Depuis plusieurs années, la Tanzanie se prépare pour mettre en orbite son propre satellite. Ces derniers mois, le gouvernement a multiplié les initiatives visant à accélérer le processus.
La République unie de Tanzanie envisage de construire son propre satellite dans un avenir proche. Une équipe spéciale pour étudier les besoins dudit satellite a été mise en place par le gouvernement du pays. Le vice-ministre de l'Information, de la Communication et des Technologies de l'information, Kundo Mathew, l’a déclaré le lundi 19 juin à l’occasion de l’inauguration de la Conférence annuelle 2023 de l’Association pour l'audit et le contrôle des systèmes d'information (ISACA) qui se tient jusqu’au vendredi 23 juin à Arusha.
« Nous prenons le temps d'identifier nos besoins pour le satellite national proposé. Nous réfléchissons à l'utilisation prévue du satellite : servira-t-il uniquement à patrouiller dans le ciel ou à protéger nos ressources depuis les airs ? Peut-être aussi pour surveiller numériquement les frontières du pays », a indiqué le ministre Kundo Mathew.
« Il y a des zones parsemées de grandes collines et de montagnes où il est impossible d'installer des câbles en fibre optique, et c'est là que le satellite prendra le relais pour diffuser des ondes numériques », a-t-il ajouté.
Cette annonce de la Tanzanie intervient alors que les gouvernements des pays africains affichent un intérêt croissant pour les programmes spatiaux et multiplient les investissements dans le secteur. Selon l’édition 2022 du rapport annuel de l’industrie spatiale africaine réalisé par Space In Africa, la valeur de cette industrie devrait atteindre 22,64 milliards $ en 2026 alors qu’elle était évaluée à 19,49 milliards $ en 2021. Le même rapport indique que les nations africaines ont alloué un total de 534,9 millions $ aux programmes spatiaux en 2022 contre 523,2 millions de dollars en 2021.
Le satellite que le gouvernement tanzanien prévoit de lancer viendra compléter les 758 tours de communication érigées dans toute la Tanzanie et les 600 autres qui seront bientôt installées dans le pays.
Il pourrait ainsi être utilisée pour améliorer la couverture des services télécoms et Internet à haut débit, notamment dans les zones rurales ou reculées difficiles d’accès pour les opérateurs de téléphonie mobile. Ces efforts permettront de réduire la fracture numérique et d'améliorer l'accès aux services d'éducation et de santé. Selon les dernières statistiques de la Tanzania Communications Regulatory Authority (TCRA), le pays compte 61,9 millions d’abonnés à la téléphonie mobile et 33,1 millions d’internautes.
Samira Njoya
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