Quelques mois après la réorientation stratégique de ses activités, Orderin obtient de nouveaux financements et pense à renforcer sa technologie, son infrastructure et son équipe de travail.
La plateforme sud-africaine de livraison à la demande Orderin a procédé à la levée d’un financement de pré-série B, d’un montant de 4,7 millions $. L’entreprise qui assure la livraison de colis pour de grandes marques, telles que McDonald's, Pick n Pay…, a atteint un total de 19,85 millions $ après cette dernière opération.
« Le commerce électronique a connu une croissance régulière au cours des dernières années, mais la pandémie de Covid-19 a rapidement accéléré cette croissance. Les attentes des clients ont imposé aux entreprises des options de livraison faciles et rapides », a déclaré Thembani Biyam, directeur général d'Orderin.
Cette levée de fonds intervient quelques mois après la réorientation stratégique d’Orderin. La startup, qui a démarré ses activités en 2012 en Afrique du Sud, a décidé en juillet dernier de se détourner de son activité phare de livraison de repas à domicile pour se concentrer sur la livraison B2B pour de grandes marques et entreprises de détail.
Les capitaux récemment mobilisés permettront à Orderin de développer son infrastructure et d’améliorer son service de livraison du dernier kilomètre. L’entreprise, qui emploie près de 120 personnes à cette date, compte renforcer son équipe de travail et augmenter ses partenariats de livraison.
Chamberline Moko
L’idée née d’une malencontreuse expérience, survenue en 2018, prend progressivement la voie d’un succès continental. Après la capitale congolaise, Dakar et Lagos sont les nouveaux marchés que cible la solution numérique.
L’application de mobilité sécurisée Hoja Taxis est une idée de la Congolaise Ursula Ndombele. Officiellement lancée à Kinshasa en 2019, elle permet aux usagers d’identifier et de sécuriser les trajets dans la ville. Grâce à un boîtier GPS placé dans le véhicule homologué Hoja, le propriétaire de l'auto peut suivre les déplacements du chauffeur. Pour les utilisateurs, il suffit de scanner le code d’identification affiché sur le taxi ou sa plaque d’immatriculation pour vérifier qu’il ne s’agit pas d’une voiture clandestine et connaître l’identité du chauffeur. Pour le conducteur, l’application permet d’envoyer une alerte en cas d’agression par exemple.
Ursula Ndombele explique que l’idée de créer Hoja Taxis est née « lors d’un séjour en République démocratique du Congo. Prendre un taxi à Kinshasa est souvent synonyme d’insécurité avec les vols, les enlèvements, etc. C’est un risque pris quotidiennement par des milliers d’habitants qui utilisent ce mode de déplacement pour aller travailler ou faire leurs courses. Quand l’une de mes cousines a été enlevée en 2018, j’ai eu un déclic ». Le projet, mûri, a été présenté au Start-up Week-end Amiens où il a remporté le prix. C’est ainsi que l’aventure a véritablement commencé.
Pour faciliter la mise sur le marché de son innovation numérique, Ursula Ndombele a bénéficié de l'accompagnement de l’opérateur télécoms Orange RDC, qui a développé le forfait « Orange Hoja » afin de rendre l'application disponible même dans les zones à faible connectivité. Le forfait coûte 0,80 $ pour une validité d’une semaine, 3 $ pour le forfait d’un mois et 8$ pour celui de trois mois. Pour les propriétaires de taxis, deux offres sont proposées. La basique puis celle Premium qui offre entre autres une sauvegarde du traçage du véhicule pendant 3 mois, la géolocalisation du véhicule en temps réel, un bouton panique pour le chauffeur, des stickers et code HOJA, une option d’arrêt à distance, une option d’appel d’urgence.
Ça bouge chez HOJA!!!
— Hoja (@Hojataxis) November 13, 2019
Ce matin, HOJA a rencontré Son Excellence Monsieur Felix Antoine TSHISEKEDI , Président de la République Démocratique du Congo. Un échange qui confirme notre intérêt commun pour la sécurisation des transports en RDC. pic.twitter.com/LAAXjpi3uK
Fin 2020, la jeune entrepreneure Ursula Ndombele a été récompensée du prix Pépite du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation. Mieux, une présentation du projet à Station F à Paris, le plus grand campus de start-up au monde, devant Félix Tshisekedi le président de la RDC, en novembre 2019, a débouché quelques mois plus tard sur la signature d'un partenariat avec la municipalité de Kinshasa pour travailler avec 60 000 taxis. Aujourd’hui, Hoja Taxis réfléchit déjà à son expansion dans plusieurs autres grandes villes africaines comme Dakar et Lagos.
Aïsha Moyouzame
World Resources Institute (WRI), en partenariat avec l'Agence française de développement (AFD), a lancé le DigitalTransport4Africa (DT4A) Innovation Challenge.
La compétition est axée sur les initiatives de mobilité durable, notamment liées au transport artisanal ou « informel » dans les villes africaines grâce à des outils et technologies numériques et innovants.
La compétition est ouverte aux ONG, aux institutions de recherche et universitaires et aux entreprises privées. La consultation des conditions de participation se fait à l’adresse digitaltransport4africa.org, tout comme la soumission des candidatures. Le délai de rigueur est fixé au 16 février 2022 à 23h59, heure de l'Afrique de l'Est.
Les quatre porteurs des meilleures innovations numériques qui transforment le transport en commun en Afrique recevront chacun un prix de 30 000 $.
La jeune pousse spécialisée dans le transport a essuyé plusieurs échecs avant son lancement effectif en octobre 2021. Elle s’est fixée comme ambition d’être présente dans 13 pays d’Afrique d’ici mars 2022. Elle veut franchir à cet effet la barre des 100 000 utilisateurs.
Depuis leur smartphone, les Tunisiens peuvent depuis quelques mois accéder à Split, l’application gratuite de covoiturage développée par la Start-up éponyme. Il suffit de la télécharger, d’ouvrir un compte, d’accéder au menu et de sélectionner le service désiré. Split met en relation des conducteurs avec des passagers, ou l’inverse. Elle permet aux deux catégories d’utilisateurs de publier des itinéraires qu’ils vont effectuer à une période précise et d’obtenir soit des passagers ou des conducteurs empruntant le même chemin.
Split est le fruit du travail de trois étudiants de l’Institut de Hautes études commerciales de Carthage (IHEC), motivés par la volonté de donner à leurs camarades une alternative fiable au secteur défectueux des transports publics en Tunisie. Une situation qui se caractérisait encore en 2020 par une offre de transport en commun insuffisante, un accroissement des embouteillages, un taux élevé de décès sur les routes, la mauvaise gestion des ressources et des opérations des transports publics.
Selon MobiliseYourCity, partenariat mondial pour la planification de la mobilité urbaine durable, lancé en 2015 lors de la COP21 à Paris, la Tunisie connaît une croissance démographique urbaine rapide, en particulier dans les villes de Tunis, Sousse et Sfax. Le taux d'urbanisation devrait continuer d'augmenter pour atteindre un taux d'environ 75 % d'ici 2030.
Ainsi la part des transports collectifs et publics est passée de 70 % dans les années 1970 à moins de 30 % aujourd'hui, dont environ la moitié sont des transports non réguliers, comme le taxi et le taxi collectif. Cette situation a conduit à une augmentation de l'utilisation et de la possession de voitures particulières. Néanmoins, la marche reste le principal mode de transport dans les villes tunisiennes puisque 36 % de la population active se rend au travail à pied.
Split capitalise sur cette proportion croissante de voitures particulières pour contribuer à résoudre le problème de transport dans le pays. C’est depuis 2019 qu’Ezzedine Cherif, Alaaeddine Jerad et Adam Abdelmoula, tous co-fondateurs de Split, travaillaient au lancement de l’application. « Au total nous avons eu six tentatives de lancement. Elles ont toutes été ratées, sauf la dernière. Il fallait que ces lancements échouent pour arriver à une version optimale de Split », explique Ezzedine Cherif, président-directeur général de la Start-up qui a subi de plein fouet les effets de la crise sanitaire alors qu’elle était en pleine levée de fonds.
Deux mois après le lancement de l’application, Ezzedine Cherif revendique déjà plus de 20 000 utilisateurs. Il indique que les personnes transportées ont vu la durée de leur déplacement passer de trois heures à une demi-heure. « Grâce à ce trajet réduit, les passagers ont la possibilité de dormir plus longtemps, en supprimant les correspondances », a-t-il ajouté. Il souligne que Split n’est pas une application qui va enrichir ses utilisateurs mais contribuera à une réduction des dépenses en carburant des conducteurs puisque plusieurs personnes partageront les frais.
Sur le court terme, Split vise 100 000 utilisateurs d’ici mars 2022. L’objectif est de s’internationaliser très rapidement, notamment en Afrique, en développant une présence dans 13 pays sur le continent. En décembre dernier, la Start-up était le transporteur officiel de la Tunis Fashion Week qui s’est tenue à l’hôtel Anatara de Tozeur. Le même mois, la Start-up a également signé une convention avec KFC Tunisia pour transporter ses salariés afin d’optimiser le budget alloué à cette charge par le restaurateur.
Ruben Tchounyabe