La cybercriminalité a pris des proportions inquiétantes au Cameroun. Les actes répréhensibles perpétrés sur le territoire national ne sont pas toujours du fait de criminels locaux. Les autorités ont décidé d’aborder ce défi sous un angle mondial.
Le président de la République du Cameroun Paul Biya a signé, lundi 23 mai, un décret autorisant l’adhésion du Cameroun à la Convention de Budapest (Hongrie) sur la cybercriminalité. Ce traité international rédigé par le Conseil de l’Europe, signé en novembre 2001 et entré en vigueur le 1er juillet 2004, est consacré à la lutte contre les crimes informatiques et les crimes sur Internet, y compris la pornographie infantile, l'atteinte au droit d'auteur et le discours de haine.
Il vient surtout consacrer la coopération internationale en matière de lutte contre les nouvelles menaces qui se multiplient sur les systèmes d’information et Internet. Selon l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic), 3 105 plaintes relatives à la cybercriminalité, plus de 5 000 faux comptes sur les réseaux sociaux et sept attaques sur les sites web des administrations publiques ont été enregistrés en 2021 au Cameroun. La même année, l’Antic a évalué à 12,2 milliards FCFA (20 000 000 $) les pertes financières dues aux intrusions dans les systèmes informatiques des administrations publiques et privées.
L’autorisation d’adhésion signée par le chef de l’État intervient après l’adoption par l’Assemblée nationale du Cameroun, le 27 avril dernier, d’une loi l’autorisant à le faire. Les questions de sécurité sur les réseaux et la protection des données à caractère personnel sont au cœur d’une réflexion sur le continent. De nombreuses rencontres internationales se sont déjà tenues sur ces deux sujets depuis le début de l’année et d’autres sont annoncées. La mobilisation continue des secteurs public et privé qui s’observe témoigne de l’importance de la question, alors que l’Afrique a repris sa transformation numérique de plus belle.
La ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng (photo), a affirmé que l’adhésion du Cameroun à cette convention permettra au pays de renforcer son dispositif légal de protection de son cyberespace qui s’est enrichi, le 12 décembre 2010, de la loi relative à la cybersécurité et à la cybercriminalité. Elle a ajouté que la convention contribuera à la mise en œuvre d’un cadre répressif plus ferme et aidera les juges à mieux identifier et sanctionner les actes de cybercriminalité.
Ruben Tchounyabe
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La 5G prend progressivement ses marques sur le continent. Il lui est attribué de nouveaux usages révolutionnaires en matière de débit. De nombreux acteurs aussi bien publics que privés réfléchissent déjà sur la préparation de la jeunesse africaine aux innovations adaptées à cette technologie.
Le nouvel incubateur d’entreprises camerounais Boris Bison Youth Empowerment Business Incubator (BB Incubator) a annoncé, mardi 24 mai, la signature d’un protocole d'accord avec l’éditeur panafricain de jeux vidéo Ludique Works et le réseau finlandais d'accélérateurs d'apprentissage technologique Start North. Ensemble, ils ont l’ambition de déployer des espaces technologiques 5G d'apprentissage baptisés « 5G Mokki Tech Spaces » à travers l’Afrique.
« Notre objectif est un réseau spatial technologique panafricain qui relie le continent africain à l’Europe et au reste du monde, favorisant l’apprentissage et l’adoption de la technologie, le travail à distance et l’entrepreneuriat. En plus de promouvoir l’éducation, l’emploi et le développement économique des régions, le réseau vise également à freiner le changement climatique en utilisant les dernières technologies », a expliqué Boris Ngala (photo, à droite), fondateur et président-directeur général de BB Incubator.
La 5G s'installe progressivement en Afrique depuis 2020. Moins de dix pays ont déjà procédé à son lancement effectif. Elle est présentée comme la technologie qui soutiendra les prochains usages du monde numérique, notamment la réalité virtuelle, la réalité augmentée, l’intelligence artificielle, les objets autonomes. Donner à la jeunesse africaine l’opportunité de l’expérimenter dans le développement d’applications et solutions technologiques est l'un des nombreux moyens engagés par les acteurs privés pour préparer le continent aux grands enjeux inhérents à cette technologie.
Les « 5G Mokki Tech Spaces » sont développés par Start North. Le concept est né d’un programme académique de création d’applications 5G lancé en partenariat avec l’université finlandaise d’Aalto, une des meilleures institutions de recherche et d’enseignement du pays sur la technologie. Start North, qui est chargé du déploiement du réseau d’espaces technologiques, a déjà engagé des concertations avec l’université d’Addis Abeba, en Éthiopie, et l’African School of Economics, qui possède des campus au Nigeria, en Côte d’Ivoire et au Bénin, pour accueillir des « 5G Mokki Tech Spaces ». En Zambie, il est prévu la mise en place d’un centre technologique 5G en zone rurale pour soutenir l’apprentissage et la recherche en agriculture.
Douglas Ogeto, co-fondateur et président-directeur général de Ludique Works, a affirmé que « le réseau 5G Mokki Tech Spaces a la capacité de servir les entreprises internationales et locales, de fournir des emplois basés sur l’économie créative et la technologie et de promouvoir l’entrepreneuriat basé sur l’apprentissage des dernières technologies et des projets pratiques qui servent les conditions locales ».
Ruben Tchounyabe
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Malgré la présence de nombreux concurrents, le marché des véhicules d’occasion continue à enregistrer de la croissance en Égypte. Sylndr compte séduire davantage de clients. La confiance reçue des investisseurs crédibilise son modèle économique.
L’autotech égyptienne Sylndr, spécialisée dans la vente et l’achat de véhicules d’occasion, a levé 12,6 millions $ auprès d’un groupe d’investisseurs conduit par la société saoudienne de capital-risque Algebra Ventures. L’annonce a été faite le lundi 23 mai par Omar El Defrawy, cofondateur et président-directeur général de la start-up.
À travers ce financement, l’entreprise vise la mise à l’échelle de sa capacité opérationnelle, le développement de son infrastructure technologique, la croissance des stocks et la construction de ses canaux de vente au détail pour les clients. Sylndr envisage de doubler la taille de son équipe d'ici la fin de l'année et de s'ouvrir aux acheteurs au quatrième trimestre ou au premier trimestre 2023.
Omar El Defrawy a déclaré que la vision de l’entreprise est de devenir rapidement le détaillant de voitures d’occasion le plus fiable en Égypte et au Moyen-Orient. « Le principal problème que nous essayons de résoudre en Égypte est une méfiance totale entre les acheteurs et les vendeurs de voitures d’occasion sur les marchés […] imaginez que vous permettez le financement et rendiez les voitures beaucoup plus abordables pour les gens, c’est une proposition de valeur fondamentale que nous voulons également offrir », a-t-il expliqué.
Depuis 2020, l’Égypte est l’un des pays où le marché des véhicules d’occasion enregistre de la croissance selon Ken Research. L’une des raisons est le coût élevé des voitures neuves. Les modèles de voitures populaires coûtent environ 15 000 $ dollars en moyenne et sont hors de portée pour de nombreux Égyptiens, surtout dans un système qui finance difficilement l’achat. Des start-up comme Cazoo, Cars 24 ou encore Spinny ont décelé le potentiel du marché et mettent également en oeuvre des stratégies pour le conquérir.
La start-up compte tirer ses revenus des ventes au détail, des ventes aux enchères, des concessionnaires et des ventes B2B. D’autres revenus seront issus des intérêts des financements, l’assurance, les frais d’assistance routière et d’autres services à valeur ajoutée, prévoit le PDG.
Ruben Tchounyabe
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Dans le cadre de son programme de soutien aux incubateurs angolais, initié en 2021, la SFI s’est engagée à soutenir l’incubateur de start-up Acelera Angola, en vue d’accompagner la croissance d’entreprises technologiques innovantes, et faciliter leur essor.
La Société financière internationale (SFI), filiale du groupe de la Banque mondiale, chargée du secteur privé dans des pays en développement, a récemment annoncé la conclusion d’un partenariat avec l’accélérateur et incubateur angolais de start-up, Acelera Angola. Dans ce cadre, la SFI s’est engagée à financer et apporter une assistance technique ainsi qu’une aide matérielle à des entreprises technologiques et innovantes angolaises.
« Grâce à ce partenariat, la SFI travaillera avec un acteur clé de l'écosystème entrepreneurial angolais, et soutiendra directement les start-up pour les aider à évoluer, innover et créer des emplois », a déclaré Carlos Katsuya (photo, à gauche), directeur de la SFI pour l'Angola.
Cette collaboration fait partie d’un programme de soutien aux incubateurs en Angola, lancé en novembre 2021 par la SFI avec le soutien de l'Union européenne. L’initiative vise à aider les incubateurs et accélérateurs à étendre leur couverture et leur impact dans le pays, et à surmonter les obstacles juridiques et réglementaires qui freinent le développement des start-up.
Les ressources permettront à Acelera Angola de soutenir directement des entreprises à différentes étapes de croissance, à travers des programmes d’accélération, de mentorat et de coaching, ainsi que des conseils stratégiques pour améliorer leur capacité opérationnelle, et faciliter les partenariats stratégiques avec d'autres parties prenantes. En outre, la SFI aidera ces entreprises à accéder à des marchés pour proposer leurs produits, mais aussi à attirer des investisseurs qui apporteront les capitaux nécessaires pour soutenir leur développement.
En Angola, les entreprises technologiques et innovantes ont souvent du mal à accéder à un soutien financier et matériel alors qu’elles disposent d’un potentiel important, et participent à l’essor des secteurs clés de l’économie. En 2021, les start-up du pays ont été moins dynamiques, en termes de levées de fonds par rapport à leurs homologues de la même région.
Chamberline MOKO
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Depuis 2018, le gouvernement kényan a engagé un plan quinquennal d’amélioration du plateau sanitaire à travers le développement de l’infrastructure et l’augmentation du nombre de professionnels. Face aux défis qui demeurent hors des zones urbaines, la technologie est perçue comme une solution adéquate.
Le gouvernement du Kenya s’apprête à lancer un programme de télémédecine dans tout le pays. Il mettra l’accent sur les zones reculées afin d’améliorer l’accès du plus grand nombre aux soins de santé de qualité. À travers l’Autorité des communications, 600 millions de shillings (5,1 millions $) ont déjà été mobilisés pour introduire la télémédecine dans 20 établissements de santé publics.
D’après le Dr Joseph Sitienei, responsable du département de gestion des services de santé au ministère kényan de la Santé, la télémédecine « est la direction à suivre pour qu'aucune partie du pays ne se sente laissée pour compte dans la fourniture de services de santé de qualité, et surtout pour réduire le coût de la recherche de soins de santé pour les patients ».
Dans son rapport statistique de 2020, coïncidant avec le rapport d’examen à mi-parcours du plan stratégique et d'investissement du secteur de la santé 2018-2023, le ministère kényan de la Santé indique que le seuil de densité de base des agents de santé (docteurs, infirmières et agent cliniciens) requis pour une prestation de services efficace a augmenté sensiblement depuis 2018. Bien qu’il fût toujours inférieur au seuil de 23 pour 10 000 habitants de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et à l’objectif national de 24,4/10 000, il est tout de même passé à plus de 20,6 pour 10 000 habitants enregistrés en 2018.
En 2019, l’évaluation harmonisée des établissements de santé relevait déjà que le pays a atteint l'objectif de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de 2 pour 10 000 habitants en affichant une densité nationale de 2,2 pour 10 000 habitants. Cependant, 14 comtés (30 %) étaient encore en dessous de l'objectif.
Cependant, l’accès aux spécialistes installés dans les grandes villes pose toujours problème, notamment pour les populations rurales qui ont plus accès à des centres de santé et dispensaires qu’à des hôpitaux de référence. La télémédecine viendra répondre à ce besoin pour des diagnostics plus poussés. Le programme de télémédecine a déjà été engagé en phase pilote dans les hôpitaux publics de Kenyatta et d’Isiolo.
« Si nous ne pouvons pas fournir suffisamment de personnel qualifié dans tous nos établissements de santé, nous pouvons certainement emmener le personnel qualifié dans les zones rurales grâce à la télémédecine », estime le Dr Joseph Sitienei.
Muriel Edjo
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La Banque mondiale estime urgent que l’Afrique adapte la formation de sa jeunesse aux besoins du futur monde numérique. L’objectif est une meilleure insertion professionnelle de millions de personnes. Dans plusieurs pays, l’heure est au développement de cursus plus web, numérique et informatique.
La région de l’Oriental, au Maroc, lancera d’ici fin 2022 une zone d’intelligence collective baptisée Zone01 Oujda. Elle aura pour rôle de développer des talents numériques locaux. Un partenariat a été signé à cet effet entre la région et 01Talent Africa, une agence de formation de talents numériques, en marge de la 9e édition du sommet Africités qui s’est tenue du 17 au 21 mai à Kisumu au Kenya.
La Zone01 Oudja sera abritée par l’université Mohamed Premier au sein du Campus du savoir. Elle pourra accueillir environ 500 talents. Elle sera composée de trois structures : une école d’apprentissage du codage ; un centre de formation professionnelle en programmation destiné aux professionnels, notamment les personnels des collectivités territoriales ; et une agence des talents des métiers du numérique, dont la mission portera sur l’emploi des ressources issues de l’école du codage pour offrir des services informatiques au niveau local, régional et international.
La sélection des candidats, ouverte aux moins de 18 ans, est prévue au second semestre de l’année. Les candidats retenus suivront une formation de 4 semaines à l’issue de laquelle ils seront soumis à une épreuve de résolution de projets en groupe. Les vainqueurs suivront ensuite une formation aux métiers du numérique de deux ans garantissant un emploi.
Le projet Zone01 Oudja s’inscrit dans le cadre de la stratégie de la région de l’Oriental en matière de numérisation de son secteur économique et d’amélioration de son attractivité. Un partenariat stratégique réunit d’ailleurs la région au ministère de l’Enseignement supérieur, à celui de la Recherche scientifique et de l’Innovation, à l’Agence pour la promotion et le développement économique et social des provinces de la région, à l’organisation Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique et au Centre régional d’investissement (CRI) de l’Oriental.
En janvier 2021, le CRI avait déjà signé un mémorandum d’entente avec la Fédération des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (APEBI) pour le développement accéléré des écosystèmes de l’offshoring et du numérique au niveau local.
Alors que la transformation numérique s’accélère, la région de l’Oriental veut doter sa jeunesse des compétences futures qui leur permettront de trouver un emploi et d’être des acteurs du développement au plan local et national.
Ruben Tchounyabe
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Avec la numérisation du monde, les solutions technologiques sont devenues des outils qui contribuent à la bonne gouvernance et à la croissance. Orange, fidèle à son engagement en faveur du développement en Afrique, a fait du soutien à l’innovation une priorité.
L’opérateur de téléphonie mobile Orange a annoncé, vendredi 20 mai, le lancement de la 12e édition du programme Orange Summer Challenge. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 15 juin prochain. Pour y prendre part, il faut remplir le formulaire à cette page.
La compétition soutenue par Google et EY Tunisie accompagnera les projets d’étudiants sur la thématique Tech4Good dans huit pays d'Afrique et du Moyen-Orient qui abritent déjà un Orange Digital Center. Il s’agit de la Tunisie, Maroc, Côte d’Ivoire, Sénégal, Cameroun, Mali, Sierra Leone, Madagascar et Jordanie.
Orange Summer Challenge est un stage intensif de trois mois sous forme de compétition. De manière pratique, Orange et Google fourniront un accompagnement technologique aux étudiants à travers des formations et du mentoring pilotés par des coaches locaux et internationaux, notamment les experts de l’École du code pour la partie software et du FabLab Solidaire pour la partie hardware. Pour ce qui est de l’accompagnement technique, notamment sur le montage des projets (business model, business plan), les candidats vont s’abreuver à l’expertise et au savoir-faire d’EY Tunisie.
Les 3 partenaires vont également assurer des formations en design thinking, soft skills, etc. pour préparer au mieux les équipes à présenter leurs idées lors de la cérémonie finale de chaque pays.
Ruben Tchounyabe
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La majorité des rapports sur le développement en Afrique incite les investisseurs à accorder une grande attention à l’entrepreneuriat. Plusieurs firmes de capital-risque mobilisent déjà des financements à dessein. Elles y voient un moyen de soutenir la croissance sur le continent et de s’assurer de nouveaux revenus.
Mustard, une société de capital-risque basée à Londres et axée sur l’Afrique, a lancé un fonds d’investissement de 4 millions de livres sterling (5 millions $) pour soutenir les start-up africaines avec un potentiel de développement international. À travers le financement qu’elle compte octroyer aux entreprises innovantes, Mustard compte agir à la fois en tant qu'investisseur et en tant qu’accompagnateur de croissance.
Conseillère en capital-risque et experte pour ce projet, Parminder Vir Obe (photo), le juge approprié et estime que « l’Afrique a de nombreuses histoires à raconter ». Elle explique « qu'au cours des 20 dernières années, l’histoire de sa jeunesse résiliente, vue à travers la croissance des start-up technologiques, a été l’une des plus significatives […] Je pense que l’approche de Mustard aidera à faire de même grâce aux récits de marque significatifs qu’elle construit pour les entreprises technologiques ».
Fondateur de Black Ops et également expert pour le projet, Seni Sulyman juge l’approche de Mustard puissante. Elle dit sa « hâte de voir les marques africaines se mondialiser, ce qui signifiera non seulement des changements massifs pour le continent, mais aussi pour sa place dans le monde ».
Mustard pense que les start-up africaines ont le potentiel suffisant pour se développer et avoir une influence à l’échelle internationale au point d’impacter positivement l’image du continent. Les start-up sélectionnées pour bénéficier du fonds jouiront d’un capital et d’une expertise en ingénierie, conception et narration. Elles seront dotées de fonds de capital préalable avant même le lancement. Mustard investira plus de fonds et d’expertise si elle est convaincue par le projet.
Ruben Tchounyabe
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Depuis le début de l’année, deux réunions internationales ont déjà rassemblé de nombreux experts publics et privés sur le respect de la vie privée à l’ère du numérique en Afrique. La question qui préoccupe de plus en plus a mis en lumière les faiblesses de nombreux pays.
La semaine dernière, la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP) du Maroc a accepté de partager son expertise avec ses consoeurs du Tchad et du Niger. Elles ont signé un accord à cet effet, jeudi 12 mai, en marge de l'Assemblée générale du Réseau africain des autorités de protection des données personnelles (NADPA-RAPDP) close le 11 mai.
Abdel-Nassir Mahamat Nassour, le directeur général de l'Agence nationale de sécurité informatique et de certification électronique (ANSICE) du Tchad, a justifié le partenariat avec la CNDP au regard de l’urgence qu’a l’agence « à trouver des voies et des solutions pour à la fois protéger les données de nos concitoyens et apporter des réponses à leurs demandes » dans un monde qui se numérise rapidement. Un avis que partage Sanady Tchimaden Hadatan (photo), la présidente de la Haute autorité de protection des données personnelles (HAPDP) du Niger.
La transformation numérique qui s’accélère, en accentuant le recours quasi permanent des populations à Internet et aux systèmes d’information, a stimulé davantage la production de données personnelles en Afrique. De nombreux gouvernements et entreprises y accordent déjà un grand intérêt, pour diverses fins.
Mieux protéger les données personnelles devient une urgence au regard des enjeux autour de ces informations considérées actuellement comme des ressources précieuses à l’ère du numérique. Les Autorités du Tchad et du Niger sont conscientes qu’elles représentent les premières lignes de défense contre l’exploitation abusive des données des citoyens aussi bien au niveau national qu’international.
Muriel Edjo
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Depuis janvier, l’entreprise qui utilise la technologie pour relier producteurs et consommateurs a lancé une stratégie de diversification de ses produits. Elle demeure déterminée à mettre à la disposition de la population des aliments de qualité à des prix abordables.
L’agritech Twiga Foods élargit ses activités à la culture. La start-up kényane, qui fournit des produits frais et des produits de base à travers sa plateforme mobile, a investi 10 millions $ pour lancer Twiga Fresh, une nouvelle filiale dédiée à la culture des oignons, des tomates et des pastèques.
Le directeur général et cofondateur de Twiga Foods, Peter Njonjo, a déclaré que « Twiga Fresh, en plus de notre gamme croissante de produits de marque, nous permettra de stimuler la croissance du nombre de clients et d’élargir la taille du panier en offrant des produits de qualité à prix réduit par rapport aux prix en vigueur sur le marché ».
Le lancement de cette nouvelle filiale est conforme à la stratégie de l’entreprise visant à diversifier ses produits. Twiga Foods l’a lancée en janvier dernier en ajoutant du sucre, du sel, du riz, de l’huile de cuisson, la farine de maïs et bien d’autres produits à sa liste d’offres. Cette stratégie a été précédée par la levée de 5 millions $ en novembre 2021 pour soutenir son expansion en Afrique de l’Est et de l'Ouest.
Twiga Foods veut utiliser des techniques agricoles modernes pour augmenter ses rendements sur une ferme de 650 hectares qu’elle a louée à Taita-Taveta. La start-up qui joue le rôle d’interface entre les producteurs, les vendeurs et les consommateurs finaux dit vouloir continuer à travailler avec les petits exploitants agricoles pour des produits tels que les bananes.
Sa stratégie commerciale axée sur des prix bas est rendue possible grâce à la technologie qui permet de réduire le nombre d’intermédiaires dans le processus en reliant les producteurs aux consommateurs. « La volatilité des produits de base dans le monde d’aujourd’hui provoque un niveau sans précédent d’inflation alimentaire à travers le monde. En Afrique, nous pouvons moins nous permettre cette perturbation, et c’est pourquoi nous sommes ravis de l’impact imminent que notre chaîne d’approvisionnement basée sur la technologie aura sur la réduction du coût des aliments », a souligné Peter Njonjo.
Selon ce dernier, Twiga Fresh sera à long terme financée par la dette, en partenariat avec des institutions financières de développement axées sur l’agriculture primaire et la sécurité alimentaire.
Ruben Tchounyabe
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Depuis 2020, de nombreux pays africains investissent de plus en plus dans leur transformation numérique. La Covid-19 leur a permis de prendre conscience de la faible résilience de leur écosystème économique et social à une crise de grande envergure.
Le ministre mauritanien de la Transition numérique, de l'Innovation et de la Modernisation de l'administration, Cheikh El Kebir Ould Moulaye Taher (photo), a dévoilé les grands chantiers sur lesquels son département se concentrera bientôt.
Lundi 16 mai, lors du lancement d’une série d'activités sur la cybersécurité, il a indiqué qu’il est prévu la connexion du pays à un second système sous-marin de fibre optique, le lancement d’une dizaine de nouveaux e-services, l’accélération de l’e-gouvernement, la mise en place d’une équipe nationale d'intervention en cas d'incident de sécurité informatique (CSIRT).
D’après Cheikh El Kebir Ould Moulaye Taher, ces investissements favoriseront un plus grand recours « au numérique qui constitue l'un des outils les plus efficients pour améliorer la performance de l'administration publique et accélérer la croissance inclusive pour tous les citoyens ». Ils contribueront en effet à relever sensiblement le niveau de préparation du pays à l’économie numérique.
Au cours des dix dernières années, la Mauritanie n'a pas fait de grand progrès dans le développement numérique. Bien que le pays ait trois opérateurs télécoms et plusieurs fournisseurs de services Internet, le taux de pénétration d’Internet est encore de 35,8 % selon le Digital Report 2022 de Hootsuite et We Are Social.
Dans son dernier rapport sur le développement de l’e-gouvernement (EGDI), l’Union internationale des télécommunications (UIT) classe la Mauritanie à la 38e place sur 54 pays africains. Dans son dernier rapport sur l’indice de développement de la cybersécurité, l’UIT ne classe pas le pays faute d’information sur ses réelles performances.
À travers une connectivité renforcée, un développement de l’e-gouvernement et une meilleure sécurité des réseaux, le gouvernement mauritanien veut contribuer à l’accès de la population à un Internet de qualité, à l’efficacité du service public dont la crédibilité dépend aussi de la sécurité des usagers en ligne, au développement de l’entrepreneuriat innovant dans le pays.
Muriel Edjo
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Depuis le début de l’année, l’entreprise a déjà réussi à mobiliser la somme totale de 3 millions $ pour développer ses opérations. Elle compte capitaliser sur l’expérience déjà acquise pour améliorer ses services.
La start-up nigériane de fret Topship a annoncé, lundi 16 mai,la levée de 2,5 millions $ pour étendre sa présence à l’international. Dirigés par Flexport, Y Combinator, Soma Capital, Starling Ventures, Olive Tree Capital, Capital X, True Capital, Immad Akhund, le président-directeur général de Mercury ou encore Arash Ferdowsi, co-fondateur de Dropbox, sont les investisseurs qui ont fait confiance à Topship.
Ce financement servira à « investir dans des partenariats stratégiques et dans l’innovation de produits adaptés pour résoudre une myriade de problèmes d’expédition que nous avons identifiés grâce à des interactions quotidiennes avec nos marchands ».
Selon Moses Enenwali, le président-directeur général de Topship, la start-up permet actuellement à 1 500 marchands de transporter des marchandises et des colis du Nigeria vers plus de 150 pays ; mais pour l’instant la plateforme n’accepte que des livraisons de fret en provenance des États-Unis, du Royaume-Uni et de la Chine. Le Ghana, la Tanzanie et le Kenya figurent parmi les nouveaux marchés où l’entreprise prévoit de démarrer ses opérations suite à la sollicitation de groupes de commerçants locaux.
Depuis l’avènement de la Covid-19, le marché du fret a enregistré de la croissance. Le fret aérien dans lequel est spécialisé Topship n'est pas en reste. Le développement de l’e-commerce y a contribué.
D’après Moses Enenwali, « nous n’avons pas suffisamment de ports sur le continent. Par exemple, au Nigeria, nous avons un port de fonction et pour que le fret maritime fonctionne, nous avons besoin de ports, de chemins de fer et de routes pour le camionnage. Mais nous n’avons pas de route, nous n’avons pas de chemins de fer. Chaque pays, chaque grande ville du continent, a un aéroport fonctionnel, et les compagnies aériennes desservent tous ces aéroports quotidiennement ».
Hormis son expansion,Topship prévoit aussi grâce aux 2,5 millions $ obtenus d’affiner sa technologie pour rendre les importations et les exportations plus rapides, plus faciles et plus abordables pour les Africains.
Ruben Tchounyabe
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Les entreprises technologiques innovantes représentent une opportunité d’emplois pour de nombreux jeunes Africains. Par les services qu’elles proposent, elles sont également une promesse de richesses. Dans plusieurs pays du continent, des mesures sont adoptées pour favoriser leur éclosion.
Abdel Fattah al-Sissi, le président de la République d’Égypte, a instruit la mise en œuvre de plusieurs facilités en faveur des start-up. Samedi 14 mai, il s’est entretenu à cet effet avec le Premier ministre, Mostafa Madbouly, et le ministre des Communications et des Technologies de l'information, Amr Talaat.
Le président a demandé à Amr Talaat de faciliter la création des entreprises par notification numérique via une plateforme dédiée à cet effet, afin d'éliminer tous les obstacles auxquels sont confrontés les start-up et les entrepreneurs. Il est aussi prévu l'ouverture d'entreprises virtuelles sans être lié par un siège physique, dans le but d'économiser les dépenses et d'apporter des facilités à ces entreprises.
Les autres instructions du chef de l’État portent sur l’assouplissement des conditions d'établissement des sociétés unipersonnelles, l’extension de la création de zones technologiques de libre investissement, l’élargissement des exonérations fiscales pour les start-up, l’activation des listes blanches d'importation de composants électroniques pour les entreprises spécialisées.
Dans la vision de développement de l’Égypte à l’horizon 2030, le gouvernement prône l’entrepreneuriat comme alternative à la création d’emplois pour les jeunes. Les universités sont d’ailleurs mises à contribution comme lieux d’excellence pour inculquer davantage cet esprit aux étudiants.
Dans son rapport « The Egyptian Startup Ecosystem Report 2021 », l’Agence de développement de l’industrie des technologies de l’information (ITIDA) et Disrupt Africa estimaient déjà à 562 le nombre de start-up actives dans le pays. Les nouvelles mesures du président de la République qui favorisent l’entrepreneuriat innovant contribueront à augmenter ce nombre.
Muriel Edjo
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La Poste a toujours joué un rôle dans le développement en Afrique. Dans plusieurs pays, cette administration publique a tout de même perdu de son caractère au fil du temps à cause d’un manque de projection. Avec les TIC, plusieurs pays ont décidé de la réinventer.
L’opérateur public du service postal nigérian (Nipost) a signé un protocole d’accord avec la Commission nationale de la population (NPC) pour la mise en place d’un adressage postal numérique et moderne. L’annonce a été faite, jeudi 12 mai à Abuja, par le directeur général de Nipost, Dr Ismail Adebayo Adewusi, lors d’une conférence de presse.
Il a expliqué que le passage du système analogique au numérique contribuera à plus d’efficacité de l’administration postale dans ses missions de distribution du courrier et de livraison de colis. Adebayo Adewusi a indiqué que le nouveau code postal est une infrastructure essentielle dans un pays en développement comme le Nigeria, caractérisé par le manque de noms de rue et de numérotation des propriétés.
« Nous avons établi des entités de manière à garantir que chaque partie du pays soit effectivement capturée, en utilisant un cadre systématique de caractères alphanumériques de l'État, des zones de gouvernement local, des districts, etc. », a ajouté Nasir Isa Kwarra, le président de la NPC.
C’est depuis 1986 que l’ancien adressage postal du Nigeria était en vigueur. Au-delà de l’amélioration de la fourniture des services postaux, l’adoption du code postal numérique par le gouvernement cadre également avec les ambitions du pays d'atteindre les objectifs du développement durable des Nations unies en matière de réduction de la pauvreté, de lutte contre les maladies et de fourniture de services de base tels que l’eau et l’électricité.
Les autorités nigérianes s’appuieront aussi dessus pour une meilleure réponse des agences de sécurité aux urgences, améliorer les recouvrements d’impôts et la distribution des factures de services publics. Un écosystème qui favorise aussi une meilleure interaction entre les entrepreneurs et leurs clients.
Ruben Tchounyabe
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