Au cours des quatre derniers mois, le pays a réalisé des avancées dans l’environnement réglementaire indispensable au lancement de sa cryptomonnaie, le Sango coin. Malgré des critiques de quelques États d’Afrique centrale, la Centrafrique poursuit son ambition économique.
La République centrafricaine réussit progressivement à faire accepter les cryptoactifs à la Banque des États d’Afrique centrale (BEAC). Au terme de sa session extraordinaire tenue à Douala au Cameroun le jeudi 21 juillet, le Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac) a invité la Banque centrale à accélérer le processus d’élaboration d’un cadre normatif régissant les cryptoactifs dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
Dans un communiqué signé par Hervé Ndoba, le président du Comité ministériel, par ailleurs ministre centrafricain des Finances et du Budget, il a aussi été demandé à la BEAC de « poursuivre les actions en faveur de l’inclusion financière et de la modernisation des infrastructures de paiement ».
Les recommandations du Comité ministériel à la Banque centrale font suite à l’inquiétude qu’a suscitée la Centrafrique au sein des autres États de la CEMAC lorsqu’elle a unilatéralement fait le choix du Bitcoin comme monnaie de référence en avril dernier, après l’adoption d’un cadre réglementaire pour les cryptomonnaies.
Si le président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadera, s’était réjoui de cette évolution qu’il avait présentée comme un pas décisif de son pays vers de nouvelles opportunités, la BEAC avait brandi l’incompatibilité des cryptomonnaies avec les accords et conventions régissant l’Union monétaire de l’Afrique centrale et les statuts de la banque.
Lundi 4 juillet, la Centrafrique a d’ailleurs poursuivi ses plans en lançant officiellement sa cryptomonnaie dénommée Sango coin. Les perspectives réglementaires autour des cryptoactifs qui se dégagent de la rencontre de Douala sont le fruit du rapprochement du gouvernement centrafricain de la BEAC et d’institutions internationales, notamment le Fonds monétaire international et la Banque mondiale.
Muriel Edjo
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Les autorités ghanéennes sont engagées depuis quelques années dans un projet de numérisation du pays. L’objectif est d’accélérer l'adoption des technologies numériques et l'innovation par les secteurs productifs clés de l’économie.
Le Ghana s’est doté de sa première plateforme de pharmacie électronique à l'échelle nationale. L’annonce a été faite par la présidence du pays, le lundi 18 juillet sur son site Internet.
Dénommée « plateforme nationale de pharmacie électronique (NEPP) », elle est constituée d’une fusion numérique de plusieurs pharmacies agréées dans tout le pays. L’initiative permettra aux populations « d'avoir accès aux médicaments prescrits et de les acheter en passant une commande avec un téléphone mobile via l'application de la pharmacie électronique, le site Web ou un code court, et de se faire livrer le médicament à l'endroit demandé », indique la note gouvernementale.
« L'introduction de la plateforme nationale d'e-pharmacie est destinée à rendre les médicaments disponibles de manière sûre et sécurisée, à réduire le poids des coûts et à gagner du temps », a expliqué le vice-président de la République, le Dr Mahamudu Bawumia.
D’après le ministère ghanéen de la Communication, bien que le taux de pénétration des téléphones portables soit supérieur à 100% dans le pays, les populations n’ont pas encore pleinement adopté les TIC dans leur vie quotidienne ou dans les opérations commerciales. « Les utilisateurs d'Internet au Ghana représentent toujours moins de 10 % de la population totale et l'utilisation du haut débit mobile est extrêmement faible », révèle le ministère.
Depuis quelques années, le gouvernement a lancé sa stratégie e-Transform Ghana afin d’accroître l'accès au haut débit, à améliorer l'efficacité et la qualité de certains services publics numériques et à renforcer l'écosystème d'innovation numérique au Ghana pour aider à créer de meilleurs emplois et une meilleure économie. Selon la Banque mondiale, le secteur est devenu l’un des plus performants du pays avec une croissance moyenne de 19% par an entre 2014 et 2020.
NEPP s’inscrit dans le cadre de cette stratégie de transformation numérique. Elle vise à améliorer le ciblage des ressources gouvernementales, conduisant à une utilisation plus efficace des fonds publics et à améliorer l'efficacité et la couverture des services publics prioritaires, en particulier dans les zones rurales et mal desservies. Elle favorisera également l'esprit d'entreprise et créera des emplois grâce à l'entrepreneuriat facilité par les TIC.
Jean-Marc Gogbeu
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Les pays africains se sont lancés dans la transformation numérique de la majorité de leurs services. La nécessité pour l'enseignement supérieur de s'adapter aux changements technologiques fait l'objet d'une forte poussée.
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Moncef Boukthir, a annoncé le mardi 19 juillet qu’un budget de 30 millions de dinars (10 millions $) sera consacré à la réalisation de deux projets portant sur la digitalisation et la sécurité informatique. C’était à l’occasion de l’ouverture du forum national sur la science ouverte « Open Science » qui se tient à Tunis les 19 et 20 juillet.
Le premier projet portera sur l’élaboration d’un système informatique spécifique à l’enseignement supérieur et à la recherche scientifique. Moncef Boukthir a indiqué qu’un appel d’offres a déjà été lancé à cet effet. « Le nouveau système informatique permettra de regrouper toutes les données relatives aux étudiants, chercheurs, enseignants et autres établissements d’enseignement et de recherche », a-t-il expliqué.
Le second projet évoqué par le ministre portera sur la création d’un serveur cloud pour protéger toutes les données du secteur en ligne. Il permettra également de renforcer le partenariat entre les chercheurs tunisiens et sera une plateforme unique d’échange des données au niveau régional et national.
Selon le ministre Moncef Boukthir, les deux plateformes sont créées dans le but de soutenir le centre de calcul El-Khawarizmi, qui depuis 1976 gère tout seul les systèmes informatiques des universités tunisiennes.
Ce premier pas de digitalisation de l’enseignement supérieur s’inscrit dans le cadre de la transformation numérique des services initiée par l’État il y a quelques mois. La Tunisie ambitionne de devenir une référence en Afrique et dans le monde en matière de développement numérique.
Samira Njoya
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Les technologies de l’information et de la communication intègrent des possibilités pour transformer et améliorer les systèmes d’enregistrement des faits d’état civil en Afrique. Elles apportent plus d’efficacité dans l’établissement de statistiques complètes et actualisées sur les populations.
Le projet d'identification numérique pour le développement du Nigeria (ID4D) va travailler conjointement avec la Commission nationale de la population (NPC) pour la numérisation de son processus d'enregistrement civil. Le coordinateur du projet ID4D, Musa Odole Solomon, l’a révélé lors d'une visite de courtoisie au président de la NPC, Alhaji Isa Kwarra, effectuée le jeudi 7 juillet au siège de l’agence publique à Abuja.
Au terme de la rencontre, Musa Odole Solomon a exprimé la détermination de l’ID4D « à investir dans le système d'état civil pour renforcer l'écosystème d'identification fondamental en fournissant des numéros d'identité nationaux à la naissance, dans le cadre du processus d'enregistrement des naissances via des liens avec l'état civil numérisé ».
Selon lui, « le projet est conçu selon un modèle d'écosystème et ne se limite pas à une seule organisation. Il implique donc différentes agences gouvernementales, le secteur privé et la société civile. Le projet avait depuis identifié la Commission nationale de la population comme un partenaire important de l'écosystème », a expliqué le coordinateur du projet.
Le projet d'identification numérique pour le développement du Nigeria a reçu en 2020 un financement de 430 millions $ de la Banque mondiale, la Banque européenne d'investissement et l'Agence française de développement. Il doit construire un système d'identification de base efficace qui permettra un meilleur accès des populations aux services essentiels. Le projet a comme ambition de porter la couverture de la carte d'identité nationale biométrique au Nigeria de 40 millions à 148 millions de personnes d'ici 2024.
Pour le président de la Commission nationale de la population, la collaboration avec ID4D va être utile à plus d’un titre. « Nous sommes également impliqués dans la couverture de l'identité nationale. Nous essayons de moderniser nos systèmes d'état civil. Nous enregistrons les naissances et les décès. Nous sommes censés enregistrer les mariages et les divorces, etc. La modernisation et la numérisation de nos processus sont très importantes », a-t-il affirmé.
Samira Njoya
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Dans un contexte de transformation numérique du continent, les États se pressent pour rejoindre les premiers rangs. Au-delà de la connectivité, l’employabilité est aussi devenue un enjeu de croissance socioéconomique.
L’île Maurice compte développer l’employabilité dans le domaine des technologies de l’information et de la communication afin d’attirer davantage d’investisseurs. Au cours des deux prochaines années, ce sont 2 000 emplois supplémentaires que le gouvernement vise. Le Premier ministre Pravind Jugnauth (photo) l’a déclaré le jeudi 7 juillet, lors de la célébration des 20 ans de présence de la société française Accenture à Maurice.
« Actuellement nous travaillons pour ramener d’autres géants de la technologie à Maurice. Si l'on se base sur le pipeline des projets facilités par l’Economic Development Board, il y aura, si tout va bien, dans les deux prochaines années, 2 000 emplois qui seront créés dans le domaine des TIC. Sont concernés les métiers de programmation, traitement des réclamations, support client, cybersécurité et analyse de données », a déclaré le chef du gouvernement mauricien.
Selon Pravind Jugnauth, le secteur des TIC affiche 6,5 % de croissance et est le seul secteur qui n’a pas été impacté par la crise sanitaire mondiale. Il a révélé que près de 30 000 personnes, réparties dans 900 entreprises, y travaillent déjà. Entre 2020 et 2021, plus de 3 000 nouveaux emplois ont vu le jour dans les TIC.
Pour renforcer l’employabilité dans le secteur des TIC, Maurice envisage surtout d’accélérer le développement de compétences au sein de la population mauricienne, notamment à travers la mise sur pied de plusieurs autres projets y relatifs, dont la création d’une Digital Industry’s Academy portée par la Landscope Mauritius. Le chef de gouvernement prévoit d’ailleurs à cet effet la formation de 1 000 personnes en intelligence artificielle, cybersécurité et cloud computing dès juillet 2022.
Samira Njoya
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L'identification des individus est un réel problème à l’échelle du continent. Selon les estimations de 2018 de la Banque mondiale, 45% des personnes vivant en Afrique subsaharienne ne sont pas en mesure de prouver leur identité ; il s'agit d'environ 500 millions de personnes.
Les mairies du département de Dakar sont désormais connectées aux espaces Sénégal Services. Sénégal Numérique SA a signé, le jeudi 7 juillet 2022, une convention de partenariat avec les maires des 19 communes du département de Dakar.
Sénégal Numérique à travers cette signature veut faciliter l’accès des documents administratifs aux citoyens. « Ce partenariat va permettre à ce que les services des actes de l’état civil qui sont délivrés dans les mairies de Dakar puissent être disponibles dans le réseau des espaces Sénégal Services et dans le portail du guichet unique de l’État, ceci pour faciliter l’accès facile à tous ceux qui se trouve sur le territoire national sans avoir besoin de se déplacer », a déclaré Cheikh Bakhoum (photo, à gauche), directeur général de Sénégal Numérique.
La digitalisation des services d’état civil au Sénégal ne concerne pas uniquement la ville de Dakar. L’État du Sénégal avec l’appui de l’Union européenne a lancé récemment le programme Nekkal, qui consiste à interconnecter les centres d’état civil et permettre la numérisation des registres.
« Nous avons commencé le processus de numérisation et allons numériser 15 millions d’actes, indexer 30 millions d’actes et construire 34 centres dans les 14 régions, former 3 000 officiers et managers d’état civil, mais aussi et surtout former 600 archivistes, car nous avons constaté que la question d’archivage n’est pas prise en compte dans la gestion des faits d’état civil », a déclaré Aliou Ousmane Sall, le directeur de l'état civil.
La digitalisation des services d’état civil va permettre une meilleure traçabilité des naissances et une fiabilité des données. Jusqu’ici, seuls 62 % des enfants âgés de 0 à 5 ans sont enregistrés à la naissance au Sénégal. Pour ceux qui sont enregistrés, plusieurs problèmes sont évoqués comme la multiplication du numéro d’extrait, la perte des identifications due à la détérioration des fichiers.
Samira Njoya
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L’une des réformes importantes mises en oeuvre par les États africains cette dernière décennie est la biométrisation des documents d’identités. Ce nouveau système permet la vérification de l'identité d'un individu en utilisant des caractéristiques physiques.
Le gouvernement béninois va mettre fin à l’établissement des cartes d’identité nationales non biométriques. C’est l’une des décisions prises au cours du Conseil des ministres tenu le mercredi 6 juillet 2022 à Cotonou. La nouvelle carte sera établie par l’Agence nationale d’identification des personnes (ANIP) selon les modalités définies par le décret n° 2020-396 du 29 juillet 2020.
Mettant en application ledit décret, « l’Agence nationale d’Identification des personnes s’est, depuis lors, évertuée à prendre les dispositions appropriées pour assurer avec efficacité et diligence, le service de l’identité nationale. De fait, le délai de traitement des demandes a été réduit à une semaine », a précisé le communiqué du Conseil des ministres.
En se basant sur les résultats satisfaisants de l’Agence nationale d’Identification des personnes, le gouvernement a décidé « de mettre définitivement un terme à l’établissement des cartes d’identité non biométriques, lesquelles ne sont, du reste, plus conformes aux standards internationaux ».
La carte nationale d’identité biométrique à la différence de la simple carte nationale est plus petite avec le format d'une carte Visa. Elle comporte une puce présentée comme infalsifiable, des données biométriques comme des empreintes digitales dont la prise sera obligatoire. Elle comporte également un code à scanner pour lire une signature numérisée et un dispositif holographique qui protège la photo, empêche sa falsification et permet de l'authentifier.
Il convient de signaler que cette décision de biométrisation de la carte n’est pas la seule prise lors du Conseil des ministres. Le gouvernement béninois a également décidé d’installer entre autres un nouveau système intégré qui permettra la gestion des opérations douanières et de maintenance évolutive du Guichet unique de commerce extérieur appelé Customs Webb.
Samira Njoya
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Dans le but d’améliorer les performances des étudiants guinéens, les autorités ont décidé de se lancer sur la piste de la technologie. Elles se sont mises d’accord avec des partenaires stratégiques.
Le ministère guinéen de l’Enseignement supérieur a signé le lundi 27 juin un protocole d’accord avec la fondation Orange Guinée dans le cadre de la numérisation de son écosystème d’apprentissage. Le projet portera entre autres sur les bibliothèques numériques, la connectivité et l’université virtuelle.
« Le numérique est au centre de notre plan d’action à travers la lettre de mission reçue du Premier ministre, mais aussi par la concrétisation de cela par la feuille de route du ministère. En effet, il devient impératif que nous nous engagions à construire l’avenir du système éducatif guinéen à travers l’usage des technologies », a affirmé Thierno Hamidou Bah (photo, à gauche), chef de cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Diaka Sidibé.
D’après le classement des pays africains selon le niveau de numérisation des services publics, la Guinée occupait le 181e rang mondial en 2018, contre le 183e en 2020. Elle a donc perdu deux places à cause de la covid-19 et compte relancer sa transformation numérique à travers des projets comme celui-ci. Elle peut compter sur Orange, un acteur actif sur le continent africain dans la transformation numérique.
Amina Abou Khalil Nyame (photo, à droite), administratrice générale de la fondation Orange Guinée, explique qu'avec le « constat indéniable, indiscutable de la place du numérique, la fondation orange Guinée a très rapidement décidé de faire du numérique un véritable levier de développement humain ». Elle indique également que la volonté de sa fondation est de rendre accessible le numérique à toutes les couches de la population.
Adoni Conrad Quenum
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Depuis le début de l’année, la RDC accélère la modernisation de son administration. L’introduction des TIC dans les paiements des services publics accompagne la transformation des différentes administrations de l’État.
La ministre d’État en charge du Portefeuille a présenté, lors du Conseil des ministres du vendredi 24 juin, le projet de numérisation des entreprises du portefeuille de la République démocratique du Congo (RDC). Adèle Kayinda a soutenu que ce projet qui concerne 29 entreprises a pour objectif d’assurer la traçabilité de leurs opérations et d’instaurer une gestion transparente.
Ce projet de numérisation sera réalisé via un financement privé déjà négocié. Le ministre du Numérique Désiré Cashmir Eberande Kolongele, qui participera à cette opération, a indiqué qu’il est prévu entre autres l’acquisition de la plateforme des services mutualisés, la formation des équipes techniques locales, le renforcement des capacités des employés des entreprises.
« Ce processus de numérisation des entreprises du portefeuille permettra non seulement d’améliorer la gouvernance et la performance en vue d’une rentabilité économique nationale transparente, mais aussi de transformer les supports papier en supports numériques pour réduire la masse des documents physiques », a estimé le gouvernement qui est favorable à cette transformation.
C’est lors du Conseil des ministres du 18 mars 2022 que le chef de l’État, Félix Tshisekedi, avait émis la directive relative à la numérisation des entreprises du portefeuille de l’État. Soulignant l’importance de la numérisation, il avait chargé la ministre du Portefeuille de s’assurer que toutes les entreprises concernées puissent produire et mettre en œuvre, à court terme, des feuilles de route adaptées pour répondre à cet impératif.
Le projet de numérisation des entreprises du portefeuille de l’État rejoint le programme de modernisation de l’administration publique présenté en 2019 par le gouvernement à travers le Plan national numérique horizon 2025.
Ruben Tchounyabe
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A travers l’Afrique, la Covid-19 a nui à la croissance économique de plusieurs pays. Les plus touchés ont été les moins bien préparés à la dématérialisation. Une faiblesse qui doit être corrigée au regard des risques politiques, climatiques, économiques… qui se multiplient.
La Banque mondiale a recommandé au gouvernement burkinabè le développement des services numériques pour accroître la résilience du pays aux crises. L’institution financière mondiale, dans son rapport intitulé « Résilience en période d’incertitude : promouvoir les services numériques », soutient qu’investir dans les services dématérialisés, les solutions électroniques et l'Internet aura un impact bénéfique pour l’économie nationale.
Dans le secteur public, le développement des services numériques à travers l’administration électronique contribuera à préserver la continuité du service et à assurer son efficacité, notamment dans le segment fiscal. Dans son dernier rapport sur le développement de l’e-gouvernement (EGDI), l’Union internationale des télécommunications (UIT) révèle que le niveau de préparation du Burkina Faso est cependant encore en dessous de la moyenne d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique subsaharienne.
Dans ses comptes nationaux 2021, l’Institut national de la statistique et de la démographie du Burkina Faso révèle que le PIB annuel de 6,9 % enregistré par le pays, après 1,9 % en 2020, a été possible grâce aux administrations publiques (+8,3 %) qui ont pu renouer avec leurs activités mises en berne par la Covid-19.
Dans le secteur privé, la Banque mondiale estime que les services numériques ont le pouvoir de renforcer la résilience économique du pays, et de créer de nouvelles opportunités de croissance par des gains de productivité, d’inclusion. Dans le secteur agricole qui joue un rôle essentiel dans la sécurité alimentaire, l’introduction de services numériques dédiés à la météo, aux pratiques agricoles, aux cultures, aux marchés, etc., est de nature à améliorer le rendement des exploitants. Le commerce, la finance sont également visés.
Mais pour parvenir à faire des services numériques un moteur de développement économique et social, le gouvernement burkinabè doit aussi investir dans l’accès à Internet. Le taux de pénétration d’Internet dans le pays s’élevait à 27,3 % en janvier 2022. Soit 5,95 millions de personnes sur une population de 21,80 millions d’habitants.
Muriel Edjo
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Le développement du e-commerce s’accélère dans plusieurs pays d’Afrique depuis 2020. Les commodités qu’offre ce moyen d’achat et les facilités mises en place par diverses nations pour le soutenir ont suscité l'engouement des consommateurs, mais aussi la multiplication d’actions frauduleuses.
Les achats en ligne seront désormais taxés au Maroc. La mesure entre en vigueur le 1er juillet 2022. Les marchandises reçues avant cette date ne sont pas concernées. La décision a été prise lors du Conseil de gouvernement qui s’est tenu le jeudi 16 juin. Elle est matérialisée par le décret n° 2-22-438 qui stipule que toutes les transactions réalisées via des plateformes électroniques seront désormais soumises aux droits de douane à l’importation, quelle que soit leur valeur.
Le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a indiqué en conférence de presse que « ce projet vise à renforcer le contrôle douanier des colis de l’étranger lorsqu’ils concernent des transactions effectuées en ligne ».
Ce nouveau décret vient modifier l’article 190-E (du décret n°2-77-862) qui exonérait des droits de douane à l’importation certains produits et objets introduits ou reçus, à savoir les produits et objets d’une valeur maximale de 2 000 dirhams (198,65 $) introduits par les personnes ayant leur résidence habituelle au Maroc ; et les produits et objets, à l’exclusion des boissons alcoolisées et tabacs, d'une valeur maximale 1 250 dirhams, envoyés aux personnes physiques ou morales résidentes au Maroc.
Mais avec le développement du secteur de l’e-commerce, le gouvernement a constaté au fil des mois la multiplication des pratiques frauduleuses consistant à fractionner les envois entre plusieurs bénéficiaires pour un produit destiné à la même personne. Ainsi, les destinataires contournaient le paiement des droits douaniers sur les produits importés d'une valeur supérieure aux limites indiquées par l’ancienne réglementation.
Les nouvelles dispositions adoptées visent à lutter contre ces pratiques qui, selon le ministre, portent préjudice au commerce local, et à l’industrie marocaine en général, et privent l’État d’importantes ressources, d’autant plus qu’un milliard de dirhams d’achats ont échappé aux droits de douane en 2021. Un montant qui pourrait atteindre 2 milliards en 2022, selon les estimations du ministre.
Ruben Tchounyabe
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Dans un souci de cohérence dans la conduite du chantier de transformation numérique du Bénin qui inclut plusieurs volets, le gouvernement a opté pour la mutualisation des efforts. Ce choix rationalise l’utilisation des ressources humaines et financières de l’État.
Lors du Conseil des ministres du mercredi 1er juin, le gouvernement de la République du Bénin a adopté le décret portant création de l’Agence des systèmes d’information et du numérique (ASIN). La nouvelle structure est le fruit de la fusion de l’Agence du développement du numérique (ADN) ; l’Agence des services et systèmes d’information (ASSI), l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) ; l’Agence béninoise du service universel des communications électroniques et de la poste (ABSUCEP).
D'après le gouvernement, la fusion adoptée par le Conseil des ministres répond à des « besoins d’optimisation, en lien avec l’opérationnalisation de la Société béninoise d’infrastructures numériques (SBIN) », pour plus de rationalité, d’efficacité et de cohérence de l’action publique.
La nouvelle agence créée poursuivra les tâches menées par ces prédécesseurs depuis 2016, à savoir la mise en œuvre des projets du secteur du numérique relatifs au déploiement du haut et du très haut débit ; la dématérialisation, la sécurité des systèmes d’information et des réseaux ; le service universel et l’extension des réseaux dans les zones rurales, ainsi que le développement des usages communautaires.
Placée sous la double tutelle du ministère du Numérique et de la Digitalisation, et du ministère de l’Économie et des Finances, l’ASIN sera dirigée par André Loko (photo) alors que le ministre de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni, occupera la poste de président du conseil d’administration.
Ruben Tchounyabe
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Dans de nombreux pays africains, l’insertion professionnelle de la population à l’ère du numérique est devenue une préoccupation majeure. Au niveau national et international, les réflexions se multiplient sur les stratégies les mieux adaptées pour aborder cette question.
La République de Tunisie recevra au cours des quatre prochaines années de l’aide internationale pour la création d’emplois basés sur les technologies de l’information et de la communication pour jeunes et les femmes. Le projet « IPTIC », financé par l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA) et mis en œuvre par le Bureau de l’Organisation internationale du travail (OIT) pour l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie, a officiellement été lancé à cet effet le lundi 30 mai, à Gammarth, par le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle.
Le projet « IPTIC » s’articule autour de trois axes : améliorer les capacités des agences dédiées de l’État dans la mise en œuvre efficace de la stratégie nationale de l’emploi, concevoir et réaliser des diagnostics régionaux sur l’emploi dans les TIC, développer les chaînes de valeur dans le secteur des TIC. Les deux premiers axes porteront sur les gouvernorats de Tunis, Sousse, Sfax, Manouba, Kairouan, Zaghouan, Sidi Bouzid, Jendouba, Kasserine et Gabès. Le dernier sur ceux de Tunis, Sousse et Sfax.
Le lancement du projet est l’aboutissement de la convention d’implémentation signée en décembre 2021 par Rania Bikhazi, directrice du Bureau de l’OIT pour l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie, et Kim Hanvit, le directeur pays par intérim de la KOICA en Tunisie.
C’est la continuité du projet EDJEF « des emplois décents pour les jeunes et les femmes » mené de 2018 à 2020 et dont l’objectif était de favoriser l’employabilité des jeunes et des femmes dans les gouvernorats de Kairouan, Zaghouan, Tunis et Manouba, dans le cadre d’un dialogue social tripartite.
Nasreddine Nsibi, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, a déclaré que dans un souci d’adéquation des formations avec les besoins des entreprises dans un contexte de numérisation rapide, son département réfléchit à une réforme de la formation professionnelle.
Muriel Edjo
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Depuis plusieurs années, la protection de la propriété intellectuelle en Afrique s’est retrouvée au cœur des débats. Malgré la présence d'organisations dédiées, la contrefaçon est légion sur le continent. Le Nigeria a décidé de se tourner vers la technologie pour offrir une solution à ses créateurs.
Le gouvernement nigérian a signé un accord exclusif de 3 ans avec Developing Africa Group (DAG), une organisation de commercialisation des droits de propriété intellectuelle (DPI) basée au Royaume-Uni, apprend-on d’un communiqué paru le lundi 23 mai. L’objectif est de lancer un portail national qui permettra la commercialisation internationale de toutes les formes de propriété intellectuelle créées et enregistrées dans le pays.
La plateforme sera basée sur la blockchain d’Algorand, une infrastructure blockchain publique et open source, et le système de paiement intégré sera mis en place par Koibanx, une société spécialisée dans la fourniture de plateformes et de produits financiers basés sur la blockchain.
Ben Oguntala (photo), président-directeur général de DAG, justifie le choix d’Algorand en expliquant que « son protocole fournit non seulement les performances, l'évolutivité, la sécurité et les fonctionnalités requises pour mettre en œuvre un projet d'une telle envergure, mais qu'il est également respectueux de l'environnement, ce qui est important pour le gouvernement et correspond parfaitement à la philosophie de l'économie des créateurs que nous ciblons ici ».
Bien que le Nigeria ne figure pas parmi les pays de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (l’OAPI), un regroupement de 17 pays d’Afrique de l’Ouest et centrale dont le siège est à Yaoundé (Cameroun), le pays ne ménage pas ses efforts dans le secteur. Selon des études menées par l'Union européenne, les petites et moyennes entreprises possédant des droits de propriété intellectuelle génèrent jusqu'à 68 % de revenus plus que celles qui n'en possèdent pas.
Les Nigérians pourront profiter de la plateforme dès cette année, puisqu’elle devrait être lancée avant janvier 2023. Les marques, les brevets et toutes les formes de droits d'auteur tels que les chansons, les paroles, les vidéos, les émissions, les conférences, les podcasts et toutes les formes de contenu diffusable pourront être échangés et vendus contre redevances sur le portail.
Adoni Conrad Quenum
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