L’entrepreneur social s’engage pour le développement d’une agriculture africaine appuyée sur les nouvelles technologies. « On peut utiliser des robots ou des tracteurs connectés, ou bien des capteurs qui permettent un contrôle à distance » est-il venu expliquer à la cheffe du gouvernement togolais Victoire Tomégah-Dogbé, la semaine passée.
Né à Kaolak, au Sénégal, au sein d’une famille modeste de 28 enfants, Thione Niang se décrit à la fois comme un « stratège politique, entrepreneur social, auteur, leader communautaire, conférencier international et consultant ». Arrivé aux Etats-Unis en 2000 avec seulement 20 $ en poche, il est aujourd’hui à la tête de six organisations internationales dont Akon Lighting Africa, un projet d’électrification de l’Afrique, ou encore JeufZone Farms, qui veut répondre aux besoins alimentaires de l’Afrique. Grâce à son travail acharné, il a réussi à devenir une célébrité internationale et une source d’inspiration pour la jeune génération africaine.
Sa carrière professionnelle aux Etats-Unis, Thione Niang l’a débutée par des petits métiers. Après quelques mois dans le Bronx à New York, où il travaille dans un restaurant, il déménage à Cleveland où il rejoint le monde politique et travaille dès 2005 comme volontaire pour la campagne municipale du conseiller local démocrate Kevin Conwell. Il devient ensuite directeur adjoint de la campagne du candidat à la mairie Frank Jackson. Bien plus tard, il est directeur de campagne de la députée noire Shirley Smith qui veut devenir Sénatrice. C’est elle qui lui présente le sénateur Barack Obama en 2006, à Columbus.
Deux ans plus tard, Thione Niang devient l’organisateur communautaire pour le Président Barack Obama lors des élections présidentielles de 2008. Il est ensuite nommé co-président national de « gen44 », la 44e initiative de collecte de fonds des jeunes américains, pour la campagne de réélection de 2012 du président.
Panafricain dans l’âme, il a décidé de revenir dans son pays natal en 2014 pour y développer des projets à impact à l’instar de JeufZone Farms qu’il a fondé en 2015. Son objectif, répondre aux besoins agricoles de l'Afrique en développant ce secteur par le biais des nouvelles technologies.
“Réponse de Thione Niang à un expert hollandais qui lui demandait son plan de développement pour l’Afrique sur 3 ans” #Afrique pic.twitter.com/Tm1pQSvuRg
— Ndaya Kankolongo (@lisapongeC) January 30, 2022
JeufZone Farms est spécialisé dans la production, la commercialisation, la conservation et la distribution de produits agricoles. Sur une surface de 75 hectares, les jeunes qu’il encadre pratiquent des activités agricoles, contre 50 % de leurs bénéfices. La structure approvisionne ses propres restaurants au Sénégal, et dispose d’un site Internet pour la livraison. Elle fournit également les outils, formations et les expériences nécessaires aux jeunes qui souhaitent se lancer dans ce secteur.
« Ce n’est pas un travail de pauvre dans des villages sans eau ni électricité qu’il faut absolument quitter pour trouver un job de gardien à Dakar. L’agriculture est noble, elle compte parce qu’elle est la base de notre indépendance économique. C’est elle qui nourrit le pays », affirme-t-il.
Son projet mené avec succès, celui dont l’action rayonne désormais dans de nombreux pays africains et au-delà, a déjà formé plus de 200 jeunes. Pour l’année 2022, le quadragénaire envisage de conquérir le marché togolais, où il entend développer l’agriculture et intervenir dans plusieurs autres domaines. Il a échangé à cet effet jeudi 3 février avec le Premier ministre togolais Victoire Tomégah-Dogbé. « La spécificité, c’est que l’on peut utiliser des robots ou des tracteurs connectés, ou bien des capteurs qui permettent un contrôle à distance pour éviter les déplacements sur les grandes exploitations dans le domaine agricole, par exemple. Nous allons voir dans quelles mesures ça peut se faire au Togo », a-t-il expliqué.
Aïsha Moyouzame
Diplômé de l’université d’Oxford Brookes au Royaume-Uni, l’entrepreneur d’origine ghanéenne Danny Manu est connu pour avoir conçu myManu, des oreillettes avec traduction intégrée. Pour 2022, il annonce le lancement de Titan, le premier modèle d’écouteurs connectés à la 4G.
Danny Manu, entrepreneur britannico-ghanéen, se décrit comme « un ingénieur très ambitieux et travailleur qui s'efforce de développer des solutions susceptibles de changer la vie des gens ». Agé de 33 ans, le diplômé de l’université d’Oxford Brookes est né au Royaume-Uni de parents ghanéens. Il a travaillé auparavant pour les entreprises Quanta Networks Inc. et Medybird avant de se lancer dans l’entrepreneuriat en 2014, en fondant sa start-up MyManu, sur fonds propres.
Pour l’année 2022, Danny Manu a annoncé le lancement de Titan, les premières oreillettes connectées à la 4G, lors du CES (Consumer Electronic Show) de Las Vegas. Les oreillettes Titan, équipées d'une eSIM, permettent d’émettre et de recevoir des appels indépendamment du smartphone.
Elles ont la capacité de garder l'utilisateur en contact et connecté via les données cellulaires. Elles peuvent être contrôlées par une interface vocale, ce qui évite d'avoir recours à un écran ou à des boutons de commande. « Il existe de nombreuses situations dans lesquelles vous ne voulez pas emporter votre téléphone ou vous ne pouvez pas l'avoir sur vous, mais vous voulez quand même rester connecté. Titan résout ce problème », assure-t-il.
La technologie de Titan établit de nouvelles normes en matière de fiabilité et de sécurité des réseaux, les écouteurs utilisant les données cellulaires grâce à la carte eSIM qu'ils contiennent. Pour Danny Manu, cette nouvelle invention pourrait progressivement rendre les téléphones obsolètes. « Il s'agit d'une véritable percée pour l'industrie de la téléphonie, et cela va bouleverser la façon dont nous pouvons communiquer en utilisant la technologie en général. Disposer d'un appareil qui ne nécessite ni le toucher ni la vue pour fonctionner, c'est enfin éloigner la technologie de cette dépendance aux écrans dont souffre le consommateur d'aujourd'hui et c'est un pas dans la bonne direction pour une technologie plus accessible », explique-t-il.
L’idée de créer Titan est née de son ambition d’offrir aux populations un moyen de rester connectées sans avoir recours aux appareils mobiles. La technologie peut également s'avérer utile pour les personnes avec un handicap visuel.
Danny Manu n’est pas à sa première innovation en matière de communication mobile. Il est connu pour avoir conçu, en 2014, MyManu Click, les premiers écouteurs dotés d’un système de traduction intégré et capables de traduire 40 langues en temps réel, une technologie qu’on retrouve également dans le nouveau modèle Titan. Plusieurs fois primé pour ses innovations, Danny Manu a été reconnu par Google pour ses contributions à la science, aux arts et à la culture. Ses inventions ont acquis une grande popularité aux États-Unis, en Europe et en Asie, qui sont les principaux marchés de la start-up MyManu.
Aïsha Moyouzame
Fondé il y a deux ans, Chari.ma a atteint une valorisation de 100 millions $ en janvier dernier. La start-up est aujourd’hui au cœur de plusieurs projets de développement, soutenue par des investisseurs de haut calibre.
Sophia Alj (photo, à gauche) et Ismael Belkhayat (photo, à droite), cofondateurs de la start-up Chari.ma, ont été désignés « Entrepreneurs Endeavor » lors de la sélection internationale du jury qui s’est tenue du 24 au 26 janvier 2022. Cette consécration attribuée par Endeavor Global, une communauté mondiale d’entrepreneurs à fort impact, est le résultat du succès qu’enregistre leur service de centrale d’achat numérique pour commerçant de proximité, du développement à fort potentiel dans lequel la start-up est engagée et de leur disponibilité à s’engager à partager leurs connaissances et leurs expériences avec d'autres entrepreneurs.
Fondée en janvier 2020, Chari.ma a enregistré de nombreux succès au cours des deux dernières années. En décembre 2020, elle revendiquait déjà le traitement de près de 2,5 millions $ de valeur de commande par mois. Le même mois, elle a remporté le Middle East Africa Seed Challenge organisé par Orange Ventures. L’année qui a suivi, en août, elle a acquis l'application le carnet de crédit sur mobile Karny.ma. Elle a ensuite levé 5 millions $ au cours d’un tour de table dirigé par Rocket Internet, Global Founders et P1 Ventures en octobre 2021.
En janvier 2022, elle a réussi une nouvelle levée de fonds lors d’une opération menée par Khwarizmi Ventures, Air Angels (Airbnb Alumni Investors) et Afri Mobility. Plug and Play, Combinateur Y, Village Capital / Fondation MetLife, Orange Ventures, Air Angels, SPE Capital, Pincus Private Equity, Reflect Ventures, la famille Chandaria, Michael Lahyani (PDG et fondateur de Propertyfinder et la société de gestion d’une université américaine Ivy League) y ont pris part. Avec cet argent, Chari.ma veut se lancer dans le segment du crédit à la consommation et pousser plus loin son expansion africaine.
En devenant « Entrepreneurs Endeavor », Sophia Alj et Ismael Belkhayat ont une opportunité de réaliser ces ambitions. Leur distinction leur donne « accès à des services de soutien complets, stratégiques et mondiaux, y compris des présentations à des mentors d'affaires locaux et internationaux, des investisseurs et des bénévoles de sociétés de conseil du Fortune 500 qui les aideront à répondre à leurs besoins clés », indique Endeavor Global.
Cette année, Sophia Alj et Ismael Belkhayat sont les deux seuls entrepreneurs africains sur les douze sélectionnés par Endeavor Global dans sept marchés au niveau mondial que sont le Vietnam, le Maroc, la Bulgarie, le Brésil, le Mexique, les Emirats arabes unis et la Jordanie.
Muriel Edjo
Lire aussi : Le marocain Chari.ma souhaite se renforcer avec la digitalisation des prêts à la consommation
Ecolia Labs jouit aujourd’hui de la confiance de plusieurs acteurs du secteur numérique. Elle revendique plus de 1 000 jeunes formés aux compétences numériques, 500 entrepreneurs pris sous mentorat, 30 start-up accompagnées.
Lancée en 2014, Ecolia Labs est une structure d’accompagnement à l’entrepreneuriat innovant (SAEI). C’est une idée de l’ingénieur informatique Yves Cédric Ntsama (photo). C’est le fruit d’une expérience personnelle, alors qu’il était employé à l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) de 2013 à 2014. Piqué par la fibre entrepreneuriale, il commence à fréquenter des espaces de travail partagés (coworking space) où il rencontre d'autres jeunes porteurs d'idées ou de projets qui rencontrent des défis similaires aux siens.
« Le fait de me connecter à ces jeunes, partager mes idées et mes difficultés, mais surtout m'inspirer de leurs parcours et de leurs expériences, m'a permis d'évoluer dans mes projets ; j'ai compris l'importance de ce type d'espace et son impact dans le développement et la réussite des projets portés par des jeunes », raconte Yves Cédric Ntsama. Ainsi naît l'incubateur Ecolia Labs. Pour améliorer son expertise en accompagnement de porteurs de projets innovants, le jeune tech entrepreneur camerounais retourne se former. Il obtient en 2015 un diplôme de l’université de Lille en recherche pour l’éducation numérique.
A ses débuts, l’écosystème créé par Yves Cédric Ntsama est constitué d’un incubateur de start-up pour l’accompagnement personnalisé des jeunes dans la création et la croissance de leur entreprise ; un Tech Hub dédié au développement des compétences digitales ; un espace de coworking pour fédérer les énergies et s’améliorer réciproquement ; un club de programmation pour apprendre aux jeunes de 6 à 16 ans comment coder, créer un site Web, une application ; enfin un centre de recherche en éducation numérique axé sur le développement de solutions et d’approches pédagogiques innovantes adaptables dans le système éducatif national.
Ecolia Labs a évolué au fil du temps, suscitant en parallèle la confiance de plusieurs acteurs intéressés par le développement du numérique. Orange Cameroun lui a déjà confié plusieurs missions comme l’organisation du Hackathon ODC Code Week ou encore la formation de jeune au codage. Il y a aussi le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour qui l’incubateur a organisé un atelier de renforcement de capacités pour les incubateurs locaux. En 2018, Ecolia Labs rejoint la communauté Afric'innov, un réseau de structures d’accompagnement à l’entrepreneuriat innovant basé à Dakar au Sénégal.
Aujourd’hui, l’incubateur propose de nouveaux services parmi lesquels la pré-incubation, la formation aux technologies émergentes ou encore l’organisation de hackathons. Depuis 2020, Ecolia Labs travaille sur son projet de bibliothèque pour entrepreneurs (BookLabs), avec l’appui financier de l’ambassade des Etats-unis, pour stimuler la créativité chez les jeunes en s'inspirant du parcours et des expériences des plus grands entrepreneurs du monde.
Avec le développement de nouvelles technologies, Ecolia Labs fait aussi de l’intelligence artificielle l’un de ses nouveaux centres d’intérêt. A ce jour, le centre d’accompagnement à l’innovation technologique revendique plus de 1000 jeunes formés aux compétences du numérique, plus de 500 entrepreneurs formés et pris sous mentorat, plus de 30 start-up accompagnées.
Ruben Tchounyabe
La Tunisie figure dans le top 5 des nations africaines les mieux préparées en matière de gouvernance électronique, la base de données interactive UNeGovKB des Nations unies. Cependant des faiblesses demeurent. Idaraty veut y répondre.
A travers son site Internet Idaraty.tn, Ahmed Zoghlami est aujourd’hui une référence en matière d’orientation administrative en Tunisie. Il fournit aux usagers une aide pour plus de 1 800 procédures dans près de 3 500 administrations publiques. Sa plateforme lui a été inspirée en 2020 alors que la pandémie gagne en intensité à travers le monde. Des mesures sanitaires restrictives sont prises et les voyageurs venant en Tunisie peinent à trouver la bonne information malgré les mesures prises par le gouvernement. En août, Idaraty.tn est lancée.
« Nous avons résumé les papiers nécessaires à présenter à l’aéroport sur le portail. Chose, que l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes n’a pas réussi à communiquer convenablement… Les informations précises qu’on fournissait sur le portail ont intéressé 10 000 internautes. Un score record, qui nous a révélé qu’on devrait développer cette piste, très utile pour les utilisateurs », relate Ahmed Zoghlami.
Détenteur d’une licence fondamentale en science de l’informatique de l’université de Carthage depuis 2013, le jeune Tunisien lance Idaraty fort d’une dizaine d’années d’expérience professionnelle acquise dans la communication, la gestion de contenu, les technologies numériques. Le service à valeur ajoutée qu’il offre contribue à accéder à la bonne information depuis le confort de chez soi et à passer moins de temps dans les bureaux de l'administration publique lorsque l’on vient introduire sa demande de service.
Quelques mois après son lancement, Idaraty.tn a suscité un grand intérêt des populations qui l’ont adopté rapidement. Aujourd’hui, près de 350 000 visiteurs ont déjà été accompagnés par le portail, qui traduit même les différentes démarches administratives proposées dans les dialectes locaux. Pour Ahmed Zoghlami, « il s’agit de faciliter aussi le numérique pour la population, et de contribuer à la transformation digitale dans le pays ».
Outre les procédures administratives, Idaraty.tn permet également de se renseigner sur plusieurs autres services comme le dépistage du coronavirus ou encore les mesures sanitaires spéciales Covid-19 pour le retour des Tunisiens résidant à l’étranger. Elle intègre également un calendrier pour différents évènements fiscaux et sociaux qui touchent les personnes physiques et morales comme les dates de paiement des vignettes fiscales et de déclaration d'impôt pour les personnes physiques et morales, les fêtes religieuses, les jours fériés, etc.
Aïsha Moyouzame
Alors que l’entreprise qu’il représente – premier écosystème blockchain et première bourse de crypto-monnaies au monde– négocie déjà jusqu’à 76 milliards $ par jour, son directeur Afrique souhaite que cette croissance profite également aux populations du continent.
Pour Emmanuel Babalola, 2022 est une année de défis. Le directeur Afrique de Binance, plateforme mondiale d'échange de crypto-monnaies, veut s’y consacrer à généraliser l’adoption des crypto-monnaies en Afrique. Dans un contexte où la perception des monnaies virtuelles est encore empreinte de méfiance, la tâche du Nigérian de 27 ans ne s’annonce pas de tout repos. Mais il est déterminé à y arriver.
L’ex-directeur général de Binance Nigeria, porté à la tête de la division africaine de l’entreprise en 2021, compte accentuer les campagnes de sensibilisations et des formations sur l’utilité des monnaies virtuelles. Il a déjà contribué à de nombreuses initiatives en matière d'éducation, en l’occurrence Binance Academy et Binance Masterclass. L’objectif de ces programmes est d’enseigner aux Africains les principes fondamentaux des crypto-monnaies, comment identifier les escroqueries et protéger leur aventure dans cette monnaie que beaucoup découvrent encore.
« Notre priorité absolue est la sécurité des utilisateurs, c'est pourquoi nous avons lancé notre initiative d'éducation - pour enseigner les principes de base de la cryptographie, expliquer les cas d'utilisation quotidiens et garantir que les utilisateurs savent comment éviter les escroqueries. Nous avons également lancé une campagne appelée My Crypto Life, une initiative qui met en lumière d'incroyables histoires de crypto de personnes du monde entier, montrant comment la cryptomonnaie peut être utilisée par les gens ordinaires », explique Emmannuel Babalola.
Le travail qu’il a exécuté jusqu’ici porte déjà ses fruits. En Afrique, le volume d'échange des utilisateurs africains sur la plateforme Binance a augmenté de 589 %, assure-t-il. Ce chiffre prometteur est pour lui, un moyen de convaincre les sceptiques, inquiets de la fraude, de la fuite des capitaux et des dommages environnementaux liés au bitcoin.
Sous sa direction, la Binance Masterclass estime avoir fourni des ressources éducatives à plus de 350 000 Africains en 2021. D’après lui, Binance créé l'infrastructure éducative dont les Africains ont besoin pour être financièrement libres et informés. Pour attirer plus d’utilisateurs, la plateforme mondiale d’actifs numériques multiplie les actions sur le continent, devenant officiellement un des sponsors de la 33e édition de la Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN) le 9 janvier dernier.
Depuis 2020, les divers programmes de Binance auraient ainsi déjà profité à plus de 541 000 Africains. Le nouveau partenariat avec la CAN, qui est l’un des événements les plus médiatisés du continent, offre une opportunité à Emmanuel Babalola de toucher 160 pays et une audience avoisinant les 300 millions de personnes. Il estime « qu’une plus grande adoption de la blockchain ouvre la porte à davantage d'opportunités pour de nombreuses entreprises de développer encore plus d'applications basées sur la blockchain et de créer plus d'opportunités d'emploi ».
Aïsha Moyouzame
Le nouveau défi qu’elle doit relever contribuera à une nette amélioration du cadre de collaboration entre les tribunaux, avocats, auxiliaires de justice. Une tâche qu'elle prend très à coeur.
En décembre 2021, le gouvernement marocain a nommé Samia Chakri (photo) au poste de directrice des études, de la coopération et de la modernisation au sein du ministère de la Justice. Du haut de sa vingtaine d’années d’expérience en management, conduite du changement, alignement stratégique des systèmes d’information et transformation digitale de l’administration, elle prend les commandes du chantier prioritaire qu’est la numérisation des services judiciaires.
Passionnée par l’informatique depuis toujours, c’est un rêve qui se réalise pour cette ingénieure analyste des systèmes d’information. « Durant des années, j’avais comme plan de carrière de travailler dans l’informatique. C’était une évidence, même si je n’ai pas tout de suite plongé dedans », confie-t-elle à Medias24.
Avant sa nouvelle fonction, Samia Chakri a contribué à la réforme digitale de l’administration en participant à l’élaboration de textes juridiques, dont le projet de loi sur l’administration numérique, ou encore la loi 61-16 relative à la création de l’Agence de développement du digital. Elle a supervisé la mise en œuvre de la stratégie Maroc numérique 2013, et a activement pris part aux propositions relatives à la transformation digitale de l’administration publique au Maroc. En 2020, elle a également participé à l’élaboration de plusieurs autres projets de numérisation du gouvernement.
Les défis qui l’attendent au sein du ministère marocain de la Justice sont nombreux. A peine nommée, elle travaille déjà sur divers projets, notamment la digitalisation des services juridiques au profit des usagers, des citoyens et des entreprises. Dans un premier temps, il s’agira de faciliter les démarches des citoyens dans les tribunaux. Il sera également question de permettre aux avocats et travailleurs des structures juridiques de numériser leurs activités. « La police, la gendarmerie, la douane, il faut les satisfaire. C’est pourquoi nous commençons progressivement en donnant la priorité aux usagers », précise-t-elle.
Avant d’être envoyée au ministère de la Justice, Samia Chakri a servi pendant treize ans au ministère de la Santé ; cinq ans au ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Economie verte et numérique, puis deux ans environ au ministère des Finances.
Aïsha Moyouzame
II fait partie des premiers entrepreneurs dans son domaine à lever plus de 3 millions EUR en Afrique francophone. Le risque pris en 2015 d'abandonner une vie confortable en France pour investir dans la finance digitale au pays est loin d’être un regret.
Avec son Master en Finance et une expérience professionnelle d’une dizaine d'années affûtée dans le secteur bancaire et financier en France, Serge Boupda (photo) est retourné au Cameroun pour participer au développement numérique de l’écosystème financier. En 2015, il a lancé Diool, une start-up qui réunit plusieurs services de paiement financiers sur une même plateforme numérique. Elle enregistre actuellement plus de 2 500 commerçants qui ont effectué des transactions d’une valeur d’environ 120 millions $ au cours des six dernières années.
Lorsqu’il est rentré au Cameroun, Serge Boupda a constaté que les commerçants préféraient être payés en espèces. D’après lui, la raison derrière ce choix n’était pas la résistance à d’autres formes de paiement que les billets de banque, mais plutôt un problème d’ordre technique. En effet pour un commerçant, le point en fin de journée d'un grand nombre de paiements émis via une variété de services d'argent mobile, ainsi que par des formes de liquidités telles que les billets de banque et les pièces de monnaie, les chèques et d'autres types d'outils est un processus très complexe et chronophage, d'autant plus que le risque de faire des erreurs est élevé lorsque les chiffres indiqués sont importants.
Avec Diool, qui réunit tout en un seul point, il a voulu améliorer la comptabilité des commerçants. La plateforme leur permet de payer leurs fournisseurs ou d'être payés par les clients, quel que soit le moyen de paiement utilisé par ces derniers. Elle propose aussi des services de revente de produits de consommation, et le règlement de factures.
En février 2021, l’entrepreneur a mené avec succès un tour de table de 3,5 millions d'euros par le biais d’une opération dirigée par la holding diversifiée Lundin Group, avec la participation d’actionnaires de cet agrégateur de services financiers. Cet investissement a fait de Diool l’une des start-up fintech les mieux financées d'Afrique francophone. Une première victoire pour Serge Boupda qui en attend d’autres.
Lui qui envisage désormais l'avenir avec beaucoup d'optimisme, déploie actuellement son service à travers le Cameroun et rêve de conquérir l'Afrique de l'Ouest dans les prochaines années. Pour y parvenir, il travaille à l’amélioration des fonctionnalités de la plateforme et à nouer des accords de partenariat avec des entreprises de télécommunication, les institutions financières partenaires, et à se conformer à la réglementation locale.
Aïsha Moyouzame
Son idée est née de sa propre expérience de malade en France. Lauréat du Challenge App Afrique 2020 organisé par RFI, le service qui est déjà disponible au Mali couve une expansion à l’échelle du continent.
Le mardi 18 janvier, Amara Diawara (photo) a annoncé un partenariat avec Synapse Medicine, entreprise française de logiciels de santé qui permettra à la start-up Afriqcare, dont il est co-fondateur aux côtés de Mariam Coulibaly, d'améliorer davantage les services fournis aux populations.
A travers sa plateforme destinée aux professionnels de la santé et aux patients, le tech entrepreneur, détenteur d’un doctorat d’Etat en médecine de l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry, veut révolutionner l’accès aux soins de santé dans son pays la Guinée. Le reste de l’Afrique de l’Ouest est également sa cible.
Afriqcare permet la prise de rendez-vous en ligne, la téléconsultation, la téléexpertise, tout en donnant aux médecins l'accès au dossier médical du patient grâce à un livret de santé et à un carnet de vaccination électronique. Avec environ 37 spécialités médicales recensées actuellement sur sa plateforme, Afriqcare est déjà disponible à Conakry en Guinée et à Bamako au Mali.
La solution numérique a germé dans l’esprit d’Amara Diawara alors qu’il suivait des soins pour une tumeur au poumon en France où il s’était envolé en 2015 pour faire un master en santé publique, après avoir travaillé à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le cadre de la riposte contre l’épidémie d'Ebola dans son pays. Durant son traitement, il découvre l’utilisation d’outils numériques pour le suivi de soins et veut les appliquer sur le continent africain.
« Je me suis dit qu'il fallait donner aux patients et aux professionnels de santé africains le moyen d'interagir avec des outils numériques. Quand je recevais mes patients, une fois sorti de l'hôpital, je n'avais plus d'informations sur leur parcours. Il fallait que ça change », déplorait-il. En 2020, Afriqcare voit le jour.
En gagnant le prix Challenge App Afrique 2020 de RFI, Amara Diawara a pu bénéficier d'un financement de 15 000 euros. Il expliquait en février 2021, lors de la remise des récompenses, que l’argent servirait à développer une nouvelle version améliorée de l'application Afriqcare.
« Nous allons rendre l'application plus facile d'utilisation, afin qu'elle soit accessible même avec un faible débit d'Internet. La nouvelle version sera également plus fiable et plus sécurisée », pour atteindre l'objectif de devenir leader du secteur de la santé numérique en Afrique francophone d’ici 2025, indiquait-il.
Aïsha Moyouzame
Le jeune entrepreneur numérique a plusieurs fois été primé pour le travail réalisé par son studio d’animation spécialisé dans les jeux vidéo africains. Il ambitionne désormais de porter plus haut les projets développés par d’autres jeunes du continent et y contribuer au rayonnement de l’industrie.
Engagé dans la promotion des cultures africaines, Teddy Kossoko a fondé en 2017 Masseka Game Studio, une start-up qui développe des jeux vidéo qui servent de vitrine aux traditions d’Afrique. Le Centrafricain de 27 ans, installé à Toulouse en France depuis 2012, est aujourd’hui reconnu à l’international pour son travail dans la valorisation du patrimoine africain via les technologies numériques.
L’idée de se lancer dans les jeux vidéo sur mobile lui est venue alors qu’il termine un diplôme en informatique à l’université de Blagnac en 2014. Teddy Kossoko constate que les personnes qui jouent beaucoup aux jeux vidéo acquièrent des connaissances sur des cultures d’ailleurs. C’est ainsi qu’il commence à travailler sur son tout premier jeu, Kissoro Tribal Game, sorti en 2018 et inspiré du Kissoro, un jeu de plateau très populaire en Centrafrique et que l’on retrouve partout sur le continent africain. Pour cette première réalisation, il bénéficie de l’accompagnement du Centre national de recherche scientifique (CNRS) qui met à sa disposition ses ressources documentaires.
En seulement 2 mois, il a été téléchargé par plus de 13 000 personnes dans une vingtaine de pays dans le monde. En plus d’être disponible en 5 langues (français, anglais, japonais, russe, espagnol), il présente de nombreuses fonctionnalités : mode multijoueur, histoires à découvrir, challenges, tutoriels, quêtes et concours gagnants, entre autres.
Avec Masseka Game Studio, Teddy Kossoko, du haut de son diplôme en informatique appliquée à la gestion des entreprises (MIAGE), a remporté de nombreux prix à l’international. Entre autres le « Pitch Your Game » de la Geek Touch à Lyon en 2017, ainsi que le Tongolo Awards organisé la même année par l'association Sewati Tongolo, dans la catégorie Jeux vidéo.
Au-delà des récompenses, Teddy Kossoko a également noué de nombreux partenariats avec des structures internationales, notamment Intouch, une solution de paiement mobile opérant notamment au Sénégal, le CNRS, l’ambassade de Centrafrique en France ou encore BPIFrance.
Ces multiples prix et partenariats offrent aujourd’hui à Teddy Kossoko l’opportunité de préparer des projets plus ambitieux à travers lesquels il souhaite conquérir de nouveaux marchés. Avec son équipe, il travaille sur le développement de nouveaux produits parmi lesquels un jeu de course dénommé Cours Didier ; Georges d’or, un jeu de foot en 3D mettant en scène un jeune homme pauvre qui veut devenir ballon d’or ; ou encore Imani Imanu et la légende des Sonni, un jeu d’aventure en 2D.
Malgré les succès enregistrés depuis le lancement de son projet il y a 4 ans, Teddy Kossoko reconnaît que l’industrie des jeux vidéo reste encore peu développée en Afrique. « Si le marché africain est en devenir, il faut d’abord résoudre les problèmes d’accès à Internet et former les jeunes créateurs afin qu’ils puissent proposer des jeux répondant aux critères internationaux. La place des créateurs africains à l’échelle internationale est aujourd’hui infime, même si les initiatives déployées sont très bonnes », a-t-il affirmé.
Au-delà de ses propres créations, Teddy Kossoko cherche à présent à valoriser les initiatives d’autres studios de jeux vidéo africains à travers la plateforme African Gaming Networks qu’il a créée en 2019. L’idée derrière ce réseau est de faire face aux obstacles propres au secteur, notamment son organisation, les difficultés de formation et de monétisation des jeux vidéo. En plus de référencer les créateurs, elle propose également une cartographie de l’écosystème africain, et permet d’identifier des talents à soutenir financièrement.
Aïsha Moyouzame
En moins de trois années d’existence, la start-up développée par trois jeunes tunisiens affiche des ambitions folles. Après le marché national de Tunisie, puis le Maroc, de nouvelles destinations internationales sont ciblées.
Animés par une volonté de participer activement à la transition numérique en Tunisie, Yassir El Ismaili El Edrissi, Hamza Guesmi et Koussi Aymen ont fondé la start-up Lamma en juin 2020. Initialement spécialisée dans les services de covoiturage, la jeune pousse a vite fait de développer ses prestations dans le Quick Commerce, bien consciente de la rude concurrence qui prévaut dans le secteur tunisien des solutions de transports. Elle capitalise aujourd’hui sur les 15 000 clients fidélisés par son activité de covoiturage.
Le terme de Quick Commerce désigne en effet les activités commerciales de distribution basées sur la promesse d'une livraison effectuée dans un délai très court de l'ordre de 10 à 15 minutes. Les activités relevant du Quick Commerce desservent des zones à forte densité urbaine et s'appuient généralement sur des entrepôts situés en centre-ville. Le Quick commerce peut parfois être opéré à partir d'opération de picking en points de vente traditionnels.
A travers sa plateforme web et mobile, l’argument de vente de Lamma, c’est le temps. La start-up livre aux utilisateurs, principalement répertoriés dans le Grand Tunis, des produits d'épicerie, alimentaires, des soins corporels, des produits électroniques, des articles de mode, etc. Yassir El Ismaili El Edrissi, Hamza Guesmi et Koussi Aymen assurent que la livraison est effectuée en moins de 45 minutes, grâce à de nombreux magasins de relai et son réseau de partenaires. Lamma répond au désir des jeunes Tunisiens d’acheter en ligne et d’entrer en possession de leurs courses sans contrainte de déplacement.
En moins de deux ans, les trois co-fondateurs de Lamma ont réussi à développer leur projet et comptent à ce jour 1000 unités de stockage, travaillent avec plus de 150 commerçants. En fin d’année 2021, ils annonçaient déjà l’ouverture de trois magasins supplémentaires, couvrant ainsi 80 % de la population du Grand Tunis ; et procédaient à l’acquisition de Farm Trust, start-up spécialisée dans l’e-commerce de produits issus de l’agriculture saine et biologique.
Aujourd’hui, les trois associés annoncent l’expansion avec succès de Lamma au Maroc. Une internationalisation rendue possible grâce à un investissement dont le montant demeuré secret a été obtenu auprès d’Orange Ventures en octobre 2021, après leur participation à l'accélérateur Flat6Labs Tunis.
Avec les fonds à leur disposition, les trois compatriotes se projettent bien au-delà de la Tunisie et du Maroc. Ils prévoient de pousser l’expansion de Lamma sur plusieurs autres marchés du continent. Pour Yassir El Ismaili El Edrissi, Lamma est une nouvelle aventure tech loin du secteur des solutions de transports qu’il connait bien. Fondateur de la start-up marocaine Mobilitech et sa marque Taxiii, il avait officiellement cédé l’entreprise le 26 mars 2015 au groupe de Dubaï Careem Networks, propriétaire de l’application de réservation de taxi Careem.
Aïsha Moyouzame
A la tête d’Alsoug, l’avocate de formation a réussi en quelques années à développer une start-up florissante dans un pays frappé par plusieurs années d’embargo international. Elle a désormais l’ambition d’étendre son succès au reste du continent africain.
Après un parcours académique et une carrière professionnelle à l’international, la Soudanaise Tarneem Saeed n’entrevoyait véritablement pas son avenir au Soudan dont l’économie était fragilisée depuis une trentaine d’années par des conflits et un embargo international. Pourtant, elle est aujourd’hui l’une des plus puissantes femmes d’affaires du pays. Elle est la fondatrice d’Alsoug, une start-up qui fournit une plateforme d’e-commerce, une infrastructure de paiement électronique et une branche logistique pour garantir la livraison au dernier kilomètre.
Tarneem Saeed a quitté le Soudan à l'âge de 14 ans pour poursuivre ses études au Canada. Diplômée de la London School of Economics and Political Science (LSE), elle a entamé une carrière professionnelle en tant qu'avocate d'entreprise chez Allen et Overy, un cabinet d'avocats présent dans plus de 60 pays.
En 2014, alors qu’elle est au Soudan pour des affaires personnelles, elle constate à quel point le pays est déconnecté de l'économie numérique. « Les gens et les entreprises n'exploitaient pas toute la puissance de l'internet. Venant de Londres, le Soudan semblait vraiment vide. Ce qui m'a le plus irrité, c'est la difficulté de connaître le prix de n'importe quoi. Il fallait demander à quelqu'un pour obtenir le prix d'une voiture, d'une maison et même du bétail », explique-t-elle.
Pour remédier à cette situation, elle lance en 2015 le projet Alsoug. Au départ, c’est juste une plateforme de courtage où les consommateurs peuvent vérifier les prix des biens et des services, où les vendeurs et acheteurs peuvent discuter. En 2016, malgré le faible accès à Internet dans le pays, elle enrichit son offre de service en introduisant de petites annonces. Au fil des années, Alsoug évolue dans son modèle commercial. La plateforme intègrera par la suite la vente en ligne ainsi que divers autres outils dont une solution de paiement dénommée Cashi.
En six ans, Tarneem Saeed a réussi à faire d’Alsoug la première start-up d’e-commerce du pays grâce aux multiples fonds récoltés auprès d’investisseurs en capital-risque. Le dernier financement d’une valeur de 5 millions $ obtenu en octobre 2021 auprès de l’égyptien Fawry et d’autres structures d’investissements est le premier du genre après la levée des sanctions économiques contre le pays en 2020.
Malgré les défis persistants liés au genre auxquels sont confrontées les entrepreneures au Soudan, Tarneem Saeed est décidée à aller bien plus loin dans le développement d’Alsoug. La femme d’affaires prépare déjà son entrée dans la finance électronique à travers un système national de paiement qui permettra des transactions rapides, faciles et sûres pour tous les Soudanais(es).
Aïsha Moyouzame
Détentrice d’un doctorat en santé publique et systèmes de santé, l’Ougandaise a réussi à étendre la présence de sa Start-up dans quatre pays d’Afrique en moins de 2 ans. Plus que jamais engagée à améliorer la santé sexuelle et reproductive sur le continent, elle vise aussi un meilleur accès des populations à des soins plus spécialisés.
Margaret Mutumba est une innovatrice technologique spécialisée dans le domaine de la santé. Elle a grandi en Ouganda, avant de s’envoler en 2004 pour l’Angleterre, puis le Canada bien plus tard pour continuer ses études. Ses vingt années d’apprentissage et d’expérience professionnelle acquises dans le secteur de la santé reproductive, elle a décidé de les investir dans l'accès aux soins de fertilité en Afrique. C’est ainsi qu’elle a créé la Start-up MedAtlas en 2020, grâce à un financement de 5000 $ accordé par le Concept Grad Fund de l’université de Waterloo au Canada où elle étudiait en vue d’obtenir un doctorat en santé publique et systèmes de santé.
L’idée de créer MedAtlas est née suite aux difficultés des populations pour accéder aux soins de fertilité, constatées sur le terrain par Margaret Mutumba lors de ses fonctions comme directrice des opérations puis directrice générale du Women's Hospital International and Fertility Centre de Kampala, en Ouganda, de 2011 à 2018. Elle a également été consultante séniore pour le SALI International Hospital de Dar es Salaam en Tanzanie et du Kigali IVF and Fertility Centre du Rwanda, de juin à décembre 2015. D’après Margaret Mutumba, 70 millions de personnes sur le continent africain sont touchées par l'infertilité.
MedAtlas est dans son essence une plateforme de télémédecine à travers laquelle les patients peuvent consulter un spécialiste de partout en Afrique. La plateforme a pour objectif de créer un réseau numérique de spécialistes agréés afin de proposer des soins de qualité à des prix accessibles pour la majorité. Margaret Mutumba s’est rendue en Ouganda en 2021 pour achever le développement du prototype. Une fois cette étape terminée, la construction de l’application de santé mobile a été entamée.
Les soins de fertilité fournis à travers MedAtlas prennent en compte aussi bien l’aspect physique que psychologique de la question. La conceptrice estime que l'utilisation de la technologie numérique rend plus pratique les consultations avec des spécialistes étrangers, en plus d’apporter de l’intimité à tout le processus de prise en charge.
En moins de 2 ans de conception, MedAtlas compte déjà une dizaine de médecins desservant quatre pays, notamment l’Ouganda, la Zambie, la Tanzanie et le Rwanda. Margaret Mutumba ne compte pas s'arrêter sur sa lancée. Elle a l’ambition de développer davantage la solution MedAtlas afin qu'elle offre des soins plus spécialisés sur tout le continent. Elle envisage désormais une expansion aux pays d'Afrique de l'Ouest, et d'ajouter 20 médecins supplémentaires à l'équipe.
« Les liens que j'établis grâce à Waterloo et à Concept me permettront d'avoir un impact au niveau international (…) Je veux que MedAtlas crée l'avenir des soins de santé spécialisés en Afrique », conclut-elle.
Aïsha Moyouzame
La fondatrice de Wetech, centre d'innovation focalisé sur les femmes au Cameroun, a été portée au conseil d’administration d’Afrilabs. Elle représentera la communauté francophone dans ce large réseau panafricain des structures d’accompagnement à l’entrepreneuriat tech.
Depuis le 26 octobre 2021, Crescence Elodie Nonga est membre du conseil d’administration d’Afrilabs, le plus large réseau panafricain des structures d’accompagnement à l’entrepreneuriat et à l’innovation, qui regroupe entre autres les incubateurs, les accélérateurs, les coworking spaces. Elle a comme mission de représenter la communauté des structures d’incubation, les accélérateurs francophones au sein de ce réseau, de s’ériger en porte-parole, et défendre leurs intérêts que ce soit en termes d’intérêt financier, d’investissement, d’opportunités et même d’intégration.
Une mission qu’elle aborde avec beaucoup de détermination, auréolée d’un parcours qui en dit long sur sa capacité à aller au-delà de son job description. Crescence Elodie Nonga-Kenla est la fondatrice de Wetech (Women in Entrepreneurship and Technology), centre d'innovation au Cameroun dédié à l’accompagnement des femmes dans l’entrepreneuriat technologique. L’organisation qu’elle a créée en 2019, soutient les femmes en leur offrant des formations aux compétences numériques (codage, conception de sites web, marketing numérique, cybersécurité, impression 3D, et plus.), du mentorat à l’entrepreneuriat, un accès aux ressources et à des opportunités. Tout en étant un incubateur et un accélérateur de Start-up dirigé par les femmes, Wetech développe aussi des solutions digitales innovantes. C'est le cas d'AlertGBV, une plateforme en ligne permettant aux victimes de violences basées sur le genre de s'exprimer anonymement et de trouver de l'assistance en ligne.
Consultante en communication digitale et en entrepreneuriat numérique, EN Group, son entreprise de branding et de communication digitale, accompagne les particuliers, entreprises et organisations pour le développement de leurs activités en ligne. La structure a déjà formé plus de 500 jeunes et femmes à la communication digitale et à l'entrepreneuriat numérique à travers des programmes initiés par des organisations régionales et internationales.
Des initiatives qui ont été récompensées à plusieurs reprises, à l’image du prix de « Meilleur Entrepreneur Social » et de « Meilleur Rôle Modèle ». En 2018, elle compte parmi les femmes sélectionnées au programme TechWomen, initié par le gouvernement américain pour les femmes leaders dans les STEM (Sciences, techniques, ingénierie et mathématiques). Ce programme lui permet de suivre une formation, aux Etats-Unis, à la Silicon Valley en Californie. En 2019, elle figure parmi les gagnantes du Prix « Africa Code » organisé par l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), le Ministre de la Jeunesse et des Sports égyptiens et Microsoft.
Tout est pourtant parti d’un simple blog lifestyle camerounais qu’elle a créé en 2013, « Les Marches d'Elodie » où elle partageait des retours d'expériences sur le style de vie au Cameroun. Aujourd’hui, après ce parcours dense, Crescence Elodie a encore la tête pleine d’ambitions. Elle rêve de contribuer au développement des écosystèmes entrepreneuriaux, innovants et technologiques en Afrique, particulièrement en Afrique francophone et au Cameroun.
Ruben Tchounyabe