Dans de nombreux pays africains, les autorités considèrent désormais le numérique comme l’un des piliers du développement socio-économique des prochaines années. Pour concrétiser cette ambition, elles misent largement sur les partenariats internationaux.

Le gouvernement congolais a annoncé, le jeudi 18 septembre, avoir signé un protocole d’accord avec la société technologique chinoise Genew Technologies. La collaboration envisagée par les deux parties vise notamment à développer l’économie numérique, renforcer les infrastructures critiques et former les jeunes à l’intelligence artificielle (IA).

Le protocole d’accord a été signé par Léon Juste Ibombo (photo, à droite), ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, en marge du sommet des BRICS sur la nouvelle révolution industrielle qui se tient en Chine. Pour lui, il s’agit d’un nouveau partenaire et investisseur dans la vision des autorités de faire du numérique le cinquième pilier du Plan national de développement 2022-2026. L’exécutif veut mettre les TIC au service du développement socio-économique du pays.

Le communiqué du gouvernement congolais ne précise pas les projets spécifiques que couvrira cette collaboration dans le domaine du numérique. Toutefois, le Projet d’accélération de la Transformation Numérique (PATN), soutenu par la Banque mondiale à hauteur de 100 millions de dollars et par la Banque européenne d’investissement à hauteur de 27 milliards de francs CFA (environ 48,7 millions de dollars), constitue le projet phare du pays en la matière.

Selon la Banque mondiale, ce programme met l’accent sur l’utilisation productive du haut débit dans la prestation de services publics numériques. Il prévoit notamment de financer la connectivité des zones isolées, la mise en place d’un intranet gouvernemental sécurisé, le développement d’un portail unique pour les services en ligne destinés aux citoyens ainsi que de multiples systèmes d’information pour améliorer la gestion des services publics.

« Le projet devrait par ailleurs accroître la disponibilité du haut débit mobile 3G pour 404 000 personnes supplémentaires, offrir à 3000 personnes la possibilité d’acquérir des compétences numériques certifiées, de base à avancées, et permettre à 75 000 personnes par jour d’accéder aux services numériques soutenus par le projet », indiquait l’institution de Bretton Woods dans un communiqué publié en juin 2022.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Engagée dans une modernisation accélérée de son économie, l’Algérie mise sur le numérique comme levier stratégique. Un nouveau projet vient renforcer cette dynamique, inscrit dans la feuille de route de transformation digitale à l’horizon 2030.

Le Fonds national d’investissement (FNI) a annoncé le mardi 16 septembre la signature d’une convention avec un consortium de quatre entreprises du secteur numérique : Optimum Télécom Algérie (Djezzy), IT-DEV Spa, Inet Spa et Smart Test Spa. L’initiative vise à poser les bases de la création d’un pôle technologique dans le pays.

« Ce pôle a pour vocation de devenir un acteur majeur de la numérisation, principalement dans le secteur des finances, en fédérant les compétences, les infrastructures et les filiales technologiques et participations détenues par le FNI », précise le Fonds.

Selon le communiqué du FNI, le pôle permettra d’intégrer des solutions numériques dans les activités du secteur financier, et à accompagner les institutions publiques et les entreprises dans leur transformation numérique, afin de renforcer l’offre de services modernes, accessibles et performants pour les citoyens et les entreprises. Le FNI souligne que ce projet représente un tournant stratégique pour son rôle dans l’écosystème numérique national, afin de garantir la cohérence, l’optimisation et la mutualisation des ressources.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale de transformation numérique 2030 en cours d’élaboration. Cette stratégie place la gouvernance numérique au cœur de ses priorités. Elle intervient dans un contexte où l’Algérie multiplie les projets numériques pour moderniser son administration et stimuler l’innovation. Ces dernières années, le pays a renforcé ses infrastructures de télécommunications, élargi la couverture 4G à plus de 85 % de la population et lancé plusieurs programmes de formation aux compétences numériques pour les jeunes et les entreprises. Le pôle technologique devrait capitaliser sur ces acquis pour créer un écosystème structuré, capable de mutualiser les ressources et de valoriser l’expertise locale.

Une fois opérationnel, le pôle devrait faciliter l’optimisation des investissements technologiques, accélérer l’innovation dans les services numériques et attirer des acteurs régionaux et internationaux. L’initiative pourrait également jouer un rôle clé dans le développement économique, en favorisant l’émergence de solutions adaptées aux besoins du secteur financier, tout en renforçant la compétitivité des start-up et entreprises algériennes sur le marché numérique.

Samira Njoya

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En février, le Sénégal a dévoilé le New Deal Technologique, une stratégie ambitieuse de transformation numérique. Cette vision commence à se concrétiser avec le déploiement progressif de projets visant à moderniser l’administration.

Le Sénégal prévoit de mettre en œuvre dès décembre la première phase de sa plateforme nationale d’interopérabilité des données. Le projet, lancé en avril 2025 par le gouvernement, vise à fluidifier et à sécuriser les échanges d’informations entre ministères, agences publiques et structures privées.

Selon le Comité de Coordination (COCOOR), réuni le mardi 16 septembre pour évaluer l’état d’avancement du chantier, cette plateforme permettra dans un premier temps d’accélérer le versement des aides sociales aux familles vulnérables, de renforcer la transparence dans la gestion publique et de faciliter les démarches administratives pour les citoyens et les entreprises. « L’interopérabilité n’est pas seulement une innovation technique, c’est un levier pour moderniser la gouvernance et stimuler l’innovation dans l’écosystème numérique », indique le ministère de la Communication, des Télécommunications et de l’Économie numérique.

Ce projet s’inscrit dans le cadre du New Deal Technologique et de l’Agenda Sénégal 2050, qui ambitionnent de moderniser l’administration, d’optimiser les ressources publiques et de positionner le pays comme un hub numérique régional. Ces dernières années, Dakar a multiplié les réformes pour numériser ses services publics, notamment avec la plateforme Senegal Services, la généralisation de l’e-gouvernement et la dématérialisation progressive des procédures administratives.

Avec un taux de pénétration d’Internet estimé à environ 70 % en janvier 2025 et une forte progression de l’adoption du mobile money, l’interopérabilité pourrait transformer l’expérience des usagers et accroître la confiance dans l’administration numérique. Elle devrait également ouvrir de nouvelles perspectives aux start-up locales, grâce à l’accès sécurisé et standardisé aux données publiques.

Samira Njoya

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Le Maroc s’est donné le pari de réussir la prochaine Coupe d’Afrique des nations qu’il organise. Pour y parvenir, il déploie un ensemble de dispositifs technologiques et d’infrastructures modernisées afin de fluidifier l’accueil et la gestion des flux pendant l’événement.

La Confédération africaine de football (CAF) prévoit de lancer le jeudi 25 septembre l’application mobile « Yalla », conçue pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN), qui se déroulera du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026 au Maroc. Cette innovation vise à transformer l’expérience des spectateurs et à centraliser l’accès aux services essentiels liés à l’événement.

Selon la CAF, l’application permettra de centraliser la billetterie, l’hébergement et le calendrier des matchs. Chaque détenteur de billet devra s’inscrire pour obtenir un Fan ID via l’application, garantissant un accès fluide aux stades et aux fan zones. Les visiteurs pourront également compléter et suivre en ligne leur demande de e-Visa. L’outil fournira en outre des mises à jour en temps réel, des contenus personnalisés ainsi que des informations sur la sécurité et les directives locales, afin de faciliter l’intégration des spectateurs étrangers pendant la compétition.

Le lancement de Yalla s’inscrit dans le cadre d’une stratégie plus large de déploiement des nouvelles technologies pour assurer le bon déroulement de la CAN. Plus tôt dans l’année, le Maroc avait présenté le plan « Décollage 2025 », destiné à moderniser ses aéroports et à améliorer l’expérience des voyageurs grâce au système d’information SMART AIRPORT, qui assure la surveillance en temps réel des infrastructures, l’optimisation des flux de visiteurs et la collecte de données. Par ailleurs, le déploiement de la 5G prévu pour novembre fera de la CAN le premier test grandeur nature de cette technologie sur le territoire marocain.

Toutes ces initiatives devraient non seulement garantir le bon déroulement de la compétition, mais également préparer la Coupe du monde de football 2030, que le Maroc co-organisera avec l’Espagne et le Portugal. Elles devraient également permettre d’améliorer l’expérience des voyageurs et de renforcer la coordination et l’exploitation des données à l’échelle nationale.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Le rapport révèle que sur les pays africains étudiés, plusieurs affichent une progression notable par rapport à l’édition précédente, notamment le Maroc, le Sénégal et la Namibie. Toutefois, les écarts restent marqués entre la première économie africaine et le Niger, dernier au niveau continental et mondial.

Maurice, le Maroc et l’Afrique du Sud sont les pays africains les plus innovants en 2025, selon le classement publié le mardi 16 septembre par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) dans son rapport « Global Innovation Index 2025: Innovation at a Crossroads ».

L’étude analyse les performances en matière d’innovation de 139 pays à travers le monde. Elle s’appuie sur 80 indicateurs regroupés en sept piliers, allant des institutions au capital humain et à la recherche, en passant par les infrastructures, la sophistication des marchés et des entreprises, ainsi que les résultats en matière de connaissances, de technologies et de créativité.

Les dix économies africaines les plus innovantes

Avec un 53ᵉ rang mondial, Maurice confirme son rôle de leader régional. Selon le rapport, l’île s’appuie sur des institutions solides, un système éducatif performant et une politique favorable aux investissements, qui renforcent sa capacité d’innovation.

Le Maroc, qui se hisse au 57ᵉ rang, enregistre sa meilleure performance historique. Cette progression est le fruit de politiques soutenues dans les énergies renouvelables, l’industrialisation et le numérique. L’Afrique du Sud, de son côté, occupe la 61ᵉ place mondiale. Elle conserve sa position de moteur régional grâce à son réseau d’universités de renom et à un écosystème de recherche et développement très actif.

Derrière ce trio de tête, les Seychelles (75ᵉ) progressent grâce à la digitalisation des services publics et à leur engagement en faveur du développement durable. La Tunisie (76ᵉ) maintient sa place parmi les économies les plus innovantes du continent, grâce à la qualité de son capital humain et à la vitalité de son secteur technologique.

L’Égypte (86ᵉ) s’affirme quant à elle comme un hub numérique en Afrique du Nord, avec un écosystème entrepreneurial en pleine expansion. Le Botswana (87ᵉ) continue d’avancer, misant sur la stabilité de sa gouvernance et le développement de la finance et des services.

Le Sénégal (89ᵉ) se distingue en tant que « surperformant » par rapport à son niveau de développement, grâce notamment à la vitalité de son écosystème de start-up et à l’essor du capital-risque. La Namibie (91ᵉ) connaît également une progression notable, soutenue par des investissements dans l’éducation et des réformes institutionnelles. Enfin, le Cap-Vert (95ᵉ), porté par l’essor des services mobiles et des initiatives gouvernementales favorisant l’entrepreneuriat technologique, malgré un recul relatif dans le classement mondial par rapport à l’année précédente.

Si aucun pays africain ne figure encore dans le Top 50 mondial, le rapport met en évidence des signaux positifs. Plusieurs économies, à l’image du Maroc, du Sénégal ou de la Namibie, affichent des dynamiques ascendantes et renforcent la diversité des moteurs de l’innovation sur le continent.

À l’échelle internationale, la Suisse, la Suède et les États-Unis occupent les trois premières places du classement, confirmant leur statut d’économies les plus innovantes de la planète.

Samira Njoya

Classement des pays africains les plus innovants en 2025

1-Maurice (53e rang mondial)

2-Maroc (57e)

3-Afrique du Sud (61e)

4-Seychelles (75e)

5-Tunisie (76e)

6-Egypte (86e)

7-Botswana (87e)

8-Sénégal (89e)

9-Namibie (91e)

10-Cap-Vert (95e)

11-Ghana (101e)

12-Kenya (102e)

13-Rwanda (104e)

14-Nigeria (105e)

15-Côte d’Ivoire (110e)

16-Zambie (112e)

17-Algérie (115e)

18-Cameroun (116e)

19-Togo (117e)

20-Bénin (118e)

21-Madagascar (120e)

22-Tanzanie (121e)

23-Ouganda (124e)

24-Malawi (125e)

25-Burkina Faso (126e)

26-Burundi (127e)

27-Mozambique (128e)

28-Zimbabwe (129e)

29-Mauritanie (131e)

30-Lesotho (132e)

31-Guinée (133e)

32-Ethiopie (134e)

33-Mali (135e)

34-République du Congo (137e)

35-Angola (138e)

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L’inclusion numérique fait partie des priorités des autorités malgaches. Elles ont lancé en avril 2025 une initiative visant à distribuer 664 000 appareils numériques aux citoyens.

Le gouvernement malgache prévoit d’équiper 22 000 chefs de fokontany (subdivision administrative de base) et chefs d’arrondissement administratif (CAA) de smartphones, dans le cadre de sa stratégie de transformation numérique. À cet effet, l’exécutif a lancé un appel d’offres le mercredi 10 septembre, qui restera ouvert jusqu’au 3 novembre.

Ces smartphones seront accompagnés de batteries externes et de chargeurs solaires. Il est également prévu la formation des bénéficiaires à l’usage des outils et des applications gouvernementales. L’objectif de cette initiative est de renforcer la connectivité numérique et l’accès aux outils technologiques essentiels pour les acteurs administratifs locaux, en particulier dans les zones éloignées, a expliqué le ministère du Développement du numérique dans un communiqué publié le lundi 15 septembre.

Cette démarche fait partie du Projet de connectivité numérique et énergétique pour l’inclusion à Madagascar (DECIM), soutenu par la Banque mondiale à hauteur de 375 millions de dollars. Le projet vise à accélérer le déploiement de l’Internet et de l’énergie dans les zones mal desservies du pays. Une de ses composantes clés est l’équipement de l’administration publique en terminaux numériques, afin d’améliorer la gestion locale et de rapprocher l’État des citoyens. Ces appareils permettront à chaque représentant local de collecter, transmettre, suivre et agir en temps réel, même en l’absence d’électricité ou de connexion réseau.

L’initiative s’inscrit également dans les ambitions de transformation numérique du gouvernement, présentées dans le Plan stratégique quinquennal du numérique (PSN) 2023–2028. L’exécutif souhaite faire de Madagascar un acteur majeur de l’économie numérique en Afrique, notamment à travers le développement des télécommunications, de l’e-gouvernement et de l’inclusion numérique. Les autorités tablent ainsi sur une contribution du secteur numérique de 6 % au PIB d’ici 2028, contre 1,5 % en 2019.

Pour le moment, Madagascar est classé 168ᵉ mondial sur 193 à l’Indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) des Nations unies. En 2024, le pays a enregistré un score de 0,3235 sur 1, en dessous des moyennes africaine (0,4247) et mondiale (0,6382). 

Isaac K. Kassouwi

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La recrudescence des cyberattaques pousse la CNSS à revoir entièrement ses systèmes numériques. L’institution veut désormais renforcer significativement la protection des données sensibles de millions de salariés et d’entreprises.

La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) du Maroc a lancé un appel d’offres international évalué à 40 millions de dirhams (4,4 millions USD), destiné à renforcer sa cybersécurité à la suite d’une série d’attaques informatiques ayant compromis des données sensibles. L’initiative vise à moderniser les systèmes numériques de l’institution et à sécuriser les informations personnelles de millions de salariés et d’entreprises affiliées à la CNSS.

L’appel d’offres se décline en deux volets complémentaires. La première enveloppe, de 6 millions de dirhams, est destinée à accélérer le projet global de transformation numérique de l’institution. La seconde, estimée entre 19,99 et 39,98 millions de dirhams, concerne l’acquisition d’expertises spécialisées, la mise en place de solutions techniques avancées et le déploiement de systèmes de sécurité conformes à la loi 09-08 sur la protection des données personnelles.

Le cahier des charges impose des garanties strictes, incluant la destruction des fichiers après exécution des contrats, l’interdiction de tout usage non autorisé des données et l’adoption de méthodologies agiles pour assurer l’efficacité des dispositifs.

Cette initiative s’inscrit dans un contexte marqué par la fragilité des infrastructures numériques marocaines face à la montée des cybermenaces. L’attaque massive du 8 avril menée par le groupe Jabaroot avait compromis les données de près de 500 000 entreprises et deux millions de salariés. Une seconde intrusion, signalée en septembre, souligne la vulnérabilité persistante des systèmes et met en lumière l’absence d’une architecture de sécurité robuste et proactive, malgré l’importance stratégique de la CNSS dans la protection sociale nationale.

Ce projet vise à renforcer de manière significative la résilience numérique de la CNSS et à restaurer la confiance des assurés sociaux. En sécurisant ses systèmes, l’institution pourra garantir un traitement plus fiable des données et assurer la continuité de services essentiels tels que l’Assurance maladie obligatoire (AMO), destinée aux ménages défavorisés et aux non-actifs. Cette initiative viendra en outre compléter les actions déjà engagées par le gouvernement sur le plan juridique et réglementaire pour protéger les infrastructures publiques et privées face à la montée des cybermenaces.

Samira Njoya

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En juillet dernier, deux protocoles d’accord non contraignants dans le domaine du numérique et de la digitalisation des services publics ont été signés entre le gouvernement ivoirien et la société G42 Presight des Émirats arabes unis.

La ministre d’État, ministre de la Fonction publique et de la Modernisation de l’Administration, Anne Désirée Ouloto-Lamizana, a obtenu des Émirats arabes unis une promesse de financement de 95 millions USD. La signature d’une lettre d’intention est prévue d’ici mi-octobre, en vue d’une libération effective des fonds avant la fin de l’année. L’information a été annoncée le dimanche 14 septembre par l’Agence ivoirienne de presse.

Ce financement, qui sera encadré par un comité de pilotage conjoint, prévoit plusieurs projets structurants : la construction d’un datacenter modulaire et d’un cloud souverain, la création d’un centre d’excellence en intelligence artificielle et en innovation, ainsi que le renforcement du système intégré de gestion des fonctionnaires et agents de l’État (SIGFAE) grâce à l’intégration d’agents intelligents. L’objectif est d’accélérer la transformation numérique de l’administration, tout en améliorant la gestion des ressources humaines et la qualité des services publics.

Cette initiative s’inscrit dans un contexte marqué par la volonté du gouvernement ivoirien de renforcer la gouvernance et de se positionner comme un acteur technologique majeur en Afrique de l’Ouest. Elle traduit également l’importance croissante de la coopération entre Abidjan et Abu Dhabi, qui s’étend désormais à des secteurs stratégiques comme l’innovation numérique, la cybersécurité et l’intelligence artificielle.

Si elle se concrétise, l’initiative pourrait renforcer le rôle de la Côte d’Ivoire comme centre d’excellence en technologies et innovation administrative en Afrique de l’Ouest. Elle devrait également favoriser la formation des talents et l’insertion professionnelle des jeunes, y compris aux Émirats arabes unis. Toutefois, la réussite du projet reposera sur la mise en œuvre rigoureuse des réformes annoncées et sur la capacité à sécuriser et pérenniser ces infrastructures face aux défis de la souveraineté numérique et de la cybersécurité.

Samira Njoya

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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L’intelligence artificielle s’impose progressivement comme un levier de modernisation dans de nombreux secteurs, allant de la santé aux transports.

Les autorités algériennes veulent intégrer l’intelligence artificielle (IA) dans les services de l’aéroport international d’Alger à partir du mois de décembre prochain. Cette initiative de modernisation vise à hisser la qualité des services au niveau des standards internationaux des grands aéroports.

Elle a été annoncée le dimanche 14 septembre par Mokhtar Mediouni, PDG de la Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires d’Alger (SGSIA), lors d’une conférence de presse, rapportée par l’agence Algérie Presse Service (APS). Les nouveautés comprennent la reconnaissance faciale, les scanners corporels, le voyage sans contact et les portiques intelligents. Selon M. Mediouni, ces technologies permettront une exploitation optimale des espaces de l’aéroport (hall, parkings, zones d’embarquement) et faciliteront les procédures d’entrée et de sortie des passagers.

La numérisation s’inscrit dans une volonté de transformer l’aéroport international d’Alger en « un hub régional grâce à ses atouts, notamment au regard de la position stratégique de l'Algérie proche de l'Europe, en faisant un point de transit majeur pour le transport des voyageurs et des marchandises dans le monde ». L’ambition est également de hisser la plateforme au rang de hub africain de premier plan, en tant que passerelle reliant les voyageurs du continent à l’Asie, l’Amérique et l’Europe, tout en leur offrant des prestations modernes.

Pour rappel, l’aéroport international d’Alger est le principal aéroport du pays. Les autorités avaient anticipé un trafic d’environ 10 millions de passagers en 2024, après avoir enregistré 7,3 millions en 2023 et 6,5 millions en 2022. Il occupe également une place centrale dans la stratégie d’expansion africaine et mondiale de la compagnie aérienne nationale Air Algérie.

En avril 2025, l’entreprise publique a annoncé le lancement, à partir de l’hiver prochain, de nouvelles lignes directes vers six destinations en Afrique et en Asie, notamment Guangzhou (Chine), Kuala Lumpur (Malaisie), N’Djamena (Tchad), Zanzibar (Tanzanie), Libreville (Gabon) et Addis-Abeba (Éthiopie). Fin 2024, Air Algérie desservait déjà 25 destinations africaines, avec un flux de 179 000 passagers.

Isaac K. Kassouwi

Edité par Sèna D. B. de Sodji

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Face aux défis de gouvernance et de proximité avec les citoyens, les communes et villes camerounaises explorent le numérique comme levier de modernisation. La numérisation apparaît ainsi comme un outil clé pour améliorer transparence, efficacité et attractivité locale.

L’Association des communes et villes unies du Cameroun (CVUC) a présenté, le jeudi 11 septembre à Yaoundé, son « Programme de digitalisation des communes et villes » (PDCV). Cette initiative vise à moderniser la gestion locale en dotant les collectivités d’outils numériques communs et de services en ligne accessibles aux citoyens.

Le PDCV s’articule autour de quatre axes : une plateforme numérique mutualisée pour les communes et la CVUC, la mise en place d’une offre de services numériques intégrés, le renforcement des compétences numériques des personnels municipaux, ainsi que la coordination du programme et le suivi de sa mise en œuvre. L’objectif affiché est de rendre les municipalités plus transparentes, plus efficaces et mieux connectées avec leurs administrés.

Ce projet s’inscrit dans la stratégie plus large de transformation numérique du Cameroun, qui inclut la dématérialisation progressive des procédures administratives et l’interconnexion des services publics. Dans ce cadre, 374 sites internet communaux ont déjà été développés. Toutefois, pour qu’ils deviennent pleinement opérationnels, un protocole d’entente doit être signé par chaque commune avec la CVUC. À ce jour, 240 municipalités ont franchi cette étape, tandis que 134 n’ont pas encore signé, selon l’association.

À terme, le PDCV devrait accroître la visibilité des communes, faciliter l’accès des citoyens aux services administratifs en ligne et renforcer l’attractivité des territoires pour les investisseurs. Mais plusieurs défis restent à relever : infrastructures TIC insuffisantes, taux de pénétration Internet limité à 41,9 % selon DataReportal, manque de personnel qualifié, instabilité énergétique et faiblesse des ressources financières communales. La réussite du programme dépendra aussi de l’application effective du Code général des collectivités territoriales décentralisées (CTD), qui prévoit l’affectation de 15 % des recettes de l’État à la décentralisation.

Il faut noter que le Cameroun reste confronté à des défis en matière de gouvernance numérique. Selon le rapport 2024 des Nations Unies sur le développement de l’administration en ligne (E-Government Development Index), le pays se classe 155ᵉ sur 193, avec un indice de 0,4294, bien en dessous de la moyenne mondiale de 0,6382. Ce programme constitue ainsi une opportunité stratégique pour réduire ce retard et inscrire durablement l’administration camerounaise dans l’ère du numérique intelligent.

Samira Njoya

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