Face à la hausse des infractions routières, plusieurs pays se tournent vers la technologie pour renforcer la sécurité. La vidéo-verbalisation s’impose comme un outil prometteur pour améliorer le respect du code de la route et dissuader les conduites à risque.
Les Seychelles s’apprêtent à tester un système de contrôle routier numérique basé sur la vidéo-verbalisation. Cette initiative, annoncée par le vice-président, Ahmed Afif, vise à renforcer la sécurité routière dans le pays.
« Le système fournira au gouvernement de précieuses informations, car nous constatons que beaucoup conduisent sans permis valide et que d'autres comportements illégaux persistent sur les routes », a-t-il expliqué.
Ce dispositif s’appuiera sur les caméras de vidéosurveillance installées dans l’espace public, permettant de sanctionner les infractions au code de la route à distance. Lorsqu’une infraction est détectée, l’image du véhicule en cause est capturée, identifiant ainsi sa marque et lisant son numéro de plaque d'immatriculation. Un agent verbalisateur pourra alors éditer un procès-verbal électronique à distance qui sera envoyé par message au conducteur. Parmi les infractions ciblées figurent les excès de vitesse, l’utilisation du téléphone au volant et le non-port de la ceinture de sécurité.
Le projet pilote qui durera huit semaines sera lancé dans le district de Roche Caïman, dans l'île de Mahé. Durant cette phase, les autorités évalueront et affineront la technologie pour l’adapter aux spécificités locales. Les résultats de cette période d’essai seront cruciaux : ils pourront guider les décisions futures concernant la planification des infrastructures et l’application des lois routières. Si les résultats sont concluants, le système pourrait être adopté de manière permanente en partenariat avec la société australienne de technologie Acusensus.
Cette initiative s’inscrit dans la stratégie du gouvernement pour lutter contre les comportements dangereux au volant. Si elle est adoptée, elle permettra de cibler les principales causes d'insécurité routière, notamment en milieu urbain, et d’influencer durablement le comportement des conducteurs. Elle permettra également un traitement automatisé et rapide des infractions, allégeant le travail des forces de l’ordre et améliorant l’efficacité dans l’application des lois routières.
Samira Njoya
Lire aussi:
Dans le cadre de son plan de développement de l’économie numérique, le Nigeria met un accent particulier sur la recherche de partenariats stratégiques. Chaque Etat du pays intensifie ses efforts pour offrir aux citoyens des services numériques de qualité.
Le gouverneur de l’Etat de Benue au Nigeria, Hyacinth Alia (photo, au centre), a annoncé le mercredi 30 octobre, la signature d’un partenariat stratégique avec le chinois Huawei pour accélérer la transformation numérique de la région. Cet accord avec l'entreprise technologique vise à moderniser les infrastructures de Benue, à renforcer son économie et à améliorer la qualité de vie de ses citoyens.
Today, we took a giant leap forward in our journey to transform Benue State into a modern, digitally connected hub. At Huawei Technologies Headquarters in Shenzhen, China, we signed a historic partnership to build a Smart Benue State! pic.twitter.com/d27CMOGUZ5
— Fr. Hyacinth Iormem Alia (@HyacinthAlia) October 30, 2024
« Ce partenariat avec Huawei révolutionnera l’infrastructure de notre Etat, renforcera la sécurité, améliorera l’éducation et les soins de santé, et créera d’innombrables opportunités d’emploi pour notre population. Nous devons être déterminés dans le développement de notre Etat, pour nous-mêmes et pour les générations futures », a expliqué Hyacinth Alia sur X.
L'initiative s’inscrit dans une démarche plus large visant à positionner l’Etat de Benue comme un pôle numérique de référence au Nigeria. Elle intervient peu de temps après la signature d’un autre accord avec EVNT Technologies, une entreprise informatique saoudienne de premier plan, dont l’objectif est également de transformer le paysage technologique de l’Etat.
Le partenariat avec Huawei devrait contribuer à renforcer les initiatives numériques locales, notamment le programme Benue Tech Skills, qui ambitionne de créer plus de 50 000 emplois en formant les jeunes aux compétences numériques essentielles. Ce programme inclut la formation en codage, en analyse de données avancée, en design UI/UX, en marketing digital et en commerce électronique, autant de compétences indispensables pour répondre aux exigences de l’économie numérique mondiale.
Ces efforts soutiennent également les objectifs définis par le ministère fédéral des Communications, de l’Innovation et de l’Economie numérique dans son plan stratégique « Accelerating our Collective Prosperity through Technical Efficiency ». Ce plan vise à porter à 22 % la contribution du secteur numérique au PIB du Nigeria d’ici 2027, positionnant ainsi le pays comme un leader africain dans le domaine de l’économie numérique et de l’innovation technologique.
Samira Njoya
Lire aussi:
Nigeria : Techstars met un terme à son programme d'accélération basé à Lagos
Après avoir soutenu le développement d’une vingtaine de start-up prometteuses, l’accélérateur mondial Techstars annonce son retrait du Nigeria, un pays où l'écosystème start-up est en pleine expansion.
L’accélérateur mondial de start-up et de capital-risque Techstars a annoncé qu’il mettait fin à ses activités au Nigeria après deux ans de présence. Cette fermeture survient après la fin de son partenariat avec ARM Labs, l'organisme d'innovation nigérian avec lequel il a lancé le programme ARM Labs Lagos Techstars Accelerator.
« Nous ne procéderons pas à un troisième programme ARM Labs Lagos Techstars Accelerator. Les deux premières cohortes ont mis en vedette des entreprises et des fondateurs exceptionnels, soutenus par un groupe de mentors dévoués. Nous demeurons optimistes quant à la collaboration avec la communauté locale des start-up pour maintenir notre présence dans ce centre d’innovation dynamique », a déclaré Matthew Grossman, directeur de la marque et de la communication de Techstars.
C’est en décembre 2022 que Techstars et ARM Labs avaient uni leurs efforts pour créer ce programme d’accélération qui visait à soutenir le développement des start-up en phase de démarrage basée en Afrique en leur fournissant un accès direct à des investisseurs et des réseaux internationaux. Le programme a été exécuté en deux cohortes, intégrant 24 start-up dans le portefeuille de Techstars. Chaque entreprise a reçu des financements allant jusqu'à 120 000 dollars.
La fermeture de Techstars au Nigeria intervient dans un contexte de réajustements financiers pour l'accélérateur, qui a récemment licencié près de 17 % de ses effectifs à l'échelle mondiale. Au Nigeria, cette décision marque une étape significative dans le paysage entrepreneurial, soulevant des inquiétudes sur l'accès des start-up locales aux ressources et au soutien nécessaires pour prospérer. Toutefois, les start-up déjà financées par ARM Labs Lagos Techstars Accelerator resteront des entreprises du portefeuille de Techstars, continuant de bénéficier de son réseau mondial.
Samira Njoya
Lire aussi:
LaNigérianeOyinSoleboest la nouvelle directrice générale d’ARM Labs Lagos Techstars Accelerator
L’Afrique reste confrontée à des enjeux de santé parmi les plus cruciaux. Dans ce contexte, l'utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC) pourrait jouer un rôle clé dans la lutte pour améliorer la santé et l'accès aux soins sur le continent.
La Mauritanie va se doter prochainement d’une stratégie nationale de santé numérique à l’horizon 2030. Le document a été présenté le mardi 29 octobre à Nouakchott lors d’un atelier visant sa révision et son adoption, sous la supervision du ministre de la Santé, Abdallahi Ould Wedih, et du ministre de la Transformation numérique et de la Modernisation de l’Administration, Ahmed Salem Ould Bedda. Ce projet, soutenu par des partenaires tels que l'Union européenne et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), vise à moderniser les services de santé en intégrant des solutions numériques.
« La santé numérique est une priorité stratégique émergente qui aura un impact significatif sur le resserrement de la politique nationale en matière de santé et le plan national de développement sanitaire (PNDS), en vue d’atteindre une couverture sanitaire complète », a déclaré Abdallahi Ould Wedih.
L’initiative s'inscrit dans le cadre du programme électoral du président de la République, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, qui considère la numérisation comme le principal moteur de la modernisation de l’économie du pays. L’exécutif vise d’ici 2030 une numérisation des secteurs clés du pays grâce aux nouvelles technologies.
La stratégie de e-Santé qui sera déployée dans le pays devrait ainsi transformer le secteur pour offrir un accès équitable aux services de santé de qualité, étendre la couverture dans les zones reculées, et faciliter les consultations à distance via la télémédecine. Elle contribuera également à la rationalisation des coûts dans le secteur de la santé.
Selon un rapport publié l’an dernier par le cabinet McKinsey & Company, l’utilisation massive des outils de santé numériques, comme les téléconsultations, les dossiers médicaux électroniques et les applications mobiles de gestion des maladies chroniques, pourra permettre aux systèmes de santé africains de réaliser des gains d'efficacité allant jusqu'à 15 % des dépenses totales d'ici à 2030. Ce potentiel explique entre autres l'importance de la transformation numérique dans le secteur de la santé en Mauritanie.
Samira Njoya
Lire aussi:
L'Afrique se dote d'une marketplace pour les solutions de santé innovantes
Le chômage des jeunes en Afrique est une priorité pour de nombreux gouvernements qui, conscients des défis, misent sur les nouvelles technologies pour transformer les formations. Cette approche vise à adapter les méthodes pédagogiques et les compétences enseignées au marché du travail.
Dans le cadre de la modernisation du secteur éducatif, le Bénin ambitionne de mettre en place une stratégie nationale de numérisation de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels (EFTP). Cette démarche a pris un tournant officiel le jeudi 31 octobre, avec le lancement d’un atelier à Cotonou par le ministre des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle, Kouaro Yves Chabi.
« L'initiative de transformation digitale de l'EFTP vise à construire un réseau panafricain et un écosystème permettant d'accélérer la transition numérique sur l'ensemble du continent, à améliorer la qualité de l'éducation inclusive, et à renforcer l'employabilité des apprenants », a déclaré le ministre, soulignant l'impact attendu de cette transition pour les jeunes apprenants béninois.
Ce projet s’intègre dans la vision plus large de l'Initiative panafricaine pour la transformation numérique de l’EFTP, lancée en 2021 par l’UNESCO et ses partenaires dans le cadre de la Stratégie continentale pour l'éducation de l'Union africaine (CESA 2016-2025), en ligne avec l'Agenda Education 2030. L’objectif est de créer un socle solide pour des compétences modernes et adaptées, répondant aux exigences d'un marché du travail en mutation rapide.
Dans un contexte marqué par le chômage des jeunes en Afrique, où chaque année plus de 10 millions de jeunes entrent sur le marché du travail souvent sans qualifications adaptées, la numérisation de l’EFTP constitue une réponse essentielle. Ce programme de transformation permettra non seulement de moderniser l’éducation technique et professionnelle, mais aussi de doter les jeunes de compétences en phase avec les standards internationaux, intégrant ainsi le Bénin à l’économie numérique mondiale et préparant les apprenants aux défis futurs.
Samira Njoya
Lire aussi:
« Code 212 » : une initiative marocaine pour renforcer les compétences numériques
Des données plurisectorielles de qualité disponibles, aisément, favorisent une meilleure lecture de la situation macroéconimiques des pays. Mais parvenir à cette évolution nécessite toutefois un saut technologique que plusieurs pays tardent encore à effectuer. L’Ethiopie en a décidé autrement.
l'Ethiopie accélère la numérisation de son service de statistique pour renforcer ses capacités de collecte et d'analyse de données. C’est ce qu’a annoncé la ministre de la Planification et du Développement, Fitsum Assefa, lors de son discours d'ouverture au 9e Forum africain de la statistique, mercredi 30 octobre. Cette transformation vise à améliorer la qualité et l'accessibilité des données et à exploiter les technologies novatrices pour diversifier et optimiser les sources d'information.
We must embrace technology and digital tools to improve the accuracy, accessibility, and timeliness of our data, ensuring that we meet the growing demands for high-quality information at both the national and global levels.#StatCom #Africa pic.twitter.com/3YycE2QqeH
— Fitsum Assefa Adela (@FitsumAdela) October 30, 2024
« Nous devons adopter la technologie et les outils numériques pour améliorer l’exactitude, l’accessibilité et l’actualité de nos données, en veillant à répondre aux demandes croissantes d’informations de haute qualité aux niveaux national et mondial », a déclaré Fitsum Assefa, soulignant ainsi l'engagement de l'Ethiopie à devenir un acteur clé dans le domaine statistique.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre du Programme national de développement des statistiques, qui repose sur des technologies de pointe comme les systèmes géospatiaux numériques et les outils de collecte de données mobiles. Ce projet de modernisation, soutenu par des institutions nationales et internationales, vise à rendre l'infrastructure statistique plus réactive et mieux adaptée aux besoins complexes du pays.
La numérisation des statistiques s’inscrit également dans une dynamique continentale soutenue par la Commission économique pour l'Afrique des Nations unies (CEA), qui a élaboré une feuille de route visant à moderniser les systèmes statistiques des pays africains d'ici 2030. En encourageant l'adoption de standards internationaux, la CEA vise à fournir aux Etats des systèmes de données fiables, essentiels pour guider un développement durable et renforcer une prise de décision fondée sur des informations précises et actualisées.
Samira Njoya
Lire aussi:
Ethiopie : contribution numérique au PIB estimée à 10,8 milliards $ d’ici 2028 (GSMA)
En juillet dernier en Algérie, le haut-commissaire à la numérisation, Meriem Benmouloud, a annoncé la mise en place d’une nouvelle stratégie de transformation numérique. Ceci a suscité de l’intérêt pour le secteur des TIC.
Des hommes d’affaires russes se sont rendus en Algérie les lundi 28 et mardi 29 octobre dans le but d’explorer les opportunités qu’offre le pays dans divers secteurs dont les TIC. Selon Ivan Nalitch, le chef de cette mission économique, près d’une quinzaine d’entreprises russes ont été représentées au cours de ces deux jours.
« Il y a pas mal de projets en Algérie qui peuvent constituer de réelles opportunités d'affaires pour la partie russe, notamment pour ce qui est de la stratégie de développement numérique adoptée récemment en Algérie. [...] Même si pendant les deux jours de nos travaux, les entreprises n'arrivent pas à conclure des accords ou n'arrivent pas à finaliser leurs négociations, nous sommes disponibles pour vous accompagner dans cette démarche, ou vous aider à trouver d'autres partenaires russes, s'il le faut », explique Ivan Nalitch.
Cette visite intervient quelques mois après la mise en place d’une stratégie de transformation numérique. Elle s’inscrit dans le cadre du projet de numérisation de l’Algérie porté par le président Abdelmadjid Tebboune qui a fait du numérique l’un des leviers de développement du pays. Selon le rapport « Measuring digital development – ICT Development Index 2024 » publié en juin dernier, l’Union internationale des télécommunications classe l’Algérie à la 6e place continentale avec un score de 80,9 sur 100. Ce score est en progression par rapport à 2023 où il s’était établi à 77,8.
Cependant, Charef Rabah, vice-président de la Chambre de commerce et d'industrie, s’exprimant sur la visite, a tenu à souligner que « l'Algérie est totalement ouverte aux investissements étrangers IDE et le secteur privé représente environ 80% du capital national. L'investissement est également pleinement ouvert, couvrant toutes les formes possibles. Nous maintenons la balance commerciale positive avec des réserves de changes qui sont très appréciables ».
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi:
Après la Russie, l'Azerbaïdjan souhaite coopérer avec l’Ethiopie en IA
La Russie et l'Ethiopie explorent une collaboration dans l'IA
Le Mali se rapproche de la Russie pour développer et lancer son propre satellite télécoms
La Russie propose son expertise pour soutenir le développement du numérique en Afrique
La transformation numérique est un levier essentiel pour dynamiser les économies locales et moderniser les petites entreprises. En intégrant des solutions numériques, ces commerces améliorent leur efficacité et leur compétitivité face aux évolutions du marché.
L’opérateur télécoms Orange Maroc et la plateforme de commerce en ligne Chari.ma ont annoncé, le lundi 28 octobre, un partenariat stratégique visant à accélérer la transformation numérique des détaillants de proximité du Maroc.
« Ce partenariat avec Chari.ma démontre notre volonté et notre engagement à accompagner le Maroc dans sa transformation numérique. En équipant les détaillants de proximité marocains des outils numériques les plus performants, nous contribuons à renforcer l'attractivité de notre écosystème numérique », a expliqué Hendrik Kasteel, directeur général d’Orange Maroc.
Dans le cadre de cet accord, Chari.ma intégrera directement les services d’Orange dans son application e-commerce, offrant ainsi aux commerçants une opportunité de croissance et de modernisation essentielle à leur activité. L’initiative s’inscrit dans la stratégie Maroc Digital 2030, qui ambitionne de développer l’économie numérique et de promouvoir l’inclusion financière dans le pays.
Ce projet intervient dans un contexte où le commerce de proximité est en pleine expansion dans le royaume. Selon des chiffres fournis en 2023 par le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, le commerce de proximité représente 58 % des transactions du secteur, 6 % des opportunités d’emploi et 80 % des points de vente au Maroc. Cette collaboration devrait ainsi permettre de stimuler la compétitivité des petits commerces et de renforcer l'écosystème numérique marocain en rendant les outils numériques plus accessibles et adaptés aux besoins des détaillants de proximité.
Samira Njoya
Lire aussi:
Orange Money étend sa portée grâce à un partenariat entre Mastercard et Orange MEA
La numérisation des soins de santé en Afrique représente une opportunité cruciale pour améliorer l'accès et la qualité des services médicaux. Dans ce contexte, de nouvelles initiatives innovantes émergent pour répondre aux défis pressants du secteur de la santé.
L'Afrique dispose désormais d'une place de marché numérique dédiée à la santé. La plateforme, développée par la Digital Impact Alliance en collaboration avec le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC), a été dévoilée le mardi 29 octobre lors du 3e sommet africain sur les technologies de la santé, l'Africa HealthTech Summit, au Rwanda. Cette initiative se veut un guichet unique pour des solutions de santé numérique ciblées et accessibles, apportant une réponse concrète aux défis du secteur.
Exciting news – the Africa #HealthTech Marketplace is officially live! Created by the Digital Impact Alliance in partnership with @AfricaCDC, this platform serves as a one-stop shop for targeted, accessible digital health solutions. It simplifies the process for government… pic.twitter.com/HKaJcp2Bsn
— Africa HealthTech Summit - AHTS24 (@AfricaHTSummit) October 29, 2024
« Le marché africain de la santé (Africa HealthTech Marketplace) change la donne pour les soins de santé en Afrique. En offrant une plateforme qui présente des solutions ciblées et évolutives, nous donnons aux prestataires de soins de santé à travers le continent l'accès aux outils dont ils ont besoin pour améliorer les résultats en matière de santé », explique Jean Kaseya, directeur général d'Africa CDC.
Ce projet intervient dans un contexte où les systèmes de santé en Afrique sont souvent débordés, confrontés à des défis majeurs tels que le manque d'infrastructures, l'insuffisance du personnel médical et le sous-financement des services publics. Selon l'Organisation mondiale de la santé, plus de 110 millions de personnes en Afrique n'ont pas accès aux soins de santé de base, soulignant l'urgence de la situation.
Les innovations en matière de santé numérique, telles que la télémédecine, les applications mobiles de santé et les dossiers médicaux électroniques, apparaissent comme des solutions prometteuses pour surmonter ces défis. Toutefois, ces innovations demeurent fragmentées, sans plateforme centrale permettant aux prestataires de soins de santé, aux gouvernements et aux organisations de trouver les outils adéquats pour répondre à leurs besoins spécifiques.
La nouvelle place de marché souhaite répondre à cette problématique en favorisant l'identification, l'évaluation et l'acquisition des outils numériques. La plateforme vise l'amélioration de l'accès aux solutions numériques de santé, la promotion des innovations locales, l'amélioration des résultats en matière de soins de santé, ainsi que la facilitation de la collaboration et des partenariats entre les acteurs du secteur.
Samira Njoya
Lire aussi:
Mali : 35 millions $ pour la mise en œuvre d'un plan de santé numérique
Face aux défis sécuritaires contemporains, de nombreux pays misent sur les technologies avancées pour renforcer leur protection. Le Gabon s'engage à son tour dans cette voie pour sécuriser efficacement son territoire.
Le Gabon ambitionne de mettre en place un Système national de surveillance du territoire (SNST) assisté par satellite, visant à renforcer la sécurité nationale par l'intermédiaire de la technologie spatiale. Le projet a été évoqué le mardi 29 octobre lors d’un atelier organisé par l'Agence Gabonaise d'Etudes et d'Observations Spatiales (AGEOS), sous la présidence de Bonjean Rodrigue Mbanza, ministre de l’Economie numérique et des Nouvelles technologies de l’information.
S’exprimant sur le bien-fondé du projet, Aboubakar Mambimba, directeur général de l’AGEOS, a expliqué : « l’idée est de mettre à la disposition des forces de défense et de sécurité des outils technologiques permettant une gestion optimisée de la sécurité du pays. D'autres dispositifs sont en cours d'acquisition pour renforcer la sécurité sur les plans maritime et terrestre ».
Cette initiative marque une transition vers des méthodes de surveillance modernes, délaissant les approches traditionnelles. Elle intervient dans un contexte de criminalité transfrontalière croissante, marquée par des activités illicites telles que la piraterie maritime, le braconnage et les atteintes environnementales. Le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a d’ailleurs fait de la sécurité nationale une priorité stratégique.
Le SNST fonctionnerait en combinant images satellitaires et analyse par intelligence artificielle pour surveiller le territoire en temps réel. Grâce à des alertes automatiques et au déploiement de drones pour des suivis de proximité, les forces de sécurité seraient informées rapidement des menaces, facilitant ainsi des interventions coordonnées. Une base de données centralisée permettrait de suivre les tendances et de planifier des réponses stratégiques face aux activités illicites.
En cas de mise en œuvre, ce nouveau système pourrait contribuer significativement à la réduction des risques d’insécurité sur l’ensemble du territoire. Outre la protection de la souveraineté nationale, ce projet pourrait également avoir des retombées positives pour la conservation des écosystèmes du pays, offrant un soutien à la lutte contre la déforestation et le trafic d'espèces protégées. Le Gabon espère ainsi asseoir son leadership en matière de sécurité spatiale et de préservation environnementale en Afrique centrale.
Samira Njoya
Lire aussi:
Le Gabon envisage une solution suisse pour numériser ses services publics
En 2021, le marché du capital-risque s’est recroquevillé à travers le monde. Cette tendance qui a perduré a impacté durement le financement des start-up en Afrique. Plusieurs secteurs d’activités ont d’ailleurs enregistré des faillites. Mais le vent semble tourner.
Les levées de fonds des start-up africaines opérant dans les domaines de l’agriculture et de l’alimentation (AgrifFoodTech) se sont établies à 145 millions de dollars au premier semestre 2024, enregistrant ainsi une hausse de 1,6% par rapport à la même période de 2023 malgré un contexte global marqué par le ralentissement du marché du capital-risque, selon un rapport publié le 17 octobre par le fonds de capital-risque AgFunder.
Intitulé « Africa AgriFoodTech Investment Report 2024 », le rapport précise que cette légère hausse suggère des signes de reprise des investissements dans les jeunes pousses qui révolutionnent les secteurs de l’agriculture et de l’alimentation sur le continent, après la forte correction post-boom observée en 2023.
Les levées de fonds avaient chuté de 62% durant l’année écoulée pour s’établir à 275 millions de dollars seulement suite à deux années fastes (732 millions de dollars en 2022 et de 531 millions en 2021).
La légère augmentation des levées de fonds enregistrée entre le 1er janvier et le 30 juin de l’année en cours s’est cependant accompagnée d'une baisse de 27% en glissement annuel du nombre de transactions, qui s’est établi à 39 deals seulement. Cela suggère une aversion au risque de la part des investisseurs qui s’intéressent moins aux premiers stades de développement des start-up africaines de l’AgriFoodTech et affichent une préférence marquée pour les pépites les plus matures.
La répartition des levées de fonds réalisées par les AgrifFoodTech actives sur le continent durant les six premiers mois de 2024 montre que les investisseurs restent très concentrés sur une poignée de pays. Dans ce chapitre, le Kenya tient le haut du pavé avec 83 millions de dollars répartis sur 19 transactions, soit plus de la moitié du total des levées de fonds recensées. Viennent ensuite l’Egypte (24 millions de dollars) et le Nigeria (15 millions).
La ventilation des levées de fonds par type d’AgrifFoodTech montre d’autre part que les fintechs et les marketplaces ont capté 41% des financements alors que les start-up spécialisées dans les équipements agricoles innovants (robotique et mécanisation) ont attiré 17,5% des capitaux mobilisés.
Les jeunes pousses opérant dans le segment intermédiaire de la chaîne de valeur agroalimentaire (sécurité alimentaire, traçabilité, logistique, le transport, transformation, etc.) ont, quant à elles, obtenu 15% des financements enregistrés au premier semestre 2024.
Le rapport révèle par ailleurs que les investisseurs ont injecté un montant total de 2,4 milliards de dollars dans les AgrifFoodTech africaines durant la décennie 2014-2023. Ces investissements demeurent toutefois concentrés sur les principaux hubs technologiques du continent. Dans ce cadre, le Kenya se démarque comme un « hotspot » de l’innovation dans le domaine de l’agroalimentaire et occupe la première marche du podium avec des financements cumulés de 833 millions de dollars durant la décennie écoulée, devant l’Afrique du Sud (511 millions de dollars), le Nigeria (326 millions) et l’Egypte (310 millions). Ensemble, ces quatre pays représentent ainsi 88% du total des levées de fonds des start-up opérant dans le secteur.
Lire aussi:
La SFI investit 5 millions $ dans la technologie climatique en Afrique
Le Kenya veut accélérer le développement de son industrie spatiale qu’il considère comme l’un des facteurs du développement socioéconomique. Le premier satellite d’observation de la Terre du pays, conçu et construit par des ingénieurs locaux, a été lancé en avril 2023.
L'Agence spatiale kényane (KSA) a annoncé, le lundi 28 octobre, le lancement d'un programme de formation dédié aux ingénieurs kényans pour le développement de nanosatellites (CubeSat), en partenariat avec l'Agence spatiale italienne (ASI). Cette formation, animée par des experts de l'industrie de l'ASI et des professeurs de l'université de Rome « La Sapienza », bénéficie à 30 participants, dont des étudiants et des membres du personnel technique de la KSA. Elle se poursuivra jusqu'au 8 novembre.
The Kenya Space Agency (KSA) is thrilled to announce the commencement of the 2-Week residential Cubesat Training Course jointly organized with the Italian Space Agency (Agenzia Spaziale Italiana) at the Luigi Broglio Malindi Space Centre in Ngomeni, Kilifi County.
— Kenya Space Agency (@SpaceAgencyKE) October 28, 2024
The training,… pic.twitter.com/i8UIy6taEt
« Ce stage de formation en CubeSat vise à doter les participants de compétences essentielles et d'une expérience en développement de satellites. Il a pour objectif de réduire l’écart technologique et d'aider le Kenya à développer ses propres capacités techniques pour stimuler de futurs progrès en science et technologie spatiales », a déclaré la KSA dans un communiqué.
Cette initiative fait suite à une formation en ligne organisée du 22 juillet au 16 août 2024 pour fournir aux participants une base théorique sur le développement de nanosatellites organisée par KSA et la société américaine Teaching Science & Technology, Inc. (TSTI). Elle s’inscrit dans le cadre de l’ambition de la KSA d’encourager l'économie spatiale naissante du Kenya à se développer et à contribuer de manière significative au développement socio-économique national, comme le souligne le Plan stratégique 2023-2027.
Cette formation pourra contribuer à autonomiser le Kenya en matière de construction de nanosatellites pour réaliser les ambitions spatiales nationales. Le premier satellite opérationnel d'observation de la Terre du pays, Taifa-1, a été mis en orbite en avril 2023. Conçu et développé par une équipe de chercheurs kényans, l’engin a été notamment affecté aux domaines de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, de la gestion des ressources naturelles et des catastrophes, de la surveillance de l’environnement.
Isaac K. Kassouwi
Lire aussi:
Le Kenya lancera Taifa-1, son premier satellite opérationnel, le 10 avril
Le Maroc s’investit activement dans sa transformation numérique, le développement des ressources humaines etant essentiel. Cette approche stratégique inclut des mesures visant à actualiser les programmes éducatifs en y intégrant les compétences numériques.
Huawei Maroc (une filiale de la firme technologique chinoise Huawei) et l’université Hassan II de Casablanca (UH2C) ont récemment annoncé la signature d’une convention de partenariat pour le lancement de « Code 212 », un centre de compétences numériques. Déjà implanté dans d’autres universités marocaines, ce centre vise à fournir aux étudiants des formations ciblées dans des domaines clés comme l’intelligence artificielle, le cloud, les mégadonnées et l’Internet des objets (IoT).
« Ce projet incarne notre engagement envers l'éducation et l'innovation, et nous sommes convaincus qu'il jouera un rôle clé dans la formation des futurs leaders technologiques. A travers cette collaboration, porteuse de sens, Huawei Maroc entend promouvoir une formation d’excellence, tournée vers l’avenir et capable de former les experts qui accompagneront la transformation numérique du Maroc », a déclaré Jason Chen (photo, à droite), vice-président de Huawei Maroc.
L'initiative s'inscrit dans le cadre du Plan national d'accélération de la transformation de l'écosystème de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation à l'horizon 2030, connu sous le nom de « Pacte Esri 2030 ». L'objectif est de permettre aux étudiants d'acquérir des compétences personnelles, transversales et numériques adaptées aux besoins du marché du travail, conformément aux directives royales, face à l'essor numérique mondial.
Le déploiement de « Code 212 » au Maroc revêt une importance cruciale dans le contexte actuel, où la numérisation constitue un moteur clé de la croissance économique, alors que le défi de la formation reste considérable. Une étude menée par le cabinet de conseil Boston Consulting Group (BCG) révèle qu’il est essentiel que l’Afrique forme 650 millions de personnes aux compétences numériques, d'ici 2030, pour exploiter pleinement les opportunités offertes par l'essor technologique. Au Maroc, le gouvernement s'est fixé pour objectif de former annuellement 100 000 jeunes dans les métiers du numérique, avec pour ambition de créer 240 000 emplois dans ce secteur d’ici à 2030.
Samira Njoya
Lire aussi:
Maroc : l’Université Moulay Ismaïl s’associe à Cisco pour fournir des compétences numériques
Malgré le développement de la numérisation en Afrique, le Mobile Money comme option de paiement demeure encore assez peu proposé sur plusieurs plateformes de services. La collaboration entre opérateurs télécoms et leaders du secteur des solutions bancaires, porteuse de nombreuses promesses, est la bienvenue.
Mastercard et Orange Middle East and Africa (OMEA) annoncent ce mardi 29 octobre la signature d’un partenariat stratégique. Il permettra à des millions de titulaires de portefeuilles Orange Money d’obtenir instantanément une carte de débit virtuelle ou physique, liée directement à leur portefeuille Orange Money dès 2025. Ces cartes permettront aux abonnés Orange Money d’effectuer des paiements transparents, à la fois localement et internationalement, vers des commerçants et sur n'importe quel site web ou application mobile acceptant Mastercard.
Le nouveau service sera initialement lancé au Cameroun, en République centrafricaine, en Guinée-Bissau, au Liberia, au Mali, au Sénégal et en Sierra Leone. Aminata Kane, présidente-directrice générale du groupe Orange Money pour le Moyen-Orient et l'Afrique, explique qu’en « offrant à nos utilisateurs la possibilité de payer sans effort avec la carte virtuelle Mastercard, nous ouvrons la porte à un monde de nouvelles possibilités et favorisons leur indépendance financière ».
Pour Amnah Ajmal, vice-présidente exécutive du développement du marché, Mastercard EEMEA, cette collaboration « avec Orange Money représente une étape importante dans l'exploitation du plein potentiel des services financiers numériques en Afrique, permettant à des millions de personnes de participer à l'économie mondiale ».
Selon l’African Digital Banking Transformation Report 2023 (African Banker et Backbase), le taux de bancarisation de la population adulte d’Afrique subsaharienne se situait à 48 % l’année dernière. Ce chiffre classe la région parmi celles avec un faible niveau d’inclusion financière. Une fois généralisé aux 17 filiales d’Orange en Afrique et au Moyen-Orient, le partenariat entre MasterCard et Orange MEA promet l’entrée de 37 millions d’abonnés Orange Money actifs dans un nouvel univers de possibilités financières.
L’expertise de Mastercard en matière de sécurisation des passerelles de paiement, sa connaissance du marché local et des solutions sur mesure pour les petites et moyennes entreprises (PME) garantira le potentiel de ce partenariat à transformer la façon dont des millions de personnes accèdent aux services financiers et participent à l'économie numérique.
Les clients qui désireront expérimenter ce nouveau service devront introduire une demande de carte de débit virtuelle sur la super application Max it d’Orange et retirer une carte physique dans un point de vente Orange Money Mastercard.
Lire aussi:
Bousculé par les Fintechs, le Mobile Money conserve d’importantes marges de progression