Horizon Industries a officiellement lancé ses activités au Burkina Faso en avril 2022. La société est détenue par l’État à hauteur de 35 %, à travers le Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES).
Le gouvernement burkinabè prévoit de s’approvisionner en matériel informatique auprès de la société locale Horizon Industries au profit de l’administration publique. Les autorités ont approuvé la signature d’un accord-cadre à cet effet lors du Conseil des ministres du mercredi 19 février.
Le communiqué du Conseil des ministres ne précise ni le type de matériel que le gouvernement souhaite acquérir ni la quantité. Toutefois, on sait qu’Horizon Industries est spécialisée dans l’assemblage d’ordinateurs portables, de téléphones, de tablettes et d’équipements électroménagers.
Cette initiative peut s’inscrire dans le cadre des ambitions de transformation numérique du gouvernement burkinabè. L’exécutif veut positionner le pays comme un leader africain dans l'intégration des TIC dans des secteurs essentiels tels que l'administration publique, l'éducation, la santé, le commerce et l'agriculture. C’est dans ce cadre que le gouvernement a lancé en 2024 la réhabilitation du Réseau informatique national de l’administration (RESINA), qui connectait déjà environ 2800 bâtiments administratifs en août 2023. 130 nouveaux sites avaient été annoncés pour rejoindre le projet en décembre 2024.
Pour le moment, le pays se classe 175e sur 193 selon l’indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) des Nations unies. Le Burkina Faso affiche un score de 0,2895 sur 1, inférieur aux moyennes de l’Afrique de l’Ouest (0,3957), de l’Afrique (0,4247) et du monde (0,6382).
Il convient toutefois de rappeler que l’usage des appareils acquis par le gouvernement pour l’administration nécessitera des compétences numériques de la part des fonctionnaires. De plus, ces équipements pourraient nécessiter un accès à Internet pour certaines tâches. Il serait donc essentiel que les administrations soient connectées à l’Internet haut débit.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Les Camerounais peuvent désormais effectuer le pré-enrôlement en ligne pour l’obtention de la nouvelle carte nationale d’identité. Une plateforme numérique a été lancée le lundi 17 février, à cet effet. Selon la Délégation générale à la sûreté nationale (DGSN), les citoyens peuvent s’inscrire sur www.idcam.cm, remplir une fiche d’information, effectuer le paiement de 10 000 FCFA (environ 16 $) et choisir un rendez-vous d’enrôlement physique. Les centres de production des dix régions du pays débuteront les enrôlements à partir du 24 février.
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Le gouvernement sénégalais entend faire du numérique un moteur clé de sa croissance économique. Lors d’un entretien à la Radio télévision sénégalaise (RTS) le mercredi 19 février, le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, a annoncé l’ambition de porter la contribution du secteur à au moins 15 % du PIB au cours des dix prochaines années. Une stratégie détaillée à travers les 12 programmes du New Deal Technologique, dont le lancement est prévu pour le 24 février.
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L'IA transforme divers secteurs et améliore la productivité. Les nations africaines reconnaissent de plus en plus son potentiel et cherchent à investir dans ce domaine pour tirer parti de ses retombées économiques, favoriser l'innovation et renforcer leur position sur la scène internationale.
L’Algérie souhaite que l’intelligence artificielle (IA) contribue à hauteur de 7 % de son produit intérieur brut (PIB) d’ici 2027. Cette ambition a été dévoilée par le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki (photo, à gauche), lors de la troisième édition du CTO Forum Algeria le lundi 17 février. L’initiative vise à diversifier l'économie nationale et positionner le pays parmi les leaders mondiaux du secteur.
Pour réaliser cette vision, le pays a investi dans des universités de premier plan dédiées à l’IA, à la robotique et aux mathématiques. En outre, des incubateurs ont été déployés à travers le territoire national pour favoriser l’innovation et encourager l’émergence de start-up technologiques.
De l'autre côté, Algérie Télécom, l'opérateur public de télécommunications, s'est engagé à établir un fonds d’investissement de 1,5 milliard de dinars (11,1 millions $) destiné à soutenir les start-up spécialisées en IA, cybersécurité et robotique. Cette démarche s'inscrit dans une stratégie présidentielle qui vise à créer 20 000 start-up dans les plus brefs délais. En parallèle, le gouvernement mise sur des programmes de formation, tels que les Scale Centers, pour renforcer les compétences en IA, cybersécurité et cloud computing, en ciblant notamment les jeunes sans formation universitaire. La Commission nationale d’IA a également lancé une stratégie ambitieuse pour structurer et dynamiser ce secteur clé.
Renforcement des infrastructures numériques
Pour soutenir cette dynamique prometteuse, des efforts considérables ont été déployés en matière d’infrastructures numériques. Le gouvernement a procédé à l'installation de 265 000 kilomètres de fibre optique et à la connexion de 1400 sites en 4G. L'objectif est d'améliorer la couverture des zones enclavées. De plus, il prévoit l’implantation de 7000 nouvelles stations 4G d’ici 2025, afin de renforcer la connectivité et d'accroître les débits Internet.
Si cette stratégie porte ses fruits, elle pourrait transformer en profondeur l’économie algérienne en améliorant la productivité dans des secteurs clés tels que l’industrie, l’agriculture et les services. L'IA jouera un rôle central dans cette transformation, en optimisant la gestion des ressources, en automatisant les processus et en facilitant la prise de décisions fondées sur des données précises.
En favorisant l’émergence de start-up locales capables de développer des solutions technologiques avancées, l’Algérie pourrait non seulement renforcer son efficacité économique, mais aussi se positionner comme un exportateur de technologies. À cet égard, Olumide Balogun, directeur de Google pour l'Afrique de l'Ouest, souligne que l'IA pourrait apporter jusqu'à 1500 milliards de dollars au PIB de l’Afrique d’ici 2030. Cette perspective met en évidence l’importance pour l’Algérie de s’investir pleinement dans le développement de l’IA afin de capter une part significative de ce marché en pleine expansion.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Face aux enjeux croissants de la transformation numérique, de l’intelligence artificielle et de la cybersécurité, de nombreux pays africains cherchent à renforcer leurs capacités technologiques. Dans ce contexte, la coopération internationale ouvre de nouvelles perspectives de développement.
Le ministre congolais des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Léon-Juste Ibombo (photo, à gauche), a reçu le lundi 17 février l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la Fédération de Russie en République du Congo, Ilias Iskandarov (photo, à droite). Cette rencontre visait à explorer les perspectives de coopération bilatérale dans les domaines de la numérisation, de l’intelligence artificielle (IA) et de la cybersécurité, marquant ainsi une étape significative dans le renforcement des relations numériques entre les deux nations.
J'ai reçu en audience SEM Ilias ISKANDAROV ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la Fédération de Russie en République du Congo à l'ordre du jour coopération dans le secteur du numérique et de l'intelligence artificielle @caria_congo pic.twitter.com/JBTeDyE05N
— Léon-Juste Ibombo (@LeonJuste) February 17, 2025
Au cours des discussions, le ministre Ibombo a confirmé que des négociations sont en cours pour établir une coopération mutuellement bénéfique avec les institutions russes, notamment en vue de la construction d'un Centre russe d'études africaines doté d'un module de formation aux spécialités informatiques destiné aux Congolais.
L'ambassadeur Iskandarov a suggéré d'élargir cette coopération en déployant des cycles éducatifs dédiés à la transformation numérique au Congo. Ces programmes, envisagés dans les centres administratifs et industriels du pays, visent à offrir une formation avancée aux fonctionnaires d’État et aux spécialistes informatiques du secteur privé sur des sujets tels que la réglementation numérique, la protection des données et l'application de l'intelligence artificielle.
Cette rencontre s'inscrit dans le cadre des efforts continus du gouvernement congolais pour accélérer la transformation numérique, en s'appuyant sur des partenariats stratégiques. La Russie, reconnue comme une puissance émergente dans les domaines de la technologie et de la cybersécurité, se distingue par son engagement à renforcer la sécurité numérique à l'échelle mondiale.
Depuis 1998, elle a été pionnière dans la prise en compte de la sécurité de l'information aux Nations unies, démontrant une compréhension précoce des risques liés à l'ère numérique. Après des années d’investissements et d’innovations, elle a considérablement renforcé son expertise, se positionnant aujourd’hui parmi les leaders mondiaux du secteur. Selon l'Union internationale des télécommunications, la Russie figure parmi les pays ayant un indice élevé en matière de développement des TIC, avec un score de 90,6 sur 100. En matière de cybersécurité, le pays se classe dans la catégorie Tier 2, comprenant des pays avancés dans le secteur avec des scores établis entre 85 et 95.
Ce partenariat promet d'apporter des avantages significatifs au Congo, notamment en renforçant les compétences numériques locales, en améliorant la sécurité des infrastructures informatiques et en facilitant l'accès aux technologies avancées. De plus, cette coopération pourrait servir de tremplin pour de nouveaux partenariats internationaux dans le secteur numérique, positionnant le Congo comme un acteur clé dans l'écosystème technologique africain et mondial.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Avec le soutien financier de plusieurs partenaires, notamment la Banque mondiale, le Burkina Faso accélère sa transformation numérique. En 2024, plusieurs réalisations ont été enregistrées, avec un impact positif sur l’efficacité de l’Etat.
Le ministère de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques du Burkina Faso a dévoilé ses priorités pour le secteur numérique en 2025. L'annonce a été faite lors de la cérémonie d’évaluation des objectifs du département pour l’année 2024, tenue vendredi 14 février sous la présidence du Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo.
Parmi les projets phares de 2025 figurent la finalisation des travaux des data centers, dont l’avancement atteint déjà 70 %, ainsi que l’extension de la couverture des zones blanches à au moins 500 localités supplémentaires. Le ministère prévoit également de renforcer la dématérialisation des services administratifs, de mener un enrôlement massif des populations dans le cadre de l’identification unique électronique du projet WURI et de lancer les travaux du Projet d’accélération de la transformation numérique (PACT DIGITAL), dont le budget est estimé à 150 millions $.
Parmi les principales actions de 2024 figurent le lancement d'un projet visant à couvrir plus de 130 localités dans les zones blanches, la réhabilitation du Réseau national informatique de l'administration (RÉSINA), le début de la construction de deux data centers, ainsi que la mise en exploitation de plateformes stratégiques pour accélérer la transformation numérique. Parmi les autres initiatives notables figurent le développement de la signature électronique, ainsi que des réformes législatives visant à améliorer l’environnement numérique du pays. Le taux d’atteinte des objectifs s’est établi à 90,4 %.
Ces initiatives devraient contribuer à accélérer la transformation numérique du Burkina Faso. Le gouvernement ambitionne de positionner le pays comme un leader africain dans l'intégration des TIC dans des secteurs essentiels tels que l'administration publique, l'éducation, la santé, le commerce et l'agriculture. Pour le moment, le pays se classe 175e sur 193 selon l’indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) des Nations unies. Le pays affiche un score de 0,2895 sur 1, inférieur aux moyennes de la sous-région Afrique de l’Ouest (0,3957), de l’Afrique (0,4247) et du monde (0,6382).
L’Union internationale des télécommunications (UIT) a attribué au pays un score de 30,1 sur 100 dans l’indice de développement des TIC 2024, le plaçant au 43e rang sur 47 économies africaines analysées. Selon l’organisation, le taux de pénétration d’Internet atteint 19,9 %, tandis que celui de la téléphonie mobile s’élève à 21 %. La couverture du réseau 3G concerne 53,2 % de la population, contre 36,6 % pour la 4G. En matière de cybersécurité, l’UIT classe le pays au troisième niveau (Tier 3) sur 5, soulignant la nécessité de renforcer les mesures techniques et le développement des compétences, entre autres.
Le ministère n’a pas précisé les défis ayant ralenti l’atteinte de 100 % des objectifs, le résultat ayant été qualifié de « satisfaisant ». Toutefois, pour le bilan du premier semestre 2024, les initiatives de réhabilitation des infrastructures existantes et l'extension des services numériques dans les zones rurales ont été entravées par des défis sécuritaires, aggravés par l'instabilité politique.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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L’essor de la blockchain transforme progressivement les économies africaines en offrant des solutions innovantes pour la finance, l’énergie et l’agriculture… Son adoption permet entre autres d’améliorer la transparence, de faciliter les échanges et d’accélérer la transition numérique.
Le lundi 17 février, Tether, une société mondiale des cryptomonnaies, a annoncé la signature d’un protocole d’accord avec le gouvernement de la République de Guinée. Cette collaboration stratégique vise à poser les bases de l’adoption des technologies de la blockchain et du peer-to-peer afin de stimuler la croissance économique et positionner la Guinée comme un acteur clé de la transformation numérique en Afrique.
« Nous sommes ravis de collaborer avec la République de Guinée pour libérer peut-être l'immense potentiel de la chaîne de blocs et des technologies numériques à travers l'Afrique. Ce protocole d’entente reflète notre volonté d'aider les pays à bâtir des économies numériques résilientes. Ensemble, nous mettrons en place des solutions blockchain efficaces, au bénéfice des secteurs public et privé, afin d’accélérer la croissance économique et d’ancrer la Guinée dans l’innovation technologique », a déclaré Paolo Ardoino, PDG de Tether.
L’accord met l’accent sur l’éducation, l’innovation et les pratiques technologiques durables. Il prévoit l’introduction de programmes éducatifs dans les secteurs public et privé afin de sensibiliser la population, renforcer les compétences et cultiver les talents locaux dans le domaine des technologies numériques. Ce cadre devrait faciliter l’adoption de la blockchain en Guinée et créer un environnement propice à l'innovation.
Tether a déjà mené plusieurs initiatives similaires à l’international. L’entreprise s’est notamment impliquée dans le Plan Lugano, en Suisse, visant à favoriser l'adoption de la blockchain, ainsi que dans des projets éducatifs sur les actifs numériques en Turquie et au Moyen-Orient.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre du projet Simandou 2040, lancé par le président Mamadi Doumbouya, qui place la technologie au cœur du développement du pays. La signature de l’accord fait suite à une récente rencontre entre la ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Rose Pola Pricemou, et une délégation de la société Tether. Cette rencontre avait pour but d’établir un cadre propice à la mise en œuvre de cette collaboration.
En Guinée, où la transformation numérique est en marche, l’adoption de la blockchain pourrait jouer un rôle clé dans l'inclusion financière. Cette technologie offre des solutions adaptées aux réalités locales, notamment en facilitant les paiements transfrontaliers, en réduisant les coûts des transactions et en sécurisant les échanges financiers. Avec un taux de bancarisation encore faible, les actifs numériques et la blockchain constituent une opportunité majeure pour moderniser les systèmes financiers et favoriser une croissance plus inclusive.
Au-delà de la finance, la blockchain peut également contribuer au développement durable en Afrique. Dans l’agriculture, elle permet de suivre la chaîne de valeur des produits, garantissant ainsi le respect des pratiques durables et leur certification. Les agriculteurs peuvent ainsi prouver que leurs produits sont biologiques et équitables, ouvrant l’accès à de nouveaux marchés et augmentant leurs revenus.
Dans le secteur de l’énergie, la blockchain facilite la gestion des réseaux électriques décentralisés et encourage l’adoption des énergies renouvelables. Grâce aux micro-réseaux basés sur la blockchain, il est possible de suivre la production et la consommation d’énergie en temps réel, améliorant ainsi l’accès à l’électricité dans les zones rurales tout en réduisant la dépendance aux énergies fossiles.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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La cybercriminalité en Afrique progresse rapidement, avec une hausse des attaques exploitant les failles de sécurité. La faible protection des infrastructures, le manque de sensibilisation et les logiciels obsolètes exposent les pays aux cybermenaces, mettant en péril les entreprises et les institutions.
Au Cameroun, les attaques exploitant des failles de sécurité, appelées « exploits », ont presque doublé en un an, passant de 174 472 en 2023 à 333 930 en 2024, soit une hausse de 91 %. Ces vulnérabilités permettent aux hackers de s’infiltrer dans les systèmes via des logiciels non mis à jour ou mal sécurisés, mettant en péril des infrastructures numériques essentielles. Ces chiffres alarmants ont été révélés par la société de cybersécurité Kaspersky lors du forum KNext, organisé à Douala et Yaoundé les mercredi 12 et jeudi 13 février.
« Face à une menace cybernétique en pleine croissance, les entreprises et institutions camerounaises doivent adopter une approche proactive en matière de cybersécurité. L’engagement du ministère des Postes et Télécommunications dans le KNext Yaoundé 2025 est un signal fort sur la nécessité d’une mobilisation collective face aux cyberattaques », a déclaré Gladys Salmouth, responsable communication corporate Afrique centrale et de l’Ouest chez Kaspersky.
Cette explosion des attaques s’explique par la transformation numérique en cours au Cameroun. Avec plus de 10 millions d'internautes et un taux de pénétration Internet estimé à 45 % en 2024, l’adoption croissante des services en ligne, du cloud computing et du télétravail, ainsi que la hausse des transactions numériques, ont considérablement élargi la surface d’attaque pour les cybercriminels.
En plus des « exploits », d’autres menaces gagnent du terrain. Les intrusions via le protocole RDP (Remote Desktop Protocol) ont atteint 163 298 cas en 2024, tandis que les attaques par portes dérobées (backdoors) se chiffrent à 139 395 incidents. Ces techniques permettent aux cybercriminels d’accéder clandestinement aux systèmes, de voler des données sensibles ou de déployer des rançongiciels, perturbant ainsi les activités des entreprises et des administrations publiques.
Les conséquences économiques sont déjà largement visibles. En 2024, les cyberattaques ont coûté plusieurs millions de dollars au Cameroun, en raison des vols de données, des interruptions de services et des rançons payées aux hackers. À cela s’ajoutent les pertes en réputation et en confiance, des éléments clés pour le développement de l’économie numérique du pays. Mais cette menace dépasse le cadre camerounais. À l’échelle du continent, les cyberattaques constituent un défi majeur pour les économies locales. Selon la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies, le manque de préparation en cybersécurité fait perdre aux États africains en moyenne 10 % de leur PIB, soit près de 4 milliards de dollars par an.
Face à cette situation, Kaspersky recommande aux entreprises et institutions de renforcer leur posture de cybersécurité. Cela passe par l’adoption de solutions avancées capables de détecter et bloquer les menaces en temps réel, la sécurisation des accès distants en limitant les connexions non protégées via le protocole RDP, ainsi que la mise en place de politiques strictes de gestion des accès et des données.
La sensibilisation et la formation des collaborateurs aux risques cybernétiques, notamment face aux attaques par hameçonnage et ingénierie sociale, sont également essentielles. Enfin, la collaboration entre le secteur privé et les autorités gouvernementales reste une priorité. Le partage des bonnes pratiques et la coopération renforcée entre les différents acteurs peuvent améliorer la détection et la réponse face aux cybermenaces, contribuant ainsi à un environnement numérique plus sécurisé.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En Afrique, les défis actuels de cybersécurité couvent de belles opportunités
Comme de nombreux pays africains, la Tunisie mise sur la coopération internationale pour développer un secteur du numérique en pleine croissance. C’est dans cette optique que la Tunisie s’est récemment rapprochée de l’Inde.
La Tunisie explore les opportunités de coopération avec la France dans le domaine du numérique. Sofiene Hemissi, ministre tunisien des Technologies de la communication, a discuté des perspectives avec Clara Chappaz (photo, à droite), ministre déléguée française chargée de l'Intelligence artificielle et du Numérique, en marge du Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle, tenu du 10 au 11 février à Paris.
« À cette occasion, le ministre a exprimé l’ambition de la Tunisie de contribuer activement à la mise en œuvre des orientations et initiatives discutées lors du sommet, visant à mettre les technologies de l’intelligence artificielle au service de l’humanité dans un cadre responsable et inclusif », a déclaré le ministère tunisien des Technologies de la communication dans un communiqué.
Cette potentielle coopération pourrait aider le gouvernement dans son ambition de transformation numérique, dont il a fait un pilier du développement socioéconomique. La France est classée à la 34e place mondiale selon l’indice de développement de l’e-gouvernement des Nations unies. Le pays affiche un score de 0,8744 sur 1, bien au-dessus de la moyenne mondiale de 0,6382. La Tunisie affiche un score de 0,6935.
En matière de cybersécurité, la France est classée par l’Union internationale des télécommunications (UIT) parmi les exemples à suivre dans le monde. La Tunisie quant à elle est classée dans la troisième catégorie (Tier 3) sur cinq, avec de gros efforts à faire dans les mesures organisationnelles, le développement des capacités et la coopération.
En matière de développement des technologies de l’information et de la communication (TIC), l’UIT a attribué un score de 89,8 sur 100 à la France. La Tunisie a un score de 77,2 sur 100, se classant à la huitième position en Afrique sur 47.
Toutefois, il convient de noter que les discussions entre les deux parties n’en sont qu’à leur début. Les contours exacts de la potentielle collaboration n’ont pas encore été définis, et aucun accord officiel n’a, pour l’instant, été signé ou même annoncé. Il faudra donc suivre l’évolution des négociations pour en savoir davantage sur les orientations et les implications éventuelles de ce projet.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Au Bénin, une délégation de l'Agence de développement des petites et moyennes entreprises, conduite par son DG Laurent Gangbès, a rencontré la semaine dernière la ministre du Numérique et de la Digitalisation, Aurélie Adam Soulé Zoumarou. Les deux parties se sont entretenues entre autres sur le processus de labellisation des start-up mené par le ministère, dans le but d’améliorer l’accompagnement des jeunes pousses locales.
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