Le secteur de la tech et du numérique est en pleine expansion dans la région d’Afrique de l’Est et joue un rôle de plus en plus important dans les économies des pays. Pour les accompagner dans ce développement et favoriser l’intégration numérique, des institutions font des financements importants.
La Banque mondiale a octroyé environ 15 millions de dollars pour renforcer et accélérer les efforts d'intégration numérique régionale dans la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE) qui regroupe sept pays à savoir le Burundi, le Kenya, l'Ouganda, le Rwanda, le Soudan du Sud, la Tanzanie, et la République démocratique du Congo.
Selon un communiqué publié par la CAE le samedi 17 décembre, la Banque mondiale, par le biais de son initiative de marché numérique unique (SDM), entend soutenir la région pour qu'elle devienne un pôle d'investissement, d'innovation et de croissance numérique plus profondément intégré et plus dynamique.
📍1/2
— East African Community (@jumuiya) December 16, 2022
The World Bank has earmarked about $15 million for the EAC, to enhance & accelerate regional digital integration efforts across the region.
EAC SG @pmathuki held a meeting with the project’s team on this at the @WorldBank main offices in Washington,D.C@WorldBankAfrica pic.twitter.com/FFQ7YWpKnN
A en croire Peter Mathuki, le secrétaire général de la CAE, ces fonds seront utilisés pour créer, entres autres, des centres régionaux d'innovation numérique dans l'ensemble des Etats partenaires pour répondre aux défis numériques. « Ce soutien renforcera encore la compétitivité de la région et le développement des compétences qui sont au cœur de la réussite de la transformation numérique », a-t-il déclaré.
La communauté des pays d’Afrique de l’Est place en effet l’économie numérique et le développement des infrastructures parmi ses priorités. Les pays membres de la CAE ont décidé il y a deux ans d’aligner leurs réglementations fiscales en matière d’économie numérique, dans l’espoir d’augmenter les revenus issus du secteur des TIC. L’uniformisation de la réglementation fiscale du secteur des TIC au sein de la CAE devrait permettre aux autorités de mieux faire face aux grands groupes mondiaux du numérique dans les années à venir.
Selon une étude menée en 2020, par la Société financière internationale (SFI) du groupe de la Banque mondiale, l’économie de l’Internet, dans le PIB des pays, devrait atteindre, en 2025, 9,24% au Kenya, 5,96% au Rwanda, 4,57% en Tanzanie, 4,18% en Ouganda.
Pour atteindre ces chiffres, la communauté pourra compter sur la Banque mondiale et son initiative de marché numérique unique. Le communiqué indique que le projet se concentrera sur le développement et l'intégration du marché de la connectivité, ce qui impliquera la création d'un environnement juridique, réglementaire et institutionnel favorable aux technologies de l'information et de la communication pour renforcer la numérisation dans la région.
Samira Njoya
Lire aussi:
La République des Seychelles s'est dotée d'une plateforme nationale d'identification numérique
Le gouvernement malagasy est déterminé à concrétiser la transformation digitale du pays et à déployer l'e-Gouvernance à l'échelle nationale. Pour y parvenir, le pays mise sur la formation des citoyens au numérique.
La Société financière internationale (SFI) et le ministère malgache du Développement numérique, de la Transformation numérique, des Postes et des Télécommunications ont annoncé, le mardi 13 décembre, la signature d'un partenariat visant à améliorer l'accès aux formations en compétences informatiques avancées et spécialisées dans le pays.
Le programme vise à former en deux ans 6 000 personnes, y compris des employés du secteur public et privé et des jeunes, à des métiers de l'informatique tels que le développement de logiciels, l'architecture du cloud, l'ingénierie des données et la cybersécurité.
« Le projet s'aligne sur l'engagement du gouvernement à mieux se préparer à l'économie numérique en développant les compétences numériques nécessaires et en modernisant son administration pour améliorer la prestation de services, stimuler la croissance économique et créer des emplois dont nous avons tant besoin », a déclaré Tahina Razafindramalo (photo, à droite), ministre du Développement numérique, de la Transformation digitale, des Postes et des Télécommunications de Madagascar.
En effet, la transformation numérique est au cœur des préoccupations du gouvernement malgache depuis quelques années. La grande île a défini quatre axes comme piliers pour le développement. Il s’agit de la digitalisation des services publics dans les secteurs de l'éducation, la santé et les services fonciers ; l’utilisation des nouvelles technologies dans l'agriculture ; le développement des infrastructures techniques ; et l'inclusion financière qui consiste à digitaliser les échanges et la circulation monétaire.
Pour réaliser ces 4 axes dans des délais courts, le gouvernement a obtenu le soutien de la Banque mondiale qui s’est engagée à allouer un financement de plus de 140 millions de dollars pour réaliser ce projet. Selon l’institution financière internationale, une accélération de la transformation numérique pourrait permettre au gouvernement malgache de créer environ 140 000 nouveaux emplois liés aux compétences numériques dans divers secteurs d’activités, d’ici les cinq prochaines années.
Samira Njoya
Lire aussi:
L'e-santé, la télémédecine ou santé numérique, est en pleine expansion en Afrique subsaharienne. Elle y contribue à la démocratisation de l'accès aux soins pour des millions de personnes. Cependant le secteur n’est pas suffisamment financé d’où son retard de développement.
Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et ses partenaires du secteur privé vont soutenir la transformation de la santé numérique dans les pays d’Afrique subsaharienne. Un fonds catalytique de 50 millions de dollars baptisé Digital Health Impact Accelerator (DHIA) a été mis sur pied à cet effet.
L’annonce du lancement dudit fond a été faite lors du sommet Africa HealthTech Summit à Kigali, au Rwanda, en marge de la deuxième Conférence internationale sur la santé publique en Afrique qui s’est tenue du mardi 13 au jeudi 15 décembre.
Soulignant l’importance de ce financement, Rob Cryer, gestionnaire des Services technologiques des pays au Fonds mondial et responsable du fonds catalytique DHIA, a déclaré que « ce fonds permettra de renforcer davantage les systèmes de données régionaux et mondiaux et la capacité de surveillance pour la prise de décision axée sur les données, de fournir de meilleurs soins aux patients et de transformer des millions de vies ».
« Depuis sa création, le Fonds mondial a joué un rôle clé dans le renforcement des systèmes de santé numériques et des données en matière de santé dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Ces outils sont essentiels pour vaincre les maladies infectieuses et prévenir les futures menaces sanitaires », a-t-il ajouté.
En effet, la santé numérique n’est pas encore totalement développée et exploitée en Afrique subsaharienne. La crise sanitaire de la Covid-19 a permis tout de même de stimuler ce secteur de la médecine. Depuis lors, des initiatives e-santé novatrices se sont multipliées du fait du nombre d’utilisateurs de téléphones portables. La GSM Association estime que d’ici 2025, il y a aura au moins 634 millions d’utilisateurs de mobile en Afrique subsaharienne. Des données qui montrent que le numérique a déjà pris une place importante dans les habitudes des consommateurs, mais aussi bientôt dans les habitudes des patients.
Le Fond mondial et ses partenaires privés, à travers le fonds catalytique DHIA, ambitionnent de soutenir les pays d'Afrique subsaharienne afin qu’ils puissent accélérer et mettre à l’échelle des solutions de santé numériques qui comprennent, entre autres, un accès plus étendu à Internet, des systèmes d’information renforcés pour le partage des données, une plus grande utilisation des technologies mobiles, des outils numériques centrés sur le patient et des identifiants uniques propres aux patients.
Samira Njoya
Lire aussi:
Le Burkina Faso teste le projet « Mhealth » dans de nouvelles localités du pays
Au Congo, la numérisation totale des services publics sera une réalité dans quelques années. Le gouvernement et ses partenaires s’activent pour satisfaire les citoyens en matière d’infrastructures numériques, de connectivité, d’accès à l’Internet et aux transactions électroniques.
Le Projet d’Accélération de la Transformation Numérique du Congo (PATN) va débuter dès le 15 janvier prochain. C’est ce qui ressort des échanges entre le ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique, Léon Juste Ibombo, et la délégation de la Banque mondiale, conduite par Samia Malheme (chargée du projet), le lundi 12 décembre à Brazzaville.
« Comme vous le savez, l'accélération de la transformation numérique est l’un des secteurs majeurs pour le Plan national de développement. Ce projet va aider à accélérer les agences du secteur ainsi que les compétences des Congolais dans le numérique », a déclaré Samia Melhem.
Le projet financé par la Banque mondiale à hauteur de 100 millions de dollars vise à appuyer la transformation numérique du pays en mettant l’accent sur l’utilisation productive du haut débit dans la prestation de services publics numériques, l’amélioration de la connectivité des zones isolées, la création d’un Intranet gouvernemental sécurisé.
Avec une participation active du secteur privé, le projet se propose également d’améliorer les compétences numériques des agents publics, citoyens, résidents et entreprises, et de les préparer aux emplois du futur et à l’économie numérique.
Annoncé en juin, le projet est aligné sur les stratégies clés du gouvernement, à savoir le Plan national de développement du Congo (2022-2026), la stratégie nationale de transformation numérique Vision Congo Digital 2025, ainsi que l'initiative Economie numérique pour l'Afrique (DE4A) de la Banque mondiale qui soutient la mise en œuvre de la Stratégie de transformation numérique de l'Union africaine pour l'Afrique (2020-2030) et les priorités de la Banque mondiale.
Selon le ministre, le projet est d’une importance capitale pour le pays car « plusieurs autres ministères sont concernés, notamment ceux de l’Intérieur, des Finances, des Petites et moyennes entreprises, du Plan, de la Justice, de l’Education, de la Jeunesse… ».
Samira Njoya
Lire aussi:
Le commerce électronique est en plein essor en Afrique. Favorisé par la pandémie de Covid-19, il pourrait davantage croître au cours des dix prochaines années. Selon la Société financière internationale (SFI), le nombre d’acheteurs en ligne en Afrique a augmenté de 18 % par an depuis 2014.
Olatono Market, une plateforme gabonaise spécialisée dans le commerce électronique, a annoncé le mercredi 14 décembre sa première levée de fonds d’une valeur de 45 000 euros, une première pour une start-up numérique au Gabon. Le financement obtenu va permettre à l'entreprise d’accélérer son développement en Afrique centrale, de renforcer ses partenariats et créer une plateforme qui révolutionne le commerce en ligne au Gabon.
« Notre plateforme innovante est en totale rupture avec l’offre classique des acteurs existants et vient répondre aux attentes des clients, désireux de plus en plus d'avoir le choix, comparer les prix et avoir accès aux prix et produits partout où ils se trouvent au Gabon », a déclaré Thierry Dzime, fondateur d’Olatano Market.
Depuis sa création en mars 2021, la société s’est donnée pour mission de transformer l’e-commerce en Afrique centrale. La plateforme a développé le service dénommé Achat Flex, qui permet à la fois aux particuliers de payer en ligne par les canaux de paiement classique que sont le paiement à la livraison, le mobile money et les cartes de crédit, ainsi que le paiement en tranches. Une première au Gabon où le commerce électronique commence à gagner du terrain.
Selon un rapport de la GSMA (association mondiale des opérateurs télécoms) et la Commission économique pour l'Afrique (CEA), le Gabon est devenu en 2021 le leader du commerce électronique dans la zone CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale), déclassant ainsi le Cameroun.
Avec ces capitaux, les responsables d'Olatano Market ambitionnent de développer encore plus de services, accélérer la croissance de la start-up, renforcer ses effectifs et signer de nouvelles conventions. « Nous sommes ravis de soutenir l’expansion de l’entreprise et le lancement du nouveau produit Achat Flex. L’ambition est de faire émerger les champions de l’économie gabonaise de demain. Nous sommes heureux d’avoir réalisé ces investissements dans une start-up à fort potentiel. Nous allons l’accompagner dans sa progression », a déclaré Fabrice Nze-Bekale, président de Gabon Angel Investor Network (GAIN).
Samira Njoya
Lire aussi:
Au Togo, ChapChap assure la livraison des colis en temps réel grâce à la géolocalisation
La société basée à Dubaï peut désormais offrir ses services au Ghana, en partie grâce à la loi sur les services de paiement dans le pays. La loi ghanéenne exige que les fournisseurs de services soient basés au Ghana.
Network International, un acteur majeur du commerce numérique dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique (MEA), va ouvrir un nouveau bureau et un centre de données au Ghana. Les responsables de l’entreprise l’ont annoncé le lundi 5 décembre à travers un communiqué sur leur plateforme.
« Le Ghana est un marché passionnant pour les paiements numériques et l'innovation, et nous sommes ravis de lancer notre bureau et notre centre de données pour offrir aux clients, aux banques et aux entrepreneurs des services de paiement fluides et sécurisés. Nous sommes impatients d'accompagner les entreprises dans leur croissance et de toucher de nouveaux clients », a déclaré Addo-Quaye (photo, à gauche), directeur général de Network International Ghana.
We're proud to announce our on-soil presence in Ghana, and accelerate the digital payments transformation journey in the region. pic.twitter.com/Uv0DsgAkiR
— Network International (@networkonsocial) December 1, 2022
La présence de l’entreprise au Ghana permettra selon le communiqué d'offrir des solutions innovantes, qui stimulent les revenus et la rentabilité des clients et aident les entreprises et les économies à prospérer en simplifiant le commerce et les paiements sur le marché ghanéen.
Le lancement de Network International au Ghana intervient dans un contexte marqué par la transformation numérique accélérée et les préférences accrues des consommateurs pour les options de paiement pratiques et sans frictions. En juin, Ernest Addison, le gouverneur de la Banque du Ghana, a souligné que le volume des transactions de paiement instantané est passé de 420 000 cedis (environ 52 800 USD) en 2016 à 31,4 milliards de cedis en 2021. En outre, l’argent liquide en circulation dans le pays, par rapport au produit intérieur brut (PIB), a chuté de 6,8 % en 2016 à 4,7 % en 2021, tandis que le nombre de chèques utilisés par habitant est passé de 25,67 en 2016 à 18,9 en 2021.
Network International ambitionne profiter de ces mutations et créer davantage de partenariats avec des entreprises dans l'espace des paiements numériques au Ghana, avec des banques et institutions financières locales pour offrir aux clients davantage d'options de paiement et accroître l'inclusion financière.
Avec des bureaux au Nigeria, en Afrique du Sud, au Kenya, en Egypte et maintenant au Ghana, Network est présent sur les principaux marchés africains, et l'entreprise opère dans presque tous les autres pays africains.
Samira Njoya
Lire aussi:
Ghana : Africa Goodnest, un intermédiaire numérique entre petits exploitants et grossistes
La start-up a développé une application mobile de services financiers qui propose l’achat, le transfert, la sauvegarde et l’épargne des actifs numériques en toute sécurité. L’objectif est de favoriser l’inclusion financière et la démocratisation des actifs financiers.
Ejara, une fintech camerounaise qui permet aux utilisateurs d'acheter des cryptos et d'épargner par le biais de portefeuilles décentralisés, a annoncé le lundi 28 novembre l’obtention de 8 millions de dollars en investissement de série A.
Le tour de table, mené par la société de capital-risque londonienne Anthemis aux côtés du fonds Dragonfly Capital, a vu la participation des sociétés comme Mercy Corps Ventures, Coinshares Ventures et Lateral Capital, et de nouveaux investisseurs tels que Circle Ventures Moonstake, Emurgo Ventures, etc.
𝐍𝐨𝐮𝐬 𝐬𝐨𝐦𝐦𝐞𝐬 𝐟𝐢𝐞𝐫𝐬 𝐝'𝐚𝐧𝐧𝐨𝐧𝐜𝐞𝐫 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐥𝐞𝐯𝐞́𝐞 𝐝𝐞 𝐟𝐨𝐧𝐝𝐬 𝐝𝐞 𝐬𝐞́𝐫𝐢𝐞 𝐀.#Ejara pic.twitter.com/o5De9A3xCK
— Ejara - Nous recrutons, DM ! 🧠 (@EjaraApp) November 28, 2022
Les fonds supplémentaires seront utilisés pour démocratiser davantage l’accès aux produits d’investissement et d’épargne pour les populations en Afrique francophone et la diaspora, en utilisant la technologie blockchain. « L’inclusion financière est au premier plan de mes préoccupations, et notre rôle est de faire en sorte que les produits financiers que les Africains méritent soient accessibles à tous en quelques clics, avec la plus faible barrière à l’entrée », a déclaré Nelly Chatue-Diop, PDG d’Ejara.
Cette levée de fonds intervient un an exactement après l’obtention d’un premier tour de table d’une valeur de 2 millions de dollars portant à 10 millions de dollars l'enveloppe de l’entreprise qui a ouvert ses portes en 2020. Ces premiers fonds avaient servi selon l'entreprise à dynamiser l'utilisation de services de cryptomonnaies et d'investissement en Afrique francophone.
Malgré l’effondrement que connaît la cryptomonnaie en Afrique ces derniers mois, Ejara a vu ses revenus multipliés par 10 et a enregistré une croissance du volume des transactions de 15 % par mois depuis octobre dernier. La start-up prévoit de porter à 100 000 le nombre d’utilisateurs de la plateforme d'ici la fin de l'année. Rappelons que ces utilisateurs sont pour l’essentiel originaires de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Mali, de la Guinée, du Gabon et du Sénégal, ainsi que des Africains francophones de la diaspora (Europe, Asie et Etats-Unis).
Samira Njoya
Lire aussi:
La numérisation des services financiers se développe en Afrique. Tout comme les banques, les marchés de capitaux ont aussi perçu l’intérêt de s’arrimer aux TIC. Au-delà de l’intégration des différents marchés, c’est aussi une opportunité de croissance de leurs activités.
L'Association des Bourses africaines (ASEA) annonce ce vendredi 18 novembre la mise en service de la plateforme numérique AELP Link. Dans sa première phase financée par une subvention du Fonds fiduciaire de coopération économique Corée-Afrique (KOAFEC) géré par la Banque africaine de développement, elle interconnecte sept Bourses de valeurs africaines et trente courtiers.
Les Bourses concernées sont : la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), Casablanca Stock Exchange (CSE), The Egyptian Exchange (EGX), Johannesburg Stock Exchange (JSE), Nairobi Securities Exchange (NSE), Nigerian Exchange Limited (NGX) et la Bourse de Maurice (SEM).
Selon Edoh Kossi Amenounve (photo), le président de l'Association des Bourses africaines (ASEA) qui regroupe 25 bourses de valeurs en Afrique, « la mise en service aujourd'hui d'AELP Link est une étape historique vers la réalisation de la mission de l'ASEA, d'engager les écosystèmes des marchés de capitaux africains afin de favoriser la mobilisation de ressources, de promouvoir la durabilité et de renforcer l'inclusion financière au profit du développement économique de l'Afrique. L'harmonisation de l'infrastructure de négociation par le biais d'AELP Link devrait faciliter les processus de négociation existants et potentiellement réduire le coût des transactions sur les marchés de capitaux africains ».
Conçu et mis en œuvre par DirectFN Ltd, le système de négociation AELP Link a pour objectif la facilitation des transactions transfrontalières entre Bourses et certaines sociétés de courtage en Bourse. Disponible en anglais, français et arabe, il regroupe les données de marché en direct des Bourses et permet aux courtiers d'accéder aux informations et de voir la profondeur et la liquidité des marchés. Il est hébergé sur Oracle Cloud Infrastructure (OCI) qui lui garantit un environnement numérique sécurisé et disponible dans lequel l’ASEA peut créer et exécuter un large éventail d'applications selon le besoin.
La mise en service de la plateforme AELP Link découle de plusieurs tests techniques engagés depuis juillet dernier. Ils ont permis aux courtiers de se familiariser avec la plateforme et d'exécuter quelques transactions pour améliorer la solution numérique. Cette phase de tests s’est achevée le 7 novembre, ouvrant ainsi la voie à la mise en service technique du système que Willie Njoroge le secrétaire général de l'Association africaine des courtiers et négociants en valeurs mobilières (ASSDA) — a qualifié de « moment historique pour l'Afrique […] après de nombreuses tentatives infructueuses au cours des deux dernières décennies ».
L’ASEA a prévu d’intégrer de nouvelles Bourses de valeurs africaines membres de l'ASEA et courtiers à la plateforme AELP Link. La Bourse du Botswana (BSE) et la Bourse du Ghana (GSE) sont ciblées pour la phase 2 du projet qui est annoncée pour 2023.
Muriel Edjo
Lire aussi :
Afrique de l’Est : la maison de vente aux enchères de thé de Mombasa numérise ses procédés
Le lancement du fonds intervient alors que les investissements en capital-risque sur le continent sont en hausse. L'année dernière, l'Afrique a observé une croissance de 250 % par rapport à l'année précédente en matière de financement, dépassant le capital déployé dans la région MENA.
Modus, une plateforme de capital-risque basée aux Etats-Unis et opérant dans la région MENA a annoncé le mardi 15 novembre, le lancement de son fonds de capital-risque appelé Modus Africa. D’une valeur de 75 millions de dollars, le fonds vise à soutenir les start-up les plus audacieuses d'Afrique qui sont spécialisées dans les technologies d’intelligence artificielle et de Blockchain. Il sera clôturé au premier trimestre 2023 et investira dans 45 start-up au stade seed+ avec une allocation d'investissement de suivi, catalysant les investissements étrangers sur le continent.
« Nous sommes ravis de rejoindre Modus pour investir dans des entreprises africaines qui ont une opportunité incroyable de parier sur la 4e révolution industrielle. L'IA pourrait ajouter 1,5 billion $ supplémentaire d'ici 2030 à l'économie africaine, avec environ 50 % du PIB de l'Afrique, et la blockchain a déjà démontré sa capacité à accroître l'inclusion financière tout en réduisant le coût global des affaires en Afrique », a déclaré Andre Jr. Ayotte, partenaire de Modus Africa.
En effet, l'Afrique possède l’un des plus forts taux d'adoption de la blockchain dans le monde avec un potentiel de plus de 200 millions de nouveaux utilisateurs de blockchain dans les 4 prochaines années, alimenté par la nécessité et une population technophile en pleine croissance. Même son de cloche pour l’intelligence artificielle qui est en plein essor en Afrique et qui pourrait, selon plusieurs experts, faire sortir le continent de la pauvreté et le propulser vers un avenir meilleur.
Modus en lançant ce fonds est convaincu que les start-up utilisant les technologies de l'IA et de la blockchain ne feront pas qu'accélérer la 4e révolution industrielle africaine, mais qu'elles offriront également de solides rendements financiers associés à un immense impact sur le développement durable. Ce fonds est également un canal supplémentaire d'accès au marché pour les entreprises du portefeuille de Modus, qui permettra aux start-up africaines de se développer dans la région MENA.
Samira Njoya
Lire aussi :
Cellulant veut conquérir l’Afrique. En septembre, la start-up a signé un partenariat avec Orange Money, pour mettre en place les transferts de carte bancaire à portefeuille pour 8 banques au Botswana.
Cellulant Corporation, une société panafricaine de technologie de paiement, a obtenu une licence d'opérateur de systèmes de paiement de la Banque nationale de l'Ouganda, conformément à la Loi 2020 qui régit sur le système national de paiement. La fintech l'a annoncé ce jeudi 10 novembre à travers un communiqué.
Frances Diribe, responsable des risques et de la conformité chez Cellulant, a affirmé que cette licence marque une nouvelle étape d’évolution pour l’entreprise fondée en 2003. « L'Ouganda compte actuellement plus de 800 000 entreprises enregistrées et une population jeune et numérique en pleine croissance. Nous sommes sur la bonne voie pour doubler notre travail en offrant à ces entreprises et à leurs clients des options de paiement fiables, en simplifiant le processus de paiement des entreprises, celles-ci peuvent se concentrer sur leur propre croissance. »
Le paiement mobile et numérique gagne en ampleur à travers l’Afrique. Dans son rapport « State of the Industry Report on Mobile Money 2022 », l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) estime que le continent hébergeait en 2021 plus de la moitié des comptes Mobile Money actifs dans le monde : 184 millions d’abonnés contre 161 millions l’année précédente. Cela entraîne un volume de transactions assez élevé, estimé à 36,7 milliards pour une valeur de 701,4 milliards $, en hausse de 39 % en glissement annuel.
En obtenant cette licence, Cellulant sera en mesure de développer ses opérations au niveau local et régional tout en garantissant à ses partenaires commerciaux que Cellulant respecte les réglementations locales et internationales en matière de sécurité. Ayant établi un partenariat avec 6 institutions financières et plus de 50 commerçants en Ouganda, Cellulant propose des solutions de proximité de banque mobile et de caisse à ses commerçants dans tout le pays.
A ce jour, Cellulant gère des milliers d'entreprises de divers secteurs dans 35 pays d'Afrique. La start-up a lancé ses activités en Ouganda en 2009 et, grâce à sa passerelle de paiement à API unique (Tingg), elle permet à des milliers d'entreprises de bénéficier de services de recouvrement et de paiement dans ces pays.
Samira Njoya
Lire aussi :
C’est le deuxième financement accordé par la banque coréenne à la Tanzanie cette année. En mars, elle a annoncé qu'elle fournirait 151,6 millions USD de financement pour un projet d'infrastructure visant à soutenir l'exportation de trains électriques.
L'Export-Import Bank of Korea accordera 135 millions de dollars de prêts à la Tanzanie par le biais du Fonds de coopération pour le développement économique (EDCF) pour développer l'infrastructure d'information foncière du pays et étendre son système d'enregistrement des résidents.
Un accord de prêt a été signé le jeudi 27 octobre par le président de la Korea Eximbank, Yoon Hee-sung (photo, à droite), et le secrétaire permanent du ministère tanzanien des Finances et de la Planification, Emmanuel M. Tutuba (photo, à gauche), au siège du gouvernement à Séoul.
« Nous allons consolider les bases de l'expansion des entreprises en Afrique en soutenant la Tanzanie, qui a récemment réalisé d'importants investissements dans les infrastructures pour son développement économique, grâce à l'EDCF », a déclaré le président Yoon avant d’ajouter que « L'EDCF servira de passerelle aux petites et moyennes entreprises coréennes qui produisent et développent des technologies numériques pour pénétrer le marché africain ».
En effet, le système d’enregistrement foncier en Tanzanie est actuellement géré semi-manuellement. Depuis quelques années, le ministère du Foncier, du Logement, de l’Aménagement du territoire et du Développement urbain (MLHHSD) a entrepris des efforts et des initiatives afin de moderniser l’administration foncière et développer la transformation institutionnelle.
L’objectif est d’informatiser les données alphanumériques sur les parcelles cadastrales et les données d’enregistrement (certificats d’occupation, droits coutumiers, dossiers d’administration fonciers) gérées par le MLHHSD à Dar es Salaam ainsi que dans les bureaux zonaux.
Sur le prêt accordé par la banque coréenne, 65 millions de dollars seront consacrés au développement numérique du système d'information foncière de la Tanzanie, y compris les données cartographiques, tandis que 70 millions de dollars seront alloués à l'extension du système d'enregistrement des résidents. La Tanzanie s'est fixée pour objectif de faire en sorte que 88 % de ses citoyens s'inscrivent pour obtenir un permis de séjour grâce à ce financement.
Samira Njoya
Lire aussi :
Soudan du Sud : le gouvernement confie à Trinity Technologies la numérisation des titres fonciers
En Afrique, les start-up naissent chaque jour. Cependant plusieurs d’entre elles ne décollent pas. Les difficultés de financement de pré-amorçage et le manque d'accompagnement sont entre autres les raisons de cet échec relatif.
Flourish Ventures, une société de capital-risque internationale qui investit sur des entrepreneurs fintech motivés, a annoncé le lundi 24 octobre le lancement de Madica (Made in Africa), un programme d'investissement structuré pour les entreprises technologiques en phase de pré-amorçage en Afrique.
Le programme vise à apporter une solution aux défis systémiques auxquels sont confrontés les fondateurs africains en phase de démarrage, notamment l'accès limité au capital, aux réseaux industriels, au mentorat et à la formation structurée.
Pour être éligibles au programme, les start-up doivent avoir un produit minimum viable (MVP), avoir un ou plusieurs fondateurs engagés à temps plein, avoir reçu peu ou pas de financement institutionnel. Le programme accordera la priorité aux entreprises dirigées par des fondateurs locaux, des femmes et à celles axées sur les secteurs pionniers afin de combler les lacunes de financement sur le continent. L'initiative invite les fondateurs de tout le continent, y compris ceux qui se trouvent en dehors des grands centres technologiques que sont le Nigeria, le Kenya, l'Egypte et l'Afrique du Sud.
« Contrairement à d'autres programmes, Madica n'est pas axé sur un secteur particulier et a l'intention de fournir un soutien pratique, des ressources étendues, un accès aux réseaux et bien plus encore. C'est pourquoi, en plus des 6 millions de dollars de capital d'investissement, nous avons réservé un montant égal pour le soutien programmatique », a précisé Emmanuel Adegboye (photo, à gauche), responsable de Madica.
La trentaine d’entreprises sélectionnées recevront chacune jusqu'à 200 000 dollars en fonds propres couplés d’un soutien programmatique pluriannuel. La phase initiale d'investissement durera trois ans.
Le programme travaillera avec des partenaires tels que des incubateurs, des accélérateurs et des investisseurs providentiels pour identifier et soutenir les entrepreneurs. Tous les candidats seront soumis à la même procédure d'évaluation et les investissements seront effectués sur une base continue tout au long de l'année. Les candidatures sont maintenant recevables à travers le lien https://www.madica.vc/apply
Samira Njoya
Lire aussi :
Au cours des 18 derniers mois, le fournisseur de soins de santé nigérian Mobihealth a travaillé avec la Fondation Bill et Melinda Gates dans certains Etats au Nigeria. Ces capitaux supplémentaires permettront à la start-up de se déployer hors du Nigeria.
L’Agence américaine pour le commerce et le développement (USTDA) a annoncé, lundi 17 octobre, l’octroi d’un don à la société nigériane Mobihealthcare Limited (Mobihealth) pour une étude de faisabilité visant à soutenir le développement de ses services de télésanté en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Kenya et en Égypte.
.@USTDA_Director is kicking off an amazing week in #Nigeria with a celebration of the Agency’s latest #healthcare infrastructure grants! 🚑 🩺 More about our grants with @theCedarcrest, Lily Hospitals, and @MyMobihealth: https://t.co/LsLW6mFq9s pic.twitter.com/wXbsy3ZMgl
— USTDA (@USTDA) October 17, 2022
Selon Enoh T. Ebong, la directrice de l’USTDA, le partenariat a pour objectif de « transformer la prestation de soins de santé aux communautés mal desservies d’Afrique, en recourant à la meilleure technologie que l’industrie américaine ait à offrir […] il est également gratifiant de voir des entreprises dirigées par des femmes, comme Mobihealth, mener le développement d'infrastructures essentielles sur le continent », a-t-il déclaré.
Si le montant du don n’a pas été dévoilé, le communiqué informe que l’étude englobera une évaluation détaillée du marché, une analyse financière et une étude juridique et réglementaire pour chacun des quatre pays. L’Africa Investment Forum (AIF), une initiative de la Banque africaine de développement, travaillera avec l’USTDA pour faciliter le développement et le financement du projet de Mobihealth.
Il y a un an, l’USTDA a signé un protocole d'accord avec l'AIF afin de soutenir des solutions d'infrastructure de haute qualité pour l'Afrique subsaharienne. Le protocole d'accord avait défini des domaines de coopération sur les transactions dans des secteurs vitaux tels que l'énergie propre, les transports, les technologies de l'information et de la communication, les infrastructures de santé et l'agroalimentaire.
Selon le communiqué, le projet s’inscrit également dans le cadre de l’initiative « Prosper Africa » du gouvernement américain, qui vise à accroître significativement les échanges commerciaux et les investissements bilatéraux entre les Etats-Unis et l’Afrique. La collaboration contribuera à élargir l'accès aux soins de santé pour 100 000 personnes par an en Afrique.
Pour Funmi Adewara, PDG de Mobihealth. « La subvention de l'USTDA arrive à point nommé et nous permettra d'étendre la portée de nos services intégrés de télésanté, de dossiers médicaux électroniques et de numérisation à plusieurs autres marchés africains au cours des prochaines années ».
Samira Njoya
Lire aussi :
Le nouveau laboratoire est le fruit d’un projet commun entre la CEDEAO et l’Union européenne qui vise à contribuer à l’amélioration de la cybersécurité et à lutter contre la cybercriminalité en Afrique de l’Ouest.
La Gambie possède désormais un outil efficace pour lutter contre la cybercriminalité dans le pays et dans la sous-région. Un laboratoire numérique conçu à cet effet sera remis officiellement aux autorités du pays ce mercredi 19 octobre à Banjul.
Le laboratoire permettra à la Gambie de renforcer les capacités opérationnelles des structures en charge des enquêtes médico-légales numériques.« En cédant ce laboratoire flambant neuf aux autorités gambiennes, la CEDEAO et ses partenaires souhaitent fournir plus de capacité à la police gambienne pour lutter efficacement contre la cybercriminalité dans le pays et mieux coopérer avec les autres Etats membres en matière de gestion des problèmes de cybercriminalité », peut-on lire dans le communiqué publié le mardi 18 octobre par l’organisation ouest africaine.
Financé par l’Union européenne et la CEDEAO, le laboratoire est équipé de matériels performants de dernière génération, notamment du matériel médico-légal (duplicateur et imageur médico-légal, ordinateurs portables médico-légaux, forensic workstation/serveur, etc.) ; de matériel générique, de logiciels et licences.
Depuis quelques années, la Gambie est en proie à une montée croissante de la cybercriminalité. En 2020, le pays faisait face à une série d'incidents informatiques, notamment des attaques sur des institutions financières, la pornographie de vengeance et la diffusion de photos de personnes nues sur Internet. Malgré les mesures prises par le gouvernement du pays, les cybercriminels ne reculent pas. Selon le rapport d’Interpol sur les principales cybermenaces en Afrique publié en 21 octobre 2021, la majorité (60 %) des acteurs mondiaux de la menace aux Faux ordres de virements internationaux (FOVI) sont basés en Afrique dans 11 pays de la région parmi lesquels la Gambie (<1%).
Dans le but de résoudre ces problèmes de cybersécurité et de cybercriminalité, de favoriser la coopération entre Etats et de participer à la mise en œuvre de l’agenda de cybersécurité de la CEDEAO, l’Union européenne et la Commission de la CEDEAO se sont alliées autour du projet « Organised Crime : West African response to Cybersecurity and fight against Cybercrime » (OCWAR-C) dont résulte ce nouveau laboratoire.
En mars 2021, dans le cadre du même projet, des équipements ont été remis au laboratoire d'investigation numérique de la brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC) du Burkina Faso. Des formations et campagnes de sensibilisation en cybersécurité ont été organisées récemment pour renforcer les capacités des pays membres de la CEDEAO dans la lutte contre la cybercriminalité.
Samira Njoya
Lire aussi :
Le Ghana, le Rwanda et le Mozambique collaboreront dans la cybersécurité