La transformation numérique en cours sur le continent a déjà révolutionné les usages quotidiens et transformé en profondeur la société. Le secteur éducatif, qui revêt une importance particulière, est également soumis à des réformes.
Le ministre algérien de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari (photo, à gauche), a annoncé, le lundi 15 avril à Alger, le lancement prochain d’une plateforme numérique destinée à l’orientation académique de nouveaux bacheliers. Cette plateforme utilisera l’intelligence artificielle pour accompagner les jeunes dans le choix de leur future formation en fonction de leur parcours scolaire.
Vers la création d'une plateforme numérique dédiée à l'orientation des nouveaux #bacheliers
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« Les bacheliers de la session de juin 2024 pourront utiliser une plateforme numérique créée pour identifier les filières et les spécialités les mieux adaptées à leurs capacités et à leurs notes », a expliqué Kamel Baddari, précisant que cela se fera à l'aide « des techniques de l'intelligence artificielle et de l'analyse des données ».
La mise en œuvre de cette nouvelle plateforme fait partie d’un ensemble de réformes numériques récemment engagées par le ministère chargé de l’Enseignement supérieur. Ces réformes ont permis au ministère d’économiser depuis le mois d'octobre jusqu’au mois de mars dernier 72 milliards DA (53,4 millions $) dans le domaine de la restauration universitaire, et 640 millions DA dans le transport universitaire. La numérisation a ainsi permis de rationaliser les dépenses et d’améliorer la qualité des prestations.
En misant sur une nouvelle plateforme d’orientation, le gouvernement algérien souhaite en finir avec l’abandon en cours de cursus, la réorientation ou le mal-être étudiant. L’intelligence artificielle utilisée via la plateforme permettra ainsi d’accompagner les jeunes à prendre de meilleures décisions sur le choix de leur filière universitaire. L’objectif est de révolutionner la vie estudiantine grâce à une bonne orientation post-bac et au choix d’un cursus professionnalisant adapté et personnalisé, afin que les étudiants puissent contribuer à la création de richesses et d’emplois et apporter ainsi une plus-value à l’économie nationale.
Samira Njoya
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La transformation numérique est au cœur des programmes de développement du gouvernement burkinabé. Ouagadougou souhaite s'appuyer sur l'assistance de la Banque mondiale pour atteindre les objectifs de sa stratégie numérique dans les prochaines années.
Le Burkina Faso sollicite l'accord des députés pour l’obtention d’un prêt de 150 millions de dollars de l’Association internationale de développement (IDA) pour le financement du Projet d’accélération de la transformation digitale (PACTDIGITAL). Le Conseil des ministres, tenu le jeudi 11 avril à Ouagadougou, a autorisé à cet effet la transmission dudit projet de loi à l’Assemblée législative de Transition pour ratification.
Le PACTDIGITAL vise à améliorer l'accès aux infrastructures, aux services publics et aux compétences numériques au Burkina Faso. Il fait suite au Projet régional d'infrastructures de Communications en Afrique l'Ouest (PRICAO - BF) et au projet e-Burkina, récemment clôturés. Il s'appuiera sur leurs réalisations afin de développer les bases sur lesquelles d'autres initiatives dans le domaine du numérique pourraient se greffer.
Le financement mis à disposition par l’IDA une institution de la Banque mondiale permettra d’étendre l'accès au haut débit dans les zones non desservies et mal desservies, d'améliorer la disponibilité et l’accessibilité des services publics numériques, de renforcer les compétences numériques des bénéficiaires du projet (nouveaux services publics numériques dans les secteurs cibles de l’éducation, de la santé, de l’emploi, etc.).
Les principaux bénéficiaires sont les femmes, les jeunes, les personnes handicapées, les personnes déplacées, les communautés d’accueil et les employés publics (fonctionnaires, enseignants et formateurs), les entreprises privées, les instituts de formation formels et informels, les incubateurs locaux et les associations.
Les décisions prises lors du Conseil des ministres témoignent ainsi l’engagement du gouvernement de transition à conduire le Burkina Faso vers un développement durable et inclusif.
Samira Njoya
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Le gouvernement mauricien a prévu plusieurs mesures ambitieuses pour accélérer l'intégration numérique et le développement du pays. L'objectif est de stimuler le développement socio-économique en mettant l'accent sur des secteurs clés tels que l'éducation.
Le ministère mauricien de l'Education, de l'Enseignement supérieur, de la Science et de la Technologie a récemment annoncé l’adoption de la plateforme d'apprentissage Google Classroom au niveau secondaire dès le deuxième trimestre prochain. L’initiative vise à améliorer l'expérience et la pratique de l'enseignement en ligne dans les collèges du pays.
« Google Classroom sera déployée à partir du deuxième trimestre de l’année académique 2024. Une séance d’information complète sera organisée à l’intention des recteurs et des protocoles et lignes directrices clairs seront établis. Des séances de formation seront aussi organisées pour les éducateurs afin d’optimiser l’utilisation de Google Classroom », a fait savoir le cabinet du ministère.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la stratégie numérique nationale « Digital Mauritius 2030 », qui vise la numérisation des secteurs clés du pays, notamment l'éducation. La stratégie prévoit également la connectivité Internet dans les établissements primaires et secondaires du pays, l'initiation des enfants à l'informatique et plus particulièrement au codage dès le plus jeune âge. Un projet de distribution de tablettes a été lancé à cet effet par le gouvernement en 2014.
Pour le déploiement de Google Classroom, des comptes Google seront créés pour les étudiants ainsi que pour leurs parents. Les enseignants pourront créer des expériences d'apprentissage motivantes qu'ils pourront personnaliser, gérer et mesurer. L’application entièrement gratuite permettra également de gérer les travaux en classe, d'organiser les devoirs, de renforcer la collaboration et d'améliorer la communication.
Samira Njoya
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En Afrique, l'inclusion financière est devenue le centre d'intérêt de nombreux gouvernements et régulateurs financiers, en particulier les banques centrales. Des initiatives sont mises en œuvre à cet effet pour renforcer l'accès aux services financiers pour un plus grand nombre de personnes.
Le projet d'interopérabilité des moyens de paiement mobiles en Algérie connaît une avancée considérable et sera opérationnel durant l'année en cours. Assia Benchabla Queiroz, l'administratrice du Groupement d'intérêt économique de la monétique (GIE monétique), l’a récemment déclaré à Algérie Presse Service, l'agence de presse publique algérienne. Ledit projet vise la facilitation des transactions entre les utilisateurs de différents opérateurs de mobile money et l’amélioration de l'accès aux services financiers.
« Nous sommes assez avancés dans le déploiement du paiement mobile (m-paiement). Le GIE monétique a spécifié son schéma de fonctionnement et chaque banque est appelée à acquérir sa propre solution », a déclaré Assia Benchabla Queiroz.
Pour concrétiser cette avancée, les acteurs du paiement mobile devront collaborer étroitement pour établir des normes et des protocoles communs, tout en se connectant à un switch, un commutateur essentiel à la gestion fluide du flux des paiements mobiles à travers une plateforme. Cette initiative permettra aux utilisateurs d'effectuer des transactions même entre des clients de différentes banques, facilitant ainsi l'adoption généralisée des paiements mobiles pour les achats et les transferts de compte à compte.
Le projet s’inscrit dans le cadre du plan d'action mis en œuvre par le gouvernement pour moderniser le système bancaire et financier et accroître son attractivité et son efficacité afin d'améliorer sa participation dans la relance économique. Sa mise en œuvre devrait permettre une communication fluide entre les différents fournisseurs de services de paiement, ouvrant ainsi la voie à des transactions transparentes entre différentes plateformes, indépendamment du fournisseur de service utilisé.
Ce progrès facilitera l'utilisation du m-paiement, notamment pour régler les achats via le code QR et effectuer des transferts de compte à compte
Samira Njoya
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La pandémie de Covid-19 a clairement souligné l'importance pour les institutions et les entreprises d'adopter de nouvelles technologies pour améliorer leur efficacité et leur compétitivité. Cependant, de nombreux défis persistent et tous les pays n'avancent pas au même rythme.
Malgré une croissance de 8,21 %, l'Afrique subsaharienne demeure l'une des régions du monde où le taux de numérisation des entreprises est le plus bas. En décembre 2022, seules 27,65 % des entreprises avaient adopté des solutions numériques pour accroître leur efficacité, contre 19,44 % en août 2020. En revanche, l'Asie de l'Est a enregistré la plus forte progression, passant d'un taux de numérisation de 13 % en 2020 à 54 % en 2022, soit une augmentation de 41 %.
Dans son rapport intitulé « La numérisation dans le monde en 10 graphiques », publié le 5 mars, la Banque mondiale souligne que cette lente intégration des solutions numériques en Afrique subsaharienne, notamment par les petites et moyennes entreprises (PME), s'explique en partie par une faible utilisation d'ordinateurs et d'Internet. L'institution internationale ajoute que le manque de compétences, la faible conformité aux réglementations strictes en matière de cybersécurité et de protection des données, ainsi que l'insuffisante sensibilisation aux enjeux de la numérisation des entreprises contribuent également à cette situation.
Pour ce qui est des micro-entreprises, la Banque mondiale et la Société financière internationale (SFI) révèlent que moins de 7 % des microentreprises d’Afrique subsaharienne utilisent les technologies numériques (smartphones et ordinateurs) pour leurs activités, tandis que 71 % estiment ne pas en avoir besoin.
Dans une étude menée dans sept pays d'Afrique et publiée en avril 2023, les deux institutions indiquent que parmi ces 71 %, environ 35 % ont déclaré ne pas savoir comment utiliser ces technologies, mettant en lumière un déficit de compétences numériques à combler ou, inversement, la nécessité pour les entrepreneurs numériques de concevoir des technologies adaptées au niveau de compétences existant. Les 35 % restants ont déclaré que ces technologies étaient trop coûteuses pour elles.
Alors que les pays africains s'engagent progressivement dans la quatrième révolution industrielle, il est crucial que les entreprises intègrent le recours aux solutions numériques au cœur de leur stratégie. Les compétences numériques sont devenues essentielles pour favoriser et pérenniser les activités des entreprises dans un environnement concurrentiel en évolution constante. Cette vision est au cœur de l'Agenda 2063 de l'Union africaine, qui souligne que l'accélération de la transformation numérique doit impérativement imprégner tous les secteurs de l'économie afin de soutenir durablement la croissance des pays africains.
Samira Njoya
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L’Algérie multiplie les initiatives visant la mise en œuvre de la stratégie « zéro papier ». Le pays s’est donné l’objectif de réussir la transition vers une administration dématérialisée d’ici 2029.
Le ministre algérien de l’Education nationale poursuit l’expansion de la numérisation dans son secteur, un projet entamé depuis 2021. En visite de travail le lundi 8 avril à Mostaganem, Abdelhakim Belabed (photo, au centre) a annoncé que le secteur de l'éducation sera l'objet d'un ensemble de réformes numériques dès la rentrée scolaire 2024-2025.
« La prochaine rentrée scolaire marquera une nouvelle ère numérique sans précédent, suite à la numérisation complète de toutes les opérations pédagogiques, éducatives, administratives et organisationnelles dans le secteur de l’éducation », a déclaré le ministre.
Les réformes annoncées par le ministre chargé de l’Education concernent l'inscription à distance, notamment pour la première année de l'école primaire, qui sera lancée le 2 mai prochain, l’orientation, les mécanismes et d'autres programmes qui seront bientôt annoncés. L'objectif est selon le ministre d'éviter les déplacements des parents vers les établissements scolaires.
Ces réformes s’inscrivent dans le cadre des instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant l’accélération du processus de numérisation dans les secteurs clés du pays, dont l’éducation. Le chef de l’Etat avait évoqué, fin décembre 2023, dans un discours à la nation, le parachèvement de la première phase du projet de numérisation à la fin du premier semestre de 2024.
Le secteur de l’éducation, qui bénéficie d'une attention particulière, sera marqué par des opérations de numérisation qui se poursuivront dans la réinscription, la réorientation et le recours aux documents scolaires, lesquels seront exclusivement disponibles sur la plateforme numérique du ministère. De plus, 1 200 nouvelles écoles seront équipées de tablettes électroniques.
Samira Njoya
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Le secteur numérique propose un vaste éventail d'opportunités d'emploi pour les jeunes. En développant les compétences requises, ces derniers peuvent saisir ces opportunités et améliorer leur insertion sur le marché du travail.
Orange Digital Center a annoncé le mardi 9 avril la signature d'un partenariat avec Coursera, une entreprise numérique proposant des formations en ligne ouvertes. Ce partenariat vise à offrir aux jeunes en Afrique et au Moyen-Orient l'opportunité d'acquérir gratuitement et à leur propre rythme des compétences essentielles dans les métiers du numérique.
📣 Fiers de notre partenariat avec @Coursera, la référence mondiale de l’apprentissage en ligne.
— Orange Africa & Middle East (@orangeafrica) April 9, 2024
Ensemble, nous visons à améliorer l'expérience d'apprentissage pour les jeunes en Afrique et au Moyen-Orient via le réseau des #OrangeDigitalCenters 🌍💡📲https://t.co/P8jY5nHrTD pic.twitter.com/2GSkyFUx6K
« Chez Orange, nous croyons fermement que l'inclusion numérique est la clé pour créer un avenir plus juste et prospère pour tous. En partenariat avec Coursera et à travers les Orange Digital Centers, nous ouvrons les portes de l'apprentissage certifiant à tous nos bénéficiaires, en offrant ainsi des opportunités d'éducation et de développement professionnel à ceux qui en ont le plus besoin », a déclaré Asma Ennaifer, directrice exécutive RSE, Orange Digital Centers et communication chez Orange Afrique et Moyen-Orient.
Dans le cadre de cette collaboration, les jeunes auront la possibilité d'acquérir des connaissances dans des domaines essentiels tels que l'intelligence artificielle, la cybersécurité, le marketing digital et l'entrepreneuriat à travers la plateforme en ligne de référence mondiale Coursera.
L'initiative s'inscrit dans la volonté d'Orange d'offrir aux jeunes talents les connaissances et les compétences nécessaires pour intégrer le marché de l'emploi, faire évoluer leur carrière professionnelle ou les encourager à entreprendre dans le domaine du numérique. Pour Coursera, il s'agit de continuer à offrir aux apprenants du monde entier des expériences d'apprentissage qui transforment leur vie.
Ce partenariat intervient à un moment où les compétences numériques sont de plus en plus demandées, notamment chez les jeunes, qui représentent 60 % de l'ensemble des chômeurs africains selon la Banque mondiale. Les formations offertes par les deux partenaires devraient ainsi contribuer à préparer ces jeunes au monde de l'entreprise et au marché de l'emploi.
Samira Njoya
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En 2023, les pays d’Afrique subsaharienne ont perdu près de 1,74 milliard $ à cause des coupures d’Internet et des restrictions d’accès aux réseaux sociaux. Malgré ces pertes, les gouvernements continuent d’utiliser ce levier pour diverses raisons.
Au cours du premier trimestre de l’année 2024, les gouvernements de quatre pays africains, à savoir le Soudan, le Tchad, le Sénégal et les Comores, ont perdu un montant de 39,5 millions $ à cause des coupures volontaires d’Internet. C’est ce qu’a rapporté la semaine dernière Internet Society Pulse, une plateforme qui agrège les données de mesure d'Internet provenant de tiers fiables.
Les motifs stipulés par les autorités gouvernementales pour de telles décisions varient d'un pays à l'autre. Au Sénégal, les coupures survenues du 4 au 7 février et le 13 février font suite au report des élections présidentielles. Aux Comores, la coupure d'Internet entre le 17 et le 19 janvier est une conséquence de la réélection du président Azali Assoumani. Ces interruptions ont engendré des pertes estimées respectivement à 75 523 $ et à 24 252 $ pour ces deux pays.
La situation est plus complexe au Tchad avec des événements tels que la tentative d'assassinat du président de la Cour suprême Samir Adam Annour, l'assassinat du leader de l'opposition Yaya Dillo, et les manifestations civiles qui ont suivi. Depuis le 28 février, Internet reste inaccessible dans le pays, entraînant des pertes déjà évaluées à près de 2,95 millions $.
Concernant le Soudan, les pertes sont déjà estimées à 36,5 millions $. Internet Society Pulse rapporte que « les services Internet ont de nouveau été interrompus au Soudan, dans un contexte d'intensification des combats et de la violence. Les mesures ci-dessous reflètent une baisse des connexions et du trafic dans le pays, les deux principaux fournisseurs d'accès à Internet, Sudatel et MTN, ayant complètement disparu. Ces deux réseaux détiennent respectivement 53 % et 21 % des parts du marché de l'Internet ».
Il convient également de mentionner que la région d’Amhara en Ethiopie est privée d'accès à Internet depuis le 3 août 2023, affectant plus de 40 millions d'habitants. Cette décision survient dans un contexte de conflits entre le gouvernement et les combattants de la milice nationaliste et irrédentiste amhara, créée dans les années 2010, connue sous le nom de Fano.
Adoni Conrad Quenum
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Depuis son arrivée en Guinée en 2006, Huawei a contribué à la mise en œuvre de divers projets numériques. L’entreprise dont l’expertise internationale n’est plus à démontrer estime qu’elle a encore du savoir-faire à partager.
La ministre des Postes, des Télécommunications et de l'Economie numérique, Rose Pola Pricemou (photo), a rencontré le vendredi 5 avril une délégation de Huawei conduite par son directeur général en Guinée. Lors de cette visite de courtoisie, l’impact de l’entreprise technologique chinoise sur le progrès numérique du pays a été soulevé tout comme des possibilités de nouvelles collaborations dans l’optique d’accompagner la Guinée dans sa transformation numérique.
La formation des acteurs des services de modernisations des systèmes informatiques (SMSI), le renforcement du backbone de fibre optique, la mise en œuvre du programme « Guinea Safe City », l'extension de la couverture Internet dans les zones rurales les moins desservies ou encore l’accompagnement du gouvernement dans l'organisation de la Journée de la jeune fille dans les TIC le 25 avril prochain sont, entre autres, les possibles axes de collaboration abordés lors de la réunion.
Certains de ces points sont d’ailleurs des composantes essentielles de la Stratégie nationale de digitalisation dont l’objectif est la modernisation de l'administration publique et des secteurs clés du pays, le développement des compétences locales, l’inclusion numérique. Huawei qui est installée en Guinée depuis 2006 a déjà accompagné le pays dans plusieurs projets, notamment la construction de 4 000 km de fibre optique.
Avec le récent soutien financier de 60 millions de dollars de la Banque mondiale, le gouvernement guinéen a l’opportunité d’effectuer un nouveau saut qualitatif dans la transformation numérique du pays. Huawei pourrait l’aider à cet effet.
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L'e-santé offre des services indispensables en Afrique, en particulier en étendant l’offre de soins dans des régions où les agents de santé sont rares. Cependant, des obstacles subsistent, notamment la coordination de toutes les initiatives.
Le Comité des experts internationaux en santé numérique en Afrique (CEISNA) a annoncé le samedi 6 avril la signature d’un partenariat avec l’Institut supérieur de santé publique de Bamako au Mali. L’initiative vise, entre autres, à améliorer les systèmes de santé maliens.
📢 Partenariat Crucial pour l'Avancée de la Santé au Mali : CEISNA et l'Institut de Santé Publique Unis dans l'Innovation Numérique. Accord stratégique pour améliorer les systèmes de santé maliens. Hauts dirigeants s'impliquent, soulignant l'importance. #SantéMali #CEISNA pic.twitter.com/p4r6FAHG78
— CEISNA (@CEISNAAfrique) April 6, 2024
« Dans un pays confronté à d'importants défis sanitaires, l'implication des hauts dirigeants de l'Institut de santé publique du Mali dans cette collaboration est non seulement remarquable, mais également indispensable. Ce partenariat illustre clairement la détermination du Mali à promouvoir le bien-être de sa population grâce à l'innovation numérique en santé », indique le CEISNA dans un communiqué.
Dans le cadre de ce partenariat, les deux entités mettront en œuvre des initiatives ciblées pour renforcer les capacités locales, élargir l'accès à des soins de qualité et exploiter le plein potentiel de la technologie moderne pour mieux répondre aux besoins de la population malienne. Il est également prévu une synergie d’expertises pour stimuler le développement de solutions numériques novatrices en matière de santé, favoriser le partage de connaissances et mettre en œuvre des projets visant à révolutionner l'accès aux soins de santé au Mali.
Ce partenariat s’inscrit dans le cadre de l’engagement conjoint du CEISNA et de l’Institut supérieur de santé publique de Bamako pour l'amélioration des systèmes de santé au Mali grâce au numérique. Il intervient alors que le Mali est en pleine réforme de son système de santé. En décembre dernier, le Plan stratégique national de santé numérique 2024-2028 a été validé à cet effet.
Cette nouvelle collaboration devrait contribuer à l’inauguration d’une nouvelle ère dans la lutte commune pour le développement durable et la promotion de la santé publique en Afrique. A terme, elle apportera une contribution significative au bien-être des habitants du Mali et de la région.
Samira Njoya
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Considéré comme le continent le plus jeune et le plus dynamique du monde, l’Afrique est en position de bénéficier de l’intelligence artificielle pour stimuler sa croissance économique. Cependant, le continent a besoin d'un accompagnement pour une utilisation adéquate de cette technologie.
La Chine souhaite intensifier sa collaboration avec l'Afrique dans le domaine de l'intelligence artificielle. L'Administration chinoise du cyberespace (CAC) a publié le mercredi 3 avril une déclaration dans ce sens, à la suite du Forum de développement et de coopération Internet Chine - Afrique qui s'est tenu à Xiamen, en Chine, du 2 au 3 avril.
Selon la déclaration de la CAC, les domaines de coopération incluront la recherche, le développement technologique et l'application de l'IA dans les universités et les instituts de recherche scientifique chinois et africains, ainsi que dans des secteurs clés tels que l'agriculture, les soins médicaux, l'éducation, la gestion urbaine. La collaboration inclura également le développement des infrastructures numériques, l'échange de talents, le renforcement des capacités, la cybersécurité et la protection des données.
Cette déclaration survient alors que les experts africains s'interrogent sur les énormes opportunités que cette technologie pourrait apporter au continent, à condition que les politiques et les infrastructures appropriées soient en place. Selon une analyse récente du groupe de réflexion américain Brookings Institution, seuls sept pays africains ont élaboré des stratégies nationales en matière d'IA, et aucun n'a mis en œuvre une réglementation formelle à cet égard.
La collaboration avec la Chine, un pays avancé en matière d'IA, devrait permettre à l'Afrique de mettre en œuvre des politiques de soutien et des infrastructures robustes pour exploiter les opportunités illimitées de l'IA et accélérer son développement. Selon le rapport « Annual Global CEO Survey » du cabinet PwC, l'IA pourrait contribuer à l'économie mondiale à hauteur de 15 700 milliards de dollars d'ici 2030, dont 1 200 milliard de dollars pourraient être générés en Afrique, représentant ainsi une augmentation de 5,6 % du produit intérieur brut du continent d'ici 2030.
Samira Njoya
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Le Burkina Faso est engagé depuis quelques mois dans l'enregistrement des personnes déplacées internes. Le pays bénéficie à cet effet du soutien de partenaires internationaux tels que le Japon.
Le ministère burkinabè de la Solidarité, de l’Action humanitaire, de la Réconciliation nationale, du Genre et de la Famille a reçu le mardi 2 avril un don de matériel numérique du gouvernement du Japon. L’initiative vise à accompagner le gouvernement du pays dans l’enregistrement biométrique des personnes déplacées internes (PDI).
Selon un communiqué du ministère chargé de l’Action humanitaire, le don d’une valeur de 93 000 000 de francs CFA (153 000 $) est composé essentiellement de 120 capteurs d’empreintes, 120 power banks. Il s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du système d'enregistrement biométrique des PDI, un projet lancé en mai 2019 visant à faciliter l'accès aux données plus fiables et rationaliser les interventions en faveur des déplacés.
Deux applications ont été développées à cet effet par le gouvernement, avec le soutien de l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA). La première application permet l'enregistrement des personnes déplacées internes, avec la prise d'empreintes digitales. Elle permet également de détecter les doublons dans les enregistrements, de fournir des statistiques précises sur les déplacements de la population et les retours. La seconde application facilite le traitement, l'analyse et la diffusion des données d'enregistrement, contribuant ainsi à une gestion plus efficace des déplacés internes.
Ce matériel offert par le gouvernement japonais devrait aider le Burkina Faso dans la mise en œuvre du système d'enregistrement des PDI et à accélérer son développement en exploitant le potentiel du numérique. Selon les chiffres officiels, ledit système et son déploiement coûteront plus de deux milliards de francs CFA.
Samira Njoya
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Le gouvernement malgache poursuit sa vision de faire du pays un modèle de développement inclusif à travers le numérique. En partenariat avec des acteurs locaux et internationaux, des projets sont en cours pour concrétiser cet objectif.
Le ministre malgache du Développement numérique, des Postes et des Télécommunications, Tahina Razafindramalo, a inauguré le mardi 2 avril « Antananarivo 42 », une école gratuite dédiée à la formation des jeunes dans des domaines clés du numérique et de la programmation.
Cette initiative, soutenue par le groupe Axian, répond à un besoin croissant de main-d'œuvre qualifiée à Madagascar, notamment dans les domaines du big data, de l'intelligence artificielle, du développement web, de l'administration de réseaux et de systèmes, ainsi que de la cybersécurité, comme l'a souligné l'ambassade de France à Madagascar dans un communiqué.
Durant trois ans, les 196 étudiants de cette première cohorte apprendront à coder dans différents langages de programmation et à travailler sur des projets concrets, souvent en collaboration avec des entreprises partenaires. L'objectif est de les préparer efficacement à intégrer le marché du travail dans le secteur de l'informatique.
Selon les chiffres officiels, le secteur représente plus de 30 000 emplois formels à Madagascar, avec une demande du marché de l’emploi en constante évolution. Le ministère du Développement numérique, des Postes et des Télécommunications prévoit ainsi d'investir massivement dans la formation aux métiers du numérique, avec la création prochaine de l'Institut national du digital, qui pourra former plus de 3 000 personnes par an.
Avec l'inauguration d'Antananarivo 42, Madagascar devient le deuxième pays d'Afrique, après le Maroc, à rejoindre le réseau international des écoles du 42 qui compte 54 campus répartis dans 31 pays. Ces écoles, créées à l’origine par le milliardaire français Xavier Niel, offrent des formations innovantes et gratuites en programmation et en développement informatique. Ces écoles accueillent les élèves sans condition de diplôme ni limite d’âge.
Samira Njoya
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Après une baisse des financements en 2023 par rapport à 2022, les investissements dans les start-up africaines ne se sont pas améliorés en 2024. La tendance baissière se poursuit malgré la mise en place de plusieurs véhicules d’investissement sur le continent en début d’année.
Les levées de fonds des start-up africaines se sont établies à 466 millions $ au premier trimestre de l’année 2024, d’après des données publiées le mercredi 3 avril par Africa : The Big Deal, une base de données répertoriant les financements de plus de 100 000 $ captés par les jeunes pousses africaines. Ce montant est en baisse de 47 % en comparaison au premier trimestre de 2023.
And it's a wrap for 1Q24! During this first quarter, 1⃣2⃣0⃣+ startups in Africa raised a combined $466 million.
— Africa: The Big Deal (@AfricaTBD) April 3, 2024
Insights👉https://t.co/XX1j4DNO6q
Dataset👉https://t.co/NtszshrSXq pic.twitter.com/LzXoHjzPL9
Le secteur de la fintech a été devancé par la logistique, emmenée par le méga deal du nigérian Moove dans lequel Uber a investi 100 millions $, ce qui a porté à 151 millions $ les capitaux levés par les jeunes pousses du secteur. La fintech arrive néanmoins en deuxième position avec 105 millions $ levés. Le podium est complété par l’agrifoodtech et ses 50 millions $ captés.
Il faut néanmoins souligner que 87 % de ces financements ont été effectués par les start-up nigérianes (160 millions $), kényanes (108 millions $), sud-africaines (72 millions $) et égyptiennes 53 millions $). Ce Big Four continue de vampiriser le marché de l’investissement en Afrique, et la chute continue des financements observés depuis 2023 n’arrange pas les affaires des autres écosystèmes technologiques du continent.
D’ailleurs, hormis les start-up du Big Four, seulement quatre autres pays du continent que sont l’Ouganda (16 millions $), le Ghana (10 millions $), la Tanzanie (9 millions $) et le Maroc (7 millions $) ont pu attirer plus de 5 millions $ au premier trimestre de l’année.
Adoni Conrad Quenum
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