Bien que leur nombre soit encore très réduit, elles multiplient les initiatives fortes pour se fédérer et briser les barrières qui les ont retenus jusqu’à présent. Formation, réseautage, financement sont au cœur de la stratégie panafricaine d’éveil en cours de déploiement avec le soutien de divers partenaires.

Dans son rapport « 2021 AFRICA TECH VENTURE CAPITAL », Partech révèle qu’un total de 134 start-up fondées par des femmes enregistrées en 2021 a effectué un tour de table contre 47 opérations financières comptabilisées en 2020, soit une croissance de +285%. Les start-up fondées par des femmes ont réalisé 20% des 681 tours de table enregistrés l’année dernière, en croissance de 7% comparé à 2020 (13%). Elles ont obtenu 834 millions $, en croissance  de +281% par rapport à 2020. Ce montant représente 16% du total des 5,2 milliards $ d’investissement levés en 2021 par des start-up, en hausse de 2% par rapport à 2020 (14%).

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Pourcentage de fonds levés et de tours de tables effectués par des tech entrepreneurs africaines (Source : Partech)

Bien que ces données montrent une progression dans le volume d’investissements captés par les tech entrepreneurs africaines d’une année à une autre, Briter Bridges déplore tout de même un niveau très faible au cours des neuf dernières années.

Beaucoup reste à faire

Dans son rapport « In Search Of Equity Exploring Africa’s Gender Gap in Startup Finance » publié en octobre 2021, Briter Bridges indique qu'entre janvier 2013 et mai 2021, un total de 1 112 start-up opérant à travers l'Afrique ont mobilisé un total de 1,7 milliard $ de financements de démarrage. Parmi ces entreprises, 75% avaient des équipes exclusivement masculines, 9% des équipes exclusivement féminines et 14% des équipes fondatrices mixtes. « Seulement 3% des financements de démarrage sont allés à des équipes fondatrices entièrement féminines, contre 76% pour les équipes entièrement masculines », souligne la société de recherche axée sur les données, basée à Londres et fondée en 2018. Selon elle, cela signifie que pour chaque « dollar investi dans des équipes fondatrices entièrement féminines, les équipes entièrement masculines ont reçu 25 $ ».

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Volume d’investissement levé par genre de fondateur (Source : Briter Bridges)

Sur la faible présence des tech entrepreneurs africaines dans le captage de l’investissement, Partech et Briter Bridges s’accordent à dire qu’elle s’explique en partie par la faible présence des femmes dans les segments porteurs comme la Finance, la logistique, le transport. Elles préfèrent en majorité les secteurs du commerce de détail et des services, qui nécessitent moins de capitaux et présentent moins d'obstacles à l'entrée. De plus, les tech entrepreneurs masculins, d’abord plus nombreux, sont également plus susceptibles d'opérer dans des sous-secteurs qui attirent moins d'investissements tels que l'edtech ou la healthtech, accentuant la concurrence.

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La représentation du genre dans les différents secteurs tech (Source : Briter Bridges)

Il y a aussi le tempérament des investisseurs. « Même lorsqu'elles travaillent dans des secteurs suscitant un grand intérêt de la part des investisseurs, les équipes entièrement féminines sont toujours moins susceptibles de recevoir un financement que les équipes entièrement masculines, et elles reçoivent des montants plus faibles lorsqu'elles obtiennent un financement », note Briter Bridges. Enfin, plusieurs autres types d’obstacles entravent encore une plus grande présence des femmes dans la tech industrie africaine, notamment la faible présence des jeunes filles dans les filières scientifiques (STEM) ; un réseau d’affaires plus faible, essentiellement composé de femmes. Mais des initiatives se multiplient pour aider les tech innovatrices à surmonter ces barrières.

Formation et financements ciblés

Au cours des dix dernières années, le soutien aux Africaines dans le numérique a gagné en intérêt. La transformation numérique s’accélérant au fil des ans, les formations dans les compétences numériques à leur endroit se sont multipliées. De nombreux partenaires internationaux et locaux comme la Banque mondiale, l’Agence française de développement (AFD), la Banque africaine de développement (BAD) ou encore la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (UNECA), la Fondation Bill et Melinda Gates, Google, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) s’y sont impliqués. De son côté, depuis 2015, Orange a investi dans des maisons digitales dans ses 16 marchés d’Afrique pour former les femmes aux compétences numériques, en plus des programmes dédiés que le groupe soutient déjà. Des pôles de financement ciblés ont également déjà été lancés par divers acteurs, notamment Alitheia Capital, fonds de capital-investissement de 100 millions de dollars, cofondé par Tokunboh Ishmael et Polo Leteka Radebe. Il y a FirstCheck Africa, collectif d'investisseurs et fonds d'investissement dirigés par des femmes et axés sur les femmes, cofondé par Eloho Omame et Emmanuel Bocquet. Il y a aussi WeFundWomen, communauté d'investissement intelligente fondée par Hope Ditlhakanyane pour les start-up en Afrique en les connectant à des capitaux démocratisés. Akazi Capital de Liebe Jeannot, est un fonds d'impact « crowdfunding », qui investit jusqu'à 250 000 $ dans des entreprises en phase de démarrage détenues et dirigées par des femmes en Afrique subsaharienne.                         

Muriel Edjo

Lire aussi : Des bourses de formation au numérique pour les femmes africaines

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Afin de réduire l’écart des connaissances numériques entre les hommes et les femmes, le programme Women Techsters forme les femmes dans plusieurs domaines du numérique. La formation qui allie théorie et pratique veut aussi donner l’opportunité à ces dernières de s’intégrer sur le marché de l’emploi.

Women Techsters, une initiative de l'entreprise sociale Tech4Dev propose des bourses pour un programme d'apprentissage virtuel pour les jeunes filles et les femmes en Afrique. Une formation est spécialement conçue pour les novices en technologie, qui rencontrent la technologie pour la première fois.

Les candidates à la bourse doivent être âgées de 16 à 40 ans et résider dans l’un des pays suivants : Afrique du Sud, Nigeria, Ghana, Kenya, Ethiopie, RD Congo, Tanzanie, Ouganda, Algérie, Soudan du Sud, Maroc, Angola, Mozambique, Madagascar et Egypte.

Les personnes retenues seront formées sur les compétences de blockchain, cybersécurité, science des données et ingénierie de l'intelligence artificielle, réalité mixte/animation 3D, développement d'applications mobiles, conception de produits (UI/UX), gestion des produits et développement de logiciels.

Le programme de bourses Women Techsters a pour objectif d’augmenter le nombre de filles et de femmes ayant des moyens de subsistance améliorés et un accès aux emplois numériques. En outre, il vise à combler le fossé des connaissances numériques et technologiques entre les hommes et les femmes dans l'écosystème technologique, et à garantir l'égalité d'accès aux opportunités technologiques pour les femmes et les filles.

Le programme commencera en mai 2022 pour une durée d’un an, dont 6 mois de formation intensive, suivis d'un stage de 6 mois. Parallèlement, les apprenants participeront à un programme de mentorat pour les aider à créer des carrières technologiques et des entreprises axées sur la technologie. Les candidatures doivent être soumises au plus tard le 22 mars 2022.

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Vanessa Ngono Atangana 

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Jusqu’au 20 avril, MEST Africa reçoit les candidatures pour l’édition 2023 de sa formation de jeunes tech innovateurs africains. Cette année, le programme est ouvert aux jeunes Sénégalais. Pour postuler, les personnes intéressées doivent se rendre https://mest.submittable.com/submit. Les entretiens finaux interviendront en mai à Accra, Lagos, Dakar, Nairobi et Johannesburg. Le programme de formation débutera en août 2022 sur le campus de MEST à Accra, au Ghana. Les candidats retenus auront accès à une formation de douze mois en matière de développement de logiciels, de compétences en affaires et en communication. La formation s'accompagne de sessions de mentorat et de réseautage avec des experts de l'industrie et des dirigeants d'entreprise du monde entier. Au terme du programme, tous les apprenants forment des start-up avec des co-fondateurs au sein de leur cohorte et présentent leur idée d'entreprise pour obtenir jusqu'à 100 000 $ en financement de démarrage, incubation d'entreprises.

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A travers sa startup Caysti, l’informaticienne multiplie les initiatives de formation au codage au bénéfice de jeunes et de femmes. Son objectif, améliorer leur autonomie dans un monde qui se numérise rapidement.

Arielle Kitio entame une nouvelle étape dans son ambition de développer les compétences numériques de la jeunesse camerounaise, particulièrement à l’attention des femmes et des jeunes. Le 22 février, elle a lancé la première édition de l’initiative Techwomen Factory, destinée à former 179 femmes dans diverses aptitudes technologiques dont le codage.

Fondatrice de la Cameroon Youth School Tech Incubator (Caysti) en 2017, la jeune tech entrepreneure s’est illustrée au cours des dernières années dans le pays à travers diverses initiatives en rapport avec la promotion des compétences numériques auprès des jeunes.

En 2018, elle a lancé le programme pédagogique de codage ludique pour enfant « ABC Code ». La particularité de cette formation est qu’elle apprend aux jeunes de 6 à 15 ans à créer des applications numériques dans les langues africaines. D’autres programmes lui emboîteront le pas plus tard, notamment celui destiné aux enseignants des écoles et lycées, afin de leur fournir un savoir à transmettre à leurs élèves. Aujourd’hui, Caysti revendique près 29 000 enfants formés au Cameroun, 350 enseignants et plus de 8000 responsables de l’éducation primaire formés dans plus de 6 pays en Afrique.

La contribution d’Arielle Kitio dans le domaine de l’éducation tech lui a valu plusieurs reconnaissances internationales. Les outils pédagogiques développés par son organisation ont été certifiés par l’Union africaine dans son Handbook Education 2018 et par l’Unesco in ICT.

Lauréate 2020 du concours mondial sur l’éducation de qualité organisé par Deloitte, la camerounaise a reçu en 2019 le prix Margaret de la femme digitale africaine. Ancienne ambassadrice du Next Einstein Forum au Cameroun, elle est par ailleurs titulaire du Techwomen Award du département d’Etats des Etats-Unis.

En parallèle à ses activités de formatrice, Arielle Kitio est aussi une fervente militante pour l’adoption des filières scientifiques et technologiques par plus de femmes. Elle mène ce combat depuis 2015 à travers son Association WIT (Information Technology for Women & Youth). Son principal atout dans tous ces combats en faveur de la cause féminine dans la technologie, c’est son expertise personnelle.

Armelle Kitio est dotée d’un parcours académique riche. En 2011, elle obtient une Licence en informatique à l'Université de Yaoundé I, puis un Master en informatique option Cloud Computing en codirection avec l’Institut National Polytechnique de Toulouse en France. Elle prépare actuellement une thèse de doctorat en informatique, option Génie Logiciel à l’Université de Yaoundé I.

Ruben Tchounyabe

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 Entrepreneuriat digital : huit africaines finalistes du prix Les Margaret 2022

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En 2021, l’Afrique comptait 716 000 développeurs professionnels soit 3,8 % de plus qu’en 2020. Alors que le nombre de ces professionnels ne cesse de croître, la demande elle aussi a atteint un niveau record en raison de la croissance des capacités d’embauche des PME, plus enclin à utiliser les technologies.

 

Malgré les défis liés à la pandémie de Covid-19, l'écosystème des développeurs du continent est nettement en progrès. Selon Google, en 2021 la demande de développeurs web sur le continent a atteint un niveau record. La multinationale de services Internet l’a relevé dans son rapport « Africa Developer Ecosystem Report 2021 » publié le 21 février.

Le rapport impute en partie cette hausse à l’augmentation de l’utilisation des services Internet par les petites et moyennes entreprises (PME) ; soit une hausse de 22 %. Ce qui a contraint ces dernières à engager plus de développeurs pour les aider à développer leurs activités en ligne. En Afrique, les PME embauchent plus de la moitié des développeurs locaux. Une performance due au fait qu’elles ont récolté plus de financement pour soutenir leur croissance. En 2021, elles ont levé plus de 4 milliards de dollars, soit 2,5 fois plus qu'en 2020.

Hors du continent, la demande de développeurs africains a également augmenté en raison du développement du système de travail à distance favorisé par la Covid-19. 38 % des développeurs africains travaillent pour au moins une société basée en dehors du continent.

Parallèlement, le nombre de ces professionnels a aussi augmenté.  Le bassin de développeurs professionnels a augmenté de 3,8 % pour représenter 0,4 % de la main-d'œuvre non agricole du continent. Le Nigeria à lui seul a produit en 2021, 5 000 nouveaux professionnels. En tout, cette même année, le continent comptait 716 000 développeurs professionnels contre 690 000 en 2020. Les salaires et rémunérations ont également augmenté, et davantage de développeurs ont obtenu des emplois à temps plein. 

Pour répondre à cette demande, le rapport invite les entreprises technologiques mondiales, les éducateurs locaux et les gouvernements à renforcer la filière des développeurs. Cela en investissant à la fois dans l'accès à Internet et dans l'éducation. « Les jeunes talents et les talents émergents, ainsi que les groupes insuffisamment soutenus, notamment les femmes, ont besoin d'une formation professionnelle et d'un accès abordable à Internet pour bénéficier de progrès plus larges. Les entreprises technologiques progressent grâce à des partenariats locaux », note le document.

« Africa Developer Ecosystem Report 2021 » a été réalisé grâce à une étude menée dans 16 pays d'Afrique subsaharienne : Algérie, Cameroun, Egypte, Ethiopie, Ghana, Côte d’Ivoire, Kenya, Maroc, Mozambique, Nigeria, Rwanda, Sénégal, Afrique du Sud, Tanzanie, Tunisie et Ouganda. Ce rapport est le deuxième d'une série d'études sur l'état de l'économie Internet du continent. Le premier, publié en collaboration avec la Société financière internationale (SFI), a révélé que l'économie Internet de l'Afrique a le potentiel d'atteindre 5,2 % du produit intérieur brut (PIB) d'ici 2025, contribuant ainsi à près de 180 milliards de dollars à l'économie africaine. La contribution potentielle projetée pourrait atteindre 712 milliards de dollars d'ici 2050.

« Pour atteindre ce potentiel, nous devons fournir un meilleur accès à des compétences de haute qualité et de classe mondiale sur les plateformes de technologies mobiles couplées à une connectivité croissante en Afrique. Nos efforts pour accroître la connectivité se concentrent sur l'infrastructure, les appareils, les outils et la localisation des produits », a déclaré Nitin Gajria, directeur général de Google en Afrique. 

Vanessa Ngono Atangana

Lire aussi : Les 4 domaines sur lesquels les investisseurs doivent se concentrer pour soutenir la numérisation de l’Afrique (Google)

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Dans le cadre de la phase pilote du programme « D-CLIC, formez-vous au numérique », l’OIF a ouvert plusieurs cursus de formation à l’attention des jeunes Africains dans le domaine du numérique. Actuellement, les inscriptions pour des cursus en Tunisie et au Togo sont en cours.

L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a lancé un appel à candidatures pour des formations courtes dans le domaine du numérique. Les formations s’adressent aux jeunes citoyens et aux femmes de Tunisie et du Togo ayant entre 18 et 35 ans.

En Tunisie, les inscriptions en cours concernent deux parcours de formation. La première formation porte sur le développement de jeux vidéo multiplateforme alors que la deuxième aborde la production d'application de réalité augmentée / réalité virtuelle. Elles sont organisées en partenariat avec la société NetInfo et vont se tenir dans les villes de Nabeul et Tunis. Ces formations débuteront le 11 février 2022 pour une durée de 12 semaines chacune. Les inscriptions sont possibles jusqu’au 10 février.

Au Togo, la formation se tiendra à Lomé sur la thématique du développement d’applications web et mobile. Les cours, dirigés par l’organisation panafricaine Energy Generation, se tiendront sur 6 mois.

Ces programmes de formation sont proposés dans le cadre de la phase pilote du programme « D-CLIC, formez-vous au numérique » de l’OIF. En tout 10 pays sont concernés par le programme. Il s’agit de la Côte d’Ivoire, Djibouti, le Gabon, Haïti, Madagascar, le Mali, le Niger, la RD Congo, le Togo et la Tunisie. Alors que plusieurs de ces pays ont déjà accueilli des formations, et pourront accueillir prochainement d'autres modules, Djibouti et le Gabon seront ouverts respectivement en janvier et février 2022.

L’objectif de ce programme est de renforcer les compétences numériques techniques et professionnelles des jeunes et des femmes de l’espace francophone pour multiplier leurs chances d’accéder à des emplois décents, en entreprise et dans l’entrepreneuriat.

Vanessa Ngono Atangana

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Il y a cinq ans, le chef de l’Etat Paul Biya interpelait le gouvernement sur la nécessité d’accorder plus d’attention à l’économie numérique. Aujourd’hui, les investissements se multiplient à cet effet.

Le Cameroon Digital Innovation Center (CDIC), un cyberparc annoncé depuis quelques années par le gouvernement camerounais, est finalement opérationnel. Le ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, a procédé à son inauguration le mardi 8 février 2022 à Yaoundé. Le gouvernement ambitionne à travers cette infrastructure de soutenir le développement de l’écosystème entrepreneurial numérique local et d’accélérer la transformation digitale.

Jacques Fame Ndongo, a présenté le CDIC comme un centre futuriste de formation et de recherche en entrepreneuriat numérique, qui fournira l’écosystème adéquat pour stimuler l’innovation et incuber des projets numériques « made in Cameroon ». Il fournit entre autres des lieux de travail peu onéreux, des fonds d’amorçage, l’accès à des investisseurs providentiels et à des sociétés de capital-risque, des services de mentorat, une assistance technique, la gestion de la propriété intellectuelle, une expertise en marketing, des services financiers et comptables, des réseaux télécoms.

Selon la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, qui pilote le projet, cet incubateur constitue la réponse du gouvernement aux interpellations du chef de l’Etat relatives à l’accompagnement des jeunes porteurs de projets TIC. Le 10 février 2016, à la veille de la célébration de la fête de la Jeunesse, le président de la République, Paul Biya affirmait que « pour notre jeunesse, l’un des défis majeurs est de réussir l’arrimage à ce phénomène marquant qu’est l’économie numérique. Le gouvernement devra poursuivre avec méthode et efficacité la mise en place d’une infrastructure adéquate ».

Propriété du ministère des Postes et Télécommunications, le cyberparc est dirigé par de jeunes ingénieurs camerounais. Dans ses différents départements, des leaders constitués de start-up plus expérimentées, qui ont été formés et qui sont sur le marché, vont encadrer les plus jeunes sous le contrôle du gouvernement.

Le président de l’association des start-up, Gouather Alex Bertrand, a affirmé que ce centre représente pour chaque start-up du domaine de l’économie numérique au moins 30 % des prérequis techniques préalables à son lancement et son développement commercial. Il a soutenu que cette « usine » à contenu numérique va dynamiser une réelle industrie numérique made in Cameroon.

Ruben Tchounyabe

Lire aussi : Les 4 domaines sur lesquels les investisseurs doivent se concentrer pour soutenir la numérisation de l’Afrique (Google)

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Engagé dans le développement de son économie numérique, l’Afrique ne profite pas encore pleinement des potentialités de ce secteur. Une situation qui est imputée au manque de chercheurs dans le domaine de l’IA.

L’Afrique doit former au moins 5 000 doctorants dans les domaines de l'intelligence artificielle (IA) et de l'apprentissage automatique, au cours des 5 prochaines années, si elle veut tirer profit de l’économie numérique, d’après les estimations du professeur Tom Ogada (photo), directeur exécutif du Centre africain d'études technologiques (ACTS), un groupe de réflexion de recherche sur le développement, pionnier dans l'exploitation des applications de la science, de la technologie et des politiques d'innovation pour le développement durable en Afrique.

« Notre institution a fait une analyse de la situation pour identifier les compétences qui seront nécessaires pour développer l'économie numérique, et nous avons établi qu'il existe un déficit de compétences en Afrique à tous les niveaux, du secondaire à l'université jusqu'au doctorat », a déclaré Ogada à l'University World News.

Selon ACTS, l’Afrique connaît un déficit de chercheurs en matière d’IA. A l’origine de cette situation, l’institution pointe du doigt le manque d’opportunité de formation, de ressources financières et d'infrastructures adéquates dans les universités. Et pourtant l’importance de l’IA dans le développement n’est plus à démontrer. Elle permet la création d'outils pour trouver et améliorer des solutions grâce à la recherche. En Afrique l’application de l’IA est devenue indispensable dans des secteurs tels que la santé, l'agriculture, l'action climatique et l’industrie.

Pour contribuer à la formation des chercheurs en IA, l’ACTS a lancé un programme de bourses d'études sur l'intelligence artificielle pour le développement en Afrique (AI4D).  La bourse AI4D Africa est une nouvelle initiative dont l'objectif est de répondre à la demande croissante de chercheurs en IA et en apprentissage automatique sur le continent.

Un appel à candidatures pour ce programme de bourse est en cours jusqu’au 17 février 2022. Il cible les ressortissants des pays suivants : Angola, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, République centrafricaine, Tchad, Comores, Cameroun, République démocratique du Congo (Kinshasa), Congo (Brazzaville), Côte d'Ivoire, Guinée équatoriale, Gabon, Guinée-Bissau, Madagascar, Mali, Mozambique, Niger, Sénégal, Togo.

Pour être éligibles, les candidats doivent  être inscrits dans un cursus d'IA (apprentissage automatique, système expert, traitement du langage naturel, robotique intelligente, etc.) sous la direction d'un superviseur, avoir terminé leurs cours ainsi qu'une proposition de recherche. Tous les candidats doivent avoir une connaissance approfondie de la langue d'enseignement au sein de leur université d'accueil (français ou portugais).

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Vanessa Ngono Atangana

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En 2020, le taux de pénétration d’Internet mobile sur le continent n’était que de 28% selon GSMA. Un obstacle à l’apprentissage en ligne que Kajou a réussi à contourner avec ses contenus accessibles offline. La start-up est aujourd’hui en pleine expansion.

Kajou a clôturé un tour de table d’un million d’euros, lundi 10 janvier, auprès des fonds d’investissement à impact Phitrust, Colam Impact et Hippolyte Capital. Y ont également pris part des Business Angels en grande partie issus du réseau Ashoka. Avec ce financement, l’entreprise créée par l’Organisation non gouvernementale Bibliothèques sans frontières va intensifier son activité au Sénégal et accélérer le développement de son offre de contenu numérique de formation dans Internet en Afrique de l’Ouest et centrale, en particulier au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Bénin, au Togo et au Cameroun.

Le contenu numérique de formation que propose Kajou est disponible sur des cartes micro SD qui peuvent être insérées dans un smartphone. L’accès aux informations se fait ensuite via l’application Kajou. Les utilisateurs peuvent ainsi parcourir jusqu'à 32 gigaoctets (Go) de contenus sélectionnés, dans les langues locales, sur diverses thématiques, dont la santé, l’environnement, l’agriculture ou encore l’entrepreneuriat. L'application permet aussi de partager du contenu avec ses amis, sans utiliser de données.

Jérémy Lachal (photo), le fondateur de Kajou, appréhende la solution numérique comme « un formidable outil pour apporter la connaissance directement dans votre téléphone. Elle vous permet de consulter des milliers de contenus sans utiliser vos données Internet ! Nous sommes des activistes de la connaissance. Parce que là où il y a de la connaissance, il y a de l'espoir ! ».

Kajou est en activité depuis 18 mois et enregistre déjà plus de 20 000 utilisateurs. L’idée apporte une réponse au besoin d’accès à la connaissance en Afrique où le taux de pénétration d’Internet mobile n’est encore que de 28 %, selon le rapport « The Mobile Economy : Sub-Saharan Africa 2021 », de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA).  

C’est au total plus de 3 millions de personnes n'ayant pas ou peu accès à Internet en Afrique de l’Ouest que Kajou veut toucher avec sa bibliothèque numérique. Elle voit dans cet investissement un moyen de leur permettre de s'informer, de s'éduquer et de développer leur activité professionnelle grâce à des contenus sur mesure. 

Muriel Edjo

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Le fondateur d'OwnLabs, Abdou Khadre Diop, n’entend pas limiter son potentiel aux travaux pratiques. Il souhaite développer une bibliothèque de connaissances qui donnera aux élèves le goût de la science.

En Afrique, de nombreuses écoles sont encore privées de laboratoires scientifiques. L’enseignement de matières comme la biologie, la chimie ou encore la physique demeure très théorique et représente un frein à l’apprentissage et à l’intérêt des jeunes Africains pour les filières scientifiques. A travers l’application OwnLabs, pensée en 2017 et développée en 2018, la start-up sénégalaise Venturi Sarl propose un moyen technologique de résoudre ce problème.

A l’aide d’un casque de réalité virtuelle en carton doté d’un système d’affichage 3D, de lentilles spécifiques et d’un smartphone, OwnLabs fournit une expérience immersive aux apprenants grâce à la réalisation virtuelle de protocoles expérimentaux issus de leurs programmes scolaires. Abdou Khadre Diop, ingénieur en informatique, fondateur d'OwnLabs, explique que l’application fonctionne également sans casque de réalité virtuelle. C’est « un laboratoire virtuel dans lequel ils [les élèves] pourraient produire toutes les expériences de leur programme scolaire en biologie, chimie et physique, afin qu’ils ne soient pas simples spectateurs, mais acteurs de la science », précise-t-il.

La solution est payante, accessible sans connexion Internet. Elle a été testée avec succès dans six écoles au Sénégal, auprès d’environ 300 élèves qui ont apprécié l’expérience. Venturi Sarl met son kit numérique à la disposition des écoles intéressées, avec des forfaits et options pour la mise à jour des contenus.

Own Labs a déjà à son actif plusieurs distinctions. En 2017, elle a gagné le Prix Orange de l’entrepreneur social, décrochant 5 millions de francs CFA et un accompagnement juridique qui a permis à l'équipe d'Abdou Khadre Diop, composée de Mouhamed Seck, Cheikh Abatalib Diassé, Thierno Diop, Moustapha Diop et Serigne Mbacké Coly, de breveter le logiciel. En décembre de la même année, sur 1 444 équipes universitaires représentant 107 pays, l’application fut parmi les quatre finalistes invitées aux Ericsson Innovation Awards, à Stockholm. Elle remporte la compétition et empoche 25 000 euros. En 2021, elle a remporté le Grand Prix Next startupper Challenge du VivaTech. 

Muriel Edjo

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