Grâce aux données satellitaires, les éleveurs peuvent mieux faire face à la raréfaction des ressources alimentaires et en eau pour les troupeaux. C’est une bouée de sauvetage pour de nombreuses familles agropastorales soumises aux changements climatiques dans la zone sahélienne.
Le projet STAMP (Sustainable Technology Adaptation for Mali Pastoralists) est une réponse digitale aux problèmes de pâturage que rencontrent de plus en plus les populations pastorales dans la région de Gao au Mali. Les activités industrielles et agricoles, la surpopulation humaine et animale, ainsi que le changement climatique ont réduit les ressources pour leur bétail. Les éleveurs qui se déplacent en fonction des saisons à la recherche de l’herbe fraîche et des points d'eau pour leurs troupeaux n’ont plus comme par le passé la certitude d’en trouver. Grâce au service STAMP ils peuvent éviter de longs voyages inutiles.
STAMP met à leur disposition des informations géo-satellites sur la disponibilité et la qualité de la biomasse pour l’alimentation de leur cheptel, la disponibilité en eau de surface pour son abreuvement, et aussi sur la concentration des animaux autour de ces ressources. STAMP fournit également des informations sur le prix du bétail et des céréales, et des conseils en santé animale et sur des produits financiers adaptés aux éleveurs. Il leur suffit d’un appel vers un centre géré par Orange Mali ou d’une requête faite via un menu USSD sur de simples téléphones mobiles pour obtenir instantanément des données importantes pour leur déplacement.
STAMP est le fruit d’un partenariat public-privé impliquant le ministère malien de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Orange-Mali, l'organisation d’éleveurs « Tassaght », le prestataire de service international spécialiste en télédétection HSS des Pays-Bas et l’Organisation internationale de développement des Pays-Bas (SNV). Il a été lancé en 2017, année au cours de laquelle le service a remporté le 1er Prix Orange de l’entrepreneur social Mali.
Le 17 décembre 2020, au cours d’une conférence de presse à Bamako, Thomas Sommerhalter, le gestionnaire du projet STAMP expliquait que les « enquêtes auprès des producteurs ont révélé que la fiabilité et le besoin d’avoir des informations à temps opportun sont la clef pour la prise de décision par les pasteurs ».
A travers deux autres services introduits par la suite, STAMP aide aussi déjà les cultivateurs à obtenir des informations sur la météo, les modes de plantation, les graines, le temps des semis, les engrais, etc. Le chef de division responsabilité sociale de l’entreprise à Orange Mali, Abdoul Malick Diallo, avait déclaré : « les conseillers parlent les langues vernaculaires et peuvent se comprendre avec la plupart des cultivateurs qui leur parlent le peul, le dogon, le songhaï, le bamanankan ». Ce sont des agronomes.
Ruben Tchounyabe
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