L’accès au haut débit est considéré par l’Union internationale des télécommunications comme un indicateur de développement. Alors que la digitalisation s’accélère en Afrique, assurer la connectivité des populations revêt plus qu’un enjeu économique.
La réparation des câbles sous-marins de fibre optique West African Cable System (WACS), South Africa Transit 3 (SAT3) et Africa Coast to Europe (ACE), endommagés au début du mois d’août 2023, est achevée. Les trois infrastructures télécoms à haut débit qui relient la côte ouest de l'Afrique à l'Europe avaient été sectionnées au large des côtes de la République démocratique du Congo à la suite d'un éboulement dans un canyon sous-marin. Les réparations ont été effectuées par le navire câblier Léon Thévenin, arrivé en Afrique du Sud le 21 août.
Openserve la branche Internet haut débit du groupe télécoms sud-africain Telkom, qui est par ailleurs l’un des membres du consortium des câbles WACS et SAT3 — a attesté le mercredi 20 septembre de la fin avec succès des réparations.
« L'achèvement de ces travaux est une bonne nouvelle pour les utilisateurs d'Internet, car cela signifie qu'il y a plus de capacité disponible et que la résilience du réseau est améliorée », a déclaré Openserve.
A cause de la rupture des trois câbles sous-marins de fibre optique, c’est une capacité data totale de 154,5 térabits par seconde (Tbps) dont étaient privés les fournisseurs d’accès à Internet et les consommateurs depuis plus d’un mois. Soit 20 Tbps pour le système ACE qui connecte dix pays africains ; 120 Tbps pour le SAT3 et 14,5 Tbps pour le WACS qui connectent ensemble onze pays africains.
Pour certains pays comme le Bénin, le Cameroun, la Côte d’Ivoire qui accueillent tous ces câbles, le désagrément causé par l’incident sur les infrastructures télécoms a été quelque peu plus rude. Mais les solutions alternatives adoptées par les opérateurs ont permis de préserver la continuité des services Internet.
Rappelons que ce n’est pas la première fois que les câbles SAT3, WACS ou encore ACE sont endommagés. En 2017 et 2020 les câbles avaient été sectionnés, entravant la continuité des activités commerciales dans plusieurs pays. Pour y remédier définitivement, de nombreux pays multiplient leur accès aux systèmes sous-marins, d’autres font le choix du satellite.
Alors que l’Internet est aujourd’hui considéré, par les Nations unies, comme un service de base à même de contribuer à l’atteinte des objectifs de développement durable (ODD), la diversification des sources de connectivité doit désormais revêtir plus qu’un enjeu économique pour les Etats africains.
Samira Njoya
Lire aussi :