En Afrique, le mobile est un atout pour la participation de la majorité de la population à l’économie numérique. Mais la cherté des appareils adéquats est un frein. Réduire les taxes à l’importation des appareils a une incidence sur leur prix au niveau local, selon la GSMA.

Lors du Conseil des ministres qui s’est tenu dimanche 13 février, le gouvernement de la République d’Algérie a annoncé « la suppression de tous les impôts et taxes sur l’e-commerce, les téléphones portables, les matériels informatiques à usage personnel et les start-up », prévus dans la loi de finances 2022 approuvée en décembre 2021. L’objectif de cette mesure est d’accélérer la numérisation dans le pays prônée par le chef de l’Etat, et le développement de l’innovation technologique.

En supprimant la taxe sur l’e-commerce, le gouvernement facilite les transactions en ligne dans le pays, en particulier pour les particuliers qui ont pris l’habitude d’acheter à l’étranger les appareils technologiques qu’ils ne retrouvent pas dans le pays. Pour les innovateurs et promoteurs de start-up, c’est une opportunité d’acquérir aisément du matériel technique indispensable à leurs recherches et innovations.

Selon l'Alliance for Affordable Internet et l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), la cherté des smartphones est l’un des principaux freins à l’adoption de l’Internet mobile en Afrique où le taux de pénétration était de 28 % en 2020. En supprimant tous les impôts et taxes sur les téléphones portables, le gouvernement facilite aux Algériens l’accès aux téléphones intelligents. Idem pour les ordinateurs. Il améliore ainsi l’accès des populations à Internet et leur participation à l’économie numérique.

Dans la loi de Finances 2022, un taux cumulé de droits et taxes de 133,05 % était appliqué pour l’achat des Smartphones ou tablettes électroniques, 60,22 % pour les disques durs. Dans ce contexte, la taxe revenait plus chèr que l’appareil acheté en ligne.

La suppression des impôts et taxes sur l’e-commerce, les téléphones portables, les matériels informatiques à usage personnel et les start-up intervient après plusieurs semaines de protestation des Algériens. Une campagne en ligne, sous le hashtag #khelini_nechri (laisse-moi acheter), a d’ailleurs été lancée. Lors de la 6e édition du Forum « Rakmana », organisée le 19 janvier à Alger, le Groupement algérien des acteurs du numérique (GAAN) avait aussi dénoncé ces taxes qui vont à l’encontre de l’intérêt général. 

Muriel Edjo

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Le Togo ambitionne de faire du numérique un levier de croissance économique inclusive et durable. La création de l’Agence Togo Digital, chargée d’appuyer l’exécutif dans la mise en œuvre de ses projets digitaux, répond à cet objectif.

Le Togo veut digitaliser les processus de demande et d'établissement de visas et cartes de séjour pour les étrangers. Un avant-projet de loi a été adopté à cet effet par le gouvernement, lors du Conseil des ministres qui s'est tenu le lundi 7 février 2022, à Kara (412 km de Lomé).

« Le présent avant-projet de loi a pour objet principal d’actualiser les règles générales applicables à l’entrée, au séjour, à la circulation et à l’établissement des étrangers sur le territoire togolais. Il prévoit en particulier une digitalisation du processus de demande et d’établissement du visa et de la carte de séjour », indique le communiqué du Conseil.

Notons que, pour l’heure, les nationaux de tous les autres pays peuvent obtenir leur visa dans les consulats togolais (qui peuvent avoir trois formes de visas : le visa touristique, le visa diplomatique et le visa d'affaires), et ambassades (qui peuvent aussi délivrer le visa immigrant pour le Togo), indique Togo First

Sur le territoire, la délivrance du visa est du ressort de la Direction générale de la Documentation nationale (DGDN), et les visas à l'arrivée sont délivrés par les services d'immigration aux postes-frontières et à l'aéroport international Gnassingbé Eyadéma pour une durée maximale de 7 jours, selon les informations disponibles. Leur durée de validité peut être prolongée jusqu'à un mois, auprès du Service des étrangers et des passeports. 

Ayi Renaud Dossavi

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En 2019, le gouvernement a lancé le Projet d'amélioration de la gouvernance de la délivrance des services de base aux citoyens. En matière de dématérialisation des services publics dans le secteur financier, de nombreuses retombées ont été enregistrées. Le processus se poursuit.

Le ministère de l’Economie et des Finances (MEF) et le Centre de promotion des investissements (CEPICI) en Côte d’Ivoire numérisent leurs services. Pour les accompagner dans ce processus, ils bénéficieront de l’expertise technique de l’entreprise ivoirienne Snedai Technologies. L’information a été dévoilée jeudi 3 février par la presse locale.

Le contrat avec le ministère des Finances, pour le compte de l’Observatoire de la qualité des services financiers (OQSF), porte sur le développement d’applications Web et mobiles à travers lesquelles l’institution publique pourra mieux assurer l’éducation financière des Ivoiriens. Ces outils numériques serviront aussi de plateforme de médiation financière qui favoriseront davantage le règlement à l’amiable des litiges individuels entre les organismes financiers et leurs clientèles.

L’entreprise de services numérique dotera aussi l’OQSF d’un site comparateur des offres des fournisseurs de services financiers. Il aura trois objectifs principaux : promouvoir la transparence, garantir la compréhension des usagers et renforcer la comparabilité des services. Le contrat avec le CEPICI est d'abord axé sur le développement d’une plateforme moderne digitale et responsive pour la gestion électronique des courriers (GEC) ; puis suivront la gestion des projets, la gestion des performances, le suivi des investisseurs et la gestion d’un tableau de bord à travers une Business Intelligence.

L’acquisition d’outils numériques par l’OQSF et le CEPICI est la continuité des actions entreprises par le gouvernement dans la numérisation des services publics du secteur financier, à travers le Projet d'amélioration de la gouvernance et de la délivrance des services de base aux citoyens (PAGDS).

Lancé en 2019 et financé par la Banque mondiale, le projet a déjà permis, entre autres, le déploiement de la plateforme électronique de paiement des recettes « Net collect » dans 54 collectivités ; l’opérationnalisation de la plateforme de paiement électronique du Trésor public « Tresor pay » pour la collecte en ligne des recettes de l’Etat ; et l’opérationnalisation de la plateforme de gestion des contrats routiers « ageroutemarche.ci ». 

Adoni Conrad Quenum

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L’application mobile « Service Public CI + » a été lancée le mardi 8 février. A travers elle, « l’usager a accès à toutes les informations sur les procédures administratives, telles que les documents à fournir, le coût, le délai de délivrance d’un document administratif. Il a également la possibilité de s’informer sur l’actualité administrative ou encore de consulter les services en ligne, l’annuaire téléphonique des services publics ainsi que leurs géolocalisations et de bénéficier de numéros SOS en cas d’urgence », explique le gouvernement. L’application est disponible sur Play Store et App Store.

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Depuis plusieurs années, le Ghana a fait de l’introduction de la technologie dans les services publics une priorité pour améliorer la gouvernance. Un nouveau succès vient d’être enregistré dans ce sens.

Le gouvernement ghanéen a lancé une carte de voyage électronique destinée aux fonctionnaires et aux représentants du gouvernement pour les voyages officiels locaux et à l'étranger. Elle permettra de mieux contrôler leurs dépenses lors de ces déplacements professionnels. Mahamudu Bawumia, vice-président de la République, a présenté le nouvel outil, vendredi 4 février, au dernier jour de la conférence annuelle du département du contrôleur et comptable général (CAGD) qui s’est tenue à Cape Coast.

Il a déclaré que « depuis l'indépendance, les agents publics reçoivent de l'argent lorsqu'ils voyagent. Ce système présente de nombreux problèmes associés, notamment les risques de transport d'espèces, la fraude dans le décaissement des avances, l'utilisation croissante des canaux de paiement sans numéraire dans de nombreuses juridictions, une surveillance et des contrôles inefficaces, etc. ».

Le vice-président de la République a estimé que la carte de voyage électronique devrait offrir plusieurs avantages, notamment « l'élimination du risque de transporter de l'argent liquide ; le retrait en temps opportun des avances ; l’amélioration du suivi et des contrôles des allocations budgétaires pour les voyages officiels afin d'éviter les dépenses excessives ».

La carte de voyage électronique, développée en collaboration avec Fidelity Bank, s’inscrit dans le cadre des investissements engagés depuis 2006 par le gouvernement pour faire des technologies de l’information et de la communication un moteur de la bonne gouvernance et du développement. Elle s’ajoute aux nombreuses autres réalisations déjà à l’actif de l’Etat pour bâtir un gouvernement « cashless », notamment la numérisation du paiement des impôts.

Mahamudu Bawumia a affirmé que « l’ère de l'argent en espèce pour les voyages dans le secteur public sera bientôt révolue, apportant plus de transparence et de responsabilité dans l'utilisation des fonds publics ».

Adoni Conrad Quenum 

Lire aussi : Ghana : Jumia signe un partenariat avec le fournisseur local de casiers intelligents LocQar

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Dans le rapport bisannuel publié en juillet 2020 par l’Organisation des Nations unies sur le gouvernement en ligne (e-gouvernement) dans le monde, l’Afrique est la région où un plus grand nombre de pays ont enregistré une amélioration de leur niveau de préparation à la gouvernance électronique. Bien que le continent ait encore un long chemin à parcourir pour se hisser au niveau des leaders mondiaux, c’est tout de même le signe d’une prise de conscience progressive par les dirigeants africains du potentiel offert par la dématérialisation des services publics.

Le gouvernement en ligne peut être appréhendé comme la mise à contribution des technologies de l’information et de la communication pour offrir aux administrés, citoyens comme entreprises, des services publics de manière plus efficace. Alors que la numérisation facilite de plus en plus le fonctionnement d’un grand nombre de secteurs économiques, l’Etat ne peut en effet plus rester en marge de cette évolution et a dû s’adapter plus ou moins rapidement à cette réalité. Loin du fantasme de « Big Brother » popularisé par Hollywood et les livres de science-fiction, la technologie utilisée correctement par le pouvoir public permet avant tout de faciliter la vie du citoyen, mais améliore aussi la gestion publique. On peut, entre autres, citer la lutte contre la corruption facilitée par l’absence de contact direct entre l’agent de l’Etat et le citoyen, la rapidité dans le traitement des demandes des administrés grâce à l’automatisation de certaines tâches, ainsi qu’une meilleure collecte des recettes publiques grâce à la transparence offerte par un système informatisé sécurisé.

Etat des lieux de l’e-Gov en Afrique

Comme le montre le dernier rapport du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU, le déploiement de l’e-Gov est bien plus avancé sur tous les autres continents qu’en Afrique. L’Europe est ainsi la première région dans le classement E-Government Development Index (EGDI), avec 33 pays occupant le niveau le plus élevé de l’indice, contre 15 en Asie, 2 en Océanie et aucun en Afrique.

« Les classements en matière d'administration électronique ont tendance à être corrélés au niveau de revenu d'un pays », avance Liu Zhenmin, secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des affaires économiques et sociales, pour expliquer ces différences importantes.

Le classement se base non seulement sur l’étendue et la qualité des services en ligne, mais aussi sur l'état de l’infrastructure et les capacités humaines existantes, deux derniers points où les Etats africains ont longtemps péché par le manque d’investissements. Cependant, les avancées enregistrées ces dernières années montrent une réelle volonté d’amélioration de la situation chez la plupart des gouvernements. A titre d’illustration, seuls 5 pays africains ont obtenu la note « élevé » en matière de préparation à la gouvernance électronique dans le classement de l’ONU en 2016. Quatre ans plus tard, ils étaient désormais 14, soit pratiquement le triple. La progression des pays de la région est encore plus visible quand on observe les pays appartenant au niveau le plus bas du classement. 26 pays africains s’y trouvaient en 2016, contre seulement 7 en 2020. Le premier pays du continent, l’île Maurice, est aussi passé de la 66e à la 63e place mondiale, suivi des Seychelles (83e à 76e). Ces améliorations au niveau des Etats africains, loin de se résumer à des cases à cocher dans des enquêtes ou des rapports, ont un impact positif direct sur la vie des citoyens qui mérite qu’on s’y attarde.

La success-story béninoise

Au Bénin par exemple, les avancées enregistrées en matière de dématérialisation des services publics sont beaucoup plus importantes que ce que pourrait laisser penser la progression de seulement deux places au classement de l’EGDI entre 2016 et 2020. Depuis l’arrivée au pouvoir du président Patrice Talon en 2016, des dizaines de services publics se font désormais en ligne, en ce qui concerne aussi bien le citoyen que les entreprises. Par exemple, avant la dématérialisation du casier judiciaire, l’obtention de ce document indispensable pour plusieurs procédures administratives devait se faire par le citoyen lui-même (ou une personne ayant obtenu de lui une procuration) exclusivement dans sa commune de naissance. Pour un Béninois vivant hors de sa commune d’origine, il fallait préparer un voyage et un court séjour dans ladite commune pour avoir la pièce, à défaut d’avoir un proche à qui donner procuration.

Ce service, ainsi que beaucoup d’autres comme le certificat de nationalité, le permis de construire, la carte d’identité biométrique, se fait déjà en ligne. Témoin du succès de l’initiative, le gouvernement affirme avoir délivré 100 000 casiers judiciaires en ligne de juillet 2020 à août 2021, dont 80 % en moins de 72 heures, pour près de 200 millions FCFA de recettes collectées (350 000 $). La situation n’est pas tellement différente du côté des entreprises où le Bénin est considéré comme « l’endroit le plus rapide au monde pour démarrer une entreprise sur un téléphone mobile », d’après la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement. Grâce à une plateforme en ligne, la création d’une société ne prend en effet que quelques heures. Si le petit pays ouest-africain n’est ni le premier ni le seul du continent où la création d’entreprises se fait en ligne, cette performance montre néanmoins que « les ressources financières ne sont pas le seul facteur critique pour faire progresser l'administration numérique ». Rappelons que c’est en s’inspirant de l’Estonie, un autre petit Etat (européen) devenu l’un des leaders mondiaux en matière de gouvernement numérique, que le Bénin poursuit la numérisation de son administration.

« La volonté politique, le leadership stratégique et l'engagement d'un pays à faire progresser les services numériques peuvent améliorer son classement comparatif », assure donc M. Zhenmin.

Opportunités et défis

En dehors des avantages déjà cités plus haut, la dématérialisation des services publics représente en elle-même une opportunité d’affaires pour les start-up. Sur un continent où la maîtrise des outils numériques n’est pas encore une réalité pour des millions de citoyens, des entrepreneurs se lancent déjà dans des services de soutien aux démarches administratives en ligne. Contre un prix forfaitaire, ils se proposent de livrer le document demandé par le citoyen en effectuant la procédure à sa place. Un service peu développé pour le moment, mais qui devrait connaître une progression au fur et à mesure de la dématérialisation définitive de certains services publics. La pandémie de Covid-19 a d’ailleurs offert un terreau fertile à ces jeunes pousses puisque les gouvernements ont rendu obligatoire l’utilisation de plateformes en ligne pour certains services publics. Ces plateformes représentent d’ailleurs une autre opportunité pour des start-up locales de se positionner, comme fournisseur d’agrégateurs de paiement ou développeurs de nouvelles solutions numériques toujours plus innovantes. L’écosystème tech des pays africains n’en sortirait que grandi.

Si les écueils habituels liés à la transformation numérique en Afrique sont bien connus, à savoir notamment le manque d’infrastructures (entraînant une faible couverture Internet) et un coût élevé de la data, d’autres contraintes sont à surmonter par les Etats qui se lancent dans la dématérialisation des services publics. Les défis de sécurité inhérents à tout système informatique sont l’une de ces contraintes, surtout en ce qui concerne les données personnelles des citoyens transitant par ces plateformes gouvernementales. Données qui, dans les pays beaucoup plus avancés en la matière, font déjà régulièrement l’objet d’attaques de pirates. De plus, l'usurpation d’identité pourrait être facilitée par la simplicité liée au processus d’obtention de certains documents administratifs. Un cadre réglementaire pour punir ces dérives est donc indispensable, de même que des mesures de prévention adaptées. 

Emiliano Tossou

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Les Béninois, détenteurs de compteur d’électricité post-payé de la Société béninoise d’énergie électrique (SBEE), peuvent désormais régler leurs factures en ligne, à n’importe quelle heure, depuis un endroit doté d’une connexion Internet. Le nouveau service a été officiellement présenté au public le mercredi 26 janvier au Bénin Royal Hôtel de Cotonou par la ministre du Numérique et de la Digitalisation, Aurelie Adam Soulé Zoumarou, et Dona Jean-Claude Houssou, le ministre de l’Energie. Pour payer, il faut se rendre à l’adresse www.sbee.bj.

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La Tunisie figure dans le top 5 des nations africaines les mieux préparées en matière de gouvernance électronique, la base de données interactive UNeGovKB des Nations unies. Cependant des faiblesses demeurent. Idaraty veut y répondre.

A travers son site Internet Idaraty.tn, Ahmed Zoghlami est aujourd’hui une référence en matière d’orientation administrative en Tunisie. Il fournit aux usagers une aide pour plus de 1 800 procédures dans près de 3 500 administrations publiques. Sa plateforme lui a été inspirée en 2020 alors que la pandémie gagne en intensité à travers le monde. Des mesures sanitaires restrictives sont prises et les voyageurs venant en Tunisie peinent à trouver la bonne information malgré les mesures prises par le gouvernement. En août, Idaraty.tn est lancée.

« Nous avons résumé les papiers nécessaires à présenter à l’aéroport sur le portail. Chose, que l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes n’a pas réussi à communiquer convenablement… Les informations précises qu’on fournissait sur le portail ont intéressé 10 000 internautes. Un score record, qui nous a révélé qu’on devrait développer cette piste, très utile pour les utilisateurs », relate Ahmed Zoghlami.

Détenteur d’une licence fondamentale en science de l’informatique de l’université de Carthage depuis 2013, le jeune Tunisien lance Idaraty fort d’une dizaine d’années d’expérience professionnelle acquise dans la communication, la gestion de contenu, les technologies numériques. Le service à valeur ajoutée qu’il offre contribue à accéder à la bonne information depuis le confort de chez soi et à passer moins de temps dans les bureaux de l'administration publique lorsque l’on vient introduire sa demande de service.

Quelques mois après son lancement, Idaraty.tn a suscité un grand intérêt des populations qui l’ont adopté rapidement. Aujourd’hui, près de 350 000 visiteurs ont déjà été accompagnés par le portail, qui traduit même les différentes démarches administratives proposées dans les dialectes locaux. Pour Ahmed Zoghlami, « il s’agit de faciliter aussi le numérique pour la population, et de contribuer à la transformation digitale dans le pays ».

Outre les procédures administratives, Idaraty.tn permet également de se renseigner sur plusieurs autres services comme le dépistage du coronavirus ou encore les mesures sanitaires spéciales Covid-19 pour le retour des Tunisiens résidant à l’étranger. Elle intègre également un calendrier pour différents évènements fiscaux et sociaux qui touchent les personnes physiques et morales comme les dates de paiement des vignettes fiscales et de déclaration d'impôt pour les personnes physiques et morales, les fêtes religieuses, les jours fériés, etc. 

Aïsha Moyouzame

 

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Pendant longtemps, le système informatique SYDONIA a été au cœur du travail de la douane guinéenne. Aujourd’hui, l’adoption de solutions supplémentaires est en cours pour accroître davantage l’efficacité de cette administration.

La douane guinéenne a prévu d’accélérer sa transformation numérique au cours de cette année pour plus d’efficacité et une amélioration de ses performances financières. Le directeur général de cette administration, le colonel Moussa Camara (photo), l’a révélé mercredi 26 janvier lors de la cérémonie organisée pour la célébration de la journée internationale des douanes.

Il a affirmé à cette occasion que la douane va poursuivre « la dématérialisation de la procédure de dédouanement dans tous ses bureaux à travers le pays, étendre le paiement des droits et taxes en ligne et d’autres modes de paiement, étendre les possibilités d’accès aux systèmes informatiques douaniers, notamment à travers les téléphones portables, poursuivre et finaliser le déploiement de la plate-forme électronique de gestion de commerce extérieur en collaboration avec le Guichet, poursuivre l’interconnexion avec le système informatique des entités publiques et privées », selon des propos rapportés par Guinée Matin.

La douane guinéenne a entamé sa mue technologique depuis 2011. En 2015, elle a modernisé son système douanier automatisé en passant du SYDONIA++ vers SYDONIA WORLD. Pour faciliter les transactions commerciales avec les autres pays de la sous-région Afrique de l’Ouest, qui ont eux aussi engagé la modernisation de leur administration douanière, l’investissement dans des outils numériques plus avancés s’est poursuivi de manière soutenue.

Présent à la célébration organisée par la douane, Moussa Cissé, le ministre guinéen du Budget, a déclaré que l’objectif de recettes pour l’année 2022, assigné aux douanes pour la refondation de l’État, est de 12 975,746 milliards de francs guinéens (1,44 milliard $) dans le cadre du budget prévisionnel.

Adoni Conrad Quenum

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Au cours de la dernière décennie, le gouvernement marocain s’est engagé dans la transformation numérique du pays. Mais les retombées enregistrées pendant la crise de Covid-19 ont été jugées insatisfaisantes.

 

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) du Maroc a émis des recommandations la semaine dernière pour une transformation numérique responsable et inclusive dans le pays. Lors d’un atelier organisé, mercredi 19 janvier, l’institution constitutionnelle indépendante, mise en place le 21 février 2011 par le roi Mohammed VI, a affirmé que le respect de ces recommandations contribuera à résorber la fracture numérique patente que la crise de la Covid-19 n’a fait qu’exacerber.

Selon le CESE, bien que le Maroc a mis en œuvre des stratégies et programmes forts, notamment « Maroc Digital 2020 », et qu’il se soit également doté d’instances spécialisées dont l’Agence du développement du digital (ADD) et la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP), plusieurs faiblesses et fragilités ne contribuent pas à assurer les prérequis d’une transformation digitale aboutie.

Parmi celles-ci figurent le « retard important accusé dans la mise en œuvre de politiques antérieures de transformation digitale au niveau de plusieurs secteurs tels que l’administration, la santé, l’éducation et l’industrie ; une faible couverture géographique en infrastructures Internet haut débit et très haut débit ; le caractère parcellaire et parfois inadapté du cadre législatif et réglementaire, notamment en matière de télétravail », indique le CESE.

L’avis du Conseil économique, social et environnemental intervient un mois après la visite que Jesko S. Hentschel, directeur du département Maghreb et Malte de la Banque mondiale, a effectué au Maroc pour l’examen des voies et des perspectives de coopération en matière de transformation numérique avec la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme administrative, Ghita Mezzour.

Le CESE insiste sur une transformation numérique responsable et inclusive au regard de son impact sur « l’amélioration de la qualité des interactions entre citoyens et administrations, l’augmentation de la productivité et de la compétitivité de l’économie », la réduction des inégalités sociales et spatiales. 

Muriel Edjo

Les recommandations du CESE

1- Donner la priorité au digital comme moyen par défaut de la mise en œuvre des lois, réglementations et services publics et promouvoir de nouvelles applications ou nouveaux systèmes à fort impact sur le parcours des usagers (citoyens et entreprises).

2- Se doter d’un cadre réglementaire complet et adapté en matière de digitalisation, notamment en ce qui concerne le télétravail et la protection des données.

3- Améliorer la cybersécurité et la souveraineté numérique pour favoriser une transformation digitale responsable, basée sur une meilleure résilience des infrastructures, une confiance numérique renforcée, la protection des données à caractère personnel en plus de la généralisation de la signature électronique.

4- Développer des data centers souverains nationaux et régionaux, en s’appuyant sur des partenariats public-privé (PPP) pour permettre à l’Etat et aux entreprises marocaines d’héberger leurs actifs stratégiques (données et applications).

5- Œuvrer pour l’émergence d’un « écosystème » digital marocain en utilisant le levier de la commande publique et des mécanismes de financement innovants pour les acteurs du secteur, et faire bénéficier les entreprises qui investissent dans leur digitalisation d’incitations financières telles que le suramortissement et la garantie de financement par l’Etat.

6- Accélérer le déploiement du paiement mobile avec l’interopérabilité à l’échelle nationale pour rattraper le retard accusé en matière d’inclusion financière et diminuer l’usage du numéraire.

7- Intégrer les systèmes académique, économique et industriel dans la R&D en matière de transformation digitale, afin de créer des « écosystèmes » favorables au développement de startups et favoriser l’émergence d’une véritable industrie du digital.

8- Eriger l’intelligence artificielle (IA) en priorité nationale dans le chantier de la transformation digitale eu égard à son potentiel d’optimisation des coûts de production et aux réponses qu’elle apporterait aux besoins différenciés des citoyens.

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