L’Afrique pourrait profiter pleinement de l’IA si elle développait les infrastructures adéquates. Le Burkina Faso souhaite exploiter cette technologie pour impulser son développement, notamment dans des secteurs clés comme la santé et l’éducation, avec une vision d’innovation durable et souveraine.
Le gouvernement burkinabè considère l’intelligence artificielle (IA) comme un levier stratégique pour accélérer le développement numérique et économique national. Le mardi 11 mars, Aminata Zerbo/Sabane, ministre de la Transition numérique, des Postes et des Communications électroniques, a présenté à l’Assemblée législative de Transition (ALT) les progrès réalisés et les actions en cours pour faire de l’IA un pilier du développement technologique.
« Nous travaillons à tirer le maximum de bénéfices de l'IA tout en minimisant les risques. Notre vision est claire : faire du Burkina Faso un hub d'innovation souveraine en IA, développer des solutions adaptées à nos réalités et former une génération de spécialistes capables de rivaliser à l’échelle sous-régionale. Le pays possède les atouts nécessaires pour devenir une référence en matière d’IA dans la sous-région », a déclaré la ministre.
Dans cette optique, plusieurs initiatives concrètes ont été mises en place. Le gouvernement a créé le Secrétariat permanent de l’innovation et de la veille sur les technologies émergentes du numérique (SPIVTEN), un organe chargé d’encadrer et de réguler le développement de l'IA au Burkina Faso. En matière d’infrastructures, le pays a déployé le backbone national et un G-Cloud, assurant l’hébergement sécurisé des données et le calcul haute performance pour les applications d'IA.
Le Burkina Faso mise également sur des solutions numériques intégrant l’IA pour moderniser ses services publics. La plateforme DJAM et des chatbots réglementaires ont été lancés afin d’améliorer l’accès aux services numériques et d’automatiser certaines tâches administratives. Un plan d’action spécifique à l’IA est en cours d’élaboration et sera intégré à la stratégie nationale du numérique, afin de structurer l’essor de cette technologie dans le pays.
Le gouvernement prévoit aussi un volet majeur dédié à la formation et au renforcement des capacités. Grâce au Projet d'Accélération de la Transformation Digitale (PACDIGITAL), un financement important a été mobilisé pour mettre en place des pôles d'excellence en IA et octroyer des bourses d'études pour former une nouvelle génération de spécialistes. Une opération spéciale de recrutement de 100 ingénieurs sera lancée dans les semaines à venir pour une formation intensive en IA et cybersécurité, un élément clé pour développer une expertise locale et renforcer la souveraineté numérique du pays.
D’après une étude de PwC, l’IA pourrait générer 1200 milliards de dollars pour l’Afrique d’ici 2030, augmentant de 5,6 % son PIB en améliorant la productivité dans des secteurs clés comme l’agriculture, la santé, la finance et l’éducation. Pour le Burkina Faso, ces avancées visent à positionner le pays comme un acteur majeur de l’IA en Afrique de l’Ouest, en développant des solutions locales adaptées aux réalités du continent et en stimulant un écosystème numérique compétitif.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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