Bolt pourrait bientôt exiger des passagers nigérians qu’ils vérifient leur identité à l’aide de leur numéro d’identification national (NIN). L’annonce a été faite  récemment par le directeur des politiques publiques de la plateforme, Weyinmi Aghadiuno, lors d’un événement à Lagos. Cette mesure, en discussion avec les autorités et les syndicats de conducteurs, vise à renforcer la sécurité, après plusieurs incidents tragiques impliquant des chauffeurs.

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L’Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences (ANINF) et  la plateforme cloud de ST Digital ont signé, le mercredi 9 juillet à Libreville, un protocole d’accord visant à accélérer la transformation digitale du Gabon. Ce partenariat ambitionne de bâtir un environnement numérique plus sécurisé, transparent et innovant, tout en favorisant le développement des compétences locales. Pour les deux parties, il s’agit d’un pas décisif vers une souveraineté numérique renforcée et une meilleure résilience technologique du pays.

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Le ministre algérien de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki, a rencontré à Genève la secrétaire générale de l’Union internationale des télécommunications (UIT), Doreen Bogdan-Martin, en marge du Sommet mondial sur la société de l’information. Selon un communiqué officiel rendu public le jeudi 10 juillet, les échanges ont porté sur le renforcement de la coopération entre l’Algérie et l’organisation onusienne, notamment en faveur d’un avenir numérique inclusif et durable. Le ministre a également présenté les efforts du pays en matière de développement des infrastructures télécoms et de généralisation de l’accès à l'Internet haut débit.

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Après le lancement de sa stratégie numérique, le Sénégal veut attirer des investisseurs pour concrétiser ses projets. Les États-Unis, acteur clé de la tech mondiale, représentent un partenaire stratégique pour faire du pays un hub numérique en Afrique.

En marge du mini-sommet économique organisé à la Maison-Blanche par le président américain, Donald Trump (photo, à gauche), le chef de l'État sénégalais, Bassirou Diomaye Faye (photo, à droite), a rencontré, le mercredi 9 juillet, son homologue américain, en compagnie de plusieurs dirigeants africains et d’investisseurs américains. À cette occasion, il a présenté une série de projets stratégiques nécessitant des investissements structurants, dont un projet phare : la création d’une ville numérique en bord de mer à Dakar.

Prévue sur un site de 40 hectares en bord de mer, la ville numérique que souhaite développer le Sénégal ambitionne de transformer Dakar en un hub technologique majeur en Afrique, à l’image d’une Silicon Valley africaine, ouverte à l’innovation mondiale. L'objectif est d'attirer les plus grandes entreprises américaines du secteur, notamment dans l’intelligence artificielle, la cybersécurité, les fintech et le cloud computing.

Ce projet s’inscrit dans la vision portée par le New Deal Technologique, lancé par les autorités sénégalaises, qui prévoit de faire du numérique un pilier du développement économique. Avec une enveloppe de plus de 1105 milliards FCFA (environ 2 milliards de dollars), cette stratégie vise à moderniser les infrastructures numériques, soutenir les start-up et étendre la connectivité sur l’ensemble du territoire.

En présentant ce projet à la Maison-Blanche, le président Faye cherche à créer un effet d’entraînement auprès des investisseurs américains, en positionnant le Sénégal comme une porte d’entrée stable, innovante et dynamique vers l’Afrique numérique. Si les financements sont mobilisés et les partenariats conclus, cette future ville pourrait devenir un levier de transformation pour l’écosystème technologique ouest-africain, tout en contribuant à la création d’emplois qualifiés et à l’insertion du pays dans l’économie mondiale de demain.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Par cette démarche inédite, le pays tend la main aux Afro-descendants, réaffirmant son rôle de terre de mémoire, de réconciliation et d’avenir partagé.

Le Bénin a lancé, le vendredi 4 juillet 2025, la plateforme numérique My Afro Origins, destinée à accueillir les demandes de reconnaissance de la nationalité béninoise par les Afro-descendants.

Ce portail s’inscrit dans la mise en œuvre de la loi n°2024-31 du 2 septembre 2024 qui consacre, pour la première fois, le droit au retour et à la citoyenneté pour les descendants d’Africains subsahariens déportés durant la traite négrière et le commerce triangulaire.

« Nos frères et sœurs de la diaspora, déracinés de force lors des heures sombres de la traite transatlantique, doivent retrouver leur place au sein de la communauté africaine. Il est temps de guérir ces blessures, de recréer ce lien sacré avec ceux qui, bien que physiquement éloignés, portent l’Afrique dans leur cœur », a déclaré Olushegun Adjadi Bakari, ministre des Affaires étrangères du Bénin.

Cette information s’inscrit dans un contexte où les Afro-descendants, en particulier les Afro-américains et les Afro-caribéens, cherchent à revenir en Afrique, renouer les liens et contribuer au développement du continent. Elle intervient également dans le cadre de la décennie internationale des personnes d’ascendance africaine 2015-2024 proclamée par l’ONU pour promouvoir les droits humains, la justice et le développement pour les personnes d’origine africaine vivant hors du continent.

Le Bénin a lancé plusieurs initiatives pour favoriser le retour des Afro-descendants et renforcer les liens avec sa diaspora mondiale. Les Vodun Days sont devenus un rendez-vous essentiel pour la diaspora africaine. De nombreux Afro-descendants, venus d’Haïti, des États-Unis ou du Brésil, y voient une opportunité de renouer avec leurs racines. De plus, le Bénin a vu émerger, ces dernières années, de nombreux Guadeloupéens animés par le désir de retrouver leurs racines africaines.

Cette initiative est également portée par plusieurs pays, dont le Ghana avec son programme « Year of Return » en 2019, et la Guinée-Bissau, qui a récemment accordé la citoyenneté et délivré des passeports nationaux à un premier groupe de personnes d’origine africaine.

Au-delà de la reconnaissance de la nationalité béninoise aux Afro-descendants, cette initiative pourrait créer de réelles opportunités de développement économique, culturel et éducatif.

Notons que la plateforme My Afro Origins permet, entre autres, de s’informer, de constituer son dossier et d’effectuer le paiement des frais de traitement de 100 $.

Lydie Mobio

Edité par M.F. Vahid Codjia 

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Les innovations numériques transforment les systèmes éducatifs à travers le monde. Ces avancées technologiques ouvrent de nouvelles opportunités d’apprentissage, notamment dans les zones isolées, et renforcent la qualité de l’éducation.

Le ministère ghanéen de l’Éducation et l’initiative eLearning Africa ont signé, le mardi 8 juillet, un mémorandum d’accord visant à étendre l’accès aux plateformes d’apprentissage numérique à l’échelle nationale. Ce partenariat concrétise la volonté du gouvernement d’investir dans les infrastructures et l’innovation pédagogique pour améliorer la qualité de l’éducation. « Aujourd’hui marque un peu plus qu’un accord formel, il témoigne de l’engagement du Ghana à être à l’avant-garde de la transformation numérique éducative en Afrique. Depuis 2005, eLearning Africa est la première plateforme continentale d’innovation éducative », a déclaré le vice-ministre de l’Éducation, Clement Apaak.

Concrètement, l’accord prévoit le déploiement d’outils numériques modernes dans les établissements scolaires, en particulier dans les zones mal desservies, ainsi que le renforcement des compétences fondamentales des élèves. Il s’appuie sur l’expertise de la plateforme eLearning Africa, active depuis deux décennies en collaboration avec les gouvernements africains, pour fournir des contenus adaptés aux contextes locaux.

En parallèle, le Ghana s’est engagé à accueillir la 18ᵉ édition de la conférence eLearning Africa, du 3 au 5 juin 2026 à Accra. L’événement mettra en lumière les avancées du programme national et la stratégie éducative du pays à l’horizon 2030.

Cet accord intervient dans un contexte d’accélération de la transformation numérique de l’éducation au Ghana, mais reste freiné par des inégalités d’accès. Bien que le taux de pénétration de l’internet atteigne 69,9 %, plus de 30 % des Ghanéens restent hors ligne, et les établissements ruraux demeurent souvent sous-équipés.

Ces défis soulignent la nécessité d’un investissement accru dans les infrastructures numériques, la formation des enseignants et la dotation en équipements, conditions indispensables pour tirer pleinement parti des technologies éducatives, y compris de l’intelligence artificielle. À terme, cet accord pourrait favoriser une plus grande inclusion scolaire dans les zones reculées et consolider l’ambition du Ghana de se positionner comme un pôle d’innovation éducative numérique sur le continent africain, en capitalisant sur les opportunités offertes par l’EdTech pour réduire les inégalités, renforcer les apprentissages et préparer les jeunes aux métiers de demain.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Les start-up occupent une place croissante dans les stratégies de développement économique, portées par leur capacité d’innovation et leur agilité. En misant sur ces jeunes entreprises, l’Algérie entend accélérer la modernisation de ses secteurs clés, dont celui des infrastructures.

L’Algérie mise sur ses jeunes entreprises innovantes pour moderniser ses infrastructures. Une commission conjointe a été mise en place le mercredi 9 juillet entre le ministère des Travaux publics et des Infrastructures de base et celui de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, afin d’impliquer les start-up dans la conception et la réalisation des projets d’infrastructure.

L’objectif affiché est de structurer un cadre de coopération entre les deux secteurs pour exploiter le potentiel technologique des start-up dans les projets ferroviaires, les transports guidés ou encore la gestion intelligente des chantiers. Le recours à des outils numériques, à la recherche appliquée et à la gestion des connaissances est au cœur de cette approche.

Dans cette optique, des plateformes d’échange et des ateliers de co-développement seront mis en place pour connecter les start-up aux différents acteurs du secteur. L’idée est de leur permettre d’intervenir dès les premières étapes des projets, depuis les phases d’étude et de suivi jusqu’à l’exécution, en intégrant des solutions locales, agiles et économiquement viables.

Cette initiative s’inscrit dans la politique de soutien à l’économie de la connaissance engagée depuis 2020. Le pays s’est doté d’un ministère dédié aux start-up, a mis en place le label « Start-up », le Fonds algérien des start-up (ASF), ainsi que plusieurs incubateurs et dispositifs d’accompagnement. Le pays compte aujourd’hui entre 5 000 et 8 000 start-up, dont plus de 1 200 ont obtenu le label officiel « Start-up » délivré par la Commission nationale de labellisation.

En mobilisant cet écosystème sur les chantiers stratégiques, le gouvernement entend stimuler l’innovation locale, réduire la dépendance technologique et renforcer les capacités internes. À terme, cette orientation pourrait dynamiser l’emploi qualifié et consolider un tissu entrepreneurial tourné vers les besoins du marché national.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Selon McKinsey, l’intelligence artificielle (IA) pourrait injecter jusqu’à 1200 milliards de dollars dans l’économie africaine d’ici 2030. Pour tirer parti de ce potentiel, la formation des talents s’impose comme un levier stratégique majeur. Le Cameroun s’engage résolument sur cette voie.

Le Cameroun ambitionne de former 60 000 spécialistes en intelligence artificielle d’ici 2040, dont 40 % de femmes, dans le cadre de sa Stratégie nationale pour l’IA (SNIA), dévoilée récemment par la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng. Cette initiative s’inscrit dans une vision plus large visant à faire du pays un hub africain de l’intelligence artificielle.

Parmi les principaux objectifs de cette stratégie figurent également la création de 12 000 emplois directs, la mise au point de 12 solutions souveraines à fort impact socio-économique, et une contribution attendue de l’IA au PIB national estimée entre 0,8 % et 1,2 %. Une attention particulière est accordée à la diversité linguistique, avec le développement de modèles d’IA capables d’intégrer les langues nationales, un levier clé pour l’inclusion numérique et la valorisation des patrimoines culturels locaux.

Cependant, pour concrétiser ces ambitions, le Cameroun doit combler plusieurs lacunes majeures. Le pays souffre encore d’un retard significatif en matière d’infrastructures numériques, notamment en ce qui concerne le déploiement de centres de données modernes, le développement de plateformes cloud sécurisées, ainsi qu’une connectivité haut débit inégale, en particulier dans les zones rurales.

Sur le plan continental, cette réalité est illustrée par le dernier classement de l’Union internationale des télécommunications (UIT), dans lequel le Cameroun obtient un score de 46,3 sur 100, se classant à la 30ᵉ position sur 42 pays africains. Un résultat en dessous de la moyenne continentale, estimée à 56 points, qui témoigne de la nécessité pour le pays d’accélérer ses efforts.

La formation de talents qualifiés demeure l’un des défis majeurs. Le manque d’ingénieurs, de chercheurs et de spécialistes en IA freine le développement du secteur. Pour y remédier, le Cameroun devra investir massivement dans la création de centres d’excellence, établir des écoles et instituts spécialisés dans les technologies avancées, et intégrer des programmes de formation à l’IA dans les cursus secondaires et universitaires. Des partenariats structurants entre universités, entreprises technologiques et institutions publiques seront indispensables pour adapter les contenus pédagogiques aux réalités du marché.

Par ailleurs, il sera crucial de mettre en œuvre des programmes de formation continue et de reconversion professionnelle, afin de doter un large public des compétences numériques nécessaires à l’économie de demain. L’élargissement de l’accès à Internet haut débit, notamment dans les zones reculées, devra également accompagner cette dynamique, tout comme la stimulation d’un écosystème entrepreneurial innovant, apte à attirer les investisseurs et à favoriser l’émergence de solutions locales.

L’objectif de former 40 % de femmes est ambitieux et louable, mais il implique des mesures proactives : campagnes de sensibilisation, mentorat, soutien aux carrières féminines dans la tech, et lutte contre les stéréotypes de genre dans les filières scientifiques.

Malgré ces défis, des signaux encourageants émergent. La récente adoption d’une loi sur la protection des données personnelles ainsi que les premières concertations nationales sur l’IA témoignent d’une volonté politique affirmée de créer un cadre réglementaire solide, condition essentielle à la structuration du secteur et à la confiance des acteurs.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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La Somalie mise sur la coopération internationale pour atteindre ses ambitions de transformation numérique. En mai dernier, le pays avait signé un protocole d’accord avec la Malaisie dans le domaine de la cybersécurité, entre autres.

Les autorités somaliennes souhaitent renforcer leur collaboration avec la communauté internationale dans le domaine du numérique. En marge d’une rencontre organisée à Genève (Suisse) du 7 au 11 juillet pour faire le point sur vingt ans de mise en œuvre des résolutions du Sommet mondial sur la société de l’information (WSIS+20), elles ont échangé avec plusieurs hauts responsables d’organisations internationales et de gouvernements.

Mohamed Adan Macallin (photo, à droite), ministre des Télécommunications et des Technologies, s’est notamment entretenu avec Doreen Bogdan-Martin (photo, à gauche), secrétaire générale de l’UIT, ainsi que Cosmas Luckyson Zavazava, directeur du Bureau de développement des télécommunications de l’UIT. Il a également discuté avec Fahmi Fadzil et Ridwaan Abdulaahi Bahdoon, ses homologues de la Malaisie et de Djibouti, respectivement. Globalement, les échanges ont porté sur l’inclusion numérique, la formation des jeunes et des fonctionnaires aux compétences numériques, ainsi que sur la gouvernance numérique et la cybersécurité.

Ces initiatives interviennent alors que le gouvernement cherche à « favoriser le progrès technologique et l’inclusion numérique » pour le développement socio-économique du pays. Toutefois, la Somalie est classée 191ᵉ sur 193 selon l’indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) 2024 des Nations unies. Elle a enregistré un score de 0,1468 sur 1, bien en deçà des moyennes africaine (0,4247) et mondiale (0,6382).

Par ailleurs, la Somalie a été classée dans la catégorie 4 sur 5 dans le « Global Cybersecurity Index 2024 » de l’UIT, ce qui témoigne d’un engagement de base en matière de cybersécurité. Le pays doit toutefois intensifier ses efforts, notamment en matière de mesures techniques, légales et de développement des capacités. Il a enregistré un score global de 37,38 sur 100.

Il convient de souligner que ces échanges restent, pour l’heure, au stade de discussions. Aucun accord formel n’a encore été signé ni annoncé. Toutefois, la Somalie avait déjà franchi une première étape en mai dernier, en signant un protocole d’accord avec l’agence nationale de cybersécurité de la Malaisie, considérée comme un exemple à suivre dans ce domaine.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Confrontée à une crise structurelle majeure, l’Afrique peut s’appuyer sur l’intelligence artificielle pour repenser son système éducatif. De la personnalisation de l’apprentissage à l’optimisation de la gestion, l’IA ouvre des perspectives durables, malgré de nombreux défis.

L’intelligence artificielle (IA), au cœur des transformations globales, pourrait jouer un rôle décisif dans la refondation du système éducatif africain. Marqué par des effectifs en forte croissance, une pénurie d’enseignants et des infrastructures limitées, le continent fait face à une crise structurelle. En 2024, selon l’UNESCO, 58 % des adolescents de 15 à 17 ans en Afrique subsaharienne n’étaient pas scolarisés, et 98 millions d’enfants restaient totalement hors du système. L’accès à l’électricité, à Internet et aux ressources pédagogiques reste marginal dans de nombreuses régions.

Un outil d’adaptation face à la pénurie d’enseignants

L’un des problèmes les plus urgents auxquels l’éducation africaine est confrontée est la pénurie chronique d’enseignants qualifiés. Selon l’UNESCO, plus de 16,5 millions d’enseignants devront être recrutés d’ici 2030 pour répondre à la croissance démographique en Afrique subsaharienne. Sans remplacer le personnel éducatif, l’IA peut jouer un rôle clé en soutenant les enseignants surchargés à travers la correction automatisée des devoirs, la génération de supports pédagogiques personnalisés, ou encore l’assistance à la planification des cours. Au Kenya, certains enseignants testent l’assistant Kalasik, un chatbot qui génère des plans de cours et automatise les tâches répétitives.

Une pédagogie personnalisée et inclusive

L’IA permet aussi de créer des parcours éducatifs adaptés au niveau de chaque élève, en s’appuyant sur ses progrès et difficultés. Dans des classes souvent surchargées, cette approche individualisée est quasi impossible sans outils numériques. Grâce à des systèmes intelligents, les élèves peuvent accéder à des exercices interactifs, à des tutoriels ou à des retours personnalisés, notamment en dehors du temps scolaire. Cette personnalisation contribue à réduire le décrochage scolaire et à maintenir l’intérêt des apprenants, notamment dans les zones rurales ou marginalisées.

En milieu informel, l’assistant Kwame for Science, déployé dans 11 pays d’Afrique de l’Ouest, offre un tutorat adapté aux élèves de sciences. Son taux de précision parmi les trois premières réponses est de 87 %, avec 750 utilisateurs sur plusieurs mois.

Des données pour piloter les politiques éducatives

Au-delà de la salle de classe, l’IA peut transformer la gouvernance du système éducatif en fournissant des données précises et en temps réel. Les ministères de l’Éducation peuvent ainsi mieux comprendre les zones de sous-scolarisation, anticiper les besoins en infrastructures ou en enseignants, et orienter les ressources là où elles sont le plus nécessaires. L’analyse prédictive, nourrie par les données démographiques, scolaires et territoriales, permet de passer d’une logique réactive à une planification proactive.

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Des stratégies nationales en phase avec l’éducation

Plusieurs États africains ont déjà franchi le pas en intégrant l’éducation dans leurs stratégies nationales d’IA. Le Kenya, par exemple, a récemment lancé une stratégie nationale sur les technologies émergentes et l’IA (2025–2030), co-construite avec l’UNESCO, mettant l’accent sur l’intégration de l’IA en éducation via des curriculums basés sur les compétences numériques.

La Zambie et la Côte d’Ivoire ont également lancé des stratégies nationales d’IA, identifiant l’éducation comme l’un de leurs secteurs prioritaires, avec des mesures visant à intégrer l’analyse des données scolaires et l’apprentissage personnalisé. Le Nigeria adopte une approche combinée : développement des compétences en IA et intégration de l’IA dans l’éducation, notamment via des partenariats avec les universités et les acteurs privés. D’autres pays, comme le Sénégal, le Burkina Faso et le Congo, ont aussi inscrit l’IA dans l’éducation comme composante de leurs stratégies numériques.

Défis à relever pour une adoption à grande échelle

Pour exploiter pleinement le potentiel de l’IA, l’Afrique doit surmonter plusieurs obstacles : infrastructures numériques insuffisantes, manque de formation des enseignants, enjeux éthiques liés à la gestion des données, et surtout financement des technologies éducatives (EdTech). Le développement et le déploiement des solutions IA exigent des investissements conséquents, ainsi qu’un modèle économique viable pour assurer leur pérennité.

Il est aussi crucial de protéger les données sensibles des élèves via des cadres éthiques robustes. Les solutions doivent être adaptées aux langues locales et aux contextes culturels. Enfin, un engagement durable des États, des partenaires techniques, des investisseurs et du secteur privé est nécessaire pour financer un écosystème éducatif pérenne au-delà des projets pilotes.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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