Après le rejet par Khartoum de la nomination du président kényan William Ruto à la tête d’un groupe de médiation en juin dernier, un groupe de hackers s’en prend au Kenya depuis quelques jours.
Une attaque informatique par déni de service touche, depuis le dimanche 23 juillet, le Kenya. Elle a été revendiquée par Anonymous Sudan, un groupe de hackers soudanais pro-russes. Il a jeté son dévolu sur le pays dirigé par William Ruto car Nairobi aurait publié « des déclarations mettant en doute la souveraineté du gouvernement [soudanais] ».
Des sites Internet appartenant à des médias tels que The Standard Group, des banques comme la Kenya Commercial Bank ou encore des universités (celui de Nairobi par exemple) et des entreprises comme le leader des télécommunications Safaricom et son service de mobile money M-Pesa ont été touchés. Quant au gouvernement, le portail de l’administration publique eCitizen, qui héberge entre autres les services de demande de Visa, l’enregistrement des entreprises ou encore les permis d’affaires, a été temporairement paralysé.
Selon Eliud Owalo, ministre kényan de l'Information, de la Communication et de l'Economie numérique, les hackers n’ont pu accéder à aucune donnée et rien n’a été perdu.
Il faut souligner que ce type d’attaque n’a pas pour but de dérober des données. Une attaque par déni de service vise à rendre inaccessible un serveur grâce à l'envoi de multiples requêtes jusqu'à le saturer ou par l'exploitation de failles de sécurité afin de provoquer une panne ou un fonctionnement fortement dégradé du service.
Par ailleurs, cette attaque informatique traduit l'importance de la cybersécurité à l'heure de la transformation numérique en Afrique. Elle met en lumière les nouveaux défis des Etats pour garantir leur développement sur le segment de l’économie numérique. Il est urgent que les pays africains, au-delà de renforcer l'accès à Internet, la qualité de la connectivité et la numérisation des services, accentuent la sécurité de leurs systèmes d'information.
Dans son rapport de 2020 sur l'indice mondial de cybersécurité, l'Union Internationale des télécommunications (UIT) classe le Kenya parmi les bons élèves. Il occupe la 51e place sur le plan mondial et la 5e au niveau continental. En matière de cybersécurité, le pays présente l'un des meilleurs niveaux de préparation technique et réglementaire sur le continent.
Adoni Conrad Quenum
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