Lancée à Abidjan, Mahali répond aux réalités locales du e-commerce. Les points de repère qu’elle recense permettent de se rapprocher plus des acheteurs et augmentent les chances des commerçants de livrer. La start-up derrière l’application web envisage déjà une entrée dans de nouveaux pays.

En Côte d’Ivoire, acheter en ligne rentre de plus en plus dans les habitudes des populations urbaines. La Covid-19 a aidé pour beaucoup dans ce sens. Les applications de géolocalisation aussi. C’est le cas de Mahali qui permet à un vendeur et à un acheteur de convenir d’un point de livraison de marchandise géolocalisé au préalable, dans un pays où l’adressage est encore faible.

Présentée officiellement en décembre 2019, lors de la 3e édition des Abidjan e-commerce Days, Mahali est une solution web développée par Alexis Bafcop et Géraud Lacaze. L’outil intègre une base de lieux alimentée en partie par les utilisateurs eux-mêmes, qui peuvent renseigner leur adresse en indiquant la ville, le quartier et des points de repère avec des photos. Le livreur d’un colis reçoit un code qui, une fois enregistré dans Mahali, lui permet d’accéder aux renseignements nécessaires et de proposer un créneau de livraison à l’acheteur qui peut payer avec son mobile sur l’application.

« L’équipe s’est plongée en profondeur dans l’étude des manières de se localiser et de décrire un lieu dans la région. Nous avons interviewé des personnes dans des entrepôts d’e-commerce, des livreurs, des acheteurs, des créateurs de start-up, etc., afin de cerner la réalité et les douleurs des différents acteurs du terrain », déclare Alexis Bafcop. Les adresses créées dans Mahali peuvent aussi, au-delà des usages liés au e-commerce, être partagées à d’autres fins telles que les services d’urgence ou pour orienter des visiteurs.

Le projet a bénéficié du soutien et de l’accompagnement de la structure d’intrapreneuriat d’Orange, l’Intrapreneurs Studio. De plus, Mahali s’appuie sur l’expertise d’entités d’Orange telles qu’Orange Labs Services, XDLAB (UX design) et un grand support des équipes d’Orange Côte d’Ivoire : Orange Money, Services Entreprise, Centre de tests clients et data scientists. 

Il y a un an, Alexis Bafcop expliquait que « ce sont les utilisateurs qui créent la valeur de l’application. Elle est donc gratuite. Plus les points de repère livraison seront utilisés et plus ils seront fiables. D’ici deux ans, quand la base de données sera suffisamment fiable et complète, les commerçants seront les plus à même de payer pour le service rendu ». La start-up envisage déjà de s’étendre à d’autres pays dont le Sénégal et le Cameroun. 

Ruben Tchounyabe

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Deux ans après l’obtention d’un premier financement d’amorçage, Wasla annonce un investissement plus important en fonds propres qui soutiendra son activité et son développement hors d’Egypte.  

La plateforme égyptienne de commerce électronique Wasla a bouclé un financement en fonds propres de 9 millions $ auprès du fournisseur de services financiers non bancaires Contact Financial Holding, pour élargir ses solutions de paiement. L’entreprise, co-fondée en 2018 par deux anciens de Rocket Internet et le banquier d’affaires Mahmoud El Said (photo, à droite), compte inclure à son offre actuelle des options de financement « buy now and pay later », ainsi que des possibilités de paiement en ligne. La start-up veut également préparer son expansion prochaine au Nigeria, première puissance économique et pays le plus peuplé du continent africain.

« C'est un marché énorme au bout du compte, avec environ 250 millions d'habitants. Ils sont très avancés sur le plan technologique, et leur adoption du commerce électronique est assez bonne. C'est le marché idéal. Il y a toute l'infrastructure dont vous avez besoin pour créer une véritable entreprise technologique. En termes de maturité de l'écosystème technologique, le Nigeria est probablement l'un des meilleurs marchés d'Afrique, en concurrence directe avec l'Egypte, l'Afrique du Sud et quelques autres économies », a commenté Mahmoud El Said, évoquant les potentialités du marché nigérian pour Wasla.

Il y a deux ans environ, soit en décembre 2019, Wasla annonçait la levée d’un financement d’amorçage de 1 million $, négocié avec trois investisseurs pour renforcer son équipe de travail et développer de nouveaux produits financiers.

Au-delà du capital, l’égyptien Contact Financial Holding apportera à Wasla son expérience dans les secteurs de la technologie et du crédit à la consommation, à travers sa plateforme d’évaluation de crédit et de recouvrement. Ces mécanismes devraient permettre à Wasla d’élargir les possibilités de financements à l’endroit de sa clientèle. En décembre 2021, Sherif Makhlouf, directeur général de la société de conseil Boost indiquait que les transactions de commerce électronique en Egypte ont atteint l’équivalent de 5 milliards $ en 2021.

Chamberline Moko

 

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En Afrique, le mobile est un atout pour la participation de la majorité de la population à l’économie numérique. Mais la cherté des appareils adéquats est un frein. Réduire les taxes à l’importation des appareils a une incidence sur leur prix au niveau local, selon la GSMA.

Lors du Conseil des ministres qui s’est tenu dimanche 13 février, le gouvernement de la République d’Algérie a annoncé « la suppression de tous les impôts et taxes sur l’e-commerce, les téléphones portables, les matériels informatiques à usage personnel et les start-up », prévus dans la loi de finances 2022 approuvée en décembre 2021. L’objectif de cette mesure est d’accélérer la numérisation dans le pays prônée par le chef de l’Etat, et le développement de l’innovation technologique.

En supprimant la taxe sur l’e-commerce, le gouvernement facilite les transactions en ligne dans le pays, en particulier pour les particuliers qui ont pris l’habitude d’acheter à l’étranger les appareils technologiques qu’ils ne retrouvent pas dans le pays. Pour les innovateurs et promoteurs de start-up, c’est une opportunité d’acquérir aisément du matériel technique indispensable à leurs recherches et innovations.

Selon l'Alliance for Affordable Internet et l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), la cherté des smartphones est l’un des principaux freins à l’adoption de l’Internet mobile en Afrique où le taux de pénétration était de 28 % en 2020. En supprimant tous les impôts et taxes sur les téléphones portables, le gouvernement facilite aux Algériens l’accès aux téléphones intelligents. Idem pour les ordinateurs. Il améliore ainsi l’accès des populations à Internet et leur participation à l’économie numérique.

Dans la loi de Finances 2022, un taux cumulé de droits et taxes de 133,05 % était appliqué pour l’achat des Smartphones ou tablettes électroniques, 60,22 % pour les disques durs. Dans ce contexte, la taxe revenait plus chèr que l’appareil acheté en ligne.

La suppression des impôts et taxes sur l’e-commerce, les téléphones portables, les matériels informatiques à usage personnel et les start-up intervient après plusieurs semaines de protestation des Algériens. Une campagne en ligne, sous le hashtag #khelini_nechri (laisse-moi acheter), a d’ailleurs été lancée. Lors de la 6e édition du Forum « Rakmana », organisée le 19 janvier à Alger, le Groupement algérien des acteurs du numérique (GAAN) avait aussi dénoncé ces taxes qui vont à l’encontre de l’intérêt général. 

Muriel Edjo

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Pilotée par le secrétariat de la Zlecaf, en collaboration avec les communautés économiques régionales et les gouvernements africains, la solution répond aux défis inhérents au lourd processus de mise en œuvre d’un marché unifié.

Le 1er janvier 2021, la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) est entrée en vigueur. Soutenue par 54 pays, son objectif est de créer un marché unique continental qui prône la libre circulation des biens et services. Conscient de l’ampleur des changements pratiques qui doivent être engagés au niveau des Etats, et pour veiller à la mise en œuvre avec succès du marché, le secrétariat de la Zlecaf a développé l’outil numérique tradebarriers.africa.

Accessible sur le web, tradebarriers.africa est en quelque sorte le service client de la Zlecaf. Elle est l’interface mise à la disposition des entrepreneurs africains pour signaler des cas de barrières non tarifaires (BNT), obstacles à la pleine matérialisation du marché unifié africain. Cela peut être des frais excessifs à la frontière, l’exigence de documents encombrants ou encore les réglementations restrictives sur les produits.

Les BNT sont classées en sept catégories : la participation du gouvernement dans les pratiques commerciales restrictives tolérées par les gouvernements, les formalités douanières et administratives à l’entrée, les obstacles techniques au commerce, les mesures sanitaires et phytosanitaires, les limitations spécifiques, les taxes à l’importation, les autres (Transport, dédouanement et expédition, etc.).

Pour signaler une BNT, l’usager doit au préalable s’inscrire sur la plateforme en remplissant un formulaire. Puis activer son inscription sur tradebarriers.africa via un lien envoyé à l’adresse mail renseignée lors de l’inscription pour confirmation. Cette étape passée, le compte actif, le signalement d’une BNT se fait avec le bouton « Signaler une BNT ». Un formulaire de dénonciation est alors proposé à l’usager avec des informations à renseigner.

Le secrétariat de la Zlecaf indique qu’après avoir signalé une barrière non tarifaire, les gouvernements concernés feront un suivi pour résoudre le problème. Les unités de coordination des BNT du secrétariat de la Zlecaf, celles des communautés économiques régionales ainsi que les points focaux nationaux appuieront le processus. Le plaignant peut se renseigner sur sa plainte – si elle est encore en cours de traitement ou résolue – directement sur la plateforme qui est disponible en anglais, français, arabe et portugais.

Pour davantage d’efficacité dans le signalement des barrières non tarifaires, le secrétariat de la Zlecaf travaille actuellement sur un service accessible par téléphone portable. 

Adoni Conrad Quenum

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A la tête de ProXalys, une start-up spécialisée dans les opérations de nano-crédit et de commerce électronique B2B du secteur informel, Thierno Sakho entend y réinventer l’ensemble de la chaîne de valeur. Avec sa récente levée de fonds auprès de Haskè Ventures, il projette une expansion à l'international.

Expert en banque, finance et microfinance, le Sénégalais Thierno Sakho (photo) cumule plusieurs années d’expérience dans les marchés financiers, le corporate banking et les assurances. Celui qui se passionne pour les problématiques de transformation digitale a fait usage de ses compétences au profit du secteur informel en fondant ProXalys SAS, une plateforme de commerce électronique B2B simplifiant la chaîne d'approvisionnement entre les producteurs et les détaillants informels.

Il a eu l’idée de ProXalys SAS en 2021, après avoir constaté que les acteurs et entrepreneurs du commerce informel accèdent difficilement aux services classiques de prêt ou de crédit.

« L’informel est une cible dont la digitalisation est cruciale. Nous comptons innover sur les méthodes opérationnelles en place, en vue de renforcer et moderniser les canaux de distribution. Notre objectif est de permettre aux entrepreneurs informels de résister à la double révolution digitale et de distribution créée par les grandes multinationales présentes sur le continent », a-t-il expliqué.

Le cadre réglementaire d’octroi de crédit étant difficile, il décide alors de proposer un service d’approvisionnement en produits de consommation courante. ProXalys dispose de trois outils de gestion et de capture des flux financiers quotidiens, notamment l’application de prise de commande pour les distributeurs de l’informel, un système informatique de gestion administrative, de suivi des commandes, et de gestion des paiements, et un système de gestion logistique de la chaîne d’approvisionnement. En regroupant l’ensemble de la chaîne de distribution sur une seule plateforme, la start-up renforce la capacité de vente de ses clients et facilite leurs besoins en fonds de roulement.

En moins d’un an, il a réussi à se faire une centaine de clients à Dakar parmi les détaillants, distributeurs et producteurs, sa super app jouant le rôle d’intermédiaire pour leurs différentes opérations. En décembre 2021, Thierno Sakho a réalisé sa première levée de fonds, à hauteur de 150 000 dollars, en phase de pré-amorçage, avec Haskè Ventures comme investisseur principal. Grâce à cet investissement, l’entrepreneur compte renforcer la présence de ProXalys au Sénégal et conquérir à terme toute la sous-région ouest-africaine.

Aïsha Moyouzame

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A ce jour, la plateforme revendique 550 000 $ investis pour son développement en Tunisie, au Maroc et en Algérie. Elle couve l’ambition de s’étendre au Moyen-Orient et d’enrichir sa communauté de nouvelles passionnées de mode.

Lancée en 2016, Dabchy, une plateforme d’achat et de vente en ligne de vêtements de seconde main, est aujourd’hui au cœur du succès en Tunisie. Créée par la start-up du même nom fondée par Ameni Mansouri, ingénieure biomédicale passionnée de mode ; Ghazi Ketata, ingénieur en sécurité informatique ; et Oussema Mahjoub, développeur web ; le service met en relation des milliers de femmes qui souhaitent vendre, acheter et échanger des vêtements de seconde main.

« Dabchy est une communauté de centaines de milliers de femmes fans de mode. Elles partagent à la fois leurs dressings, mais aussi tous leurs univers avec de superbes looks », explique Ameni Mansouri, présidente-directrice générale de Dabchy.

1,1 million d’articles sont disponibles à ce jour sur la plateforme. Un article y est posté toutes les 40 secondes et plus de 500 000 utilisateurs sont inscrits, d’après les cofondateurs. Le service client est géré à 100 % en interne grâce à la technologie. Le site comporte plusieurs fonctionnalités. Il offre à l’utilisateur la possibilité de consulter les derniers articles postés, classés par catégories, par couleurs, par marques et selon leurs états (neuf avec étiquette, neuf sans étiquette, très bon état, bon état, satisfaisant). L’utilisateur qui veut ajouter un article doit poster l'offre avec  quelques photos, la description, le prix ; et la plateforme l’affiche en quelques secondes. Notons que depuis 2018, Dabchy propose une catégorie « Kids » pour permettre aux mamans de renouveler la garde-robe de leurs enfants.

Pour la livraison, il suffit d’emballer l’article et un livreur vient le récupérer au domicile du vendeur. Dabchy collabore avec le fournisseur de service de logistiques Aramex et a signé un partenariat avec la Poste tunisienne pour assurer une livraison rapide des biens via Rapid-Poste. Le paiement en ligne (via compte bancaire ou carte e-Dinar) ou en espèce, sécurisé par la start-up, est reçu par le vendeur 24h après la livraison de l’article. En espèce, l'acheteur paie le prix de l'objet acheté à l'agent de livraison, qui mettra l'argent dans un compte Dabchy afin que les administrateurs du site puissent contrôler la transaction et envoyer rapidement la somme au vendeur.

Accessible via le web ou par une application mobile téléchargeable sur App Store et Play Store, Dabchy est déjà présente au Maroc et en Algérie. Pour son déploiement avec succès à l’international, la plateforme a bénéficié de plusieurs financements. En 2019, elle a levé 300 000 $ au cours d’un tour de table mené par l’incubateur 500 Startups, avec la participation de Flat6labs Tunisie, Vision Venture Capital, Daal Venture Capital, ainsi qu’un groupe de Business Angels. En 2020, Dabchy a remporté le MEA Seed Challenge d’Orange Ventures, le fonds d’investissement d’Orange, et a partagé 670 000 euros avec des start-up lauréates d’autres pays. A ce jour, Dabchy a déjà bénéficié de 550 000 $ de financement. La start-up qui envisage de s’ouvrir au Moyen-Orient prévoit aussi de lancer un « service VIP » pour authentifier des vêtements ou des accessoires de luxe qui valent plus de 300 dinars tunisiens (104,80 $).

« Nous voulons offrir un service qui nous permet de devenir une plateforme pour les vêtements de seconde main de luxe, de sorte que nous pouvons cibler des marchés tels que Dubaï, par exemple […] Les utilisateurs sont conscients que s'ils achètent des lunettes de soleil Dior pour 20 dinars, ce sont des fausses. Cependant, le mettre noir sur blanc contribue à une relation de confiance entre eux et les vendeurs », assure Ameni Mansouri.

Ruben Tchounyabe

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En Afrique, le commerce électronique a enregistré de la croissance depuis 2020. Alors que la concurrence se renforce sur ce segment de marché, l’innovation technologique contribue à se démarquer. C’est la stratégie adoptée par Jumia au Ghana.

La filiale ghanéenne de Jumia, entreprise de commerce électronique présente dans une dizaine de pays africains, a dévoilé le vendredi 4 février son partenariat avec la société ghanéenne de casiers intelligents LocQar. Il porte sur la mise à la disposition de casiers sécurisés à ses clients à Accra, où ils peuvent aisément entrer en possession de leurs commandes effectuées en ligne.

« L’expérience de nos clients est très importante pour nous et c’est pourquoi nous avons établi ce partenariat avec LocQar. Il ne s’écoule que 7 secondes entre le moment où les clients arrivent au casier intelligent et celui où ils récupèrent effectivement leur commande. C’est également très pratique, car ces casiers sont disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Ils peuvent donc récupérer leurs colis à tout moment de la journée », a déclaré Samuel Esiri (photo, à droite), directeur national de Jumia Ghana.

LocQar fournit des casiers intelligents dans des endroits stratégiques comme l’aéroport de Kotoka, les centres commerciaux Accra Mall et West Hills Mall. Ces casiers sont gérés par une plateforme numérique et une fois qu’un colis y est déposé, le destinataire est immédiatement informé (par SMS ou courriel) que son colis est prêt à être récupéré. Il reçoit automatiquement un code d’accès et n’a plus qu’à inscrire ce dernier sur l’écran tactile du contrôleur du casier pour avoir accès à son colis.

Sécurisés et sûrs, les casiers intelligents de LocQar sont équipés d’alarmes et sont situés à des endroits sous vidéosurveillance. Ils sont accessibles 24 heures sur 24 et tous les jours de la semaine et Jumia estime qu’il s’agit d’une autre alternative, sûre, à la livraison de colis à domicile.

Adoni Conrad Quenum

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Fondé il y a deux ans, Chari.ma a atteint une valorisation de 100 millions $ en janvier dernier. La start-up est aujourd’hui au cœur de plusieurs projets de développement, soutenue par des investisseurs de haut calibre.

Sophia Alj (photo, à gauche) et Ismael Belkhayat (photo, à droite), cofondateurs de la start-up Chari.ma, ont été désignés « Entrepreneurs Endeavor » lors de la sélection internationale du jury qui s’est tenue du 24 au 26 janvier 2022. Cette consécration attribuée par Endeavor Global, une communauté mondiale d’entrepreneurs à fort impact, est le résultat du succès qu’enregistre leur service de centrale d’achat numérique pour commerçant de proximité, du développement à fort potentiel dans lequel la start-up est engagée et de leur disponibilité à s’engager à partager leurs connaissances et leurs expériences avec d'autres entrepreneurs.

Fondée en janvier 2020, Chari.ma a enregistré de nombreux succès au cours des deux dernières années. En décembre 2020, elle revendiquait déjà le traitement de près de 2,5 millions $ de valeur de commande par mois. Le même mois, elle a remporté le Middle East Africa Seed Challenge organisé par Orange Ventures. L’année qui a suivi, en août, elle a acquis l'application le carnet de crédit sur mobile Karny.ma. Elle a ensuite levé 5 millions $ au cours d’un tour de table dirigé par Rocket Internet, Global Founders et P1 Ventures en octobre 2021.

En janvier 2022, elle a réussi une nouvelle levée de fonds lors d’une opération menée par Khwarizmi Ventures, Air Angels (Airbnb Alumni Investors) et Afri Mobility. Plug and Play, ‎Combinateur Y, ‎Village Capital / Fondation MetLife‎, Orange Ventures, ‎Air Angels, SPE Capital, Pincus Private Equity, Reflect Ventures, ‎la famille Chandaria, ‎Michael Lahyani (PDG et fondateur de Propertyfinder ‎et la société de gestion d’une université américaine Ivy League) y ont pris part‎. Avec cet argent, Chari.ma veut se lancer dans le segment du crédit à la consommation et pousser plus loin son expansion africaine.

En devenant « Entrepreneurs Endeavor », Sophia Alj et Ismael Belkhayat ont une opportunité de réaliser ces ambitions. Leur distinction leur donne « accès à des services de soutien complets, stratégiques et mondiaux, y compris des présentations à des mentors d'affaires locaux et internationaux, des investisseurs et des bénévoles de sociétés de conseil du Fortune 500 qui les aideront à répondre à leurs besoins clés », indique Endeavor Global.

Cette année, Sophia Alj et Ismael Belkhayat sont les deux seuls entrepreneurs africains sur les douze sélectionnés par Endeavor Global dans sept marchés au niveau mondial que sont le Vietnam, le Maroc, la Bulgarie, le Brésil, le Mexique, les Emirats arabes unis et la Jordanie. 

Muriel Edjo

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La levée d’un financement de série A par Brimore avait fuité depuis cinq mois. Son aboutissement marque une nouvelle étape pour cette entreprise qui travaille à se renforcer sur son principal marché.

Une opération de levée d’un financement de série A, au profit de l’égyptien Brimore, a été concrétisée en cette fin du mois de janvier. La plateforme de commerce en ligne, axée sur les produits de grande consommation, a donc obtenu 25 millions $. La Société financière internationale (SFI) qui étudiait l’opportunité d’un investissement au sein de la société d’e-commerce a finalement marqué son accord en codirigeant l’investissement avec la firme américaine Endure Capital.

« L'Afrique est comme 54 marchés différents avec des dynamiques distinctes pour chaque marché. Notre vision est de parvenir à percer le concept d'accès au marché par l'intermédiaire des personnes et d'atteindre le commerce transfrontalier », a commenté Mohamed Abdulaziz, cofondateur de Brimore.

L’annonce d’un nouveau financement au profit de Brimore courait depuis mi-aout 2021. A cette même période, la SFI avait élaboré une proposition d’investissement en actions d’un montant de 5 millions $, au sein de la plateforme de commerce social.

Avec ces nouveaux capitaux, Brimore prévoit de renforcer sa présence en Egypte, son marché principal. La start-up cofondée en 2017, par Mohamed Abdulaziz et Ahmed Sheikha, va étendre son infrastructure de commerce en ligne et hors ligne dans le pays, renforcer son équipe de travail ainsi que son réseau de fournisseurs et vendeurs. Au cours des trois dernières années, Brimore affirme avoir multiplié ses revenus par 400. La plateforme qui cumule cinq ans d’existence collabore au quotidien avec environ 300 fournisseurs et 75 000 vendeurs.  

En Egypte, le commerce en ligne est une activité en pleine expansion. Avec plus de 1,25 million de vendeurs sociaux, le marché égyptien de l'e-commerce social devrait représenter plus de 14,8 milliards $ d'ici 2024, selon plusieurs sources concordantes.

Chamberline Moko        

                                    

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Selon l’IPAR, un institut d’analyses et de recherches sur les politiques publiques au Rwanda, le processus de digitalisation des activités économiques doit être facilité et simplifié. Un conseil qui vaut pour d’autres pays d’Afrique subsaharienne.

Dans un rapport peu médiatisé sur le rôle du e-commerce dans la reprise économique post-Covid 19, l’institut IPAR-Rwanda a formulé 5 recommandations qui, de son point de vue, permettrait à ce secteur de tenir toutes ses promesses.

La première concerne une révision des frais payés sur les transactions financières via les téléphones portables. Selon l'analyse, des prix plus abordables encourageraient davantage de personnes à réaliser des achats via des canaux digitaux. Un début, selon l'analyse, serait de rendre gratuit les frais sur les petits montants.

Le deuxième conseil est de mettre en place des politiques publiques favorables à l'acquisition et à l'utilisation de smartphones. Dans le cas spécifique du Rwanda, l'institut estime que cette démarche rendrait plus cohérent le plan en cours, qui consiste à connecter les producteurs agricoles du Rwanda. Mais la seule acquisition de smartphones ne suffira pas, il faudra aussi éduquer la population à s'en servir.

Il est aussi question d'engager des discussions sur les tarifs de l'internet. Bien que le Rwanda offre les tarifs parmi les plus bas en Afrique, pour les personnes vivant dans les zones rurales, accéder à la technologie reste un défi économique. L'évolution de nouvelles solutions de connectivité n'arrange pas les choses, car les investissements sur la 4G sont récents et nécessitent un amortissement pour les sociétés qui les exploitent. L’IPAR juge qu'un système de soutien pour les personnes en zones rurales est une approche à explorer.

Les deux dernières recommandations portent sur l'expansion des exportations via le e-commerce, en réduisant le poids des formalités et en apportant un appui aux petites et moyennes entreprises concernées.

Les recommandations de l'IPAR-Rwanda ont été appuyées par une analyse complète des coûts et bénéfices pour l’économie du Rwanda. Mais les questions soulevées sont applicables à plusieurs pays de l'Afrique subsaharienne, hors Afrique du sud.

Selon le plus récent rapport du GSMA (association des opérateurs de mobile) sur la régulation du secteur des télécommunications, les politiques publiques africaines ont, ces dernières années, pris trop de décisions de nature à freiner l’expansion du business autour du digital. Dans plusieurs pays de la région, en effet, les gouvernements trouvent dans le mobile money une opportunité de mobiliser de la ressource fiscale. En fin 2021, la question a fait débat au Cameroun où une taxe de 0,2% a été imposée sur les montant transférés, et aussi au Ghana où la question a même donné lieu à une bagarre entre parlementaires.

Or malgré le développement rapide qu'on lui reconnait, le mobile money en Afrique est loin d'avoir épuisé tout son potentiel de croissance. Selon des données croisées, rendues publiques en 2020 par Google et la Banque Mondiale, le potentiel du e-commerce en Afrique sera de 700 milliards $ à l'horizon 2050.

A cela il faut ajouter que les transferts nationaux et internationaux par le mobile, les opérations de dépôts/retraits, ainsi que les paiements de frais et taxes divers pour des services privés ou publics, devraient encore gonfler ces volumes potentiels.

Idriss Linge

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