Les modifications de processus, de gestion des opérations ou d’interfaces clients impliquent des investissements substantiels de la part des entreprises. Cependant, les petites entreprises font face pour la plupart au manque de financement pour s’adapter aux nouvelles donnes.
La fintech panafricaine MFS Africa et le Centre du commerce international (ITC), une agence conjointe de l’Organisation mondiale du commerce et de l'Organisation des Nations unies, ont signé un partenariat pour accélérer la numérisation des marchés africains.
Selon le communiqué rendu public par l’agence des Nations unies le vendredi 9 décembre, les deux entités soutiendront les petites et moyennes entreprises (PME) dans 10 marchés africains (Bénin, Côte d'Ivoire, Ethiopie, Ghana, Mali, Rwanda, Sénégal, Ouganda, Tanzanie, Zambie) par l'intégration de produits, le renforcement des capacités en matière de fintech et de paiements numériques, l'exposition aux investissements et les réunions interentreprises.
📢To support African #SmallBusiness in financial digital inclusion, we partnered with @MFS_Africa, the continent's largest digital payments hub, to accelerate digitalization in 1⃣0⃣ countries.
— International Trade Centre (ITC) (@ITCnews) December 9, 2022
Learn more about what this partnership entails: https://t.co/jpokMrjmCF pic.twitter.com/vrIkRnPDWg
« Grâce à ce partenariat, le centre renforcera son engagement à soutenir les petites entreprises dans l'accès au financement et à la numérisation et s'attaquera conjointement à l'ODD 8 (travail décent et croissance économique). Ce partenariat est la prochaine étape de l'ambition d'ICT de collaborer avec le secteur privé pour mettre à l'échelle des solutions soutenant les petites entreprises », a déclaré Robert Skidmore, chef de la compétitivité des secteurs et des entreprises au Centre du commerce international.
A en croire le rapport du LSEG Africa Advisory Group, « The challenges and opportunities of SME financing in Africa », publié en 2018, les PME représentent un enjeu crucial dans la création d’emploi et la croissance économique. En Afrique, elles représentent environ 90 % des entreprises, créent entre 60 % et 80 % des emplois et contribuent à hauteur de 40 % du PIB. En comparaison, les PME aux Etats-Unis ou en Europe comptent respectivement pour 53 % et 65 % des entreprises.
Grâce à ce partenariat, l’ITC et MFS Africa contribueront à placer les petites entreprises au cœur de l'inclusion financière et de la numérisation. Le partenariat marque une étape importante dans la contribution à l'Agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable. Il permettra, selon Ali Ouedraogo, responsable de l'expansion chez MFS Africa, « de construire une nouvelle ère où les petites entreprises sont au cœur de la croissance économique pour le bénéfice de millions de citoyens africains »
Samira Njoya
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Le Maroc continue de multiplier des partenariats pour développer son secteur numérique. En octobre, le gouvernement avait annoncé que des partenariats internationaux, déjà signés, devraient contribuer à créer plus de 14 000 emplois directs dans le domaine du numérique au Maroc.
Le marché marocain des TIC est en plein développement et attire des entrepreneurs étrangers. Le pays a accueilli une mission de techs entrepreneurs portugais, du mardi 6 au vendredi 9 décembre, initiée en partenariat avec plusieurs opérateurs lusitaniens du domaine du numérique, à savoir l’Agence pour l’investissement et le commerce extérieur du Portugal (AICEP Portugal Global), l’Association nationale des jeunes entrepreneurs (ANJE), la Confédération des entreprises du Portugal (CIP) et l’Association des entreprises pour un réseau d’innovation d’Aveiro (INOVA-RIA).
Cette mission avait pour objectif de présenter le potentiel actuel de l’écosystème technologique portugais, d'identifier les opportunités d’affaires et nouer des partenariats avec les entreprises tech marocaines.
Pendant les quatre jours, les entreprises ont participé à des rencontres B2B à Casablanca, puis au forum pour l’administration publique marocaine et autres entités locales ayant des projets en cours dans le secteur technologique qui s’est tenu à Rabat. Il était question pour le Portugal de se présenter comme le partenaire privilégié du Maroc dans le secteur des TIC, en consolidant les relations entre les acteurs du secteur des deux pays.
Il faut noter que le Portugal se classe parmi les pays les plus favorables aux entreprises, les plus stables et les plus ouverts de l'Union européenne en matière d'innovation, de numérisation et d'expertise technique. Il est actuellement le 7e pays le plus avancé d’Europe d’après le rapport « Digitalisation in Europe 2020-2021». Selon le rapport sur la compétitivité mondiale, 2020 du Forum économique mondiale, il est le 6e pays au monde le mieux préparé à la transition énergétique et numérique, permettant une économie plus verte et plus inclusive.
Ainsi, grâce aux partenariats envisagés avec le Portugal, le Maroc pourra profiter des compétences et de l’expérience portugaise pour la réalisation des multiples projets prévus dans sa stratégie numérique. Signalons que le Maroc fait figure de pionnier en matière de transition numérique dans le Maghreb. Dès 2005, le pays mettait en place la stratégie « e-Maroc 2010 », suivie du plan « Maroc numérique 2013 », de « Maroc Digital 2020 » et « Horizon 2025 ». En 2020, il occupait la quatrième place du « Digital Risers » (classement des pays en matière de compétitivité digitale) des pays de la région MENA (Afrique du Nord et Moyen-Orient).
Samira Njoya
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Le gouvernement algérien a décidé de placer le programme d’e-gouvernement parmi ses priorités. Une décision qui porte ses fruits et qui permettra de favoriser la croissance économique, la création d'emplois et la qualité de vie.
Le gouvernement algérien a procédé, mercredi 7 décembre, au lancement officiel du portail gouvernemental numérique des services publics. Opérationnel sur l’adresse www.bawabatic.dz, le portail renferme plus de 300 services publics numérisés relevant de 29 départements ministériels.
Le portail offre l’opportunité au citoyen d’accéder, en temps réel 24h/24 et 7/7, à l'ensemble des services publics numérisés assurés par les différentes administrations, et de consulter les informations relatives aux différentes mesures administratives en un clic.
S’exprimant sur cette avancée considérable, le Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane, a affirmé que ce portail d’une grande importance pour le gouvernement favorisera « un accès unifié aux services numérisés, ce qui épargnera au citoyen la contrainte de chercher des services publics numérisés et la perte de temps en consultant plusieurs sites officiels ou portails sectoriels, vu leur multiplicité ».
En effet, depuis 2020, plusieurs réalisations ont été enregistrées en matière de renforcement des infrastructures, ce qui a permis à l’Algérie de créer une base solide pour une véritable transformation numérique. Ainsi, selon le rapport de l’Enquête e-gouvernement 2022 de l'ONU, « E-Government Survey 2022 The Future of Digital Government », sur les 193 Etats membres dans le développement de l'e-gouvernement, l’Algérie se classe 112e avec un indice d'e-gouvernance élevé et est parmi les 16 pays d’Afrique avec le meilleur niveau en 2022.
Signalons que la mise sur pied de ce portail rentre dans le cadre de la stratégie nationale de transition numérique du pays. Selon le Premier ministre, c’est un pas très important « sur la voie de la concrétisation du programme du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui a promis, dans son 25e engagement, la réalisation de la transition numérique, la généralisation de l'utilisation des TIC, notamment dans les administrations et les structures publiques et l'amélioration de la gouvernance du domaine économique ».
Samira Njoya
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Les technologies de l’information et de la communication appliquées à divers secteurs de l’économie sont désormais un moteur d’efficacité et de croissance. Au Cameroun, le gouvernement a décidé d'investir en conséquence pour soutenir le développement national.
Le président de la République, Paul Biya (photo), a signé le mardi 6 décembre un décret habilitant le ministre de l’Economie à signer avec l’Association internationale de développement (IDA), filiale de la Banque mondiale, un accord de crédit de 84,1 millions d’euros pour le financement du Projet d’accélération de la transformation numérique au Cameroun (PATNuC).
Selon les explications du ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel), ce projet en cours de mise en œuvre depuis 2021 vise à poursuivre les réformes et les politiques dans le secteur des TIC ; améliorer les compétences numériques des citoyens ; promouvoir le développement des applications et des services numériques ; et à accroître la portée et l’utilisation des services numériques pour stimuler l’emploi et l’entrepreneuriat au Cameroun.
Le PATNuC est divisé en trois composantes principales. La première concerne la mise en place de nouveaux cadres institutionnels, juridiques et réglementaires propices à la croissance du secteur numérique, le renforcement de la confiance numérique, la création de plateformes numériques et l’acquisition d’équipements pertinents pour un développement sécurisé et résilient des services numériques au Cameroun.
La deuxième composante se concentre sur la stimulation du marché local en facilitant l’accès à Internet et l’utilisation inclusive des TIC dans le tissu de développement économique du pays. « Son objectif spécifique est de promouvoir l’expansion des réseaux numériques dans les zones rurales en se concentrant sur les localités moins desservies, principalement par le biais de partenariats public-privé (PPP), en vue d’améliorer l’offre de service mobile à large bande dans ces localités », explique le Minpostel.
La dernière composante, apprend-on, se concentre sur le renforcement des technologies agricoles de rupture (DAT) afin d’améliorer les liens avec le marché et la création de valeur ajoutée par une utilisation accrue des solutions DAT par les communautés rurales ciblées.
S.A.
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Au Kenya, depuis 2015, 242 start-up ont levé 1,28 milliard $ auprès de 435 investisseurs. Et le rythme des levées de fonds s’accélère, particulièrement depuis le début de l’année en cours.
435 investisseurs ont injecté 1,28 milliard de dollars dans 242 start-up entre le 1er janvier 2015 et le 15 novembre 2022, selon un rapport publié le 7 décembre par Disrupt Africa, une plateforme de recherche et d’information spécialisée dans les écosystèmes tech en Afrique.
Ce montant place le Kenya au deuxième rang du classement des destinations d’investissement pour les fonds de capital-risque à l’affût de bonnes affaires sur la scène tech en Afrique, derrière le Nigeria (641 investisseurs et 2,06 milliards de dollars), mais devant l’Afrique du Sud, où 382 investisseurs ont injecté 993,6 millions de dollars dans 357 start-up durant la même période, et l’Egypte, où 318 start-up ont levé 791,07 millions de dollars auprès de 203 investisseurs.
Le rapport révèle également que le rythme des levées de fonds des jeunes pousses kenyanes s’est beaucoup accéléré depuis le début de l’année en cours. Le nombre des pépites de la tech qui ont réussi à séduire les investisseurs entre le 1er janvier et le 15 novembre 2022 a déjà atteint 63, ce qui représente 26% de l’ensemble des start-up qui ont réalisé des tours de table depuis 2015.
Le montant total des levées de fonds réalisées par les start-up kenyanes depuis le début de l’année en cours s’est élevé à 506,6 millions de dollars, soit un niveau record qui représente près du double de montant enregistré sur l’ensemble de l’année 2021 (291,9 millions).
La plus grosse levée de fonds réalisée cette année est la mobilisation de 75 millions de dollars par la start-up spécialisée dans la transition énergétique M-Kopa Solar, qui déploie des kits solaires permettant de fournir de l'électricité achetée à la journée par le biais de SMS.
97,4% des start-up sont basées à Nairobi
En ce qui concerne les opérations d’acquisitions de start-up, le Kenya est à la traîne par rapport aux autres principaux écosystèmes tech sur le continent. La première économie d’Afrique de l’Est a enregistré 10 acquisitions depuis que Disrupt Africa a commencé à recenser ce genre d’opérations en 2016, contre 38 acquisitions en Afrique du Sud, 27 en Egypte et 16 au Nigeria.
Le rapport souligne par ailleurs que le Kenya compte 308 jeunes pousses, dont 97,4% sont basées dans la capitale Nairobi.
La répartition des start-up kenyanes par secteur d’activités fait ressortir que les fintech tiennent le haut du pavé, avec 93 entités, soit 30,2% du total, devant les agritech (10,1%) et les start-up opérant dans le secteur de la santé (10,1%). Viennent ensuite les jeunes pousses actives dans les secteurs du commerce électronique (9,4%), du recrutement & gestion des ressources humaines (6,2%), de l’éducation (5,8%), de la logistique (4,5%), de la mobilité (2,6%), de l’énergie (2,3%) et du marketing (2,3%).
Par ailleurs que 140 start-up kenyanes, soit 45,5% du total des jeunes pousses du pays, ont bénéficié de programmes d’accélération ou d’incubation à l’échelle locale ou internationale.
Ce taux place le Kenya en tête des pays du continent en matière d’accompagnement des pépites de la tech grâce à des incubateurs ou des accélérateurs, devant le Nigeria (45,1%), l’Egypte (38,6%) et l’Afrique du Sud (25,7%).
Disrupt Africa estime qu'il existe environ 30 programmes d'incubation et d'accélération de start-up, privés et publics, disponibles dans le pays. Les startups kenyanes sont également régulièrement acceptées dans les principaux accélérateurs internationaux tels que Y Combinator, Techstars, 500 Global, Google for Startups et Facebook Accelerator.
Sur un autre plan, les start-up kenyanes, dont 17,9% comptent au moins une femme dans leur équipe fondatrice, emploient 11 462 personnes contre 19 334 personnes pour leurs homologues nigérianes. Les fintech, les agritech et les start-up spécialisées dans le e-commerce concentrent ensemble plus de 60% de ces emplois.
Les technologies numériques transforment l’économie mondiale. Cependant, beaucoup de pays en développement sont encore privés des bienfaits que leur apporterait le numérique. Il devient donc nécessaire de coopérer entre eux pour mutualiser les expériences.
L’Algérie et le Mali envisagent une collaboration dans les domaines du numérique et des start-up. Une table ronde pour discuter de ces questions a récemment été organisée à Bamako, par l'ambassade d'Algérie au Mali et le Mali Digital Awards (MDA), une organisation des métiers du numérique et des start-up.
Les travaux ont été présentés par le ministre la Communication, de l'Economie numérique et de la Modernisation de l'administration du Mali, Harouna Mamadou Toureh, et le ministre algérien de l'Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, Yacine El Mahdi Oualid, qui est intervenu par visioconférence depuis l’Algérie.
Les autorités des deux pays et les acteurs des secteurs concernés ont discuté de nombreuses opportunités de coopération et de partenariats incluant l'incubation, l'utilisation de la fibre optique dans le cadre de la dorsale africaine, le recours commercial aux capacités satellitaires algériennes, la formation dans les différents métiers du numérique, ainsi que les programmes d'immersion dans des écosystèmes favorables au développement des start-up.
Il faut dire que le Mali a accusé du retard ces dernières années en ce qui concerne le numérique. La stratégie numérique mise sur pied en 2015 s’est achevée, il y a deux ans, avec plusieurs objectifs non réalisés parmi lesquels l’administration qui n'a pas totalement été numérisée. Le rapport du département des questions économiques et sociales des Nations unies (UN DESA), « E-Government Survey 2022 The Future of Digital Government », indique que le pays occupe la 168e place sur 193 pays avec un indice d’e-gouvernement moyen.
Le Mali pourra grâce à cette coopération tirer profit de l’Algérie qui est plus avancée dans le domaine du numérique et des TIC. Avec un indice d'e-gouvernance élevé, le pays occupe le 112e rang du même classement.
Samira Njoya
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La transformation numérique, accélérée par la pandémie de Covid-19, touche tous les secteurs économiques et entraîne le développement de nouveaux métiers numériques. Les institutions et gouvernements se mettent ensemble pour multiplier les mains-d'œuvre dans le secteur.
Mercredi 7 décembre, la secrétaire générale de la Francophonie Louise Mushikiwabo (photo, à gauche) et le président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), Serge Ekue (photo, à droite), ont signé un accord-cadre de coopération pour soutenir la transformation numérique dans les huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.
L’accord signé permettra à la BOAD de concevoir un véhicule financier, mobilisant plusieurs dizaines de millions d’euros, que les pays concernés pourront utiliser pour permettre à la population en particulier des jeunes et les femmes de suivre des formations au numérique.
« Lors du XVIIIe Sommet de la Francophonie à Djerba, les chefs d’Etat et de gouvernement ont longuement délibéré sur la transformation numérique. Ils ont conclu que l’appropriation du numérique par les jeunes francophones – et notamment les jeunes filles – constituait un enjeu vital pour l’avenir de la Francophonie et de l’Afrique. Avec plus de 70 % de leur population nationale qui est âgée de moins de trente ans, les pays de l’Afrique de l’Ouest doivent mettre la formation au numérique tout en haut de leur agenda. Avec cet accord, l’OIF et la BOAD vont les y accompagner », a expliqué Louise Mushikiwabo.
L’accord signé entre les deux organisations rentre dans le cadre du programme « D-CLIC, formez-vous au numérique avec l’OIF ». Lancé en janvier 2022 suite à l’adoption de la Stratégie de la Francophonie numérique 2022-2026, D-CLIC a déjà mis en place 57 parcours de formation professionnalisante aux métiers du numérique dans 10 pays africains francophones.
Le projet offre également des solutions en matière de renforcement de capacités des agents publics dans le domaine de la gouvernance du numérique, et proposera dès 2023 un ensemble d’outils visant à sensibiliser et initier au numérique les personnes les plus éloignées de cette réalité nouvelle.
Samira Njoya
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Le gouvernement congolais accorde une importance particulière au numérique. Depuis la création du ministère du Numérique, plusieurs actions sont nées avec pour objectif de faire du numérique un levier d'intégration, de bonne gouvernance, de croissance économique et de progrès social.
La République démocratique du Congo (RDC) vient de faire un pas de plus vers le développement du secteur numérique. Mardi 6 décembre, l'Assemblée nationale a déclaré recevable le projet de loi portant Code du numérique en RDC. Il a été présenté et défendu par Désiré-Cashmir Eberande Kolongele (photo), ministre du Numérique.
Selon le ministre du Numérique, « l'adoption de ce cadre juridique a pour but de réguler la nouvelle économie numérique pour sécuriser l'investissement dans ce secteur et d'encadrer ce vaste domaine en recherchant un point d'équilibre entre, d'une part, les principes de liberté, notamment la liberté d'économie, d'expression, d'information, de réunion et d'opinion et, d'autre part, la protection de la vie privée ainsi que la protection de l'ordre public ».
En effet c’est le 26 aout, que le président de la République Félix Tshisekedi a instruit l'adoption du Code du numérique qui régira la transformation 2.0 de la RDC, c'était lors d’un Conseil des ministres. Le 14 octobre le gouvernement l’a adopté après qu’il a été défendu par le ministre en charge du Numérique et qu’il a bénéficié des commentaires et recommandations de certaines organisations internationales évoluant dans ce secteur.
Le projet de loi adopté par l’Assemblée nationale met l’accent entre autres sur la cybersécurité, la mise en place d'un régime juridique applicable aux activités et services numériques, la mise en place des organismes, établissements publics spécifiques devant accompagner la mise en œuvre et le contrôle de l'écosystème numérique que sont : l’Autorité de régulation du secteur du numérique, l'Autorité nationale de certification électronique, l'Autorité de protection des données, l'Agence nationale de cybersécurité. Le code numérique s'intéresse également à la consécration des règles organisant la sécurité et la protection pénales des systèmes d'information numériques.
Il faut noter que la nouvelle loi, qui est désormais en examen approfondie, viendra compléter la loi du 25 novembre 2020 relative aux télécommunications et aux technologies de l’information et de la communication, qui avait montré des faiblesses du fait qu’elle ne prend pas en compte la protection des données à caractère personnel, la cybersécurité et la cybercriminalité.
Samira Njoya
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La main-d'œuvre numérique espérée par l’Afrique pour développer le continent dans les prochaines années fait encore défaut. Pour soutenir les actions des gouvernements, le groupe Orange s’implique dans la formation et l’accompagnement des jeunes porteurs de projets numériques à travers l’Afrique.
L’opérateur de téléphonie mobile Orange a officiellement inauguré son Digital Center ce mercredi 7 décembre à Conakry. L’infrastructure technologique dont la mise en œuvre est le fruit d’un accompagnement de la GIZ, l’agence allemande de coopération pour le développement, permet aux jeunes diplômés et non diplômés de se former au numérique, d’être incubés, accélérés gratuitement, afin de gagner en indépendance professionnelle.
Ousmane Boly Traoré, directeur général d’Orange Guinée, a expliqué que ce nouveau centre digital permettra aux jeunes d’être « non seulement compétitifs sur le marché de l’emploi, mais qu’ils puissent également trouver les ressources nécessaires pour se former aux nouvelles technologies, entreprendre et à leur tour créer de l’emploi ».
Etabli sur une superficie de 600 m2, l’Orange Digital Center (ODC) de la Guinée réunit comme les autres, quatre programmes stratégiques du groupe que sont : une Ecole du Code, un atelier de fabrication numérique FabLab Solidaire, un accélérateur de start-up Orange Fab, ainsi qu’Orange Ventures Middle East and Africa, le fonds d'investissement du groupe télécoms.
L’ensemble de ces programmes sont gratuits et ouverts à tous. Ils vont de la formation des jeunes au numérique, dont 90% de pratique, à l’accompagnement pour les porteurs de projets, en passant par l’accélération de start-up et l’investissement dans ces dernières.
Depuis quelques années, le gouvernement guinéen œuvre au développement des compétences numériques au sein de la population. En septembre dernier, le ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, Alpha Bacar Barry, a dévoilé le projet du gouvernement de transformer l’Ecole des postes et télécommunications en Ecole nationale du numérique. L’initiative pratique d’Orange vient enrichir cette action volontaire des autorités publiques d’offrir dès maintenant aux jeunes un cadre de formation aux compétences numériques et de préparer la future main-d'œuvre qualifiée qui permettra au pays de tirer le maximum de profit de l’économie numérique.
C'est le 13e Orange Digital Center d’Afrique et du Moyen-Orient, après la Tunisie, le Sénégal, l’Ethiopie, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, l’Egypte, la Jordanie, Madagascar, le Maroc, le Liberia et le Botswana. Il s’inscrit pleinement dans la démarche d’Orange en faveur de l'inclusion numérique et vise selon Frank Lütje, chargé d’affaires de l’ambassade de la République fédérale d'Allemagne en République de Guinée, à « renforcer l’accès des jeunes au marché du travail ainsi qu’à l'entrepreneuriat afin qu’ils puissent contribuer pleinement à un meilleur futur pour leurs générations et la Guinée dans son ensemble. »
Samira Njoya
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La société basée à Dubaï peut désormais offrir ses services au Ghana, en partie grâce à la loi sur les services de paiement dans le pays. La loi ghanéenne exige que les fournisseurs de services soient basés au Ghana.
Network International, un acteur majeur du commerce numérique dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique (MEA), va ouvrir un nouveau bureau et un centre de données au Ghana. Les responsables de l’entreprise l’ont annoncé le lundi 5 décembre à travers un communiqué sur leur plateforme.
« Le Ghana est un marché passionnant pour les paiements numériques et l'innovation, et nous sommes ravis de lancer notre bureau et notre centre de données pour offrir aux clients, aux banques et aux entrepreneurs des services de paiement fluides et sécurisés. Nous sommes impatients d'accompagner les entreprises dans leur croissance et de toucher de nouveaux clients », a déclaré Addo-Quaye (photo, à gauche), directeur général de Network International Ghana.
We're proud to announce our on-soil presence in Ghana, and accelerate the digital payments transformation journey in the region. pic.twitter.com/Uv0DsgAkiR
— Network International (@networkonsocial) December 1, 2022
La présence de l’entreprise au Ghana permettra selon le communiqué d'offrir des solutions innovantes, qui stimulent les revenus et la rentabilité des clients et aident les entreprises et les économies à prospérer en simplifiant le commerce et les paiements sur le marché ghanéen.
Le lancement de Network International au Ghana intervient dans un contexte marqué par la transformation numérique accélérée et les préférences accrues des consommateurs pour les options de paiement pratiques et sans frictions. En juin, Ernest Addison, le gouverneur de la Banque du Ghana, a souligné que le volume des transactions de paiement instantané est passé de 420 000 cedis (environ 52 800 USD) en 2016 à 31,4 milliards de cedis en 2021. En outre, l’argent liquide en circulation dans le pays, par rapport au produit intérieur brut (PIB), a chuté de 6,8 % en 2016 à 4,7 % en 2021, tandis que le nombre de chèques utilisés par habitant est passé de 25,67 en 2016 à 18,9 en 2021.
Network International ambitionne profiter de ces mutations et créer davantage de partenariats avec des entreprises dans l'espace des paiements numériques au Ghana, avec des banques et institutions financières locales pour offrir aux clients davantage d'options de paiement et accroître l'inclusion financière.
Avec des bureaux au Nigeria, en Afrique du Sud, au Kenya, en Egypte et maintenant au Ghana, Network est présent sur les principaux marchés africains, et l'entreprise opère dans presque tous les autres pays africains.
Samira Njoya
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La transition numérique est l’une des préoccupations majeures du gouvernement de la République démocratique du Congo depuis quelques années. Pour favoriser cette transition, il est nécessaire d’assainir l’espace cybernétique marqué par des menaces de plus en plus transfrontalières.
La République démocratique du Congo (RDC) a adopté le projet de loi autorisant la ratification de la convention de l’Union africaine (UA) sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel. La décision a été prise au cours de la 79e réunion du Conseil des ministres du gouvernement congolais tenue le vendredi 2 décembre par visioconférence.
Le projet de loi permettra à la RDC de consolider son arsenal juridique pour protéger son cyberespace et bénéficier d’une meilleure coopération internationale. La décision de son adoption intervient un mois après que le chef de l’Etat a donné l’instruction à son gouvernement à travers le ministre du Numérique « de prendre toutes les dispositions qui s’imposent pour permettre la ratification par notre pays de la convention de l’Union africaine sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel dite convention de Malabo », avait-il déclaré le 14 octobre lors du 73e conseil des ministres.
Lors du même Conseil, le président de la République avait également instruit l’opérationnalisation de l’Agence nationale de cybersécurité et avait validé la stratégie nationale de la cybersécurité. L’objectif étant de bâtir et disposer d’un écosystème cybersécuritaire solide qui sera capable de faire face aux menaces multiformes.
Signalons que la convention de l’Union africaine sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel a été adoptée en juin 2014 à Malabo en Guinée Equatoriale. C’était lors de la 23e Session ordinaire du Sommet de l’UA.
Elle vise à renforcer et harmoniser les législations actuelles des Etats membres et des Communautés économiques régionales (CER) en matière de TIC dans le respect des libertés fondamentales et des droits de l’homme et des peuples. Elle vise également à créer un cadre normatif approprié correspondant à l’environnement juridique, culturel, économique et social africain et souligne que la protection des données personnelles et de la vie privée est un « enjeu majeur de la société de l’information », et que tout traitement de données personnelles doit respecter un équilibre entre libertés fondamentales, promotion et usage des TIC, intérêts des acteurs publics et privés.
Samira Njoya
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Le Nigeria ambitionne de numériser l’ensemble des services administratifs et favoriser l’accès à Internet dans tout le pays. Pour y arriver le gouvernement noue des relations avec d’autres pays qui partagent les mêmes objectifs à l’instar du Vietnam.
Le vice-président du Nigeria Yemi Osinbajo (photo, à gauche) vient d’effectuer une visite de travail en République socialiste du Vietnam. L’homme politique a été reçu le lundi 5 décembre par son homologue vietnamienne, Madame Võ Thị Ánh Xuân (photo, à droite), au palais présidentiel de Hanoï.
Les deux pays ont signé par la même occasion un accord de coopération en matière de défense et ont exprimé leur détermination à approfondir leurs relations bilatérales de longue date, en travaillant ensemble, dans les domaines de l'économie numérique, des télécommunications, entre autres.
There are vast opportunities for cooperation and collaboration between Nigeria and Vietnam especially in the Digital Economy space. We have a growing telecoms market, possibly one of the deepest penetrations of telecoms in the developing world. pic.twitter.com/aZ5jGh5NcA
— Prof Yemi Osinbajo (@ProfOsinbajo) December 5, 2022
Selon Yemi Osinbajo, « il existe de vastes possibilités de coopération et de collaboration, notamment dans le domaine de l'économie numérique et des télécommunications. Nous sommes impatients d'accélérer le processus, en veillant à ce que ces accords soient signés, car ils sont essentiels aux collaborations que nous verrons entre nos pays dans les années à venir », a-t-il déclaré.
La nécessité d'une meilleure collaboration entre le Nigeria et le Vietnam était au centre des discussions de la rencontre de ce lundi. Les deux pays possèdent chacun un grand potentiel en matière d’économie numérique et de télécommunication dans leur continent respectif. Dans son rapport « E-Government Survey 2022 The Future of Digital Government », le département des questions économiques et sociales des Nations unies (UN DESA) indique que le Vietnam occupe le 86e rang sur 193 pays avec un indice d’e-gouvernement élevé. Le Nigeria quant à lui occupe la 140e place mondiale avec un indice d’e-gouvernement moyen.
La collaboration bilatérale entre les deux pays permettra donc au Nigeria de bénéficier de l’expérience poussée du Vietnam dans la numérisation des services, le déploiement des services de télécommunications, pour permettre à toute la population du pays de bénéficier des services administratifs en cours de numérisation.
« Près de 120 millions de nos concitoyens ont mis en service des équipements ou des appareils de télécommunications. De plus, la connectivité à large bande s'est considérablement améliorée. Nous espérons que d'ici 2025, nous aurons une connectivité à large bande pour l'ensemble de nos plus de 200 millions d'habitants », a ajouté le vice-président.
Samira Njoya
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Selon Interpol, l’Afrique a enregistré une hausse soutenue des cyberattaques en 2020, notamment une augmentation de 238 % de celles ciblant les plateformes bancaires en ligne. Alors que l’usage d’Internet s’intensifie, la cybersécurité devient un secteur stratégique.
Au cours des dix dernières années, l’investissement de l’Afrique dans l’Internet à haut débit et la transformation numérique a progressivement augmenté au regard du besoin qui s’est développé. Aujourd’hui, cet investissement a contribué à la croissance du taux de pénétration d’Internet, de 9% en 2012 à plus de 30% en 2022, et à l’atteinte par 48 pays du continent d’un indice de développement de l’e-gouvernement fort et moyen. Mais cette adoption du numérique n’est pas sans risques. Bien qu’elle ait mûri de nombreuses opportunités dans la santé, l’éducation, le commerce, le divertissement, elle a également accentué les risques liés à la cybercriminalité.
Dans son rapport « The downsides of digital revolution: Confronting Africa’s evolving cyber threats », Global Initiative Against Transnational Organized Crime indique que l’Afrique est actuellement sous la menace de quatre grandes catégories de dangers que favorise le développement d’un numérique mal maîtrisé. Elles sont susceptibles d'avoir un effet croissant sur les conflits, la paix et la sécurité en Afrique si le virage numérique n’est pas négocié convenablement.
Il s’agit du crime organisé qui s’appuie de plus en plus sur le numérique pour améliorer ses activités, les diversifier ; le sabotage des infrastructures critiques qui comprend les tentatives d'affaiblir ou de détruire les infrastructures, le matériel ou les systèmes nationaux, gouvernementaux ou militaires, de pénétrer le secteur financier, le secteur de l'énergie à travers l'Afrique ; le cyberespionnage et les tentatives de pénétration de système pour extraire des informations sensibles ; l'innovation dans les conflits armés ou l'utilisation de la technologie numérique pour faciliter la violence organisée, comme la prolifération de fausses nouvelles sur les réseaux sociaux pour susciter un mouvement de foule ou le déploiement de véhicules aériens sans pilote.
Ces menaces cybercriminelles bénéficient jusqu’à présent d’un terreau fertile dû à la faible protection du cyberespace africain. Seuls 18 des 54 pays d'Afrique ont élaboré des stratégies nationales de cybersécurité, qui sont nécessaires pour définir l'ampleur et la portée des défis liés à la cybersécurité d'un pays, attribuer des responsabilités à l'échelle du gouvernement pour la surveillance et la réponse aux menaces, et un soutien externe direct.
22 pays africains disposent d'équipes nationales de réponse aux incidents informatiques (CIRT) — des groupes d'intervenants et d'experts clés qui suivent les menaces majeures et aident les pays à se remettre d'incidents de sécurité importants. Seuls 15 pays africains ont ratifié la Convention de Budapest sur la cybercriminalité ou la Convention de l'Union africaine sur la cybersécurité et la protection des données qui renforcent la coopération internationale en matière de cybercriminalité.
Etat d’adoption de cyberstratégie et de CIRT en Afrique. (Source : UIT)
Parmi les recommandations énumérées par Global Initiative Against Transnational Organized Crime, pour déjouer les pièges du monde numérique, figure entre autres une plus grande sensibilisation des acteurs publics et privés aux question de sécurité numérique, le développement d’une main-d’œuvre qualifiée, l'amélioration du cadre réglementaire et technique, davantage de coopération au plan international et régional. Dans le cas contraire, l’Afrique pourrait rater les 180 milliards $ que l’économie numérique a le potentiel de générer pour le produit intérieur brut d’ici 2030 d’après Google et la Société financière internationale (SFI).
Muriel Edjo
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L’Algérie poursuit sa marche vers la transformation numérique des services. Tous les secteurs sont concernés, y compris le secteur du commerce. Désormais les entreprises devront se doter de la technologie du code-barres, pour commercialiser les produits à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
Le secteur du commerce en Algérie connaîtra d’importantes réformes dans les prochains mois. L’une d’entre elles est l’apposition obligatoire du code-barres sur tous les produits fabriqués localement, importés ou destinés à l’exportation.
Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig (photo), l’a annoncé le samedi 3 décembre lors de la journée d'information sur le code-barres, organisée à l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur à Alger.
Soulignant l’importance de cette nouvelle réforme, le ministre Kamel Rezig a déclaré que le code-barres a pour rôle de « faciliter le processus d’exportation des produits, en évitant la falsification ». Cette réforme fait suite à l’arrêté interministériel (Commerce et Industrie) du 16 février 2021 portant règlement technique fixant les conditions et les modalités applicables à l’apposition du code-barres sur les produits destinés à la consommation humaine.
En effet, c'est en août 2020 que le ministre avait annoncé l’élaboration prochaine d’un texte réglementaire relatif au « code-barres emballeur ». Il avait affirmé que durant les 5 prochaines années, « tous les produits algériens fabriqués localement, emballés et destinés à la consommation humaine seront codifiés une fois l’opération obligatoire ».
A ce jour, 11 410 entreprises opérant sur le marché national ont obtenu le code-barres, à leur demande, qui est ainsi apposé sur plus de 500 000 produits destinés à la consommation humaine. Les autres entreprises sont appelées à se mettre à jour car « une fois le délai dépassé, les produits ne possédants pas de code-barre, seront considérés comme illégaux et interdits à la commercialisation », a déclaré le ministre.
Signalons que le code-barre qui est une donnée numérique ou alphanumérique sous forme de barres et d’espaces joue plusieurs rôles. De façon générale, il permet d’identifier un article afin de connaître son origine, son emplacement et la quantité disponible. Il permet également d’assurer la gestion informatisée du stock pour avoir une meilleure gestion des stocks et des approvisionnements. Il permet aussi d’assurer une meilleure traçabilité du producteur au consommateur.
Samira Njoya
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