Le nouveau défi qu’elle doit relever contribuera à une nette amélioration du cadre de collaboration entre les tribunaux, avocats, auxiliaires de justice. Une tâche qu'elle prend très à coeur.
En décembre 2021, le gouvernement marocain a nommé Samia Chakri (photo) au poste de directrice des études, de la coopération et de la modernisation au sein du ministère de la Justice. Du haut de sa vingtaine d’années d’expérience en management, conduite du changement, alignement stratégique des systèmes d’information et transformation digitale de l’administration, elle prend les commandes du chantier prioritaire qu’est la numérisation des services judiciaires.
Passionnée par l’informatique depuis toujours, c’est un rêve qui se réalise pour cette ingénieure analyste des systèmes d’information. « Durant des années, j’avais comme plan de carrière de travailler dans l’informatique. C’était une évidence, même si je n’ai pas tout de suite plongé dedans », confie-t-elle à Medias24.
Avant sa nouvelle fonction, Samia Chakri a contribué à la réforme digitale de l’administration en participant à l’élaboration de textes juridiques, dont le projet de loi sur l’administration numérique, ou encore la loi 61-16 relative à la création de l’Agence de développement du digital. Elle a supervisé la mise en œuvre de la stratégie Maroc numérique 2013, et a activement pris part aux propositions relatives à la transformation digitale de l’administration publique au Maroc. En 2020, elle a également participé à l’élaboration de plusieurs autres projets de numérisation du gouvernement.
Les défis qui l’attendent au sein du ministère marocain de la Justice sont nombreux. A peine nommée, elle travaille déjà sur divers projets, notamment la digitalisation des services juridiques au profit des usagers, des citoyens et des entreprises. Dans un premier temps, il s’agira de faciliter les démarches des citoyens dans les tribunaux. Il sera également question de permettre aux avocats et travailleurs des structures juridiques de numériser leurs activités. « La police, la gendarmerie, la douane, il faut les satisfaire. C’est pourquoi nous commençons progressivement en donnant la priorité aux usagers », précise-t-elle.
Avant d’être envoyée au ministère de la Justice, Samia Chakri a servi pendant treize ans au ministère de la Santé ; cinq ans au ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Economie verte et numérique, puis deux ans environ au ministère des Finances.
Aïsha Moyouzame
II fait partie des premiers entrepreneurs dans son domaine à lever plus de 3 millions EUR en Afrique francophone. Le risque pris en 2015 d'abandonner une vie confortable en France pour investir dans la finance digitale au pays est loin d’être un regret.
Avec son Master en Finance et une expérience professionnelle d’une dizaine d'années affûtée dans le secteur bancaire et financier en France, Serge Boupda (photo) est retourné au Cameroun pour participer au développement numérique de l’écosystème financier. En 2015, il a lancé Diool, une start-up qui réunit plusieurs services de paiement financiers sur une même plateforme numérique. Elle enregistre actuellement plus de 2 500 commerçants qui ont effectué des transactions d’une valeur d’environ 120 millions $ au cours des six dernières années.
Lorsqu’il est rentré au Cameroun, Serge Boupda a constaté que les commerçants préféraient être payés en espèces. D’après lui, la raison derrière ce choix n’était pas la résistance à d’autres formes de paiement que les billets de banque, mais plutôt un problème d’ordre technique. En effet pour un commerçant, le point en fin de journée d'un grand nombre de paiements émis via une variété de services d'argent mobile, ainsi que par des formes de liquidités telles que les billets de banque et les pièces de monnaie, les chèques et d'autres types d'outils est un processus très complexe et chronophage, d'autant plus que le risque de faire des erreurs est élevé lorsque les chiffres indiqués sont importants.
Avec Diool, qui réunit tout en un seul point, il a voulu améliorer la comptabilité des commerçants. La plateforme leur permet de payer leurs fournisseurs ou d'être payés par les clients, quel que soit le moyen de paiement utilisé par ces derniers. Elle propose aussi des services de revente de produits de consommation, et le règlement de factures.
En février 2021, l’entrepreneur a mené avec succès un tour de table de 3,5 millions d'euros par le biais d’une opération dirigée par la holding diversifiée Lundin Group, avec la participation d’actionnaires de cet agrégateur de services financiers. Cet investissement a fait de Diool l’une des start-up fintech les mieux financées d'Afrique francophone. Une première victoire pour Serge Boupda qui en attend d’autres.
Lui qui envisage désormais l'avenir avec beaucoup d'optimisme, déploie actuellement son service à travers le Cameroun et rêve de conquérir l'Afrique de l'Ouest dans les prochaines années. Pour y parvenir, il travaille à l’amélioration des fonctionnalités de la plateforme et à nouer des accords de partenariat avec des entreprises de télécommunication, les institutions financières partenaires, et à se conformer à la réglementation locale.
Aïsha Moyouzame
Son idée est née de sa propre expérience de malade en France. Lauréat du Challenge App Afrique 2020 organisé par RFI, le service qui est déjà disponible au Mali couve une expansion à l’échelle du continent.
Le mardi 18 janvier, Amara Diawara (photo) a annoncé un partenariat avec Synapse Medicine, entreprise française de logiciels de santé qui permettra à la start-up Afriqcare, dont il est co-fondateur aux côtés de Mariam Coulibaly, d'améliorer davantage les services fournis aux populations.
A travers sa plateforme destinée aux professionnels de la santé et aux patients, le tech entrepreneur, détenteur d’un doctorat d’Etat en médecine de l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry, veut révolutionner l’accès aux soins de santé dans son pays la Guinée. Le reste de l’Afrique de l’Ouest est également sa cible.
Afriqcare permet la prise de rendez-vous en ligne, la téléconsultation, la téléexpertise, tout en donnant aux médecins l'accès au dossier médical du patient grâce à un livret de santé et à un carnet de vaccination électronique. Avec environ 37 spécialités médicales recensées actuellement sur sa plateforme, Afriqcare est déjà disponible à Conakry en Guinée et à Bamako au Mali.
La solution numérique a germé dans l’esprit d’Amara Diawara alors qu’il suivait des soins pour une tumeur au poumon en France où il s’était envolé en 2015 pour faire un master en santé publique, après avoir travaillé à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le cadre de la riposte contre l’épidémie d'Ebola dans son pays. Durant son traitement, il découvre l’utilisation d’outils numériques pour le suivi de soins et veut les appliquer sur le continent africain.
« Je me suis dit qu'il fallait donner aux patients et aux professionnels de santé africains le moyen d'interagir avec des outils numériques. Quand je recevais mes patients, une fois sorti de l'hôpital, je n'avais plus d'informations sur leur parcours. Il fallait que ça change », déplorait-il. En 2020, Afriqcare voit le jour.
En gagnant le prix Challenge App Afrique 2020 de RFI, Amara Diawara a pu bénéficier d'un financement de 15 000 euros. Il expliquait en février 2021, lors de la remise des récompenses, que l’argent servirait à développer une nouvelle version améliorée de l'application Afriqcare.
« Nous allons rendre l'application plus facile d'utilisation, afin qu'elle soit accessible même avec un faible débit d'Internet. La nouvelle version sera également plus fiable et plus sécurisée », pour atteindre l'objectif de devenir leader du secteur de la santé numérique en Afrique francophone d’ici 2025, indiquait-il.
Aïsha Moyouzame
Le jeune entrepreneur numérique a plusieurs fois été primé pour le travail réalisé par son studio d’animation spécialisé dans les jeux vidéo africains. Il ambitionne désormais de porter plus haut les projets développés par d’autres jeunes du continent et y contribuer au rayonnement de l’industrie.
Engagé dans la promotion des cultures africaines, Teddy Kossoko a fondé en 2017 Masseka Game Studio, une start-up qui développe des jeux vidéo qui servent de vitrine aux traditions d’Afrique. Le Centrafricain de 27 ans, installé à Toulouse en France depuis 2012, est aujourd’hui reconnu à l’international pour son travail dans la valorisation du patrimoine africain via les technologies numériques.
L’idée de se lancer dans les jeux vidéo sur mobile lui est venue alors qu’il termine un diplôme en informatique à l’université de Blagnac en 2014. Teddy Kossoko constate que les personnes qui jouent beaucoup aux jeux vidéo acquièrent des connaissances sur des cultures d’ailleurs. C’est ainsi qu’il commence à travailler sur son tout premier jeu, Kissoro Tribal Game, sorti en 2018 et inspiré du Kissoro, un jeu de plateau très populaire en Centrafrique et que l’on retrouve partout sur le continent africain. Pour cette première réalisation, il bénéficie de l’accompagnement du Centre national de recherche scientifique (CNRS) qui met à sa disposition ses ressources documentaires.
En seulement 2 mois, il a été téléchargé par plus de 13 000 personnes dans une vingtaine de pays dans le monde. En plus d’être disponible en 5 langues (français, anglais, japonais, russe, espagnol), il présente de nombreuses fonctionnalités : mode multijoueur, histoires à découvrir, challenges, tutoriels, quêtes et concours gagnants, entre autres.
Avec Masseka Game Studio, Teddy Kossoko, du haut de son diplôme en informatique appliquée à la gestion des entreprises (MIAGE), a remporté de nombreux prix à l’international. Entre autres le « Pitch Your Game » de la Geek Touch à Lyon en 2017, ainsi que le Tongolo Awards organisé la même année par l'association Sewati Tongolo, dans la catégorie Jeux vidéo.
Au-delà des récompenses, Teddy Kossoko a également noué de nombreux partenariats avec des structures internationales, notamment Intouch, une solution de paiement mobile opérant notamment au Sénégal, le CNRS, l’ambassade de Centrafrique en France ou encore BPIFrance.
Ces multiples prix et partenariats offrent aujourd’hui à Teddy Kossoko l’opportunité de préparer des projets plus ambitieux à travers lesquels il souhaite conquérir de nouveaux marchés. Avec son équipe, il travaille sur le développement de nouveaux produits parmi lesquels un jeu de course dénommé Cours Didier ; Georges d’or, un jeu de foot en 3D mettant en scène un jeune homme pauvre qui veut devenir ballon d’or ; ou encore Imani Imanu et la légende des Sonni, un jeu d’aventure en 2D.
Malgré les succès enregistrés depuis le lancement de son projet il y a 4 ans, Teddy Kossoko reconnaît que l’industrie des jeux vidéo reste encore peu développée en Afrique. « Si le marché africain est en devenir, il faut d’abord résoudre les problèmes d’accès à Internet et former les jeunes créateurs afin qu’ils puissent proposer des jeux répondant aux critères internationaux. La place des créateurs africains à l’échelle internationale est aujourd’hui infime, même si les initiatives déployées sont très bonnes », a-t-il affirmé.
Au-delà de ses propres créations, Teddy Kossoko cherche à présent à valoriser les initiatives d’autres studios de jeux vidéo africains à travers la plateforme African Gaming Networks qu’il a créée en 2019. L’idée derrière ce réseau est de faire face aux obstacles propres au secteur, notamment son organisation, les difficultés de formation et de monétisation des jeux vidéo. En plus de référencer les créateurs, elle propose également une cartographie de l’écosystème africain, et permet d’identifier des talents à soutenir financièrement.
Aïsha Moyouzame
En moins de trois années d’existence, la start-up développée par trois jeunes tunisiens affiche des ambitions folles. Après le marché national de Tunisie, puis le Maroc, de nouvelles destinations internationales sont ciblées.
Animés par une volonté de participer activement à la transition numérique en Tunisie, Yassir El Ismaili El Edrissi, Hamza Guesmi et Koussi Aymen ont fondé la start-up Lamma en juin 2020. Initialement spécialisée dans les services de covoiturage, la jeune pousse a vite fait de développer ses prestations dans le Quick Commerce, bien consciente de la rude concurrence qui prévaut dans le secteur tunisien des solutions de transports. Elle capitalise aujourd’hui sur les 15 000 clients fidélisés par son activité de covoiturage.
Le terme de Quick Commerce désigne en effet les activités commerciales de distribution basées sur la promesse d'une livraison effectuée dans un délai très court de l'ordre de 10 à 15 minutes. Les activités relevant du Quick Commerce desservent des zones à forte densité urbaine et s'appuient généralement sur des entrepôts situés en centre-ville. Le Quick commerce peut parfois être opéré à partir d'opération de picking en points de vente traditionnels.
A travers sa plateforme web et mobile, l’argument de vente de Lamma, c’est le temps. La start-up livre aux utilisateurs, principalement répertoriés dans le Grand Tunis, des produits d'épicerie, alimentaires, des soins corporels, des produits électroniques, des articles de mode, etc. Yassir El Ismaili El Edrissi, Hamza Guesmi et Koussi Aymen assurent que la livraison est effectuée en moins de 45 minutes, grâce à de nombreux magasins de relai et son réseau de partenaires. Lamma répond au désir des jeunes Tunisiens d’acheter en ligne et d’entrer en possession de leurs courses sans contrainte de déplacement.
En moins de deux ans, les trois co-fondateurs de Lamma ont réussi à développer leur projet et comptent à ce jour 1000 unités de stockage, travaillent avec plus de 150 commerçants. En fin d’année 2021, ils annonçaient déjà l’ouverture de trois magasins supplémentaires, couvrant ainsi 80 % de la population du Grand Tunis ; et procédaient à l’acquisition de Farm Trust, start-up spécialisée dans l’e-commerce de produits issus de l’agriculture saine et biologique.
Aujourd’hui, les trois associés annoncent l’expansion avec succès de Lamma au Maroc. Une internationalisation rendue possible grâce à un investissement dont le montant demeuré secret a été obtenu auprès d’Orange Ventures en octobre 2021, après leur participation à l'accélérateur Flat6Labs Tunis.
Avec les fonds à leur disposition, les trois compatriotes se projettent bien au-delà de la Tunisie et du Maroc. Ils prévoient de pousser l’expansion de Lamma sur plusieurs autres marchés du continent. Pour Yassir El Ismaili El Edrissi, Lamma est une nouvelle aventure tech loin du secteur des solutions de transports qu’il connait bien. Fondateur de la start-up marocaine Mobilitech et sa marque Taxiii, il avait officiellement cédé l’entreprise le 26 mars 2015 au groupe de Dubaï Careem Networks, propriétaire de l’application de réservation de taxi Careem.
Aïsha Moyouzame
A la tête d’Alsoug, l’avocate de formation a réussi en quelques années à développer une start-up florissante dans un pays frappé par plusieurs années d’embargo international. Elle a désormais l’ambition d’étendre son succès au reste du continent africain.
Après un parcours académique et une carrière professionnelle à l’international, la Soudanaise Tarneem Saeed n’entrevoyait véritablement pas son avenir au Soudan dont l’économie était fragilisée depuis une trentaine d’années par des conflits et un embargo international. Pourtant, elle est aujourd’hui l’une des plus puissantes femmes d’affaires du pays. Elle est la fondatrice d’Alsoug, une start-up qui fournit une plateforme d’e-commerce, une infrastructure de paiement électronique et une branche logistique pour garantir la livraison au dernier kilomètre.
Tarneem Saeed a quitté le Soudan à l'âge de 14 ans pour poursuivre ses études au Canada. Diplômée de la London School of Economics and Political Science (LSE), elle a entamé une carrière professionnelle en tant qu'avocate d'entreprise chez Allen et Overy, un cabinet d'avocats présent dans plus de 60 pays.
En 2014, alors qu’elle est au Soudan pour des affaires personnelles, elle constate à quel point le pays est déconnecté de l'économie numérique. « Les gens et les entreprises n'exploitaient pas toute la puissance de l'internet. Venant de Londres, le Soudan semblait vraiment vide. Ce qui m'a le plus irrité, c'est la difficulté de connaître le prix de n'importe quoi. Il fallait demander à quelqu'un pour obtenir le prix d'une voiture, d'une maison et même du bétail », explique-t-elle.
Pour remédier à cette situation, elle lance en 2015 le projet Alsoug. Au départ, c’est juste une plateforme de courtage où les consommateurs peuvent vérifier les prix des biens et des services, où les vendeurs et acheteurs peuvent discuter. En 2016, malgré le faible accès à Internet dans le pays, elle enrichit son offre de service en introduisant de petites annonces. Au fil des années, Alsoug évolue dans son modèle commercial. La plateforme intègrera par la suite la vente en ligne ainsi que divers autres outils dont une solution de paiement dénommée Cashi.
En six ans, Tarneem Saeed a réussi à faire d’Alsoug la première start-up d’e-commerce du pays grâce aux multiples fonds récoltés auprès d’investisseurs en capital-risque. Le dernier financement d’une valeur de 5 millions $ obtenu en octobre 2021 auprès de l’égyptien Fawry et d’autres structures d’investissements est le premier du genre après la levée des sanctions économiques contre le pays en 2020.
Malgré les défis persistants liés au genre auxquels sont confrontées les entrepreneures au Soudan, Tarneem Saeed est décidée à aller bien plus loin dans le développement d’Alsoug. La femme d’affaires prépare déjà son entrée dans la finance électronique à travers un système national de paiement qui permettra des transactions rapides, faciles et sûres pour tous les Soudanais(es).
Aïsha Moyouzame
Détentrice d’un doctorat en santé publique et systèmes de santé, l’Ougandaise a réussi à étendre la présence de sa Start-up dans quatre pays d’Afrique en moins de 2 ans. Plus que jamais engagée à améliorer la santé sexuelle et reproductive sur le continent, elle vise aussi un meilleur accès des populations à des soins plus spécialisés.
Margaret Mutumba est une innovatrice technologique spécialisée dans le domaine de la santé. Elle a grandi en Ouganda, avant de s’envoler en 2004 pour l’Angleterre, puis le Canada bien plus tard pour continuer ses études. Ses vingt années d’apprentissage et d’expérience professionnelle acquises dans le secteur de la santé reproductive, elle a décidé de les investir dans l'accès aux soins de fertilité en Afrique. C’est ainsi qu’elle a créé la Start-up MedAtlas en 2020, grâce à un financement de 5000 $ accordé par le Concept Grad Fund de l’université de Waterloo au Canada où elle étudiait en vue d’obtenir un doctorat en santé publique et systèmes de santé.
L’idée de créer MedAtlas est née suite aux difficultés des populations pour accéder aux soins de fertilité, constatées sur le terrain par Margaret Mutumba lors de ses fonctions comme directrice des opérations puis directrice générale du Women's Hospital International and Fertility Centre de Kampala, en Ouganda, de 2011 à 2018. Elle a également été consultante séniore pour le SALI International Hospital de Dar es Salaam en Tanzanie et du Kigali IVF and Fertility Centre du Rwanda, de juin à décembre 2015. D’après Margaret Mutumba, 70 millions de personnes sur le continent africain sont touchées par l'infertilité.
MedAtlas est dans son essence une plateforme de télémédecine à travers laquelle les patients peuvent consulter un spécialiste de partout en Afrique. La plateforme a pour objectif de créer un réseau numérique de spécialistes agréés afin de proposer des soins de qualité à des prix accessibles pour la majorité. Margaret Mutumba s’est rendue en Ouganda en 2021 pour achever le développement du prototype. Une fois cette étape terminée, la construction de l’application de santé mobile a été entamée.
Les soins de fertilité fournis à travers MedAtlas prennent en compte aussi bien l’aspect physique que psychologique de la question. La conceptrice estime que l'utilisation de la technologie numérique rend plus pratique les consultations avec des spécialistes étrangers, en plus d’apporter de l’intimité à tout le processus de prise en charge.
En moins de 2 ans de conception, MedAtlas compte déjà une dizaine de médecins desservant quatre pays, notamment l’Ouganda, la Zambie, la Tanzanie et le Rwanda. Margaret Mutumba ne compte pas s'arrêter sur sa lancée. Elle a l’ambition de développer davantage la solution MedAtlas afin qu'elle offre des soins plus spécialisés sur tout le continent. Elle envisage désormais une expansion aux pays d'Afrique de l'Ouest, et d'ajouter 20 médecins supplémentaires à l'équipe.
« Les liens que j'établis grâce à Waterloo et à Concept me permettront d'avoir un impact au niveau international (…) Je veux que MedAtlas crée l'avenir des soins de santé spécialisés en Afrique », conclut-elle.
Aïsha Moyouzame
La fondatrice de Wetech, centre d'innovation focalisé sur les femmes au Cameroun, a été portée au conseil d’administration d’Afrilabs. Elle représentera la communauté francophone dans ce large réseau panafricain des structures d’accompagnement à l’entrepreneuriat tech.
Depuis le 26 octobre 2021, Crescence Elodie Nonga est membre du conseil d’administration d’Afrilabs, le plus large réseau panafricain des structures d’accompagnement à l’entrepreneuriat et à l’innovation, qui regroupe entre autres les incubateurs, les accélérateurs, les coworking spaces. Elle a comme mission de représenter la communauté des structures d’incubation, les accélérateurs francophones au sein de ce réseau, de s’ériger en porte-parole, et défendre leurs intérêts que ce soit en termes d’intérêt financier, d’investissement, d’opportunités et même d’intégration.
Une mission qu’elle aborde avec beaucoup de détermination, auréolée d’un parcours qui en dit long sur sa capacité à aller au-delà de son job description. Crescence Elodie Nonga-Kenla est la fondatrice de Wetech (Women in Entrepreneurship and Technology), centre d'innovation au Cameroun dédié à l’accompagnement des femmes dans l’entrepreneuriat technologique. L’organisation qu’elle a créée en 2019, soutient les femmes en leur offrant des formations aux compétences numériques (codage, conception de sites web, marketing numérique, cybersécurité, impression 3D, et plus.), du mentorat à l’entrepreneuriat, un accès aux ressources et à des opportunités. Tout en étant un incubateur et un accélérateur de Start-up dirigé par les femmes, Wetech développe aussi des solutions digitales innovantes. C'est le cas d'AlertGBV, une plateforme en ligne permettant aux victimes de violences basées sur le genre de s'exprimer anonymement et de trouver de l'assistance en ligne.
Consultante en communication digitale et en entrepreneuriat numérique, EN Group, son entreprise de branding et de communication digitale, accompagne les particuliers, entreprises et organisations pour le développement de leurs activités en ligne. La structure a déjà formé plus de 500 jeunes et femmes à la communication digitale et à l'entrepreneuriat numérique à travers des programmes initiés par des organisations régionales et internationales.
Des initiatives qui ont été récompensées à plusieurs reprises, à l’image du prix de « Meilleur Entrepreneur Social » et de « Meilleur Rôle Modèle ». En 2018, elle compte parmi les femmes sélectionnées au programme TechWomen, initié par le gouvernement américain pour les femmes leaders dans les STEM (Sciences, techniques, ingénierie et mathématiques). Ce programme lui permet de suivre une formation, aux Etats-Unis, à la Silicon Valley en Californie. En 2019, elle figure parmi les gagnantes du Prix « Africa Code » organisé par l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), le Ministre de la Jeunesse et des Sports égyptiens et Microsoft.
Tout est pourtant parti d’un simple blog lifestyle camerounais qu’elle a créé en 2013, « Les Marches d'Elodie » où elle partageait des retours d'expériences sur le style de vie au Cameroun. Aujourd’hui, après ce parcours dense, Crescence Elodie a encore la tête pleine d’ambitions. Elle rêve de contribuer au développement des écosystèmes entrepreneuriaux, innovants et technologiques en Afrique, particulièrement en Afrique francophone et au Cameroun.
Ruben Tchounyabe
Pour répondre au faible taux de bancarisation au sein de la population égyptienne, Mounir Nakhla et Ahmed Mohsen ont créé MNT-Halan. La start-up propose une application unique pour effectuer diverses transactions financières et services en ligne. La solution, déjà adoptée par plus d’un million d’utilisateurs en Afrique, s’ouvre à de nouveaux marchés cette année.
En 2022, les égyptiens Mounir Nakhla et Ahmed Mohsen projettent une expansion africaine et asiatique de la Fintech MNT-Halan dont ils sont respectivement président-directeur général et directeur technique. Les moyens financiers, pour un tel investissement, ils l’ont obtenu en septembre 2021 à travers la levée de 120 millions $ effectuée auprès d’investisseurs internationaux à l’instar d’Apis Growth Fund II, Development Partners International (DPI), Lorax Capital Partners, Middle East Venture Partners, Endeavour Catalyst et Disruptech.
Il y a pourtant trois ans, rien ne laissait présager leur succès dans le segment de la finance électronique. Mounir Nakhla et Ahmed Mohsen ont en effet démarré leur collaboration en co-fondant en novembre 2017 la Start-up Halan, spécialisée dans les services de réservation de véhicules à deux et trois roues et la livraison pour les communautés villageoises et éloignées. L’activité s’est révélée très porteuse au regard du volume de fonds obtenus d’investisseurs – 23,5 millions $ – et d’engagements enregistrés. En septembre 2020, l’application Halan, déjà présente dans 25 villes en Egypte et au Soudan, avait déjà été téléchargée près de 2,45 millions de fois avec près de 890 000 utilisateurs. Elle a suscité la volonté des deux partenaires à investir davantage pour les Egyptiens, notamment les non-bancarisés qui représentent encore 70% de la population selon Oxford Business Group dans son rapport « Egypt Financial Services. Covid-19 Recovery Roadmap ». En octobre 2019, Halan a donc entamé sa migration vers le segment de la finance digitale.
Pendant 18 mois, les techniciens de la Start-up ont développé Neuron, logiciel propriétaire de traitement des paiements et de prêts qui utilise l'apprentissage automatique et l'intelligence artificielle pour prédire le comportement des consommateurs. En juin 2021, grâce à un partenariat stratégique signé avec MTN BV, société néerlandaise spécialisée dans les services de micro-paiements, Halan a finalisé sa transformation en Fintech. Le succès a été immédiat pour la nouvelle entité baptisée MNT-Halan qui a acquis au passage des licences de micro-finance et de nano-finance auprès de l'autorité de régulation financière ainsi qu'une licence de portefeuille électronique de la banque centrale.
« En moins de trois mois, MNT-Halan a atteint un taux d'exécution de 100 millions de livres égyptiennes (6,37 millions de dollars) en émissions mensuelles de BNPL [Buy now pay later] et de crédit à la consommation », révèle Mounir Nakhla.
Sur Halan qui propose désormais des services de covoiturage, e-commerce et financiers, les consommateurs peuvent, entre autres, acheter des biens et services, souscrire à des prêts, régler leurs factures de téléphonie mobile et de services publics. La société vise jusqu’à 10 millions d'utilisateurs actifs, et prévoit une augmentation de son portefeuille de prêts à des milliards de dollars.
Avec les nouveaux fonds en leur possession, Mounir Nakhla et Ahmed Mohsen se donnent pour objectif de faire de MNT-Halan le futur géant de l’e-paiement en Afrique et au-delà par le biais d’une seule solution numérique. « Ce que nous allons faire sera révolutionnaire, je le crois. Nous avons la portée, la technologie et la capacité de nous développer », estime Mounir Nakhla.
Aïsha Moyouzame
Au Malawi, seulement 11% de la population a accès à un réseau électrique fiable, ce qui constitue un obstacle à la productivité, notamment dans les zones rurales. Comme solution, l’entrepreneur Martin Masiya mise sur le solaire avec sa start-up Sollys Energy.
Sollys Energy, entreprise évoluant dans le secteur des énergies alternatives, commercialise des lanternes et des systèmes solaires domestiques avec des conditions de paiement flexibles. Sa clientèle cible, ce sont les populations des zones semi-urbaines et rurales qui n'ont pas accès à une électricité fiable et abordable. Son modèle économique est basé sur un paiement échelonné.
Parmi ses produits, le WOWSolar 60, avec pour caractéristique principale une capacité de mise à niveau évolutive permettant d’utiliser le même contrôleur et les mêmes ampoules pour faire fonctionner de nombreux appareils. Autre produit, les lampes solaires "Pay-As-You-Go’’, qui se différencient des lanternes solaires standards généralement vendues en espèces ou en prêt et qui nécessitent que les agents commerciaux collectent physiquement les paiements des clients.
Martin Masiya, 21 ans, est le fondateur de Sollys Energy. Reconnu comme l'un des jeunes entrepreneurs africains dans le domaine des énergies renouvelables, il a participé à de nombreux événements mondiaux, dont le tout premier Forum des jeunes organisé par l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) à Abu Dhabi, en janvier 2020. Très impliqué dans des organismes étrangers de développement, il fournit des recommandations politiques dans l'énergie à diverses plateformes telles que le groupe UE-Afrique, le Youth Sustainable Energy Hub et le Global Centre for Adaptation.
Dans les zones rurales et semi-urbaines du Malawi, une grande majorité des ménages, des écoles, des entreprises et des établissements de santé n'ont pas accès à une électricité fiable, et la plupart fonctionnent sans électricité du tout. D’après les statistiques nationales, seuls 11% des Malawites ont accès au réseau électrique local. En conséquence, près de 15 millions de personnes perdent leur chance d'avoir un meilleur niveau de vie et des opportunités économiques qui pourraient les sortir de la pauvreté.
Des recherches montrent que le manque d'accès à l'électricité est un énorme obstacle à la productivité. En fournissant des appareils solaires abordables aux ménages à faibles revenus, les communautés seront en mesure de produire davantage et de générer des revenus supplémentaires. La mission de Sollys Energy est de mettre fin à la pauvreté énergétique au Malawi.
A ce jour, Sollys Energy compte une douzaine de points de vente dans le pays. Elle a déjà servi environ 1 000 personnes et a créé 13 emplois. A l’avenir, Martin Masiya ambitionne de faire de sa start-up le plus grand distributeur d'appareils solaires à paiement échelonné d'Afrique australe, couvrant les domaines de l'agriculture, de la santé, de l'éducation et de l'énergie solaire à usage productif.
Aïsha Moyouzame
Le Tunisien Achraf Ammar a conçu un système révolutionnaire de gestion des files d’attente. Sa start-up, Liberrex, s’est donné pour mission de faire en sorte que les entreprises et les professionnels bookent leurs rendez-vous en ligne pour une meilleure expérience client et optimiser leurs services.
Liberrex fournit une solution basée sur la technologie du cloud pour la gestion des flux de clients. Elle permet aux fournisseurs de services d'automatiser la réservation et la prise de décisions en file d'attente, et propose également une solution mobile aux clients pour leur permettre de joindre les files d'attente et de réserver en ligne. La start-up aide les prestataires de services à gérer les réservations, les commentaires des clients, et à créer une base de données clients.
Achraf Ammar a eu l’idée de créer une start-up après une mauvaise expérience chez un orthodontiste en Tunisie.
« Je me suis toujours assuré de prendre rendez-vous avec l'orthodontiste à une heure précise. Mais malheureusement, je devais attendre des heures chaque fois, et j’étais obligé d'attendre dans une salle pour sécuriser mon rang dans la file d'attente. J’étais très frustré, car ayant un travail à plein temps au Royaume-Uni, je voulais passer ce temps perdu avec mes amis et ma famille quand je revenais en Tunisie », a-t-il confié.
Achraf Ammar décide de trouver une alternative à la désagréable expérience de la file d’attente, et c’est à ce moment que Liberrex nait, en avril 2017.
Dans les hôpitaux, espaces de beauté, services administratifs, ou au cours des grands événements, l’inactivité pendant l’attente peut être difficile à vivre. Selon le professeur Américain Richard Larson du Massachussetts Institute of Technology, nous passons jusqu’à 2 années dans les files d’attente, un temps qui pourrait être mieux utilisé, voire, rentabilisé. C’est dans ce contexte que les nouvelles technologies proposant des sites en ligne, applications, messageries et autres solutions de procédure en ligne proposent de réduire le temps de l’attente dans les différents services, et d’améliorer l’expérience client.
Une solution technologique de gestion de files d’attente permet aussi aux prestataires de service de gérer plus de clients. Le temps nécessaire aux rendez-vous professionnels peut être converti en profit pour leurs entreprises. Parallèlement, cela permet aux clients de s’occuper à d’autres activités.
« Liberrex aide le client à s'inscrire sur des listes d'attente à distance. Ceci l’aide à utiliser son temps comme il le souhaite au lieu d'être obligé de s'asseoir dans une salle d'attente ou de sécuriser son rang dans la file d'attente », a ajouté Achraf Ammar.
Toutefois, les logiciels de file d’attente comme celui proposé par Liberrex, doivent souvent évoluer avec la concurrence parmi les grandes entreprises, qui offrent elles-mêmes à leurs clientèles des plateformes de réservation. En outre, les réservations en ligne nécessitant des connaissances basiques en ce qui concerne les nouvelles technologies, cela peut compliquer l’accès aux services pour les personnes âgées ou celles vivant dans les milieux défavorisés. Selon une opinion émise sur le média Le Temps, ces technologies arrivent à un moment où il est plus facile de gérer la file d’attente, les smartphones permettant de se distraire et d’échapper à l’ennui.
La solution serait ainsi mieux adaptée aux professionnels ayant des journées chargées ou aux personnes en situation d’urgence. La pandémie de Covid-19 impliquant des mesures barrières, Liberrex a été particulièrement active en offrant ses services aux hôpitaux lors de la période de confinement. Un travail qui lui a valu la reconnaissance du ministère des TIC en Tunisie. Elle a également collaboré avec le ministère de la Défense.
Pour diversifier sa clientèle, Liberrex s’est internationalisée et offre depuis peu ses services au Royaume-Uni. Le 27 janvier 2021, elle a été sélectionnée pour la 3ème édition d’Orange Fab Tunisie, un accompagnement qui devrait permettre à Achraf Ammar de nouer des partenariats stratégiques pour le développement de ses activités.
Aïsha Moyouzame
Depuis quelques années, la technologie s’impose de plus en plus comme l’alternative pour régler plusieurs problèmes dans différents secteurs d’activité. C’est dans cette optique qu’une start-up nigériane a mis en place une solution.
Au Nigeria, la start-up Koniku, fondée en 2017 par Oshiorenoya Agabi (photo), a développé Konikore, un appareil combinant les cellules informatiques et les neurones biologiques vivants pour donner aux ordinateurs le pouvoir de détecter les odeurs.
Cet appareil a permis à la start-up de conclure en 2020, un accord avec le constructeur aéronautique Airbus pour développer des solutions de sécurité aérienne permettant de détecter les risques biologiques et de repérer les menaces chimiques et explosives.
Konikore, basé sur l’Intelligence artificielle (IA) et le machine learning, intègre une connectivité Bluetooth et a besoin, apprend-on, de cinq secondes pour détecter une odeur. Il a été mis au point à la base pour détecter les maladies en analysant les composés organiques volatils que le corps humain dégage. Dans le cadre des menaces explosives, l’appareil peut être entrainé à détecter des matières explosives comme le triperoxyde de triacétone (TATP), entre autres.
Outre la sécurité et la santé, la solution de la start-up peut être utilisée dans plusieurs secteurs d’activité en Afrique. Néanmoins, avec le manque de personnel de santé en Afrique, 0,23 médecin pour 10 000 habitants alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en recommande 23 pour 10 000 habitants, des solutions qui peuvent efficacement aider dans le secteur sanitaire seront des alternatives pour les populations du continent.
Adoni Conrad Quenum
Au Tchad, il y a seulement 2 000 médecins pour près de 17 millions d’habitants. Pour l’entrepreneur et ingénieur Abakar Mahamat, la solution se trouve dans les nouvelles technologies, avec sa plateforme e-santé Telemedan.
Telemedan, un outil de consultation en ligne, se présente sous la forme d’une borne médicale tactile dotée d’un logiciel et d’un kit d’objets médicaux. Le système est connecté à Internet pour permettre aux patients de bénéficier de consultations et de suivis médicaux à distance. Le dispositif les connecte à des spécialistes de santé pour des consultations, où qu’ils se trouvent. Il fournit un diagnostic et une ordonnance rédigée par le médecin, qui pourra être imprimée via la borne.
Abakar Mahamat, 23 ans, est le concepteur de Telemedan. Ce jeune ingénieur n’en est pas à son coup d’essai. Il a commencé dans l’entreprenariat avec « Kalakooka Games », un studio de développement de jeux mobiles pour Android, puis pendant la pandémie de Covid-19, il fabrique la « Box Nadif », une cabine de désinfection corporelle automatique fonctionnant à l’énergie solaire. Il a eu l’idée d’un outil de consultation à distance après avoir observé la difficulté de la prise en charge spécialisée des personnes nécessiteuses.
Avec une population de 17 millions d’habitants, le Tchad ne compte que 2 000 médecins environ. Ces statistiques sont loin de la norme de l’OMS qui recommande au moins 23 médecins pour 10 000 habitants. Cette situation est particulièrement difficile pour les populations rurales, pour qui l’accès à un hôpital ou un médecin relève du parcours du combattant, certaines effectuant le déplacement vers la capitale N’Djamena.
Disponible en ligne et adapté à toute classe sociale, le système médical virtuel Telemedan vient ainsi réduire les difficultés d’accès à des soins spécialisés de la population tchadienne.
« A travers une vidéoconférence, le médecin consulte son patient, et après diagnostic il procède à un ensemble d’examens qu’il juge nécessaire. Tout ceci, en faisant recours à des dispositifs médicaux essentiels connectés », a précisé le concepteur.
En 2020, le gouvernement tchadien avait annoncé l’instauration de la télémédecine dans les grands hôpitaux, dans le cadre de la coopération Tchad-Espagne. Telemedan pourrait s’inscrire dans les ambitions du pays de combler le manque d’infrastructures médicales.
Aïsha Moyouzame
Samba Sow a fondé SudPay, une start-up numérique de transactions financières au Sénégal. Parmi ses solutions de paiement, l’offre baptisée TownPay, qui a pour objectif d’améliorer le système de collecte de taxes, afin de servir au développement des communes.
Au Sénégal, comme dans plusieurs autres pays africains, la défaillance du système de collecte de taxes est causée par de nombreux facteurs, notamment un contrôle inefficace des recettes collectées, et un système obsolète favorisant les fraudes fiscales. Par ailleurs, on note un manque de transparence dans les opérations et de communication sur l’usage des ressources financières locales collectées.
Pourtant, les taxes sont utiles au gouvernement pour la construction des écoles, des hôpitaux, et l’installation d’infrastructures routières et énergétiques. Pour développer une bonne décentralisation financière dans les collectivités locales, l’entrepreneur Samba Sow a élargi l’offre de sa fintech SudPay, en créant une nouvelle solution baptisée TownPay, spécialisée dans les opérations de paiement de taxes en ligne.
La start-up identifie l’ensemble des contribuables de chaque commune afin d’établir un système organisé de paiements. Après identification, l’argent est débité sur des comptes mobile money avec des cartes conçues par la start-up.
En plus de fiabiliser le paiement des taxes, SudPay a également travaillé à la conception d’une application de suivi budgétaire. L’idée est de permettre aux différentes communes de suivre en temps réel l’évolution leur budget et de mieux organiser sa gestion. La start-up travaille avec des mairies et autres administrations en charge de la fiscalité pour mener à bien les opérations.
Ce 17 octobre, SudPay a été sélectionnée avec 6 autres start-up pour remporter un financement de 670 000 euros octroyés par MEA Seed Challenge d’Orange Ventures, un fonds d’investissement technologique pour les jeunes pousses innovantes.
Aïsha Moyouzame