Malgré les projets en cours pour une connectivité internationale et le déploiement de dorsales de fibre optique en Afrique de l’Ouest, des obstacles majeurs demeurent. Le soutien de la Banque mondiale devrait contribuer davantage à l’avancée des travaux.
La Banque mondiale a approuvé un financement de 266,5 millions de dollars destiné à un programme de transformation numérique en Afrique de l’Ouest. L’institution financière l’a annoncé dans un communiqué publié le vendredi 1er décembre.
Le programme dénommé DTfA/WARDIP (The Digital Transformation for Africa/West Africa Regional Digital Integration Program) vise à améliorer l’accès à Internet en Gambie, en Guinée, en Guinée-Bissau et en Mauritanie, et à promouvoir un marché numérique unique en Afrique de l’Ouest.
« Le DTfA/ WARDIP constitue un jalon essentiel vers un avenir connecté, innovant et inclusif pour l’Afrique de l’Ouest. Ce programme vise non seulement à façonner le paysage numérique de la région, mais aussi à promouvoir l’intégration régionale grâce à la collaboration et à des investissements stratégiques », a déclaré Boutheina Guermazi, directrice de l’intégration régionale pour l’Afrique et le Moyen-Orient à la Banque mondiale.
Le financement de la Banque mondiale intervient alors que l’Afrique de l’Ouest multiplie les initiatives pour numériser la région. Malgré les progrès déjà réalisés dans l’expansion de la couverture mobile haut débit, la région connaît encore des lacunes considérables en matière de connectivité, d’accès et d’usages numériques. Selon les données de l’institution de Bretton Woods, le taux d’adoption des services mobiles haut débit reste inférieur à 40 %, principalement en raison de prix de détail trop élevés.
Ainsi, le soutien de la Banque mondiale devrait permettre aux entreprises et fournisseurs de services TIC de bénéficier d’un soutien pour promouvoir un marché numérique régional propice à la croissance. Les entités du secteur public, les universités et les organismes de réglementation recevront également un appui ciblé pour renforcer leur contribution au développement numérique. Le projet permettra aussi de soutenir les travaux de l’alliance Smart Africa, pour renforcer les capacités des décideurs et des responsables politiques africains en matière de transformation numérique.
A terme, le programme réduira la fracture numérique en abaissant le coût des services Internet dans la région, en encourageant la concurrence entre les fournisseurs de services et en améliorant les infrastructures sous-jacentes, avec à la clé de nouvelles perspectives d’emploi et l’accès à des services pour 1,3 million d’habitants. L’objectif est de réduire les inégalités entre les sexes dans les domaines des compétences numériques, de l’entrepreneuriat et des services financiers, en veillant ainsi à garantir aux femmes des chances égales de tirer parti de l’économie digitale, notamment de toucher 50 % de femmes et les personnes en situation de handicap.
Samira Njoya
Lire aussi :
Nigeria : la BAD investira un montant de 80 millions $ pour la promotion de l’innovation numérique