Diplômé en gestion, il a acquis plus de huit ans d’expérience en travaillant dans plusieurs entreprises et organisations. Entrepreneur à succès, il a été maintes fois récompensé pour son esprit créatif et son leadership.
Thomas Belibi Fotso (photo) est un entrepreneur camerounais, fondateur et président-directeur général de Bookbookshop, une start-up innovante dans le domaine éducatif.
Créée en 2019, Bookbookshop vise à simplifier l’accès aux livres en offrant un service de commande et de livraison d’ouvrages, tout en accompagnant les parents durant les rentrées scolaires. Grâce à sa plateforme web, particuliers, écoles et entreprises peuvent obtenir les livres nécessaires sans se déplacer. De plus, Bookbookshop soutient les organisations dans leurs initiatives sociales de dons de livres et de matériel.
En parallèle, Thomas Belibi Fotso est le directeur exécutif de Youth Touch, une organisation non gouvernementale dédiée au développement des communautés défavorisées ou vulnérables. A la tête de cette organisation depuis 2015, il supervise le programme de volontariat, le développement stratégique et la gestion des ressources.
Thomas Belibi Fotso est diplômé de l’Ecole nationale supérieure des postes, des télécommunications et des TIC du Cameroun, où il a obtenu une licence en management des télécommunications et gestion des entreprises en 2015. Il détient également une maîtrise en sciences économiques et gestion, obtenue en 2018 à l’université de Yaoundé II.
Mentor du programme de mentorat de la Tony Elumelu Foundation en 2023, sa carrière professionnelle a commencé en 2013 à Campost, la poste nationale du Cameroun, où il était stagiaire. Il a ensuite travaillé comme assistant administratif et commercial chez Proluxe à Yaoundé entre 2016 et 2017, avant de devenir manager et gérant de Massa Judith Corporation, une start-up de services, de 2019 à 2023.
Reconnu pour son engagement et son impact, Thomas Belibi Fotso a remporté le Prix Orange de l’entrepreneur social en Afrique et au Moyen-Orient (POESAM) en 2020. La même année, il a été lauréat du challenge des 1000 entrepreneurs lors du sommet France-Afrique.
Melchior Koba
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Son objectif est d’aider les entreprises et particuliers à booster leur business. Afin d’atteindre son but, il a lancé plusieurs initiatives, dont une plateforme de freelance.
Boubacar Diallo (photo) est un ingénieur en informatique et entrepreneur d’origine guinéenne. Il est le fondateur et président-directeur général de Jamaa, une start-up qui aide entreprises et particuliers à recruter les meilleurs talents africains du numérique pour mener à bien leurs projets.
Créée en 2021, Jamaa est une marketplace qui met en relation des entreprises et des prestataires compétents à la demande, offrant des services dans divers domaines du digital. On y trouve des professionnels du graphisme et design, du marketing digital, de la téléprospection, de la rédaction et traduction, de la démonstration logicielle et de la programmation.
La start-up organise également des événements tels que le Jamaa Summit, un salon réunissant investisseurs et entrepreneurs. Cette année, le sommet se tiendra les 25 et 26 mai en France, avec près de 1 000 participants attendus, dont 20 fonds d’investissement, 70 intervenants, 16 start-up et 50 exposants.
Avant Jamaa, Boubacar Diallo a cofondé Tutorys, où il a été directeur technique jusqu’en 2015. Créée en 2010, cette entreprise propose via son site web des formations à l’utilisation d’applications web comme Twitter, Mailchimp et Blogger. En 2015, il a fondé AfrikaTech, une plateforme promouvant les start-up africaines et de la diaspora. En 2020, il a cofondé Business Africa, un salon réunissant l’entrepreneuriat africain le temps d’un week-end, où il a été directeur marketing.
Diplômé de l’école du numérique EFREI où il a obtenu un master en ingénierie informatique en 2009, Boubacar Diallo a commencé sa carrière en 2005 au centre de formation Effor, où il a été commercial et formateur avant d’en devenir président en 2007. En 2006, il a travaillé comme développeur de bases de données chez Bouygues, puis comme développeur Java chez Infotel en 2008.
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Après des études en ingénierie biomédicale et électrique, elle s’intéresse à l’intelligence artificielle. Aujourd’hui, elle compte parmi les figures les plus influentes du domaine de l’IA à l’échelle mondiale.
Pelonomi Moiloa (photo) est une entrepreneure sud-africaine. Cofondatrice et présidente-directrice générale de Lelapa AI, elle se consacre au développement de produits d’intelligence artificielle.
Fondé en 2022, Lelapa AI est un laboratoire de recherche en intelligence artificielle axé sur l’Afrique. En créant cette entreprise, Pelonomi Moiloa, convaincue que les pays en développement doivent disposer de leurs propres modèles linguistiques, utilise l’IA pour aider au traitement du langage naturel des langues africaines.
« Les modèles linguistiques créés ailleurs ne comprennent pas le contexte local. Ils peuvent contenir des perspectives qui peuvent être préjudiciables aux communautés qui les utilisent. Si quelqu’un doit bénéficier des profits générés par une langue, un héritage culturel, c’est bien les personnes à qui cette langue appartient », explique Pelonomi Moiloa.
L’une des innovations de Lelapa AI est Vulavula, une application qui effectue des transcriptions pour faciliter la lecture et permet une analyse rapide du ton émotionnel des messages vocaux. Des fonctionnalités de traduction sont en cours de développement pour enrichir la plateforme.
En plus de ses responsabilités chez Lelapa AI, Pelonomi Moiloa est directrice de The Ungovernable NPC, une organisation qui propose des programmes et des projets pour repenser l’entrepreneuriat. Elle est diplômée de l’université de Witwatersrand, où elle a obtenu en 2015 un diplôme en ingénierie électrique, et de l’université de Tohoku au Japon, où elle a obtenu en 2019 un master en ingénierie biomédicale.
Pelonomi Moiloa a travaillé au Council for Scientific and Industrial Research (CSIR), entre 2014 et 2016, où elle a été stagiaire en data science. Entre 2019 et 2022, elle était data scientist et chef d’équipe au sein de la Nedbank à Johannesburg.
En reconnaissance de ses réalisations, Pelonomi Moiloa a été citée par le magazine Time en 2023 parmi les 100 personnes les plus influentes dans le domaine de l’IA à l’échelle mondiale.
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Elle est une entrepreneure dotée de plus de sept ans d’expérience dans le digital. Elle a mis en place plusieurs entreprises, principalement axées sur l’éducation.
Hadjara Ahouantchede (photo) est une formatrice et une entrepreneure béninoise. Cofondatrice et présidente-directrice générale de Mara Academy, elle veut créer des emplois décents et durables pour les jeunes en Afrique.
Fondée en 2021, Mara Academy offre aux Africains les compétences nécessaires pour décrocher des emplois de qualité. L’académie propose divers programmes, dont le Youth Employment Accelerator (YEA) et le SHIFT. Le programme YEA, d’une durée de 52 semaines, s’adresse aux jeunes de 18 à 35 ans en quête de leur première opportunité professionnelle. Le programme SHIFT, qui dure six mois ou plus, est conçu pour les professionnels en reconversion.
Dans le cadre du programme YEA, Mara Academy forme ses étudiants en marketing digital, gestion des réseaux sociaux et design UX/UI. Pour le programme SHIFT, l’académie enseigne également la sécurité informatique et prépare ses étudiants à obtenir des certifications reconnues en gestion de projet digital.
« Nous sommes très axés sur les métiers d’avenir et toutes nos formations ont pour objectif principal d’aider les jeunes à trouver de l’emploi. Nous formons nos étudiants pour qu’ils aient les compétences et aptitudes nécessaires pour trouver un bon emploi », déclare Hadjara Ahouantchede en 2022.
En tant que formatrice, Hadjara Ahouantchede intervient au Centre d’employabilité francophone (CEF) de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) et à l’African Design School, à Ecole229. Elle est également ambassadrice de Future Females, un mouvement inspirant et soutenant les femmes entrepreneurs.
Avant Mara Academy, Hadjara Ahouantchede a cofondé en 2016 Mentorat Club, une communauté de mentors pour booster les entreprises africaines. L’année suivante, elle a cofondé Sewema, une plateforme éducative.
Diplômée de l’école supérieure de gestion, d’informatique et de sciences (ESGIS) où elle a obtenu en 2016 un master en architecture logicielle, elle a commencé sa carrière professionnelle en 2015 à Cdiscussion où elle était assistante ingénieur informatique. En 2016, elle a travaillé comme développeuse web à TEKXL.
En 2017, Hadjara Ahouantchede a rejoint l’entreprise informatique RINTIO en tant que consultante en développement de logiciels. Elle est une ancienne consultante de l’entreprise de soutien aux entrepreneurs TechnoServe et de l’agence belge de développement Enabel.
En 2019, l’entrepreneure a reçu le prix Femme Digitale 229, décerné par le ministère du Numérique et de la Digitalisation du Bénin.
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Il cumule plus de 20 ans d’expérience dans les technologies de l’information et les paiements. Il met ses compétences au service du développement des fintech et de la technologie en Afrique.
Martin Warioba (photo), entrepreneur et investisseur originaire de Tanzanie, est le fondateur et le directeur associé de Warioba Ventures, une entreprise de conseil et d’investissement établie à Dar es Salaam en 2022.
L’objectif principal de Warioba Ventures est de créer et de soutenir un écosystème propice aux fintech et aux start-up, qui s’attaquent aux défis majeurs de l’Afrique grâce à la technologie. Ses services englobent l’investissement, le développement des fintech et des start-up, la stratégie d’entreprise, les paiements et le conseil technologique.
En mettant l’accent sur l’Afrique de l’Est, l’entreprise fournit non seulement des fonds aux entrepreneurs, mais également une expertise technique, une connaissance approfondie du marché et un accompagnement. Elle se concentre principalement sur les start-up en phase précoce et d’amorçage, dotées de modèles commerciaux novateurs, de revenus en croissance, d’une solide base économique et d’un potentiel de développement à travers l’Afrique.
En dehors de son rôle chez Warioba Ventures, Martin Warioba occupe le poste de directeur non exécutif chez Dawa Mkononi, une entreprise pharmaceutique dédiée à l’amélioration de l’accès aux médicaments en Tanzanie et dans toute l’Afrique. Il préside également le conseil d’administration de la CRDB Bank Foundation.
Martin Warioba est titulaire d’une licence en informatique et en mathématiques obtenue en 2003 à l’université de l’Etat de Louisiane, ainsi que d’une maîtrise en gestion de l’information de la W. P. Carey School of Business de l’université de l’Etat d’Arizona, obtenue en 2007. Avant de fonder Warioba Ventures, il a cofondé, en 2011, WS Technology Consulting, une entreprise technologique et de conseil.
Sa carrière professionnelle a débuté en 2004 à la Banque centrale de Tanzanie, où il a travaillé en tant qu’analyste et programmeur informatique. En 2006, il a été promu chef de projet chez CVS Health, une entreprise spécialisée dans les solutions de santé. En 2007, il a rejoint Deloitte en tant que consultant en intégration technologique. De 2009 à 2013, il a occupé le poste d’analyste technologique et chef de projet à la Banque centrale de Tanzanie.
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Tanzanie : John Haule facilite la comptabilité et les paiements numériques
Animé par la vision d’un avenir numérique prospère pour les entreprises africaines, il développe des outils technologiques sur mesure qui répondent aux besoins spécifiques des petites et moyennes entreprises.
John Haule (photo), originaire de Tanzanie, est le fondateur et le président-directeur général de Swahilies. L’entreprise, lancée en 2020, développe des solutions de paiement numérique pour les entreprises en Afrique.
Swahilies propose des outils numériques pour autonomiser les entreprises africaines en leur fournissant des outils financiers et opérationnels de pointe. Son but est de simplifier la comptabilité, permettre les paiements numériques et débloquer des solutions bancaires. Elle fournit une panoplie de solutions pour permettre aux entreprises de rester organisées et performantes.
L’entreprise dispose d’une plateforme qui facilite le suivi des ventes et des dépenses, permettant aux entreprises de connaître exactement leurs performances à tout moment. Elle propose un système de gestion de stock en temps réel et a mis au point des outils pour aider les entreprises à recouvrer les créances impayées de leurs clients. Actuellement, plus de 10 000 entreprises en Tanzanie utilisent les solutions de Swahilies.
John Haule est également un membre fondateur de la Tanzania Fintech Association (TAFINA), une plateforme visant à renforcer l’écosystème fintech pour promouvoir l’inclusion financière et économique en Tanzanie. En tant qu’éditeur en chef du média This Week in Fintech en Afrique, il contribue aussi à informer sur les développements du secteur.
Avant Swahilies, l’entrepreneur a créé plusieurs autres entreprises. En 2015, il a fondé Positivity Clothing Brand, une marque de vêtements inspirants pour la nouvelle génération. L’entreprise proposait une variété de produits, notamment des t-shirts et des casquettes personnalisés. En 2016, il a cofondé Swahili Inspiration, une plateforme de médias numériques utilisant la langue swahili pour informer les Tanzaniens sur les opportunités mondiales.
Titulaire d’un bachelor en protection sociale obtenu en 2020 à l’Institute of Finance Management, John Haule a travaillé entre 2021 et 2022 en tant que VC scout, recherchant des opportunités d’investissement dans les start-up pour l’entreprise d’investissement shl.vc.
Melchior Koba
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Avec plusieurs années d’expérience acquises auprès d’entreprises sénégalaises et européennes, il se lance dans le secteur de l’éducation en utilisant la technologie pour aider les écoliers.
Mafal Lô Absa, entrepreneur sénégalais, est le cofondateur de Génimi, une start-up qui simplifie le tutorat pour aider les étudiants en Afrique francophone.
Lancée en 2022, Génimi est une plateforme mobile rendant l’apprentissage amusant pour les enfants, les parents et les tuteurs. Son objectif est de cultiver le potentiel de chaque enfant en leur enseignant comment apprendre et en cultivant leur amour pour l’apprentissage tout au long de leur vie.
Génimi vise à aider les élèves en difficulté au primaire en identifiant les problèmes en mathématiques et en lecture, et en mettant à leur disposition des coachs locaux pour les aider à réussir. En plus de faciliter le diagnostic, l’application propose un programme pour combler les lacunes des enfants, guide les coachs et génère des exercices ludiques que les enfants peuvent faire de manière autonome. A ce jour, l’application, en partenariat avec trois écoles, a bénéficié à 1488 élèves et a formé 38 coachs.
Mafal Lô Absa est également président du CJD Sénégal, la branche nationale d’une organisation internationale de jeunes leaders et cadres d’entreprises à but non lucratif, axée sur la promotion de l’entrepreneuriat et de la performance globale des entreprises et des entrepreneurs.
En 2015, il a fondé FIREFLY Media Senegal, une plateforme permettant aux entreprises et aux marques de mieux comprendre et d’engager leurs publics cibles. En 2019, il a cofondé PitchPalabre, une entreprise axée sur le renforcement des capacités des jeunes entrepreneurs.
Mafal Lô Absa est titulaire d’un diplôme en ingénierie des systèmes, réseaux et télécommunications obtenu en 2004 à l’école d’ingénierie informatique Ingésup. Il est également diplômé du Conservatoire national des arts et métiers, où il a obtenu en 2007 un master en finance de marché.
Fort d’une expérience professionnelle variée, il a notamment été analyste commercial et informatique chez SIX Telekurs, une société suisse fournissant des services dans les domaines des valeurs mobilières, de l’information financière et des paiements. Il a également occupé des postes d’analyste commercial chez BNP Paribas et Dexia Asset Management, une société européenne de gestion d’actifs.
Melchior Koba
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Il est un entrepreneur dévoué qui consacre sa vie à créer des solutions technologiques visant à améliorer l’efficacité des petites et moyennes entreprises en Afrique. Son engagement dans l’entrepreneuriat et son esprit novateur lui ont valu des récompenses.
Alex Degny (photo), entrepreneur technologique originaire de Côte d’Ivoire, est un cofondateur et le président-directeur général de Tajiri. Cette entreprise, lancée en 2023, révolutionne la gestion des restaurants en Côte d’Ivoire et en Afrique.
Avec une application mobile disponible sur Android et iOS, Tajiri simplifie la vie des restaurateurs en leur offrant une plateforme pour enregistrer les ventes, suivre les données de leur activité et même accéder à des financements. L’application rend la prise de commande facile et efficace, simplifie le suivi et la gestion des commandes, et permet de surveiller et gérer les niveaux de stock pour une planification optimale.
Tajiri propose aussi des rapports analytiques pour évaluer les performances et prendre des décisions éclairées basées sur des données concrètes. Elle améliore également la communication entre la salle à manger et la cuisine, augmentant ainsi l’efficacité opérationnelle des restaurants.
En outre, depuis le 12 avril 2024, Alex Degny est le nouveau président de #Ci20 (Côte d’Ivoire Innovation 20), une coalition d’entreprises technologiques. Il succède ainsi à Steven Bedi dans cette fonction.
https://www.linkedin.com/posts/alex-degny-4a7771134_ci20-ci20-ci20-activity-7188078004902744064-Dwzx?utm_source=share&utm_medium=member_desktop
Avant de lancer Tajiri, Alex Degny avait déjà fait ses preuves dans le domaine de l’entrepreneuriat technologique. En 2017, il a fondé Innoving, une start-up proposant des logiciels de gestion aux petites et moyennes entreprises. Puis, en janvier 2018, il a créé RIZE’S, une start-up française spécialisée dans les services numériques.
Alex Degny est diplômé de l’université catholique de l’Afrique de l’Ouest, où il a obtenu en 2008 un master en droit bancaire, des affaires, de la finance et des valeurs immobilières. Il possède également un certificat en administration et gestion des affaires délivré par HEC Paris.
Sa carrière professionnelle a commencé en 2011 à la FIAO Côte d’Ivoire (Financière d’Investissement d’Afrique de l’Ouest) où il était chef de bureau exécutif. En 2014, il devient l’administrateur des ventes de WABCO COTIA, une entreprise spécialisée dans la fabrication et la commercialisation d’engrais composés. En 2015, il travaille pour l’entreprise rizicole GAN logis en tant que consultant administratif. En 2016, il devient directeur général d’Agri Hope, un consortium regroupant plusieurs sociétés spécialisées dans l’agrobusiness.
En 2019, Alex Degny a été récompensé par le prix de l’innovation lors de la saison 5 d’Orange Fab Côte d’Ivoire, ce qui témoigne de sa contribution exceptionnelle au domaine de la technologie et de l’entrepreneuriat en Afrique.
Melchior Koba
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Informaticien de formation, il croit au potentiel du commerce électronique en Afrique. Il développe des solutions technologiques pour aider les e-commerçants à développer leur activité.
Youssef Akalal (photo) est un informaticien et un entrepreneur marocain. Cofondateur et président-directeur général de Dropify, il aide les e-commerçants à créer des boutiques en ligne afin de vendre leur produit.
Fondée en 2022, Dropify est une plateforme qui permet de créer des boutiques virtuelles et des tunnels de vente facilement et gratuitement. Avec une variété de modèles et d’outils intuitifs, elle vise à offrir une expérience utilisateur optimale. L’objectif principal de Dropify est d’assister les commerçants dans l’atteinte de leurs objectifs de croissance. Les boutiques créées bénéficient d’un tableau de bord complet pour gérer efficacement leur contenu.
Hormis Dropify, Youssef Akalal est un cofondateur et le président-directeur général de COD Partner. Lancée en 2022, cette entreprise collabore avec des vendeurs en ligne en leur fournissant une plateforme logistique complète, facilitant ainsi leur accès à de multiples marchés internationaux.
Youssef Akalal est diplômé de l’Ecole nationale supérieure d’électricité et de mécanique (ENSEM) où il a obtenu en 2010 un master en architecture des systèmes. Il est aussi titulaire d’un master en sciences et technologies de l’information obtenu en 2019 à l’université du Québec en Outaouais.
Sa carrière professionnelle a commencé en 2007 dans la banque BNP Paribas où il était pilote d’exploitation informatique. En 2008, il a rejoint l’entreprise Akka Technologies en tant que chef d’équipe assurance qualité. En 2009, il est promu au poste de chef d’équipe technique de l’entreprise.
Entre 2016 et 2022, il a travaillé pour IFS North America, une entreprise spécialisée dans la fourniture de logiciels d’entreprise. Il y a successivement occupé les postes d’analyste en business intelligence (BI) et d’architecte de données et BI.
Melchior Koba
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Il encourage l’autonomie des professionnels de l’immobilier en leur fournissant des outils qui leur permettent de gagner du temps et de l’argent. A ce jour, il a déjà aidé des milliers d’agents.
Ahmed Nassef (photo), entrepreneur égyptien, est un cofondateur et le président-directeur général de LeadsMart. Destinée aux employés de vente de biens immobiliers, les maisons de courtage et les promoteurs, la start-up permet de lancer des campagnes de publicité sur les plateformes sociales.
Fondée en 2019, LeadsMart est une start-up qui veut révolutionner le secteur de l’immobilier grâce à la génération de prospects assistée par l’intelligence artificielle. LeadsMart propose une plateforme permettant aux professionnels de l’immobilier de lancer rapidement des campagnes publicitaires sur les réseaux sociaux, facilitant ainsi la recherche de prospects. Grâce à une variété de visuels et de contenus adaptés à chaque projet, les utilisateurs peuvent mener des campagnes efficaces.
La particularité de LeadsMart réside dans sa capacité à fournir à ses clients des statistiques en temps réel sur leurs campagnes, leur permettant ainsi de suivre les coûts et d’ajuster leurs stratégies en conséquence. De plus, la start-up offre à ses utilisateurs un accès à un réseau de professionnels de l’immobilier, d’investisseurs et de leaders du secteur. Depuis sa création, LeadsMart a développé plus de 600 projets, généré plus de 20 000 prospects et accompagné plus de 1 300 agents de vente.
Hormis son poste à LeadsMart, Ahmed Nassef est un mentor de l’accélérateur Founder Institute en Egypte. Il est aussi un partenaire de la Joud Investment. Il s’agit d’un groupe d’experts spécialisés dans la fourniture de services immobiliers commerciaux intégrés pour l’investisseur, l’acheteur ou le locataire.
En 2013, il a cofondé la start-up Fabrica Creative Studio qui fournit des services de marketing détaillés et professionnels aux industries qui souhaitent attirer des clients précis et générer plus de prospects. Partenaire de la start-up, il a été son directeur technique entre 2013 et 2019.
Ahmed Nassef est titulaire d’un diplôme en administration des affaires obtenu en 2013 à l’Université Ain Shams. Avant de se lancer dans l’entrepreneuriat, il a travaillé en tant qu’ingénieur système chez Unilever Foodsolutions de 2009 à 2010.
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Steve Ndende cumule plus de 12 ans d’expérience dans le développement de logiciels informatiques. Il a créé et mis au point plusieurs solutions technologiques visant à soutenir la population active en Afrique.
Steve Ndende (photo) est un entrepreneur et informaticien congolais. Il est le président fondateur d’Agri Zoom, une plateforme qui facilite l’accès aux prêts et la vente de produits pour les agriculteurs.
Lancée en 2018, Agri Zoom propose un système de financement participatif aux agriculteurs, pêcheurs et transformateurs de produits agricoles. Grâce à son espace de commerce en ligne, elle simplifie la vente des récoltes, permettant ainsi aux agriculteurs de se concentrer sur leur production.
En plus d’Agri Zoom, est le fondateur et PDG de MboteShop, une plateforme de commerce électronique opérant en République du Congo, en RD Congo, au Gabon et au Cameroun, lancée en 2021. Il est également le fondateur et un développeur web d’Essengo Solutions, une agence spécialisée dans la communication digitale et le développement de solutions numériques, établie en 2023 pour accompagner entreprises et particuliers dans leur transition numérique.
Steve Ndende a une solide expérience professionnelle. Titulaire d’un diplôme en génie logiciel obtenu à l’Ecole africaine de développement de Brazzaville en 2015, il a également obtenu un diplôme professionnel en études entrepreneuriales à l’université d’Iowa en 2019. Avant de fonder ses propres entreprises, il a travaillé chez Eyano en tant que directeur technique jusqu’en 2022, et a cofondé Ndende Lab en 2017, où il a travaillé comme développeur jusqu’en 2022.
Parallèlement à ses activités entrepreneuriales, Steve Ndende a été très actif dans la communauté de développement libre Fongwama entre 2015 et 2018, contribuant à plusieurs projets. Il a également travaillé, entre 2015 et 2022, en tant que formateur et conférencier chez JCertif International, une organisation à but non lucratif qui organise des formations et des événements sur les technologies de l’information et de la communication.
Son engagement et ses réalisations professionnelles ont été reconnus à plusieurs reprises. En 2018, il a remporté le premier prix du défi mondial de la FAO « My Food My Future ». En 2019, sa start-up Agri Zoom a été sélectionnée comme l’une des lauréates du Top 1000 des entrepreneurs de la Tony Elumelu Foundation.
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Il est un expert en robotique et en intelligence artificielle. Connu dans la conception de drones et de solutions IA, il fait aujourd’hui partie des acteurs du développement de la technologie sur le continent et dans le monde.
William Elong (photo) est un entrepreneur et un chef d’entreprise camerounais. Fondateur et président-directeur général de Faraday, il met ses compétences et connaissances en intelligence artificielle au service de tous, développant des services d’IA générative et de cybersécurité en open source.
Faraday est une start-up basée en France et en Belgique qui développe des solutions d’IA, de fintech et de cybersécurité. Sa solution phare est Ares Chat, une plateforme collaborative qui permet de partager des fichiers, de communiquer avec son équipe et l’IA au sein d’un écosystème sécurisé.
La solution de Faraday offre un écosystème unique composé d’un navigateur, d’un modèle de chat connecté aux services bancaires de son utilisateur et d’une fonctionnalité de recherche sur le web. Une autre offre de la start-up, Ares Creative, permet la génération d’images pour stimuler la créativité des utilisateurs.
Outre Faraday, William Elong est le fondateur et le président-directeur général de Will & Brothers Consulting depuis 2014, offrant des services d’innovation informatique et de conseil à l’échelle mondiale. En 2018, il fonde Algo Drone Holding, axée sur le développement de solutions de drones et d’IA. Il en est le président-directeur général.
En tant qu’entrepreneur en série, il crée en 2018 le Cameroon Flying Lab, affilié à We Robotics Organization, une initiative promouvant les drones, la robotique et les STEM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) pour l’autonomisation des jeunes. En 2019, il établit le Developers Institute Center, un centre de formation pour les jeunes développeurs au Cameroun.
William Elong est diplômé de l’Ecole de guerre économique de France où il a obtenu en 2013 un master en stratégie et intelligence compétitive. Avant de se lancer dans l’entrepreneuriat, il a travaillé dans plusieurs entreprises afin d’acquérir de l’expérience.
Il a travaillé pour la Thales Information Systems où il était informaticien et chef de projet informatique de 2011 à 2012. Entre 2013 et 2014, il a travaillé pour l’entreprise informatique Oracle en tant qu’ingénieur commercial.
Reconnu pour son parcours, en 2016, William Elong est classé parmi les 30 jeunes entrepreneurs africains les plus prometteurs de moins de 30 ans par Forbes Africa.
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Dans cet avis d’expert, Thierry Roland Tabi Agbor, doctorant en Intelligence Artificielle au LIP6 à l’Université Paris-Sorbonne et par ailleurs chercheur et chef de mission au sein du Think Do Tank The Okwelians, partage sa vision de l’IA en Afrique, ses enjeux, ses défis.
Table des matières :
« L’acceptabilité opérationnelle de telles applications est largement conditionnée par la capacité des ingénieurs et décideurs à comprendre le sens et les propriétés des résultats produits par ces outils » : Christophe Denis, maitre de conférences au Laboratoire Informatique de Paris 6è (LIP6) – Université Paris-Sorbonne.
Un exemple vaut mille mots : depuis quelques décennies, l’intelligence artificielle nous guide dans les avions, au volant de nos voitures et manierait elle-même un jour les commandes… Grâce aux modèles de Traitement Automatique du Langage (TAL), elle répond à nos questions et serait demain capable de panacher « empathie et précision ». Mais heureusement, sous ce réverbère d’innovation, elle détecte aussi déjà des maladies cancéreuses (mélanomes) et pourrait opérer demain. Autour de cette ère à la profusion de prouesses informatiques, le dessein est aussi de dire que l’IA n’a pas d’incarnation physique, donc difficile d’avoir un regard microscopique de ses avantages et risques. Sans doute, l’IA et ChatGPT représentent déjà une opportunité pour l’Afrique de franchir un promontoire technologique, économique, social et même culturel. Sous cette euphorie générale déconcertante, il est crucial de continuer à questionner, tout en innovant et en investissant dans ces technologies qui paient déjà les meilleurs intérêts de l’humanité.
De toute évidence, l’arrivée de ChatGPT d’OpenAI le 30 novembre 2022 a marqué davantage ce tournant existentiel dans certaines régions du monde, y compris en Afrique. En quelques jours, le programme a attiré plus d’un million d’utilisateurs, impressionnant par sa capacité à imiter le langage humain et à fournir des informations cohérentes, mais attention : il doit être bien interrogé ! Peut-être même n’a-t-on pas envie de savoir comment il fonctionne, mais force est de constater que ses spécificités gigantesques nécessitent, a minima, un niveau de prise de conscience des enjeux et des risques potentiels pour éviter que l’Afrique ne se réveille en 2030 avec « la gueule de bois ».
En Afrique, le secteur de la fintech en particulier, a vu une accélération du meta-learning (machine learning appliqué au machine learning) avec la pandémie de Covid-19, et l’a poussé vers une digitalisation accrue des services financiers. Les organisations de capital-risque ont également joué le rôle clé d’adjuvants dans cette transformation en investissant massivement dans de startups, avec certaines qui sont vites devenues des licornes comme DOCTOLIB, BLABLACAR ou MANOMANO en France, LYFT aux USA et DELIVEROO au Royaume-Uni. Notons toutefois qu’aucun pays africain ne figure dans cette liste paraissant in exhaustive, si l’on s’en tient au classement de Wikipédia. Certes, la course est lancée mais « l'effet tunnel » de l’Informatique ne nous est pas limité puisque les micromondes africains se dynamisent, essentiellement avec le recours d’algorithmes à base de règles (IA symbolique).
Cependant, cette mue technologique ne se limite pas à la finance. L’IA touche tous les secteurs, de la création d’avatars automatisés à l’analyse de risque, la détection de fraude, et l’amélioration de l’expérience client. Elle se greffe aussi aux processus traditionnels et brouille les frontières des entreprises financières ou des services publics.
Tout comme l’histoire de l’humanité depuis l’Antiquité, il serait naïf de nier la controverse mouvementée autour de l’IA. Au-delà de cette considération, il s’agit bien d’une transition d’un point établi vers un autre, qui est manifestement l’innovation. La guerre entre les « IA sceptiques », les « IA inertes » et les « IA hostiles » contre les « IA enthousiastes » n’est pas une chimère. Encore faut-il mobiliser les ressources viables (capital humain et financier) pour démasquer, à la fois, les opportunités et les risques comme dans les années 1930-1940 avec les premiers ordinateurs. Dans cette même veine, comme nous le mentionnions ci-dessus, l’arrivée de ChatGPT a joué ce rôle de catalyseur pour l’adoption de l’IA et sa vulgarisation révolutionnaire au sein des organisations privées et publiques. L’utilisation de ces encodeurs-décodeurs, plutôt accessibles, a facilité la vie de ceux avec quelques notions de base en matière de performance et productivité.
Quel que soit le cas, les résultats après leur apparition en Afrique ne se sont pas fait attendre et nous verrons en aval que le positionnement de l’Afrique n’est pas en retard, d’un point de vue plutôt « sine pudore » dans cette nouvelle ère, mais pourrait bien le devenir, si les enjeux ne sont pas démasqués in situ ; et de dire que chaque heure qui passe, ce sont des « kilomètres carrés » perdus dans le cyberespace par un Etat sans stratégie politique pour l’IA, face aux géants numériques et Etats munis d’une feuille de route précise, limpide et ambitieuse.
Depuis une vingtaine d’année aujourd’hui, l’IA est restée une technologie hors de portée or, la révolution est en marche depuis près d’un demi-siècle. La défaite de Lee Sedol par AlphaGo en 2016 grâce aux réseaux de neurones appelés deep Q-networks (une technique d’apprentissage par renforcement – Deep learning de Yann Le Cun) a en quelque sorte été la ligne de départ de cette course au 21e siècle. Pour son développement, il est impossible de s’abstraire du rôle précurseur des GAFAM, obsédés par la confrontation intelligence humaine versus intelligence artificielle. Loin d’être dans l’atermoiement, l’Afrique est un acteur dynamique et prometteur dans cette rupture technologique, quasi transformée en révolution, puisqu’elle tire aujourd’hui son épingle du jeu dans certains segments (fintech) depuis au moins une décennie.
Dans cette course effrénée, l’Afrique, souvent perçue comme un continent en quête de développement technologique, est en réalité aussi au cœur d’une révolution silencieuse mais puissante dans cette ruée numérique. Les initiatives se multiplient, démontrant une volonté par la multiplication de conférences sur le sujet, et une capacité avide à s’approprier cette technologie transformatrice, avant même le relais qu’a pris ChatGPT en 2022.
Au sein de cet univers triangulaire, il est nécessaire de comprendre les réalités au-delà des comparaisons avec les pays développés qui ont adopté leurs stratégies nationales pour l’IA (SNIA) avant la fin de 2020 en vue essentiellement de redéfinir ce qui serait un « retard » total.
Concrètement, les conférences internationales, telle que le 1er Forum sur l’intelligence artificielle qui a eu lieu du 12 au 13 décembre 2019 à Benguérir (Maroc) sur le continent organisé par l’UNESCO a surtout ouvert la voie politique pour ce champ de compétences permettant désormais de « marier » numérique et politique publique, demeure une des briques essentielles. Ces lieux de prise de parole, parfois pléthores, aident souvent à démystifier l’IA, lorsque de vrais cas d’usage remarquables et adaptés au contexte africain y sont présentés avec un panachage de réflexions éthiques et sociétales. Ces événements qui rassemblent des décideurs politiques, des startupeurs, des experts et des orateurs, parfois au détriment de développeurs qui détiennent les clés des « white box » ou « black box », ouvrent de manière inachevée un dialogue constructif ainsi qu’une vision partagée pour l’avenir de l’IA sur le continent.
Tout, aujourd’hui, dans l’essor de cette technologie, s’articule de fait sur la formation en intelligence artificielle tout secteur confondu et en ligne de mire, les cadres dirigeants des services de l’État et les chefs d’entreprises. Ceux des universités africaines sont en meilleure posture, notamment dans le privé, car ils établissent des partenariats stratégiques avec des institutions internationales pour favoriser l’échange des connaissances (cas d’usage, études scientifiques, POC, etc.). La formation continue des enseignants et chercheurs pour cette catégorie est par conséquent souvent avant-gardiste vis-à-vis de ceux du public, malgré leurs efforts, grâce à une immersion dans des chaires universitaires de pointe à l’étranger.
Fort du constat monolithique, plusieurs questions liées au développement numérique durable de l’Afrique nécessitent aussi d’intégrer de multiples savoirs, au vue de l’hétéroclité des points de vue et échelles d’observation, afin que les dynamiques globales des systèmes concernés soient dorénavant en partie repensées; ne serait-ce que pour les framework scientifiques. Pour aller plus loin en terme d’exemple, la création de l’Unité de Modélisation Mathématique et Informatique des Systèmes Complexes (UMMISCO), qui est un environnement scientifique international mixte, et qui couvre au moins 3 pays africains (Maroc, Sénégal et Cameroun) sur les 7 organismes de recherche est un modèle de partenariat parmi tant d’autres à mettre en vitrine pour le segment de la recherche pour noyer le point de vue d’un retard absolu de l’Afrique en IA. Susurrer les avantages de ces collaborations, toutefois insuffisantes, dans des environnements parfois pollués par le Artificial Intelligence bashing, permet de recentrer l’orthodoxie dans ce versant.
Pour prêcher à des convaincus l’omniprésence de la formation en IA notamment sur des plateformes comme YouTube ou elementsofai.com (plateforme gratuite de formation IA finlandaise), témoigne davantage de l’accessibilité croissante de l’éducation dans ce domaine. A partir de webinaires (sont gratuits) aux cours en ligne IA, en passant par le financement de formations initiale et continue par certains bailleurs de fonds (AFD, GIZ, EUROPAID ou FCIL), il est clair que l’information sur l’acculturation, essentiellement, est à portée de clic; permettant à un public toujours plus large de se former, de s’informer et de contribuer au décuplement de solutions intelligibles sur « l'étagère africaine ». Cette créativité sans frontières positionnera toujours l’Afrique comme un creuset de créativité où l’IA est envisagée comme un outil au service de l’humanité. Des projets tels que “Voix Intelligente d’Afrique”, qui saisit la diversité linguistique du continent à travers des podcasts IA ou encore la création de l’association à but non lucratif « 10 000 codeurs », donnent corps à cette approche innovante et inclusive. Ces exemples ne contrastant aucunement avec ce qui est fait ailleurs, il convient de valider, parcimonieusement, que l’Afrique n’est pas arriérée, mais partiellement déboussolée avec l’absence d’un grand nombre de stratégies nationales d’IA (SNIA) ou à l’échelle continentale. Celle de l’Union européenne existe depuis 2018, avec plusieurs volets de financements. L’exemple des 95,5 milliards d’euros de financements pour la recherche et le développement et l’innovation (R&D&I) via le programme HORIZON EUROPE, aujourd’hui dans sa 2e phase 2021-2027, parait comme un ajustement structurel à roder pour l’IA par les décideurs politiques, même avec des moyens financiers modestes.
Ayant flirté sommairement avec l’idée que l’Afrique n’est pas en retard pour la phase de prise de conscience du développement de l’IA, mais l’est dans plusieurs autres domaines pour ne citer que l’IA embarquée ou l’aspect législatif qui constituent des éléments fondamentaux pour le développement de l’écosystème entrepreneurial (PME ou ETI qui souhaiteraient s’implanter dans un environnement où les obligations légales sont établies). A l’instar des écueils que rencontrent aussi les premières puissances du cyberspace, l’Afrique forge son propre chemin dans cette course mondiale de l’IA, armée d’une résilience, souvent avec des moyens artisanaux et d’une ingéniosité qui lui sont propres pour se projeter prospectivement.
Dans la mesure où l’Afrique serait prête à porter les multiples économétries de l’IA : encapsuler le défi titanesque de la croissance démographique de sa population, qui était de 62 % sur la période de 2000 à 2022 alors que celle du reste du monde n’était qu’à 19 %, grâce à un large catalogue de formation en IA aura pour conséquence la dynamisation de son micromonde. Plusieurs pistes existent déjà dans ce champ, y compris pour les pays avec une SNIA mais sont des passerelles atrophiées. Il est à signaler que cet enjeu démographique est un atout stratégique hyper convoité par plusieurs pays développés (puissances du cyberespace) au gré d’un manque en ressources humaines en fort déclin. Entre autres rapports, celui du professeur Achille Mbembe dans : « Les nouvelles relations Afrique-France : relever ensemble des défis de demain », touche du doigt ces grandes tendances démographiques du continent. Les exemples pullulent et ce n’est que le début. Pour les pays africains, les enjeux et défis industriels et économiques, grâce aux apports de l’IA ne doivent être saisis en aval puisque l’IA est irréfutablement le game changer.
S’agissant de la géopolitique numérique, relativement, il convient de dire davantage que les Africains ne sont pas des mauvais élèves ni des meilleurs dans cette sphère. D’un point de vue alarmiste, si les révélations d’A.J. Tudesq dans « Les technologies de l'information, facteur d'inégalité en Afrique sub-saharienne » en 1994, lorsqu’il mettait déjà en évidence les dangers plausibles de voir l’Afrique marginalisée, isolée et « exclue » de la communauté informatique ou d’en subir de manière passive les courants dominants en absence d’orientations claires était intégrées, l’on serait moins circonspect aujourd’hui... Il n’y a donc pas de « solution magique » mais le pragmatisme veut que l’adoption de stratégies nationales pour l’intelligence artificielle (SNIA), comme l’ont fait le Canada en 2017, la France en 2018, la Chine en 2014, ou l'île-Maurice en 2018, serait l’ombre d’une réponse vraisemblable. Sur les 54 pays en Afrique peu ont engagé la réflexion d’élaborer une stratégie pour l’IA. Moins d’une quinzaine de pays (Maurice, Egypte, Tunisie, Kenya, Rwanda, Seychelles, Botswana, Bénin, Algérie, Sénégal, Ouganda, Côte d’Ivoire et Djibouti) ont une stratégie nationale pour l’IA. Là où de tels distinguos sont faits entre une stratégie pour l’IA et une stratégie pour le numérique, il en ressort que plusieurs pays ont une stratégie pour le numérique mais pas pour l’IA.
Pour ne pas dévoyer le sujet, ce vide politique en matière d’IA prédomine à tel point que plusieurs pays reposent sur des stratégies numériques pour développer un champ d’action à part entière qu’est l’IA. Des ministères de l’IA ont été créés dans certains pays, tout en maintenant des ministères du numérique qui assurent (en forme de proxy) la digitalisation et la numérisation. Schématiquement, les lois de Lanchester qui consistent à concentrer la totalité des forces sur un objectif défini, permettent de faire l’analogie que les pays africains pourraient stratégiquement se concentrer sur l’un des segments de l’IA (Traitement automatique du langage, les Systèmes prédictifs, l’Apprentissage automatique, l’Aide à la décision ou les Systèmes multiagents) avec des caps précis pour éviter de se disperser dans des rayons comme la Robotique qui nécessitent de gigantesques ressources.
Lire le tableau de bord d’industries locales (PME, ETI ou start-up) de l’IA ou de projets d’IA frugales ou embarquées démontrant une fonction de perte basse (principe de quantifier la performance de l’algorithme : une fonction de perte insignifiante signifie que la performance algorithmique est élevée) ainsi que les chaires universitaires IA pour chaque pays africain avec un caractère déterministe peut avoir du sens... Faire donc l’inventaire de cette insuffisance stratégique en matière d’IA, peut être une trajectoire vers un élément éminemment dynamique et agissant. De surcroît, une autre perspective serait le décollage technologique plus rapide, du plus grand nombre des pays africains simultanément, comme l’Asie l’a réussie au 20e siècle. L’enjeu ultime serait que l’Afrique ait les outils lui permettant de continuer à défendre ses intérêts. Comme l’accession de l’Union Africaine au G20, désormais « G21 », les exemples pour le domaine de l’IA sont multiples pour la quête de sa souveraineté numérique, tout en identifiant les angles d’alignement comme la formation de ses décideurs politiques, chefs d’entreprises et fonctionnaires. Ceux-ci conditionnent largement le succès et les « best practices » à adopter pour une IA au service des Africains. Ce qui serait relativement un positionnement fort et réel vers le concert des nations du cyberespace.
Derrière le lancement en fanfare et en tambours en novembre 2022 d’un démonstrateur extraordinairement sophistiqué d’un nouveau type d’agent conversationnel (chatbot), en l’occurrence ChatGPT, il serait de mauvaise foi de dire que la curiosité des Africains a été épargnée. Cette projection sans tremplin vers des applications concrètes utilisant un nouveau type de modèle de langage de programmation appelé les Large Language Models (LLM) marque cette transition sans précédent, notamment en termes d’interaction avec les moteurs de recherche. Cependant, jusqu’ici impensable, cette prouesse imparable a pu faire l’unanimité, même au sein des non acculturés, et certains clusters « d'IA sceptiques » et « d'IA inertes ».
Les technologies d’IA utilisées à cet effet par les acculturés pour la plupart sont nombreuses, et il convient de s’appesantir sur l’aspect juridique. C’est un secret de Polichinelle de dire que la nature a horreur du vide. Entretemps, l’absence de juridictions claires et applicables laisserait place, de fil en aiguille, à la délinquance cybernétique avec un grand nombre d’opportunistes délinquants vivant dans des « paradis de clandestins ». A tout ceci, certains Etats africains seront prêts adopter des « stratégies IA », pas loin de politiques de façades, en vue de promouvoir l’IA sans se munir de cadres juridiques clairs et adéquats pour la mise en œuvre de l’IA. Parallèlement, ces « stratégies » sans budgets ou clef de voûte permettant de cartographier les enjeux juridiques (les operational compliances) ou les chartes éthiques (passage du droit à la pratique) lors de la conception de POC (proof of concepts) et ensuite passer à la mise en service de technologies IA, risquent de ballotter entre capitulation (face aux risques) et déclassement. Souvent galvanisés par l’ambition de figurer au top rang des classements convoités d’Oxford Insight AI Readiness Index en guise de couronnement de leur leitmotiv, force est de reconnaître que cette tendance serait contreproductive. Mettre en garde contre un tel fléau qui relève du saupoudrage s’avère peu ou prou préoccupant. Bien entendu, ces « mesurettes » politiques pourraient entraîner un gaspillage de ressources et une adoption très superficielle et lacunaire de l’IA, avec un gros impact irréel sur le développement des Africains. De plus, la présence des « imposteurs » prendrait de l’ampleur notamment pour ceux qui prétendraient maîtriser les rouages de l’IA, sans avoir de formation ou de compétences scientifiques vérifiables (si l’on s’en tient aux sommes faramineuses d’offres de formation IA). Un tel acte peut induire en erreur et compromettre la chaîne de valeurs déjà fragile (le volet formation) ou même la qualité de projets en IA. Loin de prôner un tel gloubi-boulga technologique, la simplicité à décrire l’IA sans recours aux connaissances ontologiques abyssales ou mathématiques, ou encore le fait que l’IA ne soit pas une discipline académique expliquent la surabondance, en si peu de temps, d’orateurs « très talentueux » du domaine. Le risque de telles postures regorge sur l’absence de comportements sagaces, notamment envers la complexité des étapes de mise en œuvre de projets IA où l’expert aura plutôt en revanche recours à la recherche opérationnelle (R.O), à l’heure où l’IA de confiance est la priorité de tous. Le cas particulier de jeunes autodidactes ou de la catégorie de prêchi-prêcha, ayant une forte appétence pour l’IA pourrait être bifurqué en atout stratégique, si des formations personnalisées en suivent…
Dans une configuration semblable, un autre cas de figure préoccupant est le risque réel que l’enthousiasme et l’obsession pour l’IA, entraînant une concentration excessive de ressources et de talents uniquement dans la trajectoire IA, au détriment de secteurs vitaux tels que l’agriculture, le maintien de l’ordre, l’économie ou même l’enseignement. L’Afrique, avec sa grande dépendance aux intrants agricoles pour la sécurité alimentaire et l’emploi devra veiller à former des professionnels dans ce versant, tout en explorant les apports considérables de l’IA. Une approche équilibrée, holistique et heuristique garantirait que l’IA complète et améliore la productivité (vitesse et précision) d’industries existantes, plutôt que de les remplacer sans planification adéquate. Dans Sans principe de répartition stratégique et équitable de ressources humaines, c’est à ce niveau que nous situons l’avènement d’un « grand remplacement numérique », construit d’une génération fascinée et façonnée de plus en plus par l’IA. Pour nous, l’altercation « IA-humain » tant vilipendée ou elle s’accapare entièrement des métiers humains, ne constitue en rien de ce que Ray Kurzweil prédit pour l’horizon 2045 : l’IA forte ou la singularité technologique.
A l’aune de cette nouvelle ère qui se profile pour les Africains et qui pourrait potentiellement alléger leur travaux fastidieux en les rendant davantage productifs, mieux outillés en IA; permettant à l’Afrique, objectivement, de s’approprier sa place dans le cyberespace, il n’y a aucun doute qu’elle serait avant-gardiste, performante et prospère en 2050, si les domaines importants en IA sont vites intégrés dans les plans structurels de développement. Très éloignée d’un rasoir d’Occam, il est certain que la transition technologique déjà enclenchée va beaucoup plus être rapide que les autres technologies. Certes, l’IA s’affranchit au fur et à mesure comme une simple option mais une priorité, car elle s’impose comme les autres technologies qui la précèdent, et sera plus impactante avec un nerf d’un nouvel ordre de magnitude.
L’ère du Big Data est une source de développement incomparable, voire providentielle pour l’Afrique surtout qu’il faudra laisser s’exprimer à la fois avec dextérité et austérité (lois et éthique). Le vieux continent se trouve à un carrefour décisif dans le domaine du développement des technologies de la donnée, nonobstant d’un « talon d’Achille » comme tous les autres continents. Cette technologie n’est pas en retard dans certains segments (car ils sont étendus) sur le continent mais le serait, si les défis et obstacles ne sont pas identifiés et surmontés avec diligence. D’ici 2030, il est impératif que les décideurs politiques intègrent cette vision prospective, qui non seulement reconnaît les enjeux et menaces de l’IA à juste titre dès 2024, mais qui propose également des stratégies IA concrètes comme chevaux de bataille pour les tronquer.
L’heure n’est pas à l’hyperthymésie. Les acteurs stratégiques ainsi que l’ensemble des forces vives de ce secteur en Afrique doivent être formés perpétuellement à la compréhension (adoption du vocabulaire pour mieux discuter et négocier des contrats avec les GAFAM) et l’utilisation responsable de l’IA, pour qu’elle puisse servir comme vecteur de cohésion sociale au désavantage d’un clivage belliqueux par manque de diversité (formation d’ingénieurs et développeurs Hommes et Femmes). Les réglementations actuelles insuffisantes et peu ciblées, doivent être renforcées pour encadrer l’accessibilité, l’accélération et l’implémentation de l’IA dans les sociétés africaines, tout en veillant à ce que l’IA bénéficie à tous, et protège les acquis fondamentaux notamment lors du traitement des données à caractère personnel (données d’entraînement et données de test) ou encore en prélude d’un compromis underfitting/overfitting avec de données open source. L’Afrique a l’opportunité de modeler son avenir technologique de façon nec plus ultra, et de devenir un acteur clé sur la scène mondiale de l’IA. Pour cela, elle doit agir maintenant, en investissant dans la formation, la recherche et le développement et l’innovation (R&D&I), tout en établissant des partenariats stratégiques internationaux (à valeur ajoutée) et en phase avec les idéologies politiques de chaque Etat. En prenant les mesures nécessaires aujourd’hui, l’Afrique peut s’assurer d’un développement harmonieux et inclusif en IA, propice à la prospérité et au bien-être de ses peuples. A court ou à moyen terme, cet ensemble de mesure est le point de convergence de l’IA et manifestement la vision analytique que nous partageons et souhaitions qu’elle soit intégrée par une majorité pour un accroissement de richesse, au risque cependant qu’elle ne profite qu’à une poignée de personnes ou d’acteurs de l’écosystème tech bien informée. C’est bien ça notre homo analyticus !
En tant qu'entrepreneure, son objectif est de simplifier la vie des chefs d'entreprise en Tanzanie. Son engagement a été salué et célébré par le magazine Forbes Africa.
Prisca Magori (photo), originaire de Tanzanie, est la cofondatrice et la présidente-directrice générale de Smart EFD. La start-up permet aux propriétaires d’entreprises et aux sociétés de produire des factures fiscales conformes aux lois et réglementations locales.
Fondée en 2022, Smart EFD offre une solution technologique permettant d’émettre des reçus fiscaux à partir de divers appareils tels que smartphones, ordinateurs portables, terminaux de point de vente et ordinateurs de bureau. Ces reçus sont vérifiables grâce à des codes QR, conformément aux règles de l’autorité fiscale tanzanienne (TRA).
Smart EFD est une solution proposée par l’entreprise tanzanienne Evas Autotravel Company Ltd. Elle a été développée par TenTen Inc Ltd, une entreprise cofondée par Prisca Magori en 2021. TenTen Inc Ltd, dont l’entrepreneure était la présidente-directrice générale jusqu’en 2022, opère dans le secteur du tourisme en offrant une plateforme innovante pour la réservation de voyages enrichissants, avec des options de paiement flexibles.
Prisca Magori est titulaire d’un diplôme d’ingénierie pétrolière obtenu en 2018 à l’université chinoise du pétrole. Il détient aussi un master en gestion de projet obtenu en 2022 à l’université de Dar es Salam.
Elle a commencé sa carrière professionnelle chez Shengli Oilfield Services Co. en 2017 en tant que stagiaire. En 2018, elle est embauchée par l’Eengineers Registration Board Tanzania en tant qu’ingénieure junior. En 2019, elle rejoint la Tanzania Private Sector Foundation comme coordinateur du Conseil des compétences du secteur de la construction.
En avril 2024, Prisca Magori a été sélectionnée dans la liste Forbes Africa 30 under 30, récompensant les jeunes entrepreneurs de moins de 30 ans qui impactent le développement du continent.
Melchior Koba
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