Le pays poursuit son chemin vers une économie sans numéraire. Les autorités ont acté, au cours des derniers mois, l’interopérabilité des cartes bancaires, puis celle des points de vente.
La Sierra Leone a officiellement lancé, le jeudi 13 février, son service de paiement instantané via le switch national, permettant aux utilisateurs de réaliser des transferts instantanés entre opérateurs mobiles, entre banques, ainsi qu'entre un opérateur mobile et un compte bancaire. Actuellement adopté par sept banques et deux fournisseurs de services de mobile money, ce système devra être intégré par l'ensemble des acteurs du secteur d'ici le 1er avril.
Currently, seven banks, including Sierra Leone Commercial Bank, Rokel Bank, Sky Bank, GTBank, Zenit Bank, Access Bank, and Commerce and Mortgage Bank, have connected to the Instant Payment service, along with the two major mobile money operators, Orange Money and Afrimoney. pic.twitter.com/HHrGHJOcPh
— Ministry of Information & Civic Education S/Leone (@MoiceComm) February 13, 2025
« Aujourd'hui, nous disposons d'un système directement connecté aux banques. Grâce à l'interopérabilité, nous supprimons un coût supplémentaire, ce qui allège nos charges d'exploitation. Cela nous permet d'améliorer la qualité du service offert aux clients », a expliqué Martison Obeng-Agyei (photo, à droite), directeur général d'Afrimoney Sierra Leone (Africell).
De son côté, David Mansaray, directeur général d'Orange Money Sierra Leone (Orange), estime que cette initiative facilitera l’accès aux prêts et, à terme, fluidifiera les opérations bancaires ainsi que les transactions entre entreprises.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’ambition de la Bank of Sierra Leone (BSL) de transformer le système de paiement du pays afin de construire une économie sans numéraire. Après le lancement du switch national de paiement en avril 2023, la banque centrale a mis en œuvre successivement l'interopérabilité des cartes bancaires, puis celle des points de vente. La phase suivante consistera à ouvrir la passerelle internationale pour permettre aux Libériens d'utiliser des cartes de paiement émises en Sierra Leone à l'international.
Pour rappel, la Sierra Leone comptait 8,2 millions de comptes mobile money au 31 décembre 2023, dont 1,7 millions de comptes actifs, selon les données de la banque centrale. Cette dernière a également recensé 22,3 millions de comptes bancaires, sans toutefois indiquer le nombre de personnes possédant ces comptes. Toutefois, la BSL indiquait déjà en 2022 que 29% de la population âgée de plus de 29% possédait un compte dans une institution financière ou auprès d'un fournisseur de services d'argent mobile.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
Sierra Leone : Velmie et Metro Cable s’associent pour lancer un e-wallet
Raenest, une start-up nigériane spécialisée dans la fourniture de comptes multi-devises, a levé 11 millions USD en série A, portant son financement total à 14,3 millions USD, selon un communiqué de presse parvenu à la rédaction de We Are Tech Africa.
We’re excited to announce that @RaenestHQ has raised $11 million in Series A funding! With over 700,000+ customers, 300 businesses, and $1B+ in processed payments, we’re scaling even further.#Raenest #SeriesAFunding #FintechAfrica #GlobalPayments #StartupFunding pic.twitter.com/wuxbdrOtJ3
— Raenest (@RaenestHQ) February 11, 2025
Cet investissement permettra à la fintech d’accroître ses opérations au Nigeria et au Kenya, tout en s’implantant aux États-Unis et en Égypte.
Lire aussi:
Startbutton étend son service de paiement à sept pays francophones d'Afrique
L'Afrique francophone, forte de son potentiel économique, émerge comme un pôle d'attraction pour les entreprises en quête de nouvelles opportunités. Avec un environnement dynamique et en constante évolution, cette région est encore très peu exploitée par des start-up internationales.
Startbutton, une fintech panafricaine qui aide les entreprises à se développer à l’étranger sans avoir besoin de bureaux physiques, a annoncé le vendredi 7 février son expansion à sept nouveaux pays francophones : le Bénin, le Togo, le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, la Guinée Conakry et le Cameroun. Cette décision marque une étape significative pour la start-up, qui consolide ainsi sa présence sur 15 marchés africains au total.
🌍 Exciting news for African businesses! 🎉
— Startbutton Africa (@StartbuttonHQ) February 7, 2025
We're now live in 7 new Francophone countries: Benin, Togo, Senegal, Mali, Burkina Faso, Guinea Conakry, and Cameroon! Expanding our coverage to 15 African countries! #Africa #Expansion #Startbutton #FrancophoneAfrica #MoR… pic.twitter.com/u5EP4h3ogT
S’exprimant sur le bien-fondé de cette expansion, Malick Bolakale, co-fondateur de Startbutton, a déclaré que : « l’Afrique francophone entretient des relations commerciales étroites avec l’Europe, en particulier la France, créant des paiements uniques et des opportunités d’expansion des entreprises. La région est moins saturée que l’Afrique anglophone mais possède un important potentiel économique ». Cette analyse sous-tend la stratégie de la start-up, qui mise sur cette région à fort potentiel pour sa croissance.
L’expansion de Startbutton s’inscrit dans l’objectif plus large de l’entreprise de devenir un fournisseur clé d’infrastructure pour les entreprises opérant sur tout le continent africain. Avec plus de 300 millions de personnes, l'Afrique francophone représente une destination stratégique pour les entreprises désireuses de se développer. Aujourd'hui, Startbutton traite plus de 5 millions de dollars par mois, générant des revenus grâce à des commissions de 0,5 à 1 % sur chaque transaction. Avec cette expansion, l’entreprise prévoit une augmentation de 2 millions de dollars supplémentaires en volume de transactions sur les marchés francophones.
Malgré les défis persistants liés aux paiements transfrontaliers et à la réglementation, Startbutton ambitionne de se positionner comme un acteur central de la transformation du commerce en Afrique. En offrant des solutions de paiement en monnaie locale tout en assurant la conformité avec les réglementations locales.
Cette expansion représente un atout majeur pour les entreprises de paiement souhaitant s’installer en Afrique francophone sans avoir à établir de bureaux physiques, réduisant les coûts opérationnels liés à l’établissement de bureaux et en assurant une conformité réglementaire. La start-up dessert déjà plus de 100 entreprises dans 20 pays, principalement dans les secteurs de l’aviation, des jeux et du commerce électronique, facilitant leur développement transfrontalier avec des solutions de paiement adaptées.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
La fintech Cauridor lève 3,5 millions $ pour se développer en Afrique
Khazna offre divers services financiers via ses plateformes web et mobile
Cauridor, une fintech spécialisée dans les infrastructures de paiement, a récemment annoncé la réussite d’un tour de table d’un montant de 3,5 millions USD. Déjà présente en Guinée, au Sénégal, en Côte d'Ivoire, en Sierra Leone et au Liberia avec plus de 25 000 agents, elle utilisera ces fonds pour renforcer ses infrastructures de paiement et s’étendre à de nouveaux marchés en Afrique.
Lire aussi:
Cameroun : Jean-Patrick Ketcha forme et finance les jeunes entrepreneurs
Avec plus du milliard de dollars capté en 2024, la fintech a toujours le vent en poupe en Afrique. Les solutions arrivent à convaincre les investisseurs, du fait de la sous-bancarisation des populations sur le continent.
Khazna est une application financière égyptienne qui vise à offrir des services accessibles et inclusifs à une large population. Fondée en 2019 par Ahmed Wagueeh, Fatma El Shenawy, Omar Salah et Omar Saleh, elle s'adresse principalement aux personnes non bancarisées ou sous-bancarisées en Égypte, leur permettant de gérer leurs finances de manière simple et efficace.
L’application est accessible sur iOS et sur Android où elle a été téléchargée plus de 500 000 fois d’après Google Play Store. L’utilisateur crée un compte et peut alors bénéficier d’avances sur salaire, payer ses factures directement depuis son smartphone, etc.
La fintech a également introduit l’option « Achetez maintenant, payez plus tard » (BNPL), offrant aux utilisateurs la possibilité d'effectuer des achats chez divers commerçants partenaires et de les payer en plusieurs fois, sans frais supplémentaires. Cette fonctionnalité vise à faciliter l'accès aux biens et services essentiels sans pression financière immédiate.
Le jeudi 6 février, la fintech a annoncé la réussite d’un cycle de financement de 16 millions USD pour financer sa croissance sur le marché local et son expansion en Arabie saoudite. Elle avait déjà capté 38 millions USD en 2022.
« La clôture de ce tour de table est une étape cruciale pour l'équipe de Khazna. Cela nous permet non seulement de renforcer notre activité principale, mais aussi d'accélérer notre mission de promotion de l'inclusion financière dans les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. L'entrée de Khazna en Arabie saoudite marque le début d'un nouveau chapitre, et nous nous engageons à offrir une expérience numérique inégalée aux utilisateurs dans toute la région » a déclaré Omar Saleh.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
Expert en fintech, il possède une vaste expérience en Afrique subsaharienne et a contribué au développement d’Onafriq (anciennement MFS Africa) sur le continent. Il conçoit des solutions financières innovantes adaptées aux besoins du marché africain.
Yogo Dubois (photo) est un entrepreneur congolais spécialisé dans la technologie financière. Il est le fondateur et le président-directeur général de Rego, une start-up fintech qui révolutionne l’accès aux services financiers en Afrique subsaharienne.
Fondée en 2024, Rego est une entreprise pionnière qui facilite l’identification numérique et l’évaluation de crédit. Sa plateforme offre des solutions sécurisées, évolutives et inclusives, permettant aux entreprises et aux particuliers d’accéder plus facilement aux services financiers.
En intégrant des technologies avancées, telles que le cryptage, l’authentification biométrique et l’analyse alternative des données, Rego garantit une sécurité optimale et favorise l’autonomie financière. De la vérification d’identité au profilage de crédit, elle comble le fossé entre innovation et inclusion financière.
Yogo Dubois est le président de la DRC Fintech Association, une organisation engagée dans le développement du secteur des technologies financières en République démocratique du Congo (RDC). Il siège au conseil d’administration d’Africa Fintech Network, une plateforme réunissant les leaders de la fintech en Afrique, ainsi que celui d’Onafriq en RDC, une fintech panafricaine dont il est aussi actionnaire.
Diplômé de la Frankfurt School of Finance & Management en Allemagne, il obtient un master en marketing en 2017, suivi d’un master en gestion et administration des affaires en 2019. En 2024, il obtient une certification d’analyste en banque commerciale et en crédit auprès du Corporate Finance Institute.
Sa carrière débute en 2002 chez Airtel DRC, où il occupe successivement les postes de représentant du service client et gestionnaire de produits. En 2008, il devient chef régional du développement commercial chez InTarget Mobile Advertising, une entreprise spécialisée dans la publicité et le marketing mobile en Afrique. En 2016, il rejoint Onafriq en tant que directeur commercial pour l’Afrique australe et de l’Est.
En 2017, Yogo Dubois intègre la société sud-africaine Siyavula Education, spécialisée dans la technologie éducative. En 2020, il est directeur régional du développement commercial en Afrique subsaharienne pour Mondia Group, une entreprise de commerce mobile.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
RDC : Ken Kakena simplifie les échanges financiers pour les entreprises
NjiaPay, un fournisseur de paiements en tant que service, a annoncé le mardi 28 janvier la clôture d'un cycle de financement pré-sémences de plus de 1 million de dollars. Dirigé par HAVA-C et soutenu par des investisseurs providentiels de renom, ce financement vise à simplifier les paiements pour les entreprises africaines.
Les autorités burkinabé ont mis en place une solution numérique pour faciliter l’accès aux services administratifs en ligne.
Faso Arzêka est une plateforme de paiements numériques lancée par le gouvernement du Burkina Faso, sous l'égide du ministère de l’Économie et des Finances, à travers la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP). Elle vise à centraliser les services gouvernementaux et financiers, facilitant ainsi les transactions pour les citoyens et améliorant la collecte des recettes de l’État.
Elle vise également à réduire les déplacements et les files d'attente, à renforcer la transparence des transactions et à promouvoir l'inclusion financière, notamment en rendant les services accessibles aux populations rurales.
La solution dispose d’une application mobile accessible sur iOS et sur Android, où elle a déjà été téléchargée plus de 500 fois, d’après les données de Play Store. L’utilisateur crée un compte avec son numéro de téléphone pour accéder aux services proposés. Entre autres, on retrouve l'eTimbre, la taxe sur les véhicules à moteur, la taxe de résidence, les droits et taxes de douane, ainsi que d'autres prestations administratives.
Les prestations sont classées en fonction des ministères qui en ont la charge, ce qui permet à l’utilisateur de se retrouver aisément dans les services proposés. Pour le paiement, la plateforme propose les moyens tels que Arzêka Money, le mobile money, les cartes bancaires ou les virements bancaires.
Outre la plateforme web et l’application mobile, les autorités ont mis en place un code USSD pour permettre d’accéder à ces services sans Internet. Il suffit de composer *700# et de suivre la procédure. Cependant, l’utilisateur appelle le 700 pour bénéficier d’aide de téléconseillers.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
Lire aussi:
Côte d’Ivoire : Push CI facilite les services financiers numériques
Il est un entrepreneur technologique spécialisé dans la finance en Afrique du Sud. Sa mission est de rendre le travail indépendant plus pérenne sur le continent africain.
Thulani Masebenza (photo) est un entrepreneur sud-africain. Il est cofondateur et président-directeur général de Bloo Money, une start-up de technologie financière qui facilite les paiements entre entreprises et freelances.
Fondée en 2021 sous le nom de Moya Money par Thulani Masebenza et Sabica Pardesi, Bloo Money propose une application web qui simplifie la gestion des factures et des paiements pour les freelances. Grâce à cette plateforme, ils peuvent demander des paiements instantanés et être rémunérés plus rapidement. L’objectif est de leur offrir un meilleur suivi de leurs revenus et de les aider à prendre des décisions financières plus éclairées.
Pour les entreprises, Bloo Money facilite la gestion administrative des freelances, chacun ayant son propre mode de facturation. La plateforme permet aussi d’intégrer des fournisseurs et des sous-traitants, tout en collectant des données commerciales précieuses. Elle vise ainsi à réduire la charge administrative et à améliorer l’efficacité des équipes.
Thulani Masebenza est titulaire d’un Bachelor en science politique et relations internationales obtenu en 2017 à l’Université de Witwatersrand. Il détient aussi un diplôme de troisième cycle en gestion, administration et gestion des entreprises obtenu en 2017 à la Wits Business School. En 2019, il suit le programme d’acquisition de compétence Udacity Nanodegree sur la programmation pour la science des données avec Python.
Avant de se lancer dans l’entrepreneuriat, il travaille en 2018 comme conseiller associé chez Ernst & Young, une société spécialisée en audit, conseil, fiscalité et droit. Entre 2019 et 2023, il occupe le poste de directeur chez Young Aspiring Thinkers, une organisation à but non lucratif qui aide les lycéens sud-africains à acquérir des compétences essentielles pour leur avenir et lutte contre le chômage des jeunes.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
Sthembiso Zwane connecte les investisseurs à des opportunités de capital-risque
Ingénieur de formation et passionné par la résolution de problèmes, il met son expertise technologique au service des entreprises et des particuliers en proposant des solutions numériques à fort impact.
Thomas Brennan (photo) est un ingénieur en informatique et un entrepreneur technologique sud-africain. Il est cofondateur et président-directeur général de Franc, une start-up spécialisée dans l’investissement et la technologie financière.
Fondée en 2018 par Thomas Brennan et Sebastian Patel, Franc vise à faciliter l’investissement et l’épargne pour les Sud-Africains. La plateforme propose un robot-conseiller qui aide les utilisateurs à définir une stratégie d’investissement adaptée à leurs objectifs financiers, leur donnant accès à un fonds de trésorerie (marché monétaire) offrant des taux d’intérêt plus élevés qu’un compte d’épargne bancaire, ainsi qu’à un fonds d’actions qui suit l’évolution du marché boursier. Entièrement numérique, Franc ne requiert ni montant minimum d’investissement ni formalités administratives.
Thomas Brennan est diplômé de l’Université du Cap, où il a obtenu en 2003 un Bachelor en ingénierie électrique et informatique. Il a ensuite poursuivi ses études à l’Université d’Oxford, où il a décroché en 2008 un doctorat en sciences de l’ingénieur. Sa carrière professionnelle commence en 2008 chez AHL, une entreprise britannique de gestion d’investissements, où il travaille comme analyste quantitatif. La même année, il devient chef de produit adjoint chez Google.
En 2009, il rejoint GeoMed, une entreprise informatique sud-africaine, en tant que consultant en recherche. L’année suivante, il devient assistant de recherche à l’Université d’Oxford. En 2012, il intègre le Massachusetts Institute of Technology (MIT) en tant qu’ingénieur en recherche. De 2015 à 2018, il occupe le poste de responsable en recherche et développement chez Discovery Ltd, une société sud-africaine spécialisée dans l’assurance.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
Lire aussi:
Avec la blockchain, Lorien Gamaroff facilite les paiements numériques en Afrique