Depuis la Silicon Valley, l’entrepreneur algérien Noureddine Tayebi dirige Yassir, une start-up de covoiturage et de livraison à domicile. Déjà présente en Afrique, en Europe et en Amérique, elle ambitionne de diversifier son offre et de s’étendre sur les marchés francophones du sud du Sahara.
Après des études d’ingénierie en Algérie, Noureddine Tayebi (photo) s’envole pour les États-Unis en 1998 pour suivre un master en ingénierie électrique à l'université d'Urbana-Champaign dans l'Illinois. Après avoir obtenu son diplôme, il poursuit ses études à l'université de Stanford où il obtient un doctorat en génie électrique. À la fin des années 2000, il s’est installé dans la Silicon Valley et a débuté sa carrière à Intel, où il a passé plus de 8 années. Il a acquis des compétences en gestion de produit et en marketing, et a connu une véritable expérience de start-up au sein du fabricant américain de microprocesseurs et de semi-conducteurs.
Son parcours entrepreneurial, il l’a véritablement entamé en 2011, avec 23 brevets en sa possession. En 2014, il a fondé sa première entreprise baptisée InSense, spécialisée dans les nano-capteurs de mouvement, lancée grâce à deux subventions d'un montant total de 1,6 million de dollars, qui sera vendue plus tard à une entreprise de la Silicon Valley. En 2017, il a co-fondé la start-up Yassir. D’abord déployée comme une application de taxi, la plateforme s'est depuis diversifiée dans les livraisons de restauration rapide et d'épicerie avec Yassir Express, et tout récemment, avec Yassir Market dans la livraison de courses.
En 5 années d’existence, la start-up dont le chiffre d’affaires ne cesse de grimper (jusqu’à 40 % par mois), revendique 3 millions d'utilisateurs actifs à travers l’Algérie, le Canada, la France, le Maroc et la Tunisie, entre autres. Elle a contribué à créer indirectement plus de 40 000 emplois de chauffeurs et de livreurs. En novembre 2021, Yassir a bouclé une levée de fonds de 30 millions de dollars auprès d'investisseurs américains pour soutenir son développement. Jusqu'à présent, l’entrepreneur a réussi à lever 67,6 millions de dollars auprès de 30 investisseurs.
À court terme, l'ambition de Noureddine Tayebi est de développer Yassir au sud du Sahara, notamment sur les marchés francophones tels que le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Togo, le Bénin, le Mali et le Cameroun. D’après lui, l’application fonctionne déjà au Sénégal, et d'autres grands marchés du continent comme l'Afrique du Sud, le Nigeria et l'Égypte.
« L'objectif est de créer la plus grande entreprise de technologie, non seulement en Afrique, mais dans le monde. Pour y arriver, il faut être présent sur de nombreux marchés », assure-t-il.
Aïsha Moyouzame