L’accès aux médicaments en Afrique n’est pas une sinécure. Dans divers pays du continent, les tech entrepreneurs essayent de mettre au service de la population des solutions novatrices pour ce genre de problème.
Phati est une solution e-santé développée par la start-up congolaise Valorigo. Elle permet à ses utilisateurs de vérifier la disponibilité des articles de santé dans leur localité, de comparer les prix et d’être orientés vers la pharmacie la plus appropriée. La start-up, basée à Kinshasa et à Goma, a été fondée en 2018 par Birindwa Makombe, Ghislaine Neema et Esther Masirika.
C’est grâce à sa plateforme web et à l’application de messagerie instantanée WhatsApp que les utilisateurs peuvent utiliser la solution Phati. Lorsque vous êtes à la recherche d’un médicament, il suffit de se rendre sur la plateforme et de renseigner votre emplacement, le nom du médicament et votre numéro de téléphone. L’application vous dirige vers une page où vous pouvez comparer le prix de l’article dans plusieurs pharmacies. Votre choix effectué, vous serez redirigé vers le compte WhatsApp de la pharmacie pour effectuer votre achat.
En ce qui concerne les pharmacies, elles devront absolument être préalablement enregistrées sur la plateforme. Le propriétaire devra remplir un formulaire où on retrouve son nom, le nom de sa pharmacie, le logo de la pharmacie, la localisation, le numéro WhatsApp ou encore l’adresse email. C’est la seule façon de faire partie de la communauté Phati qui est en pleine extension.
Outre Phati, la start-up Valorigo a développé de nombreuses solutions dans le secteur de la santé. En septembre 2022, elle a été sélectionnée parmi les 30 start-up opérant dans le secteur de la santé dans le cadre du programme panafricain « Investir dans l'innovation (i3) », une initiative de la fondation Bill et Melinda Gates. Chacune des start-up obtiendra une subvention d’un montant de 50 000 $ pour entre autres soutenir sa croissance.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi : Égypte : l’application Otida aide les diabétiques dans leur vie quotidienne
Au cours des 18 derniers mois, le fournisseur de soins de santé nigérian Mobihealth a travaillé avec la Fondation Bill et Melinda Gates dans certains Etats au Nigeria. Ces capitaux supplémentaires permettront à la start-up de se déployer hors du Nigeria.
L’Agence américaine pour le commerce et le développement (USTDA) a annoncé, lundi 17 octobre, l’octroi d’un don à la société nigériane Mobihealthcare Limited (Mobihealth) pour une étude de faisabilité visant à soutenir le développement de ses services de télésanté en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Kenya et en Égypte.
.@USTDA_Director is kicking off an amazing week in #Nigeria with a celebration of the Agency’s latest #healthcare infrastructure grants! 🚑 🩺 More about our grants with @theCedarcrest, Lily Hospitals, and @MyMobihealth: https://t.co/LsLW6mFq9s pic.twitter.com/wXbsy3ZMgl
— USTDA (@USTDA) October 17, 2022
Selon Enoh T. Ebong, la directrice de l’USTDA, le partenariat a pour objectif de « transformer la prestation de soins de santé aux communautés mal desservies d’Afrique, en recourant à la meilleure technologie que l’industrie américaine ait à offrir […] il est également gratifiant de voir des entreprises dirigées par des femmes, comme Mobihealth, mener le développement d'infrastructures essentielles sur le continent », a-t-il déclaré.
Si le montant du don n’a pas été dévoilé, le communiqué informe que l’étude englobera une évaluation détaillée du marché, une analyse financière et une étude juridique et réglementaire pour chacun des quatre pays. L’Africa Investment Forum (AIF), une initiative de la Banque africaine de développement, travaillera avec l’USTDA pour faciliter le développement et le financement du projet de Mobihealth.
Il y a un an, l’USTDA a signé un protocole d'accord avec l'AIF afin de soutenir des solutions d'infrastructure de haute qualité pour l'Afrique subsaharienne. Le protocole d'accord avait défini des domaines de coopération sur les transactions dans des secteurs vitaux tels que l'énergie propre, les transports, les technologies de l'information et de la communication, les infrastructures de santé et l'agroalimentaire.
Selon le communiqué, le projet s’inscrit également dans le cadre de l’initiative « Prosper Africa » du gouvernement américain, qui vise à accroître significativement les échanges commerciaux et les investissements bilatéraux entre les Etats-Unis et l’Afrique. La collaboration contribuera à élargir l'accès aux soins de santé pour 100 000 personnes par an en Afrique.
Pour Funmi Adewara, PDG de Mobihealth. « La subvention de l'USTDA arrive à point nommé et nous permettra d'étendre la portée de nos services intégrés de télésanté, de dossiers médicaux électroniques et de numérisation à plusieurs autres marchés africains au cours des prochaines années ».
Samira Njoya
Lire aussi :
L’Afrique francophone compte plus de 300 millions de patients et, parmi eux, plus de 50% achètent encore les médicaments dans la rue, selon les données de Meditect. C’est entre autres l’une des raisons qui a amené à la création de Meditect.
Meditect est une solution e-santé développée par une start-up ivoirienne du même nom. Elle permet à ses utilisateurs d’accéder à des médicaments de qualité, de localiser les pharmacies les plus proches et de vérifier l’authenticité des médicaments. La start-up, fondée en 2018 par Arnaud Pourredon et Romain Renard, a pour mission de digitaliser les acteurs de la chaîne de distribution des médicaments en Côte d’Ivoire.
Selon Arnaud Pourredon, « l'Afrique connaît une explosion démographique sans précédent. Pour faire face au défi de l'accès aux médicaments de qualité, l'Afrique va devoir sauter une étape grâce au digital ». C’est donc dans cette optique qu’il a mis en place Meditect.
La solution permet au patient de s’informer, grâce à son application mobile disponible sur Android et iOS, sur les médicaments prescrits. Il pourra aisément connaître les prix et les pharmacies dans lesquelles ses cachets sont disponibles après la création d’un compte. Quant aux pharmaciens, ils devront également disposer d’un compte sur la plateforme afin de rendre leur officine connectée. Les données des patients sont accessibles sur Meditect en local ou en ligne. Une perturbation du réseau ne conduira donc pas à un drame.
La start-up, opérationnelle en Côte d’Ivoire et au Sénégal, revendique plus de 50 000 patients et plus de 1 200 pharmacies. Elle collabore avec les autorités et les douanes pour lutter contre la contrefaçon de médicaments. Plus de 3 000 médicaments ont déjà été saisi. La version Android de l’application a déjà été téléchargée plus de 10 000 fois. En septembre 2022, la healthtech, start-up opérant dans le secteur de la santé, a été sélectionnée pour participer au programme panafricain Investir dans l'innovation (i3), obtenant une subvention de 50 000 $. L’initiative a été financée par la fondation Bill et Melinda Gates.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi :
Avec Appy Saude, les Angolais accèdent aisément aux services médicaux
Depuis 2011, l’entrepreneur en série et passionné de technologie s’est spécialisé dans le développement de solutions de santé numérique. Il a pu faire valoir son expérience à l’international lors de la crise de Covid-19.
Dennis Addo (photo) est un médecin et un entrepreneur ghanéen. Diplômé de l’université des sciences et technologies Kwame Nkrumah en 2006, il est connu pour être le président-directeur général de la start-up de healthtech Wala Digital Health.
Egalement diplômé en leadership en santé mondiale et santé publique internationale à l’université de Californie à Berkeley, en entrepreneuriat et innovation de la Massachusetts Institute of Technology et titulaire d’un master en administration publique de l’université de Harvard, Dennis Addo a fondé Wala Digital Health en 2019.
Son objectif est de faciliter l’approvisionnement des hôpitaux en produits sanguins pour les urgences médicales. La start-up fournit aux hôpitaux et aux banques de sang une plateforme numérique complète pour commander et recevoir du sang et des produits sanguins.
Pour Wala Digital Health, Dennis Addo s’est inscrit au MEST Africa Challenge 2022. Le 5 octobre, sa start-up a été retenue parmi les 36 qui prendront part aux sélections régionales. Les deux meilleures identifiées à l’issue de la compétition remporteront chacune une somme de 50 000 $.
Très engagé dans l’entrepreneuriat sanitaire, Dennis Addo est aussi le fondateur de Clarondoc, une plateforme de soins de santé en ligne en Afrique. Elle est née en 2018. Il est le président-directeur général de Claron Health International, un groupe de soins de santé gérés qu’il a fondé en 2011.
Actuellement membre de l’équipe de la National Health Insurance Authority du Ghana, sa carrière professionnelle a débuté en 2007 à la direction de la santé du ministère de la Défense en tant que médecin, consultant en santé publique et gestionnaire de projet.
En 2013, Dennis Addo est embauché comme médecin-chef pour la mission des Nations unies en Côte d’Ivoire. De mars à septembre 2020, à Cambridge, il a fait partie de l’équipe de mise en œuvre mondiale Covid Safe Paths, une solution open source initiée par la PathCheck Foundation et axée sur la confidentialité pour les citoyens et la santé publique dans le but de réduire la propagation de la Covid-19.
Melchior Koba
Lire aussi :
Le Rwandais Vivens Uwizeyimana se dresse contre le chômage avec UmuravaWork
Grâce aux diverses compétitions organisées sur le continent, les tech entrepreneurs se subliment pour proposer des solutions numériques intéressantes. L’étape sénégalaise du Prix Orange de l’entrepreneur social en Afrique et au Moyen-Orient n’a pas dérogé à la règle.
Doom Yaye est une plateforme numérique développée par une jeune pousse sénégalaise du même nom. Elle permet aux femmes enceintes et aux nouvelles mères de s’informer sur la santé maternelle. La plateforme dispose également d’une boutique en ligne où il est possible de faire des courses pour bébé et pour la nouvelle mère. La start-up, basée à Dakar, a été fondée par Awa Diop.
La solution dispose d’une plateforme web sur laquelle on retrouve tout ce qui se rapporte à la femme enceinte et à la mère. Divers articles de blog sont accessibles sans inscription préalable sur la plateforme. Ces articles traitent de divers sujets et mettent en relief les situations variées que peuvent affronter une femme enceinte, du premier trimestre à la confession de sa valise de maternité. Outre cette période, beaucoup d’informations sont accessibles sur l’enfant et la vie de mère du premier jour jusqu’aux huit ans de l’enfant.
La plateforme dispose d’un commerce en ligne où il est possible d’acheter vêtements, chaussures, livres, jouets, etc. Des articles pour bébé et tout ce dont on a besoin pour concocter une valise de maternité sont disponibles sur la plateforme. En dehors de l’achat, Doom Yaye propose la location de divers objets de puériculture et de loisirs pour enfant tels qu’un trotteur, une baignoire, de la vaisselle ou encore une chaise haute. La durée de location est de 48 heures à 6 mois. La start-up souligne que tous les articles loués sont désinfectés.
Pour effectuer des achats ou des locations, la possession d’un compte s’impose. Il faudra fournir diverses informations et créer un mot de passe pour entériner l’inscription. En 2022, Doom Yaye remporte le prix de la douzième édition du Prix Orange de l’entrepreneur social au Sénégal. La start-up empoche un chèque d’un montant de 5 millions FCFA (7 405 USD) et valide son billet pour participer à la phase finale regroupant 17 pays d’Afrique et du Moyen-Orient.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi : Au Sénégal, Club Tiossane soutient les producteurs locaux en commercialisant leurs produits
Après la réussite de la première cohorte de 30 startups de 10 pays africains et sur l'excellente collaboration avec le gouvernement du Rwanda, le Hub panafricain est à recherche de la prochaine cohorte d'innovateur.
Le HealthTech Hub Africa, un centre panafricain de soutien aux start-up de technologies médicales, a récemment annoncé le lancement de la deuxième édition d'Africa HealthTech Challenge, un concours qui prime et accompagne les start-up les plus prometteuses d'Afrique qui s’attaquent aux défis de santé de la population. Les candidatures sont recevables à l’adresse https://thehealthtech.org/application-form/ jusqu’au 22 octobre.
Pour cette nouvelle édition, l’incubateur sélectionnera 40 start-up : 30 start-up de croissance et 10 scale-up. Pour être éligibles, les start-up devront s’intéresser à quatre thématiques, à savoir la santé cardiovasculaire, le cancer du sein, la santé et les soins virtuels, et l'optimisation de la prise de décision basée sur les données.
Elles devront également avoir des équipes constituées d'au moins deux employés à temps plein et être enregistrées dans un pays africain. Les équipes constituées des deux sexes seront priorisées. Les start-up de croissance doivent s’assurer de ne pas faire partie d'un autre programme d'accélération la même année.
Les 30 start-up choisies au terme de la sélection bénéficieront d’un programme d’accélération de 10 mois qui comprend entre autres un mentorat de 2 mentors bénévoles par start-up, d’un coaching et un accès à une plate-forme interactive d'accompagnement, d’une invitation à des rencontres de réseautage et à des événements hybrides à travers l'Afrique et au-delà.
Les 10 scale-up bénéficieront des mêmes avantage en plus d’un accès gratuit à des services juridiques de classe mondiale, à la comptabilité, au marketing, à l'acquisition de talents, à une collecte de fonds accélérée, une formation et une exposition aux médias.
Les trois meilleures start-up HealthTech recevront respectivement 50 000 $, 30 000 $ et 20 000 $ en subventions de la Fondation Novartis.
Samira Njoya
Lire aussi : 60 start-up africaines retenues pour la seconde cohorte d’accélération du Google for Startups Black Founders Fund
Malgré les efforts des autorités publiques et de diverses associations et organisations, l’accès aux soins sur le continent est toujours difficile. Les diverses solutions développées par les start-up s’avèrent des alternatives intéressantes.
Appy Saude est une plateforme numérique développée par une start-up angolaise du même nom. Elle permet à ses utilisateurs d’accéder aux pharmacies et aux établissements de santé en cas de problèmes de santé. L’objectif de la jeune pousse est de connecter les populations aux professionnels de santé, aux médicaments et aux savoir-faire dont ils ont besoin grâce aux outils numériques. La healthtech a été fondée en 2017 par Pedro Beirao.
« Nous essayons d'améliorer l'accessibilité aux services de santé en utilisant les outils numériques dont nous disposons aujourd'hui. Notre vision est de connecter tout le monde à notre service de santé, ce pour quoi travaillent la plupart des ONG et des gouvernements », a indiqué Pedro Beirao (photo, à droite).
La solution dispose d’une application mobile sur Android et sur iOS. Depuis un smartphone embarquant l’un ou l’autre de ces systèmes, il est possible d’accéder à toutes les fonctionnalités d’Appy Saude. Après téléchargement, il faut s’inscrire sur la plateforme en fournissant des informations telles que le nom, le prénom, le mail, puis créer un mot de passe.
L’application se comporte comme un marché de produits pharmaceutiques, des articles de beauté aux divers médicaments pour maladies en passant par les vitamines. On y retrouve également les unités de soins comme les cliniques, les cabinets de soin ou encore des laboratoires. Toutes ces unités sont notées par les internautes qui s'y sont déjà rendus, ils font un retour d’expérience en commentaires. L’utilisateur d’Appy Saude saura exactement à quoi s’attendre en se rendant dans un endroit X plutôt qu’à un endroit Y.
La start-up s’est alliée avec l’opérateur mobile Unitel pour atteindre plus de monde dans la société angolaise. Comme l’explique Pedro Beirao, « En termes d'expansion, nous considérons les opérateurs mobiles comme une partie importante de notre croissance et de la numérisation des services de santé. Ils ont une couverture partout, ils recherchent des solutions que les gens peuvent utiliser pour accéder aux soins de santé ou à d'autres services numériques, et ils peuvent aider à collecter des données sur les pharmacies et les médecins sur notre plateforme ouverte ».
En 2019, Appy Saude a réussi une levée de fonds d’un montant d’un million de dollars pour s’étendre au Rwanda et en Afrique du Sud. En février 2019, Appy Saude a été sélectionnée pour présenter sa solution lors de l’Africa Startup Summit à Kigali. En 2020, elle est lauréate du prix ITU Virtual Digital World SME Awards. En 2022, elle fait partie des trente start-up africaines sélectionnées pour participer au programme panafricain « Investir dans l'innovation (i3) ». Financé par la Fondation Bill et Melinda Gates, chacune des jeunes pousses recevra une enveloppe de 50 000 $. Par ailleurs, la solution a déjà été téléchargée, ne serait-ce que sur le Play Store d’Android, plus de 50 000 fois.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi :
Damu-Sasa, une solution kényane de gestion des services de don de sang
Les tech entrepreneurs africains surfent sur la vague de la révolution technologique en cours. Ils proposent de nombreuses solutions numériques qui sont des alternatives intéressantes aux problèmes inhérents à leur pays et parfois au continent.
Luka Pharma est une solution numérique développée par une jeune pousse congolaise du même nom. Elle permet à ses utilisateurs, en l’occurrence les personnes malades ou leurs proches, de retrouver une pharmacie géographiquement proche de sa position où les médicaments recherchés sont disponibles. La start-up a été fondée par Charlotte Nsongo.
La solution dispose d’une application disponible uniquement sur Android. Depuis son téléphone, l’utilisateur télécharge l’application puis il crée un compte avec ses informations personnelles pour accéder aux fonctionnalités. Entre autres, il est possible de connaître le programme des pharmacies de garde, de rechercher directement un médicament dans la barre de recherche, d’activer un rappel pour les prises de médicament ou encore de discuter avec un pharmacien.
Pour utiliser la solution, il suffit d’appuyer sur le bouton « + » situé en bas à droite de l’application pour créer une nouvelle ordonnance. Il faut ajouter les médicaments présents sur l’ordonnance physique sur l’application puis valider. En moins de 3 minutes, vous recevrez les réponses des pharmacies plus ou moins proche de votre position et vous pourrez consulter le retour de chaque pharmacie et avoir son numéro et sa localisation. En fonction de la distance et des prix pratiqués, vous opterez pour l’un ou l’autre des enseignes.
En ce qui concerne les pharmacies, la start-up offre la possibilité d’augmenter leur visibilité. Les propriétaires peuvent présenter leur firme aux utilisateurs de l’application, mettre en avant le prix de certains médicaments ou encore proposer des médicaments alternatifs pour certaines pathologies.
En 2022, la start-up a été récompensée en remportant le premier prix de la sixième édition du Prix Orange de l’entrepreneur social de l’année en RDC. « C'est un honneur de remporter ce premier prix et nous remercions Orange RDC, qui nous permet d'avoir cette belle opportunité et de sauver plus de vie, car nous voulons à présent passer à une certaine vitesse pour qu'il y ait plus d'accès à l'information sur les médicaments. Ce prix est une récompense qui nous offre l'opportunité de développer notre business », a indiqué Charlotte Nsonga.
Luka Pharma enregistre quelques centaines de téléchargements sur PlayStore. Elle a des retours positifs sur la plateforme de téléchargement et une note de 4,6. Avec cette récompense, elle pourrait gagner éventuellement en visibilité et être plus utile aux Congolais.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi :
En RDC, Eve Justicebot fournit une aide juridique gratuite aux personnes dans le besoin
A travers sa fintech ClinicPesa, il s’est investi depuis cinq ans dans l’amélioration des conditions de vie des populations locales. Son engagement lui a déjà valu en 2022 une place au sein de deux programmes d’accélération internationaux.
Onyancha Chrispinus (photo) est un entrepreneur et un informaticien ougandais. Avec son master en ingénierie logiciel obtenu en 2015 à l’École polytechnique fédérale de Lausanne en Suisse, il a fondé la fintech ClinicPesa avec Anyango Sharon. La start-up propose à ses utilisateurs des services de micro-crédit pour faciliter leur accès aux soins de santé de qualité.
Lancée en 2016, la start-up, dont Onyancha Chrispinus est par ailleurs le président-directeur général, propose à ses clients une plateforme numérique à travers laquelle ils peuvent économiser de l’argent qui sera utilisé pour des besoins de santé. L’argent permet de régler des factures médicales, d’acheter des médicaments au besoin, dans des cliniques, hôpitaux ou pharmacies enregistrés.
L’entreprise a également développé ClinicPesa Mama’s, une plateforme d’épargne destinée exclusivement à la santé maternelle. Accessible par Mobile Money, le service permet aux femmes enceintes et aux couples de mettre de l’argent de côté pour préparer l’arrivée de leur bébé. L’argent peut servir entre autres à constituer la layette, à assurer le transport médical, à régler les frais d’hôpitaux, etc.
Boursier 2019 du MIT D-Lab Scale-Ups — le programme de mentorat sur mesure de renforcement des capacités, de formation en conception inclusive, de réseautage et de subvention de l’Institut technologique du Massachusetts (MIT) aux États-Unis —, Onyancha Chrispinus est entré dans la vie active en 2011. Il est recruté comme développeur de logiciels par creativeDNA, entreprise technologique ougandaise spécialisée dans le développement de services mobiles et numériques.
Après une promotion au poste d’ingénieur logiciel principal en 2012, il devient quatre ans plus tard le directeur général de la société. Parallèlement à ses fonctions chez creativeDNA, Onyancha Chrispinus s’engage auprès de l’entreprise informatique anglaise Packt comme auteur et instructeur jusqu’en mars 2017. Un an avant, il s’est lancé dans l’entrepreneuriat technologique.
En septembre 2022, la start-up d’Onyancha Chrispinus fait partie des 60 sélectionnées pour participer à la deuxième cohorte du Google for Startups Black Founders Fund pour l’Afrique. Elle fait aussi partie des 30 start-up en phase de démarrage ou de croissance qui bénéficieront du programme panafricain « Investir dans l’innovation » (i3) financé par la fondation Bill & Melinda Gates.
Melchior Koba
Lire aussi :
Lancé par le cabinet Southbridge A&I et ses partenaires pour la healthtech en Afrique, le programme d’une durée de deux ans vise à révéler les innovations locales qui ont le potentiel pour changer le fonctionnement des chaînes d’approvisionnement et des systèmes de santé.
Lundi 26 septembre, Investing in Innovation Africa, une initiative panafricaine de soutien aux jeunes de la chaîne d'approvisionnement de la santé en Afrique, a dévoilé la liste des 30 start-up africaines retenues pour la première cohorte du programme « Investir dans l'innovation » (i3) financé par la fondation Bill & Melinda Gates et parrainée par Merck Sharp & Dohme (MSD).
Elles sont sept nigérianes, cinq kényanes, trois sud-africaines, trois marocaines, deux zimbabwéennes, deux ougandaises, une camerounaise, une angolaise, une congolaise, une ivoirienne, une ghanéenne, une rwandaise, une sénégalaise, une tunisienne.
Les start-ups sélectionnées sont en phase de démarrage ou de croissance et proposent des solutions innovantes notamment pour la distribution de médicaments et des équipements médicaux, la gestion et le financement des stocks, l'authentification, la traçabilité, la gestion des déchets médicaux. Elles recevront chacune une subvention de 50 000 dollars et un soutien pour catalyser des partenariats axés sur la croissance avec les donateurs, les leaders d’industrie et les institutions. Elles bénéficieront également d'un programme d'accès aux marchés en participant à divers événements qui seront organisés tout au long de l'année.
Selon Efosa Ojomo, directeur de la prospérité mondiale à l'Institut Clayton Christensen et membre du comité directeur de l'i3, « l'accent mis par i3 sur l'ingéniosité africaine n'a que trop tardé — soutenir les innovations locales, créatrices de marché, pour qu'elles soient mises à l'échelle permettra au continent de réaliser des gains de santé, de générer de la prospérité et de surmonter les crises futures ».
Samira Njoya
Lire aussi : 60start-upafricaines retenues pour la seconde cohorte d’accélération du Google for Startups Black Founders Fund