L’accès au financement demeure l’une des difficultés auxquelles les start-up sont confrontées, en particulier en Afrique et au Moyen-Orient. Leur soutien stimule l'innovation, crée des emplois et dynamise l'économie numérique régionale.
Orange Ventures, l’entité de capital-risque du groupe Orange, et Digital Africa une initiative panafricaine qui soutient les entreprises africaines en phase de démarrage ont signé, le jeudi 23 mai, un accord de partenariat en marge du salon technologique Vivatech qui se tient à Paris. L’initiative vise à co-investir dans des start-up issues du réseau Orange digital centers (ODC) en Afrique et au Moyen-Orient.
[PR] @Orange_Ventures and Digital Africa commit to jointly invest in startups from the “Orange Digital Centers” network in Africa and the Middle East: https://t.co/i0dDWMLQKL#VivaTech pic.twitter.com/KRfVMAtOXz
— Orange Group Press Office (@OrangeGroupPR) May 23, 2024
« Les Orange Digital Centers sont de véritables catalyseurs d'innovation où les idées prennent forme et où les rêves deviennent réalité. En associant nos forces avec Orange Ventures et Digital Africa, nous donnons aux start-up africaines les moyens de prospérer et de laisser leur empreinte dans un monde numérique en pleine expansion », a déclaré Asma Ennaifer (photo, à gauche), directrice exécutive RSE, communication et du programme Orange Digital Center d’Orange Afrique et Moyen-Orient.
Le partenariat s'inscrit dans l'engagement résolu d’Orange Ventures et de Digital Africa à intensifier leurs investissements dans les start-up accélérées par le réseau ODC. Il consolide également l'accord stratégique conclu en juin 2023 entre Orange et Digital Africa, visant à faciliter le financement et l'accompagnement des start-up du réseau ODC.
Dans le cadre de la collaboration, les partenaires pourront désormais doubler les fonds engagés par l'une des deux parties, grâce à une instruction conjointe des dossiers de candidature et à une possibilité de financement commun, via Fuzé, un dispositif d’investissement mis en œuvre par Digital Africa. Cette nouvelle étape, impliquant Orange Ventures, devrait permettre de soutenir un nombre croissant d’entrepreneurs africains du réseau ODC dès les premières phases de leur développement, en leur offrant un financement et un accompagnement complets.
La précédente collaboration a permis dès la première année de financer cinq start-up du réseau ODC. Chacune d'elles a reçu des financements allant jusqu'à 50 000 euros dans le cadre du programme Fuzé de Digital Africa.
Samira Njoya
Lire aussi:
Orange RDC et Orange Cyberdéfense renforcent la cybersécurité en RDC
Dans le but d’aider les populations à disposer d’un dossier médical numérique, trois tech entrepreneurs ont mis en place une solution en ayant recours à la blockchain et l’intelligence artificielle (IA).
Myrekod est une solution d’e-santé développée par la jeune pousse kényane Afya Rekod. Elle permet aux utilisateurs de stocker leurs dossiers médicaux personnels et permet d’accéder à des services de santé. La start-up, basée à Nairobi, a été fondée en 2020 par Ronald Harris, John Kamara et Irene Kiwia.
Basée sur la blockchain, l’application intègre également l’IA dans le but d'autonomiser les patients en leur donnant accès à leurs données de santé et en leur permettant de se connecter à l'écosystème de la santé, y compris les hôpitaux, les pharmacies, les assurances. En février 2022, la start-up a levé un montant de 2 millions $ pour soutenir sa croissance sur le continent.
S’exprimant lors de la levée de fonds, John Kamara affirme : « les patients disposeront ainsi de ressources et d'outils pour stocker et gérer leurs données de santé, une fonction essentielle pour les patients atteints de maladies chroniques et pour leurs médecins. [...] Depuis un an et demi, nous nous sommes concentrés sur la construction d'une plateforme dynamique qui rationalise les dossiers médicaux grâce à l'analyse et donne accès à des cliniques spécialisées et à des experts. Cela permet de fournir des soins de santé de haute qualité d'une manière qui est essentielle à l'heure actuelle ».
L’application mobile est accessible sur iOS et sur Android où elle a déjà été téléchargée plus d’un millier de fois, d’après les données de Play Store. L’utilisateur, après téléchargement, crée un compte avec ses informations personnelles. Il pourra ensuite créer son propre dossier médical, y ajouter les résultats de ses différents examens, ses rendez-vous médicaux passés et à venir, les informations sur ses pathologies dans les hôpitaux, etc.
L’utilisateur peut partager, en l’occurrence s’il change de médecin ou d’hôpital, avec un tiers les documents présents sur son compte. La healthtech « incite les patients à s'impliquer davantage dans leur santé et à prendre des mesures positives pour l'améliorer, en tenant un registre quotidien de leur état de santé et en s'engageant auprès de médecins, d'experts en santé et d'autres prestataires de services de santé ».
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi:
Kenya : la healthtech AfyaRekod lance un portail automatisé pour les patients
Les services d’e-santé sont en pleine croissance sur le continent. Ils constituent une alternative intéressante à cause du manque d’hôpitaux et de centres de santé dans certaines régions d’Afrique.
Mavimpy Care est une solution d’e-santé développée par une start-up congolaise. Elle permet aux utilisateurs d’accéder à plusieurs services de santé en ligne depuis sa plateforme web. La start-up, basée à Lubumbashi, a été fondée en 2020 par Gracien Kibala (photo, à gauche), Osée Badi et Lepetit Mashini.
« La genèse de mon entreprise et ce désir ardent d'entreprendre ont vu le jour, il y a quelques années. Lors de la recherche d'un médecin dentiste, pour me faire soigner. Un jour, par réflexe, je suis passé sur Google avec le mot-clé : dentiste RDC. A ma grande surprise, j'ai trouvé des résultats pour les médecins d'Amérique, d'Europe et d'ailleurs. Google m'a fait aussi sortir les noms des dentistes de l'Europe et d'autres pays. Mais aucun résultat pour la RDC », indique Gracien Kibala au média PataTech en février 2024.
Depuis sa plateforme web, il est possible de consulter un médecin en ligne, de chercher un hôpital ou un médecin dans une ville donnée. Pour accéder à l’un ou l’autre des services de la healthtech, il est indispensable de disposer d’un compte. Ainsi, il faudra fournir des informations telles que nom, prénom, adresse e-mail, numéro de téléphone et créer un mot de passe. Après cette étape, l’utilisateur peut utiliser les divers services de la healthtech dans les villes congolaises où c’est disponible.
La healthetch s’est également tourné vers l’intelligence artificielle pour améliorer ses services. Gracien Kibala affirme : « nous faisons notre entrée dans l'intelligence artificielle avec le bracelet connecté qui numérise le dossier médical. Nous personnalisons votre fiche santé. Nos bracelets connectés permettent de donner les informations sur votre santé, il suffit d'avoir un QR code, pour trouver les informations sur votre parcours médical ».
Par ailleurs, l’utilisateur peut retrouver sur la plateforme des articles partageant des astuces et des conseils pour mieux gérer différentes situations sanitaires et prévenir certains maux.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi:
RDC : Congo Medika permet de réserver des consultations médicales à domicile
La healthtech est l'un des segments les plus prisés du secteur technologique. Les solutions émergent de part et d’autre pour faciliter le quotidien des populations africaines.
PharMap est une solution d’e-santé développée par une jeune pousse béninoise. Elle permet aux utilisateurs de trouver des médicaments en ligne et de les commander en moins d’une dizaine de minutes. La start-up a été fondée, entre autres, par Anourah Mazu en 2021. L’objectif est de simplifier l’accès aux médicaments de qualité en Afrique, en particulier au Bénin.
« En Afrique, un patient peut visiter plus de 15 différentes pharmacies avant de trouver un médicament urgent. Ceci mène à l’utilisation de médicaments contrefaits, à des complications médicales ou plus grave, à des décès. Nous créons le premier système vous permettant de trouver les pharmacies les plus proches qui ont les médicaments dont ils ont besoin », indique la jeune pousse.
Pour atteindre son objectif, PharMap mise sur son application mobile accessible sur iOS et sur Android où elle a été téléchargée plus de 10 000 fois, d’après les statistiques de Play Store, et sur l’application de messagerie instantanée WhatsApp. Sur son application, il faudrait, après téléchargement, créer un compte pour accéder aux services que sont « Trouver un médicament » et « Trouver une pharmacie ».
Le premier permet de vérifier la disponibilité d’un médicament et son prix dans les pharmacies les plus proches de la situation géographique de l’utilisateur. Il peut saisir le nom du médicament dans la zone de texte ou envoyer la photo de l’ordonnance. Le second service permet par contre de trouver les pharmacies dans une zone géographique donnée ou de trouver celles qui sont les plus proches de la situation géographique de l’utilisateur.
Il faut signaler qu’il est possible de passer commande du/des médicament(s) dans les pharmacies directement depuis l’interface de l’application. L’utilisateur pourra payer en ligne et passer à l’officine pour récupérer sa commande. En ce qui concerne le service de PharMap via WhatsApp, il faudra simplement enregistrer le numéro de la healthtech et envoyer sa requête par message. En quelques minutes, moins de dix selon la jeune pousse, l’utilisateur recevra une réponse à sa requête.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi:
Rwanda : Eden Care offre une assurance maladie sur mesure aux entreprises et à leurs employés
Entrepreneur technologique, il développe des solutions innovantes pour améliorer l’accès aux soins de santé. Son engagement envers la santé publique en Afrique a été maintes fois salué.
Brian Turyabagye (photo) est un entrepreneur technologique ougandais diplômé de l’université de Makerere où il a obtenu en 2023 un master en ingénierie des télécommunications. Egalement titulaire d’un master en administration des affaires obtenu en 2023 à la Valar Institute, il est un cofondateur et le président-directeur général de MamaOpe Medicals, une healthtech.
Fondée en 2017, MamaOpe Medicals veut faciliter l’accès à des soins de qualité, en particulier dans les régions à faibles ressources. Elle se concentre sur la détection et la gestion des infections respiratoires grâce à des outils numériques innovants.
Le dispositif médical développé par cette start-up permet la détection précoce des signes vitaux des maladies respiratoires, tels que la fréquence respiratoire, les anomalies pulmonaires et la fréquence cardiaque, en analysant les différentes positions des poumons. Intégrant une plateforme cloud, cet outil offre aux professionnels de santé un moyen simple et rapide de poser un diagnostic précis, améliorant ainsi les chances de traitement efficace des patients.
La carrière professionnelle de Brian Turyabagye a commencé en 2013 au sein de la Commission des communications de l’Ouganda où il était stagiaire. L’année suivante, il a également fait un stage à iLabs@MAK, un projet de recherche du College of Engineering, Design, Art and Technology.
Après son stage, iLabs@MAK l’a embauché en tant que chef d’équipe adjoint. En 2015, il y a été nommé consultant en développement de logiciel. Parallèlement, il a rejoint la NCBA Group, un groupe bancaire siégeant au Kenya, comme responsable des systèmes informatiques. Il y a travaillé jusqu’en 2018, avant de se consacrer entièrement à MamaOpe Medicals.
Reconnu pour sa contribution au développement du secteur médical, Turyabagye a reçu plusieurs distinctions, notamment le prix africain de l’innovation en ingénierie décernée par la Royal Academy of Engineering en 2016 et une mention parmi les innovateurs les plus brillants d’Afrique lors du Next Einstein Forum en 2018.
En 2022, MamaOpe a été récompensée lors du concours ISHOW Kenya de l’ASME (American Society of Mechanical Engineers), confirmant ainsi l’impact significatif de cette entreprise dans le domaine de la santé.
Melchior Koba
Lire aussi:
Cette start-up tient son nom du savant algérien du XVIe siècle, Ibn Hamza Al-Maghribi. Elle veut améliorer la qualité des soins de santé et des pratiques médicales grâce à l’innovation et aux technologies web.
eTabib est une plateforme d’e-santé développée par la jeune pousse algérienne Ibn Hamza. Elle permet aux utilisateurs d’accéder aux soins de santé en ligne depuis une application mobile. La start-up, basée à Alger, a été fondée en 2016 par Mostefa Nabil. L’objectif de la healthtech est d’améliorer la qualité et la sécurité des soins, ainsi que les conditions de travail des professionnels de la santé.
L’application dispose d’une application mobile disponible dans l’AppGallery de Huawei et sur le Play Store d’Android où elle a déjà été téléchargée plus de 5 000 fois. L’utilisateur crée un compte avec ses informations personnelles et accède aux divers services de la plateforme. Il est possible de trouver un médecin et de se faire consulter en ligne ou encore de poser une question d’ordre médicale à un médecin ou un professionnel de santé.
La consultation en ligne a bien des avantages puisqu’elle permet d’économiser du temps et d’éviter les files d’attente. C’est le service principal de la healthtech puisque, lancée en 2020 pendant la Covid-19, elle offrait un avantage comparatif par rapport à la concurrence.
La plateforme intègre également une fonctionnalité de dossier médical en ligne. L’utilisateur, autrement dit le patient, dispose d’un dossier médical qui est tenu à jour en fonction des maux dont il a souffert. Il est ainsi plus aisé aux médecins de le prendre en charge plus efficacement lors de ses prochaines consultations. Cela permet aussi d’économiser sur les dépenses liées à la santé en évitant la duplication des analyses et des radiographies.
En ce qui concerne les médecins, ils peuvent rejoindre le réseau d’eTabib. Des généralistes aux différents spécialistes, la healthtech revendique plus de 40 000 médecins et cliniques sur tout le territoire algérien.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi:
Elle veut combler le fossé sanitaire pour les femmes. Son leadership et l’impact de son entreprise lui a permis de recevoir quelques prix et distinctions.
Berabose Aline Joyce (photo) est une entrepreneure technologique rwandaise. Elle est une cofondatrice et la présidente-directrice générale de Luna, une start-up qui propose des services numériques de santé et de bien-être pour les femmes en Afrique.
Luna, telle que décrite par Berabose Aline Joyce en 2023, est « une plateforme communautaire sûre où les femmes peuvent avoir accès à des produits et services vérifiables et sûrs ». Fondée en 2022, elle permet aux femmes d’échanger anonymement avec d’autres femmes et des experts sur des sujets cruciaux tels que la santé mentale, la santé sexuelle et menstruelle, et la maternité. Son ambition est de faciliter l’accès des femmes à des spécialistes de la santé de confiance.
Les services principaux de Luna comprennent Luna Health, une plateforme de consultations avec des médecins vérifiés, et Luna Shop, une plateforme d’e-commerce proposant des produits essentiels à la santé et au bien-être des femmes.
Avant Luna, Berabose Aline Joyce a cofondé African Dream Movement en 2016, une organisation panafricaine axée sur le développement durable et le bien-être des populations. Elle y a occupé le poste de directrice des programmes jusqu’en 2019.
Berabose Aline Joyce est diplômée de la Kigali Independant University où elle obtient un bachelor en affaires et relations internationales en 2023. Elle est aussi titulaire d’un diplôme en études de genre, équité menstruelle, hygiène et gestion obtenu en 2021 à la Clinton Global Initiative University.
Sa carrière professionnelle a commencé en 2017 à l’AC Group Rwanda, un fournisseur de solutions informatiques intelligentes et interactives, où il était responsable marketing. En 2020, il devient consultant de l’incubateur Westerwelle Startup Haus Kigali powered by Evonik Stiftung. Son parcours professionnel varié l’a vue évoluer dans de divers domaines. En 2021, elle est nommée responsable de la stratégie de Right Venture Creative, une agence de création et de communication.
Parallèlement, elle travaille à Kunda Eco — Arts Space, une entreprise de création et de promotion d’objets d’art et d’artisanat recyclés au Rwanda, en tant que directrice générale. En 2022, elle est membre de Simbuka Technological Innovation, une entreprise sociale spécialisée dans les technologies et solutions en faveur de l’eau.
Reconnue pour son leadership exceptionnel, Berabose Aline Joyce a été citée parmi les 32 femmes changemakers du Rwanda en 2023 ; elle a remporté en 2024 le prestigieux prix Women in Leadership (WIL Award) dans la catégorie santé et bien-être.
Melchior Koba
Lire aussi:
Dans le cadre de son plan d'action, le gouvernement algérien a adopté une politique pharmaceutique et industrielle visant à faire de ce secteur un pilier stratégique de l'économie, capable de générer des richesses. Pour concrétiser cette vision, plusieurs initiatives ont été mises en œuvre.
L'Algérie envisage de mettre en place, dans les mois à venir, une plateforme numérique dédiée à la gestion des pharmacies d'officine à travers le pays. Cette annonce a été faite par le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi (photo, à gauche), lors de la cérémonie d'ouverture du 17e colloque national du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (SNAPO) le lundi 22 avril.
Abdelhak Saihi a souligné que cette plateforme « instaurera un nouveau mode moderne, efficace et transparent de gestion de tous les aspects liés aux pharmacies d'officine, contribuant ainsi à la prévention de l'automédication et au contrôle de la traçabilité des médicaments psychotropes, tout en anticipant les pénuries et les ruptures de stock des produits pharmaceutiques ».
La mise en place de cette nouvelle plateforme est supervisée par un comité regroupant la direction générale de la pharmacie et des équipements du ministère de la Santé, le Conseil de l'Ordre des pharmaciens et le SNAPO. Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la Stratégie de numérisation du secteur de la santé. Elle prévoit la numérisation de tous ses aspects, y compris la pharmacie.
La plateforme servira de tableau de bord pour la gestion de l'activité des officines sur l'ensemble du territoire national, en facilitant la gestion numérique de la disponibilité des médicaments, des gardes, de la traçabilité des psychotropes et des antibiotiques. Elle contribuera également à anticiper les pénuries et les ruptures de stock de produits pharmaceutiques, garantissant ainsi un meilleur accès aux médicaments pour la population. A travers la plateforme, la tutelle pourra également identifier les pharmaciens exerçant illégalement.
Selon les derniers chiffres du SNAPO, le nombre d'officines s'élève actuellement à 12 500, réparties sur tout le territoire national, soit une officine pour 3 000 habitants.
Samira Njoya
Lire aussi:
Le lancement de la solution est parti d’une expérience personnelle d'une tech entrepreneure. En 2014, dans la trentième semaine de sa grossesse, elle a été transportée à l’hôpital pour une césarienne en urgence. Elle aurait pu décéder d’une hémorragie post-partum mais plus de peur que de mal.
Nerve est une application mobile d’e-santé développée par la jeune pousse nigériane LifeBank. Elle permet aux hôpitaux et aux centres de santé de commander des fournitures médicales essentielles telles que du sang, de l'oxygène, entre autres. La start-up, basée à Lagos, a été fondée en 2016 par Temie Giwa-Tubosun.
« Nous nous servons de Google Maps pour créer une plateforme de communication entre les banques de sang, les hôpitaux et les patients, qui était jusqu'alors inexistante. [...] Je savais dès le départ que les donneurs seraient toujours un maillon essentiel du processus de distribution. Sans approvisionnement, que peut-on livrer ? », explique la fondatrice.
L’application mobile est disponible sur iOS et sur Android où elle a déjà été téléchargée plus d’un millier de fois. Elle met en relation, entre autres, les banques de sang et les divers hôpitaux et centres de santé. Il faudrait faire la demande depuis l’application en renseignant le groupe de sang voulu et le système se charge de la mise en relation. La jeune pousse dispose d'infrastructures de la chaîne du froid pour bien conserver le sang jusqu’à sa livraison dans 45 minutes ou moins.
« Nous travaillons avec plus de 150 banques de sang accréditées pour fournir du sang et des produits sanguins sûrs. Notre système de commande et d'inventaire garantit que chaque produit fourni est traçable et que les dossiers de sécurité du sang et des produits sanguins sont mis à la disposition des patients et des prestataires de soins de santé », explique la jeune pousse.
« Nous travaillons avec plus de 50 usines d'oxygène pour nous assurer que nous ne nous approvisionnons et ne livrons que de l'oxygène médical de haute qualité », indique la start-up concernant la fourniture de l'oxygène.
En ce qui concerne la livraison, la start-up utilise divers moyens de locomotion en fonction de la situation. Elle dispose de vélos, de tricycles, de camions ou encore de drones pour effectuer les livraisons. En mars 2023, la healthtech introduit l’intelligence artificielle dans son système pour améliorer ses performances.
Adoni Conrad Quenum
Lire aussi:
La healthtech nigériane Lifebank veut améliorer la santé des patients avec l’IA
Sierra Leone : LifeBlood veut résoudre les problèmes de pénurie de sang dans les hôpitaux
L’Afrique demeure la région du monde où les défis en matière de santé sont les plus cruciaux. L'e-santé représente donc une opportunité pour le développement du secteur, notamment en raison du fort taux de pénétration de la téléphonie mobile sur le continent et de son utilisation généralisée.
Le Comité des experts internationaux en santé numérique en Afrique (CEISNA) a annoncé le jeudi 18 avril la signature d’un accord avec l’Institut supérieur des techniques médicales de Lubumbashi (ISTM) en République démocratique du Congo. Cet accord vise à promouvoir la santé numérique en Afrique.
🌍📢 Accord historique entre #CEISNA et l’Institut Supérieur des Techniques Médicales de Lubumbashi en RDC Congo, marquant une avancée majeure dans la santé numérique en Afrique. Une collaboration prometteuse pour des soins de santé innovants et accessibles à tous. #Innovation pic.twitter.com/EHdtE8h0Un
— CEISNA (@CEISNAAfrique) April 18, 2024
« Cet accord marque une étape décisive dans la promotion de la santé numérique en Afrique, en unissant les efforts du CEISNA et de l’Institut supérieur des techniques médicales pour améliorer l’accès aux soins de santé grâce aux technologies de pointe », a déclaré le CEISNA dans un communiqué.
Dans le cadre de ce partenariat, le CEISNA apportera son expertise internationale en santé numérique pour renforcer les capacités de l’Institut supérieur des techniques médicales dans les domaines de la formation, de la recherche et de la mise en œuvre des solutions innovantes en matière de santé.
Cette collaboration s'inscrit dans les actions du CEISNA en faveur de la promotion de la formation en e-santé dans les universités africaines. Au début du mois d’avril, le comité a également annoncé un partenariat avec l’Institut supérieur de santé publique de Bamako visant à améliorer les systèmes de santé au Mali grâce au numérique.
Ces partenariats interviennent alors que les gouvernements africains envisagent de plus en plus d’exploiter les technologies innovantes dans le secteur de la santé. Il devient urgent pour l’Afrique de développer massivement des systèmes intégrant les techniques de l’intelligence artificielle pour améliorer de façon significative les soins et apporter des réponses efficaces à certaines maladies difficiles et rares. Selon un rapport du cabinet Fortune Business Insights, la taille du marché mondial de la santé numérique devrait atteindre 559,52 milliards de dollars d’ici à 2027.
Samira Njoya
Lire aussi: