Gestion Publique

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Lancée en 2019, la Ghana Card facilitait l'accès de ses détenteurs à 17 services publics locaux. Deux ans plus tard, elle a gagné en valeur pour devenir un document de voyage crédible à l’international.

Depuis le mercredi 9 février, la carte nationale d’identité biométrique ghanéenne, la Ghana Card, est officiellement considérée comme un passeport électronique. L’Organisation internationale de l’aviation civile (OACI) a remis, à cet effet, au pays – représenté par son haut-commissaire au Canada, Ransford Sowah – un certificat qui l’atteste, au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée au siège de l’institution à Montréal au Canada. Les Ghanéens peuvent désormais voyager dans 197 pays, juste avec leur carte nationale d’identité.

Ransford Sowah a déclaré que la certification de l’OACI signifie que « tous les détenteurs de la Ghana Card ont un passeport électronique conforme à l'OACI qui peut être lu et vérifié dans tous les aéroports/postes frontières conformes à l'OACI à travers le monde. Il peut être utilisé pour les voyages internationaux ; sous réserve bien sûr de restrictions de visa et d'accords bilatéraux. En effet, la Ghana Card est déjà valable pour voyager dans tous les pays de la CEDEAO ».

L’attribution du statut de passeport électronique à la Ghana Card se justifie par le fait qu’elle contient toutes les informations biométriques du titulaire avec une signature numérique cryptographique stockée sur une puce, similaire à celle du passeport. Le vice-président, Mahamudu Bawumia, annonçait déjà cette mutation en novembre 2021, lors d'une conférence publique à l’université Ashesi sur le rôle de la numérisation dans la transformation de l’économie ghanéenne. Une annonce qui faisait suite à l’accession du Ghana au titre de 79e membre de la communauté des répertoires de clés publiques (PKD) de l'OACI, référentiel central pour l'échange des informations nécessaires à l'authentification des passeports électroniques, le 13 octobre 2021.

Ransford Sowah a ajouté que « pour les Ghanéens vivant ou nés dans la diaspora, les détenteurs de la Ghana Card peuvent être autorisés à embarquer sur n'importe quel vol vers le Ghana sans aucune obligation de visa, car nous cherchons à offrir une expérience inclusive d'Akwaaba [bienvenue en Twi, langue locale au Ghana, Ndlr] à tous les enfants et descendants de notre patrie ». 

Adoni Conrad Quenum

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Posted On vendredi, 11 février 2022 13:21 Written by

Avec la transformation numérique qui s’accélère à travers le monde, la concurrence entre les fournisseurs de solutions a gagné en intensité. Pour aider leurs investisseurs à tirer profit des nombreuses opportunités qui se profilent à l’horizon, certains gouvernements ont pris des mesures fortes.

Un service « d'attaché numérique » a été créé par la Fédération de Russie. Les personnes désignées à ce poste, dans 16 pays premiers pays, commenceront à travailler cette année, a annoncé le vice-Premier ministre russe Dmitry Chernyshenko (photo), lundi 7 février. L’Afrique du Sud — plus grand marché numérique d’Afrique et partenaire privilégié de la Russie sur le continent à travers le BRICS (regroupement économique formé du Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) — accueillera certainement l’un de ces nouveaux fonctionnaires étrangers.

Fruit d’un accord de collaboration entre le ministère du Développement numérique, des Communications et des Médias, le ministère de l'Industrie et du Commerce, et le Fonds russe pour le développement des technologies de l'information (RFRIT), la création du poste d’attaché numérique au sein des ambassades russes rentre dans le cadre des mesures engagées par le gouvernement pour soutenir l'industrie informatique nationale.

« Les candidats sélectionnés travailleront à promouvoir les produits logiciels nationaux à l'étranger, fournir des conseils, des informations et un soutien analytique, juridique et organisationnel aux entreprises informatiques russes dans les pays de présence. Leur tâche principale est de développer l'exportation de solutions numériques russes », a déclaré le Premier ministre russe Mikhail Mishustin. D’ici 2024, le poste d'attaché numérique devrait s’ouvrir à 28 pays.

L’attaché numérique russe qui s’installera en Afrique du Sud y retrouvera l’attaché numérique américain. Les Etats-Unis ont lancé le programme d’attaché numérique depuis 2014. C’est en décembre 2016 que l’Afrique du Sud a accueilli le représentant américain chargé d’aider les entreprises américaines, spécialisées dans les TIC et le numérique, à accéder au marché sud-africain et à naviguer dans ses politiques numériques et commerciales.

Le ministère russe du Développement numérique, des Communications et des Médias est responsable du recrutement des « attachés numériques ». Le processus de recrutement a d’ailleurs déjà été lancé. 

Muriel Edjo

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Le Royaume-Uni propose à Madagascar son expertise technique dans la transformation numérique ...

Les Emirats arabes unis proposent leur expertise à la Sierra Leone en matière d'e-santé

Posted On jeudi, 10 février 2022 12:53 Written by

En 2019, le gouvernement a lancé le Projet d'amélioration de la gouvernance de la délivrance des services de base aux citoyens. En matière de dématérialisation des services publics dans le secteur financier, de nombreuses retombées ont été enregistrées. Le processus se poursuit.

Le ministère de l’Economie et des Finances (MEF) et le Centre de promotion des investissements (CEPICI) en Côte d’Ivoire numérisent leurs services. Pour les accompagner dans ce processus, ils bénéficieront de l’expertise technique de l’entreprise ivoirienne Snedai Technologies. L’information a été dévoilée jeudi 3 février par la presse locale.

Le contrat avec le ministère des Finances, pour le compte de l’Observatoire de la qualité des services financiers (OQSF), porte sur le développement d’applications Web et mobiles à travers lesquelles l’institution publique pourra mieux assurer l’éducation financière des Ivoiriens. Ces outils numériques serviront aussi de plateforme de médiation financière qui favoriseront davantage le règlement à l’amiable des litiges individuels entre les organismes financiers et leurs clientèles.

L’entreprise de services numérique dotera aussi l’OQSF d’un site comparateur des offres des fournisseurs de services financiers. Il aura trois objectifs principaux : promouvoir la transparence, garantir la compréhension des usagers et renforcer la comparabilité des services. Le contrat avec le CEPICI est d'abord axé sur le développement d’une plateforme moderne digitale et responsive pour la gestion électronique des courriers (GEC) ; puis suivront la gestion des projets, la gestion des performances, le suivi des investisseurs et la gestion d’un tableau de bord à travers une Business Intelligence.

L’acquisition d’outils numériques par l’OQSF et le CEPICI est la continuité des actions entreprises par le gouvernement dans la numérisation des services publics du secteur financier, à travers le Projet d'amélioration de la gouvernance et de la délivrance des services de base aux citoyens (PAGDS).

Lancé en 2019 et financé par la Banque mondiale, le projet a déjà permis, entre autres, le déploiement de la plateforme électronique de paiement des recettes « Net collect » dans 54 collectivités ; l’opérationnalisation de la plateforme de paiement électronique du Trésor public « Tresor pay » pour la collecte en ligne des recettes de l’Etat ; et l’opérationnalisation de la plateforme de gestion des contrats routiers « ageroutemarche.ci ». 

Adoni Conrad Quenum

Posted On mercredi, 09 février 2022 16:34 Written by

Classée en 2020 parmi les nations les moins bien préparées d’Afrique en matière d’e-gouvernement, Madagascar a reçu de la Banque mondiale 140 millions $ en 2021 pour changer sa situation.

Tahina Razafindramalo (photo, à droite), le ministre malgache du Développement numérique, de la Transformation digitale, des Postes et des Télécommunications (MNDPT), a discuté avec l’ambassadeur du Royaume-Uni à Madagascar, David Ashley (photo, à gauche), de coopération dans la transformation numérique. Au cours de l’audience qu’il a accordée au diplomate britannique, les échanges ont surtout porté sur la digitalisation des services publics, la cybersécurité et la protection des données à Madagascar.

David Ashley a exprimé au représentant du gouvernement malgache la disposition du Royaume-Uni à établir des échanges formels avec Madagascar, pour renforcer la capacité du MNDPT à répondre aux multiples besoins identifiés pour la promotion de l’e-gouvernance et soutenir le processus de transformation numérique. Une éventuelle collaboration avec le secteur privé anglais des télécommunications a aussi été évoquée. Une question qui fera ultérieurement l’objet de discussions plus poussées.

Avec la pandémie de Covid-19, la dématérialisation des services publics s’accélère dans le monde entier et particulièrement en Afrique. Madagascar, qui figure parmi les pays les moins préparés en matière d'e-gouvernement, est décidé à changer cette situation. Classée parmi les nations les moins développées du continent en e-gouvernement – 172e  sur 195 pays selon l’E-government development index 2020 des Nations unies, avec un score en dessous de la moyenne Afrique de l’Est et Afrique –, l’île a reçu en septembre 2021 la somme de 140 millions $ de la Banque mondiale pour rationaliser et numériser les services clés et améliorer la capacité du gouvernement à fournir des services dans certains secteurs, tels que la santé.

Avec un éventuel soutien de Londres, Madagascar bénéficiera d’une expertise technique adéquate pour concrétiser le saut technologique qui transformera en profondeur la relation entre l’Etat, les citoyens et les entreprises.

Adoni Conrad Quenum

Posted On mercredi, 09 février 2022 12:36 Written by

En 2020, la crise de Covid-19 a démontré aux Etats la nécessité d’adapter leurs systèmes de santé aux évolutions technologiques. La Sierra Leone, qui avance timidement depuis 2019, étudie des partenariats internationaux pour accélérer ce processus.

Les Emirats arabes unis proposent leur expertise en matière de santé numérique à la Sierra Leone. Le ministère émirati de la Santé et de la Prévention l’a révélé le lundi 7 février. La question a été au coeur  des échanges sur la coopération sanitaire, à Dubaï, entre Mohammad Salim Al Olama, sous-secrétaire du ministère émirati de la Santé et président du conseil d'administration des services de santé, et Austin Demby, ministre de la Santé et de l'Assainissement de Sierra Leone.

Durant la rencontre, Mohammad Salim Al Olama a présenté au ministre sierra léonais et à sa délégation les succès des Emirats arabes unis en matière de services de santé numériques et d'innovation de santé, par rapport aux orientations du gouvernement dans la prévention des maladies, l'éducation à la santé, la nutrition saine, etc. Il a aussi évoqué les avancées du gouvernement émirati dans la gestion des données de santé et le développement des systèmes d'information sur la santé.

Dans son édition 2021, le Global Health Security Index classe la Sierra Leone parmi les plus mauvais système de santé au monde. Développé en partenariat par la Nuclear Threat Initiative (NTI) et le Johns Hopkins Center for Health Security de la Bloomberg School of Public Health, en collaboration avec Economist Impact, l’indice GHS évalue 195 pays selon 6 catégories, 37 indicateurs et 171 questions, à l'aide d'informations accessibles au public. Il compare leur sécurité sanitaire en fonction de leur capacité à prévenir les maladies, le nombre de médecins, le nombre et la qualité des infrastructures sanitaires, etc. La Sierra Leone occupe la 116e place avec un indice de 32,7 sur 100.

Dans un pays où le taux de pénétration d’Internet était encore de 25 % en 2020 selon le Digital Report de Hootsuit et We Are Social, le gouvernement sierra léonais devra également investir beaucoup dans l’accès des populations à la connectivité à haut débit. C’est un prérequis indispensable au succès de l’e-santé qu’il souhaite intégrer davantage au système de santé public.

Au cours des quatre dernières années, la Sierra Leone a commencé à intégrer les technologies dans son système de santé. En 2019, le pays est devenu le premier de la région Afrique de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à transformer complètement son système national de surveillance des maladies d'une plate-forme papier à une plate-forme électronique basée sur le Web. Le processus engagé avec l’aide de l’OMS, a été déployé avec succès dans les 14 districts et dans tous les établissements de santé publics du pays. 

Muriel Edjo

Lire aussi : Le PNUD accompagne Maurice dans l’acquisition d’un système national de santé numérique ...

Posted On lundi, 07 février 2022 15:11 Written by

En 2020, le gouvernement mauricien a adopté un nouveau programme quinquennal de développement. Il fait de l’amélioration du bien-être des populations par le biais des technologies de l’information et de la communication une priorité.

Le programme des Nations unies pour le développement (PNUD) accompagne le gouvernement de Maurice dans l’acquisition d’un système national de santé numérique. Un accord de collaboration a été signé à cet effet entre les deux parties mercredi 26 janvier à Port-Louis. Le ministère mauricien de la Santé et du Bien-être a déclaré que l’adoption par le pays de solutions technologiques contribuera à la continuité de soins de haute qualité à des coûts abordables, centrés sur l'utilisateur tout en favorisant la promotion de niveaux plus élevés d'efficience et d'efficacité internes.

Kailesh Kumar Singh Jagutpal (photo), le ministre de la Santé et du Bien-être, a révélé que la contribution financière du PNUD au projet s’élevait à plus de 2,7 millions $. Le gouvernement japonais y a également contribué à hauteur de 418 000 $. Ces sommes s’ajoutent aux plus de 3 millions $ mobilisés par le gouvernement mauricien pour la concrétisation de ce projet à fort impact social.

Le système de santé numérique ouvrira de nouvelles voies et guidera la planification, l'allocation, le suivi et l'évaluation des ressources, a affirmé Kailesh Kumar Singh Jagutpal  qui a ajouté « qu'il offrira également la technologie requise pour améliorer les niveaux de sensibilisation à la santé des citoyens, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle ère dans la prestation des soins de santé à Maurice ».

Durant la Covid-19 et ses restrictions sociales et sécuritaires en 2020, l’écosystème sanitaire mauricien s’est heurté à de nombreux défis qui ont mis en exergue les difficultés d’accès aux soins de santé de qualité pour une grande partie de la population. L’e-santé, composante du Plan stratégique 2020-2024 pour le développement du secteur de la santé lancé le 12 août 2020, est la solution qu’a adoptée le gouvernement pour y faire face avec plus d’efficacité. Dans le pays, le taux de pénétration d'Internet en 2020 avait déjà atteint 68 %, selon We Are Social et Hootsuit dans leur Digital Report 2020.

Hormis l’appui financier que le PNUD apporte au gouvernement mauricien, l’agence compte également apporter son soutien dans la réalisation du projet national en sollicitant des manifestations d'intérêt d'organisations et de consortiums pour la mise en œuvre de la solution nationale d'e-santé. Cela permettra à Maurice de faire son choix parmi les meilleures expertises. 

Muriel Edjo

Posted On mercredi, 02 février 2022 10:42 Written by

Depuis 2011, la Côte d’Ivoire s’est lancée dans la lutte contre la cybercriminalité. Les préjudices financiers qui étaient alors d’environ 24 millions $ en 2010 ont baissé à 9,4 millions $ en 2018. Mais avec la numérisation accélérée du monde, les risques augmentent.

Les solutions de sécurité digitales peuvent aider la Côte d’Ivoire à économiser 2,5 milliards FCFA (près de 4,2 millions $) chaque année. C’est le montant qu’ont fait perdre les cybercriminels au pays en 2021, selon le colonel Ouattara Moussa (photo), directeur de l’informatique et des traces technologiques (DITT) au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité.

D’après les données de cybersécurité publiées lundi 31 janvier par la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC), division anti-cybercriminalité de la DITT, plus de 5 000 plaintes ont été enregistrées en 2021 contre 2 408 en 2017, soit une progression de 51,84 % au cours des quatre dernières années.

Selon la PLCC, les principales infractions digitales enregistrées au cours de l’année dernière sont les menaces de publications d’images à caractère sexuel et de harcèlement sexuel sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twitter, Snapchat, WhatsApp) ; les fraudes sur les transactions électroniques ; l’utilisation frauduleuse d’éléments d’identification de personne physique ; l’atteinte à l’image et à l’honneur ; l’escroquerie en ligne. La PLCC revendique un taux de résolution des cybercrimes de 50 %.

Les données dévoilées par la PLCC mettent en lumière les dangers qui se multiplient dans le monde numérique dont l’expansion s’est accélérée avec la Covid-19. Conscient de cela, le gouvernement a entrepris plusieurs actions pour sécuriser davantage le cyberespace national. En 2020, il a adopté une nouvelle stratégie de cybersécurité qui s’étend jusqu’en 2025. Il a également prévu d’investir 30,8 millions $ pour la création d’un Conseil national de la cybersécurité et d’une Autorité nationale de la cybersécurité.

Dans l’attente que ces investissements se concrétisent, le Centre national de veille et de réponse aux incidents de sécurité informatique de Côte d’Ivoire recommande aux particuliers de redoubler de vigilance face aux messages d’inconnus, sauvegarder régulièrement ses données, équiper son terminal d’un antivirus, activer un antispam sur sa messagerie électronique, effectuer régulièrement les mises à jour de son système d’exploitation, éviter d’installer des logiciels de sources inconnues.

Pour les entreprises, la société mondiale de conseil en informatique Accenture recommande, entre autres, de réduire les transferts de données, d'activer le chiffrement complet du disque sur tous les dispositifs, de recourir à des opérateurs de cybersécurité, d’adopter le cloud. 

Adoni Conrad Quenum

Posted On mardi, 01 février 2022 16:53 Written by

Au cours de la dernière décennie, le gouvernement marocain s’est engagé dans la transformation numérique du pays. Mais les retombées enregistrées pendant la crise de Covid-19 ont été jugées insatisfaisantes.

 

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) du Maroc a émis des recommandations la semaine dernière pour une transformation numérique responsable et inclusive dans le pays. Lors d’un atelier organisé, mercredi 19 janvier, l’institution constitutionnelle indépendante, mise en place le 21 février 2011 par le roi Mohammed VI, a affirmé que le respect de ces recommandations contribuera à résorber la fracture numérique patente que la crise de la Covid-19 n’a fait qu’exacerber.

Selon le CESE, bien que le Maroc a mis en œuvre des stratégies et programmes forts, notamment « Maroc Digital 2020 », et qu’il se soit également doté d’instances spécialisées dont l’Agence du développement du digital (ADD) et la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP), plusieurs faiblesses et fragilités ne contribuent pas à assurer les prérequis d’une transformation digitale aboutie.

Parmi celles-ci figurent le « retard important accusé dans la mise en œuvre de politiques antérieures de transformation digitale au niveau de plusieurs secteurs tels que l’administration, la santé, l’éducation et l’industrie ; une faible couverture géographique en infrastructures Internet haut débit et très haut débit ; le caractère parcellaire et parfois inadapté du cadre législatif et réglementaire, notamment en matière de télétravail », indique le CESE.

L’avis du Conseil économique, social et environnemental intervient un mois après la visite que Jesko S. Hentschel, directeur du département Maghreb et Malte de la Banque mondiale, a effectué au Maroc pour l’examen des voies et des perspectives de coopération en matière de transformation numérique avec la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme administrative, Ghita Mezzour.

Le CESE insiste sur une transformation numérique responsable et inclusive au regard de son impact sur « l’amélioration de la qualité des interactions entre citoyens et administrations, l’augmentation de la productivité et de la compétitivité de l’économie », la réduction des inégalités sociales et spatiales. 

Muriel Edjo

Les recommandations du CESE

1- Donner la priorité au digital comme moyen par défaut de la mise en œuvre des lois, réglementations et services publics et promouvoir de nouvelles applications ou nouveaux systèmes à fort impact sur le parcours des usagers (citoyens et entreprises).

2- Se doter d’un cadre réglementaire complet et adapté en matière de digitalisation, notamment en ce qui concerne le télétravail et la protection des données.

3- Améliorer la cybersécurité et la souveraineté numérique pour favoriser une transformation digitale responsable, basée sur une meilleure résilience des infrastructures, une confiance numérique renforcée, la protection des données à caractère personnel en plus de la généralisation de la signature électronique.

4- Développer des data centers souverains nationaux et régionaux, en s’appuyant sur des partenariats public-privé (PPP) pour permettre à l’Etat et aux entreprises marocaines d’héberger leurs actifs stratégiques (données et applications).

5- Œuvrer pour l’émergence d’un « écosystème » digital marocain en utilisant le levier de la commande publique et des mécanismes de financement innovants pour les acteurs du secteur, et faire bénéficier les entreprises qui investissent dans leur digitalisation d’incitations financières telles que le suramortissement et la garantie de financement par l’Etat.

6- Accélérer le déploiement du paiement mobile avec l’interopérabilité à l’échelle nationale pour rattraper le retard accusé en matière d’inclusion financière et diminuer l’usage du numéraire.

7- Intégrer les systèmes académique, économique et industriel dans la R&D en matière de transformation digitale, afin de créer des « écosystèmes » favorables au développement de startups et favoriser l’émergence d’une véritable industrie du digital.

8- Eriger l’intelligence artificielle (IA) en priorité nationale dans le chantier de la transformation digitale eu égard à son potentiel d’optimisation des coûts de production et aux réponses qu’elle apporterait aux besoins différenciés des citoyens.

Posted On jeudi, 27 janvier 2022 15:57 Written by

Depuis 2018, le gouvernement ivoirien s’est engagé à soutenir davantage l’environnement start-up pour en faire un moteur de la croissance nationale. Plusieurs initiatives ont été engagées à cet effet.

 

Le ministre de l’Economie numérique, des Télécommunications et de l’Innovation, Roger Félix Adom, a procédé le lundi 6 décembre au lancement de l’initiative Startup4Gouv à la Maison des entreprises (CGECI) à Abidjan. Son objectif est de fédérer les meilleures start-up du pays en collège d’entreprises technologiques et innovantes à travers le #CI20. Elles accompagneront ainsi le gouvernement, avec leur expertise technique et pratique dans les différents projets inhérents à la transformation numérique du pays.

Roger Félix Adom a affirmé que le programme Startup4Gouv contribuera à faire de la Côte d'Ivoire un hub digital. Plusieurs jeunes entrepreneurs du numérique ont d’ailleurs été faits ambassadeurs de l’innovation lors de la cérémonie de lancement de l’initiative Startup4Gouv. Ils vanteront le savoir-faire technologique ivoirien. Ils prendront part à la 5e édition du Sommet de l’innovation organique et des startups émergentes Afrique – Europe : EMERGING Valley 2021, prévu les 13 et 14 décembre au palais du Pharo de Marseille.

L’initiative Startup4Gouv s'inscrit dans le cadre de la vision de développement économique axée sur le numérique, pensée par le gouvernement pour faire de la Côte d’Ivoire un pays moderne, numérique, tourné vers les technologies du futur. Cette initiative s’ajoute à plusieurs actions en faveur de l’environnement start-up national annoncées par le gouvernement, notamment la création d’un fonds spécial d’accompagnement de 500 millions FCFA, l’adoption d’une loi sur les start-up.

En 2018, lors de la 6e édition de l’Africa CEO Forum tenue le 26 mars à Abidjan, le Premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, soutenait déjà que « l’évolution du numérique offre de nombreuses opportunités à saisir par les jeunes. Car la révolution du digital est susceptible d’aider nos pays à franchir rapidement des étapes pour s’intégrer, de façon harmonieuse, dans le monde ». Avec cette déclaration, il mettait déjà en exergue le potentiel des start-up, dans la création d’emplois et de richesses, à soutenir la croissance économique nationale. 

Muriel Edjo

Posted On vendredi, 31 décembre 2021 00:40 Written by

Au cours de la dernière décennie, le gouvernement ghanéen a multiplié les actions pour freiner la prolifération des médicaments contrefaits dans le pays. Au regard des succès relatifs enregistrés par le passé, l’accent a cette fois été mis sur le numérique comme gage de traçabilité et d’efficacité.

Le vice-président de la République du Ghana, Mahamudu Bawumia (photo), a lancé le processus de numérisation  des pharmacies. La première étape, le lancement officiel du cadre réglementaire régissant le programme national de pharmacie électronique, a été franchie avec succès le mercredi 22 décembre. La seconde étape, la mise en service de la plateforme d’e-pharmacie, interviendra au cours de l’année 2022. L’ensemble du programme contribuera à améliorer l’accès des populations aux médicaments de qualité.

La plateforme e-pharmacie, développée avec la contribution de plusieurs parties prenantes dont le Conseil de la pharmacie et la Société pharmaceutique, sera reliée à la base de données de la Food and Drugs Authority (FDA) pour authentifier l'approbation ou non des médicaments proposés ; vérifier les opérations de pharmacie non agréées ; réduire les disparités dans le coût des médicaments et minimiser certains problèmes administratifs et de livraison qui nuisent à l’activité des pharmaciens.

Mahamudu Bawumia a expliqué que la plateforme e-pharmacie est « une innovation de premier plan qui transformera l'accès aux soins pharmaceutiques au Ghana, complétant la tentative du gouvernement d'améliorer l'accès et la prestation des soins de santé à nos plus de 30 millions d'habitants […] L'innovation dans l'amélioration de l'accès aux pharmacies pour notre population grâce à la pharmacie électronique peut changer la donne en préservant l'avenir de nos jeunes et en garantissant un accès rationnel et responsable aux médicaments à une échelle que nous n'avons pas encore pu atteindre ».

En 2009, la FDA avait indiqué que pour les seuls antipaludéens le taux de contrefaçons était de 39,9%. Consciente de la probabilité que la proportion soit plus grande sur l’ensemble de l’industrie pharmaceutique, l’Autorité  avait accepté en 2013 l’aide de la Chine pour identifier les médicaments de mauvaise qualité. En 2017, c’est l’aide de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) et du département américain de la Santé et des Services sociaux qu’elle avait acceptée pour le même objectif. La plateforme e-pharmacie du gouvernement s’inspire de l’idée développée par la Start-up ghanéenne m-Pedigree pour vérifier l’authenticité des médicaments. m-Pedigree a été désignée Grand Prix du Forum Netexplorateur 2011.

Le vice-président du Ghana estime que « le marché mondial de la pharmacie en ligne vaut aujourd'hui environ 81 milliards $ et qu'il devrait atteindre 244 milliards $ d'ici 2027. Avec la plate-forme nationale de pharmacie électronique, le Ghana fera partie de cette nouvelle économie numérique pharmaceutique ».

Muriel Edjo

Posted On jeudi, 30 décembre 2021 22:38 Written by
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