Le gouvernement algérien a décidé d’utiliser le numérique pour régler les problèmes de transports du pays. Le mois dernier, le ministre des Transports a annoncé le lancement d’une nouvelle plateforme électronique regroupant plus de 40 services publics dans le secteur du transport.
Les étudiants vivant en Algérie pourront d’ici le 23 octobre suivre le réseau de transport universitaire en temps réel. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a annoncé le lundi 17 octobre à Alger le lancement de l’application « MyBus » conçue à cet effet.
« Il s’agit d’un programme informatique adapté à l’ère moderne du numérique. Il vise à développer le niveau des services de l’université algérienne pour un seul et unique but. Celui d’offrir aux étudiants et étudiantes un environnement favorable à leurs études », a déclaré M. Baddari devant la Commission des transports et des télécommunications de l’Assemblée populaire nationale (APN).
Depuis 2009, les étudiants déplorent les conditions de transports, notamment les perturbations en matière d’horaires et le manque flagrant de bus dans certaines localités. « Nous demandons d’affecter des bus de transport universitaire en vue de régler un tant soit peu cette crise qui pénalise des étudiants depuis des générations », avait écrit dans une correspondance un groupe d’étudiants inscrits à l’université Mouloud-Mammeri en avril dernier.
A travers l’application « Mybus », le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS) tente de trouver des approches, notamment en matière de parcours de déplacements des étudiants résidant dans les communes rurales. Pour un début, l’application couvrira 10 lignes et concernera 26 bus sur les 5 749 dédiés au transport universitaire.
Avant la fin de l’année académique en cours, le ministre prévoit de généraliser « MyBus » à l’ensemble du territoire national. « Cette application offrira la possibilité aux étudiants, en Algérie, de connaître en temps réel le réseau de transport universitaire. En plus des horaires de passage des bus », a ajouté le ministre.
Le lancement de cette nouvelle application s’inscrit dans le cadre de la modernisation du transport universitaire en Algérie et vise à offrir les meilleures conditions aux étudiants, ainsi que la modération des dépenses publiques dans le secteur.
Samira Njoya
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Le programme de numérisation du système éducatif gabonais connaît des avancées significatives. Plusieurs projets dans le domaine du e-learning sont actuellement en cours dans le pays avec pour objectif d’assurer la formation à distance et de rendre autonomes les apprenants.
L’Université numérique du Gabon (UNG) a franchi une nouvelle étape dans son processus de constitution. Le projet de loi portant création, attributions et organisation de cette université publique a été adoptée lors du Conseil des ministres le jeudi 13 octobre à Libreville.
Selon le communiqué final du conseil des ministres, l’Université numérique du Gabon sera chargée, entre autres de développer et vulgariser la numérisation des enseignements dans le système éducatif gabonais, d’accompagner les établissements d’enseignement supérieur et de recherche dans le développement des offres de formation en ligne, notamment dans la production des ressources pédagogiques numériques, de promouvoir la culture de l’entrepreneuriat et de l’innovation numérique.
Depuis l’avènement de la Covid-19, le mode d’enseignement traditionnel a été bouleversé au Gabon. Pour y faire face, des approches différentes ont été envisagées de manière spontanée, liées à la numérisation des enseignements. Ainsi donc, l’ambition de l’UNG est « d’implanter des espaces numériques ouverts dans les capitales provinciales comme des pôles académiques régionaux dédiés à l’enseignement universitaire bimodal, à savoir enseignement en distanciel et en présentiel. », précise le communiqué.
Selon les informations sur le site web de l’université, la formation à l'UNG est partiellement à distance. Une plateforme permet aux étudiants d'accéder aux ressources pédagogiques et documentaires en ligne, mais aussi à des webinaires ainsi qu'à des espaces numériques de travail. Des regroupements en mode présentiel seront utilisés pour les travaux dirigés, l'évaluation et la socialisation des apprenants.
La formation sur une durée de trois ans va donner la possibilité aux diplômés de côtoyer un vaste champ de métiers dans les domaines du e-Services. Les étudiants auront tout au long de la formation des cours en entrepreneuriat, avec une insertion chez les e-incubateurs, pour les booster dans la création d'entreprises innovantes en sciences du numérique appliquées au développement socio-économique.
Samira Njoya
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Le gouvernement a annoncé, en début de cette année, des réformes importantes dans le système éducatif au Niger. Les premières retombées de ces décisions sont déjà visibles à travers la mise sur pied de la plateforme de l’éducation nationale.
Le ministre de l'Education nationale, Pr Ibrahim Natatou (photo, au centre), a procédé le vendredi 14 octobre au lancement du portail national d’accès unifiés aux ressources numériques de l’éducation nationale du Niger baptisé « Edu-Niger ». Accessible à travers l'adresse www.portail.edu.ne, la plateforme a pour objectif d'améliorer la qualité de l'enseignement, de l'apprentissage et de renforcer la planification et la gestion de l'éducation au Niger.
S’exprimant sur l’importance de cette nouvelle plateforme, le ministre de l’Education nationale a fait savoir que l'opérationnalisation de ce portail est l’un des nombreux chantiers entrepris par le gouvernement du Niger dans le domaine du numérique. « Le portail intègre un système de messagerie via intranet et vous donne aussi la possibilité de prendre vos congés ou vos permissions sans pour autant vous déplacer de bureau en bureau avec votre demande », a déclaré le ministre.
La plateforme « Edu-Niger » a été mise sur pied pour corriger certaines failles du système éducatif tels que le manque d’informations et de statistiques fiables sur le secteur, la lenteur des démarches administratives et l’absence de communication entre les acteurs du système, les partenaires et les parents d'élèves. Il offre une multitude de services, notamment les démarches pour la création des écoles publiques et privées, pour le transfert des élèves, pour la composition des dossiers de candidature au BEPC et au BAC et pour la création d’une cantine scolaire.
La plateforme offre également des ressources numériques à travers la bibliothèque ouverte au public, des ressources diverses en lien avec l'éducation (annales, exercices divers, capsules, visites guidées, serious games…), et des ressources administratives (communiqués, arrêtés, décisions, etc.).
Il faut noter que « Edu-Niger » est l'un des résultats du projet Niger-LIRE (Learning improvement for results in education), une initiative du gouvernement nigérien financée par la Banque mondiale à hauteur de 140 millions de dollars. Il s’inscrit dans le cadre de la stratégie globale de transformation numérique du système éducatif du Niger.
Samira Njoya
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Dans le but d'accroître les activités économiques dans le pays, et relancer le tourisme frappé de plein fouet par la pandémie de la Covid-19, le gouvernement namibien va mettre en oeuvre une nouvelle initiative pour attirer les professionnels.
Le gouvernement namibien a décidé de capitaliser sur ses atouts numériques pour stimuler le secteur touristique dont la contribution au produit intérieur brut (PIB) est de 61,3 % depuis le mois d’août. Le Conseil de promotion et de développement des investissements en Namibie (NIPDB) a lancé, mardi 11 octobre, le visa namibien pour les nomades numériques (DNV) donc l’objectif est d’accueillir les « touristes intelligents » dans le pays.
DIGITAL NOMADS👋 | 🇳🇦Namibia's Digital Nomad Visa is now available and planning your trip is easy and hustle-free🙃
— Namibia Investment Promotion & Development Board (@NIPDB) October 13, 2022
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S'exprimant lors du lancement du visa namibien pour les nomades numériques, Nangula Uaandja, directrice générale et présidente du Conseil de promotion et de développement des investissements en Namibie, a déclaré que ce nouveau visa a pour objectif de débloquer les opportunités qui permettront une meilleure qualité de vie pour tous les Namibiens. « Nous avons identifié qu'il existe une possibilité d'attirer et de tirer un avantage économique des personnes qui veulent travailler, vivre et voyager en Namibie, sans absorber les emplois namibiens », a déclaré M. Uaandja.
Le visa namibien pour les nomades numériques d’une validité de 6 mois est accordé aux ressortissants tous les pays du monde. Le Conseil de promotion et de développement des investissements en Namibie précise que les demandeurs de ce titre doivent remplir plusieurs critères, parmi lesquels la preuve des sources de revenus mensuels considérables supérieurs ou égales à 2 000 $. Les candidats doivent également être en possession d'une assurance maladie ou d'une assurance voyage couvrant les risques pendant leur séjour en Namibie.
Les autres atouts numériques du pays sont regroupés au sein d’un écosystème numérique propice au travail à distance bien que les coûts d’Internet soient encore très élevés en Namibie. Selon Cable.co.uk, dans son rapport « Worldwide mobile data pricing 2021. The cost of 1GB of mobile data in 230 countries », la Namibie occupe la 49e place en Afrique subsaharienne pour ce qui est du coût moyen d’accès à 1 gigabit (GB) : 22,37 $.
Selon le DataReportal, le taux de pénétration d'Internet s'élevait à 51,0 % de la population totale au début de l'année 2022. Les données d'Ookla révèlent que la vitesse médiane de connexion à l'Internet mobile en Namibie a augmenté de 5,91 Mbps (+42,3 %) au cours des douze mois précédant le début de 2022.
En outre, la Namibie affiche un indice de développement d'e-gouvernement élevé (HEGDI) et occupe la 6e place du classement des pays d’Afrique selon le niveau de numérisation des services publics.
En laçant cette initiative, la Namibie devient le 4e pays d’Afrique à offrir ce visa spécial après Maurice, les Seychelles et le Cap-Vert. Selon les statistiques de 2021 de « A Brother Abroad », il y a environ 35 millions de nomades numériques dans le monde, qui contribuent à une valeur économique globale de 787 milliards USD.
Samira Njoya
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La République centrafricaine est devenue le deuxième pays au monde à adopter le Bitcoin comme monnaie officielle, après avoir adopté une loi sur les cryptomonnaies. Pour atteindre ses objectifs, le pays engage des personnes expérimentées dans le domaine.
L’entrepreneur nigérian Tonye Anyanwu (photo, à droite) est désormais le conseiller spécial de la présidence centrafricaine sur la cryptomonnaie et l'innovation. L’expert en innovations numériques basé à Dubaï, connu sous le nom de « Génie de la cryptomonnaie », a annoncé sa nomination sur sa page Instagram le mercredi 12 octobre.
Le gouvernement de la République centrafricaine a entamé au cours des dernières années un vaste chantier dans le secteur numérique. L’Etat a déployé d’importants efforts pour améliorer les fonctions de gouvernance des finances publiques, notamment par la dématérialisation de la monnaie. Plusieurs réformes ont également été introduites pour numériser les secteurs publics et privés du pays.
En août, le chef de l'Etat a présidé le premier atelier national sur l’économie numérique et la transformation digitale. Un ensemble de recommandations en ont découlé, parmi lesquelles le développement de l’économie numérique par les usages et les compétences et l’encadrement des populations et associations sur l’économie numérique.
Pour réaliser tous ces objectifs, l’Etat a fait appel à Tonye Anyanwu, un passionné du numérique. Il sera chargé de la création, de la gestion et de la maintenance de tous les actifs numériques et de l'infrastructure blockchain, ainsi que de l'unification du système de dossiers du pays pour tous les bureaux et entités publics. « Mon bureau sera également en charge de la cybersécurité et de la gestion de la finance numérique et de la création de la monnaie numérique également », a déclaré Tonye.
Tonye Anyanwu, est PDG et fondateur de la société de solutions technologiques Connectopia Tech LLC, basée à Dubaï. Il est également le fondateur de Kamal Smart Real Estate, une société immobilière peu orthodoxe qui a introduit des technologies intelligentes dans le secteur de l'immobilier. Tonye est aussi le cofondateur de MePoint Business Services, une société spécialisée dans les services de conseil aux entreprises, qui met à profit sa connaissance approfondie du marché de Dubaï et du Moyen-Orient.
Samira Njoya
NB : Contrairement aux déclarations faites par Tonye Anyanwu sur son compte Instagram, le ministre coordonnateur de la cellule stratégique d’orientation et de suivi des grands travaux et des investissements stratégiques de la Présidence de la République de Centrafrique, Pascal Bida Koyagbele, précise que ce dernier a plutôt offert ses services en tant que consultant en solutions cryptos à ladite cellule.
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La transformation numérique prônée depuis les trente dernières années par les Nations unies fait de la modernisation des services publics un axe majeur de succès. Le retard qu’affichait l’Afrique par rapport au reste du monde se réduit. Mais beaucoup reste à faire pour le combler.
Dans son rapport « E-Government Survey 2022 The Future of Digital Government », le département des questions économiques et sociales des Nations Unies (UN DESA) indique que seize pays sont désormais champions de l’administration électronique en Afrique. Ils étaient au nombre de quatorze en 2020. Se sont ajoutés la Côte d’Ivoire et la Namibie. Le Rwanda aussi qui a remplacé le Zimbabwé, présent dans le classement de 2020.
L’Afrique du Sud qui occupait la 3e place en 2020 est désormais à la première place. L’île Maurice a quitté le trône pour la deuxième position. Les Seychelles ont été bousculés de leur deuxième place pour la troisième.
Selon les Nations unies, les seize champions d’Afrique sont ceux qui affiche un indice de développement des infrastructures de télécommunication, de capital humain et de services en ligne au-dessus de la moyenne continentale qui est de 0,4054 point sur 1,0000 et proche de la moyenne mondiale qui est 0,6102 point.
Parmi les seize pays champions de 2022, l’on retrouve six d’Afrique australe, quatre pays d’Afrique du Nord, trois pays d’Afrique de l’Ouest, deux pays d’Afrique de l’Est et un seul pays d’Afrique centrale.
Aujourd’hui, hormis les seize champions, il faut compter trente-trois pays avec un niveau moyen en e-gouvernement. Seuls six pays affichent encore de mauvais résultats. Il s’agit de la Centrafrique, du Tchad, du Soudan du Sud, de l’Erythrée, du Niger et de la Somalie.
Malgré les nombreux progrès enregistrés par les pays africains en matière d’administration électronique au cours des deux dernières décennies, les Nations unies déplorent que les pays n'aient pas insisté sur l’inclusion. « Ce sont généralement les groupes les plus faciles à atteindre qui ont le plus profité des progrès notables tandis que nombre des populations les plus pauvres et les plus vulnérables ont été laissées pour compte », affirme l’Organisation internationale qui appelle « à ne laisser personne derrière ».
Muriel Edjo
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En 2020, alors que la propagation du coronavirus entravait la continuité des activités administratives et économiques, le président de la République d’Algérie avait fait de la numérisation de l’Etat une priorité. Son objectif, accroître la résilience du pays en cas de crise.
Le Premier ministre de la République d’Algérie, Aïmene Benabderrahmane (photo), a annoncé le lancement dans les prochaine semaines d’un nouveau portail électronique de services publics. L'annonce est survenue dans la matinée du lundi 3 octobre, lors de sa présentation de la déclaration de politique générale du gouvernement devant les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN).
Selon le chef du gouvernement, ce nouveau portail électronique viendra enrichir la gamme de services publics numérisés qu’offre déjà le gouvernement dans des secteurs comme les marchés publics, le sport, ou encore le tourisme. Selon Aïmene Benabderrahmane, l’accès efficace à ces services dématérialisés exigera des usagers la présentation d’un identifiant unique national qui est en cours de concrétisation au niveau de l'ensemble des départements ministériels.
La multiplication par le gouvernement algérien de ses services publics numérisés s’inscrit dans la continuité des réformes économiques et des grandes actions sociales entreprises depuis le début de l'année 2020 par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Elle vise à terme la transformation numérique effective de l'administration publique.
A travers la numérisation accélérée de ses services publics, l’Algérie veut rapidement faire gagner davantage d’efficacité à son administration publique qui est un élément essentiel au développement économique et social auquel travaille le gouvernement depuis la fin de la crise de Covid-19. Son efficacité est en effet le gage d’une gestion publique transparente, d’un climat des affaires dynamique.
Muriel Edjo
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La Banque mondiale considère l’identification numérique des populations comme essentielle. Elle favorise l’acquisition et la gestion efficace de données utiles dans la mise en œuvre des politiques publiques. Dans de nombreux pays africains, une absence de stratégie freine encore sa mise en œuvre.
Le Premier ministre de la République de Guinée, Bernard Goumou, a convié les acteurs publics et privés à l’élaboration du cadre juridique et technique de l’identifiant unique. Lors du Conseil des ministres présidé jeudi 15 septembre par le président de la transition, chef de l’Etat, le colonel Mamadi Doumbouya, il a expliqué l’importance de cet outil dans la transformation numérique que mène le pays et la nécessité de garantir un certain nombre de prérequis pour son succès.
Selon Bernard Goumou, de nombreux départements ont déjà mis en place des systèmes biométriques fonctionnels. Cela se traduit actuellement par l’établissement des documents d’état civil, passeport, titre de séjour, permis de conduire, le registre de l’Agence nationale d’inclusion économique et sociale (ANIES), et le registre de base WURI (Identification unique pour l’intégration régionale et l’inclusion en Afrique de l’Ouest).
Mais le chef du gouvernement déplore la fragmentation de ces systèmes d’identification avec des systèmes informatiques en silos qui ne dialoguent pas et qui ne couvrent qu’une partie des résidents en Guinée. Pour le Premier ministre, il se pose aussi un problème de qualité des services, de niveau de décentralisation, de disponibilité des infrastructures d’hébergement, de protection des données à caractère personnel.
Au regard de l’urgence de la question de l’identifiant unique qui doit contribuer à améliorer la gouvernance publique, l’accès des populations aux services, le Premier ministre prescrit la célérité dans le travail des acteurs publics et privés conviés à la réflexion sur le cadre légal et technique de l’identifiant unique. Il souhaite que leurs différentes propositions soient validées dans un délai de deux semaines pour leur mise en œuvre.
Bernard Gomou souhaite ensuite que la commission gouvernementale sur l’identifiant unique, valide dans les plus brefs délais les termes de référence, le budget et le projet de décret afférent à ce projet pour transmission au chef de l’Etat.
Muriel Edjo
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A travers l’Afrique, le manque de compétences adaptées aux nouvelles technologies met en péril la capacité du continent à tirer le maximum de profit de l'économie numérique. Former dès maintenant les futures générations est une urgence à laquelle s’attellent déjà de nombreux pays.
Le ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, Alpha Bacar Barry (photo), a dévoilé le projet du gouvernement de transformer l’École des postes et télécommunications en École nationale du numérique. Il s’est exprimé sur le sujet le mercredi 7 septembre lors de son intervention en tant qu’invité de la radio Espace Guinée.
Le ministre a déclaré que c’est « une veille école des années 40, que nous voulons transformer en école nationale du numérique. Tous les métiers du numérique sont là, aujourd’hui quelle est la galère que les gens ont pour trouver un codeur pour ceux qui sont dans le secteur privé ? C’est la croix et la bannière. On veut introduire ça ».
« Nous créerons l’école qui va créer les compétences et nous les redirigerons. Nous ne voulons pas faire comme l’ISFAD [Institut supérieur de formation à distance] puisque nous n’en avons pas les moyens, par contre ce qu’on fait, c’est de regarder ce que fait l’ISFAD qui pour moi est une grande école de référence », a-t-il expliqué.
En 2018, dans son rapport « The Future of Jobs », le World Economic Forum estimait qu’environ 65 % des enfants qui entrent aujourd'hui à l'école primaire finiront par occuper un emploi qui n'existe pas encore. Avec la transformation numérique qui s’accélère, la Société financière internationale (SFI) abonde dans le même sens dans son rapoprt « Digital Skills in Sub-Saharan Africa Spotlight on Ghana » en soulignant que plus de 230 millions d'emplois en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques d'ici 2030.
Pour la Guinée qui n’est pas en marge de la transformation numérique mondiale, offrir dès maintenant aux jeunes un cadre de formation aux compétences numériques traduit la volonté du gouvernement de préparer la future main-d'œuvre qualifiée qui permettra au pays de tirer le maximum de profit de l’économie numérique.
Muriel Edjo
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Dans leur dernier rapport mondial sur le développement du gouvernement numérique, les Nations unies classent le Maroc parmi les meilleurs en Afrique. Les autorités nationales, conscientes que beaucoup restent à faire pour conserver cette place et progresser encore, multiplient les investissements.
À travers l’Agence marocaine de développement du numérique (ADD), le royaume s’est doté d’une plateforme numérique d’interopérabilité des services publics. Elle lui permettra de faciliter l'échange sécurisé et transparent de données et de documents entre toutes les administrations, agences et institutions publiques. L’objectif est de simplifier les processus, d'adapter les services aux besoins des citoyens et de rationaliser les procédures.
Grâce à cette plateforme fournie par la société Minsait, spécialisée en conseil en transformation numérique et en technologies, tous les systèmes d'information des administrations du gouvernement pourront communiquer quelles que soient leurs caractéristiques technologiques.
« L'interopérabilité entre les différents systèmes permet de réduire les cycles de traitement et la mise à disposition de la documentation préalablement délivrée à l'une des administrations connectées, ainsi que de réduire les erreurs humaines et les coûts », explique Minsait dans un communiqué le lundi 5 septembre.
La plateforme d’interopérabilité des services publics rentre dans le cadre des investissements du gouvernement marocain pour la transformation numérique de l’administration publique. À travers le plan Maroc Digital, le royaume s’est fixé comme objectif un taux de satisfaction des citoyens et des entreprises, vis-à-vis des services rendus par l’administration, de plus de 85 % d’ici 2025 grâce à la transformation des « interactions avec l’administration publique, via la digitalisation de bout en bout des parcours citoyen/entreprise prioritaires ».
Actuellement, le registre social unique (RSU), le système de gestion scolaire MASSAR et certains programmes sociaux sont opérationnels sur la plateforme d'interopérabilité, qui est un système ouvert « Internet des objets » (IoT) doté de capacités « Big Data ».
Elle permet une intégration et un partage simples des informations provenant de différents systèmes, applications et appareils. Elle facilite également le cryptage des communications pour protéger la confidentialité et l'intégrité des informations.
Muriel Edjo
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Les achats en ligne, pas très prisés en Afrique, augmentent sur le continent. Ce secteur d’activité qui a révélé son potentiel social et économique pendant la Covid-19 suscite de plus en plus l’intérêt de nombreux États. Ils y voient une opportunité de toucher des marchés étrangers.
Le ministère nigérian de l’Industrie, du Commerce et de l’Investissement souhaite que le secteur du commerce électronique génère un revenu de 75 milliards $ par an d’ici 2025, bien mieux que les 13 milliards $ actuels. Lors de la rencontre des acteurs du secteur de l’e-commerce tenue à Abuja le week-end dernier, Suleman Audu, le directeur du département des matières premières et des exportations, représentant du ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Investissement, a indiqué que le ministère a prévu des investissements adéquats pour atteindre cet objectif.
Selon Suleman Audu, « le gouvernement fédéral s’est engagé à développer une stratégie de commerce électronique conforme au plan de relance post-Covid-19, afin d'encourager les investissements dans la chaîne de valeur du commerce électronique ».
Il a reconnu que le Nigeria « n'a pas encore pleinement exploité les opportunités inhérentes à la chaîne de valeur du commerce électronique, en grande partie en raison d'investissements insuffisants, associés à des informations insuffisantes sur les opportunités du secteur et à l'incapacité du gouvernement à fournir l'environnement propice requis ».
Selon l'indice 2020 de la CNUCED sur le commerce électronique entre entreprises et consommateurs (B2C) publié en février 2021 — qui évalue le niveau de 152 pays en fonction de leur degré de préparation au commerce en ligne (capacités d’accès à des serveurs Internet sécurisés, fiabilité des services et infrastructures postaux, part de leur population qui utilise l'Internet et possède un compte auprès d'une institution financière ou d'un fournisseur de services d'argent mobile) —, le Nigeria se classait à la 8e place dans le top 10 des meilleurs marchés africains en étant 94e au niveau mondial.
À travers les revenus générés par l’e-commerce, le gouvernement du Nigeria veut réduire sa dépendance financière au pétrole. Une stratégie qui s’aligne sur les appels à la diversification économique portée par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique et la Banque mondiale.
Muriel Edjo
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Au cours des années précédentes, chaque unité territoriale du Nigeria a géré son développement numérique selon ses ambitions. Cette situation vaut aujourd’hui au pays d’enregistrer diverses disparités en matière d’accès à Internet et d’usage des TIC.
Le gouvernement de la République fédérale du Nigeria a demandé aux 36 Etats fédérés d’ouvrir une branche du ministère des Communications et de l’Economie numérique. Isa Ali Pantami, le ministre chargé du secteur, a justifié cette requête par un souci de cohérence générale dans la mise en œuvre de la politique nationale en matière d'économie numérique en plus d’assurer le développement de l'économie numérique au niveau local.
Il s’exprimait à cet effet le mardi 23 août à Abuja, lors de la réunion du Conseil présidentiel sur l'économie numérique et le plan directeur de l'e-gouvernement qu’il dirige. « De nombreux États ont de bonnes initiatives sur l'économie numérique, mais il y a un manque d'harmonisation des activités. Ainsi, un cadre de travail va être développé, afin que nos Etats jouent leur propre rôle et que le gouvernement fédéral continue d'intervenir si nécessaire », a déclaré Isa Ali Pantami.
Dans le nouveau plan de développement national (NDP) 2021-2025, dévoilé mercredi 22 décembre par le président de la République fédérale du Nigeria, Muhammadu Buhari, le gouvernement nigérian a axé le développement numérique national autour de divers points. Il s’agit entre autres de l’amélioration du taux de pénétration du haut débit à travers l’investissement dans l’infrastructure télécoms, l’amélioration du niveau de numérisation des services publics, la formation aux compétences numériques, l’amélioration du niveau d’accès aux services financiers numériques, particulièrement dans les zones rurales.
L’adoption de nouvelles lois est également prévue pour soutenir la maturation de l’écosystème numérique national, notamment un cadre réglementaire propre à l’industrie des start-up.
Le gouverneur de l’Etat d’Edo, Godwin Obaseki, a souligné que cette synergie opérationnelle entre l’Etat fédéral et les Etats fédérés est essentielle afin que nous « puissions réduire le gaspillage qui accompagne le non-alignement, et également gagner de l'élan et de la vitesse en termes de mise en œuvre de notre stratégie numérique en tant que pays ».
Muriel Edjo
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Le développement de l’économie numérique à travers le monde a également suscité l’apparition de nouvelles activités professionnelles. Dans de nombreux pays, ils ont entraîné de nouveaux défis sur divers aspects, notamment légal, fiscal ou encore déontologique.
Le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l'Économie de la connaissance et des Start-up, Yacine El Mahdi Oualid (photo), a apporté des précisions quant au projet de loi sur l’auto-entrepreneuriat que prépare son département. Jeudi 18 août, sur sa page Facebook, il a expliqué que le texte juridique qui exclut les professions libérales, les activités réglementées ainsi que les artisans sera bientôt présenté au Parlement. Il tentera d’encadrer de nouvelles activités économiques qui ont émergé avec l'émergence de l'économie numérique.
Parmi les métiers numériques dans l’ère du temps que couvrira le nouveau cadre légal figurent entre autres celui des influenceurs web, e-marketistes, développeurs d'applications web et téléphoniques, infographes, etc. Le ministre indique que cette loi apportera plusieurs avantages tels que « l’inscription en ligne, une comptabilité simplifiée, un régime fiscal préférentiel, la couverture sociale, l’ouverture d’un compte bancaire commercial, la possibilité de localiser l’activité sur le lieu de résidence ou dans des espaces de travail partagés ».
Approuvé par le gouvernement lors du Conseil des ministres du mercredi 13 juillet, le projet de loi sur l’auto-entrepreneuriat est né pour restreindre de potentielles dérives suscitées par divers auto-entrepreneurs numériques. Le 9 août 2021, la justice algérienne avait condamné quatre jeunes influenceurs web à six mois de prison pour escroquerie et association de malfaiteurs dans l’affaire Future Gate, une agence fictive d’accompagnement estudiantine dans des universités étrangères à laquelle ils avaient prêté leur influence.
Selon le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l’Economie de la connaissance et des Start-up, la loi sur l'auto-entrepreneuriat encouragera l'esprit d'entreprise, facilitera l'accès des jeunes au marché du travail par le biais du travail indépendant, réduira le nombre de personnes actives sur le marché parallèle, facilitera l'exportation des services numériques, contribuera à l’économie nationale.
Muriel Edjo
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Durant son mandat présidentiel démarré en avril 2013, Uhuru Kenyatta, le président sortant, a réussi à faire briller le Kenya sur la scène technologique et numérique internationale. Pour les cinq prochaines années, son successeur veut faire encore mieux.
Le nouveau président de la République du Kenya, William Ruto (photo), élu le 9 août dernier, croit au pouvoir catalyseur du numérique pour le développement local. Il a prévu à cet effet divers projets qui contribueront à accélérer et à concrétiser la transformation numérique du pays initiée par son prédécesseur, Uhuru Kenyatta.
Le chef de l’Etat annonce d’ici cinq ans la construction d’un réseau de fibre optique de 100 000 km à travers le territoire national. Il garantira la disponibilité universelle du haut débit dans tout le pays. Actuellement, le réseau national de fibre optique du Kenya est d’environ 9 000 km, selon le président de la République qui prévoit aussi de porter à 80 % le taux de numérisation des services publics et d’automatisation des processus critiques du gouvernement.
Selon ses prévisions, le haut débit et la numérisation joueront un rôle essentiel « en nous permettant de réaliser d'énormes progrès dans les quatre piliers de la santé, de l'agriculture, des MPME et du financement, ainsi que dans l'amélioration de la collecte des recettes grâce à l'automatisation des systèmes de TVA ».
Soucieux de l’impact du numérique sur la création de l’emploi et la lutte contre la pauvreté, William Ruto annonce aussi la réduction du coût de l’accès à Internet pour permettre aux jeunes de se connecter davantage pour apprendre, s'informer et faire des affaires.
Un centre régional pour l’Afrique est prévu pour promouvoir le développement de logiciels destinés à l'exportation. De même, le nouveau président de la République compte développer l'industrie de l'externalisation des processus d'affaires (BPO) pour en faire un secteur d'exportation et de création d'emplois de premier plan.
William Ruto a par ailleurs affirmé que « l'administration renforcera Konza Technopolis pour rassembler l'industrie, les institutions universitaires et d'autres innovateurs pour co-investir dans les technologies émergentes afin de créer des emplois de haute qualité qui s'appuient sur l'intelligence artificielle, la robotique et d'autres technologies, et ainsi améliorer notre compétitivité régionale et mondiale ».
Cet ensemble d’investissements annoncés par le chef de l’Etat ont pour ambition principale de faire du Kenya une référence en matière de transformation numérique sur le continent d’ici 2027. Une transformation qui garantira au pays un réel développement humain, économique et social.
Les investissements numériques porteurs de cette ambitieuse vision sont estimée à 40 milliards de shillings (334 millions $). L’argent sera tiré du fonds de service universel des télécommunications. Géré par l’Autorité des communications (CA), le fonds est constitué de taxes prélevées sur les titulaires de licence, de crédits du gouvernement ainsi que de subventions et de dons.
Muriel Edjo
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