A l’ère de l’économie numérique, le pouvoir de l’entrepreneuriat tech dans la création de richesse et d’emplois grandit en Afrique. Mais les innovateurs demeurent encore sujets à plusieurs défis. Encourager les talents locaux, favoriser davantage l'accès au financement devient urgent.
En marge de la première journée du salon VivaTech, Jérôme Hénique, le directeur général d'Orange Afrique et Moyen-Orient (OMEA), et Isadora Bigourdan, la directrice générale de Digital Africa, ont signé, ce mercredi 14 juin à Paris, un accord de partenariat stratégique. Il prévoit de tirer parti de l'expertise et des ressources des Orange Digital Centers et de Digital Africa pour favoriser et renforcer la croissance des start-up africaines.
Signature d’un partenariat majeur avec @DigitalAfrica__ aujourd’hui à #VivaTech ! Grâce à des financements d’amorçage pouvant aller jusqu’a 50 000 euros, nous continuerons ensemble à œuvrer pour le développement des startups en Afrique. @Cheydema @IBigourdan @AsmaEnnaifer #ODC pic.twitter.com/Pbb3fBp9iu
— Jérôme Hénique (@jerome_henique) June 14, 2023
De manière pratique, dans le cadre de cette collaboration, les deux entités identifieront et sélectionneront des start-up technologiques prometteuses sur l’ensemble du continent africain. Celles sélectionnées auront la possibilité d'accéder à diverses ressources, notamment des programmes de mentorat, une assistance technique, la mobilisation de financement ainsi que des opportunités de mise en réseau par l'intermédiaire de l'Orange Digital Center et de la communauté Digital Africa.
Considérant que « les talents numériques sont la clé de la transformation du continent africain », Isadora Bigourdan, a soutenu que « ce partenariat avec les Orange Digital Centers s’inscrit totalement dans notre stratégie de déploiement, qui vise à identifier au plus près du terrain les entrepreneurs prometteurs et leur faciliter l’accès à des outils d’accompagnement, de financement comme de plaidoyer à travers un réseau international d’alliés ».
Une idée que partage Jérôme Hénique, qui a précisé que « cette collaboration avec Digital Africa […] ajoute une composante essentielle à notre réseau actuel des Orange Digital Centers, en simplifiant l'accès à des solutions de financement flexibles, spécialement conçues pour répondre aux besoins des entrepreneurs en phase d'amorçage. Cette collaboration représente une réelle valeur ajoutée et contribuera à stimuler la croissance de l'écosystème des startups africaines ».
Orange Digital Center (ODC) est un écosystème déployé dans 17 pays en Afrique et Moyen-Orient et 8 pays en Europe. Il permet d’accompagner, de former et d’encadrer les jeunes et les porteurs d’idées innovantes, pour soutenir leur employabilité et les préparer aux emplois de demain (IA, cybersécurité, …) ou pour les encourager à entreprendre dans le numérique. Chaque ODC réunit dans un seul et même lieu un ensemble de programmes gratuits et ouverts à tous, allant de la formation des jeunes au numérique jusqu'à l'accélération de start-up en passant par l’accompagnement des porteurs de projets et l’investissement dans ces derniers.
La collaboration avec Digital Africa – l’organisme se donne pour mission de renforcer la capacité des entrepreneurs africains à concevoir et déployer à grande échelle des innovations numériques au service de l’économie réelle – épouse plusieurs recommandations formulées en 2022 par le Tony Blair Institute for Global Change pour permettre aux start-up africaines de lever plus de 90 milliards $ d’ici 2030 et de faire de l’Afrique une superpuissance dans le secteur de la technologie.
Parmi celles-ci figurent le développement de véhicules de financement innovants, la libération de capitaux des investisseurs institutionnels et des entreprises, le renforcement des capacités des start-up et des organisations de soutien, le lancement d’un « réseau panafricain de start-up ».
Muriel Edjo
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Du 20 au 22 juin se déroulera à Kigali, au Rwanda, la première édition de l’Inclusive FinTech Forum. L’événement réunira de nombreux décideurs politiques, des entrepreneurs, des investisseurs, des entreprises et des fondations pour débattre sur le secteur des technologies financières.
L’objectif est de faire progresser les politiques et les réglementations aux fins d'accélérer l’inclusion financière sur le continent.
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Mardi 6 juin, les législateurs de l'Etat de Louisiane ont adopté un nouveau projet de loi interdisant aux mineurs l’accès aux « services informatiques interactifs » sans le consentement parental. Le projet de loi HB61, qui doit être signé par le gouverneur John Bel Edwards (photo) pour entrer en service le 1er août 2024, interdira entres autres aux jeunes de moins de 18 ans de créer des comptes de médias sociaux sur des sites comme Instagram, d'accéder à des jeux en ligne populaires comme Roblox et Fortnite, ou même de s'inscrire pour une adresse e-mail. NetChoice, un organisme qui milite pour « rendre l'internet sûr pour la liberté d'entreprise et la liberté d'expression » s’oppose à cette loi.
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Haul247, une plate-forme logistique nigériane de bout en bout reliant les entreprises aux actifs de transport et d'entreposage, a levé 3 millions de dollars auprès d’Alitheia Capital, par l'intermédiaire de son fonds Umunthu en partenariat avec Goodwell, et Investment One qui a contribué à hauteur d’1 million de dollars en financement par emprunt. Selon Sehinde Afolayan (photo), le président directeur général de Haul247, le nouvel investissement permettra entre autres à la société de conquérir plus de parts de marché.
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Après quatre années d’absence, la Semaine du numérique est de retour en Guinée. Elle se tiendra du mercredi 14 au vendredi 16 juin au Palais du peuple à Conakry sous le thème « le numérique au service du peuple ».
Au programme de cette 5e édition, des conférences sur les tendances actuelles et les défis de la transition numérique, des ateliers de formations pratiques sur les compétences numériques et des rencontres et échanges avec des experts dans le domaine du numérique.
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La ville d’Antananarivo à Madagascar accueillera, du 29 au 30 septembre, la 5e édition du Forum international des Investisseurs à Madagascar et en Afrique (FIDIMA) sous le thème « le numérique entre en scène ». Pour cette édition, plus de 1 800 personnes sont attendues dont plusieurs issus de cinq pays à l'honneur : le Maroc, la Mauritanie, la Tunisie, l’île Maurice et Madagascar.
Le forum mettra en lumière les enjeux économiques, financiers et éthiques du numérique. Il cernera aussi les perspectives offertes par les fintechs, la blockchain ou encore l’intelligence artificielle.
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La 2e édition du Sommet africain des start-up et de l’économie numérique (SASEN) se tiendra du 8 au 9 juin à Abidjan sur le thème « Economie numérique, levier de création d’emploi pour la jeunesse africaine ».
Pour cette édition, plus de 500 start-up et décideurs, des institutionnels, des investisseurs, des partenaires au développement du secteur et des délégations issues de 8 pays dont le Bénin, le Sénégal et la France sont attendus.
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Dans plusieurs pays à travers le monde, les réseaux sociaux ne sont plus considérés comme de simples outils de communication. Ils ont la capacité de devenir de puissantes armes de propagande. Cette crainte partagée par les autorités donne parfois lieu à des mesures extrêmes au nom de la sécurité.
Depuis la nuit du jeudi 1er juin, l’accès aux réseaux sociaux Facebook, Twitter, WhatsApp, Youtube est restreint à Dakar au Sénégal et dans plusieurs autres villes du pays. Dans l’après-midi, les populations rencontraient déjà quelques difficultés pour communiquer aisément sur ces plateformes. Certains consommateurs ont cru à des problèmes de qualité de service Internet des opérateurs télécoms. Mais il n’en est finalement rien. NetBlocks, une organisation de surveillance de la gouvernance d'Internet, a confirmé le blocage des réseaux sociaux sur son compte Twitter.
TIWTTER
Ce blocage intervient alors que des affrontements entre les forces de sécurité et des groupes de jeunes se multiplient dans plusieurs quartiers de Dakar, Ziguinchor, Mbour ou encore Kaolack depuis hier. Cette situation conflictuelle est survenue après l’annonce, dans la matinée de jeudi, de la condamnation d’Ousmane Sonko, le président du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef), à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ». Cette peine le rend inéligible pour la présidentielle de février 2024. Il est à noter « qu’Ousmane Sonko était poursuivi depuis 2020 pour viols et menaces de mort à l’encontre d'Adji Sarr mais a été condamné pour d’autres faits ».
Le 8 mai dernier, son éligibilité pour la présidentielle avait déjà été mise à mal par une première condamnation à six mois de prison avec sursis pour diffamation contre le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang.
Dans une communication, le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, a justifié les restrictions d’accès aux réseaux sociaux par la volonté d’empêcher « la diffusion de messages haineux et subversifs ». Le bureau national du Pastef, dans un communiqué publié jeudi dans l’après-midi, appelait « le peuple sénégalais » à « descendre dans la rue » et demandait aux « forces de l’ordre et à l’armée de se mettre de son côté ».
En bloquant l’accès aux réseaux sociaux, le gouvernement veut éviter toute mobilisation d’Ousmane Sonko qui a su utiliser ces outils tout au long de sa bataille judiciaire dans l'affaire Adji Sarr qu’il a toujours présentée comme un complot du gouvernement du président Macky Sall pour l’évincer de la course au pouvoir.
Facebook et Twitter ont plusieurs fois été mis à contribution pour relayer les manifestations et les actions de terrain menées par les nombreux jeunes acquis à la cause d’Ousmane Sonko qui est par ailleurs maire de Ziguinchor, la capitale de la Casamance. Ces vidéos ont parfois contribué à un effet d’embrasement dont les retombées ont été des décès de personnes et des destructions matérielles durant les manifestations.
Muriel Edjo
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Le programme ARM Labs Lagos Techstars Accelerator est ouvert aux candidatures. Il est destiné aux fondateurs d'une start-up qui souhaitent développer leur entreprise. Les candidats retenus recevront jusqu’à 120 000 $ de financement en plus d’un accès à un réseau mondial d'investisseurs, à un mentorat pratique et à plusieurs autres avantages. Les candidatures sont attendues avant le 9 août à l’adresse https://apply.techstars.com/?source=nav.
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A l’ère de l’économie numérique, les données précises sur les populations représentent un atout stratégique dans la planification des actions gouvernementales. Elles permettent d’agir avec efficacité avant, pendant ou après toute situation aux conséquences directs ou indirects sur la vie de millions d’individus.
En marge du GITEX Africa qui se tient à Marrakech du mercredi 31 mai au 2 juin 2023, le gouvernement du Togo a dévoilé ce jeudi 1er juin la signature d’un accord avec Atos et IDEMIA pour la construction du système national d’identification électronique. Atos, une entreprise française spécialisée dans la transformation numérique, et IDEMIA, une entreprise française de sécurité numérique, concevront, construiront, testeront et mettront en oeuvre à cet effet une solution biométrique basée sur la technologie de reconnaissance de l'iris, du visage et des empreintes digitales.
Alpha Barry, le directeur général d'Atos Afrique, affirme que « la solution biométrique d'identification électronique jouera un rôle crucial dans la transformation numérique et le développement national du Togo. Atos s'engage à fournir une solution fiable et sécurisée qui répond aux besoins du gouvernement et des citoyens ».
La solution numérique que développeront Atos et IDEMIA comprendra un portail citoyen, une application mobile, des solutions en cybersécurité, un système biométrique central, des kits d'enrôlement et un système de personnalisation pour les nouvelles cartes d'identité électroniques. Elle est clé en main intégrée de bout en bout et sera construite sur une infrastructure évolutive afin de répondre aux besoins actuels et futurs du Togo.
Les deux partenaires technologiques du gouvernement togolais soulignent que le projet mettra l'accent sur un engagement local et le transfert de compétences avec l’ouverture d’une filiale d’Atos au Togo pour assurer le transfert de connaissances et de compétences au personnel local afin de garantir une exploitation indépendante et efficace du système sur le long terme.
Le système national d'identification électronique viendra porter le projet national « e-ID Togo » dont l’objectif est d’attribuer à toute personne physique de nationalité togolaise ou résidant au Togo un numéro d’identification unique (NIU) sur la base de ses données démographiques et biométriques. Ces données ainsi que les NIU permettront ainsi de mettre en place une base de données centrale, sécurisée et fiable qui servira de référence pour la vérification de l’identité des bénéficiaires de services publics, privés ou sociaux.
Ce projet fait partie du programme d'identification unique en Afrique de l'Ouest pour l'intégration et l'inclusion régionale (WURI), doté d'un budget global de 500 millions de dollars financé par la Banque mondiale.
Adoni Quenum, Marrakech
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