Pendant la pandémie de Covid-19, plusieurs secteurs économiques et sociaux ont vu leurs activités mises en veille en Afrique. L’école a été l’un des plus touchés. En introduisant une option dématérialisée dans l’enseignement, Madagascar fait le choix d’un apprentissage plus flexible.
L’Agence universitaire de la francophonie (AUF) accompagnera Madagascar dans la création d’une université virtuelle. Une convention-cadre a été signée à cet effet, jeudi 12 mai, entre le Pr Slim Khalbous, directeur de l’AUF (photo, au centre), la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Elia Béatrice Assoumacou (photo, à gauche), et le ministre du Développement numérique et de la Transformation digitale, des Postes et des Télécommunications, Tahina Michel Razafindramalo (photo, à droite).
Concrètement, l’AUF va transformer le Centre de Télé-enseignement de Madagascar (CNTEMAD). Cela se traduira par la mise en réseau de tous les Centres régionaux/antennes du CNTEMAD et par la dématérialisation des activités administratives. Il est également prévu la mise en place d’une plateforme d’apprentissage en ligne accessible et ergonomique, permettant de promouvoir l’usage des ressources numériques disponibles dans les différents centres.
Pour le succès du projet, le CNTEMAD bénéficiera de l’expertise internationale de l’AUF en matière d’ingénierie de projets numériques ; gestion d’espaces numériques ; conception de formations à distance (FOAD) ; production de cours en ligne, notamment les MOOC ; formation du personnel enseignant, technique et administratif ; accompagnement du gouvernement dans la recherche d’autres bailleurs et partenaires internationaux pour le projet.
L’aide que l’AUF apportera à Madagascar est conforme à sa stratégie quadriennale 2021-2025 dont l’axe prioritaire porte sur la « transformation numérique et la gouvernance universitaire ». Elle épouse également la stratégie de transformation numérique adoptée par le gouvernement et dont l’ambition est de faire des technologies de l’information et de la communication un catalyseur du développement.
À travers l’université virtuelle, le gouvernement cible des milliers de jeunes Malgaches qui n’ont pas toujours les moyens financiers conséquents pour s’installer à Antananarivo pour poursuivre leurs études. Avec l’université virtuelle, pas besoin de frais d’hébergement et de subsistance. Ils pourront aller en cours depuis leur domicile, connecté à un ordinateur ou un smartphone.
Ruben Tchounyabe
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Malgré les politiques mises en place par les gouvernants, l’accès aux soins de santé n’est toujours pas garanti pour les populations africaines. Les entrepreneurs privés y voient des opportunités et proposent des solutions.
UniDoc, entreprise canadienne spécialisée dans la télésanté, a annoncé, mercredi 11 mai, la conclusion d’un accord-cadre de déploiement d'équipements et de services avec Northern Pacific Global Investment Services Limited, une entreprise nigériane axée sur les investissements. Le but de ce partenariat est de fournir des services de télésanté en République fédérale du Nigeria.
Selon Antonio Baldassarre, président-directeur général de la firme, « l'objectif d'UniDoc est de rendre les soins de santé accessibles à tous. Nous sommes ravis de travailler avec notre partenaire pour apporter notre modèle de solutions de soins virtuels au peuple nigérian. Nos kiosques aideront à permettre au réseau de professionnels de la santé de notre partenaire d'atteindre les patients dans des endroits éloignés à travers le pays ».
Le Nigeria, comme beaucoup de pays d’Afrique, dispose d’une densité médicale inférieure aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. Alors que l’organisation onusienne recommande 2,3 personnels de santé au moins pour 1 000 habitants, le Nigeria affiche, selon des données de 2018 de la Banque mondiale, 0,4 médecin pour 1 000 habitants. Cet accord apportera donc une alternative intéressante pour les populations d’accéder à des soins grâce aux kiosques Virtual Care Solutions Model (VCSM) d'UniDoc.
Le VCSM est une solution de télésanté personnalisable et complète exclusive qui est actuellement développée par UniDoc. Elle est conçue pour intégrer une gamme de produits physiques, de services web et d'outils analytiques, ainsi que pour donner accès au réseau en développement de prestataires de soins de santé de la société. Cette solution peut desservir jusqu’à 1 million de patients sur les cinq premières années.
Adoni Conrad Quenum
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Les opportunités se multiplient pour les développeurs web et mobile sur le continent grâce à la Covid-19 qui y a accéléré la transformation numérique. Mais l’offre est encore inférieure à la demande. Google consolide ses initiatives pour améliorer cette situation.
Le géant de la technologie Google s’est associé à Andela – un réseau de formation et placement pour les développeurs de logiciels – et Pluralsight – une société américaine privée de formation en ligne pour développeurs de logiciels, administrateurs informatiques et professionnels de la création – pour offrir une cuvée de 30 000 nouvelles bourses de formation Android et Google cloud aux développeurs africains, débutants ou professionnels. L’entreprise a dévoilé le nouveau programme le jeudi 12 mai. Les inscriptions à cette adresse s’achèvent le 31 mai.
D’après Google, ce programme organisé pour la cinquième année consécutive « donne accès à un contenu soigneusement sélectionné et à des sessions d'apprentissage pratiques ». Il donne aussi accès à un réseau panafricain de groupes d’apprentissage de pairs et de mentors, pour guider les développeurs, les guider dans leur parcours de formation.
Dans son rapport « Africa Developer Ecosystem Report 2021 » publié le 21 février dernier, Google indique que la demande en développeurs a augmenté en Afrique avec la Covid-19 qui a accéléré l’adoption du numérique par les petites et moyennes entreprises. Bien que le continent comptait 716 000 développeurs professionnels contre 690 000 en 2020, en croissance de 3,8 %, l’offre demeure faible pour satisfaire la demande qui s’exprime aussi hors du continent.
Le programme de bourses Google Africa Developer Scholarship, ouvert aux personnes âgées d’au moins 18 ans et résidant dans un pays africain, met à la disposition des participants un accès gratuit à certains cours, projets, laboratoires intégrés et évaluations de compétences. Les 10 000 meilleurs apprenants reçoivent une assistance pratique de la part d’Andela et de Pluralsight, des analyses de projets et un soutien de mentorat.
A la fin du parcours de développement des compétences, le participant peut être admissible à une subvention pour passer des examens de certification Google pour les développeurs associés Android, les spécialistes web mobile et les ingénieurs associés en cloud computing. Google compte à ce jour plus de 180 communautés de développeurs actives dans 30 pays d’Afrique. Ces communautés offrent aux développeurs la possibilité de se connecter, d’apprendre et de grandir ensemble.
Ruben Tchounyabe
Le marché du paiement électronique gagne en maturité à travers le continent. En témoigne l’intérêt croissant que de nombreux investisseurs lui accordent. C’est d’ailleurs le segment de l’industrie start-up qui a attiré le plus de financements étrangers et locaux au cours des cinq dernières années.
La fintech nigériane Interswitch qui fournit des services intégrés de paiement et de commerce numérique a obtenu un nouveau financement pour étendre ses services sur le continent. L'investissement de 110 millions $, dévoilé le mercredi 11 mai, a été mobilisé par LeapFrog Investments, Tana Africa Capital et deux anciens actionnaires que sont Helios Investment Partners et TA Associates qui conservent leur majorité au capital d'Interswitch.
Présent au Nigeria, au Kenya, en Ouganda et en Gambie, Interswitch propose une suite de solutions de paiement numérique pour particuliers, pour petites et moyennes entreprises, pour grandes entreprises dans divers secteurs comme la santé, l’e-commerce, les transports. Facilitateur de transactions financières, Interswitch, qui contribue déjà à l’inclusion financière de plusieurs millions de personnes à travers sa solution de carte de paiement Verve et sa plateforme multicanal de paiement numérique Quickteller, souhaite aller plus loin en pénétrant de nouveaux marchés.
Karima Ola, associée et responsable des services financiers en Afrique chez LeapFrog Investments, a soutenu que l’investissement dans Interswitch confirme le formidable talent de la société qui est une pionnière « de l'écosystème des paiements en Afrique, perturbe l'économie monétaire, stimule les paiements numériques et promeut une inclusion financière équitable au Nigeria depuis deux décennies ». Elle a souligné qu’Interswitch « est bien placé pour saisir l'opportunité significative d'un paysage en évolution des paiements numériques en Afrique ».
Le nouveau financement d’Interswitch intervient près de trois ans après le dernier en date de 200 millions $, survenue en novembre 2019, et fournit par Visa contre 20 % de son capital. Avec une valorisation estimée à 1 milliard $, Interswitch (fondée en 2002) est l’une des plus grandes sociétés africaines de paiement électronique et d’infrastructures.
Se réjouissant de la confiance exprimée par les nouveaux investisseurs, Mitchell Elegbe (photo), fondateur et directeur général d’Interswitch, a rappelé que la société « est née de la nécessité de développer des solutions qui répondent aux besoins uniques des clients et commerçants locaux ».
Ruben Tchounyabe
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Le rapport 2021 de Chainalysis sur les cryptomonnaies montre que l’Afrique est la troisième économie de cryptomonnaies à la croissance la plus rapide. Ces actifs continuent de gagner du terrain sur le continent au point que la République centrafricaine a officialisé l’usage du bitcoin comme monnaie sur son territoire.
MARA, une start-up spécialisée dans l’échange de cryptomonnaies basée au Kenya et au Nigeria, a annoncé le mercredi 11 mai la finalisation d’un tour de table d’un montant de 23 millions $. La start-up, fondée en 2021 par Chi Nnadi, Dearg OBartuin, Lucas Llinás Múnera, a pour objectif de lancer officiellement ses activités en juillet. Le projet de la start-up a attiré de nombreux investisseurs de la cryptomonnaie et de la web 3 tels que Coinbase Ventures, Alameda Research (FTX) et Distributed Global.
Selon Chi Nnadi, président-directeur général de la jeune pousse, « ce que nous faisons, c'est que nous créons une infrastructure financière pour que les gens puissent bâtir leur vie. Et donc c'est plus que de pouvoir acheter des cryptos ; il s'agit d'ingénieurs africains créant leurs [propres] projets. Nous voulons être la source d'incubation des talents ; nous voulons leur donner une plateforme, grâce à notre bourse, pour lancer leurs projets ».
C’est grâce à une application mobile, disponible sur Android et sur iOS, que la start-up va essayer de conquérir le continent dès juillet 2022. L’application va permettre d’acheter, de vendre, d’envoyer et de retirer des actifs fiat et crypto. Elle lancera plus tard dans l’année, en octobre, MARA Chain. C’est un framework basé sur une blockchain de couche 1 alimentée par le jeton natif de la start-up avec lequel les développeurs peuvent créer des applications décentralisées.
Outre ces projets pour l’année 2022, la start-up révèle la signature d’un partenariat avec la République centrafricaine, deuxième pays au monde à adopter le bitcoin comme monnaie légale après Salvador aux Amériques. « Nous sommes là pour conseiller le président sur l'amélioration de son infrastructure technologique afin qu'il puisse généraliser l'adoption de la cryptographie », a affirmé Chi Nnadi.
Adoni Conrad Quenum
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En trois ans d’activité, l’égyptien Mylerz annonce sa première mobilisation de fonds réalisée avec la participation de Lorax Capital Partners et Fawry. La ressource financera son expansion sur son marché local ainsi qu’en Algérie, en Tunisie et au Maroc.
La start-up égyptienne de logistique et de livraison du dernier kilomètre, Mylerz, a procédé à la levée d’un financement de 9,6 millions $, dirigée par la société de capital-investissement égyptienne Lorax Capital Partners, avec la participation de la société de paiement électronique Fawry.
La ressource dégagée sera consacrée aux plans d’expansion de Mylerz sur le marché égyptien ainsi que ses projets de pénétration de trois nouveaux marchés nord-africains, à savoir : l’Algérie, la Tunisie et le Maroc, d’ici le troisième trimestre 2022.
« Nous prévoyons de tirer parti de nos expériences en Égypte pour commencer nos opérations en Tunisie, en Algérie et au Maroc, d'ici le troisième trimestre 2022. Cette empreinte régionale permettra à nos clients de bénéficier de corridors commerciaux connectés entre les marchés. Ce qui est essentiel pour notre stratégie plus large visant à positionner Mylerz comme le partenaire logistique de premier plan pour le e-commerce à travers l'Afrique », a commenté Samer Gharaibeh (photo), fondateur et directeur général de Mylerz.
Cette levée est le premier cycle de financement obtenu par la société depuis sa création en 2019. En trois ans d’activité, elle affirme avoir franchi le cap des deux millions de colis livrés. Elle exploite actuellement une flotte de plus de 350 véhicules et 21 centres de distribution locaux positionnés à travers l'Égypte.
La start-up qui propose des services de paiement à la livraison ainsi qu'une gamme complète de services de livraison et d'outils marchands technologiques évolue dans le secteur en plein essor du commerce électronique. Selon ses dirigeants, ce segment d’activité devrait atteindre 180 milliards $, d'ici 2025.
Dans le cadre de son expansion sur son premier marché d’exploitation, qu’est l’Égypte, Mylerz entreprend de construire, d’ici le quatrième trimestre 2022, un centre de distribution automatisé de 25 000 m².
Mylerz qui projette de devenir l’un des principaux fournisseurs de solutions logistiques de commerce électronique intégré en Afrique s’appuiera également sur son nouvel actionnaire Fawry qui renforcera ses collectes de fonds auprès de sa clientèle.
Chamberline MOKO
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La transformation numérique prend de l’ampleur en Afrique. Au cœur de cette mutation, le développement des ressources humaines est une des préoccupations majeures. Former les jeunes aux compétences du nouveau monde devient urgent.
L’Agence de développement du digital (ADD) a procédé le mardi 10 mai au lancement, à Rabat, d'Academia Raqmya. Cette plateforme nationale d’e-learning doit contribuer au renforcement des compétences de la jeunesse dans les métiers du numérique et valoriser l’apprentissage à travers les technologies de l’information et de la communication.
La ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Ghita Mezzour (photo), qui présidait la cérémonie, a expliqué que « le lancement de cette plateforme est une étape importante dans le cadre de l’opérationnalisation du nouveau modèle de développement dans le domaine de la transition numérique, en droite ligne avec les indications du roi Mohammed VI, précisément concernant la valorisation du capital humain ».
Academia Raqmya arrive dans un contexte mondial post-Covid marqué par l’accélération de la numérisation dans la majorité des pays africains. La mutation de divers secteurs stratégiques pour la croissance économique et le développement social est engagée et la formation en fait partie. Avec une offre pédagogique constituée de formations multidisciplinaires diversifiées dans le domaine du numérique, permettant de s’imprégner de nouvelles compétences, le Maroc veut s’assurer d’une meilleure inclusion numérique pas seulement dans l’accès aux services numériques, mais également dans la capacité de sa population à participer à l’économie numérique.
Deux parcours de formation sont proposés, à savoir le « perfectionnement numérique » pour la formation continue dans le domaine du numérique ; et « l'acculturation numérique » pour la sensibilisation et l’initiation du grand public au numérique.
La plateforme compte atteindre 12 500 bénéficiaires par an, en dispensant 173 cours pour un total de plus de 1 200 heures de formation, a précisé la ministre. Le déploiement d'Academia Raqmya se fera en deux phases : une phase pilote, les trois premiers mois, en faveur de 1 350 bénéficiaires ; et une phase de généralisation du quatrième au douzième mois pour atteindre les 12 500 bénéficiaires.
Ruben Tchounyabe
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Avec l’accélération de la transformation numérique en Afrique, les attaques cybercriminelles connaissent également une augmentation. Alors que le nombre de professionnels de la sécurité informatique demeure faible, divers partenariats se tissent pour combler ce déficit.
L’université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) du Maroc et Deloitte Morocco Cyber Center (Deloitte MCC), un centre d’expertise spécialisé en cybersécurité, ont signé le lundi 9 mai un accord de partenariat pour promouvoir la recherche scientifique et technologique de haut niveau dans le domaine de la cybersécurité. L’objectif est de construire les talents de demain et des solutions de sécurité inédites pour le pays et l’Afrique.
Le programme de ce partenariat sera articulé autour de trois piliers principaux, apprend-on dans le communiqué. À savoir le développement d’un parcours académique certifiant et diplômant reconnu au niveau des meilleurs standards internationaux ; la création de programmes de recherche et développement ambitieux visant à accroître l’innovation et à anticiper les grandes transformations à venir (cryptographie post-quantique, utilisation de l’intelligence artificielle…) ; et la conception d’un parcours d’intégration professionnelle au sein de Deloitte MCC et plus généralement au sein du réseau Deloitte.
Le président de l’UM6P, Hicham El Habti (photo, à droite), a exprimé sa conviction que ce « partenariat avec nos collègues du Deloitte MCC contribuera de manière significative au renforcement du lien entre la recherche académique et le monde professionnel au Maroc et en Afrique ».
Tournée vers la recherche et la formation dans les domaines de l’ingénierie, du business et des sciences économiques et sociales, l’UM6P a adopté la numérisation comme catalyseur d’innovation et voit depuis un moment, souligne Hicham El Habti, son écosystème de start-up croître et ses parcours académiques en informatique, cybersécurité ou intelligence artificielle érigés en références nationales. Deloitte, à travers cet accord, exprime sa volonté de soutenir ce développement de référents nationaux dans les domaines de l’innovation numérique.
Pour Imane Elbaraka (photo, à gauche), associé responsable des activités cyber chez Deloitte France et Afrique francophone et directeur général de Deloitte MCC, « ce rapprochement est le seul moyen de créer des écosystèmes à même de former et de maintenir des talents d’un haut niveau d’expertise tout en favorisant l’émergence de nouveaux modèles économiques attractifs pour les start-up, les scale-up, ou les fonds d’investissement spécialisés ».
Il a souligné que ce partenariat constitue une clé pour le renforcement d’une souveraineté numérique marocaine et africaine indispensable pour relever les défis cybercriminels croissants auxquels fait face le continent.
Ruben Tchounyabe
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Depuis la pandémie de la covid-19, les plateformes d’éducation à distance sont devenues des alternatives intéressantes pour acquérir la connaissance. Une start-up américaine axée sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord offre une opportunité pour les férues de l’informatique de cette partie du monde.
Manara, une edtech américaine spécialisée dans les formations en programmation de logiciels, a annoncé le lundi 9 mai la réussite d’un tour de table d’un montant de 3 millions $. L’objectif est de développer le vivier de talents technologiques dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA). Pour cette levée de fonds, la start-up, fondée en 2021 par Iliana Montauk (photo, à gauche) et Laila Abudahi (photo, à droite), a réussi à attirer des investisseurs comme Stripe, Reid Hoffman (fondateur de LinkedIn) ou encore Paul Graham (fondateur de Y Combinator).
« J'ai grandi en Palestine et j'ai vite réalisé que pour devenir un ingénieur de classe mondiale, je devais travailler sur des produits hautement évolutifs avec des équipes expérimentées. Après avoir réalisé mon rêve à travers de nombreux essais et erreurs, je voulais qu'il soit plus facile pour les gens de chez moi de faire de même », a indiqué Laila Abudahi.
La start-up forme deux cohortes par an, celle d’hiver qui débute le 1er octobre et celle d’été à partir du 1er avril. Il faut passer un test constitué d’un questionnaire axé sur le candidat et ses objectifs, un test de codage et une interview vidéo pour être admis dans une des cohortes. Après admission, elle contribue à la formation de tous et aide à décrocher le boulot de rêve dans de grandes structures technologiques telles que Google, Meta ou encore Noon.
Manara ne prend pas de frais de formation ou de scolarité, mais les diplômés ont l’obligation de payer 10 % de leur salaire pendant deux ans à la start-up. Ce sont les frais de remboursement de la scolarité et le candidat paie uniquement s’il a obtenu un emploi bien rémunéré. D’ailleurs, la jeune pousse affirme que 86 % des ingénieurs formés reçoivent des offres d'emploi dans les cinq mois suivant l'obtention de leur diplôme, tandis que d'autres obtiennent jusqu'à 300 % d'augmentation de salaire après la formation. Aussi, Manara prévoit d’augmenter sa capacité de formation en passant de 60 ingénieurs par an à 6 000.
Adoni Conrad Quenum
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Avec l’entrée en service de la Zone de libre-échange continental africaine en janvier 2021, les opportunités d’affaires se sont multipliées sur le continent. Mais de nombreux acteurs demeurent exclus à cause d’un faible accès aux bonnes informations.
Les petites et moyennes entreprises africaines ont depuis le lundi 9 mai l’opportunité d’accéder en ligne à un facilitateur pour leurs activités commerciales dans les marchés d’Afrique de l’Est et de l’Ouest. Lancée à Nairobi au Kenya, avec déjà une présence à Abuja au Nigeria, Ancestral House Eastern Africa se veut une maison du commerce avec pour objectif de promouvoir les échanges intra-africains à travers l’accompagnement des investisseurs dans divers besoins administratifs, techniques, logistiques, commerciaux, etc.
Ose Imoukhuede (photo), président d’Ancestral House Eastern Africa, a expliqué que « le plus grand défi auquel la plupart des PME du continent sont confrontées est qu’elles ne peuvent pas facilement exporter des marchandises sur le continent, mais elles peuvent facilement exporter et importer des marchandises d’autres continents malgré un potentiel commercial intra-africain supérieur à 1 milliard de dollars par an ».
L’idée d’établir cette maison de commerce vise à apporter une solution à un certain nombre de problèmes auxquels le secteur des PME est confronté en Afrique. À savoir « le manque d’informations sur le marché, des exportateurs ou importateurs inexpérimentés, des infrastructures logistiques médiocres, des systèmes ou infrastructures de paiement transfrontaliers inefficaces, des différences culturelles, des lacunes, un déficit de confiance et un paysage concurrentiel varié », selon Shreyas Patel, partenaire de ce projet.
Le lancement de cette plateforme intervient dans un contexte marqué par l’entrée en scène de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) en janvier 2021, qui constitue un marché de 1,2 milliard de personnes et un produit intérieur brut de 2,5 milliards $ avec les 55 États membres de l’Union africaine. Les PME qui comptent pour 80 % des entreprises de cette zone sont confrontées à des difficultés pour pénétrer les marchés étrangers mieux structurés ; mais grâce à cette initiative, elles pourront s’appuyer sur les marchés régionaux pour s’exporter au-delà du continent.
Cette nouvelle plateforme de commerce électronique offrira des services tels que le jumelage d’entreprises, les études de marché, la logistique, les tendances et les comportements des consommateurs. « Nous connecterons les producteurs et les consommateurs de biens et de services à travers l’Afrique grâce à des informations et à une expertise axées sur la technologie. La promesse de l’Afrique a tout au long de notre histoire plané au-dessus de nous presque comme un idéal, quelque chose de souhaité, mais inaccessible, alors que l’espace terrestre africain est diversement doté de ressources et de talents abondants pour tenir cette promesse », souligne le président d’Ancestral House Eastern Africa.
Ruben Tchounyabe
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En cinq ans, le nombre de gamers a augmenté en Afrique. Avec la Covid-19, l’industrie a trouvé un catalyseur et affiche actuellement un fort potentiel de création d’emplois et de richesses sur le continent. Le support mobile à lui seul laisse entrevoir de nombreuses opportunités.
L’institut culturel allemand du Burkina Faso (Goethe-Institut) et Enter Africa, le réseau africain créatif initié par 15 Goethe-Instituts en Afrique subsaharienne, ont lancé le projet Goethe Games Station le samedi 7 mai. Son objectif est de créer une plateforme axée sur les connaissances et les compétences autour des jeux vidéo/de la réalité virtuelle (VR).
À travers une caravane organisée chaque premier week-end du mois, sur des sites populaires de la capitale Ouagadougou, les jeunes seront mis en relation avec la communauté nationale des jeux vidéo.
D’après Evelia Gadegbeku, la présidente d’Enter Africa, « l’objectif à travers ce projet est de permettre aux jeunes Burkinabés de découvrir les jeux vidéo, mais aussi de leur montrer les opportunités, les plans de carrière qu’il peut y avoir dans cet écosystème ». Les jeunes seront également sensibilisés à une bonne utilisation du numérique et sur les risques liés à l’addiction aux jeux vidéo, notamment la fracture sociale, le développement de comportements violents inspirés de certains jeux.
Dans une étude publiée l'année dernière, Newzoo, une société d'analyse de jeux, indiquait que sur les 1,14 milliard d'habitants d'Afrique subsaharienne, 186 millions joueraient à des jeux en 2021 (16 %). Sur ces 186 millions de joueurs, 177 millions joueraient sur mobile (95 %). Avec un taux de croissance annuel composé de +9,4 % de 2020 à 2024, l’étude souligne que l'audience des joueurs mobiles d'Afrique subsaharienne devrait connaître la croissance la plus rapide au monde. Elle souligne aussi que sur ces 186 millions de joueurs, 63 millions paient pour des jeux (34 %). Un groupe qui devrait également connaître la croissance la plus rapide au monde selon l’étude.
Selon Newzoo, les revenus générés par l'industrie des jeux vidéo en Afrique ont atteint 590 millions $ en 2021 et devraient encore croître au cours des prochaines années. Des revenus que pourraient capturer de jeunes Burkinabés comme c’est déjà le cas pour de nombreux Sud-Africains, Nigérians, Ghanéens, Kényans et Éthiopiens.
Muriel Edjo
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Au cours des cinq dernières années, l’innovation technologique s’est accentuée dans plusieurs pays africains. Le nombre de licornes a d’ailleurs augmenté sur le continent. De nouvelles opportunités se multiplient et suscitent un intérêt croissant de divers investisseurs.
Africa Innovation & Healthcare Fund VCC (AHF2), le second fonds d’investissement dédié aux start-up d’Afrique de la société AAIC Investment, est lancé. Soutenu par Asahi Intecc Co., Ltd., Eisai Inc., Ohara Pharmaceuticals ainsi que d'autres sociétés commerciales japonaises de premier plan, il fonctionnera pendant dix ans. Dédié aux HealthTech, le nouveau fonds est encore ouvert aux souscriptions jusqu'à l’atteinte de son objectif de mobiliser 150 millions $.
Selon Hiroki Ishida (photo), directeur d'AAIC Investment et représentant du bureau du Kenya, « le fait que les hôpitaux en Afrique manquent encore d'infrastructures de base souligne l'importance plus grande du rôle de la technologie dans les pays en développement que dans les économies développées ». Il a exprimé son impatience de voir comment la technologie dans la santé contribuera au développement en Afrique au cours des dix prochaines années.
AAIC Investment a lancé son premier fonds axé sur l'Afrique, l'Africa Healthcare Fund (AHF1), en 2017. Le fonds a levé un total de 47 millions de dollars et a investi et soutenu la croissance de 30 start-up. L'une de ces start-up, Chipper Cash, une société de paiements transfrontaliers, est d’ailleurs devenue une licorne en 2021 après une levée de 150 millions $ dans le cadre d’un cycle d’extension de série C qui a porté sa valorisation à 2 milliards $.
L’industrie start-up africaine connaît une forte croissance depuis cinq ans, accentuée par la Covid-19 qui a mis en exergue l’utilité des solutions et services numériques sur le continent. Le Nigeria, le Kenya, l’Afrique du Sud, l’Égypte sont les marchés qui enregistrent actuellement le plus fort intérêt des investisseurs, tant leur écosystème est propice à l’innovation. Selon Partech, ces pays ont capturé près de 74 % de tous les investissements dans les start-up africaines en 2021.
AAIC Investment qui a déjà des bureaux au Nigeria et en Afrique du Sud, ouvert respectivement en décembre 2020 et mars 2022, a prévu d'étendre encore son empreinte opérationnelle avec le lancement d'AHF2 afin de couvrir toutes les régions d'Afrique.
Muriel Edjo
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La distanciation sociale que la Covid-19 a suscitée pendant plusieurs mois a contraint le monde à orienter la majorité des interactions sociales et professionnelles vers les réseaux sociaux. Cette période difficile a été un catalyseur d’évolutions pour plusieurs plateformes sociales.
Le réseau social WhatsApp a apporté des nouveautés à ses utilisateurs. Il a annoncé, jeudi 5 mai, que sa fonction « groupe » peut désormais accueillir jusqu’à 512 membres. Soit le double de ce qui était possible jusqu’alors. L’autre amélioration, c’est l’augmentation de la taille des fichiers à envoyer en une fois. De 100 MB avant, elle est passée à 2 GB permettant aux utilisateurs de WhatsApp de partager l’équivalent d'une petite bibliothèque numérique compressée, des vidéos plus longues, des créations graphiques.
En Afrique, les dernières récentes innovations de WhatsApp sont une aubaine pour divers acteurs, notamment les entreprises de commerce en ligne, les établissements scolaires, les regroupements professionnels, les syndicats, les ONG, les partis politiques.
La plateforme a expliqué que ces nouvelles améliorations cadrent avec son engagement « à offrir aux organisations, entreprises et autres groupes particulièrement soudés la possibilité de communiquer en toute sécurité et de s'organiser sur WhatsApp ».
Depuis le début de l’année 2022, WhatsApp a déjà effectué plusieurs améliorations sur la plateforme afin de la rendre plus utile aux utilisateurs. En mars, le réseau social a introduit de nouvelles options sur les messages vocaux. Il est désormais possible, entre autres, de lire un message vocal en dehors de la discussion, de mettre en pause l’enregistrement d’un message vocal ou d’écouter son message vocal avant de l’envoyer. En avril, c’est l’option « Communauté » qui a été introduite. L’idée derrière c’est de rassembler plusieurs groupes au sein d’un super-groupe.
Plusieurs innovations sont actuellement en gestation au niveau de WhatsApp qui veut devenir une plateforme de référence des échanges dans le monde. Le réseau social met en application les nombreuses demandes, suggestions et remarques exprimées par les utilisateurs durant la crise de Covid-19 qui y a impacté une grande partie des interactions sociales et professionnelles.
Muriel Edjo
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Se déplacer dans les grandes villes du continent n’est pas une sinécure. Avec la révolution technologique en cours, des solutions numériques émergent pour proposer des alternatives intéressantes.
GoMetro, une start-up sud-africaine spécialisée dans la gestion de la mobilité, a réussi un tour de table de 1 million $ auprès de Kalon Venture Partners, Hlayisani Capital et d’autres investisseurs. L’information a été dévoilée, jeudi 5 mai, par Kalon Venture Partners. L’objectif est d’élargir son équipe commerciale et de renforcer sa présence sur les marchés sud-africain, britannique et américain.
Selon Justin Coetzee (photo), PDG de la jeune pousse, « en utilisant notre plateforme de gestion de la mobilité et en numérisant l'intégralité de leur flotte, les opérateurs peuvent économiser jusqu'à 30 % sur leurs coûts d'exploitation en augmentant l'utilisation globale des véhicules, en contrôlant le kilométrage excessif et en gérant les coûts de back-office. Nous avons également vu nos clients augmenter de 50 % la certitude et la précision de leurs fenêtres de livraison ».
La start-up, fondée en 2011 par Justin Coetzee, aide à gérer les flottes de bus et de voitures. Elle contribue ainsi à l’acheminement des personnes et des biens vers leurs destinations de manière prévisible, sûre et efficace en numérisant les opérations de transports. Contrairement au transport à la demande, avec cette start-up, les utilisateurs doivent se rendre à des points précis pour profiter des services.
GoMetro montre sur une carte tous les points de ramassage, tous les itinéraires, tous les emplacements voire les horaires des différentes navettes opérant dans les grandes villes des pays où elle opère. Les utilisateurs, en fonction de l’heure et de leur localisation, peuvent se rendre à des endroits stratégiques pour ne pas perdre du temps.
GoMetro dispose d’une application, disponible sur Android et sur iOS, qui permet de profiter de la solution au quotidien. Après téléchargement, il faut s’y inscrire en renseignant certaines informations. Elle intègre un portefeuille qui permet de payer les courses. Outre l’application des utilisateurs, il existe une autre application pour les conducteurs. Ils pourront afficher les tâches, voir leur score de conduite et effectuer des inspections de véhicules dans l'application.
Adoni Conrad Quenum
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