Le 1er janvier 2021, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) est officiellement devenue opérationnelle. Fruit de la collaboration commerciale entre de nombreux pays du continent, elle a franchi une nouvelle étape vers sa consolidation avec l’introduction d’une solution de paiement dédiée.
Le système de paiement et de règlement panafricain (PAPSS) a officiellement été lancé en Afrique de l’Ouest jeudi 13 janvier, à Accra au Ghana. Testée au préalable avec succès en Gambie, au Ghana, en Guinée, au Libéria, au Nigeria et en Sierra Leone, la plateforme de paiement transfrontalier qui rassemble un réseau croissant de banques centrales, de banques commerciales, de prestataires de services de paiement et d’autres intermédiaires financiers a été développée par Afreximbank. Elle servira d’interface de règlement dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Le lancement commercial du PAPSS « marque une étape importante dans la connexion transparente des marchés africains. Cela donnera un nouvel élan aux entreprises pour qu'elles évoluent plus facilement à travers l'Afrique et devrait permettre au continent d'économiser plus de 5 milliards de dollars en coûts de transaction chaque année », a déclaré Mike Ogbalu III (photo), le directeur général de la plateforme financière.
Le PAPSS reliera les marchés africains les uns aux autres, permettant ainsi des paiements transfrontaliers instantanés dans les pays respectifs en monnaies africaines locales, qu’il s’agisse des achats, de transfert d’argent, de paiement de salaires, de négociation d’actions et parts ou d’effectuer des transactions commerciales de grande valeur. Finis les frais de transfert, de SWIFT et les frais bancaires. Finis les inquiétudes sur le taux de change.
De manière pratique, un client au Mali pourra acheter de la marchandise au Ghana auprès d’une petite et moyenne entreprise, régler la facture en Fcfa alors que son interlocuteur percevra des cédis. Lorsque l’acheteur malien émettra un ordre de paiement dans sa devise locale auprès de l’institution financière à laquelle il est affilié, celle-ci soumettra la transaction au PAPSS qui effectuera tous les contrôles de validation nécessaires. Après cette étape, l’ordre de paiement sera transmis à l’institution financière du vendeur qui recevra le paiement dans sa devise locale.
PAPSS travaille en collaboration avec les banques centrales africaines pour fournir un service de paiement et de règlement auquel les banques commerciales, les prestataires de services de paiement et les fintechs à travers le continent peuvent se connecter en tant que « Participants ».
Avec le PAPSS, les banques centrales pourront s'engager dans des règlements au jour le jour réduisant les avoirs en devises internationales. Les contrôles de conformité, juridiques et de sanctions seront effectués instantanément par le système qui a le potentiel de réduire les temps de transaction à quelques secondes, supprimant un obstacle à la croissance du commerce électronique intra-africain, des services et des produits.
Pour accéder au PAPSS, les banques et autres institutions financières doivent s’y enregistrer et remplir un certain nombre de critères. Sur la plateforme, l’on distingue les « Participants directs » que sont les banques ou autres institutions financières qui disposent d’un compte de règlement auprès de la banque centrale du pays dans lequel elles opèrent et se conforment à toutes les exigences en matière de compétences financières et réglementaires de cette banque centrale.
Il y a également les « Participants indirects » qui sont aussi des banques ou autres institutions financières, mais qui n’ont pas de compte de règlement auprès de la banque centrale du pays dans lequel ils opèrent. Ils peuvent toutefois conclure des accords de parrainage individuels avec des participants directs pour faciliter le règlement des instructions de paiement.
Adoni Conrad Quenum