En avril 2021, le gouvernement éthiopien s’est tourné vers la technologie pour garantir un suivi sécurisé des performances académiques des établissements d’enseignement secondaire. De nombreuses attentes sont placées dans ce projet.
IOHK, une entreprise américaine de recherche et d'ingénierie blockchain connue pour la plateforme Cardano, annonce le lancement de son projet d’identification numérique des étudiants éthiopiens dans deux mois.
Ledit projet contribuera à la vérification de l’identité des apprenants, des notes, à contrôler à distance les performances académiques des écoles. Des données qui contribueront à obtenir une vision claire sur la politique éducative nationale et à estimer son impact sur l’emploi dans tout le pays.
Selon John O'Connor, le directeur des opérations africaines de IOHK, « nous avons terminé la phase pilote et nous commençons à former les agents du ministère de l'Éducation sur les fonctionnalités et l'utilisation ». Le projet d’identification dont la première phase démarre en juin ciblera 800 000 élèves. IOHK va utiliser à cet effet sa solution basée sur la blockchain Atala Prism.
Le projet, débuté depuis avril 2021, s’inscrit dans le cadre de la stratégie Digital Ethiopia 2025 lancée en 2020 par le gouvernement pour transformer plusieurs secteurs d’activités stratégiques comme l’administration publique, la santé, l’agriculture ou encore l’éducation. À terme, l’identification numérique des élèves devrait toucher 3 500 écoles, 5 millions d'élèves et 750 000 enseignants comme prévu par l’accord signé entre le gouvernement éthiopien et IOHK.
John O’Connor, a souligné que ce projet pourrait susciter une « vague d'innovation blockchain de troisième génération à travers l'Afrique et le monde en développement, apportant des services vitaux à ceux qui n'étaient pas en mesure d'y accéder auparavant ».
Adoni Conrad Quenum
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Le gouvernement a annoncé plusieurs mesures dont la finalité est l'accélération des délais de traitement des dossiers des personnels de la fonction publique. Une nécessité au regard des lenteurs que dénoncent les fonctionnaires depuis de nombreuses années.
Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative Joseph Le (photo) a annoncé, lors d'un point de presse qu’il a donné le mercredi 6 avril à Yaoundé, une série de mesures tendant à dématérialiser et à simplifier les procédures de traitement des dossiers d’intégration dans la fonction publique. Joseph Le affirme qu’une première provision budgétaire constituée dans le cadre de l’exercice 2022 va permettre d’acquérir une application spécialement dédiée à l’authentification des diplômes.
Le ministre indique qu’il s’agit d’une plateforme collaborative regroupant le ministère de la Fonction publique, le ministère de la Santé publique, et les départements ministériels en charge des questions de l’éducation aux niveaux primaire, secondaire et supérieur. « En un clic, il me sera possible à partir de mon bureau d’obtenir toutes les informations sollicitées », explique Joseph Le. Qui annonce également la numérisation des pièces constitutives des dossiers d’intégration des lauréats des écoles normales dès la première semaine suivant la fin de leur formation.
Le Cameroun s’est certes doté il y a quelques années d’un Système informatique de gestion intégrée des personnels de l’Etat et de la solde (Sigipes) ; mais il n’est pas rare de voir des fonctionnaires en cours d’intégration attendre plusieurs années avant d’obtenir leur premier salaire. Une grève menée par les enseignants du secondaire, de janvier à mars, a perturbé le déroulement des cours. Les grévistes, à travers le mouvement On a Trop Supporté (OTS), dénonçaient les retards dans leur prise en charge et dans le paiement de certains émoluments.
En réponse à ce mouvement de mécontentement, le président de la République, Paul Biya, a alors instruit l'optimisation de la gestion des dossiers des fonctionnaires. Pour le ministre de la Fonction publique, le véritable goulot d’étranglement se situe au niveau de l’authentification des diplômes et de la délivrance de leurs équivalences. A cela s’ajoutent la constitution et l’acheminement des dossiers d’intégration par les lauréats des écoles normales.
Selon le gouvernement, les réformes annoncées participeront à réduire la durée du parcours du dossier d’intégration qui pouvait atteindre 25 à 30 mois avant de parvenir au niveau central. Le ministre affirme que les pièces constitutives des dossiers seront reçues en temps réel à Yaoundé au moment de leur numérisation dans les régions et que le double processus d’intégration et d’attribution du matricule est engagé concomitamment.
« Au regard de ce qui précède, nous sommes en droit de penser et même d’affirmer qu’au lieu de deux à trois ans, voire plus, le jeune lauréat sorti de l’ENS ou de l’ENSET ne devrait plus patienter que pendant 45 ou 90 jours, voire moins, pour se doter d’un numéro matricules et d’un acte d’intégration », a soutenu le ministre.
Ruben Tchounyabe
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Depuis 2019, les gouvernements africains s’activent pour accélérer la transformation numérique. Ils votent des lois dans le but de mettre en place un cadre approprié pour le développement du secteur du numérique.
Le gouvernement congolais a décidé, mercredi 6 avril, lors du Conseil des ministres, de la création d’une agence de développement de l’économie numérique. L’objectif est d'en faire le levier de l’action des pouvoirs publics en matière de transition numérique au Congo, en transformant la direction générale de développement de l’économie numérique en un établissement public à caractère administratif. Le projet de loi sera transmis au Parlement pour examen et adoption.
Léon Juste Ibombo (photo), ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, explique que « la transformation numérique de l’économie, objectif transversal, nécessite d’importants investissements, notamment en ce qui concerne les infrastructures, les réseaux, les équipements, les contenus et les usages ».
La pandémie de la Covid-19 a accéléré la transformation numérique dans le monde. Le Congo n’est pas resté en marge de cette révolution et depuis 2019, le pays a mené des actions dans le but d’amorcer le développement de son économie numérique. Entre autres, la création d’un Centre africain de recherche en intelligence artificielle (Caria) en février et la mise en place d’un cadre juridique pour les start-up devraient booster le secteur du numérique dans le pays.
La nouvelle agence congolaise, autonome en matière de gestion sera chargée de l’impulsion, de l’animation et de l’accompagnement des projets numériques, et elle permettra d’optimiser les choix d’organisation et d’implantation des nouvelles technologies sur le territoire national.
Adoni Conrad Quenum
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Victor Tazo, promoteur de Syntech Paperless Solutions, nous explique comment il procède pour numériser les archives d’institutions ou d’entreprises, et ce qu’elles y gagnent au bout du compte, en termes d’économie, d’efficacité et de sécurité.
En 2020, la stratégie nationale Digital Ethiopia 2025 a été lancée. Elle accorde une grande importance à la transformation numérique de l’administration publique. L’un des aspects stratégiques au cœur de cette quête d’efficacité des services publics est l’accès et la facilitation du paiement en ligne.
Il sera bientôt possible pour les usagers éthiopiens de payer directement en ligne pour divers services publics. Lundi 4 avril, le gouvernement, à travers le ministère de l'Innovation et de la Technologie (MINT), a signé un accord de partenariat à cet effet avec Mastercard pour l’intégration de la passerelle de services de paiement de l'entreprise à son portail de services électroniques. A la Commercial Bank of Ethiopia qui est également partie prenante à cet accord, il reviendra la charge de collecter les paiements pour le compte de l’État.
Belete Molla (photo), le ministre de l'Innovation et de la Technologie, a indiqué que le partenariat avec Mastercard permettra « de fournir une solution de paiement numérique polyvalente — les clients avec n'importe quelle carte bancaire peuvent l'utiliser. Cela signifie que les gens pourront payer facilement et en toute sécurité où qu'ils soient et à tout moment. Cela nous permettra également d'améliorer la collecte des recettes et de réaliser des gains d'efficacité, ce qui libérera des ressources pour améliorer la prestation de services ».
L'intégration de la passerelle de service de paiement de Mastercard au portail de services électroniques du gouvernement fait suite au mémorandum d’entente signé en 2020 entre le MINT et l’entreprise privée américaine. Son objectif était d’accompagner l’État dans la numérisation des paiements et d’améliorer la prestation de services aux citoyens conformément à la stratégie de transformation numérique de l'Éthiopie baptisée « Digital Ethiopia 2025 ».
La première phase de cette opération de numérisation des paiements des services publics touchera les membres des organisations de la société civile éthiopienne. Ils pourront bientôt payer leurs licences d'exploitation sur le portail avec n'importe quelle carte de paiement de marque.
Pour Mark Elliott, le président de division, Mastercard, Afrique subsaharienne, l’engagement de l’entreprise en Éthiopie est orienté sur la création « d’une économie numérique inclusive qui profite à tout le monde, partout, en rendant les transactions sûres, simples, intelligentes et accessibles ».
Muriel Edjo
Lancée il y a dix ans, la plateforme numérique est l'un des projets phares de la stratégie kényane de croissance économique Vision 2030. Elle a déjà contribué à sécuriser plusieurs millions de dollars de droits de licence/permis et combler les lacunes dues aux paiements manuels.
Selon Ukur Kanacho Yatani, le ministre des Finances du Kenya, la mise à jour du KenyaTradeNet System – système national de guichet unique électronique – sera achevée d’ici la fin du mois d’avril. Il l’a affirmé, jeudi 31 mars, lors du premier sommet sur la facilitation du commerce en Afrique de l’Est, qui s’est tenu à Nairobi sous le thème « Ré-imaginer la facilitation des échanges à l'ère de la technologie ».
Ukur Kanacho Yatani a expliqué lors de cet évènement organisé par la Kenya Trade Network Agency (KenTrade), l'organisme qui pilote le KenyaTradeNet System, qu’à travers la mise à jour de la plateforme, « certaines des limitations et des caractéristiques qui faisaient défaut au système Kenya TradeNet vont promouvoir l'amélioration du commerce intra-régional et faciliter considérablement la réalisation des échanges commerciaux ». Il a souligné que ce sont 10 années prometteuses qui s’annoncent pour la communauté commerciale nationale et les échanges avec l'extérieur.
Le Kenya TradeNet System est une plateforme en ligne qui sert de point d'entrée unique aux parties impliquées dans le commerce international et la logistique du transport. Ils peuvent y déposer des documents pour dédouaner des marchandises, effectuer des paiements pour régler taxes et autres redevances dues à l’État.
Lancée en janvier 2011, le système regroupe déjà 23 agences gouvernementales sur 38 ciblées, 38 compagnies d'assurance actives, 36 banques, près de 1 529 agents de compensation, 46 agents maritimes et compagnies maritimes, 29 gares de fret de conteneurs et cinq sociétés de manutention de fret. Sa mise à jour a démarré depuis août 2021.
Depuis 2014, KenTrade indique que plus de 3,3 millions de permis ont été délivrés par le biais du système, tandis que plus de 2,8 millions de références uniques d'envoi (UCR) ont été traitées. En décembre 2021, Kenya TradeNet System comptait plus de 16 000 utilisateurs enregistrés. Les agences gouvernementales partenaires ont pu collecter un peu plus de 3,5 milliards de shillings kényans (30,3 millions $) de droits de licence/permis auprès des commerçants et combler les lacunes dues aux paiements manuels. Un total de 445 146 déclarations d'importation d'une valeur totale de 2 900 milliards de shillings kényans ont été enregistrées dans le système du 1er mai 2018 au 30 juin 2021.
Muriel Edjo
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Le 18 mars 2022, le Togo est devenu le premier pays africain à accueillir Equiano sur ses côtes. Prévu pour être opérationnel d’ici la fin de l’année, il s’agit du premier câble sous-marin de fibre optique de Google dédié au continent. Tout un symbole pour le pays d’Afrique de l’Ouest qui cherche depuis quelques années à devenir un hub technologique majeur et porter la contribution du numérique à 10 % du PIB. De fait, l’arrivée d’Equiano devrait impulser une nouvelle dynamique aux efforts du gouvernement togolais vers l’atteinte de cet objectif.
De grandes ambitions
C’est au Port de Lomé que le président togolais a participé mi-mars à la cérémonie officielle de raccordement de son pays au câble sous-marin Equiano de Google. Pour Faure Gnassingbé, cette infrastructure reliant l’Europe à l’Afrique devrait « transformer durablement le paysage numérique » du Togo. Dans le détail, le gouvernement togolais s’attend aussi bien à une amélioration de la qualité de la connexion Internet que de son coût. Equiano dispose en effet d’une bande passante qui surpasse 20 fois celle de tous les autres câbles sous-marins de la zone et d’après Google, il élargira non seulement le nombre d’utilisateurs d’Internet au Togo, mais permettra également de doubler en trois ans le débit Internet auquel ont accès la plupart des Togolais.
À titre d’exemple, le raccordement en 2012 du West Africa Cable System (WACS), premier câble sous-marin relié au Togo, a permis de passer d’un taux de pénétration d’Internet d’environ 5 % il y a dix ans, à 26 % en janvier 2022, soit 2,23 millions d’utilisateurs d’après les données de Data Reportal. Si cela représente une progression de 420 % en une décennie, c’est au cours des cinq dernières années que la croissance a été la plus forte. Cette progression s’est également suivie d’une amélioration de la qualité de la connectivité, portée par l’internet fixe avec la fibre optique à domicile (FTTH) de Togocom et de GVA (Canalbox).
D’ici 2025, le géant américain table sur une vitesse de 21 Mbps en moyenne, contre 10 Mbps en 2021, en plus d’une réduction de 14 % du prix de l’Internet au détail. Élément essentiel pour n’importe quel pays voulant développer son écosystème numérique, le haut débit en devenant plus abordable au Togo est censé soutenir la vision du gouvernement de devenir un hub digital régional. Lomé cherche ainsi à accélérer les efforts en ce sens et vient d’annoncer son intention de mobiliser 300 millions d’euros pour connecter les foyers togolais à la fibre optique, par le biais des lignes électriques.
« Avec ce nouveau câble sous-marin, nous serons en mesure de satisfaire aux exigences de la Feuille de route gouvernementale portant sur le renforcement du raccordement international au réseau mondial », assure la ministre togolaise de l’Économie numérique Cina Lawson.
Selon une étude commanditée par Google, l’arrivée d’Equiano devrait favoriser la création de 37 000 emplois à l’horizon 2025, grâce aux opportunités offertes par l’économie numérique. Là encore, le gouvernement voit grand et vise, selon la politique sectorielle du secteur du numérique, 400 milliards FCFA (environ 678 millions $) de chiffre d’affaires pour l’économie digitale, contre 187,5 milliards FCFA en 2016.
Des succès notables depuis quelques années
Lorsque le gouvernement entre en contact avec Google en 2019 alors que le géant de l’Internet venait d’annoncer son projet Equiano, c’était fort de cette ambition numérique : faire du pays, jusque-là connecté à un seul câble, un hub numérique. Objectif en marche, d’autant que le Togo qui ne faisait pas partie du programme initial du géant de l’Internet, l'intègre rapidement et en devient 3 ans plus tard la première station d'atterrissage en Afrique. Ce “succès” est d’abord un coup d’accélérateur à sa stratégie digitale « Togo Digital 2025 » dont l’élaboration en cours est soutenue notamment par la Banque mondiale dans le cadre du WARCIP (West African Regional Communications Infrastructure Project). Projet qui aura permis la construction de nouvelles infrastructures notamment l’IXP (Point d’échange Internet) et le carrier Hotel, premier datacenter du pays.
Sur le plan de la modernisation de l’administration togolaise, la dématérialisation de plusieurs services publics est déjà en cours avec notamment la délivrance en ligne du casier judiciaire ou encore la numérisation des moyens de paiement au niveau des services publics. Le lancement en mai 2021 du Lomé Data Centre, s’inscrit aussi dans cette dynamique, car elle ambitionne de contribuer à garder les données personnelles des Togolais sous le contrôle souverain de l’Etat, “tout en offrant aux jeunes pousses technologiques déjà présentes, ou qui veulent s’installer dans le pays, une infrastructure de pointe à coût abordable”.
« Les Data Centres sont des structures incontournables et des centres de connectivité pour toute région, ou pays, qui souhaite se développer », confirme Attia Byll, la DG de la Société d’infrastructures numériques (SIN), la nouvelle entité publique, cheville ouvrière de l’ambition de Lomé dans le numérique. La société chargée de gérer les infrastructures télécoms publiques est détenue à 100% par l’Etat, et a déjà dans son giron plusieurs infrastructures dont le projet e-gouv qui fibre plus de 300 bâtiments de l’administration publique.
En septembre 2021, le gouvernement a annoncé la création de l’Agence Togo Digital. Son rôle sera principalement d’accompagner les divers services publics dans leur marche vers la digitalisation. Pour veiller à la protection de tout l’écosystème, un accent particulier est mis sur la cybersécurité, avec la création en 2019 de l’Agence nationale de la cybersécurité. La tenue au Togo, les 23 et 24 mars derniers, de la première édition du Sommet de la cybersécurité de Lomé, réunissant plusieurs pays africains, est venue rappeler l’ambition du pays de jouer, là aussi, les premiers rôles.
Si le cadre réglementaire et les ambitions sont donc affichés, Lomé reste toutefois confronté à plusieurs défis. Il s’agit notamment de l’amélioration du taux d’électrification qui, si elle a considérablement augmenté ces dernières années, reste cependant loin des objectifs. Réussir à démocratiser davantage l’accès à Internet (la fibre optique à domicile coûte plus du tiers du salaire minimum) et étendre la pénétration aux zones rurales est une autre paire de manches.
La maîtresse d’œuvre Cina Lawson
Membre des gouvernements togolais successifs dès 2010, Cina Lawson a vu ses responsabilités croître depuis lors, gérant successivement et de façon cumulée le portefeuille des Postes, celui de l’Économie numérique et enfin celui de la Transformation digitale du Togo. À ce titre, la technocrate passée par la Banque mondiale et les groupes télécom Alcatel-Lucent et Orange s’est illustrée en supervisant avec succès chacune des avancées de son pays vers la quatrième révolution industrielle, à commencer par le projet e-Gouv devenu opérationnel en 2017. Il relie l’ensemble des bâtiments publics de la capitale togolaise ainsi que ceux de Kara par la fibre optique. Financé à hauteur de 15 milliards FCFA, il a favorisé l’opérationnalisation de plusieurs plateformes de services publics comme togo.gouv.tg ou service-public.gouv.tg.
Depuis 2016, la ministre a aussi porté plusieurs initiatives notamment le projet AgriPME, ou plus récemment Novissi. Le projet AgriPME a permis de prendre la mesure des avantages offerts par la technologie à l’agriculture, pilier de l’économie pour de nombreux pays africains. La plateforme a en effet offert aux agriculteurs togolais un moyen d’obtenir directement leurs subventions sur leur portefeuille électronique et d’effectuer en parallèle les achats d’engrais et autres intrants agricoles, via le Mobile Money.
Avec Novissi, le gouvernement a apporté une aide financière aux populations défavorisées dans la période de la Covid-19 en s’appuyant sur le mobile Money et l’Intelligence artificielle. Les algorithmes de Machine learning ont permis de cibler les ménages les plus vulnérables. Le programme a d’ailleurs reçu il y a quelques semaines, une reconnaissance spéciale au dernier salon des innovations South by Southwest (SXSW) à Austin au Texas (USA).
Ainsi, pas à pas, Cina Lawson conduit la politique du gouvernement de Faure Gnassingbé en matière de transformation numérique au Togo.
Emiliano Tossou
En 2020, le pays s’est doté d’un plan stratégique dont quelques fruits sont déjà visibles. Avec l’accélération de la transformation numérique induite par la crise de Covid-19, il devient urgent pour les autorités camerounaises de mieux répondre aux défis des domaines prioritaires.
La Société financière internationale (SFI) et la Banque mondiale ont organisé, mercredi 30 mars, un atelier sur la valorisation du secteur du numérique au Cameroun. Ce séminaire avait pour principal objectif de rassembler les principaux acteurs du numérique au Cameroun, et le gouvernement autour des problématiques liées au développement du secteur digital dans le pays.
La ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng (photo), a expliqué que l’atelier qui regroupe les acteurs de l’écosystème numérique camerounais et les administrations publiques met un accent sur le niveau de développement actuel, les contraintes, les défis et les opportunités, ainsi que les programmes de soutien en cours, dans le but de proposer des pistes d’accélération du développement numérique du pays.
Selon le représentant régional Cemac de la SFI, Sylvain Kakou, « le digital est vraiment au cœur de la stratégie de développement du Cameroun. C’est ce qui explique, nous, notre stratégie à accompagner un développement du digital ; à aider le Cameroun à opérer cette transformation le plus rapidement possible ». Il s’agit donc, souligne-t-il, d’un brainstorming pour s’assurer que dans la définition de la stratégie il y a une cohésion et une consistance dans la manière dont les politiques sont formulées, et comment elles sont exécutées pour obtenir un maximum d’impact.
Le Cameroun s’est doté en 2020 d’un plan stratégique pour le développement de l’économie numérique dont l’objectif principal est d’en faire un pays digital. La Banque mondiale quant à elle, a approuvé le 28 septembre 2021, le financement d’un projet d’accélération de cette transformation au Cameroun.
D’un montant de 100 millions de dollars, ce projet vise entre autres, à travers trois composantes, à étendre la portée et la couverture des réseaux numériques à haut débit dans les zones rurales, à favoriser un environnement propice au développement sécurisé et résilient. Il s’agit également de favoriser la mise en œuvre des solutions axées sur les données « data-driven » dans le secteur agricole, afin de stimuler l’innovation dans un secteur économique stratégique et accroître l’utilisation de solutions numériques par les petits exploitants agricoles.
Au terme de cet atelier, un plan d'action numérique est attendu, avec des objectifs précis. La Banque mondiale qui réalise des investissements à destination des différents acteurs, à l’instar des nouveaux entrepreneurs, dans le développement du digital comme la fintech, s’attend à une stratégie nationale bien formulée, définissant les rôles spécifiques de ces acteurs. Le Cameroun pour sa part, assure la ministre, reste déterminé à coopérer pour la mise en œuvre des recommandations issues de cet atelier.
Ruben Tchounyabe
Lire aussi : RD Congo : Kintambo teste l’identification numérique de sa population avec l’aide de la région de Bruxelles-Capitale
Pour mettre en œuvre des politiques de développement efficaces, le gouvernement a besoin de données fiables sur sa population. A Kinshasa, les autorités voient dans les TIC un moyen efficace d’acquérir des données de qualité sur lesquelles baser leurs prévisions.
La commune de Kintambo, dans le nord-ouest de Kinshasa, va tester un projet de registre numérique de la population avec la région de Bruxelles-Capitale. Cela suppose une identification numérique préalable des habitants.
Le test qui sera financée par la coopération bruxelloise au développement, gérée par Brussels International, rentre dans le cadre de l’accord de coopération signé le lundi 21 mars à Kinshasa entre le ministre-président de la région de Bruxelles-Capitale, Rudi Vervoot (photo, à gauche) et le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka (photo, à droite).
Selon Corinne François, la directrice de l'Association de la ville et des communes de la région Bruxelles-Capitale (Brulocalis), un registre numérique contenant un enregistrement officiel de la population « n'est pas du tout anodin sur le plan démocratique ». Elle a souligné que « c'est à la base de tout, pensons aux élections par exemple. Sans registre, c'est la porte ouverte aux fraudes, à la comptabilisation de voix de personnes décédées. C'est aussi important pour savoir où construire une école, un hôpital, etc. »
C’est depuis 2008 que Kinshasa bénéficie de l’expertise des communes belges dans le renforcement des capacités locales en matière d'état civil et de population. Via le programme fédéral de « Coopération Internationale Communale » que coordonnent l'Association de la ville et des communes de la région Bruxelles-Capitale et l'Union des villes et communes de Wallonie (UVCW) depuis 2017, six communes bruxelloises (Bruxelles-Ville, Ixelles, Uccle, Watermael-Boitsfort, Woluwe-St-Lambert, Saint-Gilles) et sept communes wallonnes (Court-St-Etienne, Flémalle, Herve, Namur, Olne, Waremme et Seraing) sont déjà partenaires avec une des 24 communes kinoises.
Si l'expérimentation du registre numérique de la population est concluante à Kintambo, le projet pourrait être étendu à d’autres communes du pays et même évoluer vers le niveau provincial. Avec une base de données sûre de sa population, le gouvernement congolais aura de précieux atouts pour penser le développement socioéconomique.
Muriel Edjo
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La transformation numérique est engagée en Égypte dès 2016. Elle s’est accélérée depuis 2020 et plusieurs services stratégiques de l’État ont déjà été touchés. Des nouveaux sont ciblés.
L’Égypte a pris la décision d’automatiser son système fiscal. Le ministère des Finances, dirigé par Mohamed Maait (photo), a confié cette tâche au fournisseur allemand de logiciels SAP et à la société technologique américaine International Business Machine (IBM), mercredi 9 mars. L’objectif de cette adoption du numérique est d’améliorer la gestion des déclarations fiscales et d’élargir l’assiette de recouvrement des taxes, droits et autres redevances dus à l’État par les citoyens et entreprises.
SAP, en partenariat avec IBM Consulting, va fournir à l’Égypte une solution intégrée basée sur le progiciel SAP® Tax and Revenue Management for Public Sector. Conçue pour doter le ministère des Finances d'une plateforme complète d'automatisation des opérations commerciales, cette plateforme l’aidera à rationaliser et à automatiser ses processus de gestion de manière intelligente, à renforcer la collaboration et à améliorer l'expérience des citoyens. Le système qui a déjà été testé avec succès dans 10 bureaux des impôts du Grand Caire sera étendu à l’ensemble du pays au cours de l'année.
Pour ce qui est d’IBM, elle mettra en œuvre sa solution IBM Cloud Pak for Business Automation, un outil conçu pour intégrer l’intelligence artificielle (IA) dans les processus du ministère. Il offrira aux contribuables, aux agents des impôts et aux collecteurs un parcours fiscal automatisé plus fluide et bien gouverné, qui améliorera la précision des déclarations des contribuables, favorisera une meilleure compréhension du processus fiscal et permettra au ministère de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée, comme la réduction de l'évasion fiscale et l'augmentation des recettes fiscales nationales.
Le projet de numérisation du système fiscal fait partie de la stratégie de développement Egypt Vision 2030 que le gouvernement a lancée depuis 2016. L’un de ses piliers forts est la modernisation des services publics. La transformation du système fiscal actuel fait également partie de la loi fiscale unifiée visant à maximiser les recettes publiques.
Le 22 février dernier, Ragab Mahrous, le porte-parole du ministère des Finances, soutenait que les impôts représentent 75 % des recettes de l’État égyptien. Assainir ce secteur est donc une tâche hautement stratégique pour l’État qui a dans son agenda plusieurs actions de développement à financer.
Adoni Conrad Quenum