En un an à peine, Ahmed Ismail et ses associés ont réussi à faire de Bloom, une fintech proposant un service d’épargne, la première start-up du Soudan à intégrer l’accélérateur américain Y Combinator pour sa cohorte de 2022.
Ancien associé de la banque d'investissement Barclays, Ahmed Ismail (photo) est le PDG de Bloom, une solution financière digitale développée par Bloom Financial Technologies (UK) Limited par l'intermédiaire de sa succursale enregistrée au Soudan. Il a cofondé Bloom avec Youcef Oudjidane, Abdigani Diriye et Khalid Keenan, des entrepreneurs africains ayant étudié dans des universités réputées du Royaume-Uni et ayant travaillé chez Goldman, Amazon et IBM. Ensemble, ils ont décidé de mettre leur expérience combinée de l'ingénierie, de la banque d'investissement et du capital-risque, au service de la lutte contre l'inflation et la dévaluation de la monnaie du Soudan.
Au départ, ils avaient l'intention d'investir dans des marchés déjà bien établis en matière de banque numérique en Afrique, mais ont finalement décidé d'en construire une à la place, en choisissant le Soudan en raison de leur familiarité avec ce pays, et de leur envie d’avoir un impact dans un écosystème technologique ambigu. En 2021, ils ont lancé Bloom, une néobanque permettant aux Soudanais d'épargner en dollars américains et de dépenser dans leur monnaie locale, la livre soudanaise, parmi d'autres fonctionnalités comme les transferts de fonds et les cartes bancaires en dollars.
Leur objectif est d'aider les utilisateurs, généralement issus de la classe moyenne, à avoir accès à une épargne dans des devises stables et à des services financiers qui leur permettent de dépenser en devise locale, dans un contexte où l'inflation a dépassé 350 % en 2021. Étant donné que l'écosystème technologique du Soudan est très récent, Bloom est la deuxième start-up du pays financée par des fonds de capital-risque en plus de 30 ans, et la première soutenue par l’accélérateur américain Y Combinator dans le pays, représentant ainsi à l’international l'écosystème technologique soudanais. La start-up dit avoir 15 000 personnes sur sa liste d'attente.
Pour les fondateurs, figurer parmi les start-up du programme Y Combinator 2022 pourrait contribuer non seulement à attirer l'attention sur Bloom, mais aussi sur les opportunités qu’offrent d’autres pays sous-représentés dans des compétitions internationales comme le Soudan.
Aïsha Moyouzame