Les fondateurs de l’application mobile, présente au Nigeria, au Ghana et au Kenya, prospectent déjà en Europe, en Inde et en Australie. Ils souhaitent faire de la solution digitale une référence dans l’industrie de l’automobile.
Les investisseurs Kalon Venture Partners, Launch Africa Ventures et IDF Capital se sont penchés pour une seconde fois, en un peu plus d’un an, sur le financement de Carscan. L’application mobile, créée par la start-up sud-africaine du même nom, a levé 1,3 million $ auprès des trois investisseurs, auxquels s’ajoutent Allan Gray E2 Ventures et AlphaCode. Ce nouveau financement dévoilé, vendredi 4 février, s’ajoute au premier intervenu en octobre 2020 et dont le montant n’avait pas été dévoilé. Il contribuera à ouvrir davantage l’application au marché international.
Carscan est une application mobile de réalité augmentée avec intelligence artificielle intégrée. Elle crée un scan extérieur ou intérieur précis, fiable, complet et traçable d’une voiture. Lancée en 2019 par Obins Choudhary et Chander Prakash, elle aide ainsi les acteurs du marché de l’automobile à acheter, vendre, louer, entretenir, assurer, financer et mettre aux enchères des voitures en toute confiance.
Avec sa base de données de plus de deux millions d’images de voitures dans différentes conditions, l’inspection technique des voitures qu’offre l’application permet de détecter les modifications, bosses, éraflures, etc., d’estimer l’état général d’une voiture et d’évaluer le montant des réparations en temps réels. L’application est également utile aux assureurs et aux particuliers.
Chander Prakash, cofondateur de Carscan, a déclaré que l’entreprise « travaille avec un certain nombre de clients locaux et internationaux et a été développée en collaboration avec l’un des plus grands acteurs du secteur automobile en Afrique du Sud ».
Justifiant l’intérêt pour Carscan, Clive Butkow, le PDG de Kalon Venture Partners, a déclaré que la start-up a fait preuve d’un talent exceptionnel et son offre résout un problème pour plusieurs secteurs. Il a affirmé que ce nouveau tour de table « témoigne de la croissance de l’entreprise et de la capacité de l’équipe de Carscan ».
En moins de trois ans, Carscan a connu un essor considérable. L’application est déjà accessible à l’internationale, notamment au Nigeria, au Ghana et au Kenya. Pour 2022, ses fondateurs souhaitent l’ouvrir au marché de l’Europe, de l’Inde et de l’Australie.
Ruben Tchounyabe
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Depuis l’année dernière, plusieurs pays africains ont contracté de nouvelles dettes pour améliorer leur niveau de préparation à l’économie numérique. Identifier les secteurs où les utiliser est indispensable pour une relance économique post-Covid efficace.
Dans une tribune publiée lundi 7 février, Sundar Pichai (photo), le directeur général de la société américaine Google, soutient que l’Afrique, comme l’Inde il y a quelques années, a le potentiel d’impulser son développement en investissant intelligemment dans les technologies de l’information et de la communication.
Le continent qui a une jeunesse importante, bouillonnante et férue de TIC a déjà la bonne énergie pour y parvenir. Les gouvernements et les investisseurs privés doivent maintenant collaborer pour réussir sa transformation numérique. Pour y arriver avec succès, Sundar Pichai a identifié quatre domaines prioritaires dans lesquels investir :
1-) Etendre un accès Internet abordable et fiable sur tout le continent. Sans connectivité, des millions d’Africains demeureront exclus de la transformation numérique et des dividendes qui y sont attendus.
2-) Accompagner les entreprises africaines de toutes tailles dans leurs transformations numériques. Combler cet écart revient à permettre aux entreprises de s'installer en ligne, former davantage de personnes à poursuivre des carrières qui dépendent de la technologie et veiller à ce que les entreprises tirent parti du cloud computing pour plus d’efficacité et de sécurité.
3-) Investir dans les entrepreneurs africains pour stimuler l'innovation que l’investissement s’empressera de suivre. Partout où l'esprit d'entreprise fleurit, l'innovation et l'investissement suivront.
4-) Soutenir les organisations à but non lucratif et les institutions qui s'efforcent de tirer parti des avantages de la technologie. Cela permettra de mettre davantage les technologies au service des communautés.
En 2021, Google a réalisé un investissement de 1 milliard $ en Afrique pour contribuer à la transformation numérique du continent. Cet investissement s’est ajouté à plusieurs autres engagés sur le continent au cours des quatre dernières années par l’entreprise. Ils ont essentiellement été orientés vers l’amélioration de la connectivité – avec plus ou moins de succès –, dans la formation et l'entrepreneuriat. Google a prêché par l’exemple en somme.
Dans son rapport commun avec la Société financière internationale (SFI) « e-Conomy Africa 2020 - Africa’s $180 Billion Internet Economy Future », Google souligne que l'économie Internet africaine a le potentiel de croître pour atteindre 180 milliards de dollars, soit environ 5,2 % du PIB du continent, d'ici 2025. Un potentiel économique de 712 milliards $ d’ici 2050.
Muriel Edjo
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Au cours des dix dernières années, les TIC ont été vantées comme un atout pour la modernisation de plusieurs secteurs d’activités. Dans la sécurité, les applications sont nombreuses pour les forces de maintien de l’ordre.
La police technique et scientifique gabonaise a reçu, jeudi 3 février à Libreville, un lot d’équipements techniques de la France. Ce matériel remis par l’ambassadeur de France au Gabon, Alexis Mikhaël Lamek, a été réceptionné par le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Lambert-Noël Matha. Il améliorera la lutte contre la criminalité, la fraude documentaire ou encore les violences faites aux mineurs et aux femmes en contribuant à la mise en place d’un fichier pénal numérique.
Parmi le matériel reçu, nous avons des scanners, un épiscope pour la codification et la lecture des caractères analytiques des empreintes digitales, des équipements divers pour la signalisation biométrique des gardés à vue. « Ce nouveau matériel aidera surtout à dynamiser le fonctionnement de la direction de la police technique et scientifique donc, plus d’efficacité dans la recherche de preuves objectives de culpabilité ou d’innocence », a indiqué le ministre de l’Intérieur.
Ce don de matériel technique de la France est complémentaire à celui reçu l’an dernier par la police gabonaise. Il s’inscrit dans le cadre du partenariat franco-gabonais en matière de sécurité intérieure.
Le fichier pénal numérique permet à la police gabonaise de relier plus facilement les auteurs de crimes à leurs forfaits. Il permettra de relever plus rapidement les correspondances et différences entre empreintes, marques et indices prélevés sur les lieux de crime ou sur la ou les victime (s) au cours d’une enquête policière.
Adoni Conrad Quenum
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En Afrique, le commerce électronique a enregistré de la croissance depuis 2020. Alors que la concurrence se renforce sur ce segment de marché, l’innovation technologique contribue à se démarquer. C’est la stratégie adoptée par Jumia au Ghana.
La filiale ghanéenne de Jumia, entreprise de commerce électronique présente dans une dizaine de pays africains, a dévoilé le vendredi 4 février son partenariat avec la société ghanéenne de casiers intelligents LocQar. Il porte sur la mise à la disposition de casiers sécurisés à ses clients à Accra, où ils peuvent aisément entrer en possession de leurs commandes effectuées en ligne.
« L’expérience de nos clients est très importante pour nous et c’est pourquoi nous avons établi ce partenariat avec LocQar. Il ne s’écoule que 7 secondes entre le moment où les clients arrivent au casier intelligent et celui où ils récupèrent effectivement leur commande. C’est également très pratique, car ces casiers sont disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Ils peuvent donc récupérer leurs colis à tout moment de la journée », a déclaré Samuel Esiri (photo, à droite), directeur national de Jumia Ghana.
Jumia partnered with @locqar in #Ghana to create 100% secure contactless pick-up stations with smart lockers technology #ecommerce pic.twitter.com/1KnXl7YbnP
— Jumia Group (@Jumia_Group) February 4, 2022
LocQar fournit des casiers intelligents dans des endroits stratégiques comme l’aéroport de Kotoka, les centres commerciaux Accra Mall et West Hills Mall. Ces casiers sont gérés par une plateforme numérique et une fois qu’un colis y est déposé, le destinataire est immédiatement informé (par SMS ou courriel) que son colis est prêt à être récupéré. Il reçoit automatiquement un code d’accès et n’a plus qu’à inscrire ce dernier sur l’écran tactile du contrôleur du casier pour avoir accès à son colis.
Sécurisés et sûrs, les casiers intelligents de LocQar sont équipés d’alarmes et sont situés à des endroits sous vidéosurveillance. Ils sont accessibles 24 heures sur 24 et tous les jours de la semaine et Jumia estime qu’il s’agit d’une autre alternative, sûre, à la livraison de colis à domicile.
Adoni Conrad Quenum
Depuis cinq ans, le nombre d’entreprises internationales qui mettent en place des initiatives de soutien aux entreprises technologiques croit. Une aubaine pour les jeunes pousses qui grandissent parfois très vite.
Le géant technologique américain Oracle a annoncé, mercredi 2 février, un investissement de 1 million $ pour soutenir les start-up africaines. L’objectif est de permettre à ces jeunes pousses d’avoir accès aux dernières technologies du cloud grâce à des « crédits cloud » pouvant atteindre 10 000 $ destinés à 100 start-up, pour la mise en œuvre de leurs divers projets numériques.
« L’Afrique est un foyer d’entrepreneurs technologiques, et nous avons constaté une croissance de 91 % des inscriptions de start-up sud-africaines, et de 39 % de plus de 13 autres pays africains au cours de l’année dernière. L’investissement d’un million de dollars va renforcer les efforts des entrepreneurs technologiques en Afrique pour utiliser les dernières technologies numériques afin d’assurer le succès de leurs start-up », a indiqué Oracle.
L’investissement de l’entreprise américaine Oracle dans les start-up africaines s’inscrit dans le cadre d’Oracle for Startups, une initiative d’appui technologique aux jeunes entreprises dans leur développement. Il intervient après l’annonce récente par Oracle de l’ouverture de sa première région cloud en Afrique dans le but de répondre à la demande croissante du continent en services cloud de qualité.
Avec la connectivité à haut débit qui se développe sur le continent, poussé par l’investissement des opérateurs télécoms et fournisseurs d’accès Internet dans les câbles sous-marins de fibre optique, l’utilisation des technologies du cloud grandit progressivement. Sécurisé et fiable, le service est la garantie d’activité globalement sans risque. Oracle, avec ses crédits cloud, permet aux start-up de se déployer en toute quiétude.
Adoni Conrad Quenum
Fondée en 2020, la jeune entreprise Yalla Fel Sekka surfe sur le développement du segment du commerce électronique induit par la pandémie de Covid-19. Elle couve de grandes ambitions pour les prochaines années.
Yalla Fel Sekka (YFS), une start-up spécialisée dans la logistique et la livraison à la demande, a réussi un tour de table de série A d’un montant de 7 millions $. Ce financement dévoilé, mardi 1er février, servira à soutenir sa croissance dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). La jeune entreprise prévoit de construire 20 à 40 dark stores – commerces de détail fermé au public qui sert d’entrepôt à d’autres entreprises – dans plusieurs villes d’ici l’année prochaine.
« Ce qu’il est important de dire, c’est que tout ce qui a trait au commerce rapide ou à la livraison instantanée nécessite une nouvelle forme d’infrastructure sur le terrain pour être proche de vos clients, de la technologie, des opérations. Tout cela est radicalement différent du type d’infrastructure que nous voyions lorsque nous ne nous occupions pas de commerce rapide. Mais maintenant, c’est de cela qu’il s’agit pour YFS, devenir le principal acteur et le leader de l’offre de ces services logistiques pour le commerce », a indiqué Khashayar Mahdavi, co-fondateur de la start-up.
Yalla Fel Sekka, fondée en 2020, fonctionne selon le modèle Business-to-Business-to-Customer. Lorsqu’un client passe une commande en ligne, YFS la récupère dans un de ses dark stores construits pour conserver les produits de clients issus de divers secteurs, notamment les épiceries, les pharmacies ou encore le commerce électronique, et effectue la livraison. Le service accessible par web ou mobile offre aux utilisateurs la possibilité de suivre en ligne la livraison de leur commande. Yalla Fel Sekka revendique déjà une flotte de près de 1 000 conducteurs actifs de motos et de fourgonnettes et 3 000 sur liste d’attente.
Avec la pandémie de Covid-19 et la croissance du commerce électronique en Egypte, la start-up a su trouver sa place dans l’univers économique du pays. Selon Yasmine Abdel Karim, co-fondatrice de l’entreprise, près de 10 000 commandes sont enregistrées par jour et le volume brut de marchandises augmente à un rythme mensuel de 20 % avec un taux de fidélisation des clients supérieur à 90 %. Pour YFS qui attire encore de nouvelles entreprises, ce financement est le bienvenu.
Adoni Conrad Quenum
Elles figurent parmi les 19 nominées sur plus de 300 candidatures reçues par la Journée de la femme digitale (JFD), un mouvement de l’innovation au féminin. Elles se sont démarquées dans les catégories Entrepreneur, Intrapreneur et Junior pour la région Afrique.
Les délibérations pour la 10e édition du Prix Les Maragaret se tiendront le 10 février à la Sorbonne à Paris. Une Egyptienne, une Ougandaise, une Sénégalaise, deux Gabonaises, une Kényane, une Ivoirienne et une Sud-Africaine sont en lice pour le titre dans ses trois catégories ouvertes en Afrique.
Entrepreneur
- Farah Emara, égyptienne, est finaliste avec son projet FreshSource. C’est une plateforme agricole reliant les fermes aux entreprises et fournissant des solutions du dernier kilomètre. Sa mission, rationaliser la chaîne de valeur des produits frais et responsabiliser les agriculteurs pour réduire les pertes alimentaires.
- Shamim Nabuuma Kaliisa est Ougandaise. Elle est la fondatrice de Chil AI Lab, start-up qui utilise l'intelligence artificielle et l'apprentissage automatique pour étendre les services de santé essentiels aux pauvres et aux marginalisés en Ouganda, les femmes en particulier.
- Ariane Akeret, Gabonaise, est finaliste avec son projet CaPay. C’est une application destinée à faciliter le paiement des salaires et autres transactions financières, via le mobile money. C’est une plateforme numérique proposée aux salariés, retraités et autres populations non bancarisées des entreprises, des caisses de prestations sociales, organismes, associations et administrations publiques.
Intrapreneur
- Adjaratou Wakha Aidara est Sénégalaise, directrice exécutive de Partners West Africa-Sénégal. Elle est finaliste avec son un projet de mobilité propre, sûre, durable et connectée avec des motos-taxis.
- Patricia Ndikumana est Kényane. Responsable des partenariats Sokowatch. Elle est finaliste avec Sokowatch, plateforme d’e-commerce dont l’objectif est de fournir tout ce dont un détaillant a besoin, sans grossiste ni banque.
- L’Ivoirienne Cléo Ngokoudi est la directrice financière d’Anka. Elle est finaliste avec Anka, plateforme qui fournit aux commerçants locaux des solutions intégrées de gestion digitale, la facilitation des transactions financières internationales.
Junior
- Maylis Kouakoua, Gabonaise de 13 ans. Finaliste avec son jeu sur Scracth, présenté sous forme de quizz. Elle sensibilise les adolescents sur les dangers d’Internet, notamment le cyber-harcèlement.
- Malebina Tsotsotso est une Sud-Africaine de 15 ans. Elle a créé MTutor, une plateforme d'apprentissage en ligne conçue pour fournir un outil edtech adaptable, évolutif, sûr et sécurisé.
Selon Delphine Remy-Boutang, présidente-directrice générale de The Bureau et de la JFD, le projet que porte chaque jeune femme a été meilleur parmi des centaines. « Nous avons reçu plus de 300 candidatures. C’est une opportunité unique pour faire émerger nos futures championnes européennes et africaines de la tech. Leurs projets répondent tous à de grands enjeux de société ».
Elle a indiqué que le prix répond à la nécessité « d’orienter plus d’investissements vers l’entrepreneuriat féminin qui porte, lui aussi, des solutions à la transformation digitale en la mettant au service de nos sociétés et de l’environnement ».
Pour cette édition du prix, le vote du public comptera pour une voix pendant les délibérations du jury. Le Prix les Margaret a été lancé en 2013 par la JFD. Il récompense chaque année des femmes entrepreneurs et intrapreneurs, en Europe et en Afrique, dont les projets et innovations répondent aux grands enjeux de la société. Ce prix rend hommage à Margaret Hamilton, ancienne directrice du département génie logiciel au sein du MIT Instrumentation Laboratory qui a développé les logiciels embarqués du programme spatial Apollo de la NASA.
Brice Gotoa
Un peu plus de deux après son lancement, Amitruck revendique déjà plus de 8 000 véhicules enregistrés dans sa base de données, près de 100 000 livraisons, pour plus de 300 entreprises clientes.
Amitruck est un service de logistique de camionnage numérique lancé en 2019 par la start-up kényane du même nom. Mercredi 2 février, sa commodité et son efficacité lui ont valu la levée avec succès de 4 millions $ de capital de départ. L’opération menée par Better Tomorrow Ventures (BTV) — avec la participation de Dynamo Ventures, Rackhouse Venture Capital, Flexport Inc, Knuru Capital, Launch Africa Ventures, Uncovered Fund et des investisseurs providentiels stratégiques — permettra à Amitruck d’accélérer son expansion en Afrique et d’embaucher de nouveaux talents.
Fondée par le jeune entrepreneur Mark Mwangi (photo, Amitruck met en relation des entreprises ou particuliers, désireux de transporter des marchandises, avec des propriétaires de véhicules lourds et des professionnels d'entreprises de transport logistique. Le service est né du constat d’une fragmentation du secteur logistique informel, basé sur des systèmes manuels archaïques, qui augmentaient inutilement les coûts d'exploitation.
En incluant les nouvelles technologies dans les opérations de transit, Mark Mwangi a voulu moderniser et sécuriser ce secteur au Kenya. Pas d’intermédiaires qui pourraient augmenter les prix des services. Le client traite directement avec le transporteur sélectionné. Tous les conducteurs et véhicules sont contrôlés, et les marchandises en transit assurées contre les pertes et les dommages pour garantir la sécurité des opérations.
Un peu plus de deux après son lancement, Amitruck revendique déjà plus de 8 000 véhicules enregistrés dans sa base de données, près de 100 000 livraisons, pour plus de 300 entreprises clientes. Pour accéder au service, les clients doivent au préalable se connecter à l’adresse web de la plateforme ou télécharger l’application sur Play Store. Une fois cette étape franchie, il faut créer un compte. Avec un compte approuvé, il est alors possible de solliciter un service de transport par camion, fourgonnette, moto, vélo, etc. Une fois le transport validé et engagé, le client peut suivre sa marchandise à la trace pour plus de sécurité. Ce n’est qu’une fois la livraison effectuée et le client satisfait que le transporteur est payé.
La start-up — qui a été acceptée en 2021 au programme Ninja Accelerator soutenu par l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), au Black Founders Fund Accelerator soutenu par Google et au programme Budstart Accelerator d'AbInbev — veut « attirer davantage de transporteurs et d'expéditeurs » en 2022.
Muriel Edjo
En 2020, le taux de pénétration d’Internet mobile sur le continent n’était que de 28% selon GSMA. Un obstacle à l’apprentissage en ligne que Kajou a réussi à contourner avec ses contenus accessibles offline. La start-up est aujourd’hui en pleine expansion.
Kajou a clôturé un tour de table d’un million d’euros, lundi 10 janvier, auprès des fonds d’investissement à impact Phitrust, Colam Impact et Hippolyte Capital. Y ont également pris part des Business Angels en grande partie issus du réseau Ashoka. Avec ce financement, l’entreprise créée par l’Organisation non gouvernementale Bibliothèques sans frontières va intensifier son activité au Sénégal et accélérer le développement de son offre de contenu numérique de formation dans Internet en Afrique de l’Ouest et centrale, en particulier au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Bénin, au Togo et au Cameroun.
Le contenu numérique de formation que propose Kajou est disponible sur des cartes micro SD qui peuvent être insérées dans un smartphone. L’accès aux informations se fait ensuite via l’application Kajou. Les utilisateurs peuvent ainsi parcourir jusqu'à 32 gigaoctets (Go) de contenus sélectionnés, dans les langues locales, sur diverses thématiques, dont la santé, l’environnement, l’agriculture ou encore l’entrepreneuriat. L'application permet aussi de partager du contenu avec ses amis, sans utiliser de données.
Jérémy Lachal (photo), le fondateur de Kajou, appréhende la solution numérique comme « un formidable outil pour apporter la connaissance directement dans votre téléphone. Elle vous permet de consulter des milliers de contenus sans utiliser vos données Internet ! Nous sommes des activistes de la connaissance. Parce que là où il y a de la connaissance, il y a de l'espoir ! ».
Kajou est en activité depuis 18 mois et enregistre déjà plus de 20 000 utilisateurs. L’idée apporte une réponse au besoin d’accès à la connaissance en Afrique où le taux de pénétration d’Internet mobile n’est encore que de 28 %, selon le rapport « The Mobile Economy : Sub-Saharan Africa 2021 », de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA).
C’est au total plus de 3 millions de personnes n'ayant pas ou peu accès à Internet en Afrique de l’Ouest que Kajou veut toucher avec sa bibliothèque numérique. Elle voit dans cet investissement un moyen de leur permettre de s'informer, de s'éduquer et de développer leur activité professionnelle grâce à des contenus sur mesure.
Muriel Edjo
Alors que ces dernières années étaient caractérisées par une augmentation du financement de la tech africaine, la pandémie est venue freiner cette tendance. Pour continuer de financer un secteur dont les initiatives se multiplient sur le continent, ses principaux acteurs explorent plusieurs options.
La fondation à but non lucratif Norrsken a lancé un fonds de 200 millions $ qui servira à investir en Afrique pour y révéler de nouvelles licornes (start-up valorisée à plus d'un milliard de dollars, non cotée en bourse et non filiale d'un grand groupe, Ndlr). L’information a été annoncée sur le compte Twitter de la fondation, qui révèle que 30 dirigeants de licornes du secteur de la tech, dont les fondateurs de Klarna, Skype, Delivery Hero et Flutterwave, ont collaboré au lancement du fonds.
« Nous sommes très fiers d'annoncer le lancement de Norrsken22, un fonds technologique de 200 millions de dollars, soutenu par un réseau international de 30 fondateurs de licornes, qui investira sur des entrepreneurs exceptionnels à l'origine des nouveaux géants de la technologie en Afrique », a déclaré la fondation.
Ce fonds vise à lever jusqu'à 2 milliards de dollars pour investir en Afrique. La première tranche de 110 millions $ a été clôturée ce 31 janvier. Selon les informations fournies par Niklas Adalberth (photo), fondateur de Norrsken, les négociations sont déjà en cours pour des investissements en Afrique du Sud, au Kenya et au Nigeria.
L'équipe chargée de la gestion du fonds est dirigée par Natalie Kolbe, ancienne directrice du capital-investissement chez Actis en Afrique du Sud. Elle sera accompagnée par un conseil consultatif composé de Nonkululeko Nyembezi, président de la Bourse de Johannesburg ; Arnold Ekpei, ancien PDG d'Ecobank ; Phuthuma Nhleko, ancien directeur général de MTN et Singai Mutasa, fondateur du groupe d'investissement Masawara.
Les promoteurs de Norrsken22 ont déclaré vouloir investir là où les fonds auront le plus d’impact économique. Il se concentrera sur des secteurs tels que la fintech et la health tech, où le progrès technologique aura un réel impact sur la vie des populations.
Ces dernières années, la tech africaine a levé de plus en plus d’argent. Selon Partech Africa, le secteur affichait 359 levées de fonds en 2020, soit 44% de plus que l’année précédente. Mais le volume de financement, 1,43 milliard $, était inférieur aux 2 milliards $ de 2019.
Ce constat n’est pas très étonnant. Malgré l’accélération de la digitalisation et de l’activité technologique, à cause de la pandémie de Covid-19, la crise économique consécutive à la situation sanitaire a aussi touché les investissements dans le secteur de la tech africaine.
Servan Ahougnon
En débat depuis de nombreuses années, l’identité numérique de la Guinée n’a véritablement commencé à être prise au sérieux qu’en 2017. Avec la transformation numérique qui s’accélère dans le monde, le pays veut rattraper le retard sur cette question qui s’avère cruciale dans l’économie numérique.
Le gouvernement de la République de Guinée a confié à Aminata Kaba (photo), la ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique, la charge de reprendre la gestion du domaine national de premier niveau .GN. Cette mission lui a été confiée lors du Conseil des ministres qui s’est tenu jeudi 20 janvier. Le gouvernement a souligné l’urgence de cette question au regard de son importance pour la souveraineté numérique nationale.
Le Conseil des ministres a demandé à Aminata Kaba de mettre en œuvre toutes les mesures pour le succès de cette tâche. Il lui a même assuré « l’appui des ministères de la Sécurité et de la Justice pour l’ouverture d’une enquête afin d’identifier et d’appréhender les personnes présentes sur le territoire national qui entravent le rapatriement du .GN ». Rappelons qu’actuellement, le domaine .GN est géré par le registre PSGNet qui est basé aux Etats-Unis.
En parallèle aux discussions du Conseil des ministres sur la reprise de la gestion du nom de domaine national de premier niveau, un atelier d’échanges et de concertation des acteurs locaux d’Internet s’est tenu sur la question au Palais du peuple à Conakry. Il était organisé par l’Association du Nic .GN, qui a été désignée par le ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique comme registre pour la gestion du nom de domaine national. L’objectif était d’échanger et de former les acteurs du cyberespace guinéen sur la procédure de reprise en gestion afin qu’ils soutiennent le processus, et de préparer également le processus auprès de l'ICANN, la Société pour l'attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet, l'autorité de régulation d'Internet.
C’est depuis 2016 que la réflexion est menée en Guinée sur le retour de la gestion du nom de domaine national de premier niveau au pays. C’est en 2017 qu’un décret signé par l’ex-président de la République, Alpha Condé, a finalement fixé les règles de gestion technique et administrative du domaine Internet national. Aujourd’hui, alors que la transformation numérique est au cœur de nombreux enjeux de développement, la Guinée est déterminée à gérer elle-même son identité numérique.
Bamba Oliano, le secrétaire général du ministère des Postes, des Télécommunications et de l'Economie numérique, a expliqué que le nom de domaine national est « l’équivalent de l’indicateur téléphonique, le +224, dans le cyberespace. Sa gestion doit être assurée par les Guinéens et pour les Guinéens dans l’intérêt général. Et il est destiné à délimiter l’espace guinéen dans le cyberespace ».
Muriel Edjo
Selon l’Organisation mondiale de la santé, l’accès des populations africaines aux médecins demeure encore en dessous des standards internationaux. Pour y remédier, les solutions d’e-santé et de m-santé se multiplient tout comme des partenariats stratégiques.
Zuri Health, start-up kényane spécialisée dans les solutions de soins de santé, a annoncé en décembre, son expansion au Sénégal grâce à un partenariat avec l’opérateur télécom Expresso. L’objectif est d’améliorer l’accès des populations aux soins de santé à des prix abordables, depuis leurs plateformes mobiles et web.
Arthur Ikechukwu Anoke, le fondateur de Zuri Health, explique que sa Start-up « propose des consultations médicales par SMS afin de prendre en charge plus de 65 % de la population qui n’ont pas accès aux smartphones ou à l’internet ». Pour entrer en contact avec un médecin, les abonnés Expresso devront d’abord envoyer un mot-clé par SMS au 28008. Ils pourront par la suite exposer plus en détail leur maux au professionnel de santé indiqué. Le coût du SMS s’élève à environ 0,05 $.
L’option SMS est jugée plus intéressante qu’Internet parce qu’elle requiert la technologique de l’USSD qui fonctionne sur tout type de téléphone mobile et permet l’accès du plus grand nombre au service. L’accès au service via Internet mobile est encore un défi en Afrique.
Selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), dans son rapport « L’Economie Mobile Afrique Subsaharienne 2021 », le taux de pénétration d’Internet mobile en Afrique subsaharienne est encore faible (28 %) à cause de la cherté du Smartphone. Dans son rapport « From luxury to lifeline: Reducing the cost of mobile devices to reach universal internet access», l’Alliance for Affordable Internet (A4AI) indique que le prix moyen d’un smartphone en Afrique est de 62 USD. Soit 62,8% du revenu national brut mensuel par habitant.
La solution de santé mobile et électronique qu’introduit Zuri Health au Sénégal n’est pas nouvelle sur le continent. L’opérateur ougandais Rocket Health propose également des services similaires en Ouganda et au Kenya.
Il s’agit d’alternatives intéressantes pour les populations africaines. Au Sénégal, le chef de la division de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Moussa Diamanka, révèle que le ratio médecin par habitant était de 1 pour 10 000 en 2018. Un chiffre en dessous des objectifs de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui recommande au moins 23 personnels de santé pour le même nombre d’habitants.
Adoni Conrad Quenum
De plus en plus sollicitées dans divers secteurs économiques, les technologies basées sur l’IA ont dans leur développement alimenté des maux sociétaux tels que la discrimination ou encore le racisme.
Timnit Gebru (photo), ancienne experte en éthique de l’Intelligence artificielle (IA) chez Google, a annoncé la semaine dernière, le lancement d’un institut de recherche en IA. L’initiative baptisée DAIR (Distributed Artificial Intelligence Research) a pour objectif de documenter les dommages et de développer une vision pour les applications basées sur l’IA qui peuvent avoir un impact positif sur les groupes de personnes marginalisées.
Selon le communiqué de presse qui annonce son lancement, DAIR est « un institut indépendant destiné à contrer l’influence omniprésente des grandes entreprises sur la recherche, le développement et le déploiement de l’intelligence artificielle ».
Mme Gebru se lance dans cette aventure, car selon elle, il faudrait remettre en question les processus utilisés par des entreprises comme Google, Amazon ou encore Meta. Pour avoir une meilleure IA, les chercheurs du secteur doivent être libres de publier les résultats de leurs travaux sans être sous le joug d’une multinationale.
« L’IA doit être ramenée sur terre. Elle a été élevée à un niveau surhumain qui nous pousse à croire qu’elle est à la fois inévitable et hors de notre contrôle. Lorsque la recherche, le développement et le déploiement de l’IA sont ancrés dans les personnes et les communautés dès le départ, nous pouvons aller au-devant de ces préjudices et créer un avenir qui valorise l’équité et l’humanité », a-t-elle indiqué.
Pour rappel, en décembre 2020, Timnit Gebru a été licenciée par Google pour avoir ouvertement critiqué l’IA qui, selon elle, est contraire à l’éthique. Plusieurs exemples semblent corroborer les propos de l’experte. Chez Amazon par exemple, la flotte de livreurs du service Amazon Flex serait gérée par un programme informatique qui licencierait sans « véritable raison » ou à cause de « problèmes techniques ». De plus, des « suspects » auraient été interpellés aux Etats-Unis à cause des systèmes de reconnaissance faciale mal entraînés.
"The #1 thing that would safeguard us from unsafe uses of AI is curbing the power of the companies who develop it and increasing the power of those who speak up against the harms of AI and these companies’ practices." @timnitGebru on how to rein in the harms from AI https://t.co/77T3EbdMyZ pic.twitter.com/cjsdR0tOws
— Ellen K. Pao (@ekp) December 6, 2021
En septembre, Michelle Bachelet, haut-commissaire des Nations unies pour les droits de l’Homme, a lancé un appel pour l’instauration d’un moratoire sur certaines applications de l’IA. Quoi qu’il en soit, une coexistence entre l’humain et l’IA est inévitable de nos jours, mais il est important de reprendre le contrôle sur cette technologie qui contribue de plus en plus aux bons résultats de nombreux secteurs d’activité.
Adoni Conrad Quenum
En cette année mouvementée, la cryptomonnaie native de Cardano, l’ADA, a perdu sa place de troisième token la plus capitalisée de la planète. Pourtant, son fondateur Charles Hoskinson continue d’annoncer des projets dans le but d’étendre l’influence de Cardano en Afrique et dans le monde.
Cardano veut lancer des services de finance décentralisée (DeFi) en Afrique à partir du second semestre de 2022. C’est son fondateur Charles Hoskinson (photo) qui a annoncé la nouvelle dans une vidéo publiée la semaine dernière.
« Nous avons complètement contourné le système bancaire en Afrique […] Qu’est-ce qu’une bonne identité, qu’est-ce qu’un bon score de crédit, quels autres produits et scores devraient exister dans la finance en Afrique ? Et comment les diffuser dans toute l’Afrique ? En 2022, toutes les infrastructures sont en place pour que cela se produise », a déclaré Hoskinson.
Selon lui, la mauvaise situation financière des pays en développement peut être modifiée grâce à la DeFi. Hoskinson prévoit ainsi de continuer à étendre la portée de Cardano sur le continent africain en permettant aux populations d’avoir accès, plus facilement, aux « services bancaires classiques » tels que la perception des intérêts, l’obtention des crédits ou encore l’épargne, via sa blockchain.
Pour rappel, après une tournée dans plusieurs pays d’Afrique en 2021, Charles Hoskinson a conclu plusieurs partenariats sur le continent en occurrence au Burundi et à Zanzibar. L’entreprise a également lancé Emurgo Africa dans le but de soutenir la croissance des start-up à fort potentiel se concentrant sur la création de solutions à impact social sur le continent.
Adoni Conrad Quenum