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En quête de solutions innovantes pour accompagner sa transformation numérique, le Burkina Faso s’intéresse à un projet de Smart City. Une initiative qui s’inscrit dans la volonté du pays de moderniser ses infrastructures et de dynamiser son économie numérique.

La ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques, Aminata Zerbo/Sabane (photo, à droite), a reçu, le jeudi 9 octobre, une délégation de l’organisation tunisienne TUCAD, conduite par son président Anis Jaziri, venue proposer un projet de Smart City au Burkina Faso. L’idée consiste à construire une technopole dédiée aux technologies numériques, en s’appuyant sur l’expertise tunisienne pour accompagner les start-up, incubateurs et accélérateurs.

« La Tunisie dispose déjà d’une solide expérience et d’un écosystème dynamique pour accompagner les start-up, les incubateurs et les accélérateurs. Nous souhaitons partager cette expertise avec le Burkina Faso. Nous espérons que le projet se concrétisera prochainement afin que nous puissions contribuer à son financement et à sa mise en œuvre », a expliqué Anis Jaziri (photo, à gauche), soulignant l’importance de la coopération technique et du partenariat pour donner vie à l’initiative.

À l’issue de la rencontre, les deux parties ont convenu de poursuivre les échanges via leurs équipes techniques, afin de mener une étude approfondie sur la faisabilité du projet. Cette démarche inclura l’évaluation des besoins techniques, l’identification des infrastructures nécessaires, l’analyse des modèles de financement possibles et l’examen des modalités d’accompagnement opérationnel.

Ce projet s’inscrit dans un contexte africain marqué par une urbanisation rapide et la montée des technologies numériques. De plus en plus de pays explorent le modèle des villes intelligentes pour répondre aux défis de mobilité, d’énergie et de gouvernance urbaine. Ces initiatives combinent infrastructures numériques, gestion optimisée des services publics, plateformes de données et innovation locale afin d’améliorer la qualité de vie des citoyens et la durabilité des villes.

Selon la plateforme allemande de business intelligence Statista, le marché africain des Smart Cities devrait générer 1,5 milliard de dollars de revenus d’ici fin 2025, et atteindre 2,36 milliards d’ici 2030, soit une croissance annuelle moyenne de 12 %. Ces projets reposent souvent sur l’intégration de solutions numériques pour améliorer la mobilité, la gestion des déchets, la sécurité urbaine ou encore la connectivité.

Si concrétisé, le projet de Smart City de TUCAD pourrait jouer un rôle de catalyseur pour accélérer les transformations déjà engagées au Burkina Faso. Il contribuerait à stimuler la création d’emplois technologiques, à renforcer la compétitivité du secteur privé local et à améliorer l’accès aux services publics numériques. Il viendrait également valoriser les infrastructures existantes (fibre optique, centres de données, connectivité), tout en offrant un modèle de développement urbain numérique durable pour d’autres villes du pays.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On lundi, 13 octobre 2025 07:21 Written by

La modernisation de l’administration fiscale est au cœur des priorités du gouvernement gambien. Avec le déploiement d’un système intégré, le pays entend renforcer la transparence, optimiser la collecte des recettes et améliorer l’efficacité des services aux contribuables.

L’Autorité fiscale gambienne (GRA), à travers le ministère des Finances et des Affaires économiques, a signé le mardi 7 octobre un contrat de 7,27 millions de dollars avec le consortium Arabsoft–TMI pour déployer le Système intégré d’administration fiscale (ITAS). Financé par la Banque mondiale, le projet, d’une durée de 24 mois, comprend une garantie de deux ans et un programme de renforcement des capacités destiné aux équipes locales.

« Ce n’est pas seulement un contrat ; c’est une déclaration d’intention, un engagement audacieux à moderniser la gestion financière publique et à adopter la transformation numérique », a déclaré le ministre des Finances, Seedy Keita, lors de la cérémonie de signature à Banjul.

Le nouveau système ITAS remplacera le vieux GAMTAXNET et offrira une plateforme unifiée pour l’enregistrement, la déclaration, le paiement, l’audit et le recouvrement des impôts. Il introduira des services comme l’enregistrement en ligne, la déclaration électronique et les paiements numériques, réduisant ainsi les coûts de conformité pour les contribuables et améliorant l’efficacité de l’administration.

Ces dernières années, la Gambie a déjà amorcé sa transition numérique dans le domaine fiscal, avec des résultats encourageants. Grâce à la mise en œuvre du système douanier ASYCUDA World, à l’introduction du timbre fiscal numérique et au lancement du projet Single Window, la GRA a réussi à accroître significativement ses recettes, atteignant près de 19,2 milliards de dalasis (soit environ 270,6 millions de dollars) en 2024, au-delà de son objectif initial.

Toutefois, ces initiatives demeurent fragmentées et ne couvrent pas l’ensemble de la chaîne de gestion fiscale. Plusieurs plateformes coexistent sans interconnexion fluide, compliquant le suivi des contribuables et la consolidation des données budgétaires.

Dans ce contexte, la mise en place d’un système intégré comme ITAS s’impose comme une étape clé pour unifier, automatiser et sécuriser le dispositif fiscal national. À terme, la Gambie pourrait améliorer la collecte des recettes internes, réduire les fraudes fiscales, renforcer la transparence et faciliter l’accès des contribuables aux services fiscaux, tout en consolidant sa capacité de prévision budgétaire.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On vendredi, 10 octobre 2025 10:47 Written by

Confronté aux effets croissants du changement climatique, le Cameroun mise sur l’innovation verte pour concilier développement économique et durabilité. Le renforcement des compétences en technologies climatiques devient un impératif pour bâtir un avenir résilient et compétitif.

Le Cameroon Climate Innovation Hub (CAMCIH), une organisation non gouvernementale dédiée à la promotion de l’innovation climatique et du développement durable, a été officiellement lancé jeudi 2 octobre au sein de l’Université des TIC de Yaoundé. Ce hub, hébergé au sein de l’établissement, ambitionne de renforcer la recherche, la technologie et l’entrepreneuriat vert afin d’apporter des réponses concrètes aux défis environnementaux et économiques du Cameroun.

Le CAMCIH servira de plateforme d’incubation et de collaboration entre chercheurs, jeunes innovateurs, entreprises et décideurs publics. Il soutiendra la mise au point de solutions locales dans des domaines tels que les énergies renouvelables, l’agriculture durable, la gestion des déchets et la résilience urbaine. Le centre prévoit également des programmes de formation et de transfert de compétences afin de doter les jeunes de capacités techniques et entrepreneuriales dans les technologies vertes.

Le lancement de ce hub intervient dans un contexte où le Cameroun fait face à une intensification des impacts climatiques : inondations récurrentes, sécheresses dans le Nord et baisse de la productivité agricole. Selon le Centre mondial sur l’adaptation (GCA), le pays pourrait subir une perte de 4 à 10 % de son PIB d’ici 2050 si aucune mesure d’adaptation n’est mise en œuvre.

L’enjeu du CAMCIH est donc de positionner le Cameroun comme un acteur régional de l’innovation climatique, capable de transformer la recherche scientifique en opportunités économiques. En misant sur les technologies vertes et la créativité des jeunes, le pays espère réduire sa vulnérabilité climatique tout en stimulant une croissance plus durable et inclusive.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On jeudi, 09 octobre 2025 11:51 Written by

Alors que la demande mondiale en talents technologiques explose, la formation au codage et à la programmation s’impose comme un moteur d’emploi et d’innovation pour la jeunesse africaine. Elle ouvre la voie à une nouvelle génération de créateurs capables de bâtir les solutions numériques de demain.

Kigali abrite désormais New Generation Academy, la première école au Rwanda accréditée pour proposer un enseignement professionnel en programmation logicielle et systèmes embarqués. Le programme, dont le lancement est prévu le13 octobre, s’adresse aux étudiants ayant terminé le niveau Senior 3 et obtenu d’excellents résultats aux examens nationaux 2024/2025.

New Generation Academy se distingue par son approche pratique et basée sur des projets. Dès les premières années, les élèves sont initiés au codage, à la robotique et aux STEM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques). L’école met l’accent sur la formation concrète, avec des programmes adaptés aux étudiants du système national et aux filières internationales, via un certificat d’équivalence délivré par le Higher Education Council (HEC).

Le lancement de cette école intervient dans un contexte africain où le codage et l’éducation technologique connaissent un essor rapide. L’objectif est de répondre à la demande croissante en compétences numériques et de préparer les jeunes à des carrières dans l’économie numérique émergente. Selon le rapport « Foresight Africa 2025–2030 » du think tank américain Brookings Institution, 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences numériques en Afrique subsaharienne.

Le programme de New Generation Academy devrait permettre aux étudiants d’acquérir des compétences avancées en programmation, de se familiariser avec des projets pratiques et d’intégrer des technologies innovantes. À l’échelle africaine, ce type d’école contribue à former des talents capables de soutenir le développement des start-up et la transformation numérique.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On jeudi, 09 octobre 2025 08:16 Written by

A l’ère du numérique, la technologie devient un levier essentiel pour préserver, valoriser et diffuser le patrimoine culturel africain. L’intégration d’outils digitaux permet de rendre l’histoire et les arts accessibles à un public mondial tout en modernisant la gestion des institutions culturelles.

Le Centre pour les arts noirs et africains et la civilisation (CBAAC), un organisme paraétatique nigérian, a signé la semaine dernière un protocole d’accord avec DigitA, un cabinet africain de stratégie numérique. L’accord vise à renforcer le rôle de la technologie et de l’innovation dans la promotion et la préservation de la culture et du patrimoine africains.

« La préservation et la promotion culturelles au XXIe siècle doivent aller de pair avec l’innovation. Ce partenariat avec DigitA reflète notre vision d’amener le patrimoine culturel africain au public mondial grâce à la technologie », a déclaré Aisha Adamu Augie (photo), directrice générale du CBAAC.

Dans le cadre de l’accord, DigitA devient le conseiller numérique officiel du CBAAC. L’entreprise accompagnera le centre dans la conception de stratégies de transformation digitale, la mise en place d’infrastructures technologiques, ainsi que la formation et le renforcement des capacités des acteurs culturels. Le partenariat prévoit également le lancement de produits numériques évolutifs et d’initiatives d’innovation destinées à valoriser les arts et le patrimoine africains sur la scène internationale.

Cette initiative s’inscrit dans un contexte où la numérisation du patrimoine culturel devient une priorité stratégique pour les institutions africaines. À l’heure où les archives, les œuvres et les traditions orales risquent de disparaître, l’usage des technologies numériques, allant de l’intelligence artificielle à la réalité immersive, ouvre de nouvelles perspectives pour préserver, diffuser et monétiser la richesse culturelle du continent.

Au-delà de la préservation, ce partenariat ambitionne de faire du numérique un véritable catalyseur de développement créatif et économique. En intégrant les technologies numériques à la gestion du patrimoine, le CBAAC et DigitA entendent transformer la culture africaine en moteur d’innovation, d’emploi et d’influence, plaçant ainsi l’Afrique au cœur du dialogue culturel mondial.

Samira Njoya

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Posted On mercredi, 08 octobre 2025 09:28 Written by

Engagé dans une profonde transformation numérique, le pays mise sur les grands événements technologiques pour stimuler l’innovation et soutenir les start-up. Ces initiatives renforcent la souveraineté numérique nationale en créant des ponts entre investisseurs, talents et marchés.

Le Sénégal entame le dernier trimestre 2025 avec une série d’événements majeurs consacrés à l’innovation numérique. Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall (photo), a signé à cet effet, le vendredi 3 octobre, plusieurs conventions de partenariat destinées à faire des grands rendez-vous technologiques du pays des leviers d’emplois, d’usages et d’investissements.

Cette séquence s’ouvre avec Dakar SLUSH’D (9 au 10 octobre 2025), une première déclinaison africaine du salon international né à Helsinki conçu pour connecter investisseurs, start-up et porteurs de projets. Suivra le SIPEN organisé par OPTIC (16 au 17 octobre), plateforme d’échanges entre acteurs publics et privés, centrée sur les marchés B2B et la compétitivité numérique. Le SALTIS (25 au 26 novembre), dédié aux algorithmes et à la cybersécurité, entend aborder les enjeux éthiques de l’intelligence artificielle et la gouvernance des données, tandis que le NEXTEN Summit 2025 (3 au 5 décembre) réunira décideurs et innovateurs autour de l’IA et de la blockchain comme moteurs de croissance africaine.

En parallèle, une Learning Expedition à Montréal (25 octobre au 5 novembre) permettra à une délégation sénégalaise d’explorer l’écosystème technologique canadien, avec un accent sur les femmes et le numérique. Un Village planétaire olympique digital est également prévu en prélude aux JOJ Dakar 2026, dédiés à la jeunesse, au sport, à l’e-sport, au codage et aux contenus immersifs XR (réalité étendue).

Ces initiatives s’inscrivent dans un contexte marqué par la mise en œuvre du New Deal Technologique, qui prévoit le renforcement de la compétitivité numérique nationale à travers le soutien aux start-up, la formation des jeunes et l’adoption de technologies émergentes dans les services publics. La stratégie prévoit de créer plus de 500 start-up technologiques labellisées par l’État et de générer 150 000 emplois directs.

En soutenant ces événements, le gouvernement entend consolider l’écosystème technologique national, favoriser les synergies entre start-up, investisseurs et institutions publiques, et stimuler l’adoption des technologies émergentes dans les entreprises et les services publics. Ces rendez‑vous permettent de concrétiser l’innovation, de créer des emplois qualifiés pour les jeunes et d’ouvrir de nouvelles opportunités d’investissement.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mardi, 07 octobre 2025 14:37 Written by

L’intelligence artificielle pourrait générer 1500 milliards de dollars pour l’économie africaine d’ici 2030, selon Google. Pour ne pas rester en marge, la Sierra Leone mise sur l’IA et multiplie les initiatives pour moderniser son administration et ses secteurs clés.

Selon le classement 2024 des Nations unies sur le développement de l’e-gouvernement, la Sierra Leone se situe à la 172e position mondiale, avec un score de 0,3042 sur 1. Ce résultat souligne les défis persistants du pays en matière de numérisation et d’efficacité des services publics en ligne.

Pour relever ces défis, la Sierra Leone a choisi l’intelligence artificielle comme levier stratégique. En marge de la 80e Assemblée générale des Nations unies, le pays a signé un protocole d’accord avec Qhala, société de transformation numérique basée à Nairobi. L’objectif est de former les fonctionnaires à l’usage concret de l’IA dans leur travail quotidien. À travers des masterclass et des programmes ciblés, l’initiative vise à renforcer l’efficacité, améliorer la prise de décision et optimiser la qualité des services publics.

Le programme prévoit la formation de 500 fonctionnaires dès la première année, ainsi que la mise en place de 10 à 15 flux de travail basés sur l’IA. Ces mesures doivent permettre de renforcer les compétences des agents publics et d’intégrer l’intelligence artificielle dans les processus administratifs, afin d’améliorer la qualité et la rapidité des services publics.

Parallèlement, la Sierra Leone a lancé le jeudi 2 octobre une évaluation nationale de la préparation à l’IA, en partenariat avec la Banque mondiale. Cette initiative a pour ambition de cartographier les infrastructures, les compétences humaines et le cadre réglementaire nécessaires pour adopter l’IA dans l’ensemble des secteurs du pays, de la santé à l’éducation, en passant par l’agriculture, l’énergie et la sécurité. Les résultats préliminaires devraient permettre d’identifier les domaines prioritaires et de guider la stratégie nationale d’IA.

Ces initiatives s’inscrivent dans un contexte plus large de transformation numérique du pays, qui cherche à moderniser ses services et à rendre ses institutions plus réactives. L’IA, capable d’analyser rapidement de grandes quantités de données et de fournir des recommandations, pourrait devenir un moteur de développement pour tous les secteurs.

En intégrant l’IA à l’ensemble de l’administration et des secteurs clés, la Sierra Leone s’attaque à plusieurs problématiques structurelles, telles que l’inefficacité, les retards de traitement et le manque d’outils décisionnels. L’adoption de ces technologies pourrait transformer la gouvernance, améliorer la coordination intersectorielle et contribuer à un développement plus inclusif et axé sur les données pour tout le pays.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On mardi, 07 octobre 2025 06:45 Written by

Confrontés à des limites structurelles en matière de couverture sanitaire, les Comores misent sur le numérique pour transformer la gestion de leurs campagnes vaccinales. Une approche destinée à renforcer la traçabilité et à optimiser l’allocation des moyens.

Le samedi 4 octobre, l’Union des Comores a lancé sa campagne nationale de vaccination contre la rougeole et la rubéole en intégrant pour la première fois des outils numériques avancés. L’initiative, appuyée par l’OMS et des partenaires du Programme élargi de vaccination (PEV), est financée par l’Alliance du Vaccin Gavi.

« La digitalisation de nos outils est une innovation majeure. Elle nous permettra de disposer d’informations en temps réel pour prendre des décisions stratégiques et garantir le succès de la campagne », explique Chamsa Halidi, Coordinatrice du PEV aux Comores.

Concrètement, les agents de santé sont désormais équipés de mobiles intégrant la solution Open Data Kit (ODK), qui remplace les traditionnels formulaires papier. Les données sont saisies sur le terrain puis centralisées instantanément, alimentant des tableaux de bord interactifs et des cartes géospatiales. Ce dispositif permet d’évaluer la performance des équipes au jour le jour, d’identifier les zones mal couvertes et d’ajuster immédiatement les opérations. L’objectif est de vacciner plus de 101 330 enfants sur les trois îles : Ndzuwani, Ngazidja et Mwali.

L’initiative s’inscrit dans une dynamique régionale visant à réduire les inégalités d’accès aux soins et à renforcer les systèmes de santé par l’innovation. Elle intervient dans un contexte où les campagnes précédentes souffraient de retards dans le traitement des données, d’erreurs de saisie et d’une couverture inégale entre les îles. Les informations étaient alors souvent collectées sur papier, avec un suivi limité de la performance des équipes et une visibilité insuffisante pour les décideurs nationaux.

Grâce à ces outils numériques, le ministère de la Santé et ses partenaires espèrent renforcer la transparence, la redevabilité et l’efficacité des campagnes. Le suivi en temps réel devrait permettre de corriger rapidement les anomalies, d’assurer que tous les enfants soient vaccinés et d’optimiser la planification des interventions futures.

Au‑delà de la rougeole et de la rubéole, cette initiative jette les bases d’une numérisation durable des programmes de santé publique et pourrait servir de modèle pour d’autres États insulaires africains confrontés à des défis similaires en matière de suivi et de gestion sanitaire.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On lundi, 06 octobre 2025 10:36 Written by

La transformation numérique engagée au Sénégal touche tous les secteurs, y compris l’éducation. L’objectif visé est de moderniser les infrastructures scolaires et de préparer les jeunes générations aux exigences d’une économie numérique compétitive.

Le ministère de l’Éducation nationale a procédé, le vendredi 3 octobre, au lancement officiel de « PLANETE 3 », une plateforme numérique destinée à moderniser la gestion des écoles et établissements scolaires. Conçue et développée par des ingénieurs locaux, elle ambitionne de mettre fin à un système éducatif jugé fragmenté et cloisonné.

« PLANETE 3 n’est pas une simple évolution technologique. Elle incarne une rupture fondamentale et symbolise le passage irréversible vers une société éducative vivante, fluide, participative et connectée », a déclaré le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Guirassy (photo), lors de la cérémonie de lancement à Dakar.

Concrètement, la plateforme offre à chaque acteur du système éducatif une interface personnalisée. Elle intègre des fonctionnalités de suivi en temps réel des absences, des notes et des bulletins, ainsi que des outils d’accompagnement à distance pour les élèves en difficulté, développés avec l’appui de l’UNICEF. Des tableaux de bord intelligents permettront en outre aux responsables éducatifs, jusqu’au ministre, de disposer d’une visibilité nationale sur l’ensemble du système.

Ce lancement s’inscrit dans la dynamique de la Stratégie nationale du numérique pour l’éducation 2025-2029, d’un coût estimé à 130 milliards de francs CFA (environ 233 millions USD), dévoilée en janvier. Cette feuille de route vise à moderniser l’école sénégalaise et à renforcer son attractivité. L’initiative intervient par ailleurs quelques jours après le lancement d’un vaste programme de formation de 105 000 enseignants au numérique et à l’intelligence artificielle, destiné à accompagner la mutation pédagogique du pays.

Pour les enseignants, PLANETE 3 promet un allègement des tâches administratives afin de libérer du temps pour l’innovation pédagogique. Les parents devraient également bénéficier d’une meilleure visibilité grâce aux notifications en temps réel, tandis que les élèves pourront être suivis de manière plus personnalisée, notamment en cas de difficultés scolaires. Pour l’administration, l’outil constitue un levier de pilotage et de prise de décision, contribuant à une gouvernance éducative plus efficace et inclusive.

Cependant, plusieurs défis subsistent pour garantir le succès de la plateforme. Les problèmes de connectivité, le manque d’équipements informatiques dans certains établissements et les risques de surcharge en période d’affluence devront être résolus pour assurer une utilisation fluide et équitable de l’outil à l’échelle nationale.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Posted On lundi, 06 octobre 2025 08:04 Written by

L’Éthiopie a amorcé depuis 2023 la mise en place d’un système d’identité numérique à grande échelle. La Zambie entend s’appuyer sur cette expérience pour moderniser ses infrastructures, améliorer l’accès aux services publics et renforcer l’inclusion sociale et économique.

La Zambie et l’Éthiopie ont annoncé le jeudi 2 octobre la signature d'un protocole d’accord pour collaborer au déploiement de systèmes d’identité numérique nationaux. L’accord, conclu dans le cadre de la Commission permanente mixte de coopération entre les deux pays, vise à améliorer l’accès des citoyens aux services essentiels tout en renforçant la transparence et la responsabilité publique.

Le partenariat prévoit un transfert d’expertise de l’Éthiopie vers la Zambie, notamment en matière d’enrôlement biométrique, de normes ouvertes et de systèmes interopérables. La Zambie pourra ainsi s’appuyer sur l’expérience éthiopienne pour accélérer la modernisation de ses infrastructures d’identification.

L’Éthiopie a pris une longueur d’avance avec son programme national Fayda, lancé en 2023, qui ambitionne de fournir une identité numérique sécurisée à l’ensemble de la population. Plus de 25 millions de citoyens ont déjà été enrôlés, avec un objectif de 90 millions d’inscriptions d’ici 2027.

En Zambie, les efforts sont plus récents mais significatifs. Le pays a numérisé 81 % de ses anciennes cartes d’identité papier en seulement trois mois en 2024. Toutefois, des défis demeurent, notamment le faible taux d’enregistrement des naissances, estimé à 14 % en 2024, ce qui limite la couverture effective des systèmes d’identité.

Au-delà de l’amélioration des services publics, ce partenariat pourrait également stimuler l’inclusion financière et sociale. La Commission économique pour l’Afrique (UNECA) estime qu’un système d’identité numérique bien conçu pourrait générer une valeur équivalente à 3 à 7 % du PIB dans les pays africains, en réduisant les coûts administratifs et en facilitant l’intégration des citoyens dans l’économie formelle. Pour la Zambie comme pour l’Éthiopie, ce projet pourrait donc constituer un levier majeur de développement.

Cette coopération s’inscrit aussi dans la vision de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qui promeut des solutions numériques locales pour favoriser l’intégration régionale et le développement durable. En se dotant d’identités numériques interopérables, les deux pays posent les bases d’écosystèmes inclusifs capables de stimuler l’économie et de renforcer la confiance entre citoyens et institutions.

Si elle est menée à bien, l’initiative pourrait positionner la Zambie et l’Éthiopie à l’avant-garde de la transformation numérique en Afrique. Mais plusieurs défis persistent : assurer la protection des données personnelles, garantir l’interopérabilité entre plateformes, éviter l’exclusion des populations rurales ou peu connectées, et mobiliser des financements durables pour déployer et entretenir ces systèmes à grande échelle.

Samira Njoya

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Posted On vendredi, 03 octobre 2025 11:32 Written by
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