Après ses études, il a travaillé avec plusieurs entreprises en Europe et aux États-Unis. Devenu entrepreneur, il conçoit des solutions technologiques destinées à aider les entreprises ciblées à améliorer leurs performances.
Samer Choumar (photo) est un informaticien, un expert en finance et un entrepreneur en série marocain. Il est cofondateur et président-directeur général de z.systems, une start-up technologique qui vise à transformer le commerce interentreprises (B2B) et la distribution en Afrique.
Fondée en 2024 par Samer Choumar, Meriem Benabad et Youssef Ait-Haddouch, z.systems est une plateforme B2B qui connecte directement les détaillants traditionnels et les marques aux consommateurs. Elle permet aux entreprises d’accéder à un réseau varié d’industriels, de grossistes et de fournisseurs de services B2B.
La start-up offre aux détaillants une solution tout-en-un pour s’approvisionner en produits diversifiés, participer à des programmes de fidélisation et optimiser leurs activités. Elle fournit également aux industriels une plateforme pour accroître la visibilité de leurs marques et établir un lien direct avec le secteur de la vente au détail. Avec une gamme complète de services couvrant l’approvisionnement, la vente et la livraison, z.systems aspire à collaborer avec des plateformes locales de commerce interentreprises, ainsi qu’avec des partenaires spécialisés dans la logistique et le support commercial.
En décembre 2024, z.systems a levé 1,05 million de dollars auprès de fonds de capital-risque locaux. « Ce financement marque un moment décisif pour z.systems, car nous visons à étendre nos opérations et à apporter des solutions de pointe au commerce de détail traditionnel », a déclaré M. Choumar. « Notre vision est d’autonomiser les petites entreprises et de débloquer la croissance à travers le Maroc et l’Afrique », ajoute-t-il.
Avant z.systems, Samer Choumar a cofondé en 2019 Mabaat, une plateforme de gestion de propriétés destinées à la location à court terme. Cette start-up gère des biens situés dans les grandes villes d’Arabie Saoudite. Samer Choumar a occupé le poste de directeur général de Mabaat entre 2022 et 2024.
Samer Choumar est diplômé de l’Université américaine de Beyrouth, au Liban, où il a obtenu en 2004 un bachelor en ingénierie informatique et des communications. L’année suivante, il a obtenu à la Cardiff University, au Pays de Galles, un master en économie internationale, banque et finance. Il détient aussi un master en stratégie et gestion générale obtenu en 2013 à la Columbia Business School aux États-Unis. Avant de se lancer dans l’entrepreneuriat, il a travaillé comme consultant entre 2005 et 2019 pour des entreprises prestigieuses telles que Deloitte et The Boston Consulting Group.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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A cause de mauvaises expériences en matière de vente en ligne, ce tech entrepreneur a eu l’idée de créer une plateforme d’e-commerce qui résout ces problèmes.
Ajé est une plateforme nigériane de commerce social alimentée par la blockchain. Elle a été mise en place en 2022 par Ifeoluwa Wole-Osho pour répondre au manque de confiance dans les transactions en ligne. Le siège social de la start-up se trouve à Lagos.
« Je me souviens d'un ami qui avait payé un ordinateur portable pour découvrir qu'il ne fonctionnait pas, sans aucun recours pour récupérer son argent. Ces problèmes ne se limitaient pas aux étudiants : les petites entreprises et les gens ordinaires de tout le Nigeria étaient confrontés aux mêmes difficultés lorsqu'ils effectuaient des transactions en ligne. Le manque de confiance dans ces transactions n'était pas seulement une nuisance, c'était un obstacle aux opportunités économiques » a indiqué Ifeoluwa Wole-Osho à Disrupt Africa.
Ajé dispose d’une application mobile accessible sur iOS et sur Android où elle a déjà été téléchargée plus de 5000 fois selon les données de Play Store. L’utilisateur crée un compte avec ses informations personnelles, puis accède au marché sécurisé où acheteurs et vendeurs peuvent se connecter de manière transparente, grâce à des paiements sous séquestre, des outils de résolution des litiges et des portefeuilles multi-devises.
Depuis son lancement en 2022, la plateforme a enregistré plus de 7500 utilisateurs et facilité plus de 4000 transactions sécurisées. Elle connaît une croissance rapide, avec une augmentation de 50% du nombre d'inscriptions mensuelles et une hausse de 32% des transactions répétées.
« Les listes de produits continuent de croître, avec plus de 17 000 listes au total, dont 1700 ont été ajoutées au cours du mois de décembre 2024, Ndlr. Ces chiffres témoignent de l'expansion de l'écosystème de la plateforme, et de sa capacité à répondre efficacement aux besoins des acheteurs et des vendeurs » ajoute Ifeoluwa Wole-Osho.
Ajé se distingue de ses concurrents en combinant le commerce social, des services d'entiercement basés sur la blockchain et un support transfrontalier, répondant ainsi aux besoins des marchés insuffisamment desservis. La plateforme vise à étendre ses opérations et à renforcer son offre de produits pour continuer à répondre efficacement aux besoins des acheteurs et des vendeurs.
« D'ici le 3e trimestre 2025, nous souhaitons cibler les communautés de la diaspora au Royaume-Uni et au Canada, en tirant parti des connaissances acquises grâce à notre succès en Turquie pour servir efficacement ces publics plus larges ».
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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Le BNPL est une solution permettant aux consommateurs d'acheter des biens ou des services tout en échelonnant leur paiement sur une période définie, souvent sans intérêt si les échéances sont respectées. Au Sénégal, une jeune pousse propose une solution similaire.
Nixacom est une plateforme de commerce en ligne développée par une start-up sénégalaise. Elle permet de se procurer des gadgets technologiques en payant en plusieurs tranches, grâce à un système BNPL (Buy Now, Pay Later, soit Achetez maintenant, payez plus tard). Elle a été fondée en 2023 par Cheikh Gueye, Elhadji Fall et Wangel Yohannes.
C’est depuis sa plateforme web que l’utilisateur peut accéder aux divers produits de Nixacom. On y retrouve entre autres des smartphones, des tablettes ou encore des ordinateurs. « Un client se connecte sur notre site Web et choisit le produit qu'il recherche, remplit un KYC, et une fois que nous avons reçu toutes les informations, nous voyons avec laquelle de nos institutions partenaires ils sont éligibles, nous les finançons directement à travers nous, et nous leur fournissons leur produit » a indiqué Cheikh Gueye à Disrupt Africa.
Nixacom collabore effectivement avec diverses institutions financières. Elle propose des paiements en 12 ou 24 mois en fonction des revenus de l’utilisateur et du produit pour lequel il a opté. Il faut souligner qu’au cours du processus, la start-up réclame des documents tels qu’une pièce d’identité et une preuve de revenu.
Elle ne procède toutefois pas à une vérification de crédit lors de l’évaluation d'admissibilité de l’utilisateur. Quant au délai de traitement des dossiers, il va de 5 à 10 jours ouvrables. « Après approbation, votre produit sera préparé pour un retrait local dans un délai de 5 à 10 jours ouvrables et vous recevrez une notification une fois que votre commande sera prête à être récupérée » explique Nixacom.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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Sénégal : Wawaw promeut le cinéma africain avec son service de streaming
Depuis quelques années, les podcasts connaissent un succès croissant dans le monde entier. Deux entrepreneurs du domaine technologique ont décidé de lancer une plateforme pour proposer du contenu audio mieux adapté aux auditoires africains.
Genti Media est une plateforme nigériane dédiée à la promotion de récits africains, proposant des histoires, des drames ou encore des supports éducatifs narrés en langues africaines par des voix africaines. La start-up basée à Lagos a été fondée en 2021 par Ojiugo Uche et Ekemezie Uche.
L’application mobile accessible sur iOS et Android a déjà été téléchargée plus de 10 000 fois sur le Play Store. L’utilisateur doit y créer son compte avec son adresse e-mail, son compte Google ou Facebook. Il peut ensuite accéder au catalogue de Genti Media, qui revendique plus de 15 000 heures d'histoires audio africaines, de matériel pédagogique, de pièces radiophoniques ou encore de sermons, disponibles en une vingtaine de langues.
Le bouton « Explorez maintenant » permet de tester la plateforme sans avoir créé de compte. La création du compte devient néanmoins obligatoire pour poursuivre les écoutes au bout d’un certain moment. En outre, il faut souligner que les contenus de Genti Media ne sont pas totalement gratuits.
« Plusieurs titres sont gratuits sur l'application. De plus, les bandes-annonces et un ou deux épisodes de contenus payants sont gratuits afin que vous puissiez découvrir un titre. Une fois que vous avez confirmé que vous aimez le contenu et que vous souhaitez en écouter plus, vous pouvez le débloquer soit en regardant des publicités (aucun paiement nécessaire), soit en achetant un pack de pièces. Vous avez plusieurs options » explique la jeune pousse.
Genti Media rémunère ses créateurs. Avec cette politique, elle a attiré plusieurs conteurs de récits nigérians, notamment ceux s’exprimant dans les diverses langues véhiculaires du Nigeria telles que l’igbo, le haoussa ou encore le yoruba
Adoni Conrad Quenum
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Le marché du streaming est dominé par des géants américains tels que Netflix, HBO ou encore Amazon Prime Video. Au Sénégal, Modou Lolly Sarr rêve d’une solution de cette envergure.
Wawaw est une plateforme numérique permettant d’accéder à des contenus cinématographiques africains en streaming. La start-up conceptrice basée à Dakar a été fondée en 2024 par Modou Lolly Sarr. Elle a reçu un financement de 7 millions FCFA (environ 11 000 USD) de la Délégation générale à l'entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes pour soutenir sa croissance.
« Devenir la principale plateforme de diffusion en continu de films africains, en présentant le meilleur du cinéma africain et en permettant aux cinéastes africains de partager leurs histoires avec le monde entier », tel est l’objectif affiché par la jeune pousse.
La solution ne dispose pas encore d’application mobile. Il faut se rendre directement sur la plateforme web pour créer un compte et accéder au catalogue de films. On y trouve diverses productions, des blockbusters d’Hollywood aux contenus sénégalais et africains. En 2024, la start-up a multiplié les actions pour conclure des partenariats avec des producteurs africains pour mieux promouvoir leurs œuvres.
Outre le streaming, Wawaw prévoit également d’opérer dans la réservation et la gestion de projets de films, et dans la modernisation des processus de production. À cette fin, l’entreprise mise sur la formation de 500 jeunes passionnés par le cinéma en collaboration avec le Centre Yennenga, en leur apprenant les bases de la production et l’utilisation des outils.
Elle prévoit également d’acquérir de nouveaux matériels à cette fin, et à terme, de produire ses propres films, à l’instar de grandes plateformes de streaming comme Netflix, Crunchyroll ou encore AppleTV. Pour 2025, Wawaw prévoit de déployer son application mobile Android et d’améliorer sa plateforme web.
Adoni Conrad Quenum
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Ces dernières années ont vu la naissance de quelques réseaux sociaux africains comme Ushahidi, Blueworld ou encore Eskimi, avec un succès relatif. Au Togo, Bienvenu Fanagnon a mis en place un réseau social made in Africa pour mettre en avant les talents et les richesses culturelles du continent.
Afrolook est un réseau social développé par une jeune pousse togolaise basée à Lomé. Il permet de capturer des moments uniques à travers des photos et vidéos, et de communiquer par messages. Il a été lancé en 2024 par Bienvenu Fanagnon. « Afrolook est un réseau social africain développé par un groupe d'étudiants, basé sur les fonctionnalités des modèles IA nommés XILO et la culture africaine. [...] Nous visons à créer une expérience engageante et authentique pour promouvoir la culture africaine à l'échelle mondiale » indique ce dernier.
L’application est uniquement disponible sur Android, où elle a déjà été téléchargée plus d’une centaine de fois selon les données de Play Store. L’utilisateur crée un compte pour accéder aux fonctionnalités. Avec l’agent conversationnel XILO, l’utilisateur peut discuter de divers sujets pour passer le temps. Il faut néanmoins souligner qu’il est encore en phase de test.
Le réseau social reprend de nombreux concepts des plateformes comme Facebook ou Instagram. En effet, l’utilisateur peut publier divers contenus (photos, vidéos, textes) pour exprimer sa créativité et partager ses idées sur des sujets donnés, accéder à des contenus inspirants créés par d’autres utilisateurs africains du monde entier, ou encore suivre d’autres utilisateurs pour avoir fréquemment accès aux contenus qu’ils partagent.
Afrolook permet également d’interagir avec sa communauté en réagissant aux contenus publiés. Il est possible de liker les posts, de les commenter ou encore de les partager. Par ailleurs, la start-up a mis en place un programme de monétisation pour rémunérer les créateurs de contenus les plus impactants de la plateforme.
Adoni Conrad Quenum
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Entrepreneur en série, il allie sa passion pour la technologie à son esprit d’innovation pour développer des solutions à fort impact, capables d’accélérer la croissance de l’Afrique.
Andrew Mutua (photo) est informaticien et entrepreneur technologique kényan. Il est le fondateur et le président-directeur général de PesaKit, une start-up de technologie financière et de commerce électronique.
Créée en 2019, PesaKit se concentre sur la fourniture de services financiers et de solutions de commerce numérique pour les communautés mal desservies en Afrique. L’entreprise aide les agents d’argent mobile et les commerçants locaux à se développer et à prospérer en leur offrant des outils adaptés à leurs besoins.
Grâce à des technologies basées sur l’intelligence artificielle (IA), PesaKit a mis en place des infrastructures innovantes pour faciliter la distribution de services financiers, de détail et de commerce électronique. En associant l’IA à l’expertise humaine, la start-up garantit une meilleure précision et cohérence dans ses services, contribuant ainsi à améliorer la santé financière des populations vulnérables sur le continent africain.
PesaKit est active au Kenya, en Ouganda, en Tanzanie et au Ghana. Elle accompagne plus de 50 000 agents et commerçants d’argent mobile, qui, à leur tour, ont permis à plus de 18 millions de clients uniques de bénéficier de ces services au sein de leurs communautés.
Avant PesaKit, Andrew Mutua a fondé en 2012 Logic IT, dont il a été le président-directeur général jusqu’en 2018. Logic IT est une société de conception technologique. Elle aide les organisations à innover des produits et des services que les gens aiment, désirent et dont ils dépendent. Ses missions vont de la conception d’applications mobiles et de services web au développement de solutions d’entreprise.
Andrew Mutua est titulaire d’un diplôme en conception et développement web, animation 2D et technologies interactives obtenu en 2009 à la Nairobits Digital Design School. Il est aussi diplômé de l’université de Nairobi, où il a obtenu en 2013 une licence en technologie des microprocesseurs et instrumentation. En 2018, il a suivi le programme « Repenser l’inclusion financière » à la Harvard Kennedy School, renforçant ainsi son expertise dans le domaine de la finance inclusive.
Sa carrière professionnelle a commencé en 2009 chez Wunderman, une agence digitale, en tant que développeur frontend et UX (expérience utilisateur). Entre 2011 et 2012, il a travaillé comme responsable des médias numériques chez BusinessIT Afrika Limited, une entreprise informatique kényane.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Après avoir effectué ses études universitaires en France, il est retourné au Mali avec l’ambition de mettre ses compétences au service de ses compatriotes. Il développe des solutions et programmes innovants pour simplifier la vie quotidienne et favoriser l’esprit d’entrepreneuriat.
Mahamadou Cissé (photo) est un entrepreneur technologique malien, fondateur et président-directeur général de Fikaso, une start-up spécialisée dans les solutions de livraison. Créée en 2019, Fikaso s’est donnée pour mission de transformer la façon dont les habitants de Bamako, la capitale du Mali, commandent leurs repas et effectuent leurs courses.
Grâce à son site Internet et son application mobile, Fikaso permet à ses utilisateurs de se faire livrer des repas, des courses et bien plus encore, depuis n’importe quel point de la ville. L’entreprise collabore avec une large gamme de restaurants, allant des petites adresses locales aux grandes chaînes reconnues. Pour garantir un service efficace, la start-up s’appuie sur son propre réseau de coursiers et propose des fonctionnalités pratiques, telles que la programmation des commandes, le choix de l’heure de livraison et des coupons de réduction pour ses clients.
Les plateformes de Fikaso intègrent un système de géolocalisation, permettant aux utilisateurs de préciser leurs lieux de livraison et de suivre leurs commandes en temps réel. « Lorsque l’on travaille, on n’a pas forcément le temps ni l’envie d’affronter les embouteillages bamakois pour savourer les plats de son restaurant préféré. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, grâce à Fikaso », expliquait Mahamadou Cissé en 2019.
En parallèle de ses activités chez Fikaso, Mahamadou Cissé occupe plusieurs postes à responsabilité. Il est coordinateur national du Programme de mobilisation des compétences de la diaspora pour l’emploi au Mali, président du Conseil national de la jeunesse malienne de France et chargé de mission auprès du ministre malien de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation.
Mahamadou Cissé est titulaire d’un master en gestion d’entreprises obtenu à l’École supérieure de commerce et de gestion (ESCG) de Paris, ainsi que d’un master en langues, littératures et civilisations étrangères (LLCE) obtenu à l’université Paris Nanterre. Avant ses fonctions actuelles, il a occupé le poste de chargé de mission pour la coopération et les relations extérieures au ministère malien de l’Emploi et de la Formation professionnelle.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Depuis la pandémie de la Covid-19, le commerce en ligne est en pleine croissance en Afrique. En Tanzanie, Ng’winula Kingamkono a mis en place une solution pour booster les flux dans ce secteur.
Tunzaa est une plateforme numérique tanzanienne qui combine une place de marché et des solutions de paiement. Elle a été fondée en 2020 par Ng’winula Kingamkono. Basée à Dar es Salaam, la fintech met en relation les entreprises avec un réseau d'acheteurs qui bénéficient de plans de paiement échelonnés, ce qui facilite l’achat des différents biens et services. Récemment, elle a réussi un tour de table d’un montant non divulgué pour soutenir sa croissance.
L’application mobile accessible sur iOS et sur Android où elle a déjà été téléchargée plus de 10 000 fois, d’après les données du Play Store. La marketplace propose un large éventail de produits, grâce à divers partenariats avec des marques d’envergure internationale pour proposer des offres exclusives.
Après un achat, diverses solutions de paiement sont proposées aux utilisateurs. Les cartes bancaires, le mobile money (M-Pesa en l’occurrence) et le paiement via le portefeuille de la jeune pousse. Si la transaction est conclue, l’utilisateur reçoit un message ou un e-mail de la part de la jeune pousse, puis un appel pour convenir des modalités de livraison.
À défaut de se faire livrer, il est possible de passer récupérer le colis auprès du vendeur ou du service client de Tunzaa. En ce qui concerne le paiement échelonné, il faut préciser que l’utilisateur entre en possession de son achat après avoir soldé la totalité du montant.
Adoni Conrad Quenum
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Le marché du commerce électronique au Nigeria se transforme rapidement, soutenu par une jeunesse connectée et une adoption croissante des achats en ligne. L’arrivée d’acteurs internationaux intensifie la concurrence, créant à la fois des défis et des opportunités pour l’économie locale.
Trois semaines après son lancement au Nigeria, Temu, le détaillant en ligne chinois, a atteint le sommet des téléchargements sur Android et Apple Store. Ce succès fulgurant repose sur une campagne de marketing ciblée, combinée à une offre attrayante de produits à bas prix, importés directement de Chine. En adaptant ses services aux besoins locaux, notamment avec des paiements en naira et une livraison à domicile, Temu a su capter l’attention des consommateurs nigérians.
Une offensive stratégique des leaders chinoises
L’arrivée de Temu s’inscrit dans une stratégie plus large des géants chinois du commerce électronique, tels que Shein, Aliexpress et TikTok Shop, qui cherchent à pallier les restrictions croissantes sur les marchés occidentaux. Après son lancement en Afrique du Sud, Temu a choisi le Nigeria comme son deuxième marché en Afrique, consolidant ainsi sa présence sur le continent.
Pour conquérir le Nigeria, Temu a misé sur une stratégie de lancement spectaculaire, soutenue par des investissements publicitaires massifs. En 2023, l’entreprise était le principal annonceur de Meta, avec près de 2 milliards de dollars dépensés en publicités. Cette approche lui a permis non seulement de surpasser des acteurs locaux et internationaux établis, mais aussi d’augmenter les coûts publicitaires pour ses concurrents.
Un modèle qui bouscule l’écosystème local
Le principal atout de Temu réside dans son modèle d’expédition directe depuis les fabricants en Chine. En supprimant les intermédiaires, l’entreprise propose une large gamme de produits à des prix ultra-compétitifs, séduisant ainsi les consommateurs d’un marché où la sensibilité au prix est élevée et la fidélité aux marques faible.
Cependant, ce modèle pose des défis majeurs pour l’économie locale. Les produits importés à bas coût exercent une pression accrue sur les plateformes locales comme Jumia et fragilisent les petites entreprises nigérianes, notamment dans les secteurs de la mode et du design, encore en plein essor.
Réactions et enjeux pour l’avenir
L’arrivée de Temu au Nigeria suscite des avis partagés. Si les consommateurs saluent l’accès à des produits variés et abordables, les analystes s’inquiètent des répercussions à long terme sur les entreprises locales. Certains experts appellent le gouvernement à s’inspirer de pays comme l’Indonésie ou le Viêt Nam, qui ont introduit des taxes et droits de douane pour protéger leurs marchés locaux face aux géants du commerce électronique.
Des mesures telles que l’imposition de conditions aux entreprises étrangères, comme la création d’emplois locaux ou l’installation de centres de production, pourraient permettre de limiter l’impact sur l’économie locale tout en profitant des investissements étrangers.
Un marché à fort potentiel
Le marché nigérian du commerce électronique, estimé à 8,53 milliards de dollars en 2024, devrait atteindre 14,92 milliards de dollars d’ici 2029, avec un taux de croissance annuel composé de 11,82 %, selon l’étude E-commerce in Nigeria Market Size & Share Analysis (2024-2029) de Mordor Intelligence. Cette progression rapide reflète l’adoption croissante des achats en ligne par les Nigérians, soutenue par une population jeune et connectée.
Cependant, pour que cette expansion bénéficie réellement à l’économie locale, un équilibre doit être trouvé entre l’ouverture aux acteurs internationaux et la protection des capacités locales. L’ascension de Temu souligne les transformations rapides du commerce électronique au Nigeria, tout en soulevant des questions cruciales sur la manière de préserver un écosystème économique durable.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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