Le fondateur d'OwnLabs, Abdou Khadre Diop, n’entend pas limiter son potentiel aux travaux pratiques. Il souhaite développer une bibliothèque de connaissances qui donnera aux élèves le goût de la science.
En Afrique, de nombreuses écoles sont encore privées de laboratoires scientifiques. L’enseignement de matières comme la biologie, la chimie ou encore la physique demeure très théorique et représente un frein à l’apprentissage et à l’intérêt des jeunes Africains pour les filières scientifiques. A travers l’application OwnLabs, pensée en 2017 et développée en 2018, la start-up sénégalaise Venturi Sarl propose un moyen technologique de résoudre ce problème.
A l’aide d’un casque de réalité virtuelle en carton doté d’un système d’affichage 3D, de lentilles spécifiques et d’un smartphone, OwnLabs fournit une expérience immersive aux apprenants grâce à la réalisation virtuelle de protocoles expérimentaux issus de leurs programmes scolaires. Abdou Khadre Diop, ingénieur en informatique, fondateur d'OwnLabs, explique que l’application fonctionne également sans casque de réalité virtuelle. C’est « un laboratoire virtuel dans lequel ils [les élèves] pourraient produire toutes les expériences de leur programme scolaire en biologie, chimie et physique, afin qu’ils ne soient pas simples spectateurs, mais acteurs de la science », précise-t-il.
La solution est payante, accessible sans connexion Internet. Elle a été testée avec succès dans six écoles au Sénégal, auprès d’environ 300 élèves qui ont apprécié l’expérience. Venturi Sarl met son kit numérique à la disposition des écoles intéressées, avec des forfaits et options pour la mise à jour des contenus.
Own Labs a déjà à son actif plusieurs distinctions. En 2017, elle a gagné le Prix Orange de l’entrepreneur social, décrochant 5 millions de francs CFA et un accompagnement juridique qui a permis à l'équipe d'Abdou Khadre Diop, composée de Mouhamed Seck, Cheikh Abatalib Diassé, Thierno Diop, Moustapha Diop et Serigne Mbacké Coly, de breveter le logiciel. En décembre de la même année, sur 1 444 équipes universitaires représentant 107 pays, l’application fut parmi les quatre finalistes invitées aux Ericsson Innovation Awards, à Stockholm. Elle remporte la compétition et empoche 25 000 euros. En 2021, elle a remporté le Grand Prix Next startupper Challenge du VivaTech.
Muriel Edjo