En Afrique, le faible pouvoir d’achat des populations est l’un des principaux obstacles à l’accès au service en ligne. Tomi Amao, Mayowa Amao, Sam Keiru et Abiola Fajimi ont développé une solution qui résout déjà à une partie du problème.
Simplifyd Systems Inc. a annoncé le jeudi 17 mars le lancement de ZeroData, son répertoire d’applications accessibles sans Internet, ainsi qu'une levée de fonds de pré-amorçage d’une valeur 500 000 $ auprès des investisseurs Y Combinator et Future Africa.
Selon Tomi Amao (photo), cofondateur et président-directeur général de Simplifyd, « ZeroData est conçu pour répondre aux besoins des utilisateurs qui ont un forfait data actif et à ceux des personnes qui n'en ont pas. Pour les utilisateurs dotés d’un forfait data actif, celui-ci n'est pas consommé lorsqu'ils utilisent l'application. Notre application permet également aux utilisateurs sans forfait data actif de bénéficier d'un accès ininterrompu aux applications Internet répertoriées sur la plateforme ».
Sur Simplifyd, ce sont les entreprises et les développeurs qui enregistrent eux-mêmes leurs applications sur la plateforme. Ils déterminent ensuite grâce à la géolocalisation les personnes qui sont éligibles à utiliser leur solution gratuitement, pendant quelle durée, etc. Pour les groupes comme Meta, sans cesse en expansion, ZeroData offre une opportunité de toucher davantage de personnes, d’asseoir leur présence.
ZeroData est disponible par mobile sur iOS et Android, et sur ordinateurs via macOS et Windows. À travers cet outil, l’objectif de la start-up nigériane est de permettre à un plus grand nombre de personnes de jouir aussi des avantages du web malgré la modicité de leurs moyens financiers. Les 500 000 $ obtenus par la jeune entreprise créée en 2020 lui permettront de développer davantage ses offres et d’intégrer plus d'applications variées à sa plateforme numérique.
Ruben Tchounyabé
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Le service qui a profité du ralentissement d’activités culturelles et sportives, durant la crise de Covid-19, s’est amélioré dans ses prestations. Il souhaite capitaliser dessus pour gagner davantage d’utilisateurs.
La première plateforme de billetterie intelligente 100 % marocaine Guichet.com, avec à son actif plus de 1 000 événements et spectacles organisés en collaboration avec divers partenaires, envisage également d'aller à la conquête d’autres marchés à fort potentiel sur le continent.
La start-up marocaine de ticket et billetterie numérique Guichet Maroc SARL a obtenu, vendredi 11 mars, un financement de 3 millions de dirhams (309 000 $) auprès de CDG Invest, la filiale d’investissement du groupe CDG. Avec cet investissement, la société fondée en 2019 par Ahmed Tawfik Moulnakhla (photo) prévoit de consolider les activités de sa solution Guichet.com sur le marché local, en touchant davantage le secteur du sport, et de conquérir de nouveaux pays africains à fort potentiel.
Guichet.com est une plateforme d’intermédiation entre le public et les promoteurs d’événements (pièces de théâtre, matchs de football, concerts de musique, festivals, formations, etc.). Elle met à leur disposition des tickets et billets numériques payables en ligne. Une application pratique pour ceux qui n’aiment pas faire la queue au guichet. La plateforme offre également aux partenaires un environnement de management et de pilotage autonome avec un suivi de la billetterie en temps réel.
Depuis son lancement, Guichet.com revendique des dizaines de milliers d’utilisateurs, plus de 1 000 événements et spectacles avec de nombreux partenaires exclusifs que sont entre autres le Festival Mawazine, Festival Marrakech du Rire, Festival de Fès des Musiques sacrées du monde, Oasis Festival.
Disponible en application mobile sur PlayStore et AppleStore, Guichet.com s’est enrichi en 2021 de nouvelles options comme la possibilité de se procurer des packages incluant notamment le logement, la restauration et des produits annexes pour un événement. La société a aussi développé Guichet Store, une plateforme e-commerce mise à la disposition des partenaires pour commercialiser des produits dérivés.
Ruben Tchounyabe
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L’Agence Ecofin dresse le bilan et une analyse des levées de fonds des start-up africaines au cours des deux premiers mois de 2022. Une année déjà marquée par une flopée de deals, mais aussi, une hausse des montants reçus, des signaux d'une nouvelle série de records après les performances de l’exercice 2021.
Alors que l’année 2021 s’est conclue par un record absolu en matière de levées de fonds, l’écosystème start-up africain a le vent en poupe en ce début d’année. Après un premier mois de janvier prolifique, Février s'est inscrit dans le même trend des records. Jamais le niveau des investissements n’a été aussi haut sur les deux premiers mois de l’année.
Selon des données combinées de la plateforme Africa : The Big Deal et de l’Agence Ecofin, au moins 1,2 milliard $ ont été déjà levés par les jeunes pousses opérant en Afrique cette année. À titre de comparaison, ce chiffre n’a pas excédé les 400 millions $ en 2021 sur la même période. L’an dernier, il a fallu cinq mois pour atteindre ce niveau d’investissements, et neuf mois en 2020. A ce rythme, les injections de fonds dans les start-up africaines pourraient atteindre plus de 7 milliards $ en 2022, soit près du double des réalisations de 2021.
159 opérations, 2 big deals
La confiance des investisseurs dans l’univers de l’entrepreneuriat et de l'innovation africaine va crescendo. Quelque 159 opérations ont marqué ce début d’année, c’est presque le double du nombre de deals recensés à la même période en 2021 (83 opérations recensées). Les tours d’amorçage continuent de se tailler la part du lion. Et même si les rondes de petites tailles semblent tenir le pari, les opérations plus avancées maintiennent également le cap.
D’abord, les séries A se sont multipliées. On en recense déjà au moins 9. Autre fait intéressant, l’écosystème a battu en deux mois, le record du nombre de séries D sur une année calendaire, avec les opérations du Ghanéen mPharma (35 millions $) qui fournit des médicaments en dépôt aux pharmacies et la fintech nigériane Flutterwave (250 millions $). L’autre opération d’envergure est le tour de table de 100 millions $ d’InstaDeep, la start-up tunisienne, spécialiste de l’intelligence artificielle, qui travaille dans la biotech.
La fintech toujours en tête
Menée par la licorne nigériane, devenue la plus importante start-up africaine en matière de valorisation, la fintech africaine démarre 2022 sur les chapeaux de roue. Pas moins de 50 opérations sur les 160 dénombrées concernaient les solutions de technologies financières, soit 20 de plus qu’en 2020 à la même période. Les investissements dans le secteur ont franchi la barre des 530 millions $. A la même période en 2021, la fintech n’avait capté que 150 millions $.
Derrière la fintech, les solutions en matière d’énergie et d’eau sont celles qui ont attiré le plus d’opérations, au total 22 transactions, mais des deals, dans leur grande majorité, de petites tailles pour un total de seulement de 26 millions $. Ce montant reste deux fois plus faible que celui de 2021 (plus de 50 millions $)
Des Percées et des baisses
En collectant 91 millions $ en février, le Sud-Africain des communications mobiles et du chat-commerce, Clickatell, a fortement contribué à la percée du secteur des télécoms, média Entertainment. Ce progrès est également à l’actif de Poa Internet, le fournisseur d’accès à Internet kényan qui a annoncé en janvier le premier closing de son tour de financement de 28 millions $, une opération menée par Africa50. Au total, le secteur timide en 2021, a déjà reçu sur les deux premiers mois, en seulement 6 opérations, six fois plus d’investissements que pendant toute l’année 2021. Cependant, certains secteurs comme l’EdTech et le recrutement ou l’e-santé ont perdu du terrain en glissement annuel.
Le Nigeria, la start-up nation africaine
Avec plus de 34% des deals, le Nigeria continue de consolider son hégémonie dans l’univers start-up africain, drainant trois fois plus d’investissements qu’à fin février 2021. Les start-up opérant au Nigeria ont reçu au total 392 millions $, soit environ 32% des levées de fonds globaux. Ces financements sont allés dans leur plus grande majorité à la fintech (335 millions $, un peu près de 85%), ce qui représente plus de 70% des fonds levés par le secteur au cours de la période sous-revue.
De leur côté, le Kenya, l’Egypte, l’Afrique du sud, de loin les poursuivants directs de la première économie africaine en termes de PIB, suivent le pas. Ensemble, ces “top start-up nations africaines” concentrent plus de 80% des financements reçus des capital-risqueurs axés sur l’Afrique.
Qui investit dans les start-up africaines ?
Plus de 320 investisseurs ont déjà participé aux différents cycles de financement des start-up africaines durant ces deux premiers mois de l'année.
Alors que de plus en plus d’investisseurs à travers le monde se tournent vers l’Afrique, ce sont les sociétés américaines de capital-risque qui semblent les plus actives sur le continent. Elles sont citées au moins 180 fois dans les cycles de financement de ce début d’année. La première place revient à l’accélérateur californien Y Combinator qui apparaît dans 14 opérations. L’US African Development Foundation (USADF), nouvellement arrivé sur le marché africain, monte déjà sur la deuxième marche du podium. Les investisseurs asiatiques eux sont menés par le Japon. Le Japonnais Kepple Africa Ventures continue d’étendre ses intérêts sur le continent alors que d’importants acteurs nippons, notamment SoftBank Group font leur première semence sur le continent depuis 2019.
Au-delà de tout, l’Afrique se finance en partie, en témoigne la présence marquée d’investisseurs africains traditionnels tels que le Mauricien Launch Africa (13 deals en 2022 et 80 depuis 2019), et le Nigerian LoftyInc Capital Management (8 deals, 54 depuis 2019). Aussi, de nouveaux capital-risqueurs comme le Nigerian All On (13 deals) émergent-ils.
Fiacre E. Kakpo
Depuis 2019, le groupe télécoms déploie sa stratégie de développement des compétences 4.0 dans ses différents marchés de la zone MENA. Il a déjà touché la Tunisie, le Sénégal, l’Ethiopie, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, l’Egypte et la Jordanie.
Jeudi 10 mars, Madagascar est officiellement devenu le neuvième pays d’Afrique et du Moyen-Orient à rejoindre officiellement le réseau de formation numérique et de soutien à l’innovation du groupe télécoms Orange. La société y a inauguré à Antananarivo, dans La Tour Redland à Ankorondrano, son « Orange Digital Center ».
Il s’agit d’un écosystème entièrement mis en œuvre avec la coopération allemande et dédié au développement des compétences numériques et à l’accompagnement des porteurs de projets innovants. Il est opérationnel depuis le 19 octobre 2021.
Selon Alioune Ndiaye, le président-directeur général d’Orange Afrique et Moyen-Orient, Orange Digital Center Madagascar « fait partie du réseau des 32 Orange Digital Centers du groupe Orange, qui seront déployés sur l’ensemble de nos pays de présence en Afrique et au Moyen-Orient, mais également en Europe. L’objectif est de démocratiser l’accès au numérique pour les jeunes, diplômés ou non diplômés, leur donner accès aux dernières compétences technologiques pour renforcer leur employabilité, et les préparer aux emplois de demain ».
Déployé sur une superficie de 800 m2, le site malgache réunit une Ecole du Code, un atelier de fabrication numérique FabLab Solidaire de la Fondation Orange installé à l’université d’Antananarivo et un accélérateur de start-up Orange Fab, soutenu par Orange Ventures, le fonds d'investissement du Groupe Orange. L’ensemble des programmes de formation et d’encadrement est gratuit et ouvert à tous.
La collaboration entre Orange et la coopération allemande à Madagascar rentre dans le cadre du partenariat de développement du « programme develoPPP » que cette dernière met en œuvre pour le compte du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ). L’objectif est de concrétiser leur vision commune : favoriser l’employabilité des jeunes et l’accès aux emplois TIC pour les femmes et les jeunes filles, tout en soutenant la croissance durable et la transformation numérique du pays.
Pour contribuer à l’accès d’un nombre encore plus grand de jeunes Malgaches aux connaissances en rapport avec le numérique, il est aussi prévu l’installation de deux Orange Digital Center Club, extensions de l’Ecole du Code, à l’université de Fianarantsoa et à l’université d’Antsiranana.
Muriel Edjo
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Elles ont été choisies parmi les huit candidates en lice, originaires du continent, retenues en février. Leurs projets ont été jugés en phase avec les grands enjeux de la société.
Une Gabonaise, une Ivoirienne, une Ougandaise et une Sud-Africaine figurent parmi les sept lauréates de la 10e édition du prix Les Margaret. Il s’agit respectivement d’Ariane Akeret Soufiano, Cléo Ngokoudi, Malebina Tsotsotso et Shamim Nabuuma Kaliisa. L’identité des quatre femmes a été dévoilée mardi 8 mars. Leur projet respectif, retenu parmi huit africains finalistes en février dernier.
- Ariane Akeret, s’est distinguée dans la catégorie Entrepreneur Afrique avec son projet CaPay. C’est une application destinée à faciliter le paiement des salaires et autres transactions financières, via le mobile money au Gabon. C’est une plateforme numérique proposée aux salariés, retraités et autres populations non bancarisées des entreprises, des caisses de prestations sociales, organismes, associations et administrations publiques.
- Cléo Ngokoudi est la directrice financière d’Anka. Elle s’est illustrée dans la catégorie Intrapreneur Afrique avec Anka, une plateforme qui fournit aux commerçants ivoiriens des solutions intégrées de gestion digitale, la facilitation des transactions financières internationales.
- La jeune Malebina Tsotsotso a 15 ans. Elle a été distinguée dans la catégorie Junior Afrique avec MTutor. Il s’agit d’une plateforme d'apprentissage en ligne conçue pour fournir un outil edtech adaptable, évolutif, sûr et sécurisé en Afrique du Sud.
- Shamim Nabuuma Kaliisa a reçu le prix Espoir du jury. Elle est la fondatrice de Chil AI Lab, une start-up qui utilise l'intelligence artificielle et l'apprentissage automatique pour étendre les services de santé essentiels aux femmes pauvres et marginalisées en Ouganda.
Selon Delphine Remy-Boutang, présidente-directrice générale de The Bureau et de la JFD qui organise le prix, le projet porté par chaque lauréate a été meilleur parmi des centaines. « Nous avons reçu plus de 300 candidatures », soulignait-t-elle en février.
Entre plusieurs gains, Les Margaret 2022 bénéficieront du programme d’accélération de croissance de la JFD pendant 1 an. Ce qui inclut : une exposition médiatique d’une valeur de 1 million d’euros, un mentoring et coaching en collaboration avec les partenaires JFD.
La Margaret Junior bénéficiera du programme d’accélération de croissance de la JFD pour développer son projet entrepreneurial, d’une bourse d’étude et participera digitalement à la mission ARTEMIS I, le premier vol préparatoire du retour de l’être humain sur la Lune. Le Prix Espoir du Jury s’est vu offrir une œuvre originale de l’artiste Caroline Corbasson, spécialement conçue pour la JFD.
Muriel Edjo
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En neuf ans, la start-up a réussi à se faire un nom sur le marché local et sous-régional de l’industrie du divertissement sur mobile. Elle souhaite maintenant franchir un nouveau palier dans ce segment de marché en forte croissance sur le continent.
Le studio camerounais de jeux vidéo sur mobile et PC, Kiro’o Games, est en mode séduction pour attirer de nouveaux investissements. Ils lui permettront non seulement de renforcer sa présence, mais aussi d’enrichir son offre de jeux et de se développer davantage.
La start-up a lancé à cet effet une invitation pour une rencontre Zoom, jeudi 10 mars à 20h, heure de Yaoundé, au cours de laquelle Olivier Madiba (photo), son fondateur et président-directeur général, compte présenter le plan d’affaires de l’entreprise et les résultats attendus. Il discutera aussi avec les potentiels nouveaux actionnaires sur les risques et retour sur investissement.
Kiro’o Games, qui a lancé ses premiers produits en 2013, revendique à ce jour une levée de 530 000 $ par Equity Crowdfunding. Les fonds lui ont permis de mettre sur le marché des nouveautés et d’enregistrer plus de 150 000 téléchargements de ses produits. Au regard de l’intérêt grandissant des joueurs africains pour les jeux locaux, la start-up veut grandir rapidement pour pouvoir tirer profit d’une industrie d’une valeur potentielle de plusieurs milliards de dollars.
« A Kiro'o Games nous nous préparons depuis 2017 pour cette opportunité de plusieurs milliards de dollars que représente le marché du jeu mobile africain. C’est pourquoi en 2019 nous avions ouvert notre capital pour lever 1 million USD », explique Olivier Madiba.
La nouvelle levée de capitaux que prépare la start-up camerounaise intervient quelques jours après avoir formé le Pan African Gaming Group (PAGG) aux côtés de 9 autres studios africains spécialisés dans les jeux vidéo. A travers cet éditeur continental de jeux vidéo dévoilé le 23 février dernier, leur objectif est de créer plus d'opportunités économiques et d'emplois dans le domaine des jeux à travers l'Afrique. Un marché estimé à 680 millions d'individus d’ici 2025.
Kiro’o Games compte sur la crédibilité acquise au Cameroun et en Afrique centrale au cours des dernières années pour convaincre de nouveaux investisseurs. Une crédibilité qui lui a valu en 2021 plusieurs distinctions de Games Industry Africa dans plusieurs catégories, notamment le prix Innovation de l'année, Equipe de l'année, Jeu mobile ayant le plus d'impact et Débuts de l'année.
Muriel Edjo
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Bien que leur nombre soit encore très réduit, elles multiplient les initiatives fortes pour se fédérer et briser les barrières qui les ont retenus jusqu’à présent. Formation, réseautage, financement sont au cœur de la stratégie panafricaine d’éveil en cours de déploiement avec le soutien de divers partenaires.
Dans son rapport « 2021 AFRICA TECH VENTURE CAPITAL », Partech révèle qu’un total de 134 start-up fondées par des femmes enregistrées en 2021 a effectué un tour de table contre 47 opérations financières comptabilisées en 2020, soit une croissance de +285%. Les start-up fondées par des femmes ont réalisé 20% des 681 tours de table enregistrés l’année dernière, en croissance de 7% comparé à 2020 (13%). Elles ont obtenu 834 millions $, en croissance de +281% par rapport à 2020. Ce montant représente 16% du total des 5,2 milliards $ d’investissement levés en 2021 par des start-up, en hausse de 2% par rapport à 2020 (14%).
Pourcentage de fonds levés et de tours de tables effectués par des tech entrepreneurs africaines (Source : Partech)
Bien que ces données montrent une progression dans le volume d’investissements captés par les tech entrepreneurs africaines d’une année à une autre, Briter Bridges déplore tout de même un niveau très faible au cours des neuf dernières années.
Beaucoup reste à faire
Dans son rapport « In Search Of Equity Exploring Africa’s Gender Gap in Startup Finance » publié en octobre 2021, Briter Bridges indique qu'entre janvier 2013 et mai 2021, un total de 1 112 start-up opérant à travers l'Afrique ont mobilisé un total de 1,7 milliard $ de financements de démarrage. Parmi ces entreprises, 75% avaient des équipes exclusivement masculines, 9% des équipes exclusivement féminines et 14% des équipes fondatrices mixtes. « Seulement 3% des financements de démarrage sont allés à des équipes fondatrices entièrement féminines, contre 76% pour les équipes entièrement masculines », souligne la société de recherche axée sur les données, basée à Londres et fondée en 2018. Selon elle, cela signifie que pour chaque « dollar investi dans des équipes fondatrices entièrement féminines, les équipes entièrement masculines ont reçu 25 $ ».
Volume d’investissement levé par genre de fondateur (Source : Briter Bridges)
Sur la faible présence des tech entrepreneurs africaines dans le captage de l’investissement, Partech et Briter Bridges s’accordent à dire qu’elle s’explique en partie par la faible présence des femmes dans les segments porteurs comme la Finance, la logistique, le transport. Elles préfèrent en majorité les secteurs du commerce de détail et des services, qui nécessitent moins de capitaux et présentent moins d'obstacles à l'entrée. De plus, les tech entrepreneurs masculins, d’abord plus nombreux, sont également plus susceptibles d'opérer dans des sous-secteurs qui attirent moins d'investissements tels que l'edtech ou la healthtech, accentuant la concurrence.
La représentation du genre dans les différents secteurs tech (Source : Briter Bridges)
Il y a aussi le tempérament des investisseurs. « Même lorsqu'elles travaillent dans des secteurs suscitant un grand intérêt de la part des investisseurs, les équipes entièrement féminines sont toujours moins susceptibles de recevoir un financement que les équipes entièrement masculines, et elles reçoivent des montants plus faibles lorsqu'elles obtiennent un financement », note Briter Bridges. Enfin, plusieurs autres types d’obstacles entravent encore une plus grande présence des femmes dans la tech industrie africaine, notamment la faible présence des jeunes filles dans les filières scientifiques (STEM) ; un réseau d’affaires plus faible, essentiellement composé de femmes. Mais des initiatives se multiplient pour aider les tech innovatrices à surmonter ces barrières.
Formation et financements ciblés
Au cours des dix dernières années, le soutien aux Africaines dans le numérique a gagné en intérêt. La transformation numérique s’accélérant au fil des ans, les formations dans les compétences numériques à leur endroit se sont multipliées. De nombreux partenaires internationaux et locaux comme la Banque mondiale, l’Agence française de développement (AFD), la Banque africaine de développement (BAD) ou encore la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (UNECA), la Fondation Bill et Melinda Gates, Google, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) s’y sont impliqués. De son côté, depuis 2015, Orange a investi dans des maisons digitales dans ses 16 marchés d’Afrique pour former les femmes aux compétences numériques, en plus des programmes dédiés que le groupe soutient déjà. Des pôles de financement ciblés ont également déjà été lancés par divers acteurs, notamment Alitheia Capital, fonds de capital-investissement de 100 millions de dollars, cofondé par Tokunboh Ishmael et Polo Leteka Radebe. Il y a FirstCheck Africa, collectif d'investisseurs et fonds d'investissement dirigés par des femmes et axés sur les femmes, cofondé par Eloho Omame et Emmanuel Bocquet. Il y a aussi WeFundWomen, communauté d'investissement intelligente fondée par Hope Ditlhakanyane pour les start-up en Afrique en les connectant à des capitaux démocratisés. Akazi Capital de Liebe Jeannot, est un fonds d'impact « crowdfunding », qui investit jusqu'à 250 000 $ dans des entreprises en phase de démarrage détenues et dirigées par des femmes en Afrique subsaharienne.
Muriel Edjo
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Depuis cinq ans, la HealthTech travaille dur pour concrétiser son ambition d’améliorer l’accès d’un plus grand nombre d’Africains aux soins de santé de qualité. Le premier pas se fera dans la sous-région Afrique de l’Est.
La plateforme ougandaise de télémédecine Rocket Health a annoncé, lundi 7 mars, la levée avec succès de 5 millions $ auprès d’un groupe d’investisseurs mené par Creadev. Grenfell Holdings and LoftyInc Capital Management ont pris part à ce tour de table qui permettra à la HealthTech de s’étendre en Ouganda et en Afrique de l’Est. Le Kenya – où elle a déjà une présence administrative – est la prochaine destination africaine de la solution numérique lancée en 2018 par les docteurs Davis Musinguzi, John Mark Bwanika, William Lubega, et Hope Achiro.
Rocket Health est une plateforme de santé numérique développée par The Medical Concierge Group, une clinique, un laboratoire et une pharmacie autorisés et enregistrés en Ouganda. Accessible par USSD et SMS sur téléphone mobile basique ; par WhatsApp ou directement en ligne sur smartphone, tablette ou ordinateur, elle propose diverses prestations de santé 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
En Ouganda, ses promoteurs prévoient de sortir le service du Grand Kampala et de toucher d’autres villes du pays et les zones rurales où l’accès aux soins de santé de qualité demeure faible. « Le ratio médecin-patient en Ouganda est maintenant de 1/2500. Cela signifie qu'un si grand nombre de personnes n'ont pas accès à des soins de santé de qualité, et il n'y a pas que les médecins. Les pharmaciens ou les services de laboratoire sont également très difficiles à trouver pour la plupart des gens », déplore Hope Achiro, directrice des services pharmaceutiques de Rocket Health. Au Kenya où le ratio docteur/patient est de 1/6355, Rocket Health entrevoit également des bénéfices pour les populations.
Selon Davis Musinguzi, le président-directeur général du service numérique, « Rocket Health s'efforce de rendre les soins de santé primaires de qualité accessibles, abordables et pratiques afin d'obtenir les meilleurs résultats pour le plus grand nombre d'Africains possible grâce au pouvoir exponentiel de la technologie ».
Les fondateurs de Rocket Health ont confiance dans le succès de son déploiement national et international. Ils ont eu l’opportunité de peaufiner leur stratégie et leurs moyens d’action pendant six mois d’incubation au sein du Next Health Accelerator (NHA), un accélérateur d'innovation en santé conçu par Intrepid Entrepreneurs pour les entrepreneurs africains, en 2021.
Muriel Edjo
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L'entreprise Tolbi, qui a développé une solution numérique dans le but d’aider les agriculteurs sénégalais à mieux rentabiliser leurs récoltes, a été lancée en 2019. Aujourd’hui, elle a déjà à son actif plusieurs reconnaissances et récompenses aussi bien nationales qu’internationales.
Tolbi, start-up sénégalaise spécialisée dans les technologies agricoles, a annoncé le vendredi 4 mars sa sélection dans le cadre du programme Google For Startups Advisor : Sustainable Development Goals (2022). Ce programme a été conçu dans le but de donner aux start-up technologiques les moyens de créer et d’évoluer en entreprises viables à impact sur un ou plusieurs objectifs de développement durable des Nations unies (ODD).
Nous sommes très heureux de vous annoncer que Tolbi a été sélectionné dans le cadre du programme Google For Startups Advisor : Sustainable Development Goals (2022). #ClimateSmartAgriculture #smartAgriculture #agriculture #digital @LamineKebe0 @GoogleforS @SunuPresseESP pic.twitter.com/uMqvGvV8AM
— TOLBI (@tolbico_sn) March 4, 2022
« Le programme cible les start-up qui résolvent les grands défis du monde avec agilité, technologie innovante et détermination. Notre mission est simple : permettre aux agriculteurs d’augmenter leurs productions et leurs revenus à travers une agriculture intelligente face au climat basée sur la technologie », a indiqué la start-up sur ses réseaux sociaux.
Le programme d’accélération va se dérouler sur une durée de 3 à 5 mois au cours desquels la start-up, tout comme plusieurs autres sélectionnées, va bénéficier d’une formation spécialisée, d’un mentorat sur les partenariats ODD, la mesure de l’impact social, le leadership et la collecte de fonds. Un parcours lui permettra au final d’établir des relations d’affaires solides sur lesquelles s’appuyer pour réussir une éventuelle levée de fonds.
Tolbi a déjà révolutionné le secteur agricole sénégalais en développant un kit d’objets connectés basé sur l’intelligence artificielle et l’edge computing pour faciliter l’irrigation des champs et améliorer le rendement agricole. Ces prouesses lui ont valu, entre autres, le Grand Prix du président de la République pour l’innovation numérique en 2020.
Adoni Conrad Quenum
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VALR, actuellement valorisé à 240 millions $, veut se développer hors du continent, dans le cadre d’une nouvelle phase de croissance. L'entreprise poursuivra également sa croissance en Afrique, à travers le déploiement de nouveaux services.
La plateforme sud-africaine d’achat et de vente de cryptomonnaies valr.com a annoncé, mardi 1er mars, la levée de plus de 750 millions de rands (50 millions $) dans le cadre d’un financement de série B. Pour l’entreprise, l’opération représente « la plus importante levée de fonds en cryptomonnaies jamais réalisée en Afrique ». VALR, désormais valorisée à 240 millions $, prévoit de s'étendre en Inde, tout en renforçant sa présence en Afrique à travers l’élargissement de ses produits et le recrutement de personnel pour son équipe.
« Nous pensons que l'avenir de l'Afrique est brillant pour l'adoption des cryptomonnaies, à la fois pour la diversification des actifs et les paiements », souligne Paul Veradittakit (photo), associé chez Pantera Capital, le fonds américain qui a dirigé cette levée de 50 millions $ au profit de VALR. L'initiative intervient deux ans après l’obtention par VALR d’un financement de série A de 3,4 millions $, en juillet 2020. L’entreprise avait signifié à cette période sa volonté de déployer de nouveaux produits et de s’étendre sur de nouveaux territoires africains.
VALR affirme avoir traité plus de 7,5 milliards $ de volume de transactions depuis son lancement en 2019. L’entreprise revendique plus de 250 000 clients particuliers et 500 clients institutionnels sur le continent. D’après une étude d'août 2021 publiée par la plateforme de recherche Chainalysis, le marché africain des cryptomonnaies a cru de 1200 % en valeur, sur la période de juillet 2020 à juin 2021. Malgré cette croissance, le continent représente la plus petite économie de cryptomonnaies de toutes les régions étudiées par Chainalysis.
Chamberline Moko
L’Agritech en Afrique semble encore timide au regard du volume modeste de financement qu’elle suscite. 2,3 % des 5,2 milliards $ de financement mobilisés par les start-up sur le continent en 2021 selon Partech. Le segment enregistre tout de même de belles réussites au fil des années.
FreshSource Global, plateforme B2B pour les produits agroalimentaires, reliant les exploitations agricoles aux entreprises en Egypte et fournissant des solutions de dernier kilomètre, a annoncé le lundi 28 février l’obtention d’un financement de démarrage de Wamda Capital, 4DX Ventures et d’investisseurs providentiels. La somme qui n’a pas été dévoilée, mais qui est estimée à « sept chiffres » en dollars par la start-up, est destinée à soutenir sa croissance.
« Nous prévoyons d'utiliser ces fonds pour agrandir notre équipe et investir davantage dans notre technologie. En outre, nous allons couvrir tous les gouvernorats égyptiens d'ici à la fin de 2023. En 2024, nous commencerons à envisager un plan d'expansion mondiale », a indiqué Farah Emara, co-fondatrice et présidente-directrice général de FreshSource. Elle a souligné que le financement contribuera à « accélérer notre mission de création de systèmes alimentaires frais plus durables grâce aux données et à la technologie, afin de transformer la vie des producteurs, des entreprises et des consommateurs et d'améliorer la planète ».
FreshSource joue le rôle d’intermédiaire entre les producteurs agricoles et les commerces tels que les supermarchés. L’entreprise fondée en 2018 et lancée en 2019 s’appuie sur une plateforme numérique à travers laquelle elle centralise l’offre des agriculteurs et la demande des commerces. Elle veille à ce que les besoins des clients soient satisfaits en réduisant le nombre d'intermédiaires par lesquels les produits agricoles transitent. Elle veille également à la sécurité des produits agricoles notamment en matière de conservation et de transport jusqu’à l’acheteur.
En 2020, FreshSource revendiquait déjà 300 agriculteurs locaux comme utilisateurs de son service, 1 500 emplois créés et aussi avoir évité une perte de 200 tonnes d’aliments. Selon, Farah Emara, « en réduisant les pertes alimentaires, vous réduisez le coût des aliments frais et vous permettez à un segment de la population qui ne pouvait pas se le permettre auparavant d’avoir un mode de vie plus sain. Aussi, en ce qui concerne les producteurs, cette méthode augmente leurs revenus et améliore ainsi leur qualité de vie ».
Adoni Conrad Quenum
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En 2021, l’Afrique comptait 716 000 développeurs professionnels soit 3,8 % de plus qu’en 2020. Alors que le nombre de ces professionnels ne cesse de croître, la demande elle aussi a atteint un niveau record en raison de la croissance des capacités d’embauche des PME, plus enclin à utiliser les technologies.
Malgré les défis liés à la pandémie de Covid-19, l'écosystème des développeurs du continent est nettement en progrès. Selon Google, en 2021 la demande de développeurs web sur le continent a atteint un niveau record. La multinationale de services Internet l’a relevé dans son rapport « Africa Developer Ecosystem Report 2021 » publié le 21 février.
Le rapport impute en partie cette hausse à l’augmentation de l’utilisation des services Internet par les petites et moyennes entreprises (PME) ; soit une hausse de 22 %. Ce qui a contraint ces dernières à engager plus de développeurs pour les aider à développer leurs activités en ligne. En Afrique, les PME embauchent plus de la moitié des développeurs locaux. Une performance due au fait qu’elles ont récolté plus de financement pour soutenir leur croissance. En 2021, elles ont levé plus de 4 milliards de dollars, soit 2,5 fois plus qu'en 2020.
Hors du continent, la demande de développeurs africains a également augmenté en raison du développement du système de travail à distance favorisé par la Covid-19. 38 % des développeurs africains travaillent pour au moins une société basée en dehors du continent.
Parallèlement, le nombre de ces professionnels a aussi augmenté. Le bassin de développeurs professionnels a augmenté de 3,8 % pour représenter 0,4 % de la main-d'œuvre non agricole du continent. Le Nigeria à lui seul a produit en 2021, 5 000 nouveaux professionnels. En tout, cette même année, le continent comptait 716 000 développeurs professionnels contre 690 000 en 2020. Les salaires et rémunérations ont également augmenté, et davantage de développeurs ont obtenu des emplois à temps plein.
Pour répondre à cette demande, le rapport invite les entreprises technologiques mondiales, les éducateurs locaux et les gouvernements à renforcer la filière des développeurs. Cela en investissant à la fois dans l'accès à Internet et dans l'éducation. « Les jeunes talents et les talents émergents, ainsi que les groupes insuffisamment soutenus, notamment les femmes, ont besoin d'une formation professionnelle et d'un accès abordable à Internet pour bénéficier de progrès plus larges. Les entreprises technologiques progressent grâce à des partenariats locaux », note le document.
« Africa Developer Ecosystem Report 2021 » a été réalisé grâce à une étude menée dans 16 pays d'Afrique subsaharienne : Algérie, Cameroun, Egypte, Ethiopie, Ghana, Côte d’Ivoire, Kenya, Maroc, Mozambique, Nigeria, Rwanda, Sénégal, Afrique du Sud, Tanzanie, Tunisie et Ouganda. Ce rapport est le deuxième d'une série d'études sur l'état de l'économie Internet du continent. Le premier, publié en collaboration avec la Société financière internationale (SFI), a révélé que l'économie Internet de l'Afrique a le potentiel d'atteindre 5,2 % du produit intérieur brut (PIB) d'ici 2025, contribuant ainsi à près de 180 milliards de dollars à l'économie africaine. La contribution potentielle projetée pourrait atteindre 712 milliards de dollars d'ici 2050.
« Pour atteindre ce potentiel, nous devons fournir un meilleur accès à des compétences de haute qualité et de classe mondiale sur les plateformes de technologies mobiles couplées à une connectivité croissante en Afrique. Nos efforts pour accroître la connectivité se concentrent sur l'infrastructure, les appareils, les outils et la localisation des produits », a déclaré Nitin Gajria, directeur général de Google en Afrique.
Vanessa Ngono Atangana
Des sociétés africaines de production de jeux digitaux donnent le ton en annonçant une alliance qui devrait leur permettre de réaliser le potentiel d’un marché estimé à 680 millions d'individus d’ici 2025. Un premier pas pour conquérir un marché où l’Afrique reste en marge.
10 studios africains spécialisés dans la production et la commercialisation des jeux vidéo ont annoncé s'être mis ensemble, pour créer un éditeur continental dénommé le Pan African Gaming Group (PAGG). « Nous créons un portefeuille de jeux grand public sur mobile qui sont amusants, non violents et non sexistes. Nos jeux sont conçus en Afrique, pour l'Afrique, et mettent en scène des héros africains enveloppés dans la culture, la musique et les environnements locaux. Cela permet à nos joueurs de se voir reflétés dans nos jeux, ce qui fait toute la différence », a fait savoir Jake Manion, le directeur du projet.
Pour la joint-venture il est question de renforcer l'industrie, en créant plus d'opportunités économiques et de création d'emplois dans le domaine des jeux à travers l'Afrique ; partager les ressources, les compétences et l'accès aux marchés afin de permettre à chaque studio membre de créer de meilleurs jeux et de toucher davantage de joueurs pour placer l'Afrique sur la carte de l'industrie mondiale du jeu. La philosophie derrière le projet est celle de partager l'idée d'une Afrique jeune, interconnectée, remplie de talents, avec des milliers d'années de légendes et d'histoires à raconter.
Le projet cible les « 400 millions de personnes connectées en Afrique avec un smartphone », selon des indicateurs de la Banque mondiale. Une opportunité qui est plus importante que celle qu’offrent ensemble le Canada, les USA et le Mexique. Ses promoteurs espèrent atteindre un marché potentiel de 680 millions de personnes à l'horizon 2025.
L'industrie mondiale du jeu sur smartphone ou sur ordinateur attire beaucoup de capitaux. Selon Drake Star Partners, une banque d'investissement spécialisée dans le financement du secteur, 150 milliards $ de nouveaux investissements y sont attendus cette année 2022. L'Afrique peine cependant à attirer une part conséquente de ces capitaux.
Parmi les fondateurs du PAGG, on retrouve Olivier Madiba pionnier au Cameroun en matière de financement, production et distribution de jeux vidéo sur ordinateur ou téléphone portable. On retrouve aussi des leaders du secteur dans des pays comme le Kenya ou le Ghana.
Au cours de la dernière décennie, le niveau d’accès aux soins de santé des populations africaines a relativement progressé. Mais beaucoup reste à faire. Pour combler rapidement ce gap, le numérique est mis en avant.
Smart Africa, alliance de 32 pays africains et d’organisations internationales engagées dans la transformation numérique de l’Afrique, et The Commons Project Foundation (TCP) ont annoncé la signature d’un partenariat, mercredi 16 février. Il porte sur l’accélération de l’offre de santé numérique en Afrique.
Today, @RealSmartAfrica and The Commons Project Foundation announce a partnership that will advance #digitalhealth initiatives across the continent. We look forward to working with @commons_prjct to strengthen Africa’s health systems with digital health technologies. pic.twitter.com/WmUBT44EIV
— Smart Africa Org (@RealSmartAfrica) February 16, 2022
Dans le cadre de cette collaboration, les membres de Smart Africa et The Commons Project Foundation s’engagent à soutenir et à collaborer dans la conception, le développement, le déploiement et l'exploitation d'infrastructures numériques de santé publique pour le bien commun. Les deux partenaires s’engagent également sur divers projets pilotes de santé numérique visant à renforcer les systèmes de santé africains.
L’une des nombreuses initiatives de santé numérique sur laquelle le partenariat de Smart Africa et The Commons Project Foundation se matérialisera est la carte de santé SMART qui permet déjà à des populations de partager en toute sécurité une version vérifiable de leur carnet de vaccination via un code QR. L’innovation mise en œuvre au Rwanda et au Kenya est approuvée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Lacina Koné (photo), directeur général de Smart Africa, a déclaré « que l'avenir des soins de santé en Afrique passe avant tout par le numérique, propulsé par la mobilité. Ce partenariat contribuera grandement à fournir des services de santé de classe mondiale, tels que les cartes de santé SMART, aux citoyens africains ».
Dans de nombreux pays d’Afrique, le taux d’accès aux soins de santé est encore faible. Le ratio nombre de professionnels pour 10 000 habitants est toujours largement en dessous des standards de l’OMS qui préconise un minimum de 23 agents de santé pour que la qualité de service de base soit assurée. Le numérique qui offre de nombreuses possibilités, notamment l’accès aux professionnels pour les populations rurales, est de plus en plus perçu comme une réponse au bien-être des Africains.
Pour Joe Mucheru, le secrétaire de cabinet du ministère kényan des TIC, de l'Innovation et de la Jeunesse, l’adoption à grande échelle de la santé numérique a le potentiel de révolutionner les soins de santé de la même manière que le système de paiement M-Pesa a révolutionné l'inclusion financière.
Adoni Conrad Quenum
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