La start-up, qui travaille à son expansion en Afrique, a déjà à son actif plus de 600 développeurs formés dont 45 % sont insérés. Avec le soutien financier d’investisseurs de renom, elle croit fermement en son ambition d’y démocratiser les talents technologiques.
Crée en 2016 par le sénégalais Amadou Daffe, titulaire d'une licence en informatique et d'un master en système d'information de gestion des Etats-Unis, la edtech Gebeya est aujourd’hui l’une des places de marché dédiées compétences numériques les plus prisées sur le continent africain. La start-up, dont le siège est basé à Addis Abeba en Ethiopie, a su développer son activité en s’appuyant sur trois pôles stratégiques que sont : la formation de développeurs, un système de sous-traitance des compétences et un incubateur.
La formation de développeurs est le cœur d’activité sur lequel Gebeya s’est bâtie à ses débuts. L’attention d’Amadou Daffe s’y est d’abord portée quand il s'est rendu compte du nombre insuffisant de ces professionnels sur le continent. Avec sa première entreprise Coders4Africa – qui a créé un réseau de développeurs et proposait des services de sous-traitance aux grandes entreprises –, il a perdu plusieurs contrats faute de professionnels à qui les confier. La start-up propose aujourd’hui des cours en programmation aux jeunes africains dans trois modules : Gebeya Professional, Digital Learning Program et Gebeya Core. Les cours ne sont pas ouverts aux débutants en informatique. Les candidats doivent déjà avoir un diplôme pour postuler, Bachelor ou Master, ou à défaut au moins 3 ans d’expérience.
Avec la pépinière de développeurs en place, Gebeya offre des services de sous-traitance de compétences dans sept grands domaines, à savoir : le développement de logiciels, la conception, le marketing numérique, la gestion de projet, la gestion des produits, la cybersécurité et l’intelligence artificielle. Ses clients sont des entreprises européennes et africaines.
Enfin, consciente que les jeunes formés peuvent couver des idées innovantes, Gebeya intègre aussi un incubateur. « Nous avons deux types d’incubation. La première concerne les personnes qui nous rejoignent avec un produit déjà défini […] Le second type d’incubation concerne plus des idées en interne. Lors du programme de formation, vous devez travailler sur un projet. Il peut venir de nous ou de nos clients », explique Amadou Daffe.
Depuis sa création, Gebeya revendique la formation de plus de 600 talents spécialisés dans la tech parmi lesquels 45% ont trouvé un emploi par son biais. « En permettant à de jeunes Ethiopiens talentueux d’avoir accès à des opportunités partout dans le monde et à des salaires plus élevés, nous leur donnons les moyens d’aider leurs familles et leurs communautés. Il y a de vraies retombées économiques à la clé », soutient Amadou Daffe.
En plus de l’Ethiopie, la start-up propose ses services au Kenya. Elle envisage également une expansion de ses activités aux Etats-Unis. Gebeya s’est fixé comme objectif d’étendre davantage son modèle en Afrique. Pour soutenir ses ambitions, la société a réussi à lever 2 millions $ en février 2020 auprès d’Orange Digital Ventures, Partech Africa et Consonance Investment Managers.
Ruben Tchounyabe