gouvernement congolais, avec une volonté de faire du numérique un des piliers essentiels de son programme de développement, la Banque mondiale, qui fait du digital une de ses priorités pour la RDC, et Texaf, qui a compris très tôt que le futur, c’est le numérique », a indiqué Albert Zeufack.
Cette troisième phase de Silikin Village, couvrant 6000 m², comprend des bureaux meublés, des espaces de coworking, des salles de réunion partagées et un auditorium. Livrée au début du second semestre, elle vise à créer un environnement propice à la formalisation de l’entrepreneuriat, afin de permettre aux porteurs de start-up de se lancer avec efficacité.
Les services proposés incluent des formations, des programmes d’incubation, ainsi que l’accueil de start-up et d’entreprises internationales souhaitant s’implanter en RDC. Le projet a bénéficié d’un financement bancaire de 5,5 millions de dollars, à un taux d’intérêt fixe de 7 %, remboursable sur une période de six ans. Un plan d’expansion est en cours, visant à porter la superficie à près de 9000 m² d’espaces de travail d’ici fin 2024.
Georges Auréole Bamba
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Selon l’UIT, les Seychelles figurent parmi les pays africains les plus avancés en développement des TIC. Toutefois, l’institution souligne que des progrès sont encore nécessaires sur la question de la cybersécurité.
Les Seychelles vont rejoindre la Convention de Budapest sur la cybercriminalité. Le gouvernement a approuvé les démarches nécessaires lors de sa réunion du mercredi 9 octobre. Il a également été recommandé d’apporter des modifications mineures à la loi seychelloise sur la criminalité informatique (CRCA) afin d’affiner les définitions, d’améliorer les lois de procédure et de développer la coopération internationale.
« La Convention de Budapest est considérée comme la convention la plus moderne qui aide tous les pays à lutter contre la cybercriminalité. En faisant partie de la Convention de Budapest, cela nous donnera accès à des niveaux plus élevés de coopération internationale, ce qui nous mettra, en tant que pays, au même niveau, conformément aux normes internationales », a déclaré Ahmed Afif, vice-président des Seychelles.
Cette initiative vise à aligner le cadre juridique seychellois en matière de cybersécurité sur les normes mondiales, conformément à la Stratégie nationale de cybersécurité 2019-2024. A travers le document, le gouvernement veut rendre les Seychelles « résilientes face aux cybermenaces afin de continuer à tirer parti des TIC pour contribuer au développement économique et social du pays ».
Pour rappel, les Seychelles sont le troisième pays africain en matière de développement des TIC selon le rapport « Measuring digital development – ICT Development Index 2024 » de l’Union internationale des télécommunications (UIT) publié fin juin 2024. Le pays a enregistré un score de 84,7 points sur 100, à 3,4 points du premier (Maroc). Le score moyen en Afrique (47 pays) s’est établi à 50,3 points.
En matière de cybersécurité, les Seychelles sont classées dans la catégorie « Evolutif » aux côtés de 20 autres pays africains, selon le « Global Cybersecurity Index 2024 (GCI) » de l’UIT publié en septembre 2024. Le pays se distingue par ses points forts en mesures juridiques et en coopération, mais présente des lacunes dans les mesures techniques, organisationnelles et le développement des capacités.
Isaac K. Kassouwi
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Comme de nombreux pays africains, la Mauritanie et l’Algérie ont placé le numérique au cœur de leur développement économique. Pour réussir la transformation numérique, ces pays doivent renforcer leur cybersécurité.
Le mardi 8 octobre, l’Autorité nationale de protection des données à caractère personnel d’Algérie (ANPDP) et son homologue mauritanienne ont conclu un accord de partenariat. Cet accord vise à renforcer leur coopération à travers l’échange d’expériences et d’expertises en matière de protection des données personnelles.
« Cet accord est de nature à garantir un cadre idoine de coopération dans le domaine de la protection des données personnelles et à l’issue duquel, des décisions et des recommandations importantes seront prises », a déclaré Samir Bourehil (photo, à droite), président de l’ANPDP.
Ce partenariat sur la protection des données personnelles devrait permettre de renforcer la cybersécurité de la Mauritanie et de l’Algérie alors que les deux pays placent la transformation numérique au cœur de leur développement économique. De plus, cet accord intervient dans un contexte d’essor du commerce numérique, où les flux de données ne sont pas limités aux territoires nationaux, selon la Banque mondiale.
« Les transferts de fonds ou le commerce électronique transfrontaliers nécessitent des règles cohérentes entre les pays afin d’assurer un niveau similaire de protection des consommateurs. Il est nécessaire de parvenir à un consensus régional sur les normes de protection des données pour garantir la compatibilité et éviter la fragmentation », a déclaré l’institution de Bretton Woods dans le rapport « Regulating Digital Data in Africa » publié en mai 2024.
Isaac K. Kassouwi
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En septembre dernier, le Maroc a lancé son programme « Digital Morocco 2030 ». Depuis, diverses actions s'enchaînent dans le but d’atteindre les objectifs fixés dans le document de stratégie.
L'université Hassan II de Casablanca a conclu, le lundi 7 octobre, des conventions avec plusieurs entreprises technologiques. L'objectif est de proposer aux étudiants des formations adaptées, alignées sur les nouvelles exigences du marché de l'emploi dans le secteur des technologies.
Selon Fatima Zahra Alami (photo, à gauche), vice-présidente de l'université en charge des affaires académiques des étudiants, ce partenariat vise à offrir aux étudiants des compétences numériques en complément de leur formation académique. L'objectif est d'adapter cette formation aux exigences croissantes du marché du travail, où la transformation digitale occupe une place de plus en plus importante.
L’initiative s’inscrit dans le cadre du Plan national d’accélération de la transformation du système d’enseignement supérieur, de recherche scientifique et d’innovation lancé en février 2022. Elle s’aligne sur le programme Digital Morocco 2030, dont le but est de faire former 20 000 talents technologiques en 2026, 45 000 en 2030. Le document prévoit également la reconversion de quelque 50 000 personnes aux métiers du numérique à l’horizon 2030.
Dans cette optique, le renforcement des capacités des institutions de formations à former davantage de talents dans le numérique et la mise à l’échelle de différents mécanismes de reconversion (bootcamps, écoles de codages et programmes de certification) sont, entre autres, des mesures clés prises par les autorités marocaines.
Parmi les signataires de cette convention figurent les entreprises technologiques américaines Oracle, Cisco, DXC, et Fortinet, ainsi que le chinois Huawei et l'entreprise marocaine NearSecure.
Adoni Conrad Quenum
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Le développement de l’e-santé en Afrique devrait faciliter l'accès aux soins pour des millions de personnes, même dans les zones reculées. Bien que le continent soit en retard, il met tout en œuvre pour combler ce fossé technologique et améliorer ses systèmes de santé.
Le Togo franchit une nouvelle étape dans sa transformation numérique avec le lancement des travaux de construction d’un Centre national de santé digitale (CNSD) à Lomé. Ce projet, financé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Togo, vise à améliorer l’accessibilité des soins de santé grâce à l’utilisation des nouvelles technologies.
Le @TogoOfficiel franchit une nouvelle étape dans l'amélioration de la santé des populations.
— Pnud Togo (@PnudTogo) October 9, 2024
Pose demain 10/10/2024 de la première pierre des travaux de construction du Centre National de #SantéDigitale (CNSD) avec le financement du @PnudTogo
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« Le Centre national de santé digitale va assurer la gouvernance opérationnelle des activités de santé numérique à travers la mise en place de fondamentaux, comme l’interopérabilité et la conformité des projets, ainsi que la collecte des données sanitaires pour participer à la surveillance épidémiologique », a déclaré Aristide Afèignindou Gnassingbé, ministre conseiller de la Santé, mission permanente du Togo auprès de l’ONU à Genève, et coordinateur national de la santé digitale au Togo.
Le lancement du CNSD s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale Togo Digital 2025. Ce projet, annoncé à la suite de la pandémie de Covid-19, a révélé l'importance d'intégrer les TIC dans le secteur de la santé. Parmi les innovations prévues, la télémédecine, une branche clé de la santé numérique devenue un outil incontournable. Elle permettra de faciliter la téléconsultation, la téléexpertise, la télésurveillance et la télé-échographie.
Ce centre devrait également servir de plateforme pour le développement de solutions numériques en santé, en renforçant la capacité de réponse aux crises sanitaires à travers des systèmes de surveillance automatisés et une gestion optimisée des ressources médicales. En outre, il permettra d’accélérer la numérisation des infrastructures de santé à travers le pays, notamment en intégrant des dossiers médicaux électroniques et en favorisant la formation des professionnels de la santé aux nouvelles technologies.
Samira Njoya
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Cet investissement a permis à la société de capital-risque Equator d’atteindre 54 millions $ pour la clôture de son premier fonds. Elle a d’ailleurs déjà investi dans 6 start-up opérant dans les technologies climatiques sur le continent.
La Société financière internationale (SFI), membre du Groupe de la Banque mondiale, a annoncé le jeudi 3 octobre l’investissement d’un montant de 5 millions $ dans Equator Fund Africa I, un fonds de capital-risque qui soutient les start-up d’Afrique subsaharienne opérant dans la technologie climatique. L’objectif est de permettre au continent africain de profiter des solutions durables proposées par ces différentes start-up dans la lutte contre le changement climatique.
« La technologie climatique est un domaine passionnant d'innovation et d'impact en Afrique, où les entreprises aident les économies à croître tout en réduisant les émissions et l'utilisation des ressources. L'investissement de la SFI dans Equator Africa reflète notre engagement à soutenir ces entreprises pour qu'elles apportent des solutions, des énergies renouvelables aux véhicules électriques », a indiqué Farid Fezoua, directeur mondial de la SFI pour les technologies, services et fonds de rupture.
Cet investissement intervient dans un contexte marqué par le besoin en financement du continent pour faire face au changement climatique. Les start-up africaines opérant sur ce secteur attirent de plus en plus de financement. Selon Africa: The Big Deal, elles ont capté 340 millions $ en 2019, 344 millions $ en 2020, 613 millions $ en 2021, 959 millions $ en 2022 et 1,1 milliard $ en 2023. En 2024, entre janvier et mai, les start-up opérant dans les technologies climatiques ont déjà attiré 325 millions $, soit 45 % des montants levés par les jeunes pousses africaines sur la période.
Par ailleurs, il faut souligner que le changement climatique est l’un des problèmes majeurs du continent. Selon Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement (BAD), « l'Afrique aura besoin de 277 milliards de dollars par an pour faire face au changement climatique, mais elle ne reçoit que 30 milliards de dollars par an ».
Adoni Conrad Quenum
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Le commerce électronique est en pleine expansion en Afrique. Il tire parti de sa population jeune et connectée, ainsi que des initiatives d'intégration continentale pour se développer.
En 2017, seulement 13 % des Africains faisaient des achats en ligne. Cependant, ce chiffre pourrait atteindre 40 % d'ici fin 2025, selon un rapport de l’entreprise de paiements transfrontaliers Nikulipe, publié en juillet 2024, portant sur les paiements et le commerce électronique en Afrique. Cette progression fait de l'e-commerce un levier important pour renforcer le commerce intra-africain.
Le rapport, intitulé « Payments and E-commerce in Africa 2024 », prévoit que le marché du commerce en ligne en Afrique augmentera de 15 milliards de dollars d'ici 2028. Soit une croissance de près de 49 % en quatre ans. Les données de Statista confirment cette tendance, prévoyant un taux de croissance annuel moyen de 11,7 % entre 2024 et 2028. Cela signifie que la taille du marché pourrait doubler par rapport à 2023, où les revenus étaient de 16,1 milliards de dollars.
Cette expansion est portée par une population jeune et connectée. En effet, l’Afrique, avec une médiane d'âge de 19,7 ans et plus de 1,4 milliard d'habitants, possède un fort potentiel démographique, souligne le rapport de la fintech. De plus, le taux d’utilisation d’Internet, qui était de 16 % en 2013, a plus que doublé en dix ans pour atteindre 37 % en 2023, selon l’Union internationale des télécommunications.
Malgré ce potentiel, le commerce électronique intra-africain fait face à plusieurs obstacles. Un rapport de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) mentionne que les infrastructures insuffisantes compliquent le commerce transfrontalier. Le manque d'harmonisation des réglementations sur le commerce électronique, entre les pays africains, accroît également la complexité des transactions transfrontalières.
Vers une intégration commerciale continentale
Plusieurs initiatives visent déjà à faciliter le commerce intra-africain. La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) a mis en place un protocole sur le commerce numérique, visant à harmoniser les réglementations et à simplifier les échanges en ligne entre les pays du continent. Des projets régionaux, tels que la Zone de libre-échange numérique du COMESA (Marché commun de l'Afrique orientale et australe), encouragent aussi le commerce électronique et l'intégration numérique entre les Etats membres.
De plus en plus d'acteurs africains de l'e-commerce se développent à l'échelle continentale. Jumia, une société panafricaine de commerce en ligne, est présente dans 11 pays et attire 5,7 millions de consommateurs actifs dans le monde. Anka Africa, basée en Côte d’Ivoire, regroupe plus de 20 000 boutiques en ligne dans 46 pays africains, et attire plus d'un million de visiteurs par mois.
Ces plateformes facilitent les échanges entre les pays africains en offrant une vitrine numérique aux producteurs locaux et en simplifiant la logistique transfrontalière.
Melchior Koba
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