La pandémie de Covid-19 a clairement souligné l'importance pour les institutions et les entreprises d'adopter de nouvelles technologies pour améliorer leur efficacité et leur compétitivité. Cependant, de nombreux défis persistent et tous les pays n'avancent pas au même rythme.
Malgré une croissance de 8,21 %, l'Afrique subsaharienne demeure l'une des régions du monde où le taux de numérisation des entreprises est le plus bas. En décembre 2022, seules 27,65 % des entreprises avaient adopté des solutions numériques pour accroître leur efficacité, contre 19,44 % en août 2020. En revanche, l'Asie de l'Est a enregistré la plus forte progression, passant d'un taux de numérisation de 13 % en 2020 à 54 % en 2022, soit une augmentation de 41 %.
Dans son rapport intitulé « La numérisation dans le monde en 10 graphiques », publié le 5 mars, la Banque mondiale souligne que cette lente intégration des solutions numériques en Afrique subsaharienne, notamment par les petites et moyennes entreprises (PME), s'explique en partie par une faible utilisation d'ordinateurs et d'Internet. L'institution internationale ajoute que le manque de compétences, la faible conformité aux réglementations strictes en matière de cybersécurité et de protection des données, ainsi que l'insuffisante sensibilisation aux enjeux de la numérisation des entreprises contribuent également à cette situation.
Pour ce qui est des micro-entreprises, la Banque mondiale et la Société financière internationale (SFI) révèlent que moins de 7 % des microentreprises d’Afrique subsaharienne utilisent les technologies numériques (smartphones et ordinateurs) pour leurs activités, tandis que 71 % estiment ne pas en avoir besoin.
Dans une étude menée dans sept pays d'Afrique et publiée en avril 2023, les deux institutions indiquent que parmi ces 71 %, environ 35 % ont déclaré ne pas savoir comment utiliser ces technologies, mettant en lumière un déficit de compétences numériques à combler ou, inversement, la nécessité pour les entrepreneurs numériques de concevoir des technologies adaptées au niveau de compétences existant. Les 35 % restants ont déclaré que ces technologies étaient trop coûteuses pour elles.
Alors que les pays africains s'engagent progressivement dans la quatrième révolution industrielle, il est crucial que les entreprises intègrent le recours aux solutions numériques au cœur de leur stratégie. Les compétences numériques sont devenues essentielles pour favoriser et pérenniser les activités des entreprises dans un environnement concurrentiel en évolution constante. Cette vision est au cœur de l'Agenda 2063 de l'Union africaine, qui souligne que l'accélération de la transformation numérique doit impérativement imprégner tous les secteurs de l'économie afin de soutenir durablement la croissance des pays africains.
Samira Njoya
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