Après un parcours professionnel riche d’une quinzaine d’années dans le secteur des jouets, il est rentré en Egypte pour concrétiser en 2021 un projet en gestation depuis plusieurs années.

Amir Shenouda (photo, à gauche) est le président-directeur général de la start-up mumerz.com. La plateforme de commerce en ligne est spécialisée dans les articles pour maman, bébés et enfants de moins de 12 ans en Egypte. Elle propose une gamme variée de produits rangés en plusieurs catégories, notamment l'alimentation, vêtements, jouets, accessoires pour mère, etc.

Le 1er mars 2022, l’entrepreneur qui est titulaire d’une licence en gestion d’entreprise et commerce international de l’université Helwan du Caire en 1997 a réussi à lever 1,2 million $ auprès DisrupTech Ventures pour étendre la part de marché locale de la société en développant ses offres.

Amir Shenouda a fondé mumerz.com en 2021 avec Nadia Gamal Al-Din (photo, à droite). C’est le fruit d’une longue réflexion démarrée en 2011. Cette année-là, il rejoint mumzworld.com comme directeur chargé du développement des affaires. Le site d’e-commerce dédié aux mères et bébés couvre les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite, le Qatar, le Bahreïn, Oman, la Jordanie et le Liban. Cette expérience lui permettra d’évaluer le potentiel de ce marché.

Bien qu’il continuera sa carrière dans l’univers des jouets, débutée sept ans plus tôt chez Toys R US, le fabricant américain de jouets où il occupait alors la fonction d’acheteur principal à Dubaï, l’idée de reproduire en Egypte un succès similaire à mumzworld.com ne le lâchera plus.

Après un passage chez Cartoon Networks comme directeur des ventes au détail pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord de 2013 à 2014 ; puis directeur régional pour le Moyen-Orient du département Jouets et Bébés d’Amazon de 2014 à 2018 ; et directeur de l’e-commerce chez Toy Triangle LLC à Dubaï de 2018 à 2021, il lance enfin sa propre entreprise juillet 2021.

Melchior Koba

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Les fintech se multiplient en Afrique dans le but de proposer aux populations des alternatives aux solutions financières traditionnelles. En Égypte, des entrepreneurs proposent une solution intéressante pour ne pas se sentir exclus du système financier.

Lucky est une application qui permet aux utilisateurs de bénéficier des remises et des offres intéressantes dans plusieurs magasins en Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA). Le processus consiste à accumuler des points puis à les échanger contre des réductions lors des achats auprès de plus de 20 000 marques locales et internationales. Fondée en 2018 par Momtaz Moussa et Ayman Essawy (photo), la jeune pousse a réussi, en mars 2022, un tour de table de série A d’un montant de 25 millions $ pour soutenir sa croissance dans la région.

L’application apporte une flexibilité financière transparente et un pouvoir d’achat accru dans une région où de nombreux consommateurs n’ont traditionnellement pas accès au crédit. Momtaz Moussa explique que « la population jeune et non bancarisée de la région MENA et son économie dominée par l'argent liquide représentent pour nous une opportunité de marché importante ».

Disponible sur App Store et sur Play Store, il suffit à l’utilisateur de télécharger l’application et de s’inscrire pour avoir accès aux diverses offres. Lucky dispose de nombreux partenariats avec des plateformes de commerces en ligne et il suffit de se rendre sur ces sites via l’application pour bénéficier de nombreuses remises et bons plans.

Il est important de souligner que les offres proviennent la plupart du temps de ces mêmes plateformes à cause de leur quête de visibilité. Elles paient ainsi une commission à Lucky qui se charge de rediriger son trafic vers les différentes plateformes avec des récompenses qui ne sont autres qu’une partie des frais perçus chez elles.

L’application revendique plus de 8 millions d’utilisateurs égyptiens et un réseau de marchands de plus de 30 000 magasins.

Adoni Conrad Quenum

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L’e-commerce est aujourd’hui perçu par plusieurs agences de développement comme l’un des domaines clés de la relance économique de l’Afrique. La croissance que la crise de Covid-19 y a impulsée suscite de plus en plus l’intérêt d’investisseurs dans plusieurs pays.

Pierre-Lionel Ebe, Ivan Kharl Manga, Armel Fotso et Simon Mbelek, tous anciens employés de Jumia Cameroun qui a mis fin à ses activités dans le pays en novembre 2019, ont lancé Kuruba.cm la semaine dernière à Douala. La plateforme de commerce électronique est spécialisée dans la vente en gros. À travers ses services, elle se donne pour mission d’aider les petits commerçants à s’approvisionner rapidement auprès de nombreuses marques référencées et se faire livrer partout dans le pays.

« Nous avons construit Kuruba pour aider ces acteurs de notre vie quotidienne à accéder facilement à des millions de produits et à des prix plus avantageux que ceux proposés par les grossistes actuellement. Nous mettons en relation des commerçants indépendants avec un large choix de fournisseurs, leur donnant ainsi un moyen d'élargir plus facilement leur assortiment », explique Pierre-Lionel Ebe, le président-directeur général de la start-up éponyme au cœur de ce nouveau projet d'e-commerce.

À travers le Cameroun, il existe actuellement plusieurs milliers de supermarchés, boutiques, échoppes de quartiers parfois contraints de traiter avec des grossistes, revendeurs, distributeurs et producteurs pour acquérir de la marchandise. Kuruba.cm veut réduire cette chaîne coûteuse en temps et en argent pour permettre aux commerçants de s’approvisionner directement auprès des producteurs ou distributeurs.

La jeune entreprise se positionne sur un segment de marché à fort potentiel économique sur le continent. Au Maroc, chari.ma se développe avec succès depuis janvier 2020. La start-up qui revendique le traitement de près de 2,5 millions $ de valeur de commande par mois a atteint une valorisation de 100 millions $ en janvier dernier.

Pour tenir ses engagements, Kuruba.cm revendique un entrepôt avec une grande capacité de stockage afin de répondre au mieux à la demande de sa clientèle, ainsi que de nombreux points relais dans plusieurs villes pour réduire le temps et les frais de livraison.  Elle affiche aussi une politique commerciale agressive pour séduire rapidement des clients.

L’entreprise assure que toute commande égale ou supérieure à 100 000 FCFA (164,66 $) est livrée gratuitement. Elle a dévoilé aussi être en discussion avec ses partenaires financiers pour la mise en place, au bénéfice des clients, d'un crédit d'approvisionnement avec un paiement différé de 30 jours.

Kuruba.cm — qui revendique déjà plus de 200 références réparties dans plusieurs catégories telles que l’électroménager, l’agroalimentaire, la beauté ou encore l'entretien de maison — ne compte pas limiter sa présence au Cameroun une fois ses activités consolidées. Selon Pierre-Lionel Ebe, « Nous ne sommes qu'au début de l'aventure, car le marché africain du commerce en ligne devient colossal et Kuruba veut en détenir une grande part. Nous voulons proposer un service en ligne innovant, pratique et abordable pour les détaillants sur le continent, qui les aidera à répondre aux besoins quotidiens de leurs clients ». 

Muriel Edjo

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En 1 an d'existence à peine, la start-up marocaine WafR d’Ismail Bargach compte déjà 12 000 épiciers, et a réussi deux financements depuis le début de cette année. Le secret d’un tel exploit, une application qui aide les marques de détail à diffuser des promotions vers les épiceries.

Pour Ismail Bargach (photo), la plus grande des compétitions est l’entrepreneuriat. Animé par le désir de se forger un destin de leader, il a entamé son parcours entrepreneurial en 2012, d’abord avec un service de conciergerie pour les grandes entreprises. Deux ans plus tard, il s’est lancé dans le secteur de la téléphonie mobile avec Lik, une application permettant à l’utilisateur de gagner du crédit gratuitement en consultant des publicités. Si ses premiers projets se sont soldés par un échec, cela lui a permis de gagner en expérience et de transformer ces obstacles en force pour aller vers de nouveaux défis.

C’est alors qu’il s’est aventuré en 2021 dans la fintech et la promotion, plus précisément dans le domaine de l’épicerie, après avoir constaté que les entreprises de ce secteur, bien qu’étant majoritaires dans la grande distribution, avaient du mal à promouvoir leurs produits auprès des épiciers. Avec Reda Sellak, il a fondé WafR, une start-up qui connaîtra un succès rapide. Sa solution repose sur une application permettant aux marques de la grande distribution de diffuser des promotions intelligentes chez les épiciers, en vue d’augmenter leurs parts de marché sur le canal traditionnel tout en optimisant l’expérience client et le pouvoir d’achat des utilisateurs.

L’objectif est de faciliter l’inclusion financière en alignant les intérêts des différentes parties prenantes. Ainsi, les distributeurs ont la possibilité d’augmenter leurs volumes de ventes et parts de marché, et les épiciers gagnent en clientèle. Grâce à ce modèle économique, l’entrepreneur a réussi à faire adopter sa solution par 12 000 partenaires épiciers actifs sur sa plateforme.

« Ces promotions sont ultra liquides puisqu’elles permettent à ceux qui les gagnent de disposer de recharges téléphoniques gratuites ou de produits gratuits dans n’importe quelle épicerie qui dispose de WafR. Enfin, elles sont 100 % transparentes pour les distributeurs FMCG puisque leur prix n’est facturé que successivement aux ventes », assure-t-il.

En moins d’un an, l’entrepreneur a réussi à valoriser sa start-up à hauteur de 7,5 millions de dollars, en levant des fonds auprès d’investisseurs. Mi-février, WafR a levé 357 000 dollars après sa participation à l’émission télévisée de la chaîne 2M, intitulée « Qui va investir dans mon projet ? » Début avril, la start-up a annoncé une autre levée de fonds d’un montant de 278 000 dollars auprès de UM6P Ventures, Plug and Play, ainsi que plusieurs autres business angels marocains et étrangers.

Avec ces récents investissements, Ismail Bargach ambitionne de soutenir la croissance de WafR, mais aussi et surtout d’étendre son réseau pour atteindre 50 000 épiciers dans un avenir proche.

Aïsha Moyouzame

 

 

 

 

 

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Depuis quelques années, les entrepreneurs africains mettent en place des solutions pour profiter des richesses du continent. En Tunisie, la plateforme Tabaani propose une alternative pour les inconditionnels du tourisme.

Tabaani est une plateforme qui permet aux habitants d’une ville, d’un village ou d’une région potentiellement touristique d’organiser des visites privées ou des excursions pour des étrangers. C’est une façon de faire vivre aux visiteurs une expérience particulière et de leur éviter de tomber dans les pièges à touristes. La start-up, fondée par Hamza Moussi (photo), Moukim Hfaidh et Wiem Ben Mahmoud en 2020, a réussi un tour de table d’un montant de 120 000 $ en début d’année pour soutenir son expansion.

Wiem Ben Mahmoud, cofondatrice de la jeune pousse, explique que « Tabaani permet de voyager hors des sentiers battus, de connaître de nouvelles personnes, de découvrir en profondeur la culture locale. C’est bien plus qu’un simple voyage, c’est une immersion dans la culture locale. C’est une expérience riche en émotions ».

La plateforme permet ainsi à ses utilisateurs de monétiser leur temps libre en concoctant des projets de visite. Que ce soit des virées à vélo, des voyages en voiture, des visites gastronomiques ou encore des visites à pied de lieux historiques, l’hôte a la liberté de proposer ce qui le passionne. C’est une façon de créer des souvenirs pour toute une vie et de rencontrer des personnes venues d’autres horizons et qui partagent la même passion.

 

 

 

 

 

 

 

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Pour avoir accès aux services de Tabaani, il faut s’inscrire et aussi soumettre une candidature si c’est pour devenir hôte. En fonction des endroits qu’ils veulent faire découvrir, la plateforme dispose de plusieurs ambassadeurs qui sont notés par les visiteurs. Il faut noter que ce sont les hôtes qui fixent les prix de leurs services.

En 2020, la solution a été primée par le ministère de la Fonction publique, de la Modernisation de l’administration et des Politiques publiques, en partenariat avec la Banque mondiale, lors du 1er hackathon national « OpenGovDataHack2020 » dans la catégorie « solutions destinées à l’usage externe ». Tabaani remporte le premier prix et une enveloppe de 3 000 dinars, soit environ 1 000 $.

Adoni Conrad Quenum

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En Afrique, les studios de jeux vidéo peinent encore à commercialiser efficacement leurs productions. Des partenariats stratégiques avec divers acteurs de l’écosystème tech et financier leur font défaut. En Éthiopie, une évolution se profile.

Le studio de production de jeux vidéo éthiopien Qene Games a signé, lundi 11 avril, un accord de partenariat avec l’opérateur de téléphonie mobile Ethio Telecom pour mettre ses jeux mobiles à la disposition du marché local. Le partenariat résoudra la difficile équation du paiement à laquelle se heurte cette industrie. Qene Games va s’appuyer sur les solutions Fintech de l’opérateur éthiopien pour faciliter l’accès à ses produits à travers des modalités telles que les abonnements et les achats intégrés.

Pour Dawit Abraham (photo), le président-directeur général de Qene Games, « l’Afrique a un grand potentiel pour devenir un exportateur majeur de jeux et être compétitif dans l’industrie mondiale de la création et du divertissement. Cependant, la première étape que nous devons franchir pour en faire une réalité est de donner aux créateurs africains un accès facile pour vendre leur contenu sur le marché africain ».

Considéré comme étant le premier studio de production des jeux vidéo en Éthiopie, Qene Games compte déjà à son actif des jeux tels que Kukulu, Gebeta et Feta — d’inspiration africaine à travers leurs styles artistiques ou leurs personnages — qui lui ont permis de se distinguer comme la meilleure application de divertissement sur le continent. Kukulu, le tout premier jeu mobile de Qene, sur lequel sera expérimenté en premier le partenariat, est un célèbre jeu mobile qui partage l’aventure d’une poule qui cherche à sauver la vie de son fermier. Il est disponible en quatre langues éthiopiennes.

La collaboration entre Qene Games et Ethio Telecom intervient après la formation en février dernier par dix studios de jeux vidéo africains d’un éditeur continental dénommé le Pan African Gaming Group (PAGG), dont le but est de renforcer l'industrie en créant plus d'opportunités économiques et d'emplois à travers l'Afrique. La crédibilité que recherchent les dix acteurs, parmi lesquels Qene Games, permettra à cette co-entreprise d’acquérir plus de valeur pour monétiser au mieux les productions africaines.

Une fois passée la phase initiale du partenariat avec Ethio Telecom, Qene Games compte mettre l’intégralité de sa production à la disposition du marché local. Pour le studio éthiopien, c’est le premier pas vers la réalisation de son rêve de conquête du marché africain.

Ruben Tchounyabe

Lire aussi : Jeux vidéo : 10 studios africains créent un éditeur continental et ciblent 680 millions de gamers vers 2025

 

 

 

 

 

 

 

 

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Diplômé de l’université de Mansoura, cet innovateur a démarré son expérience entrepreneuriale en fondant sa première entreprise en 2012. Mais c’est avec WideBot que la reconnaissance internationale lui a souri dès 2017.

Mohamed Nabil (photo) est le cofondateur et président-directeur général de WideBot. La start-up technologique a développé un chatbot en langue arabe. Ce programme d’intelligence artificielle, qui simule et traite une conversation humaine, permet aux entreprises de la sous-région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) d’offrir une relation commerciale plus interactive à leurs clients.

À ce jour, cet Égyptien a déjà réussi à lever un total de 600 000 $  qui ont servi au développement de l’entreprise fondée en 2016 avec Ahmed Labib. Le dernier financement de 375 000 riyals saoudiens (environ 100 000 $) obtenu le 10 mars dernier auprès de l’accélérateur de start-up Taqadam lui permettra d’améliorer les services proposés par WideBot.

Pour ce passionné de technologie depuis son plus jeune âge, WideBot est le fruit d’une volonté d’apporter aux entreprises de la sous-région MENA un outil qui répond à leur besoin de mieux échanger avec leurs clients qui ne comprennent pas toujours l’anglais. Conscient que recruter des commerciaux parlant l’arabe avec ses particularités propres à certains pays n’est pas évident pour des entreprises généralement de petites et moyennes tailles, Mohammed Nabil a eu l’idée d’un chatbot qui répond à ce défi.

Pour le diplômé de l’université de Mansoura, en Égypte, « les chatbots sont une nouvelle révolution dans la relation entre les entreprises et les clients, nous avons donc trouvé une bonne opportunité. Tout comme les applications mobiles étaient une révolution il y a 5 ans, consommant une grande partie de la part de marché des sites Web, la révolution c'est maintenant des chatbots, qui peuvent renforcer la confiance entre les entreprises et les clients ».

WideBot n’est pas la première expérience tech entrepreneuriale de Mohamed Nabil. En 2012, il a d’abord fondé Core IT Solutions, un fournisseur de solutions et services informatiques aux entreprises. Cependant, c’est avec WideBot qu’il se fera connaître et remportera plusieurs prix et distinctions tels que le Seedstars Egypt en 2017. Il figure parmi les gagnants du MITEF Arab Startup Competition de 2018. En 2020, il est lauréat du Hub71 Mena Growth Competition 2.0. 

Melchior Koba

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Créateur de richesses et d’emplois, le commerce électronique est une mine d’opportunités au potentiel encore mal exploité sur le continent. La mise en œuvre d’une véritable stratégie de développement est nécessaire pour permettre aux économies africaines d’en tirer le maximum de profit.

Durant la crise de Covid-19 en 2020, l’e-commerce s’est révélé indispensable pour la poursuite des activités commerciales à travers un monde en proie à diverses restrictions sociales. Les revenus mondiaux de ce segment qui s’élevaient à 3,351 milliards $ en 2019 sont  ainsi passés à 4,248 milliards $ en 2020 selon Statista.

Bien que l’Afrique ait vu ses revenus du commerce en ligne croître de plus de 6 milliards $ pour se stabiliser autour de 27,97 milliards $ en 2020, ce chiffre (qui représente moins de 3 % de la valeur de l'e-commerce mondial) n’est que le reflet de la faible préparation du continent aux nouvelles opportunités du commerce.

Dans son rapport « E-Commerce and the Digital Economy in LDCs: At Breaking Point in COVID-19 Times » publié le 15 mars 2022, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) déplore la modeste performance mondiale de l’Afrique dans l’e-commerce à cause de divers facteurs négatifs.

1 LDC

Le manque d’intérêt politique ; l’accès difficile à Internet ; la fracture dans l'adoption des TIC et de la connectivité ; la faible capacité d’investissement dans la croissance des activités de commerce électronique ; les perturbations des chaînes d'approvisionnement et de la logistique commerciales ; le manque de protection des consommateurs et de concurrence loyale ; la culture persistante du paiement à la livraison sont les principaux freins au développement du e-commerce sur le continent qui sont soulevés par la CNUCED.

En observant l’indice du commerce électronique Business to Consumer (B2C) de la CNUCED, indicateur qui mesure la préparation d’une économie à s’engager dans le commerce électronique et à en tirer profit, l’Afrique occupe la dernière place depuis six ans. Cette position, la CNUCED incite les gouvernements du continent  à la changer en adoptant des actions fortes qui leur garantiront des dividendes de l’économie numérique.

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Depuis 2017, la CNUCED aide les pays à améliorer leur niveau de préparation au commerce électronique. A travers l'eTrade Readiness Assessments (eT Readies), elle les aide à évaluer et à corriger entre autres leur formulation de stratégies sur le commerce électronique, la qualité des infrastructures et services TIC, la logistique commerciale et la facilitation du commerce, les solutions de paiement, le cadre juridique et réglementaire, le développement des compétences et l’accès au financement.

Sur les 46 demandes d’accompagnement reçues en décembre 2021 par la CNUCED, dont 26 africaines, elle indique avoir réalisé 29 eT Readies dont 15 africains. Trois sont encore en cours de réalisation dont 2 africains. Onze demandes ne sont pas encore traitées dont 7 africaines.

Muriel Edjo

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À cause des infrastructures routières généralement en mauvais état, la liaison producteurs-commerçants n’est pas une sinécure. Un digital entrepreneur sénégalais a décidé de mettre en place une solution numérique pour régler ce problème.

Afrikamart est une plateforme sénégalaise de distribution de produits frais qui offre ses services de mise en marché aux producteurs agroalimentaires d’une part et d’autre part, elle opère comme une centrale d’achat digitale pour les commerçants, les hôtels, les restaurants et les supermarchés. Fondée en 2018 par Mignane Diouf, Afrikamart a vu le jour après que son fondateur a remarqué qu’il était plus facile d’importer des fruits et légumes du Maroc que de s’en procurer au Sénégal.

Depuis sa création, Afrikamart collecte des produits chez des milliers de producteurs dans les zones rurales pour servir les commerçants des zones urbaines. La plateforme essaye de garantir de meilleurs revenus aux producteurs, de meilleurs prix aux commerçants et de meilleures qualités de produits aux consommateurs.

Pour devenir un fournisseur de la plateforme, il faut renseigner un certain nombre d’informations qui vont permettre à la start-up de reprendre contact pour en savoir davantage sur les productions et dans quelle mesure elles peuvent être vendues grâce au réseau d’Afrikamart.

En ce qui concerne le client, il doit également suivre une procédure où il fournit des informations utiles pour le catégoriser en fonction de la quantité de produits qu’il peut acheter chaque semaine. Par ailleurs, par un simple coup de fil aux numéros de téléphone de la plateforme, l’utilisateur peut en apprendre davantage s’il veut devenir client ou fournisseur de la start-up.

En 2021, Afrikamart revendique 8 000 kilogrammes de produits livrés par jour ; plus de 600 producteurs travaillent avec elle et plus de 200 emplois indirects ont été créés. À terme, elle espère soutenir son expansion en Afrique de l’Ouest grâce à son savoir-faire dans la supply chain, forte de son succès au Sénégal.

Adoni Conrad Quenum 

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Le succès des fintechs en Afrique a permis de briser les barrières des moyens de paiement à l’international. Le problème majeur du commerce en ligne est la livraison des articles en l’occurrence entre les pays africains et hors du continent.

Shiip est une start-up nigériane de livraison multi-transporteurs qui aide les utilisateurs à recevoir leurs colis achetés en ligne. Elle dispose d’une plateforme web et d’une application mobile, disponible sur App Store et sur Play Store, pour faciliter les opérations de livraison de marchandises après achat sur une plateforme de commerce électronique.

Shiip a été fondée en 2021 et avant c’était une partie d’une plateforme de commerce électronique. Quadry Olalekan (photo) et son équipe ont rapidement développé la solution Shiip car la clientèle se tournait de plus en plus vers l’expédition d’articles sans forcément les acheter sur la plateforme. Que ce soit sur la plateforme web ou l’application mobile, l’utilisateur doit s’inscrire pour avoir accès au réseau d’expéditeurs locaux, nationaux et internationaux pour les divers articles.

Néanmoins, il est possible de savoir si des transporteurs sont disponibles pour l’envoi de colis d’un point A à un point B sans avoir à s’inscrire au préalable. Il suffit de renseigner les adresses de l’expéditeur et du destinataire dans les cases appropriées, ensuite le poids du colis. La disponibilité ou non d’un transporteur sera communiquée dans les plus brefs délais.

La start-up travaille avec plus d’une cinquantaine de transporteurs et compare les prix proposés par ces entreprises afin de proposer le meilleur service à ses utilisateurs. Entre autres, Jumia Logistics, DHL ou encore Courier Plus font partie des entreprises de transport avec lesquelles Shiip travaille. Outre la plateforme web et l’application, il existe un bot Whatsapp qui permet d’accéder aux services de la start-up. De plus, ses interfaces de programmation sont disponibles en open source pour n’importe quelle place de marché ou plateforme de commerce en ligne.

Pour les 15 derniers mois, Shiip revendique plus de 2 000 utilisateurs pour environ 10 000 articles envoyés. Disponible uniquement au Nigeria, la solution espère une expansion à d’autres marchés africains dans les mois à venir et un tour de table serait le bienvenu.

Adoni Conrad Quenum

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