Après quelques années difficiles pour mettre en œuvre son premier projet, tout s’est emballé dès 2016 pour le jeune entrepreneur qui a multiplié les innovations. A son actif, plusieurs distinctions internationales.
Au Cameroun, le nom d’Arthur Zang s’est fait connaître dans le secteur médical en 2016, lorsque l’innovateur et président-directeur général de la start-up Himore Medical Equipements a démarré la production de son Cardiopad. Il s’agit d’un électrocardiogramme connecté qui se présente sous la forme d’une tablette reliée à des électrodes.
L’outil tactile est doté de plusieurs applications dont l’électrocardiographe qui permet d’enregistrer un examen cardiaque complet sur douze pistes et de stocker le résultat ; l’électrocardioscope qui permet d’enregistrer et d’analyser en temps réel l’activité cardiaque d’un patient ; le cardiodata qui permet de gérer les données issues des différents examens ; la télécardiologie qui permet de transférer les données d’un patient à un spécialiste pour analyse.
Titulaire d’un diplôme d’ingénierie de conception obtenu en 2010 à l’Ecole nationale supérieure polytechnique de Yaoundé, Arthur Zang a commencé à travailler sur son prototype en 2009. Pour le tech entrepreneur qui a grandi à Mbankomo, une bourgade située à vingtaine de kilomètres de la capitale, l’innovation a été pensée pour répondre au nombre insuffisant de cardiologues à travers le pays et en Afrique, surtout hors des grandes agglomérations.
C’est la somme de 45 000 $ reçue du gouvernement camerounais, il y a sept ans, après avoir remporté le prix du président de la République pour l’excellence dans les sciences et l’innovation en 2015, et aux matériels obtenus de sa participation au concours international, Microsoft Imagination Competition qui lui ont permis de développer ses premières tablettes et de se lancer sur le marché.
En 2021, le Cardiopad équipait déjà 267 formations sanitaires publiques du Cameroun. Des cliniques privées l’ont aussi adopté. L’outil s’est même exporté vers d’autres pays notamment le Gabon. Grâce au Cardiopad, l’ancien ingénieur informatique en chef de l’université catholique d’Afrique centrale (2013 à 2014) a obtenu plusieurs distinctions comme le prix de la Fondation Rolex en 2014, la médaille d’or de l’Africa Prize for Engeneering Innovation en 2016.
Durant la crise de Covid-19, le jeune innovateur s’est encore distingué avec une nouvelle conception, l’Oxynnet. Il s’agit d’une station d’oxygène médical capable de produire de manière continue une concentration d’oxygène pure à 95%, à partir de l’air ambiant. Connecté au réseau électrique d’un hôpital ou à un panneau solaire connecté à une batterie, la station, qui peut être piloté à distance depuis un mobile, permet à chaque centre de santé de produire 60 litres d’oxygène médical par minute et de la fournir à plus de 10 patients de manière simultanée.
Melchior Koba
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