Avec la transformation numérique en cours, les Africains, bien qu’en retrait, participent activement à la révolution technologique du monde. Dans le but d’aider les populations à accéder aisément à certains services, un entrepreneur béninois a mis en place une solution à cette fin.
Ylomi est une plateforme numérique développée par une start-up béninoise du même nom. Elle permet de mettre en contact des artisans avec des clients potentiels à la recherche d’une certaine compétence dans maints domaines, en l’occurrence dans le service à domicile. La start-up a été fondée en 2018 par Jean Vivien Dah N’Gbekounou.
« En 2016, lorsqu’on était en période de délestage au Bénin, j’ai eu toutes les peines du monde à retrouver un mécanicien pour réparer mon groupe électrogène en panne. Et le seul qu’on m’a proposé m’a vraiment eu en me facturant 3 fois le prix de la réparation sans aucune satisfaction en retour. Cette histoire, qui est commune aux populations africaines, m’a plongé dans une réflexion profonde qui a conduit à la création de Ylomi », a indiqué Dah N’Gbekounou.
La solution possède une application mobile disponible sur Android et sur iOS. Les utilisateurs peuvent ainsi accéder à tous les services Ylomi depuis ce canal. Avant cela, il faut créer un compte en appuyant sur le bouton « inscription ». Il faut ensuite renseigner quelques informations basiques et créer un mot de passe. Pour devenir un artisan professionnel, un bouton « devenir pro Ylomi » est accessible depuis la homepage. Elle renvoie vers une page où il faut renseigner également des informations personnelles, choisir le type de prestation et décrire en quelques mots ce en quoi elle consiste.
Des artisans professionnels, validés par la start-up, sont opérationnels pour aider à réparer des télévisions, à effectuer des massages relaxants, à régler des problèmes de plomberie ou de vitrerie, etc. La jeune pousse revendique entre autres 458 professionnels sur la ville de Cotonou, 153 sur Abomey-Calavi ou encore 73 sur Porto-Novo. Il est important de souligner que Ylomi a souscrit auprès de NSIA une assurance de la responsabilité civile des employés de maison et prestataires proposant leurs services via leur plateforme. C’est une façon de protéger les deux parties en cas de problèmes lors des prestations.
Adoni Conrad Quenum
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Elle a su s’attirer au fil des années la confiance des Rwandais, de plus en plus nombreux à acheter sur sa plateforme. Aujourd’hui, elle enregistre déjà des clients dans d’autres pays d’Afrique et sur d’autres continents.
Cela fait déjà six ans que la Rwandaise Yvette Uwimpaye (photo) s’est fait connaître dans son pays. Elle est fondatrice et présidente-directrice générale de Murukali Ltd lancée en 2015. Titulaire d’un master en gestion des projets obtenu en 2016 à l’université de Kigali, la jeune femme est l’une des pionnières de l'e-commerce dans le pays.
À travers Murukali, elle propose divers articles aux populations dans le domaine de l’épicerie, la vaisselle, l’électroménager, l’habillement, les produits hygiéniques, le matériel de bureau, la décoration d’intérieur. Au-delà de la vente, Yvette Uwimpaye propose aussi un service de livraison des achats effectués sur sa plateforme.
L’entrepreneure révèle que son objectif premier est d’aider le plus grand nombre de femmes à gagner en autonomie financière. « En tant que commerçante autonome, je veux aider les autres femmes à se sentir autonomes », explique-t-elle, soulignant au passage que les femmes sont plus nombreuses dans les marchés de Kigali, la capitale.
Au-delà de l’aspect commercial de sa start-up, Yvette Uwimpaye a aussi développé un goût pour le partage de connaissances. « Nous aidons également à sensibiliser les jeunes au commerce électronique en proposant des stages et des formations », confie la femme d’affaires, dont le site d’e-commerce enregistre déjà des clients dans plusieurs pays, notamment aux États-Unis, Suisse, Ouganda, Kenya.
Vice-présidente de l’association rwandaise du commerce électronique depuis 2018, Yvette Uwimpaye est l’une des six chefs d’entreprises francophones mises à l’honneur sur le stand de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) lors du Salon international de l’innovation technologique Vivatech qui s’est tenu à Paris du 15 au 18 juin.
Melchior Koba
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En Afrique, le secteur informel occupe une part importante de l’économie des pays. Pourtant, les acteurs sont souvent délaissés par les autorités pour diverses raisons. En Angola, une entrepreneure s’est lancée dans la digitalisation du secteur en développant une place de marché virtuelle.
Roque Online est une plateforme numérique mise en place par une start-up angolaise du même nom. C’est une place de marché virtuelle qui permet à tout type de commerçants de faire grandir son business. La start-up, fondée en 2018 par Geraldine Geraldo, s’inspire de l’ancien marché de la capitale angolaise Roque Santeiro, actif entre 1991 et 2011.
« Notre objectif est d'aider quiconque à être compétitif dans la société moderne. Que vous soyez un vendeur des marchés informels, un propriétaire de petite entreprise ou un grand distributeur, vous pouvez télécharger notre application mobile et commencer à enregistrer votre inventaire afin que nous puissions commencer à le monétiser sur notre site web ou via les canaux de commerce électronique de nos partenaires », affirme la start-up.
La solution dispose d’une application, sur Android et sur iOS, qui permet d’accéder aisément aux fonctionnalités. La création d’un compte est indispensable avant l’insertion des divers biens et services sur la plateforme. Les équipes de la jeune pousse essaient de recruter des vendeuses dans les marchés pour proposer leurs produits en ligne. Elles contribuent à créer des revenus supplémentaires à la « bonne dame » puisque cette dernière ne soupçonnait pas forcément l’existence du marché parallèle dans laquelle elle a été introduite grâce à Roque Online.
C’est ainsi que la place de marché virtuelle de la start-up est devenue l’adresse où il est possible de tout se faire livrer. Des produits alimentaires aux prestations de services, les clients peuvent avoir accès à tout ce qu’ils désirent auprès des commerçants informels. Les petites entreprises familiales peuvent donc élargir leur base de consommateurs et s'adapter à l'évolution de l'environnement commercial. En 2019, la jeune pousse a remporté le premier prix du Seedstars Luanda.
Adoni Conrad Quenum
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L’un des objectifs de la révolution technologique en cours est de faciliter la vie aux populations avec la mise en place de solutions efficaces. En Algérie, une plateforme tout-en-un permet d’accéder à une multitude de services depuis son smartphone.
temtem One est une plateforme numérique développée par la jeune pousse algérienne temtem. C’est une application qui permet d’accéder à de nombreux services tels que le covoiturage, des artisans à la demande, des médecins à la demande, des services financiers ou encore de shopping. La start-up, fondée en 2017 par Kamel Haddar, a depuis lors réussi à lever près de 5,7 millions $ pour entre autres soutenir sa croissance.
Selon Kamel Haddar, sa start-up veut « améliorer la vie des gens en obtenant plus facilement les services qui comptent et même des services innovants qui n’existent pas ailleurs. Par exemple, ma mère qui vit à l’étranger peut désormais offrir à sa sœur vivant à Oran un téléphone portable, livré en une heure ». Cette vision des choses a été rendue possible grâce à la super application puisqu’à la base temtem opérait uniquement dans le secteur du covoiturage.
La super application temtem One, disponible sur iOS et sur Android, embarque de nombreux produits et services. Elle est également présente au Maroc, en Tunisie, au Mali, au Sénégal, en Côte d’Ivoire et en France. La diaspora algérienne peut ainsi utiliser ce canal pour faire plaisir, à tout moment, à leurs proches au pays. À la recherche d’un électricien, d’un plombier à domicile pour une intervention rapide ; d’un médecin, d’un infirmier pour une consultation express ou une prestation spécifique ; ou encore d’un service de livraison ; temtem One devient pratique.
Il a fallu signer des partenariats avec des travailleurs indépendants d’un côté, et des grandes marques comme Decathlon, Huawei, Puma ou encore Ooredoo, de l'autre, pour proposer tous ces services. Il est important de souligner que l’application embarque d’un portefeuille qui peut être rechargé par mobile money, PayPal ou des cartes bancaires, entre autres. La start-up revendique plus de 10 000 partenariats, particuliers et entreprises compris, et plus de 500 000 clients depuis 2018.
Adoni Conrad Quenum
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Ushanga est une initiative soutenue entre autres par le bureau du vice-président, le ministère du Commerce, de l'Industrie et des Coopératives, les gouvernements des différents comtés concernés, le ministère de la Fonction publique et du Genre.
Ushanga est une plateforme numérique mise en place par l’initiative Ushanga et soutenue par le gouvernement kényan. Elle a pour but d’aider les femmes d’éleveurs des comtés de West Pokot, Samburu, Narok, Kajiado, Marsabit, Baringo et Turkana à vendre en ligne leurs accessoires en perles sur le marché local et à l'étranger.
Amina Mohamed, ministre des Sports, du Patrimoine et de la Culture, explique à l’occasion du lancement de la plateforme qu’elle « exposera le beau travail de ces femmes dans le monde entier et leur capacité intellectuelle sera respectée. Chaque groupe devrait avoir son propre compte, car il recevra de l'argent en devises étrangères ».
Les femmes de chaque comté ont une façon particulière de fabriquer leurs accessoires. Les potentiels clients auront donc le choix entre divers accessoires de styles différents. Les boucles d'oreilles, les bracelets, les plaques de poitrine, les bagues ou encore les ceintures sont autant d’articles qui seront disponibles sur la place de marché. Il faut noter que les perles sont également utilisées pour décorer des vêtements, des épées, des chaussures, entre autres.
Selon Hellen Nkaissery, présidente de l'initiative Ushanga, « en tant que femmes de pasteurs, les femmes qui sont en bas de l'échelle, nous sommes maintenant soutenues par notre gouvernement, par le programme de l'initiative Ushanga Kenya, et nous sommes placées dans une plateforme où d'autres parties du pays sont également soutenues ».
Grâce au bouton « Sign in/Register », le potentiel client peut créer un compte pour accéder à tous les services. Il aura besoin de fournir, entre autres, son e-mail et de créer un mot de passe. Les autorités ont décidé d’investir près de 4 millions $ dans le projet qui va toucher 5 000 femmes qui seront doter de compétences entrepreneuriales ; environ 60 sociétés coopératives seront créées dans ce but.
Adoni Conrad Quenum
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Grâce au numérique, le marché de la grande distribution enregistre de la croissance à travers le monde depuis 2020. En Égypte, plusieurs acteurs s’y intéressent. Si pour certains c’est une opportunité commerciale, pour d’autres c’est un catalyseur de nouveaux produits financiers.
La start-up égyptienne Fatura, spécialisée dans la mise en relation de grossistes et commerçants au détail via son application mobile accessible dans 22 gouvernorats, a été acquise par Tanmeyah for Microfinance Services, filiale à 100 % du fournisseur égyptien de solutions financières EFG Hermes Holding. L’information a été dévoilée le mercredi 15 juin. Le montant de la transaction n’a pas été divulgué.
Selon Karim Awad, le président-directeur général d'EFG Hermes Holding, cet accord marque une étape importante pour Tanmeyah, qui est devenu un acteur clé de notre plateforme d'institutions financières non bancaires. « Tanmeyah s'est tourné vers cette acquisition stratégique pour renforcer sa transformation numérique et enrichir ses offres de produits et de services afin de devenir plus holistique et de soutenir l'espace de la microfinance en Égypte », a-t-il déclaré.
Il a par ailleurs soutenu que « nous avons toujours vu le potentiel de Fatura, et nous croyons fermement en sa capacité à innover dans l'espace numérique B2B, c'est pourquoi notre propre EFG EV Fintech a pris la décision de devenir l'un des premiers investisseurs de l'entreprise il y a des années ».
Fatura a démarré ses activités en Égypte en 2019. En juillet 2020, la start-up a réussi à lever son premier investissement d’une valeur de 1 million $ lors d’un tour de table dirigé par Disruptech et auquel ont participé EFG Hermes et The Cairo Angels, des investisseurs providentiels. En juin 2021, la start-up a réussi une nouvelle levée de fonds de 3 millions $ lors d’un cycle de financement de pré-série A mené par Sawari Ventures, Arzan VC, Egypt Ventures, EFG-EV, The Cairo Angels et Khwarizmi Ventures.
En trois ans d’activité, Fatura a réussi à développer sa présence dans 22 gouvernorats d’Égypte. La start-up s’est constitué une base de plus de 60 000 détaillants qui fait dire à Hossam Ali, son président-directeur général, qu’elle est solide.
Muriel Edjo
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Les plateformes de ventes en ligne rencontrent un grand succès depuis la crise de la Covid-19. De nombreux Africains, munis d'une connexion Internet et d'un smartphone, font de plus en plus le choix de se tourner vers ce mode d’achats.
Carniger est une plateforme en ligne de vente de voitures, de motos et de pièces de rechange au Niger. C’est une place de marché fondée en 2017 par Africargroup, où vendeurs et acheteurs se rencontrent virtuellement pour négocier. Il est également possible d’importer un véhicule depuis un pays étranger vers le Niger depuis la plateforme.
Pour acheter un produit sur la place de marché, il faut effectuer son choix parmi les nombreux biens disponibles. Les informations pertinentes sur le produit sont accessibles : les références du moteur, l’année de la voiture, la boîte de vitesses, la couleur ou encore le type de carburant. Le client peut aisément entrer en contact avec le vendeur via la plateforme ou grâce à son numéro de téléphone ; il peut aussi directement faire une contre-offre pour le véhicule. Mais, avant d’en arriver là, l'inscription sur la plateforme est obligatoire. Des informations personnelles sont requises et un compte, depuis lequel l’utilisateur pourra effectuer toutes ses opérations, est créé.
En plus des véhicules et des pièces de rechange, Carniger propose un service de financement où l’option de paiement différé est disponible. La plateforme dispose donc d’un service pour acheter maintenant et de payer plus tard. Elle met en relation l’acheteur potentiel avec une structure spécialisée ; il est indispensable de disposer d’une carte d'identité ou d’un passeport nigérien en cours de validité, d’une source permanente de revenus, d’au moins 6 mois de relevés bancaires, etc.
En disposant de tous ces éléments, il faudra remplir un formulaire et laisser le processus suivre son cours. À part l’option de financement, celle de l’assurance est également proposée. Il est recommandé de souscrire à une assurance en cas d’achat d’une voiture et Carniger permet de faire ces formalités au même endroit.
Adoni Conrad Quenum
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Le développement du e-commerce s’accélère dans plusieurs pays d’Afrique depuis 2020. Les commodités qu’offre ce moyen d’achat et les facilités mises en place par diverses nations pour le soutenir ont suscité l'engouement des consommateurs, mais aussi la multiplication d’actions frauduleuses.
Les achats en ligne seront désormais taxés au Maroc. La mesure entre en vigueur le 1er juillet 2022. Les marchandises reçues avant cette date ne sont pas concernées. La décision a été prise lors du Conseil de gouvernement qui s’est tenu le jeudi 16 juin. Elle est matérialisée par le décret n° 2-22-438 qui stipule que toutes les transactions réalisées via des plateformes électroniques seront désormais soumises aux droits de douane à l’importation, quelle que soit leur valeur.
Le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a indiqué en conférence de presse que « ce projet vise à renforcer le contrôle douanier des colis de l’étranger lorsqu’ils concernent des transactions effectuées en ligne ».
Ce nouveau décret vient modifier l’article 190-E (du décret n°2-77-862) qui exonérait des droits de douane à l’importation certains produits et objets introduits ou reçus, à savoir les produits et objets d’une valeur maximale de 2 000 dirhams (198,65 $) introduits par les personnes ayant leur résidence habituelle au Maroc ; et les produits et objets, à l’exclusion des boissons alcoolisées et tabacs, d'une valeur maximale 1 250 dirhams, envoyés aux personnes physiques ou morales résidentes au Maroc.
Mais avec le développement du secteur de l’e-commerce, le gouvernement a constaté au fil des mois la multiplication des pratiques frauduleuses consistant à fractionner les envois entre plusieurs bénéficiaires pour un produit destiné à la même personne. Ainsi, les destinataires contournaient le paiement des droits douaniers sur les produits importés d'une valeur supérieure aux limites indiquées par l’ancienne réglementation.
Les nouvelles dispositions adoptées visent à lutter contre ces pratiques qui, selon le ministre, portent préjudice au commerce local, et à l’industrie marocaine en général, et privent l’État d’importantes ressources, d’autant plus qu’un milliard de dirhams d’achats ont échappé aux droits de douane en 2021. Un montant qui pourrait atteindre 2 milliards en 2022, selon les estimations du ministre.
Ruben Tchounyabe
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Depuis quelques années, les autorités rwandaises s’attèlent à faire du pays un hub technologique important. Cette politique se traduit par une prolifération des start-up avec l’émergence de solutions technologiques dans divers secteurs d’activité.
Fixa est une plateforme numérique développée par une start-up rwandaise éponyme. Elle permet de mettre en relation des entreprises avec des artisans tels que des nettoyeurs, des plombiers, des électriciens, des mécaniciens, des ouvriers occasionnels ou encore des charpentiers. La start-up a été fondée en 2020 par Tafara Makaza.
« Notre objectif est de garantir aux entreprises l'accès à des solutions d'aide et de gestion fiables pour les projets de toutes tailles sur le lieu de travail, tout en soutenant les prestataires de services avec davantage d'opportunités d'emploi, de protection sociale et de formation formelle », peut-on lire sur la plateforme.
La solution dispose d’une application mobile qui facilite la tâche aux superviseurs sur le terrain, car elle permet de déployer les travailleurs, d’enregistrer leur présence et de mesurer leur productivité. Le superviseur peut ainsi évaluer les différents profils et l’historique des performances des travailleurs sous sa charge. En cas de problèmes dans l’évolution des travaux, il peut situer avec précision le ou les travailleurs qui n’ont pas fourni les efforts nécessaires.
Fixa permet donc de prendre de meilleures décisions pour les équipes grâce aux données recueillies en temps réel sur le terrain. En quelques clics, l’entreprise peut réajuster ses choix. Pour profiter des services de la start-up, il faut effectuer une réunion en visioconférence avec l’équipe et exposer son projet. La jeune pousse revendique plus de 300 artisans dans son réseau et plus d’une cinquantaine d’emplois traités chaque semaine.
Adoni Conrad Quenum
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Le Rwanda est le troisième producteur africain d’étain derrière la RDC et le Nigeria selon les données de la Banque mondiale datant de 2020. Si le pays produit plusieurs autres minéraux, son secteur minier reste dominé par l’exploitation artisanale et à petite échelle.
Au Rwanda, les mineurs artisanaux pourront désormais être accompagnés dans leurs différentes opérations, y compris leurs échanges sur les marchés mondiaux de métaux, par la plateforme blockchain Minexx.
Cette dernière, basée à Kigali et active également en RDC, a obtenu l’autorisation du gouvernement pour les aider à accéder aux capitaux et vendre leurs produits en accord avec les normes d’approvisionnement responsable de l’OCDE et de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs.
Selon les détails publiés sur son site, Minexx collaborera avec l’Office rwandais des mines, du gaz et du pétrole (RMB) pour déployer une technologie blockchain qui permettra aux mines artisanales et à petite échelle (ASM) d’être plus efficaces. La technologie en question permettra, apprend-on, d’enregistrer et suivre les principales transactions des mines, notamment les paiements des mineurs, la traçabilité des minéraux, la taxation des minéraux, le processus d’exportation, ou encore les actions correctives sur la chaîne d’approvisionnement entre autres.
« Minexx se réjouit de travailler avec le gouvernement rwandais et d’autres parties prenantes pour apporter traçabilité, transparence et confiance au secteur des minéraux grâce à notre technologie blockchain », a commenté le CEO Marcus Scaramanga.
L’octroi d’une licence à Minexx intervient alors que le gouvernement rwandais cherche à mieux contrôler son secteur de l’exploitation minière artisanale. Les ASM au Rwanda, faut-il le rappeler, produisent plusieurs minéraux comme l’étain, le tungstène, le tantale, le niobium ou encore l’or. Le défi est de pouvoir les transporter, traiter, exporter et commercialiser de manière légale alors que le pays est régulièrement accusé de servir de plaque tournante au trafic de « minerai de conflit » dans la région.
Louis-Nino Kansoun
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